Dr SIMON RENDU-Maud TRIKI Annonce de la fin des traitements
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Dr SIMON RENDU-Maud TRIKI Annonce de la fin des traitements
"Abandonner un traitement peut être pertinent , abandonner un malade ne l'est jamais et est impardonnable: moins il y a de traitements possibles , plus la détresse est grande , et plus on a besoin du médecin" François Goldwasser ,2010 Dr Lila SIMON RENDU Maud TRIKI Psychologue Plan Contexte Réactions des uns et des autres La cellule de coordination d’Oncovannes Contexte Dans un parcours de soins plus ou moins long « Encore une mauvaise nouvelle » Vécu des précédentes annonces (poursuites évolutives ou rechutes) Précédemment pondéré par un projet thérapeutique Perspective fatale Contexte Fin de vie / Situation palliative / Mort Sujet hautement délicat pour le patient et son entourage Parfois également délicat pour les soignants, au moins dans ce qu’ils vont en dire à ce momentlà La mort : sujet qui interpelle Le patient ou l’entourage, confrontés à leurs angoisses de mort, de perte… Pour le médecin Annonce médicale Faite par le médecin qui s’est occupé de la prise en charge Constat d’échec : culpabilité et contradictions difficiles à concilier Possibilités de chimiothérapies palliatives… « ni blanc, ni noir » Pour les soignants Même constat d’echec (moins lourd..?) Soutien et accompagnement mais : n’ont pas entendu ce qui a été dit… « le patient n’est pas au clair » Tensions au sein des équipes L’aspect psychologique Le temps de l’arrêt des thérapeutiques spécifiques ouvre le temps de la fin de vie : nouveau temps d’annonce dans le parcours de soins. L'annonce de l'entrée en phase palliative vient souvent faire suite à un parcours de soins déjà long, ponctué de période d'espoir de guérison, d’incertitudes, de déceptions, d’épuisement et, parfois, de dégradation physique. L'ensemble du système familial et amical est également mis à l'épreuve dès lors que le diagnostic de maladie grave est posé. Les soignants à leur tour auront à se protéger de l’angoisse massive parfois projetée sur eux par le malade et sa famille, de la culpabilité souvent inconsciente en lien avec un sentiment d’échec thérapeutique. Le cheminement dépend, en partie, des mots employés par l’équipe médicale et soignante Mais, inconsciemment, que se passe-t-il ? Recours aux mécanismes de défense Mécanismes d’adaptation : lesquels ? Pour les patients Le Déni La maîtrise/le contrôle L’annulation Le déplacement L’isolation La projection agressive La régression … Rejoindre l’autre là où il est, Dans sa Vérité subjective, La vérité du patient n’est pas forcément la vérité scientifique et médicale. Les proches aussi se protègent L’ évitement de l’équipe soignante La fuite « Deuil anticipé » Mécanismes d’adaptation :lesquels? Pour les soignants LA BANALISATION L’ESQUIVE LA FAUSSE REASSURANCE LA RATIONNALISATION L’EVITEMENT L’IDENTIFICATION PROJECTIVE LA FUITE EN AVANT Conclusion Le cancer, une maladie considérée avant « d’emblée fatale », aujourd’hui le statut de maladie chronique. Impact sur les proches. L’institution donne aux soignants les moyens d’être aidés dans leurs difficultés: -groupes de parole -aides transversales apportées par les équipes mobiles de soins palliatifs et autres réseaux de cancérologie ou soins palliatifs. -les « staffs » cliniques pluri-professionnels Sentiment d’abandon Lié à l’absence de proposition « optimiste » Lié à l’absence d’explication autour de la prise en charge palliative Lié à l’absence de rendez-vous donné, par le même médecin référent ou par un autre recours Coté professionnel :Que dire ? Pas de recette toute faite Aller jusqu’où le patient nous autorise (parfois pas très loin…) D’après les patients : formules toutes faites « je ne peux plus rien faire pour vous » ou discours incohérent « tout va bien » (mécanisme de défense du soignant) Euphémismes : « pause », temps de surveillance Triste constat S’attacher à la réalité de ce jour, à laquelle NOUS (patient-famille-soignants) sommes confrontés (« dans le même bateau ») Évolution de la maladie Évolution de l’état clinique « Difficultés » à améliorer la situation, absence de levier thérapeutique, de recours efficace Propositions Par tous les soignants Rassurer quant à la poursuite de l’attention portée au contrôle des symptômes = Soins palliatifs Définition selon la SFAP: « soins actifs dans une approche globale en phase évoluée ou terminale d’une maladie potentiellement mortelle dans une démarche multidisciplinaire » Attention au mot palliatif Collaborer entre nous Interpeller au sein de l’équipe (établissement ou domicile) Se soutenir pour aborder ces sujets Si besoin, recours et collaborations à désigner et à missioner (MG, réseau, EMSP) en restant dans la boucle Possibilité d’un rendez-vous, même lointain (très différent, pour le patient, de « rester disponible ») Suites (si besoin) Dans le même temps ou plus tard, selon les réactions du patient Craintes des soignants supérieurs aux « risques » Ouvrir le dialogue aux questions de devenir « est ce que vous aviez déjà pensé à la situation d’aujourd’hui? », « est-ce-que vous en parlez entre vous ? » Souvent évoqué avec un autre soignant que le médecin qui a fait l’annonce (à faire suivre) Répondre aux questions exprimées Respecter ceux qui ne veulent pas en parler Le patient est en vie…(incertitude des pronostics) Position d’écoute et de disponibilité auprès des patients et des proches. Rappelons qu’écouter ne signifie pas forcément donner une réponse Comment on meurt ? Sujet évoqué dans un cheminement accompagné Imaginaire ++++ Pas de savoir mais des hypothèses (expériences des soignants) Selon la situation, anticipations des symptômes (cf exposé suivant) Informer avec des mots simples sur ce qui parait prévisible en laissant la place aux incertitudes Conclusion Etape délicate pour le patient mais aussi pour les soignants Fin des traitements spécifiques = soins palliatifs nécessitent autant que le phase active (voire plus), un accompagnement La Coordination façon Oncovannes (Cf plaquette) Binôme médecin-infirmière Épaulé par une assistante sociale et une psychologue Accueil assuré par l’assistante de coordination Soutiens de toute sorte Conseils de prise en charge (matériel, thérapeutiques, perfusion, relais…) Suivi téléphonique : Soutien aux patients et aux familles Contacts réguliers avec les professionnels Organisation de réunions de concertation à domicile Mise en place sociales (aide M, garde-malade, APA, AAH…) Pour tout patient suivi pour un cancer (Vannes, Auray, Pontivy, Ploermel) Situations de pertes d’autonomie De soins techniques à domicile Difficultés relationnelles avec la patient, l’entourage En cas de symptômes difficiles à contrôler …. Merci de votre attention Eléments modérateurs Pronostic incertain… (attention aux deuils anticipés) Humilité du soignant Pas d’abandon non plus Informer malgré tout (redire) : reprendre l’évolution, l’absence de recours, la situation actuelle et l’inexorable aggravation… Le patient ou l’entourage tirera ses propres conclusions (les mêmes que nous…) Le sujet pré-existe au malade La maladie vient s’inscrire dans une histoire singulière et familiale Favoriser le maintien d’un projet de vie Jusqu’à la mort, le Sujet est en vie Diapo À supprimer ??? Prévenir l’épuisement des proches Fin de vie à domicile implique souvent sollicitation de l’entourage familial Confrontation à : pertes, renoncement, dépendance… Travail de séparation, parfois mécanisme du deuil anticipé. Position d’écoute et de disponibilité auprès des proches. Rappelons qu’écouter ne signifie pas forcément donner une réponse