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! Eclairage! ! ! philosophe et théologien de la communauté des Frères de Saint-Jean.# ! ! Frère Samuel Rouvillois,# Depuis vingt-cinq ans, je travaille en tant que philosophe sur cette réalité qu’est la fragilité. Au fond, c’est un chantier de travail permanent. J’essaye de comprendre pourquoi, sur le plan sociétal et même économique, la fragilité constitue un élément clé de l’avenir humain possible dans notre monde occidental, et finalement sur la planète entière. J’aimerais réfléchir à la manière d’appliquer ce concept à la notion d’intelligence collective et par rapport à la question des territoires.! Au niveau macro-économique, la question des territoires n’a pas d’importance. Nous sommes aujourd’hui encore dans un mouvement économique de complète déterritorialisation. En 2014, très clairement, l’avenir de l’économie n’est absolument pas pensé en lien avec les territoires. L’économie mondiale est sur Internet, dans le monde virtuel, comme le montrent les exemples d’Amazon, qui fait disparaître les libraires, ou de Netflix, qui fait baisser la fréquentation des cinémas.! Nous sommes à un moment du règne absolu de la puissance, mais bizarrement, ce règne, bien qu’à son apogée, n’est plus aussi convainquant qu’il l’a longtemps été. La logique de puissance collective est radicalement remise en cause, car nous sommes en train de basculer dans autre chose. Une minorité souhaite la disparition de cette logique de puissance collective, mais une majorité espère, collectivement, la faire perdurer. Les pays émergeants regardent vers nous et veulent nous imiter. Allez expliquer aux Africains qu’il faut vivre la fragilité ! Ils vous proposeront d’échanger nos places, de vivre leur fragilité et d’en être heureux ! ! Pendant 50 ans, cette logique collective a constitué un gigantesque exosquelette, qui a compensé nos faiblesses par une immense organisation planétaire, une sorte de prestataire de service multidimensionnel qui a servi essentiellement l’individu, dans son narcissisme et son égoïsme les plus primaires. Comment en est-on arrivé là, alors que l’on souhaitait toute autre chose après la Seconde guerre mondiale ? En indexant le développement économique sur la consommation, nous avons développé une consommation de masse, une société de consommation. On a inversé la cohérence interne de la personne humaine, comme l’expliquait déjà Jean Baudrillard en 1970. Nous voulions fabriquer un palace, nous avons créé un monstre. Pour le moment, nous sommes dans l’exosquelette, mais il risque de se transformer en tombeau, de se refermer sur nous, et nous ne serions plus alors que les instruments de cet exosquelette. Et l’utilisation intensive de l’informatique et d’Internet permet de démultiplier encore la puissance de l’ensemble du système. Certes, le transhumanisme semble nous offrir une possibilité de continuer à repousser nos propres limites, en basculant dans la matrice. Comme dans le film Matrix. Il est clair que le choix de basculer ou non dans la matrice se pose de plus en plus de manière individuelle. Quel temps passez-vous sur des écrans, à répondre aux sollicitations du système, par rapport au temps que vous passez réellement avec les vôtres pour faire des choses que vous avez réellement décidé de faire, à partir du « je » intérieur qui vous constitue ? Paradoxalement, cette ère de la puissance est malgré tout en train de connaître un terme. Selon moi, nous sommes à la fin du quatrième grand cycle de développement de la puissance. ! Le premier cycle, ça a été les « trente glorieuses », c’est-à-dire le moment, dans les années 1970, où l’on s’est cru définitivement tout puissant, y compris sur le plan sociétal, et où on a pensé que les pouvoirs politiques allaient inventer une existence heureuse pour chacun au sein d’une solidarité collective. Nous avons cru qu’on allait fabriquer la société dont on avait toujours rêvé, et nous en avons eu partiellement les moyens. Pendant soixante ans, nous avons vécu ce que jamais l’humanité n’a vécu depuis l’expulsion du paradis terrestre, et qu’elle ne vivra sans doute plus jamais avant sa disparition. Mais ce moment des « trente glorieuses », qui s’est plus ou moins poursuivi pendant les trente années suivantes, c’est fini. Ce moment de toute puissante collective, d’ivresse de la consommation d’un monde qui essaye d’y trouver le bonheur, c’est fini. La génération des moins de 24 ans le sait très bien : nous ne sommes pas dans ce que l’on avait rêvé. « C’est mort », comme ils disent.! Le deuxième cycle du développement de la puissance, c’est l’émergence de la raison. Elle ne date pas des Lumières mais d’avant, puisque ce sont les théologiens d’Evian qui ont inventé la puissance de la raison. Mais penser que la raison allait nous suffire à éclairer l’humanité pour le futur, à comprendre à ce qu’est l’homme et à contribuer à son bonheur, c’est fini aussi. Pour quelle raison ? Parce que le XXe siècle, présidé par l’Occident, est le siècle de la raison triomphante, or c’est aussi le siècle le plus barbare que l’humanité ait jamais vécu. Je vous rappelle que l’on n’a jamais supprimé autant d’êtres humains pour des raisons rationnelles qu’en Occident au XXe siècle. C’est un siècle paradoxal…. le siècle le plus magnifique du point de vue de l’émergence d’un certain nombre d’idées, mais statistiquement, le plus sauvage, le plus effroyable, du point de vue de la destruction de l’humain par l’humain. Il me semble qu’on a supprimé, en un siècle, l’équivalent de la population mondiale à l’époque de Louis XIV ! La toute puissance de la raison, c’est donc bien fini aussi.! Troisième disparition : celle de l’occidentalo-centrisme. La fin de l’empire romain. Cet empire a pu longtemps jouer les prolongations grâce au catholicisme, mais