Jeux t`enlève ta douleur
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Jeux t`enlève ta douleur
IFPS du Centre Hospitalier Régionale Universitaire de Besançon Vanessa ALAIN, Marie BORGES, Anne GUIBELIN, Justine VUILLEUMIER JEUX T’ENLEVE TA DOULEUR Promotion 2010 - 2013 INTRODUCTION Pages 1 à 3 I) LA SITUATION D’APPEL Pp 1 - 2 II) LE QUESTIONNEMENT ET SA PROGRESSION Pp 2 - 3 III) LA QUESTION DE DEPART P. 3 PARTIE 1 : CADRE CONCEPTUEL I) II) L’ENFANT DE 0 A 5 ANS Pages 4 à 9 Pp. 4 - 5 a) Définition P. 4 b) Développement psychomoteur de l’enfant de 0 à 5 ans P. 4 c) Mécanisme de défense P. 5 LA DOULEUR Pp. 5 - 7 a) Définition et cadre législatif Pp. 5 - 6 b) Les différentes douleurs P. 6 c) L'évaluation de la douleur Pp 6 - 7 d) La perception de la douleur P. 7 e) Le développement de la douleur chez l’enfant de 0 à 5 ans P. 7 III) LE JEU Pp. 8 - 9 a) Définition P. 8 b) Le jeu dans les soins Pp. 8 - 9 PARTIE 2 : ANALYSE I) Pages 10 à 15 MOYENS HUMAINS Pp. 10 - 11 II) METHODES UTILISEES Pp. 11 - 13 III) CONTEXTE ENVIRONNEMENTAL Pp. 14 - 15 PROBLEMATIQUE Page 16 CONCLUSION Page 17 BIBLIOGRAPHIE ANNEXES ABSTRACT 1 Dans le cadre de notre travail d'initiation à la recherche de fin d'étude et de la validation des unités d'enseignement 3.4 et 5.6, nous avons choisi le thème de la prise en charge de la douleur puisque c’est un sujet et une préoccupation qui nous touche au quotidien en tant que personnel soignant et qu’il est important de maîtriser au maximum pour améliorer notre pratique. De plus, nous avons toutes plus ou moins comme projet professionnel, de travailler auprès des enfants, nous nous sommes donc dirigées naturellement vers cette population pour notre sujet afin d’être en capacité de gérer la douleur ressentie par les tous petits. I) LA SITUATION D’APPEL Un jeudi après-midi, dans un service d’urgences, j'accueille, accompagnée d'une Infirmière Puéricultrice Diplômée d’Etat, un petit garçon de 5 ans et sa maman pour une gastro-entérite aiguë qui dure depuis 3 jours. La maman, travaillant, a pris son après-midi afin de l'accompagner. L'enfant est très déshydraté : cernes très marquées, hypotonique, pâleur. Nous les avons pris en charge dès leur arrivée et installés dans un box. Le médecin se déplace immédiatement pour l'examiner. Un bilan sanguin avec pose de cathéter et la mise en place d'une perfusion de sérum physiologique sont aussitôt prescrits. Dans ce caslà, il est impossible d'utiliser les patchs d'Emla afin de diminuer la douleur car ceux-ci mettent trop de temps à agir (environ 60 minutes). L'IPDE fait donc appel à l'Auxiliaire Puéricultrice afin de distraire l'enfant. L'enfant se trouve dans un environnement inconnu avec des personnes inconnues. Il est angoissé, a une attitude de repli et est accroché à sa maman. J'ai eu beaucoup de mal à le séparer de cette dernière pour l'installer sur le brancard. Cependant sa maman reste présente. Ensuite, l'IPDE repère une veine sur la main de l'enfant et me demande de maintenir son bras. L'IPDE lui explique les soins et l'AP met en place la distraction grâce à des jouets (un livre musical) et des chants. La douleur est évaluée par le biais d'outils adaptés à l'enfant (Doloplus). Pendant que l'IPDE prépare son matériel, l'enfant la regarde avec inquiétude. Elle se met à chanter avec l'AP pour l'apaiser et détourner son attention du matériel. Le regard de l'enfant s'est ensuite fixé sur l'AP. Celle-ci a pu mettre en place la distraction grâce aux chants et au livre musical. Elle a une attitude très douce et ne regarde absolument pas le soin. Au même moment, la maman tente d'apaiser son fils grâce à des caresses et des chants. Son attention est fixée sur l'enfant et non sur le soin, elle semble très calme et ne 2 montre pas de signes d'inquiétude. L'enfant est concentré sur la distraction, l'IPDE peut se concentrer exclusivement sur son soin. Elle me demande alors de maintenir fermement le bras de l’enfant. Pendant le soin, l'enfant est concentré sur l'AP et sa maman. Il participe même à la distraction en activant les sons du livre musical. Il est détaché du soin : il semble ne pas avoir identifié la source de la douleur. En effet, il bougea la main au moment de l'introduction du cathéter mais ne tourna pas la tête en direction de cette main. La distraction a permis que le soin se fasse dans de bonnes conditions. II) - LE QUESTIONNEMENT ET SA PROGRESSION En quoi la distraction peut-elle mettre en place un processus de soulagement de la douleur aiguë chez l’enfant âgé de 0 à 5 ans ? - Pourquoi le jeu est-il considéré comme un outil favorisant la prise en charge de la douleur, occasionnée par les soins invasifs pratiqués en urgences (tel que la pose d'un cathéter), chez l'enfant de 0 à 5 ans ? - En quoi la distraction permet-elle de diminuer la douleur et la peur du soin chez l'enfant ? - En quoi l'angoisse a un impact sur l'intensité de la douleur ? - Pourquoi le travail en équipe a été un facteur favorisant dans la réalisation du soin ? - Pourquoi l'organisation dans les soins a été un facteur favorisant dans la réalisation de celui-ci ? - Quelles sont les limites d'une contention chez un enfant ? - En quoi la présence de la maman est pertinente dans le soulagement de la douleur ? - Quelle influence peut avoir la tenue professionnelle sur l'angoisse de l'enfant ? - Quels outils d'évaluation de la douleur peut-on proposer chez l'enfant ? - Quelles sont les autres techniques de prise en charge de la douleur aiguë chez l'enfant ? - Quelles sont nos représentations de la contention ? - Comment le