Modernisation de la Filière Bois - Energie
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Modernisation de la Filière Bois - Energie
Publié par : Modernisation de la Filière Bois - Energie Programme Germano-Malgache pour l‘Environnement Aperçu Les trois régions d’intervention, biologiquement très contrastées, ont pour points communs une très grande pauvreté des populations, une richesse biologique unique au monde et une forte dégradation des ressources naturelles liée aux pratiques humaines, en particulier aux dysfonctionnements des filières d’approvisionnement en bois‐énergie. Nom du Programme Programme Germano-Malgache pour l’Environnement (PGM-E/GIZ) Nom du produit Modernisation de la Filière Bois-Energie Mandaté par Ministère fédéral de la Coopération économique et du Développement (BMZ) Région Madagascar Agence d’exécution Eco Consulting Group L’effort de modernisation appuyé par le PGM‐E concerne de façon logique l’ensemble des maillons de la chaîne de valeur bois‐énergie, ainsi que le contexte dans lequel celle‐ci évolue : Durée Octobre 2009 – Décembre 2014 i) l’appui à l’investissement productif à travers le soutien aux activités de reboisement, Notre approche ii) la mise au point et la vulgarisation de systèmes de production de bois et de charbon plus efficaces et durables, Défi Madagascar compte actuellement 23 millions d’habitants, avec un taux d’accroissement annuel de 3,5% et un indice de pauvreté de 92%. L’île abrite un ensemble d’écosystèmes riches en biodiversité qui sont actuellement fortement menacés par les pressions anthropiques et qui pour cette raison sont classés « hot spots » au niveau mondial. La superficie résiduelle des forêts malgaches est actuellement estimée à 13 200 millions ha. Une des premières causes de la dégradation des forêts est leur surexploitation pour la production de bois‐énergie, en particulier de charbon de bois, qui est le combustible principal utilisé par la grande majorité de la population urbaine, du fait de son coût modéré et du faible pouvoir d’achat des ménages. Le prix des énergies fossiles et de substitution (gaz en particulier) est de moins en moins compétitif vis‐à‐vis de celui du charbon. Malgré son importance économique, la filière bois‐énergie évolue encore dans le secteur informel. Elle ne bénéficie pas de toute l’attention et des appuis qui seraient nécessaires dans la politique sectorielle nationale. A ceci s’ajoutent des contraintes liées à l’inadéquation des conditions‐cadres, à un manque de bonne gouvernance et un défaut de visibilité dans la planification spatiale du territoire. Afin d’apporter sa contribution spécifique à la résolution de cette problématique, la GIZ, par l’intermédiaire du « Programme Germano‐Malgache pour l’Environnement » (PGM‐E/GIZ), appuie la modernisation de la filière bois‐énergie dans trois Régions, dans le cadre d’une gestion durable des ressources naturelles au profit des populations démunies. iii) la réorganisation de la commercialisation du bois‐ énergie, prenant en compte les aspects de répartition équitable des profits, de traçabilité et de démarche qualité (chaîne de valeur « charbon vert »), iv) la diffusion de foyers économes pour une utilisation plus efficiente du bois‐énergie par les consommateurs, v) l’appui à l’amélioration des conditions‐cadres (sécurisation foncière, gouvernance locale, renforcement des capacités de la société civile). L’ensemble de ces interventions vise à déclencher un processus collectif de création de valeur ajoutée à chaque niveau de la chaîne, dont vont bénéficier en particulier les populations rurales les plus démunies, grâce à l’accès facilité à un capital productif, à l’amélioration de leurs conditions d’accès au marché et à une meilleure équité dans la répartition des bénéfices réalisés. Dans un souci de durabilité, le renforcement de capacités des acteurs constitue un pilier majeur de la stratégie de modernisation. La démarche du PGM‐E est basée sur le « faire‐ faire » ; elle passe par la professionnalisation des acteurs‐cibles, afin de les rendre autonomes dans la gestion des activités relatives à la nouvelle filière « verte ». L’objectif est qu’iIs acquièrent les capacités techniques, organisationnelles et comptables pour gérer leurs plantations de façon durable, optimiser la production de charbon et assurer la gestion des nouveaux centres ruraux et urbains de commercialisation de bois‐énergie vert (CRC/CUC‐BEV). Pour une meilleure cohérence et efficacité avec les appuis du Programme, les communes constituent l’échelon privilégié