Troisième corrigé sur le sujet : Peut-on avoir raison contre les faits

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Troisième corrigé sur le sujet : Peut-on avoir raison contre les faits
Troisième corrigé sur le sujet : Peut-on avoir raison contre les faits.
Analyse du sujet : Thèse avec définitions : Si par fait on entend ce qui est réel et si par avoir
raison on entend dire quelque chose qui est en accord avec le réel, alors on ne peut pas avoir raison
contre les faits. Antithèse : Toutefois avoir raison ce n’est pas simplement dire ce qui est ; c’est aussi
dire ce qui devrait être et, en ce sens, on peut avoir raison contre les faits puisque ce qui est n’est pas
toujours ce qui devrait être. Ainsi les rapports de force existent, mais moralement la raison ne peut
pas les tolérer. Antithèse de l’antithèse : Cependant dire que les rapports de force sont
inacceptables c’est risquer de refuser le réel. Or pour pouvoir faire que ce qui doit être soit, il faut
d’abord regarder ce qui est.
Problème et enjeu : D’un côté on ne peut pas avoir raison contre les faits, sans quoi on risque
de se séparer du réel mais, d’un autre côté, on ne peut pas accepter les faits sans risquer d’accepter
l’inacceptable lorsque, par exemple, les faits sont la violence et l’injustice. L’enjeu est donc
principalement éthique et politique puisqu’il s’agit de déterminer dans quelle mesure on est en droit
(éthique) mais aussi en mesure (politique) de s’opposer aux faits sans tomber dans le dogmatisme et,
du coup, l’inaction – puisqu’on refuserait alors ce avec quoi on doit agir, c'est-à-dire le réel lui-même.
Inversement il s’agit de savoir dans quelle mesure on peut accepter l’inacceptable, même lorsque
c’est au nom d’un plus grand bien à venir : la fin justifie-t-elle les moyens ?
Il semble évident dans un premier temps que pour agir il faut à la fois s’opposer au réel et
définir ce qui doit être. On ne peut en effet faire de politique sans projet politique, c'est-à-dire sans
une pensée qui propose de changer ce qui est, c'est-à-dire d’aller contre les faits. Toutefois il nous
apparaîtra rapidement qu’il y a là un risque dogmatique, voire tyrannique puisqu’on irait alors
toujours à l’encontre de la réalité humaine au nom d’un idéal de perfection. L’histoire a toujours
démontré qu’il y avait dans cette tentation un danger réel. C’est pourquoi dans un second temps on
devra admettre qu’on ne peut pas agir sans utiliser ce qui est donné au départ, c'est-à-dire sans les
faits tels qu’ils sont. En effet, une idée politique peut être parfaite logiquement, c'est-à-dire en droit,
bien qu’inapplicable en fait. Re-position du problème : Autrement dit il y a un conflit naturel entre la
raison et le réel, entre la valeur morale et le fait. Pour dépasser ce problème il nous faudra alors,
dans une troisième partie, voir comment l’on pourrait mieux connaître le réel et la raison ensemble.
Pour cela l’étude des faits est incontournable, certes. Mais les faits sont toujours le fruit d’une
interprétation et il nous faudra donc abandonner l’illusion que le réel existe indépendamment de la
raison. On s’apercevra alors que la pensée est en elle-même un fait, voire même le fait absolu et
premier : l’interprétation est une réalité qui doit elle aussi être étudiée. C’est pourquoi nous verrons
qu’en vérité c’est par la discussion et la confrontation libre des différentes interprétations du réel
qu’on pourra espérer avancer vers ce qui doit-être. Il apparaîtra enfin que ce qui doit-être est aussi
un sujet de discussion à part entière, puisque sur ce point également, il existe une diversité
d’interprétations et d’idées possibles qui ne peuvent s’unifier que sous la forme du libre accord des
volontés.

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