Ulysse nuit gravement à la santé télécharger le

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Ulysse nuit gravement à la santé télécharger le
ULYSSE NUIT GRAVEMENT A LA SANTÉ
CIE LE CRI DE L’ARMOIRE
© Maxime Flipo
JEUDI 16
MARS
19H30
ESPACE JEAN VILAR
SQUARE DE NIEDERWERRN
14123 IFS
BILLETTERIE
02 31 82 69 69
www.espace-jean-vilar.com
ULYSSE
nuit gravement à la santé
concert épique
de et par Marien Tillet
slam / récit
et Mathias Castagné
guitare
lumières / son
Alban Guillemot
durée : 1H10
à partir de 11 ans
Production – LE CRI DE L'ARMOIRE
Coproduction – Le Théâtre Le Nickel de Rambouillet
avec le soutien du festival Rumeurs Urbaines et le Théâtre Le Cormier de Cormeilles-en-Parisis
Si l’on qualifie de «héroïque» un acte qui a
pour résultat la vie sauve d’autrui, que dire
d’Ulysse qui ne ramènera aucun de ses
compagnons vivants ?
Et pendant ce temps, que fait Pénélope,
elle qui passe ces années à être «prétendue» par tous ces hommes vivant dans sa
maison... ?
ULYSSE nuit gravement à la santé est le
concert épique qui vous propose une
autre lecture de L'Odyssée.
Câblés, pluggés, le guitariste et le
chanteur/conteur vont triturer «le rusé» dont les choix mènent souvent à des
massacres peu glorieux - pour savoir ce
qu’il a à dire pour sa défense.
Que ce soit slamé, clamé ou crié, c’est
décidé :
Écorchons Ulysse, libérons Pénélope !
INTENTION, VOIX-MUSIQUE, MONSTRUOSITÉ
Pages 3, 4, 5
ÉQUIPE ARTISTIQUE
Page 6
RENCONTRE AVEC LE PUBLIC
Page 7
CONDITIONS FINANCIÈRES
Page 7
FICHE TECHNIQUE
SPECTACLES DE LA CIE / CONTACT
Pages 8, 9
Page 10
NOTE D'INTENTION
«
Ulysse ce héros...
Parmi les héros de la culture populaire occidentale, il ne fait
aucun doute que l'un des plus connus est Ulysse.
Pourtant si l'on s'attache à la définition même du héros,
Ulysse ne semble pas en avoir l'étoffe : Non seulement il ne
sauve personne, mais en plus, il fait courir ses compagnons à
leur perte. L'altruisme lui est totalement inconnu.
L'égoïsme le côtoie à la ruse. Et si celle-ci l'extirpe de
situations désespérées, c'est pourtant toujours lui qui est
responsable de s'y être mis.
Enfin, et pour finir, Ulysse n'est pas un modèle de fidélité.
C'est pour ces raisons qu'il est un personnage passionnant
car il est à l'opposé des figures de héros lisses et sans
substances qu'on nous propose aujourd'hui*.
Avec Mathias Castagné nous avons voulu le mettre face à
ses actes sans jugement de valeur mais sans aucune complaisance.
* voir les versions simplifiées de l'Odyssée pour les élèves de 6eme. Et quand bien même
les personnages des séries d'aujourd'hui jouent la carte du cynisme, on nous fait bien
comprendre qu'au fond ils ont bon coeur (sic).
… Pénélope femme au foyer
Sous prétexte de tradition, on ne peut pas continuer de
véhiculer des images archaïques conçues et arrangées par
des hommes au sujet des femmes.
On voit bien la tentative d'idéal féminin qui est dessiné dans
L'Odyssée... À nous, aujourd'hui, d'être du côté de Pénélope,
de la mettre à l'épreuve de l'attente, à l'écoute de son désir.
Résumons la situation :
50 prétendants la courtisent jour après jour dans sa propre
maison.
Un mari absent 20 ans.
Une beauté connue de toute la Grèce.
Qui peut croire que Pénélope résiste ?
Au nom de quel morale devrait-elle résister ?
3
«
»
Marien Tillet
VOIX-MUSIQUE
Concert épique
Écorchons Ulysse, libérons Pénélope...
Pour autant, il est toujours question d'une Épopée. Il fallait en
conserver la force, le souffle, la dramaturgie.
Très rapidement le format épisode s'est imposé, proche des
« chants » de l'Odyssée d'Homère, fidèle à la tradition orale
chantée et versifiée.
C'est le mode qui nous paraissait le mieux retransmettre les
différentes étapes de cette quête du retour.
A force d'improvisations musicales et verbales, une structure
et un premier squelette sont apparus qui ont amené texte et
voix en une orientation évidente : le concert.
