CENTENAIRE DE LA PAROISSE SAINT ROSE D`ourous 2

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CENTENAIRE DE LA PAROISSE SAINT ROSE D`ourous 2
Centenaire de la paroisse Sainte-Rose
1912 – 2012
1912-2012
d’Ourous en Guinée
Pour les sœurs et amis qui ont
visité la Mission de Koundara cette
paroisse est bien connue, mais pour
beaucoup, naît une interrogation à
la lecture de ce nom.
Ourous est situé à 20 km de
Koundara et près de la frontière
sénégalaise, au cœur de la
Moyenne –Guinée, très éloignée de
la capitale, peuplée d’ethnies
appelées les TENDA : Bassari,
Coniagui et Badiaranké. La
paroisse Ste ROSE fut fondée par
la volonté de Mgr LEROUGE, Préfet Apostolique et par trois spiritains, en 1912 .Voilà
comment un des fondateurs sous forme poétique décrit cette fondation :
« La mission sainte Rose est née comme naissent les roses, au milieu des épines, fleur du ciel.
Elle vivra plus longtemps que vivent les roses, elle a germé dans les champs du divin
moissonneur et elle puisera dans le sein de sa Mère, la Sainte Eglise, un peu de sève
immortelle qui la fera survivre à tous les orages, à tous les assauts du monde et du démon. »
Père ORCEL le 26 Août 1912
PENDANT QUATRE JOURS : du 2 au 5 FEVRIER, la piste en latérite mais en travaux de
réfection a drainé cars et voitures dans un tourbillon de poussière venant de toute la région,
mais aussi de Conakry, de Mamou, de Katako
amenant des ressortissants des différentes
ethnies, des amis, dans ce petit village « perdu »
qui ne possède encore ni boutiques, ni dépôt de
pain. La plupart ont été hébergés par les
villageois ou ont été installés dans des salles
paroissiales de façon très rudimentaire. Une
association de femmes catholiques de Conakry
a transporté cinquante fauteuils en plastique et
les a offerts à la paroisse, beau geste de
solidarité !
Une partie de l’assistance avec les femmes
venues de Conakry
Bien sûr, la Délégation-Afrique
Afrique s’est fait une joie de répondre à l’invitation envoyée par Mgr
Coulibaly à Sr COLETTE, Supérieure
Sup
Générale de la Congrégation. Trois sœurs,
sœurs ayant vécu
un certain temps à Koundara sont allées la représenter : Sr Thérèse Gabillard, Sr Léa
Lebastard de la Congrégation
régation de la Ste Famille et Sr Marie-Claude
Claude Marolleau.
Marolleau
Sœur Léa dans l’assemblée
Sœurs Marie Claude et Florence
Pour nous, ce furent vraiment des moments d’action de grâce et de communion intense à
cette fête de l’Eglise guinéenne. Sœur Léa était émerveillée de voir les routes refaites et
goudronnées pour se rendre à Koundara que nous avons atteint en voiture en une
u journée de
DAKAR. Nous sommes arrivées pour le 2 février à la communauté, accueillies par nos trois
sœurs, heureuses de notre visite. Elles ont mis toute leur énergie pour bien nous recevoir, nous
laissant leurs chambres pour aller dormir sur des matelas
matelas dans la vieille maison. Deux sœurs
de Katako ont aussi été hébergées à la communauté et à
cette date sont arrivés les nouveaux coopérants qui ont
cohabité une semaine avec le couple qui avait fini son
contrat. Nous étions 13 personnes dans la maison et 15
pour les repas ; les sœurs avaient tout prévu et nous les
remercions vivement de tout ce qu’elles ont déployé
pour bien nous accueillir.
Le jeudi 2 février a été consacré aux visites des amis.
Que de gens connus ! C’était fort sympathique de les
retrouver. Nous sommes allées aussi présenter des
condoléances dans certaines familles ayant perdu un
proche tout récemment ; ce furent des moments très
forts de communion avec tous.