contexte de la prise en charge peut-il influencer sur l'angoisse du soin chez l'enfant ? - En quoi le nombre de personnes présentes auprès de l'enfant peut-il influencer sur l'angoisse ? Suite à ces différentes réflexions et questionnements, nous avons fait des recherches bibliographiques, lu des articles et des livres concernant les jeunes enfants, la distraction et 3 le jeu. Nous avons trouvé de nombreux travaux sur le sujet que nous avons choisi de traiter. Nous nous sommes très vite entendues sur l’axe de notre réflexion et nous avons commencé à réfléchir à notre question de départ. Finalement, riches de toute cette bibliographie qui est venue enrichir notre réflexion, nous sommes arrivées à notre question de départ qui respecte notre axe initial, à savoir : l’enfant de 0 à 5 ans, la douleur et le jeu. III) LA QUESTION DE DEPART Grâce aux différents questionnements et aux recherches effectuées nous avons donc pu construire une question de départ qui englobe toutes nos interrogations : En quoi le jeu facilite t’il, pour l’infirmier(ère), la prise en charge de la douleur occasionnée par les soins techniques invasifs (exemple : pose de cathéter) chez l’enfant de 0 à 5 ans ? 4 I) L’ENFANT DE 0 A 5 ANS a) Définition L’enfant est défini comme un être en voie de maturation physique et psychologique. L’enfant est une totalité biologique psychologique et sociale complexe qui va nécessiter une approche multidisciplinaire. b) Développement psychomoteur de l’enfant de 0 à 5 ans Différents stades de développement (= ensemble des phénomènes d’évolution qui se produisent du début à la fin de la vie) ont été étudiés au cours des premières années de vie de l’être humain que ce soit au niveau physique, psychologique et comportemental. Notamment Freud a fait de nombreux travaux sur le développement psychomoteur de l’enfant. Mais la survenue de l’acquisition de ces différents stades peut différer selon les individus. Les processus d’acquisition se chevauchent. On parle de développement effectif car c’est à partir de ce moment que l’enfant pourra réagir à des stimuli. Le plus gros du développement se situe entre 0 et 3 ans. En effet, les manques affectifs durant cette période peuvent créer des carences à l’âge adulte. Il existe différentes théories notamment la théorie constructive. Celle-ci considère le développement comme une construction comprenant différentes étapes indispensables qui se suivent. Chacune d’elle étant nécessaire à l’instauration de la suivante. Nous allons nous focaliser sur le développement sensori-moteur de l’enfant de 0 à 5 ans. Ce dernier est une étape importante puisque c’est durant cette période que l’enfant se sensibilise à la stimulation du monde extérieur et prend conscience de son existence et de celle des autres. J.LACAN décrit cette étape comme le « stade du miroir ». En effet, l’enfant reconnaît son image par l’intermédiaire du miroir. Il donne à son corps une limite, une indépendance dont il n’avait pas jusqu’alors conscience. Et selon H.WALLON, il s’agit de la construction du schéma corporel c’est-à-dire l’image de ce que l’enfant perçoit de son corps et de la place qui l’occupe dans son espace. (En annexe n°1 : tableau récapitulatif sur les différents stades de développement de l’enfant de 0 à 5 ans). 5 c) Mécanisme de défense Les mécanismes de défense permettent de diminuer ou de supprimer l’angoisse susceptible de mettre en danger l’équilibre de l’individu. Ils opèrent souvent de façon inconsciente et englobent tous les moyens utilisés par la personne pour maîtriser, contrôler, canaliser les angoisses extérieures et intérieures. Il existe plusieurs mécanismes de défense. Les plus connus sont : le refoulement, la régression, l’identification. Nous allons essentiellement nous intéresser à la sublimation qui est un mécanisme de défense dont les soignants se servent. A travers le jeu, ils ont un accès à la créativité de l’enfant. Ainsi, l’enfant rationalise le soin prévu et diminue l’aspect émotionnel de la douleur. Les soignants utilisent donc la sublimation (à travers le jeu) pour avoir accès à l’enfant, ce dernier accepte plus facilement le soin, en participant au jeu, il participe également au soin. II) LA DOULEUR a) Définition et cadre législatif Selon l’Organisation mondiale de la santé (OMS) ainsi que l’Association Internationale d’Étude de la Douleur (IASP), la douleur est définie comme « une expérience subjective sensorielle et émotionnelle désagréable associée à un dommage tissulaire présent ou potentiel, ou décrite en terme d'un tel dommage ». Pour l’enfant, l’expérience de la douleur nécessite un développement cognitif suffisant pour qu’il puisse identifier et exprimer celle-ci. Cependant, dès la naissance, l’enfant est capable de percevoir la douleur. Les infirmiers sont très impliqués dans la réalisation des soins et dans la mise en œuvre des moyens de prévention et de traitements des douleurs provoquées. Les moyens de prévention de la douleur liée aux soins relèvent de leur rôle propre (art R4311-5 Code de la Santé Publique) et de leur rôle sur prescription médicale (art R4311-7 et art R4311-8 Code de a Santé Publique). La loi du 4 Mars 2002 relative aux droits des malades, pose le principe selon lequel « toute personne a le droit de recevoir les soins visant à soulager sa douleur, celle-ci doit être en toute circonstance prévenue, évaluée, prise en compte et traitée ». Plusieurs plans de lutte contre la douleur ont été instaurés depuis 1998. Actuellement, nous sommes dans le quatrième volet des plans contre la douleur