Car le concert est cette forme qui permet la transversalité du
chant au slam, vers le narratif, voire la poésie.
Est alors venu le temps de l'écriture musicale et textuelle,
cherchant la précision, le juste rapport rythmique, tonal.
Concert scénique
La forme concert est ici entièrement assumée : micro à main,
guitares, câbles, pédales à effet... Marien Tillet et Mathias
Castagné sont ici sur scène, comme le seraient un musicien
et un chanteur de groupe de rock. À ceci près que leur
musique est un cycle narratif, un concert évolutif : un début,
un milieu, une fin.
Entre chaque chanson, entre chaque épisode, le public
respire.
Mais il reste la tension de l'épopée qui n'est pas encore
achevée. Une tension qui ne peut se relâcher qu'au dénouement.
4
INTERROGER LA MONSTRUOSITÉ
Déplacer le curseur
C'est un sujet récurrent des spectacles de la Cie LE CRI DE
L'ARMOIRE : Qui est monstrueux et surtout qui juge de cette
monstruosité ?
Dans l'Odyssée, Ulysse va à la rencontre de créatures dites
« monstrueuses » dont on lui a toujours parlé au préalable. Il sait
que l'île de Ptolémée regorge de cyclopes, il sait qu'il va rencontrer
les sirènes et s'y prépare, il a été prévenu des dangers de
Charybde et Scylla.
Ulysse est toujours curieux comme dans une foire où derrière des
barreaux on pourrait apercevoir cet « autre » qui nous fait trembler
par sa différence.
ULYSSE nuit gravement à la santé traite ces créatures en
déplaçant le curseur, en ne jugeant pas leur comportement, en les
considérant de façon objective : Des hommes s'introduisent dans
l'antre du Cyclope, il les mange. Ce n'est ni bien ni mal. C'est ainsi.
C'est un accès de rage ? Qu'en est-il du massacre des prétendants
quand Ulysse accompli une purge planifiée ?
Le slam, les récurrences textuelles, permettent d'effectuer un
parallèle entre le Cyclope et Ulysse :
Son regard fait fuir / sa force est à l'ouvrage
personne ne peut prédire / l'étendue du carnage.
(…) Folie furie « Qui n'a pas été sage ?
Qui, dans ma maison ose montrer son visage ? »
Le cyclope n'est pas plus un monstre pour Ulysse et ses
compagnons, que ne l'est Ulysse pour les prétendants.
Le silence des sirènes
Quant aux sirènes, leur chant est un vrai mystère musical : Peut-on
prétendre essayer de s'imaginer et de reproduire sur scène ce que
serait le son de la perdition ?
Dans ULYSSE nuit gravement à la santé, le conteur et le musicien
font de ce défi à relever un axe d'écriture : Et si les sirènes étaient
silencieuses ?
Est-ce un silence, provoquées par elles, absorbant tous les sons
environnants ? Un silence qui rend fou car il ne peut être défait ?
Ou est-ce simplement que les sirènes ne produisent aucun son et
qu'elles viennent, spectatrices des hommes qui en font des
légendes ?
Une chose est certaine, habitué au bruit constant de sa vie
tumultueuse, Ulysse subit un choc face au silence des sirènes.
5
ÉQUIPE ARTISTIQUE
Marien Tillet (texte)
Depuis une quinzaine d'années, Marien Tillet raconte des histoires.
Il crée des spectacles de théâtre-récit aux propos singuliers,
essentiels, en questionnant l'irruption de l'imaginaire dans le réel.
Lauréat du public au Grand Prix des conteurs de Chevilly-Larue en
2000, il rejoint le labo de la Maison du Conte dès 2003 et fait
désormais partie de l'équipe pédagogique.
Il traverse dans sa formation différentes disciplines artistiques
(danse contemporaine, marionnette, musique...) dont il investit ses
créations. Auteur, il cherche des formes singulières de mise en
scène dans lesquelles il interroge la place du conteur sur la scène
de théâtre liée à la place de l'adresse au spectateur.
Mathias Castagné (musique)
Mathias Castagné est guitariste, compositeur, arrangeur et improvisateur. Membre pendant plus de dix ans du groupe mythique de
chanson française La Crevette d'Acier, il est aujourd'hui compositeur et guitariste dans le groupe franco-britannique de folk,
Sparky in the Clouds, avec lequel il se produit à Paris, Londres et
Berlin.
Il a accompagné et enregistré avec divers artistes comme Mami
Chan Band (Rock Japonais), collectif Slam Tribu (Slam), Rennen
(Hip Hop ), Jeanne Plante (chanson), Maruo (trio Hip Hop rock)... Il
est également compositeur pour de nombreux spectacles (dont
Quartier République de Christophe Martin, scène nationale du Nord
Pas de Calais en 2011, Les Jumeaux Vénitiens compagnie Viva la
Comédia 2012-2013...)
