José Maria Sicilia
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José Maria Sicilia
José Maria Sicilia FIAC HORS LES MURS - MUSEE EUGENE DELACROIX Habités par une flamme, ces oiseaux-lanternes en céramique de l’espagnol José Maria Sicilia (né à Madrid en 1954), sont disposés dans un jardin suivant une dynamique de groupe, tandis que certains sont isolés. L’œuvre prend place dans un lieu clos et silencieux, soulignant l’aspect votif de la flamme et donnant l’impression d’un rassemblement mystique ou d’une profession de foi. Malgré tout, on ne peut écarter l’aspect prosaïque d’une telle installation présentant des oiseaux dans un jardin à Paris. L’atelier d’Eugène Delacroix surplombe l’œuvre et l’ombre du grand artiste inspiré par l’Orient semble alors planer audessus de ces lanternes dont la forme évoque certains aquamaniles que l’artiste a pu croiser lors de ses voyages. Connu essentiellement pour son travail bidimensionnel, Sicilia se confronte ici à la sculpture et sa tridimensionnalité. Dès son arrivée à Paris en 1980, quand il fréquente assidument le Parc de Vincennes pour y peindre des canards sur le motif, le thème de l’oiseau est récurrent chez lui. Il l’aborde aussi bien dans ses œuvres figuratives qu’abstraites, alors sous la forme de symboles évoquant le chant de l’animal qui ici pourtant ne chantera plus. Nourri également par ses nombreux voyages, notamment en Afrique du nord, le thème de l’oiseau est associé traditionnellement à l’idée de liberté, contredite dans cette œuvre par l’immobilité renforcée par l’emploi de la céramique, solide et profondément liée à la terre. De plus, les oiseaux ne sont pas articulés, seule la flamme évoque la vie et elle semble pouvoir s’éteindre à tout moment. forte dualité : d’un côté l’aspect chaleureux de ces pièces insérées dans la nature et la beauté des flammes qui vacillent au cœur d’un animal, de l’autre, son caractère toutefois inquiétant naissant de la couleur sombre des oiseaux et de leur immobilité évoquant une veillée funèbre. Évoquant le chant d’oiseau, José Maria Sicilia écrit qu’« il nous nourrit en même temps qu’il nous dévore ». Ces quelques mots témoignent de l’intérêt que porte l’artiste aux théories freudiennes concernant la division du psychisme humain entre une pulsion de vie (Eros) et une pulsion destructrice, celle de la mort (Thanatos), présentes en chacun de nous, évoquées ici par la flamme, seul élément mouvant de l’œuvre menacé de s’éteindre à tout moment. Juliette Deval, Camille Napolitano, Shérine El Sayed Taih Elèves de l’Ecole du Louvre Face à cette œuvre, le spectateur est confronté à une Depuis 2010, les étudiants de l’école du Louvre participent à une opération originale de médiation, en lien avec le plus large public. Cet exercice pédagogique de terrain, est également l’opportunité pour l’Ecole de réaffirmer son implication dans l’étude et la diffusion de l’art contemporain. Retrouvez toutes les notices rédigées par les étudiants à cette occasion sur www.fiac.com © Marc Domage Oiseaux ou Pigeons, 2000