Sœur Thérèse avec Marie Christine la
cuisinière
Nous allons vous partager quelques
échos de ce centenaire :
Le vendredi 3 février, nous sommes
parties pour Ourous où un programme
très chargé nous attendait ; celui-ci fut
modifié en raison des obligations du
Cardinal Robert Sarah ; un fils du
pays. Venu exprès du Vatican où il
est Président du Conseil Cor Unum,
arrivé le matin même après un long
voyage depuis Conakry ; il dut
repartir dès l’après-midi, afin d’être au Vatican lundi matin car il devait présenter le message
papal pour le Carême.
Cette première manifestation du Centenaire rappela l’arrivée des premiers missionnaires. A
1O heures, une très longue procession, ouverte par des jeunes filles coniaguis en tenue
traditionnelle, formée de prêtres diocésains venus de Guinée et du Sénégal oriental, de
nombreux Spiritains, accompagnés de leur provincial, le Père Yves–Marie FRADET, des trois
évêques guinéens, du Nonce apostolique et du Cardinal Robert SARAH (environ quarante
prêtres) s’est acheminée au son des chants coniaguis vers le podium pour la Célébration. Les
Pères spiritains sont à l’origine de l’Evangélisation de cette zone reculée. Les premiers sont
morts jeunes autour de 35/40 ans et six mois après leur arrivée, victimes des fièvres.
Monseigneur Coulibaly et le P. Yves-Marie Fradet
reçoivent les offrandes
La messe, très festive fut animée par les
Coniaguis. Une très belle procession
d’offrande avec les produits du pays était
conduite par les jeunes filles et femmes,
aux costumes colorés sur des pas de danses
traditionnelles. Vu la diversité des langues,
le cardinal s’est adressé à l’assistance en
français ; dans son homélie de 45 minutes,
il a rappelé que l’Evangélisation continue
après le Centenaire ; il a invité les chrétiens
à prier et à s’engager dans l’Eglise pour
que le Christ soit connu et aimé comme
l’on fait les fondateurs de leur Eglise :
« Sans eux nous ne serions pas là » a-t-il dit avec force et conviction.
Pour honorer ces pionniers dans la Foi,
après la messe, nous nous sommes
dirigés en procession vers le cimetière
et nous avons prié sur les tombes. Là,
Monseigneur Louis Barry (90 ans) a
fait mémoire de ces Pères qui ont
donné leur vie, leur amour, pour faire
connaître le Christ et nous avons prié
ces fondateurs pour qu’ils intercèdent
en faveur de l’Eglise d’Ourous
aujourd’hui.
Rappelons que Mgr
Barry, originaire d’Ourous, est le premier prêtre Peul ; il assura l’intérim de Mgr
TCHIDIMBO, archevêque de Conakry, quand celui-ci fut emprisonné au camp Boiro, victime
de la dictature de Sékou Touré.
L’ensemble de la cérémonie a duré 4 heures mais nous n’avons pas vu le temps passer vu
l’intensité des divers moments de cette célébration.
Puis vers 15h, tout le monde a pu se restaurer avec un bon plat de « cebu yapp » (riz à la
viande) préparé par les femmes qui, pendant 3 jours ont nourri les gens.
Ensuite, une conférence, animée par le Père Clément Lonah (recteur du séminaire inter diocèse de Bamako) a retracé l’historique de la Mission d’Ourous à l’aide de grands panneaux
et en se référant au livre qu’il a lui-même écrit sur
le Centenaire. Il a honoré tous les missionnaires qui
ont œuvré dans cette paroisse : les Pères spiritains,
les petites sœurs de Notre Dame de Guinée, les
Frères de St Gabriel et les sœurs de St Charles. Il a
remercié particulièrement les sœurs de St Charles
pour la collaboration et le soutien financier fourni
pour l’édition de ce livre dont un exemplaire
dédicacé nous a été remis gracieusement ; nous le
remettrons à Sr Colette pour la Congrégation.