Alban Guillemot (technique)
6
Alban Guillemot est diplômé de l’Ecole Nationale Supérieure des
Arts et Techniques du Théâtre. Il explore des univers suggestifs à
mi-chemin entre le paysage sonore et le documentaire artistique. Il
recherche des dispositifs scénographiques d’écoute, adaptés à un
public, un moment ou un lieu donné.
Depuis 2004, il collabore à la réalisation d’univers sonores pour
différents metteurs en scène comme Michel Raskine, Jean Claude
Gal ou Anne Monfort. Il travaille également pour des créations
originales, commandes d’écritures de Joel Jouanneau, Jeanne
Bennameur, Jean-Pierre Cannet.
C'est la 4ème proposition artistique qu'il conçoit avec Marien Tillet
après JE SUIS PAS SEUL, APRÈS CE SERA TOI, et l'exposition
vivante LE CRYPTOSCOPE.
RENCONTRE AVEC LE PUBLIC
Choix, changements, provocations...
Raconter l'Odyssée en une heure nécessite de faire de nombreux
choix. Un choix est toujours discutable : lors des premières
rencontres public l'équipe a eu l'opportunité d'expliquer le pourquoi
du choix d'un épisode et non d'un autre.
Les élèves de 6eme ont confronté la version qu'ils étudiaient au
collège avec les artistes et les interrogations suscitées par le
spectacle ont ouvert des discussions pertinentes sur la notion
d'écriture, de choix, de versions... En effet un travail sur Ulysse
implique directement les questions passionnantes de l'oralité : Sur
quelle version s'appuyer ? Est-ce que ce qui est écrit dans le livre
est davantage véridique à ce que dit le conteur ? , etc.
La Cie LE CRI DE L'ARMOIRE propose ainsi des interventions
auprès des publics intéressés (classes de 6eme par exemple
puisque les grands récits étant au programme, L'Odyssée y est
souvent abordée) pour intervenir en amont ou en aval de la
représentation :
Les artistes peuvent proposer différents types de travail allant de la
discussion à l'atelier slam-narratif pour s'essayer au récit oral.
Le travail peut évidemment dépasser le cadre de l'Odyssée pour
s'orienter vers la nouvelle, le conte traditionnel, l'écriture
personnelle voire l'épopée quotidienne.
CONDITIONS FINANCIÈRES
la compagnie n'est pas assujettie à la TVA
Prix de cession pour une représentation : 2500 euros T.T.C.
Prix de cession pour une scolaire et une tout public : 4100 T.T.C.
Prix dégressif à partir de 2 représentations consécutives (contacter
la compagnie)
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SPECTACLES DE LA CIE
APRÈS CE SERA TOI
thriller – conférence
« Une histoire à ne pas rentrer seul la nuit après l'avoir entendue. »
La Provence (un des 40 coups de coeur du festival 0FF d'Avignon sur + de 1000 spectacles)
Les dernières exécutions officielles pour sorcellerie ont eu lieu à la fin du
18ème siècle.
Marc, ethnologue, travaille sur les dynamiques de groupe initiées par la
peur et cherche à savoir si ce phénomène a pu perdurer au 20ème siècle.
Il trouve un cas isolé, officieux, au sud-ouest de l’Irlande, datant de 1953.
Mais depuis quelques jours, de vieux cauchemars reviennent perturber
son sommeil : il voit sa maison d’enfance, son frère, ses ogres…
Et puis il y a cette jeune femme, fraîchement rencontrée dans un bar.
L’histoire commence ici.
APRÈS CE SERA TOI est un thriller conférence où l'on verra au cours
d'une enquête sur les peurs collectives que :
1/ un journal intime n'est pas fait pour être lu,
2/ la folie et la terreur sont deux soeurs qui aiment se côtoyer,
3/ le spectateur est une sorcière comme les autres.
AILLEURS
spectacle pour une salle de classe
récits alternatifs de la disparition soudaine et inexpliquée d'un groupe de 20 adolescents
Comment tout un groupe d'adolescents a-t-il pu disparaître sans laisser
de traces ? Que racontent tous ces journaux intimes abandonnés sur
ces tables ?
On parle d'évènements inexpliqués, d'une chasse sauvage et d'un
homme à tête de cerf.
On suppose une fugue improbable organisée spontanément pour une
destination inconnue.
On soupçonne une vengeance de l'un d'entre eux.
En s'asseyant à la place même de ces adolescents, en s'immergeant
dans leurs pensées, le groupe de spectateurs, divisé en deux, fera
l'expérience d'histoires alternatives par des vecteurs diversifiés : récit
oral, texte et vidéo.
