Puisque nous sommes le corps du Christ et réunis en cette église à

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Puisque nous sommes le corps du Christ et réunis en cette église à
3ème Dim ordinaire A – Is 8,23-9,3 ;Ps 26 ;1 Co 1,10-13.17; Matt.4,12-23
Puisque nous sommes le corps du Christ et réunis en cette
église à ce titre, les textes d’aujourd’hui sont bienvenus
pour vérifier si sommes situés dans le monde comme il
convient. Le lieu où Jésus prend position après la mort de
Jean Baptiste, juste avant de commencer l’annonce de
l’Evangile, mérite toute notre attention : il lui faut être
situé en ce lieu pour engager comme il convient l’annonce
de l’Evangile !
Jésus prend place en Galilée, à Capharnaüm, ville située à
la limite de la terre et de la mer, à la frontière de Zabulon
et Nephtali, ville carrefour tournée vers le grand large
selon les mots du prophète Isaïe. Jésus choisit donc de se
placer là où les cultures et les peuples s’affrontent et se
rencontrent. Ainsi établi, il peut faire surgir ce peuple qui
marche dans l’ombre en le fédérant par son Evangile.
L’Evangéliste Matthieu découvre donc un aspect inattendu
de l’oracle d’Isaïe. Le peuple caché dans l’ombre n’est pas
constitué uniquement par les israélites déportés 600 ans
auparavant
lors
des
conquêtes
assyriennes
et
babyloniennes. Il est constitué de femmes et d’hommes
attendant et désirant le Christ en chaque nation, lui qui est
lumière pour les nations et qui donne gloire à Israël son
peuple !
Ce texte nous interroge sur les lieux où nous nous situons,
à la fois individuellement et ecclésialement. Plaçons-nous
le corps du Christ au bon endroit ou participons-nous au
mouvement général de repli et de fermeture qui
caractérise notre pays et ses différentes composantes ? Ne
transformons-nous pas insensiblement l’Eglise catholique
en une communauté identitaire ? Je pose cette question
car je constate que trop de nos propositions dites
« missionnaires » ont du mal à sortir des réseaux
exclusivement catholiques. De ce fait, nous en venons à
ressembler aux partisans d’Apollos, de Pierre et de Paul qui
se disputent les baptisés. En effet, la logique du ghetto a
pour conséquences ces conflits que Paul décrit dans la
deuxième lecture et que l’on peut qualifier de querelles
entre chapelles. Je laisse à votre discernement de vérifier
dans quelle mesure nous en sommes là ! Et si la situation
vous semble pacifiée, vérifiez quand même si le consensus
ne s’est pas fait autour de la transformation de notre
Eglise en ghetto parce que nous aurions peur ou serions
fatigués de l’aventure missionnaire !
Mon souci premier est que chacun vérifie comment il se
situe. En effet, le positionnement de nos paroisses au
carrefour des nations dépend du positionnement de
chacun. Pour cela, méditez l’appel des quatre premiers
disciples ! Ceux-ci sont saisis par l’appel du Christ qui les
amène à quitter leur milieu pour le suivre, appel qui les
conduira chacun en une terre étrangère pour y fonder
l’Eglise ! Avons-nous souvenir du jour où le Christ nous a
saisis ? Quels déplacements nous a-t-il fait faire depuis ? A
quels milieux et cultures autres nous a-t-il ouverts ? Et
aujourd’hui, notre carnet d’adresse témoigne-t-il d’une
véritable diversité sociale et culturelle ? Si c’est non,
profitons de la diversité de nos quartiers pour nous situer
au carrefour des nations et des cultures ! Si c’est oui,
interrogeons-nous quand même sur la qualité de nos
relations. Pour faire simple, je résumerai ces quelques
questions par une seule : sommes-nous vraiment
catholiques ?
Olivier Petit.

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