Jacqueline Tolno, jeune guinéenne avec Sr Félicité
Le Père Clément a souligné l’impact de l’évangélisation sur les habitants : grâce à l’éducation,
aux soins infirmiers et à la promotion des femmes, des chrétiens de cette mission ont pu
accéder à des postes de responsabilités ; c’est ainsi que la paroisse peut aujourd’hui être
fière d’avoir dans ses rangs : un cardinal, un recteur du séminaire, une supérieure générale
des petites sœurs de Notre Dame de Guinée, de nombreuses vocations : de prêtres, de
religieuses, de nombreuses femmes en responsabilités sur la paroisse, mais aussi sur Conakry.
Nous rendons grâce avec eux de l’œuvre de l’Esprit.
Le samedi 4 février une messe d’action de grâce fut célébrée pour honorer plus
particulièrement la Congrégation des Spiritains qui a donné beaucoup de ses frères pour
implanter l’Evangile dans cette terre Coniagui. Mgr Coulibaly, archevêque de Conakry a eu
la délicatesse de donner la présidence de cette Eucharistie au Père Yves–Marie Fradet
provincial des Spiritains, ce dernier a mentionné la présence de quelques-uns des pionniers,
certains encore bien dynamiques malgré leur âge, venus de Suisse : P. Mettan ; de France :
P.Vieira ; de Guinée-Bissau : le P. Meyer ; Ils étaient accompagnés de beaucoup de leurs
confrères de la FANO (Fondation Afrique du Nord et de l’Ouest) : Mauritanie, Sénégal,
Gambie, Guinée Bissau.
Ce sont les Badiarankés, venus des villages de la montagne au-delà de Koundara qui ont
animé cette messe, avec leurs chants et leurs danses aux accents et rythmes particuliers.
Enfin le dimanche 5 février, ce fut
une messe solennelle de clôture
présidée par l’Archevêque de Conakry.
Au cours de la célébration, animée par
une chorale bassari, un fils du pays
bassari, Daniel Boubane Spiritain, fut
ordonné par Mgr Coulibaly, entouré
des prêtres diocésains et des Pères
Spiritains. Cette ordination, lors des
fêtes du Centenaire est tout un symbole
de la vitalité de l’Eglise qui continue à
transmettre le flambeau de l’Evangile
aux nouvelles générations.
Le Père Mettan imposant les mains au jeune prêtre Daniel
Ce fut une belle cérémonie émouvante où le Père
Daniel s’est inscrit dans l’histoire, à la suite de ses
confrères fondateurs. Le nouveau prêtre qui a choisi
comme devise « Je peux tout en celui qui me fortifie »
(Ph 4,13) a remercié tous ceux qui lui ont fait
confiance et l’ont guidé sur la route du sacerdoce en
particulier le Père Gérard Meyer quand il était curé de
Koundara.
Srs Thérèse et Madeleine entourant le nouveau prêtre
Ce jour-là ce furent des jeunes filles bassaris aux
costumes colorés qui ont apporté les offrandes.
Ainsi, les trois jours de célébration ont permis aux
différentes ethnies de manifester leurs traditions et
cultures dans une belle harmonie.
Une surprise était réservée aux paroissiens : ils ont
reçu une belle statue de leur sainte patronne :
Rose de Lima !
Bien sûr, la fête s’est prolongée toute la
soirée dans le village mais nous avons
repris la piste sans tarder après le banquet
assez vite servi sur le podium pour les
autorités et les religieux et religieuses
dans un climat très fraternel.
Les yeux et le cœur émerveillés de tout ce que nous avions vécu, nous avons, avec regret,
repris la route dès 6 h 3O le lundi matin et nous sommes arrivées à Thiadiaye à 14h30 ; quel
exploit en temps. ! Le soleil ne nous a pas gênées car le ciel était complètement dans un
brouillard de sable, de poussière qui « nous a gagnées » comme disent les Guinéens.
Nous rendons grâce à Dieu pour tout ce que l’Esprit a suscité comme fruits évangéliques
dans cette région et nous exprimons des vœux pour qu’Il poursuive son œuvre aujourd’hui
et demain
Sr Léa, Sr M-Claude et Sr Thérèse
Délégation Afrique – Sœurs de Saint-Charles et de la Sainte-Famille de Grillaud