depuis 2012. Ils plaident pour une prise en charge multidisciplinaire de la douleur afin d’améliorer la prise en charge et le confort des patients. L’HAS a défini des critères de prise en charge de la douleur et les 6 établissements de santé doivent s’y conformer. Tous les secteurs de soins sont concernés par la prise en charge de la douleur liée aux soins. La disponibilité de ces moyens de prévention et de traitement de la douleur diffère selon ces différents secteurs. b) Les différentes douleurs Il existe deux douleurs à évolution différente, la douleur chronique et la douleur aiguë. La douleur chronique se définit par une douleur persistante et rebelle aux antalgiques, et qui évolue depuis au moins 3 mois : elle est souvent associée à une pathologie chronique. C'est une douleur physique et psychique. En comparaison, la douleur aiguë est une sensation brutale et de courte durée. Cette douleur a une cause précise, connue ou non. Elle peut être par exemple, provoquée par les soins techniques, les examens médicaux, le matériel utilisé ou les manipulations en milieu hospitalier. Dès que la cause de la douleur est supprimée, la douleur disparaît également. Elle est généralement physique et nociceptive. Elle peut cependant s'accompagner de phénomènes émotionnels tels que l'appréhension, la peur, l'anxiété ou encore l'angoisse. Lors d'un soin en pédiatrie, un enfant peut être confronté à la douleur induite par le soin, lors d'une ponction veineuse ou de la pose d'un cathéter par exemple. Sa douleur est, dans ce cas, par excès de nociception puisqu'il ressent la piqûre et elle peut être psychologique par la peur de la douleur, la peur de l'infirmière. c) L'évaluation de la douleur L’évaluation de la douleur repose sur différentes étapes essentielles : l'interrogatoire du patient (et de sa famille), l'examen clinique et neurologique, les données des explorations fonctionnelles et l'appréciation du comportement et de l’autonomie. Pour nous aider à évaluer cette douleur, il existe différentes échelles à adapter en fonction des capacités du patient et de son âge. Tout d'abord il y a l'auto-évaluation : pour les enfants de moins de 5 ans, on utilisera principalement l'échelle des visages (une série de plusieurs visages représentant divers degrés de plaisir ou de mécontentement, l’enfant choisit le visage qui représente son niveau de douleur.), l'échelle verbale simple ou encore l'utilisation du dessin (proposition de faire figurer sur un bonhomme schématiquement dessiné ses zones douloureuses grâce à différentes couleurs qui représentent des douleurs légères, moyennes, importantes et extrêmement importantes.). Puis il y a l'hétéro-évaluation avec l'échelle Evendol ou encore l'échelle DAN (douleur aiguë du nouveau-né) qui consiste à 7 observer l'attitude et les réactions de l'enfant (faciès, mouvements, expression vocale). (En annexe n°2 : Echelle d’évaluation de la douleur chez l’enfant). d) La perception de la douleur La douleur liée aux soins est influencée par différents facteurs : les facteurs liés aux soins (sa nature, la zone du corps, la durée et la répétition de l'acte) ; les facteurs liés au patient ( l'âge, le degré de fatigue, l'état psychologique, la compréhension de la nécessité du soin, la confiance en les thérapeutiques, les antécédents de douleur du patient, la représentation de l'acte) ; les facteurs liés à l'environnement du patient (le cadre dans lequel le soin est réalisé, le lien entre le soignant et le soigné) et les facteurs liés aux soignants (connaissance de l'acte, dextérité, calme, maîtrise des moyens de prévention de la douleur). La perception de la douleur est en lien direct avec ces différents facteurs. C'est pourquoi il est important de les prendre en compte afin que l'enfant n'ait pas un souvenir traumatisant de son premier soin et que les suivants se déroulent dans de bonnes conditions. Le cadre et la présence des parents sont primordiaux lors d'un soin car cela rassure l'enfant et le place dans un climat de confiance. e) Le développement de la douleur chez l’enfant de 0 à 5 ans Plus l’enfant est jeune et la communication verbale limitée, plus l’expression est comportementale. De 0 à 1 an : l'enfant possède les récepteurs et le système de transmission nécessaire pour ressentir la douleur mais il n'est pas en capacité de l'analyser du fait de fonctions cognitives insuffisantes. Il s'exprimera par des cris violents et une agitation pour se plaindre. De 1 à 3 ans : l'enfant acquière la capacité de cibler sa douleur et de la désigner. De 3 à 6 ans : l'enfant est capable de se plaindre et de décrire sa douleur avec de l'aide pour la préciser. Il ne comprend pas l'origine de celle-ci, la considère comme une punition et prend l'adulte comme responsable (voir annexe n°1 : tableau récapitulatif sur les différents stades de développement de l’enfant de 0 à 5 ans). A ce stade, l'enfant prend conscience de son corps et commence à avoir des peurs face aux soins. 