pour la mise en œuvre des actions entreprises, contribuant ainsi à 1 renforcer la bonne gouvernance environnementale et forestière au niveau local. Conformément aux objectifs fixés par le document‐cadre de la GIZ, le PGM‐E veille à l’implication des femmes à chaque niveau d’intervention du PGM‐E, en particulier en ce qui concerne l’accès au foncier et la participation aux formations. Dans les actions menées, un accent particulier est porté sur les aspects d’adaptation au changement climatique, qui relèvent à la fois des domaines sylvicoles et socio‐économiques, concernant la production de biomasse, ses processus de transformation et ses modes de consommation. L’augmentation des capacités nationales de production de charbon de bois réduit la dépendance vis‐à‐vis des énergies fossiles importées, dont le prix a fortement augmenté au cours des dix dernières années. La promotion des combustibles ligneux contribue ainsi à la stabilisation de la balance commerciale du pays. Transposées en termes de déforestations évitées, les reboisements jouent un rôle important dans la séquestration de carbone, par leur contribution à la préservation des forêts naturelles périphériques, qui constituent un réservoir de carbone. A ceci s’ajoutent les économies en émission de CO2 obtenues par l’utilisation des techniques de carbonisation et de combustion plus efficientes. Bénéfices La production durable de bois‐énergie favorise l’essor économique du monde rural. Les nouvelles ressources forestières génèrent une forte valeur ajoutée redistribuée en milieu rural, au profit des groupes de populations vulnérables, en particulier les populations sans terre, en situation d’insécurité alimentaire ou sociale. Tous les niveaux de la chaîne de valeur sont concernés, grâce à la mise en place d’un circuit de commercialisation géré par les propriétaires détenteurs d’actions constituant les capitaux des CRC/CUC‐BEV. La production durable de bois‐énergie contribue à un nouvel aménagement cohérent du territoire, au niveau décentralisé. Les reboisements donnent de la valeur à des terres auparavant sans intérêt économique. Les communes concernées voient leurs recettes fiscales augmenter. Contrairement à d’autres sources d’énergie exigeant des technologies plus sophistiquées, les techniques et les coûts liés à la production et à l’utilisation des combustibles ligneux sont accessibles à la majeure partie des populations urbaines et rurales. Leur rapport coût/efficacité est très bon, grâce aux gains de productivité rapidement obtenus en matière de carbonisation et des économies réalisées par les ménages par l’adoption de foyers améliorés peu onéreux. Le coût initial d’investissement dans le reboisement est certes important, mais il doit être relativisé par rapport au coût du « non reboisement », en considérant les hectares de forêts naturelles détruites tous les ans du fait de leur surexploitation, avec pour conséquences l’accroissement des pressions sur les forêts résiduelles, les phénomènes érosifs, les menaces sur les terres cultivées et, in fine, la paupérisation accrue des populations. (1) Les membres d’un village procédant aux travaux de reboisement. Facteurs de succès Le succès des interventions du projet est conditionné par quelques paramètres stratégiques résumés ci‐dessous. Une stratégie de communication efficace et un fort engagement « terrain » du personnel du projet. L’adhésion des populations cibles a nécessité l’établissement d’un climat de confiance, qui a pu être acquis après une phase indispensable de sensibilisation, d’explication, d’écoute et de dialogue. Des opportunités concrètes et durables d’accroissement du revenu des populations cibles. La vision du projet a su tenir compte des contraintes et des besoins des populations‐cibles, de façon à proposer des itinéraires adaptés aux capacités et aux besoins des bénéficiaires. Les acteurs impliqués sont particulièrement motivés par la perspective de se constituer un patrimoine et d’augmenter leurs revenus monétaires. Une organisation rigoureuse des activités. Ce paramètre a conditionné tout particulièrement la réussite des activités de RVI. Un objectif de 1 000 ha de reboisement annuel implique en effet la participation de plusieurs centaines de reboiseurs individuels, opérant de façon coordonnée dans le temps et dans l’espace, pour la production (collective) et la plantation (individuelle) de plus d’un million de plants chaque année. L’entame d’une sécurisation foncière décentralisée. Même si les capacités de sécurisation foncière de