Un effet miroir déroutant...
CONTACT DIFFUSION
2C2B PROD
Camille Bard
06 20 78 38 19
[email protected]
teaser et infos sur lecridelarmoire.fr
10
ULYSSE NUIT GRAVEMENT À LA SANTÉ :
Marien Tillet et Mathias Castagné, compères hors pair
6 juillet 2015 —Walter Géhin, PLUSDEOFF.com
La Manufacture d’Avignon a pris la bonne habitude de convier chaque juillet un conteur
d’élite. Cette année, c’est Marien Tillet, voix et violon en verve, qui nous offre un régal de
relecture du mythe d’Ulysse, accompagné à la guitare par une pointure, Mathias Castagné.
Ulysse n’en revient pas : voici
son mythe sérieusement écorné. La
faute à Marien Tillet, qui a vu dans
les péripéties lui ayant valu le statut
de héros une vaste imposture. Ulysse
nuit gravement à la santé de ceux qui
l’entourent, son sens du sacrifice s’appliquant aux membres de son équipage plutôt qu’à sa propre
personne. Marien Tillet lève un autre lièvre : tandis que Ulysse batifole de nymphe en nymphe et
que les années passent, Pénélope continue à sagement l’attendre.
De ces deux angles d’attaque du mythe, Marien Tillet fait son miel, dont il régale des
spectateurs vite subjugués par sa faconde qu’enrobe l’univers musical fusant de la guitare de
Mathias Castagné, qui sample, boucle et épouse le propos. Le cyclope surgit, Calypso séduit,
Pénélope frémit… Marien Tillet manie la langue comme un ogre gourmet. On rit beaucoup de ses
idées, de ses trouvailles, et lorsque son violon se mêle à la guitare de Mathias Castagné pour
évoquer l’épisode des sirènes, on est transporté dans un moment de poésie et de rêve…
Marien Tillet et Mathias Castagné, deux compères hors pair qui font honneur à la discipline
du conte, dans un spectacle où le fond rivalise avec une admirable beauté formelle.
Incontournable.
Evènement : Conteurs au 13
Publié le 6 avril 2014 | Par Audrey Jean
En partenariat avec la maison du conte de Chevilly-Larue et le centre d’animation
Daviel, le Théâtre 13 mettait récemment l’art du conte à l’honneur au travers d’une
programmation incroyablement riche puisque ce ne sont pas moins de 10 conteurs
différents qui se sont succédés dans la salle jardin du théâtre ! Pour notre part, nous
avons eu l’occasion d’assister à deux de ces aventures qui nous ont chacune
transportées dans des univers aussi éloignés que réjouissants. Une très belle
initiative à saluer !
Chaque conte se jouait malheureusement pour une représentation unique au
Théâtre 13 mais gageons que la plupart d’entre eux aura une belle programmation à
suivre tant le travail fourni sur cet évènement était précis et abouti. Il ne s’agissait
pas ici de présenter un spectacle au rabais basé uniquement sur la présence
scénique d’un conteur mais plutôt d’embarquer le spectateur dans un voyage
éblouissant nourri par la force de l’imaginaire. Des artistes impressionnants au
service d’une forme dramaturgique ancestrale pour autant de paroles libérées,
d’histoires magiques à raconter. Il n’en fallait pas plus pour nous hypnotiser et nous
séduire !
Le poulpe
Directeur et animateur du labo à la maison du conte Abbi Patrix n’en est pas à son
coup d’essai. Il nous entraine ici dans un polar trépidant inspiré des aventures du
célèbre enquêteur le poulpe. Ce dernier suit frénétiquement les traces d’un
mystérieux tueur à une seule oreille, du marché de Rungis à l’exotique île de la
Réunion. Abbi Patrix en artiste pluridisciplinaire cherche à moderniser la tradition du
conte et immerge le spectateur dans une atmosphère très contemporaine où le son
est essentiel. Ainsi avec l’aide de ses compères Phil Reptil et Vincent Mahey il nous
délivre une partition sonore extrêmement vaste allant de douces mélodies à des
sons d’immersion très réalistes. Le talent de conteur d’abbi Patrix fait le reste,
suspendu à ses lèvres le spectateur attend avec impatience l’issue de cette 289 ème
enquête du poulpe !