8 III) LE JEU a) Définition Le jeu se définit comme une activité physique ou mentale qui est soumise à des règles et qui a pour but de se divertir et de se faire plaisir. Le jeu a une grande place dans le développement de l'enfant, il participe à la structuration de sa personnalité. Pour l'enfant, ce divertissement constitue d'une part un outil d'apprentissage et d'autre part un moyen d'appréhender la réalité et de faire face aux situations difficiles. Le jeu participe au développement de ses compétences et de ses capacités, aussi bien physiques, psychologiques, affectives ou sociales. A l'hôpital, pour les enfants, il n'y a pas de « petits » ou de « grands » soins, chaque situation, chaque soin peut être source d'anxiété et de stress, le jeu trouve donc sa place lors de ses soins et apaise l'enfant. b) Le jeu dans les soins Le jeu est essentiel pour l’enfant, il est donc important de lui accorder une place dans les soins afin de respecter la structuration et l'apprentissage de l'enfant. Nous savons qu'il est nécessaire d'informer l'enfant et sa famille du déroulement de chaque soin et le jeu peut être un vecteur de cette information pour faciliter la compréhension et la réalisation du soin. Le jeu peut prendre différentes formes : • « Le jeu distraction » : l’enfant s’amuse, se détend, et vit mieux les soins, les examens, la séparation d'avec ses parents ou l’attente grâce au doudou, aux jeux visuels, sensoriels, ou auditifs (les bulles, les jouets avec petites lumières clignotantes, les livres musicaux, les jeux d'odorat, les jeux imitant les bruits d’animaux...) • « Le support visuel d’information » : représentation du soin (pose de cathéter, prise de sang...) sur un objet connu et préféré de l'enfant (la poupée, la peluche ou le doudou). L’enfant peut voir et toucher le matériel et ainsi être acteur de son soin et ne pas seulement écouter ce qu’on lui explique. La participation de l'enfant permet de le centrer sur autre chose que la douleur ressentie, de diminuer son angoisse et son sentiment d'agression face aux soins. • « Le dispositif de jeu » : méthode de mise en situation de l’enfant en établissant pour lui un cadre de jeu. L’information reçue par l’enfant sera alors mieux appréhender par 9 ce dernier. Il accueillera mieux les détails sur sa maladie, son opération ou son traitement et pourra ainsi maitriser la situation. Cette méthode consiste aussi à regarder l’enfant jouer. Grace à cette observation, le soignant évalue la compréhension de l’enfant face à la situation. Il existe différentes méthodes de distraction afin d'atténuer l'impact des émotions sur la réalisation d'un soin. Celles-ci peuvent être de différents types : kinesthésiques (agissent sur le corps), comportementales (agissent sur les actions de l'enfant) ou cognitives (agissent sur l'imaginaire et le rêve). Les méthodes comportementales sont plus efficaces pour atténuer le stress de l'enfant car ce dernier est actif. Il est important de bien choisir la technique de distraction. Pour cela, il faut repérer le degré de stress de l'enfant grâce à l'observation de son comportement, tenir compte du type de soin, de l'environnement et des circonstances dans lesquels celui-ci va être réalisé. La distraction est souvent utilisée car celle-ci est sécurisante et fait appel à des actes réalisés quotidiennement par l'enfant. Par exemple, pour les enfants de 2 à 5 ans l'utilisation des jeux de rôle ou de la magie est efficace. Elle est choisie en fonction de l’âge de l’enfant, de son développement psychomoteur et aussi de ses goûts. (En annexe n°3 : Le jeu adapté au développement de l’enfant). La respiration est une méthode qui peut être utilisée dès 3 ans. Elle permet à l'enfant de se détendre et facilite la mise en place d'autres méthodes telles que la relaxation ou l'hypnose. La relaxation, quant à elle, permet la diminution du stress et la détente, ce qui atténue la transmission des messages douloureux. L'hypno-analgésie permet de diminuer l'intensité de la douleur grâce à une réinterprétation du sens de celle-ci. En effet, cette méthode permet à l'enfant de mettre en place des stratégies d'adaptation afin de maîtriser la douleur. Le toucher-massage engendre la diminution de la transmission des messages nociceptifs et rassure l'enfant grâce à la détente et la mise en place d'un sentiment de sécurité. Toutes ces méthodes de distraction ont pour but de faire vivre à l'enfant le soin comme un jeu afin que celui-là se passe le mieux possible et qu'il ne se transforme pas en un mauvais souvenir. Ainsi, les prochains soins ne seront pas vécus comme une agression. 10 I) MOYENS HUMAINS Lors de nos entretiens, nous avons pu remarquer l'importance du respect du rôle de chacun au cours du soin afin que ce dernier puisse se dérouler dans de bonnes conditions. Tout d'abord, les deux infirmiers interrogés pensent qu'il est nécessaire d'expliquer le soin à l'enfant avant de le réaliser. Ceci permet de rassurer l'enfant, en effet, sachant la nature du soin qui est réalisé et comment celui-ci va se dérouler, il est déjà dans une optique de son soin et l’accepte plus volontiers. Par contre, lors de cette explication, il ne faut pas faire peur à l'enfant c'est pourquoi tout n'est pas forcément détaillé. Selon l'IDE 1, il est important de préciser à l'enfant que l'on va jouer pendant le soin. Rassurer l'enfant veut dire le mettre en confiance et diminuer son angoisse liée à l'inconnu. De plus, l'infirmier qui fait le soin ne fait pas le jeu. Ceci évite à l'enfant d'être attiré par le soin pratiqué par l'infirmier et donc de sortir du jeu. Le but du jeu est de détourner l'attention de l'enfant du soin afin que celui-ci puisse se passer dans de bonnes conditions. L'enfant joue et ne perçoit pas le soin comme une agression. L'infirmier peut alors se concentrer sur le soin et cela augmente la chance de réussir celui-ci. Le jeu ne fonctionne pas à chaque fois. Pour s'assurer que celui-ci fonctionne, il faut connaître l'enfant et ce qui lui plaît. Certains enfants sont réceptifs au jeu, d'autres non. De plus, l'âge de l'enfant rentre en ligne de compte. Selon l'IDE 1, à 2 ans, il est parfois