Philippe Pozzo di Borgo : «Intouchables parle de

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Philippe Pozzo di Borgo : «Intouchables parle de deux
exclusions, sociale et physique»
Categories : Interviews
Date : 26 août 2014
Deuxième partie de l’interview que Philippe Pozzo di Borgo a réservée à Cover Dressing.
Après nous avoir parlé dans un premier temps des contraintes vestimentaires qui sont les
siennes, celui dont l’histoire a inspiré le film « Intouchables » revient sur le tournage qu’il a
supervisé de bout en bout.
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Philippe Pozzo Di Borgo et Abdel Sellou
Cover Dressing : On sait que votre histoire a inspiré le film "Intouchables"...avez-vous conseillé
François Cluzet pour ce qui est de ses tenues vestimentaires lors du tournage !
Philippe Pozzo di Borgo : Je ne suis absolument pas intervenu auprès des réalisateurs sur les
tenues vestimentaires de François Cluzet. Je remarque cependant qu'à un moment il met un
manteau, ce qui pour un tétraplégique est un exercice très compliqué.
CD : Le rôle aurait-il dû, aurait-il pu être confié à une personne vivant au quotidien dans un
fauteuil?
PPDB : C'est un rôle d'acteur qui demande du métier et François Cluzet l'a tellement bien
interprété que ma dernière fille l'appelle papa quand elle le voit à la télévision. Cela aurait pu
être joué par un acteur en fauteuil, mais je n'en connais pas ayant le talent de François Cluzet.
CD : Le film 'intouchables" a t-il, selon vous changé le regard que les personnes valides ont du
handicap ?
PPDB : Si ce film a pu amener un peu de fraîcheur, d'humour, et de bienveillance sur le
handicap et la différence, je ne peux que souhaiter qu'il se renouvelle.
CD : Fallait-il associer luxe et handicap pour enfin intéresser le grand public ?
PPDB : Il ne s'agit pas d'associer le luxe et le handicap, il s'agissait de mettre en contraste deux
milieux sociaux qui s'ignorent, au même titre que le milieu valide ignore le milieu invalide. Il y a
deux exclusions : sociale et physique.
CD : On peut rire de tout...même du handicap
PPBD : Bien sûr, si c'est fait avec bienveillance. Il n'y a pas plus drôle qu'un centre de
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rééducation. En d'autres termes, les handicapés ont souvent un sens de l'humour très
développé.
CD : Dernière question, le film montre un homme seul et fermé qui redécouvre le rire et le petit
grain de folie de la vie grâce à un autre mec qui vient d'un autre univers : aller vers celui qui est
différent pour découvrir d'autres facettes enrichissantes de l'existence, est-ce là la clé du
bonheur ?
PPDB : La rencontre, l'acceptation de la différence et des limites de l'autre et des siennes sont
certainement plus porteuses de bonheur que la recherche de satisfactions personnelles.
Philippe Pozzo di Borgo (Crédit Simon de Cyrène)
Merci encore à Philippe Pozzo di Borgo d'avoir accepté de répondre à nos questions. Philippe
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Pozzo di Borgo que l’on pourrait retrouver prochainement sur le site de Cover Dressing.
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