Ulysse nuit gravement à la santé
Elève d’Abbi Patrix, Marien Tillet a sans conteste égalé le maître. Accompagné du
brillant guitariste Mathias Castagné pour cette création poétique et inventive, il nous
subjugue littéralement avec une relecture passionnante du mythe d’Ulysse. Doté
d’un humour délicieux ce conte explore les différentes possibilités qui s’offrent au
narrateur : chant, slam ou musique, autant de domaines dans lesquels excellent les
deux artistes. Avec ce portrait décalé d’un anti-héros Marien Tillet rend grâce à la
pauvre Pénélope victime de l’égo démesuré de son Ulysse. A l’instar du poulpe sur
le plateau nu les sons se font un relais précieux de la voix du narrateur avec pour ce
spectacle une atmosphère musicale d’une rare beauté !
N’hésitez pas à suivre le travail remarquable de ces artistes, ils le méritent !
Audrey Jean
Prochaines représentations
“Le Poulpe”
Samedi 24 Mai à Gonesse (95) Auditorium de Coulanges à 20H30
Du 9 au 29 février 2015 à L’Etoile du Nord
“Ulysse nuit gravement à la santé”
Le jeudi 17 Avril à 20H30 et le vendredi 18 Avril à 14H30 au Festival Mythos, festival
des arts de la parole à Rennes
Plus d’infos sur le site de la Compagnie du Cercle
http://compagnieducercle.fr
et celui de la Cie du Cri de l’armoire
http://www.lecridelarmoire.fr
— LA GAZETTE ÉPHÉMÈRE DES FESTIVALS —
mardi 7 juillet 2015
— LA GAZETTE ÉPHÉMÈRE DES FESTIVALS —
mardi 7 juillet 2015
IN
OFF
DE ALEXIS MICHALIK
4 > 26 JUILLET 2015 À 22H30 — THÉÂTRE DES BÉLIERS
EN ROUE LIBRE
— par la Jaseuse —
A
4
lexis Michalik, désormais auteur
et metteur en scène à succès,
plusieurs fois récompensé aux
Molières en 2014, s’installe en Avignon
dans sa deuxième maison qu’est le
théâtre des Béliers, pour y présenter une
nouvelle fois la création qui a mis le public et la presse à ses pieds : « Le porteur
d’histoire ».
Un plateau dépouillé, juste quelques accessoires sans grande envergure éparpillés çà et là. Cinq comédiens en tenue
neutre, comme surpris en pleine répétition, nous font face. La matière de base
du travail de Michalik est bien là, disposée
et façonnable. Tout commence avec la
simple et banale histoire de Martin Martin, à la fois personne et chacun d’entre
nous, traversant la France au volant de sa
voiture pour se rendre à l’enterrement de
son père. Rapidement la petite histoire
personnelle rencontre la grande. Elles
se mélangent et tourbillonnent dans
un foisonnement incontrôlé de vies qui
nous perd quelque peu tant les pistes
se multiplient. Les comédiens endossent
tant bien que mal une cohue d’illustres
inconnus et de personnages célèbres,
souvent peu crédibles et précipités par le
rythme de la pièce. Les mimes approximatifs et le manque d’exigence dans la
direction physique des acteurs peinent
à convaincre lorsqu’il s’agit de faire apparaître sur scène l’atmosphère inquiétante d’une tente bédouin ou bien les secousses d’un avion déchaîné en plein vol.
Michalik a tout de même, il faut le reconnaître, l’art et le mérite de tisser dans les
fibres de notre histoire des fils sortis de
son imaginaire de manière si habile qu’on
accepte d’y croire sans se poser de questions. De trésors en sociétés secrètes,
« Le porteur d’histoire » interroge notre
besoin de fiction dans le récit de nos vies,
intention malheureusement noyée dans
un ensemble brouillon et fragile.
MAGIQUE
— par Le Théâtre Côté Coeur —
Q
u’est-ce que l’histoire ? Avec
pour seul décor cinq tabourets,
deux portants chargés de vêtements, un grand tableau noir,
Alexis Michalik nous interroge sur le sens
que nous donnons à cette notion et nous
emporte dans un récit épique et tourbillonnant qui nous fait voyager dans le
temps et dans l’espace, là où la petite
histoire rencontre la grande.
Au cours de multiples allers-retours dans
les époques se croisent les destins d’une
trentaine de personnages, tous emportés de près ou de loin dans la quête d’un
trésor. Les cinq comédiens changent de
personnage avec fluidité dans ce récit à
tiroirs qui nous parle avec romantisme
de l’occupation de l’Algérie par la France.
La force et le talent de conteur d’Alexis
Michalik, Molière 2014 du meilleur auteur
francophone et du meilleur metteur en
scène, sont de multiplier les pistes et les
formes de récit. On se demande où les
comédiens vont nous emmener, si l’on
connaîtra la fin de l’histoire racontée par
tel ou tel, et emporté par le mouvement
tout prend sens progressivement pour
mieux rebondir. Au passage, nous avons
croisé Alexandre Dumas, une mère et sa
fille toutes deux mystérieusement disparues, Marie-Antoinette, deux frères
séparés par l’Atlantique, Delacroix et une
certaine Adélaïde.
