A bonne école… - Bienvenue sur le Site
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A bonne école… MANUEL DE SURVIE A L’USAGE DE CEUX QUI NOUS RENDRONS VISITE… Journal d’une coopération en Guinée – octobre 2009 – N°1 EDITO La France demande à ses ressortissants de quitter le pays, et nous restons fidèles au poste, véritables héros des temps modernes... La tortue : « qu’est ce que t’as mangé ce midi ? » Le crocodile : « rien… » MESSAGES PERSONNELS NOUS CONTACTER : Lydiane BONNET et Patrick COCHET Ecole Notre Dame - BP 4 KOUNDARA - GUINEE [email protected] [email protected] tel Lydiane: (00-224) 68 42 29 04 tel Patrick : (00-224) 64 03 35 63 (22ct/min via teleplanete.com) Ce sont des portables, vous pouvez donc nous joindre par sms ! Simone, merci pour tes confitures qui nous ont permis de tenir le siège à Conakry ! Bon anniversaire Amélie ! Bon anniversaire Cousin ! Bon anniversaire Joël ! Bonne prise de poids à Cécilia ! Bon PACS à Calou et Benoit ! Bon emménagement à Emilie et Pierre ! Bon emménagement à Ernest ! Bonne varicelle à Jul ! Conception, rédaction, photos et tutti quanti : Lydiane Jugement sévère mais juste : Patrick Pour dire vrai, si notre séjour prolongé à Conakry (17 jours) fut éprouvant, nous avons maintenant rejoint une contrée bien plus hospitalière, où nous comptons pour plus farouches ennemis cinq poignées de portes bringuebalantes et trois coqs insomniaques. Si nous coulons des jours heureux ici, c’est avant tout grâce à la chaleur… humaine ! Les guinéens, guinéennes et les sœurs dont nous partageons le quotidien nous ont réservé le plus gracieux des accueils. Qu’ils soient remerciés et que ce journal, au fil des numéros, vous les fasse découvrir et aimer. (Conakry – septembre 2009) LES JOURNEES « CAPITALE »… Les 28 septembre et 2 octobre, la Guinée fête traditionnellement son indépendance, obtenue en 1958. Mais cette année, ces jours de fête sont devenus jours de deuil. La prudence nous invite à ne pas commenter ces évènements dramatiques. Disons simplement que les avons vécus de près et que nous pensons beaucoup à ceux que nous avons laissés dans la capitale guinéenne. Ce séjour à Conacris nous a aussi offert de belles rencontres. Impossible de citer tout le monde ! Rendons simplement hommage au Dr Graham, à Il Divino Don Ivano, au professeur Karim, à la belle Hélène, à la famille J-F, à El-Hadj Christian, au grand schtroumpf de l’ONU, à chickenman, au garagiste honnête, au bien-nommé Sadic, aux piliers de l’Ile des joies, au croco de Monseigneur et à la mystérieuse chambre 27. A L’ECOLE NOTRE DAME DE KOUNDARA… ET A TIMBI… LA RENTREE DES CLASSES Baptême du feu à l’école de Timbi où nous animons une réunion des parents d’élèves le 20 octobre, alors que nous n’avons pas encore rencontré l’équipe enseignante ! (les dates prévues pour nos réunions de prérentrée ayant été déclarées jours de deuil...) Arrivés à Koundara le 9 octobre, fourbus par 18 heures de taxi brousse (c'est-à-dire « à 10 dans une Peugeot 504 »), il nous fallait préparer la rentrée de 434 élèves le jeudi 15 octobre. Autant dire qu’il y avait peu de temps et énormément de travail… Mais le 15 octobre, à 8 heures, nous sommes fin prêts ! Sœur Thérèse accueille les enfants, qui improvisent pour nous un chant de bienvenue, et j’entame mon discours. Mais voici qu’un homme insiste pour me parler. On tente de l’éconduire, mais il se dit envoyé par le Directeur Préfectoral de l’Education. Je m’isole donc avec lui un instant et là, stupeur, il m’annonce que la rentrée des classes aura finalement lieu 4 jours plus tard. Le Ministre de l’Education en a décidé ainsi pendant la nuit. J’ai devant moi élèves, enseignants, je débute en matière de diplomatie guinéenne, que faire ? Ouvrir l’école sous couvert de journées administratives ! Notre vraie rentrée aura lieu à la date fixée par le Ministre. La fausse, quelques jours plus tôt… Tour à tour, les parents chantent les louanges de