l’administration et des collectivités décentralisées sont encore très inégalement présentes dans les zones d’intervention, le PGM‐E a engagé la sécurisation des boisements avec les outils et les moyens disponibles au niveau communal, ce qui a fortement contribué à la mobilisation des populations. (2) Sacs de charbon vert après ensachage. Photos: © GIZ / PGM‐E 2 Un exemple sur le terrain Andrefana en 2011. Début 2014, les superficies reboisées dans les trois régions avec l’appui du PGM‐E/GIZ sont de 9 700 ha. M. Abdou Moukbel et Mme Ratafika Marcelline résident dans le village d’Ankitsaka, commune rurale d’Andrafiabe. Avant l’intervention du PGM‐E, ils pratiquaient une agriculture d’autosubsistance et tiraient un revenu d’appoint de l’exploitation de charbon de bois en forêts naturelles. Pour Antsiranana, les parcelles exploitables issues des superficies reboisées, y compris celles du PGM‐E/GIZ, assurent l’approvisionnement durable de 48 0000 personnes, soit 40 % de la population totale. Quand le PGM‐E/GIZ leur a offert l’opportunité de reboiser, ils se sont inscrits sur la liste des volontaires, puis se sont organisés avec les autres villageois pour trouver le terrain adéquat, avec l’aval de la commune qui a promulgué un arrêté garantissant son affectation au reboisement. Sous l’encadrement de prestataires formés, ils ont produit les plants et les ont mis en terre eux‐ mêmes, sur des parcelles dont ils ont obtenu par la suite le droit de propriété. A. Moukbel et R. Marcelline ont participé aux formations en carbonisation améliorée, permettant d’atteindre un rendement de 20%, les meules traditionnelles n’atteignant que 12%. Ils ont été, plus tard, initiés à la manipulation d’une meule fixe à combustion indirecte permettant d’atteindre un rendement de 30%. Désormais, A Moukbel est devenu professionnel en technique de carbonisation. R. Marcellin, ayant bénéficié d’une formation en gestion, est devenue gestionnaire principale d’un CRC‐BEV. Tous les deux ont vu leur situation sociale considérablement améliorée, jusqu’à occuper la fonction de chef de village. Marcelline a investi dans l’éducation de ses enfants qui suivent des études secondaires en ville. A. Moukbel a acheté un panneau solaire pour électrifier leur maison. Ils ont investi dans l’acquisition d’équipements sylvicoles (tronçonneuse) et agricoles. A l’heure actuelle, tous les charbonniers du village, et des autres sites de reboisement environnants, ont complètement abandonné l’exploitation du bois en forêt naturelle. Ils affirment que sans le reboisement, ils n’auraient pas eu d’alternatives pour affronter la crise actuelle et que cela a permis de maintenir la paix sociale dans le village. Résultats Préservation de l’environnement Le PGM‐E/GIZ a promu le reboisement à Diana à partir de 1995 pendant 13 campagnes successives, avant d’étendre le modèle dans la Région Boeny à compter de 2008 et dans l’Atsimo Tableau 1 : Superficie reboisée totale par région (2014) Région Diana Superficie reboisée Participants (Ha) (Personnes) 9.000 4.200 Boeny 600 325 Atsimo A. 100 75 9.700 4.600 Total Graphique 1 : Evolution de la part d’approvisionnement du charbon de bois issu de reboisement à Diégo-Suarez de 2000 à 2014 Adaptation au changement climatique L’existence de reboisements, associée à l’application de techniques performantes de transformation du bois en charbon de bois, diminue les pressions sur les forêts naturelles. On peut estimer que la production charbonnière dans les reboisements évite la destruction d’environ 2.200 ha de forêts naturelles par an. La part de « charbon vert » dans l’approvisionnement de Diégo Suarez n’a cessé de croître en quinze ans (40% en 2014). On peut observer une tendance des charbonniers opérant initialement en forêts naturelles à migrer vers les zones de reboisement. Les reboisements contribuent ainsi de façon significative à la 3 diminution des pressions p sur les aires pro otégées et à la consservation des fo ormations natu urelles, d’autan nt plus qu’ils so ont asso ociés à l’application de techniques t peerformantes de carbonisation et à l’adoption de fo oyers amélioréss. Luttte contre la pauvreté et l’approv visionnemen nt durrable Un m ménage rural prropriétaire d’un ne parcelle de rreboisement dee 2 ha, correspondant c à la superficiee moyenne acttuelle, perçoit un surplus de revenu d de 170.000 Ar par an (59 Euros) Si ce ménage a actionnaire d’un centre rural de comm mercialisation de est aussi charrbon vert, il peercevra en sus un dividende de d 70.000 Ar (24 Euro os) par an. A