Certains esprits puristes protesteraient
contre la vraisemblance historique.
Qu’importe. Le souffle épique et l’enthousiasme de la troupe l’emportent.
Le succès rencontré dans le OFF depuis
2012 et à Paris depuis trois ans ne se
dément pas. Ce sont désormais plus de
quinze comédiens qui vivent l’aventure
du « Porteur d’histoire » et racontent
cette belle et magique histoire à un public à fois fidèle et renouvelé.
Laissez-vous
surprendre
par
les
méandres du récité et les multiples rebondissements de cette quête littéraire.
LA RÉPUBLIQUE DE PLATON
DE ALAIN BADIOU — MISE EN SCÈNE DE VALÉRIE DRÉVILLE, DIDIER GALAS, GRÉGOIRE INGOLD
4 > 24 JUILLET 2015 À 12H — JARDIN CECCANO
LE PORTEUR D’HISTOIRE
AVEC MENTION !
— par Bernard Serf —
Q
uelque quinze jours après le baccalauréat, les candidats malheureux à l’épreuve de philosophie
seraient bien inspirés de passer
par le jardin Ceccano : sur de simples
bancs de pierre ou de bois, bercés par
le chant des cigales et dans un cadre enchanteur, ils découvriraient que la philosophie, bien au contraire d’une épreuve,
est une leçon de vie. Et la leçon, pendant
les trois semaines du festival, c’est la République. Celle de Platon bien sûr, revisitée et réinterprétée par Alain Badiou. On
connaît sa radicalité. On sait l’inlassable
contempteur du capitalisme qu’il n’a jamais cessé d’être. On découvrira ici sa
truculence, le mordant de sa traduction,
sa permanente ironie. Bref, un Socrate
moderne. Ce qui, convenons-en, tombe
plutôt bien, vu qu’il y a quand même un
peu de Platon dans tout cela !
Ce n’est pas à proprement parler un
spectacle, c’est une lecture faite par de
jeunes acteurs et des amateurs. Passé la première gêne due à la différence
de savoir-faire des protagonistes, on se
laisse gagner par l’enthousiasme qui se
dégage de ces voix qui se répondent et
s’interpellent, qui s’apostrophent et se
contredisent.
Pour cette première représentation
– pardon : première leçon ! –, saluons le
travail réalisé par Didier Galas, qui a su
insuffler à ce collectif l’énergie et l’envie
de nous faire partager cette pensée engagée, toujours sur la brèche, et qui s’interroge en permanence sur la place de
l’homme dans la cité. C’est dense mais
pourtant léger, c’est savant mais jamais
ennuyeux, c’est drôle et profond à la fois.
Dans ces temps de disette intellectuelle,
cette petite heure coruscante est un véritable bain de jouvence.
Tu l’auras donc compris, citoyen-festivalier, nous t’encourageons vivement à
soutenir cette République-là.
AGORA
— par Ivan Morane —
C
’est une idée généreuse que de
proposer dans ce 69e festival,
chaque jour à l’heure où le soleil
est à son point de culmination, une pensée
qui est à son zénith !
Quels plus forts et essentiels propos, en effet, sur la justice et la république que ceux
qui sont tenus dans « La République » de
Platon ?
Mais, au jardin Ceccano, c’est « La République de Platon », d’Alain Badiou – qui
fit grand bruit lors de sa sortie, en 2012 –,
qui est lue et jouée par de jeunes élèves
acteurs de l’Erac, auxquels se joignent
quelques amateurs – au sens le plus noble
du terme.
En 50 minutes, dirigés par trois metteurs
en scène aux parcours divers et iconoclastes – Valérie Dréville, Didier Galas et
Grégoire Ingold –, ils livrent, de jour en
jour, les différentes pages de l’ouvrage de
Badiou, dans lequel il ne s’est pas contenté
d’une nouvelle traduction de Platon.
Le parcours théâtral, politique et philosophique d’Alain Badiou force l’admiration,
et cette transmission des idées de Platon
à travers des références contemporaines
permet à tous les spectateurs d’entrer facilement dans la pensée de Socrate – même
s’ils n’ont pas encore lu les ouvrages de
Platon (ce que j’encourage toutefois tous
les spectateurs à faire avant de se rendre
à ces lectures ; leur plaisir n’en sera que
décuplé !).
En dehors d’une sonorisation qui ne permet pas une écoute confortable du texte
dans un environnement relativement
bruyant, et à cause de laquelle on perd
souvent des mots importants, problème
qui devrait se régler, on participe avec
plaisir à ces échanges dans ce jardin avignonnais devenu son agora, là où tous les
citoyens peuvent donc entendre parler de
politique et y réfléchir, comme en Grèce.