l’école. Ouf ! Nous passons donc à l’examen du budget. Surprise, sur 86 élèves inscrits, seuls 4 ont réglé leurs frais de scolarité ! Ceux-ci sont pourtant modestes, et calqués sur le calendrier des récoltes. LES GRANDS TRAVAUX L’école Notre-Dame jouit d’une excellente réputation et nombreux sont les parents qui souhaitent y inscrire leur progéniture. Avant-hier, une fillette de 4 ans m’a même interprété une chanson pour exprimer combien elle aimerait étudier ici ! Faute de place, nous sommes contraints de refuser. Aussi, la fondation Conrad Hilton nous a accordé une importante subvention pour l’agrandissement de nos locaux. Et les parents d’élèves n’ont pas manqué d’apporter leur pierre à l’édifice. Les travaux ont débuté ce mois-ci et, grâce aux efforts soutenus des ouvriers, ils avancent vite. Les deux nouvelles salles de classes devraient ouvrir leurs portes début janvier. D’ici là, je prends régulièrement des photos du chantier afin de prouver à nos financeurs que nous ne dévorons pas pour rien l’héritage de cette chère Paris Hilton. Lessive et bain de soleil des peluches avant leur reprise de service au jardin d’enfants SI VOUS AVEZ ÇA CHEZ VOUS… De petites choses qui rendraient de grands services: - des poupées (et peluches), pour étudier anatomie et propreté avec nos plus jeunes écoliers. - des ballons de foot, élastiques, cordes à sauter,... - des amplificateurs auditifs : ici aussi, on a l’ouïe moins fine quand on vieillit… Si vous êtes prêts à vous séparer de tels objets (en bon état), faites nous signe, nous vous indiquerons la marche à suivre… Un chantier aux conditions de sécurité optimales… Oui, mais en octobre, on récolte le fonio qui revient traditionnellement aux femmes : « Je me couvrirai de honte devant mes beauxparents si je demandais à ma femme de payer la scolarité des enfants avec l’argent du fonio ! », nous dit celui-ci. Palabres, palabres… Les habitants du Badiar semblent adorer discuter… La semaine suivante, un tiers des parents avait réglé tout ou partie des frais d’inscription. LIVRES PORTRAIT FAUNE ET FLORE A peine avions nous posé les pieds sur le sol guinéen que Graeme COUNSEL était déjà pour nous un véritable guide. Un guide australien, cela peut sembler curieux lorsqu’il s’agit de découvrir Conakry. Mais, quoique résidant la plupart de son temps de l’autre côté du globe, Graeme en était déjà à ème son 3 séjour en terre guinéenne. Il est chercheur à l’Université de Melbourne, éminent spécialiste Graeme, peu avant son retour prématuré en Australie. des musiques d’Afrique de er Au 1 plan : la lettre du Ministère de la Culture l’ouest. Son escale de plusieurs invitant les autorités à prendre soin de lui. mois en Guinée s’inscrivait dans un projet de sauvegarde du patrimoine musical : ildansne s’agissait de créer un catalogue d’archives sonores de la musique guinéenne en débusquant puis en numérisant les ère morceaux enregistrée sur bandes magnétiques pendant la 1 République. Pour en savoir plus, visitez son site : http://www.radioafrica.com.au ZOOM SUR LES ROUTES GUINENNES Elles traversent des paysages de toute beauté, mais les routes guinéennes comptent parmi les plus pénibles au monde. La saison des pluies laisse des séquelles terribles dans ce pays où tombent en moyenne 4 mètres d’eau par an : trous d’eau, sables mouvants, caillasses, bosses,... Que les coquettes s’abstiennent de les emprunter : à chaque course, leurs seins vieilliraient de dix ans ! Il est des routes (et des saisons) où il ne faut surtout pas s’aventurer sans un chauffeur professionnel. Et même les valeureux taxis-brousse reconnaissent parfois leurs limites : l’un d’eux a récemment fait marcher ses passagers près de 2 km, estimant les risques d’embourbement trop élevés si il passait « chargé ». Mieux vaut être prudent en effet car, une fois pris au piège, il n’est pas simple d’être dépanné. Sœur Thérèse se souvient encore d’un appel désespéré du père Lucius suppliant