difficile de conserver le jeu pendant le soin car les enfants décrochent très vite. Il faut toujours avoir prévu plusieurs choses avant de réaliser le soin. Entre les deux infirmiers, les avis divergent concernant le nombre de soignants nécessaires pour réaliser le soin et le jeu. D'après l'IDE 2, la présence de 2 soignants est suffisante : l'infirmier qui réalise le soin et l'auxiliaire de puériculture qui rentre dans le jeu. Pour lui, il ne s'occupe absolument pas du jeu, il est exclusivement dans le soin et c'est l'auxiliaire de puériculture qui choisit la distraction qui lui semble la plus adaptée à l'enfant. Selon l'IDE 2, il est préférable d’être plusieurs, voire nombreux autour de l’enfant. En effet, d'après ses dires, l'enfant entre plus facilement dans le jeu lorsqu'il y a plusieurs personnes pour jouer avec lui. De plus, ceci permet une entraide entre les soignants dans le cas où l'enfant ne s’intéresse plus au jeu et qu'il soit nécessaire de trouver une autre idée. L'IDE 2 pense aussi que les parents peuvent être une aide car ceux-ci connaissent leur enfant et savent quels sont ses goûts. Seulement pour qu'ils soient une aide, il faut s'assurer que ceux-ci soient disposés à assister aux soins et à jouer avec leur enfant pendant ceux-ci. Dans ce cas les parents ont un rôle de soutien pour l'enfant et d'assurance, l'enfant se sent en confiance. Si les parents sont trop anxieux, ils transmettront leur angoisse à l'enfant et le 11 jeu ne sera pas efficace. Dans ce cas, l'IDE préfère que les parents n'assistent pas au soin. Quand à l'IDE 2, lui préfère l'absence des parents, car pour lui, dans son contexte de soin, ils ne sont pas aidant et plutôt source de stress pour l'enfant. II) METHODES UTILISEES Notre recherche porte sur la prise en charge de la douleur chez l’enfant de 0 à 5 ans. Toutefois, lors de nos entretiens, nous avons constaté que pour mettre en place le jeu, il faut, avant tout, que l’enfant puisse communiquer. De ce fait, pour l’enfant de 0 à 1 an le jeu est difficile à utiliser. D’autres techniques sont alors mises en place comme le cocooning, le phénomène de succion (avec la tétine) ou encore le saccharose. Nous avons remarqué qu’il y a plusieurs formes de jeux utilisés : la technique le plus répandue est le « jeu distraction » qui fait appel au sensoriel de l’enfant ainsi qu’à son imaginaire. En effet, le « jeu distraction » peut recourir au sens kinesthésique de l’enfant. Par exemple, lors d’une piqure, le soignant peut utiliser le toucher-massage pour atténuer la douleur en massant la zone de ponction avant le soin. Il revêt aussi une forme comportementale, en faisant appel au visuel et au mouvement avec les petites voitures, les personnages à mettre en scène ou avec les bulles. Enfin, la forme cognitive est sollicitée par le biais de l’imaginaire avec les histoires et les jeux de rôle. Dès l’âge de 3 ans, les soignants peuvent commencer à utiliser d’autres méthodes comme la respiration. A cet âge, l’enfant peut être sollicité par les soignants, il comprend les consignes. Ces derniers lui proposent d’installer le soin avec eux. En effet, pour atténuer l’appréhension de mettre le masque du gaz MEOPA, par exemple, il est demandé à l’enfant d’utiliser des crayons odorants pour colorier le masque lui-même. L’enfant s’approprie ainsi le matériel et participe à son propre soin en étant acteur et réalisateur. Les méthodes actives, où l’enfant participe, semblent plus efficaces sur la gestion de son stress. Au cours de nos entretiens avec les professionnels de santé, nous relevons que le jeu est systématiquement adapté au développement psychomoteur de l’enfant, à ses goûts et à ses envies du moment. Les soignants estiment la réactivité de l’enfant vis-à-vis du jeu et sa capacité émotionnelle à participer au jeu. Non seulement ils adaptent le jeu au développement psychomoteur de l’enfant mais ils réajustent, aussi, le jeu à l’évolution émotionnelle de l’enfant. Si l’enfant n’adhère pas au jeu prévu initialement, les soignants rebondissent sur ce qui peut entraîner l’enfant ailleurs que sur le soin. 12 Les soignants que nous avons rencontrés sont unanimes sur le fait que la mise en place du jeu doit être prévue impérativement avant le soin. Il est primordial d’installer la méthode distractive afin de permettre à l’enfant d’entrer dans le jeu avant le soin, de se laisser aller au plaisir de jouer. Le résultat de ce « lâcher prise » est la sérénité de l’enfant. De cette façon, l’enfant ne s’inquiète pas du soin et le vit, alors, plus sereinement. Pour certains soignants, le jeu est une technique de soin à part entière. Il est incontournable, particulièrement dans la prise en charge de la douleur occasionnée par les soins chez l’enfant. Il permet une approche plus sereine du soin, moins intrusive. Le soin est ainsi perçu par l’enfant comme un geste normal et nécessaire auquel il peut participer. Par contre, pour d’autres soignants, aux urgences par exemple, le jeu peut être considéré comme un accessoire, tout en restant naturel chez l’enfant. En effet, l’enfant fait son apprentissage de la vie par le jeu, il est donc naturel pour lui, d’utiliser le jeu pour communiquer. Entrer en communication avec l’enfant passe par l’utilisation d’un même « langage » et ce langage est représenté par le jeu. Il est donc nécessaire de se mettre à portée de l’enfant afin qu’il puisse accepter les soignants et par la suite le soin. Le soignant utilise donc le jeu comme médiateur pour se connecter avec l’enfant, pour entrer en contact avec lui. Une relation de