En ces temps où la réflexion, la philosophie
et les idées n’ont pas bonne presse, c’est
une initiative qu’il convient de saluer.
REGARDS
OFF
ULYSSE NUIT GRAVEMENT À LA SANTÉ
DE MARIEN TILLET — COMPAGNIE LE CRI DE L’ARMOIRE
5 > 14 JUILLET 2015 À 18H45 — LA MANUFACTURE
POÉSIE ENIVRANTE
— par la Jaseuse —
R
emettons les choses à leur place,
trêve de niaiserie et de tradition intouchable. Ulysse n’était
pas un héros mais un fourbe couard qui
n’a pas hésité à sacrifier la vie de ses
hommes pour échapper au Cyclope et
aller se vautrer dans les bras tendus de
Calypso. La belle Pénélope, de son côté,
n’a raisonnablement pas pu attendre
vingt ans comme une sainte le retour de
son homme sans quelques pensées et
écarts inavouables. Soyons clairs.
Marien Tillet offre un voyage incroyable
à celui qui aura eu la curiosité de découvrir cet Ulysse. Seul sur scène derrière
son micro, accompagné du guitariste
virtuose Mathias Castagné, il se propose de nous conter une lecture sans
fioritures ni complaisance de la célèbre
« Odyssée » d’Homère. Bercés par un
phrasé enivrant et un univers sonore
inspirant, nous sommes embarqués sans
WWW.IOGAZETTE.FR
réticence sur le navire d’Ulysse, à l’approche du pays des Cyclopes, portés par
les vagues dans la brume nocturne. La
connivence naturelle entre les deux artistes donne naissance à une véritable
odyssée musicale, la scène de la Manufacture se fait caverne, mer périlleuse et
palais d’Ithaque. L’écriture sublimée par
la diction impeccable de notre conteur
coule sans difficulté jusque dans nos
oreilles. Marien Tillet, terriblement charismatique, se fait tour à tour inquiétant,
sensuel et même érotique dans la lueur
pourpre des rêves de Pénélope.
« Ulysse nuit gravement à la santé »,
par sa force de suggestion et sa poésie hallucinogène, nous fait le même
effet qu’un roman épique : les images
se succèdent dans nos imaginaires, les
monstres côtoient les dieux dans cette
petite salle de la Manufacture. Une évasion surprenante et revigorante dans la
moiteur des îles grecques.
Échappez-vous, c’est permis.
SUBLIMÉ CORROSIF
— par Pénélope Patrix —
L
e pari est culotté : raconter
« L’Odyssée » en une heure chrono, et à Avignon (bon d’accord,
en Avignon, puisque 89,8 % des festivaliers insistent, cf. le « faux chiffre »
du numéro 1) en plus, où la quantité
d’Ulysse peut, effectivement, « nui[re]
gravement à la santé ». Mais le pari est
tenu, et le résultat est, à vrai dire, assez
surprenant. C’est un spectacle original, hétéroclite, qui se présente comme
un « concert épique ». Musique et voix
s’y unissent pour proposer une variation détonante et irrévérencieuse sur
la fameuse épopée « qu’on fait tous en
sixième ». Ulysse « rame », se plante,
n’entend pas les sirènes, traîne, Pénélope s’ennuie. Qu’on se rassure, ce n’est
ni potache ni racoleur. Intelligemment,
sans grande pompe, le duo dégonfle le
mythe avec finesse et humour, et nous
enivre de mots qui claquent et de sons
qui résonnent… Loin de la posture de
conteur « traditionnel », Marien Tillet se
fait successivement conteur, chanteur,
slameur, farceur, poète et violoniste.
Mathias Castagné interprète une musique douce et envoûtante, composée
pour le spectacle. Le talentueux duo
a rassemblé à partir d’improvisations
de plateau des réminiscences et des
bribes d’épisodes, qu’il triture pour en
extraire le sublimé corrosif, autrement
dit les attaques à la chair (pourquoi Pénélope ne jouirait-elle pas ?), les dépôts
toxiques (les gloses bien-pensantes de
l’épopée d’Homère cèdent la place à
une énergie dionysiaque), les aseptisations posthumes (Ulysse est remis dans
son rôle de héros imparfait, paumé, pas
idéal mais très rusé). Mention spéciale
au créateur lumière, Alban Guillemot,
dont les talents d’illusionniste font sortir
d’une lampe sur plateau nu tantôt un œil
de cyclope, une lanterne balancée à une
barque s’éloignant ou le visage lugubre
d’un dieu fâché. Jubilatoire.
