Lundi 12 juin 2006, jour de grève en République de Guinée
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Lundi 12 juin 2006, jour de grève en République de Guinée
FIACAT Fédération Internationale de l’Action des Chrétiens pour l’Abolition de la Torture 27 rue de Maubeuge - 75009 PARIS Tél. 33 1 42 80 01 60 – Fax : 33 1 42 80 20 89 E-mail : [email protected] http://www.fiacat.org Appel du Mois de juillet 2006 GUINEE CONAKRY – Sanglante répression d’étudiants Appel proposé par l’ACAT Sénégal Vous trouverez ci-dessous : • La présentation du cas pour votre information personnelle, • Une lettre à retourner au destinataire indiqué en ajoutant votre nom, adresse et signature (également sous format word en fichier séparé). • Une prière afin de confier à Dieu cette situation pour laquelle vous intervenez. Guinée Conakry – Sanglante répression d’étudiants Lundi 12 juin 2006, jour de grève en République de Guinée. Une manifestation d’élèves et d’étudiants, dépités de n’avoir pu passer leur baccalauréat, a tourné au drame. Ils manifestaient leur indignation et leur ras-le-bol, face à ce qu’ils qualifiaient de « démission » des autorités. Beaucoup d’entre eux ont été froidement assassinés à Conakry et dans d'autres villes de l’intérieur du pays, par les forces de l'ordre. L’armée guinéenne, envoyée pour rétablir l’ordre, a tiré à balles réelles, faisant plusieurs dizaines de victimes dont au moins dix morts. Ce massacre ne s’est pas seulement limités aux étudiants car, parmi les victimes, figurent une femme de ménage, un jeune boulanger et bien d’autres encore. Les ordres seraient directement venus du nouvel homme fort du régime : Fodé Bangoura, Ministre chargé des Affaires et Services Présidentiels, et homme de confiance du Président Lansana CONTE aujourd’hui malade. Il serait le principal commanditaire de ce carnage. Le régime autocratique de Conakry s’est toujours caractérisé par des répressions sanglantes et les événements du 12 juin dernier viennent s’ajouter à beaucoup d’autres. Beaucoup de blessés ont été évacué pour se faire soigner vers Dakar, la capitale sénégalaise par camion, durant trois jours, dans des conditions extrêmement difficiles. Devant la forte mobilisation de la communauté guinéenne résidant au Sénégal, les autorités guinéennes ont voulu empêcher tout autre transfert de victimes hors du Pays, pour éviter de donner au drame, une dimension internationale. Il a fallu de fortes pressions de la Communauté internationale pour que les autorités guinéennes se résignent enfin à laisser partir les victimes qui désiraient se faire soigner ailleurs. Les ressortissants guinéens résidant au Sénégal, actifs dans la dénonciation des dérives du régime en place, ne cessent de recevoir des menaces de mort, de la part de certaines personnalités. Son Excellence Le Général Lansana CONTE Président de la République de Guinée Conakry Palais Présidentiel - Conakry Fax : + 00224 30 41 11 19 Excellence, J’ai été informé, par la Fédération Internationale de l’Action des Chrétiens pour l’Abolition de la Torture (FIACAT), ayant statut consultatif auprès des Nations Unies et de la Commission Africaine des Droits de l’Homme et des Peuples, de la sanglante répression et des arrestations dont ont été victimes des élèves et étudiants de votre pays, le 12 juin 2006. Cette manifestation s’est soldée par la mort d’au moins dix personnes, et a causé plusieurs blessés graves. En effet, les forces de l’ordre ont tiré à balles réelles, sur une foule désarmée qui manifestait pacifiquement. De plus, des manœuvres tendant à empêcher l’évacuation de certaines victimes vers les hôpitaux sénégalais ont été constatées. Au nom de la liberté de manifestation garantie par la Constitution guinéenne et des dispositifs juridiques internationaux dont votre pays est signataire, justice doit être faite pour que les responsables de ce carnage soient arrêtés, jugés et sanctionnés, conformément à la loi. Pour cela, nous en appelons à vos prérogatives pour qu’une Commission internationale d’enquête soit mise en place dans les plus brefs délais. Vous avez, à l’égard de vos concitoyens, un devoir de justice et de vérité. Je vous remercie pour la diligence que vous voudrez bien apporter à cette requête et vous prie d’agréer, Excellence Monsieur le Président, l’expression de ma très haute considération. Nom : Adresse : Signature : Prière Prière pour la PAIX Seigneur Jésus, dans ta profonde sagesse, tu guides ton Église et les nations. Écoute aujourd'hui notre prière. Nos langues sont menacées de confusion comme jadis à la tour de Babel. Bien que nous soyons les enfants d'un même Père, nous sommes incapables de nous comporter comme des frères et sœurs, et voilà que la haine sème encore l'angoisse et engendre la mort. Donne-nous la paix que promet ton Évangile, cette paix que le monde ne peut donner. Enseigne-nous à la construire comme le fruit de la vérité et de la justice. Écoute les implorations de ta Mère Marie, et envoie-nous l'Esprit-Saint pour qu'il puisse réconcilier les cœurs et les peuples et les unir dans une seule et grande famille. Que vienne à nous ton règne d'amour. Fortifie-nous dans la certitude que tu resteras avec nous jusqu'à la fin des temps. Amen P. Werenfried, fondateur de l'AED, (Aide à l'Église en détresse)