confiance s’installe par le biais du jeu et de l’attitude empathique (sourire, réassurance…) de l’équipe soignante. Selon l’infirmier aux urgences « Il faut être dans le monde de l’enfant et à cet âge-là, son monde c’est le jeu. Donc faut être dans le jeu sinon on est à côté… ». C’est ainsi que l’équipe professionnelle peut améliorer sa prise en charge de la douleur induite par les soins. Si le jeu a cette capacité d’entraîner l’enfant, de le déconnecter du soin, voire de le faire participer au soin, c’est qu’il initie un processus de mécanisme de défense qui est la sublimation. En effet, par le biais de la sublimation, l’enfant rationnalise le soin, la situation. Elle lui permet de se détacher de l’émotionnel et faire émerger le côté technique de la situation. Grâce à ce mécanisme de défense, il peut ainsi aborder son soin sous un point de vue technique, il peut donc se positionner en tant qu’acteur de son soin. Par le biais de la sublimation, les soignants entrent dans le monde de l’enfant auquel ils ont un accès facilité. Ils « l’accrochent » et lui donne le moyen de gérer son appréhension. Outre le fait que le jeu soit le naturel de l’enfant, il permet aussi de détourner l’attention de ce dernier. En fixant l’intérêt de l’enfant sur le jeu, l’infirmière peut de son côté se concentrer sur le soin, être plus rapide dans l’exécution du geste et ainsi générer le minimum de douleur possible. En plus de l’effet apaisant que le jeu a sur l’enfant, ce dernier diminue également la sensation d’agression. En effet, le fait d’entrer en contact par le biais du jeu, utiliser un langage que l’enfant connaît bien, est mieux accueilli. Le soignant entre dans le monde de 13 l’enfant et instaure une relation de confiance. Lorsque l’enfant a moins d’appréhension, il laisse le soignant effectuer le soin. Le jeu ne diminue pas seulement la douleur ressentie, il permet également à l’enfant de vivre le soin de façon moins traumatique, et d’avoir un souvenir non traumatisant par la suite. Dans certains cas, la contention est malgré tout nécessaire. Les soignants doivent maintenir la partie du corps sur laquelle ils pratiquent le soin. Le « jeu distraction » est moins évident avec la contention, ils instaurent donc, en général, un jeu qui fait appel à l’aspect cognitif de l’enfant, que ce soit par des petites blagues ou des histoires courtes pour entraîner l’enfant dans son imaginaire et ainsi lui permettre de penser moins au soin et à la contention qui est généralement vécue comme une agression. Toutefois, la prise en charge de la douleur chez l’enfant doit se faire de façon holistique : la globalité de la personne doit être prise en compte. La douleur physique est, évidemment, une des composantes à prendre en compte. Cependant, la douleur psychique (l’anxiété, la peur) générée par les soins doit également être prise en charge comme le stress des parents. Le jeu permet de détendre l’enfant mais il ne fait pas disparaître la douleur. De ce fait, d’autres outils sont utilisés pour prendre en charge la douleur. Les antalgiques sont couramment utilisés et ont une efficacité indéniable. D’autres outils sont de plus en plus utilisés comme l’hypno-analgésie. Des formations professionnelles sont mises en place au sein des institutions pour que les professionnels de santé puissent maîtriser et utiliser ces différentes techniques qui ont pu faire leur preuve. En général, les soignants sont satisfaits de leur pratique de soin lorsque l’enfant a vécu le soin comme non traumatisant. Mais, ils admettent que le « jeu distraction » ne donne pas toujours le résultat escompté. Dans certains cas, l’enfant n’adhère pas au jeu, il n’entre pas dans l’imaginaire et reste centré sur le soin et sur sa douleur. Cette angoisse et ce rejet de la distraction le bloque et il n’a donc que sa douleur à penser, et celle-ci en est donc multiplier par 10. Les professionnels de santé admettent que le jeu fonctionne dans environ 50% des cas de prise en charge. Les opinions sont différentes d’un soignant à l’autre. Par contre, ils émettent des avis identiques en ce qui concerne l’importance de la place du jeu dans les soins. Ils considèrent que le jeu doit avoir une place primordiale dans la prise en charge de la douleur chez l’enfant. Ils l’utilisent tous de façons différentes, mais ils l’installent, tous, d’emblée avant le soin pour établir un contact, une relation avec l’enfant. De plus, nous avons pu constater que dans les services dans lesquels nous nous sommes rendue, soit des boîtes de jeux étaient à disposition pour les soins, soit, des salles de jeux étaient aménagées et des jeux, livres et jouets étaient utilisables à tout moment par les soignants. 14 III) CONTEXTE ENVIRONNEMENTAL Nous avons pu constater des différences de prise en charge lors de nos entretiens. En effet, l’un a été effectué dans un service de chirurgie et l’autre dans un service d’urgences. Il est important de comprendre en quoi le contexte et l’environnement peut avoir un impact sur l’utilisation et l’efficacité du jeu lors d’un soin. Selon l’infirmière en chirurgie, « le jeu permet d’avoir un vécu non traumatique du soin », un point essentiel puisque dans ce service, les enfants sont hospitalisés plusieurs jours, voire plusieurs semaines pour certains. Il est donc nécessaire que le premier geste invasif se déroule bien, avec un jeu adapté et sans contention, afin de conditionner les soins suivants et l’attitude de l’enfant face aux soignants. En effet, le patient va être mené à recevoir des soins quotidiennement, ceux-ci sont