OFF
CHIENNE DE VIE
CHIENNE DE VIE* / *LIFE IS A BITCH —COLLECTIF LE BLEU D’ARMAND
4 > 26 JUILLET 2015 À 12H — THÉÂTRE DES CARMES
INSOLENCE(S)
— par Rick Panegy —
UN THÉÂTRE QUI AGIT
— par Guislaine Foiret —
L
e principe est simple, il est même
primitif : jouer, distribuer des
rôles, désigner le bouc émissaire.
Non pas le choisir mais le tirer au sort :
absurdité de l’arbitraire.
C’est le public qui fait ce geste et détermine lequel des quatre comédiens
endossera ce rôle et encaissera les
« coups ». Puis tout s’enchaîne. Les comédiens prennent leur fonction et passent
en revue, donnent à voir, les situations de
vie où le couple bourreau/victime s’incarne. Violence physique et morale faite à
un individu à qui l’on demande même de
s’excuser d’être cette victime.
Et dans ce petit jeu tout le monde est
impliqué, pas de « témoins », pas de
spectateurs, puisque ce sont eux qui ont
désigné la victime. Les comédiens n’en
sont d’ailleurs pas vraiment, qui jouent et
s’interpellent par leurs vrais prénoms. Aujourd’hui, c’est leur collègue « Nolwenn »
qui est la victime, et ils lui donnent des
claques en leur propre nom.
Le collectif Le Bleu d’Armand propose
ici un théâtre du ressenti et démontre
par le corps plus que par le discours. En
contant, en comptant les lieux où s’actualise ce couple d’enfer structurant les
rapports humains, les comédiens tentent
de circonscrire la situation. Et donc de la
contenir. C’est un théâtre qui agit : dire
et faire ensemble, comme un principe rituel. La scénographie, superbe, est organique et matérielle : 1 800 litres de tourbe
blonde recouvrent le plateau. La matière
est concrète et souligne la performance
au sens d’action.
Régulièrement, les comédiens interpellent le public, lui jettent un coup d’œil
ou le fixent un instant, comme pour s’assurer de sa présence totale. C’est un regard qui cherche la complicité. C’est un
regard qui vérifie aussi que tout le monde
garde les yeux ouverts jusqu’au bout,
jusqu’à l’insupportable. Le processus est
en cours.
Q
ui a dit que la bien-pensance avait
définitivement balayé l’insolence ?
Que l’incorrect avait été banni de
la société, comme l’offense ? Oui,
l’offense : celle qui n’est pas timide, qui n’est
de nul autre parti que celui de la liberté et de
la tolérance. Elle a encore sa place, quelque
part. Dans l’art et le spectacle, assurément.
« Les cons ça ose tout, c’est même à ça
qu’on les reconnaît. » Sauf que la limite est
fine, à défaut d’être poreuse, entre la connerie et l’audace. Audiard le savait, le collectif
Le Bleu d’Armand aussi.
Avec son « Chienne de Vie* / *Life is a bitch », il en fait la démonstration. Il s’engouffre
dans les possibles de l’insolence et de l’humour noir, brandissant la satire ou le grotesque du cynisme comme armes du rire.
Une heure durant, les quatre compères explorent, avec énergie et plaisir, les travers
des relations humaines, souvent dévoyées
(constatent-ils) par une quasi-impossibilité
à coexister. Par le jeu et par une succession
de sketches filés, cadencé par des chansons créées par la compagnie, habilement
séquencé par des ruptures de rythme inattendues, le spectacle dénonce autant l’habitude collective du « bouc émissaire » que
la béatitude niaise de l’« aimez-vous tous ».
« Chienne de vie » peut cependant dérouter
par sa franchise, son outrance. Mais si chacun se laisse aller à rire de l’odieux, avec distance et second degré (au moins !), l’heure
est agréable : tolérez alors qu’on y accumule
les humiliations, les insultes, les coups, le
rabaissement, le harcèlement ou les blagues sur les communautés (juifs, Arabes,
handicapés, homosexuels…). Acceptez aussi qu’on pousse le vice jusqu’à danser sur du
Patrick Sébastien.
Rien de prétentieux, rien d’autre qu’une
spontanéité qui, sous couvert de guignolades entre amis, interroge les rapports
humains, sans candeur ni sadisme, mais
avec l’intelligence de celui qui ose l’ignoble
pour le dénoncer en même temps qu’il s’en
amuse.
NOUS NE TENTERONS PAS NON PLUS D’ALLER [AU PUBLIC] AVEC DES ŒUVRES ABSCONSES.
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Pourensavoirplus:
SiteInternetdelacompagnie:
http://www.lecridelarmoire.fr/index.html
Teaser:
https://vimeo.com/78290441