les sœurs de voler à son secours en pleine nuit… Amkoullel l’enfant peul, d’Amadou Hampaté Ba Une splendide épopée ! Amadou Hampaté Ba, grand conteur d’Afrique de l’ouest, raconte son enfance malienne, à l’aube ème du 20 siècle. On est emporté par l’Histoire, les valeurs et les déboires de son illustre famille. --------------------Ce taureau fut offert à l’Archevêque de Guinée par le capitaine Moussa Dadis, chef d’Etat guinéen, chrétien, au lendemain des « malheureux incidents » qui ont secoué Conakry. Hélas, son passage à l’archevêché fut de courte durée, en raison d’un malheureux incident…. Le roi de Kahel, de Tierno Monénembo Prix Renaudot 2008 Histoire délirante mais vraie ! ème A la fin du 19 siècle, un industriel lyonnais veut réaliser son rêve d’enfant : devenir roi au Fouta Djalon ! Nul blanc n’ose alors s’y aventurer, du fait de mœurs locales tatillonnes, très portées sur la décapitation. L’auteur pose un regard tendre et ironique sur les aventures rocambolesques d’Aimé Victor Olivier, futur vicomte de Sanderval. Au delà du burlesque, on apprend beaucoup sur le climat politique et culturel en France et en Guinée, aux prémices de la colonisation. LES BONS MOTS DU PERE LUCIUS VIE COMMUNAUTAIRE Peu après notre arrivée à Conakry, nous avons été reçus -et invités à dîner- par l’Archevêque de Guinée, Mgr Vincent Coulibaly. Il était en partance pour Rome. En effet, le second Synode africain réunit ce mois les évêques du continent sur des questions de justice, de paix et de réconciliation. Des thèmes qui ont une résonnance toute particulière pour les Guinéens ces temps-ci… Le nouveau prêtre de la paroisse de Koundara anime des célébrations très toniques, il était naturel qu’une rubrique lui rende hommage. Notre logement à la mission catholique de Conakry nous a permis de rencontrer les religieux locaux, mais aussi des prêtres de tout le pays, de passage à la capitale pour le travail ou des soins médicaux. Une Eglise très diverse que celle de Guinée ! ---------- Nous avons également fait la connaissance de Don Ivano, de la région d’Aoste, qui, entre autres talents, a celui de réciter la Divine Comédie de Dante de bout en bout. Il était venu découvrir la Guinée pendant un mois… et quel mois ! Beaucoup se moquent des Français qui chantent si mollement dans leurs églises, raides comme des piquets. Mais vous-même, écoutez-vous, vous chantez comme si vous n’aviez pas d’os dans le corps !!! A Koundara, nous avons été chaleureusement accueillis par les sœurs dont nous partageons le toit (sœur Thérèse, sœur Marie-Claude et sœur Florence) mais aussi par l’ensemble de la communauté chrétienne. Au point d’être applaudis dans l’Eglise après quelques mots de présentation ! Des moments forts à Koundara ce mois-ci : la bénédiction de futures salles de classe de l’école Notre Dame (« peine perdue pour les maçons si Dieu ne bénit pas la maison ») et le renouvellement des vœux de sœur Florence. ---------- Renouvellement des vœux de sœur Florence, le 17 octobre, journée mondiale du refus de la misère. LA PARABOLE DES MORCEAUX DE SINGE On dit que l’animal le plus simple est le ver. Or, quand coupe un ver en 2, on obtient deux vers qui continuent de se mouvoir. Le singe est un animal qui symbolise bien la complexité. Mais quand on coupe un singe en 2, on obtient non pas deux singes mais deux morceaux de singes. C’est dans la simplicité que réside la Vie ! Pas moins de 3 prêtres pour bénir les futures salles de classe ! Père Lucius, célébration du 17 octobre 2009 Je suis allé dans notre cimetière et j’ai compris l’expression « perdre un proche » : « j’ai perdu ma maman, mon papa ». Notre cimetière est dans un état si lamentable qu’il est en effet impossible de les y retrouver !!! ---------Ici, toute occasion est bonne pour aller voir des sorciers, n’est ce pas ? Mais ces voyants qui sont censés tout connaître de l’avenir ne voient même pas ce qui se passe dans leur propre famille !!!