donc répétitifs et son souvenir du soin va avoir un impact sur ses réactions futures. Le fait que les soignants côtoient les enfants quotidiennement, leur permet également d’adapter le jeu à chacun d’entre eux plus aisément contrairement à un service d’urgences. En pratiquant les soins régulièrement, une habitude s’installe, la connaissance de chacun se fait et une relation et un climat de confiance s’imposent plus naturellement. En connaissant les goûts, les jeux qui sont efficaces ou non, les réactions de l’enfant face aux différents soins ainsi que l’attitude à adopter avec lui, le jeu devient beaucoup plus utile et naturel. Pour cette infirmière, « le jeu est une technique de soin à part entière » qui se travail, se prépare et qui peut évoluer. En comparaison avec le principe même d’un service d’urgences, les soins en service conventionnel peuvent être anticipés, l’enfant peut être davantage rassuré et le jeu trouve sa place bien avant le soin sans précipitation. Dans le service d’urgences, l’infirmier explique que « le jeu diminue la sensation d’agression plus que la sensation de douleur présente lors du soin », la contention est également plus utilisée qu’en chirurgie. Le jeu n’est plus une technique de soin à part entière mais davantage un accessoire, une aide pour l’infirmier pour pallier au sentiment d’agression que l’enfant peut ressentir dans l’agitation d’un service d’urgences. Le soin étant ponctuel et par définition plus urgent que dans un service de chirurgie, le jeu a une place dans les soins mais pas aussi développé qu’en chirurgie. Il n’y pas la possibilité de préparer et de choisir le jeu aussi calmement qu’en service de chirurgie, les goûts de l’enfant ne sont plus aussi facilement détectables (étant donné son degré d’anxiété et de possible confusion), ceci peut expliquer pourquoi l’infirmier aux urgences souligne l’importance de la place des antalgiques lors de la prise en charge durant un soin douloureux plus que l’infirmière en chirurgie. En effet, la précipitation et l’atmosphère d’urgence génèrent plus de stress et le jeu n’a pas un impact aussi important, sur l’enfant, que s’il avait pu être préparé et travaillé préalablement. 15 L’utilisation du jeu n’est pas la même, elle a cependant le même but : apaiser l’enfant et entrer en communication avec lui. Le contexte relationnel est très différent également. Dans un service d’urgences, l’enfant arrive parfois sans ses parents, il est perdu, angoissé et la douleur en est davantage plus forte. Les parents, quant à eux, ne sont pas préparés aux soins administrés à leur enfant, ils sont angoissés de l’inconnu et ne peuvent pas forcement assurer lors des soins. L’enfant (et les parents) est informé du soin mais celui-ci est peut-être moins apte à intégrer les informations étant donné l’état d’anxiété et sûrement de douleur qu’il vit. En revanche, dans un service de chirurgie, les parents ont entendu parler du soin préalablement, ils y sont préparés, leur anxiété est donc moindre. L’enfant a pu choisir le jeu qui accompagnera le soin, et a été informer du soin qu’il va recevoir, un cadre calme et rassurant a été posé. Les parents ont pu prendre part au jeu plus calmement et en se focalisant sur celui-ci et non pas sur la douleur et l’angoisse ressentie par eux-mêmes et par leur enfant. On remarque que l’infirmier des urgences n’est pas pour la présence des parents lors des soins, puisque étant angoissés par le phénomène d’urgence, ils génèrent du stress en plus pour l’enfant et ne sont donc pas aidant pour détendre l’enfant. En comparaison, l’infirmière de chirurgie favorise cette présence (sauf si le parent ne le souhaite pas ou ne se sent pas bien), les parents étant plus détendus, cette présence est bénéfique lors d’un soin : l’enfant s’évadera davantage si c’est un des parents qui déclenche et fait vivre le jeu. En effet, la connaissance qu’ils ont de leur enfant est irremplaçable. 16 Au cours de notre travail d'initiation à la recherche de fin d'étude, nous avons trouvé comme élément de réponse à la question « En quoi le jeu facilite t-il pour l'infirmière, la prise en charge de la douleur occasionnée par les soins techniques chez l'enfant de 0 à 5 ans ? » plusieurs pistes de réflexion. Tout d'abord, le jeu est le moyen de communication propre à l'enfant, il détourne l'attention de l'enfant de ce qui se passe autour de lui. De plus, pour que celui-ci intéresse l'enfant, il faut qu'il soit adapter au stade de développement psychomoteur dans lequel se trouve l'enfant et qu'il corresponde à ce qui lui plaît. Il est également important de souligner le fait que l'enfant doit jouer avant le commencement du soin car cela permet de s'assurer que l'enfant va entrer dans le jeu et oublier le soin. Cependant il est tout de même indispensable d'informer l'enfant du soin pratiqué. Et, comme le soignant qui fait le soin ne fait pas le jeu, l'enfant sait qu'il y a une autre personne qui le touche, il sait ce qu'il va faire mais il va être capté par le soignant qui joue avec lui. D’ailleurs, à ce moment-là les parents ont un grand rôle dans le fonctionnement du jeu pour l'enfant car, si ceux-ci sont stressés, l'enfant le ressentira et ne jouera pas. Puis, nous avons aussi appris que le jeu n'est pas utilisé chez l'enfant de 0 à 2 ans car à cet âge, l'enfant ne sera pas ou sera moins réceptif. Cependant, d'autres méthodes sont utilisées pour soulager la douleur de l'enfant. Pour finir, le contexte joue un rôle important dans l'efficacité du jeu pour atténuer la douleur de l'enfant. En effet, dans un service conventionnel, les soins sont souvent prévus à l'avance ce qui facilite la mise en place du jeu. Dans un service d'urgences, le soin peut être prioritaire au confort de l'enfant et, dans ce cas-là, le temps consacré au jeu est moins important. De plus, les parents ne sont pas toujours présents, l'environnement devient plus angoissant et du fait de l'imprévu, l'enfant ne possède pas son doudou ou son jouet préféré qui pourrait le rassurer. Nos différentes recherches et les témoignages recueillis nous ont permis de réajuster notre question de départ. Après réflexion, nous arrivons à cette nouvelle problématique : Dans quelles mesures le jeu diminue-t-il l’appréhension de la douleur lors d’un soin chez l’enfant de 2 à 5 ans ? 