tittre de comparaison, le salaire d’un journaliier agriccole est voisin d de 3 000 Ar. parr jour de travail (1€). Danss la filière classsique, les colllecteurs récupèèrent 48% de la margge bénéficiaire,, au détriment des producteu urs (36%). Suitee à la restructuration d de la filière, la tendance est renversée au pro ofit des producteurs qui captent maintenant m près de 75% des d bénééfices dégagés par la filière. Grap phique 2 : Réparrtition des quottes-parts des actteurs au niveau laa filière classiquue et de la filièree organisée (2014) de oiseurs montren nt que ce revenu Des enquêtes au niveau des rebo mpléter le budgget d’alimentation du ménagge, sert d’abord à com nfin à réaliser d des puis à assurer la sccolarisation dess enfants et en invesstissements aggricoles (achatt de rizière, de semences, de matéériels et d’intrants agricoles). Par ailleurs, a l’utilisaation des foyerrs améliorés peermet de réduiire d’un n tiers les dépenses allouées àà l’achat de com mbustible par lles mén nages urbains. Environ 10.300 0 ménages urb bains, soit à peu près 46.600 person nnes, peuvent aainsi économiseer chacun 61.000 Ar (2 21 EUR) par an. Pu ublié par Deutsche Geselllschaft für Internationale Zusammenarbeit Z (G GIZ) GmbH Bureaux à Bonn et Eschborn, Allem magne C Environnement et Changement Climatique dagascar GIZ-Bureau Mad Bureau de la GIZ Z à Antananarivo Enceinte SOA MEF M Ambatobe 01- Madagascar Antananarivo 10 T +261 20 22 42 25 98 F +261 20 22 42 22 55 [email protected] www.giz.de/mad dagascar-mg uteur Au PGM-E/GIZ Lay yout GIZ-Madagascar A la l date Avril 2014 Glo obalement, less mesures intrroduites dans l’ensemble dee la filiè ère augmenten nt d’environ 8% % le revenu mo oyen des ménaages cib bles, composés en partie des couches démunies dee la population. La participation p eeffective des femmes dans les b leu ur a maaillons productifs et lucratifs de la filière bois‐énergie permis d’avoir accès au foncieer, d’augmente er leur patrimo oine quérir une indépendance économique, de personnel, d’acq s’affirmer commee entrepreneur et d’occuperr des positionss de leaaders dans la viee sociale et politique de leur ccirconscription. Re enforcementt de la gou uvernance et de la paix p so ociale L’aapplication des mesures de m modernisation de la filière bois‐ b énergie facilite laa visibilité des fflux de produits légaux au nivveau des communes, dans la meesure où le charbon c vert est mmercialisé en n majeure parttie par les stru uctures spécifiq ques com CRC/CUC‐BEV. La L commercialisation du « charbon verrt » auggmente la parrt de recettes des communes en matièree de risttourne qu’ellles perçoiveent à chaq que transacttion. Concrètement un ne commune dotée de CRC‐BEV a enregistréé en 2013 une recette de 2 millions d’AR provenant dee la com mmercialisation n du « Charbon n Vert ». Less connaissancees acquises parr les groupeme ents de reboiseeurs leu ur ont permis de jouer un rrôle majeur daans les cercless de décision au niveau communal, avec l’occupatio on de poste de cchef de quartier ou de conseillers auprès de la commune. En partenariat aveec Transparen ncy Internatio onal « Initiaative es organisations de Maadagascar », less capacités et la crédibilité de la société civile (OSC) ( auprès d des instances concernées ont été nforcées en terrmes de plaidoyyers et de lobbyying, pour appu uyer ren la mise en applicaation du cadre réglementaire régissant la fillière bois‐énergie. Ellees se sont orrganisées en réseau r pour faire f rem monter les problématiques dee la filière bois‐énergie au nivveau nattional, en vue de sa meilleu ure intégration dans la politiique secctorielle. Acttuellement, less villageois, qu ui auparavant n’avaient d’au utres perspectives que l’agriculture, d diversifient leurs revenus grâce à l’exxploitation dees reboisemen nts. Les activités sylvicoless et chaarbonnières so ont pourvoyeu uses d’emploiss pour les jeu unes chô ômeurs ruraux, dont l’avenir est moins problématique, cee qui con ntribue à dimin nuer les actes d de délinquance es dans les villaages et à préserver la p paix sociale. Au nom m du Ministère fédéral de la Coopération écconomique et du Dé éveloppement (BM MZ) Départtement Dé épartement Afrique e Adressse des bureau ux du BMZ BM MZ Bonn Dahlmannstraße 4 113 Bonn, German ny 531 T +49 + (0)228 99 535-0 F +49 + (0)228 99 535-3500 BMZ Berrlin Stresemannstraße 94 10963 Berlin, Germany T +49 (0 0)30 18 535-0 F +49 (0 0)30 18 535-2501 [email protected] nd.de ww ww.bmz.de Z est responsable du d contenu de cettte publication. La GIZ 4