17 Nous avons choisi de faire des recherches concernant l'utilisation du jeu lors des soins douloureux car nous avons toutes les 4 effectué un stage en pédiatrie ou auprès d’enfants autistes. Lors de ces différents stages, nous avons remarqué que l'utilisation du jeu était quasi-systématique lors de soins chez l'enfant. Nous avons voulu savoir si cette méthode était utilisée dans tous les services de pédiatrie, si elle était efficace et dans quel cadre elle était mise en place. Nous voulions également savoir si cette pratique nécessitait une formation supplémentaire ou si elle était accessible à toute infirmière en pédiatrie. Ce sujet a été choisi par nous toutes car nous avions toutes vécues des expériences lors desquelles le jeu était inscrit dans le soin. Dans le cadre de notre futur métier, nous serons confrontées quotidiennement à la douleur et nous avons besoin d’être au clair avec la prise en charge de celle-ci. Nos différentes recherches et lectures nous ont permis d'enrichir nos connaissances théoriques sur le fonctionnement du jeu lors de soins douloureux chez l'enfant. De plus, l'enquête auprès des professionnels de santé nous a permis de confronter la réalité du terrain à la théorie ce qui nous amène à nous positionner en tant que futures professionnelles. Ce travail de recherche nous a obligé à remettre en question les pratiques soignantes rencontrées lors de nos stages et à nous projeter dans nos futures pratiques d'autant plus que les deux infirmiers interrogés ont une divergence d'opinions concernant le thème traité. • Revues : - OBJECTIFS SOINS - n°166 de mai 2008 : la douleur liée aux soins prévention et prise en charge (pp 34–39) - SOINS - n°740 de novembre 2009 : la place de l'infirmière dans la prise en charge de la douleur (pp 61-62) - SOINS PEDIATRIE-PUERICULTURE - n°200 de juin 2001: le jeu, le soin et l’enfant (pp 1526) - CAHIERS DE LA PUERICULTRICE - n°255 de mars 2012 : Les méthodes distractives (pp 9–21) - LA REVUE DU SAMU - tomme 29 N°1 de mars 2007 Bimestriel 186 : Epidémiologie de la douleur et prise en charge chez l’enfant en médecine d’urgence (pp 9–11) - LA REVUE DU SAMU - tomme 29 N°1 de mars 2007 Bimestriel 186 : Evaluation de la douleur chez l’enfant (pp 12–20) - SOINS PEDIATRIE – PUERICULTURE - n°265 de mars/avril 2012 : Le serious-game, un outil de soins pour les enfants hospitalisés (pp 17–19) - SANTE MENTALE - n°154 de janvier 2011 : Winnicott et le jeu (pp 4–45) - CAHIERS DE LA PUERICULTRICE - n°236 d’avril 2010 : La distraction lors des soins en pédiatrie (pp 26–28) - LA REVUE DE L’INFIRMIERE - n°148 de mars 2009 : Prévenir l’anxiété et al douleur de l’enfant aux urgences pédiatriques (pp 32–35) - SOINS PEDIATRIE-PUERICULTURE - n°204 de février 2002 : Soins infirmiers et douleur en pédiatrie (pp 39–41) • Livres : - A. DE BROCA - Le développement de l’enfant : aspects neuro-psycho-sensoriels - Ed MASSON - 2000 - Guide de l’hospitalisation des enfants - APACHE 2000 : . Sylvie ROBIN - La ludothèque au cœur du projet d’animation du CH de Montpelier - pp 132-134 . Ivonny LINDQUIST - Thérapeutes de jeu à l’hôpital en Suède – pp 129-131 - Dr Michel MEIGNIER (responsable de la consultation de douleur en pédiatrie au CHU de Nantes) - BD « Au pays de Tremal : la douleur de l’enfant » - Ed DOIN - Novembre 1995. - Dr J.WROBEL - Les douleurs induites - Ed Institut UPSA de la douleur - Juillet 2008 - pp 133-153. - Dr J.WROBEL - L’infirmier et la douleur - Ed Institut UPSA de la douleur - Mars 1997 - pp 40-42, pp 44-59, pp 114-124. - Daniel ANNEQUIN - La douleur chez l’enfant – Masson – 2002 - pp 5-17, pp 37-59, pp 111132. • - Cous IFSI : Mr C. BOISSON – 1ère année – UE 1.1 S1 . Développement de la personne et de la personnalité . Développement psycho affectif et social . Les mécanismes de défense • - Sites Internet : http://www.chups.jussieu.fr/polysPSM/psychomot/devPSMenf/POLY.Chp.1.html (consulté le 13/04/2013) - http://pediatrie.physioextra.ca/?page_id=23 (consulté le13/04/2013) - http://www.chu-sainte-justine.org/documents/Pro/pdf/Developpement-enfant-approchepediatrique.pdf (consulté le 23/03/2013) - http://cnrd.fr/Developpement-cognitif-de-l-enfant.html (consulté le 14/04/2013) - http://pediadol.org/ -> la douleur de l’enfant (consulté le 23/03/2013) - http://www.pediadol.org/Pourquoi-parler-a-l-enfant,971.html (consulté le 30/03/2013) - http://www.pediadol.org/IMG/pdf/LIVRET_INF.pdf (consulté le 30/03/2013) - http://www.cnrd.fr (consulté le 20/04/2013) - http://www.sparadrap.org/Professionnels/Nos-conseils-pratiques/Diminuer-la-peur-et-ladouleur/Distraire-les-enfants-lors-des-soins (consulté le 24/04/2013) - http://www.pediadol.org/IMG/pdf/Actes2005_105.pdf (consulté le 30/03/2013) - http:/www.infirmiers.com/etudiants-en-ifsi/cours/l-evaluation-de-la-douleur.html le 04/05/2013) (consulté