c’est fini. L’Occident n’est plus le centre du monde. La pensée de demain ne se fabriquera plus entre Rome et New-York. Elle se fabriquera, elle se fabrique déjà ailleurs. En 2010, au forum d’Avignon, à la fin d’un brillant exposé du directeur de la bibliothèque de New York sur la différence entre copyright et droit d’auteur, un Indien est intervenu pour souligner à quel point cet exposé ne prenait pas en compte le monde réel. Demain, ce sont les 1,5 milliards de Chinois, les 1 milliard d’Indiens, qui prendront des décisions concernant l’Occident. Or la fin de l’occidentalo-centrisme, et plus généralement du modèle romain, c’est aussi la fin de l’organisation sociale et sociétale inventé il y a 10 000 ans avec la sédentarisation. Un nomade ne peut pas rêver de dominer un royaume : il est en mouvement, il est en rencontre, il est en confrontation, il est en fragilité permanente ! Huit cent ans avant J.C., la sédentarisation de la majorité de la population a marqué un tournant, jusqu’aux années 2000, qui voient le retour de la mobilité pour une part de plus en plus importante de l’humanité : mobilité contrainte, forcée ou au contraire choisie. Ce retour de la mobilité provoque une confrontation des individus, qui ne peuvent plus s’éviter les uns les autres. Voilà le contexte dans lequel nous nous trouvons : à la fin de l’apogée de la puissance, alors que les territoires deviennent virtuels et que l’intériorité humaine souffre d’être instrumentalisée par des outils techniques et technologiques. ! Un facteur nouveau, supplémentaire, c’est que nous ne pouvons plus différencier nos différentes strates de vie (vie intérieure profonde, relation intime à ce que nous aimons, vie entrepreneuriale, vie sociale) des enjeux de l’économie et de la politique mondiale. Il est impossible de mettre de la distanciation. Chaque fois que vous utilisez votre téléphone portable, l’ensemble de l’écosystème mondial vous suit à la trace. L’espace privé se réduit. Il devient impossible de penser sa vie morale différemment de sa vie entrepreneuriale, il faut donc penser sa propre personne dans sa totalité. Or développer une véritable démarche de sagesse, de compréhension globale de la personne humaine, c’est un projet redoutable. On n’a encore jamais atteint la sagesse ! L’ensemble des sciences universitaires, telles que développées en Occident depuis le XVIIe siècle, avait pour objectif de fabriquer une vision de la personne humaine. Mais toutes les sciences humaines, les unes après les autres, finissent par nous avouer avec humilité que leurs outils permettent seulement de mieux comprendre le fonctionnement et les dysfonctionnements de l’être humain, mais absolument pas de donner une définition de l’humain. Ce mystère persistant, c’est à la fois une bonne nouvelle et un immense chemin à parcourir.! Les entrepreneurs sociaux ne le savent pas toujours, mais c’est cette sagesse-là qui les travaille précisément, lorsqu’ils cessent de dissocier les différentes parties de la personne humaine en essayant de penser intégralement à la fois à un bien économique, un bien sociopolitique, un bien personnel. Sur ce chemin-là, la révolution pratique et mentale à laquelle nous sommes invités, c’est d’arrêter de concevoir la vie comme un projet, de croire que la vie humaine consiste essentiellement à valoriser les forces et à externaliser nos faiblesses pour la bonne raison que plus on externalise la faiblesse, plus elle augmente.! Nous ne savons pas faire face à la faiblesse car la plupart du temps, nous la confondons avec la fragilité. Or il existe une différence essentielle entre les deux : la faiblesse est une fragilité mal vécue, c’est précisément l’inintelligence de la fragilité. La faiblesse consiste à envisager quelque chose de fondamentalement positif comme un obstacle, un handicap, une menace, alors qu’il s’agit au contraire de la condition intime de l’existence humaine. ! Pour résumer, on a fini, notamment dans le monde managérial, par s’imaginer que la vocation de la personne humaine, c’est l’autonomie, la liberté, l’autodétermination, la gestion de ses forces, la maitrise du réel, la traçabilité de la toute puissance. Pourtant, les psychologues nous disent que normalement, on renonce à la tout puissance à quatre ans… La fragilité caractérise simplement la condition existentielle de la personne humaine, mais ce n’est pas la finitude, ni la contingence.! La fragilité, c’est autre chose. Les machines, par exemple, ne sont pas fragiles ; d’ailleurs, on les répare quand elles le sont, donc on peut se montrer impitoyable avec elles. Les animaux ne sont que peu fragiles : ils peuvent avoir mal physiquement mais ils ont rarement des états d’âme – sauf lorsqu’un animal domestique devient dépressif, c’est un transfert de maladie. Mais en général, un animal va bien, et la forme de bonheur qu’il représente peut même nous faire envie. Si les anges existent, c’est la même chose : ils n’ont pas de maux d’estomac, pas de maux de tête. Les êtres humains, eux, ont une vie physique qui plombe la vie spirituelle et intérieure… et une vie intérieure qui plombe aussi la vie physique. Une peine de cœur nous met mal à l’aise, nous empêche de penser. Nous sommes doublement fragiles. L’être humain n’est pas une machine qui aurait été mal conçue. Nous sommes dans une progressivité permanente, un inaccomplissement, un inachèvement, une improvisation, une esquisse ou, comme le disent si magnifiquement les Anglais, « a work in progress ». Et, paradoxalement, cela se fait grâce aux uns et aux autres. La fragilité, c’est aussi découvrir et accepter que nous n’avons pas vocation à nous assumer seuls ; ce serait une erreur stratégique complète de management de soi-même ! Nous avons été intrinsèquement fabriqués en dépendance d’autrui. ! Pendant les neuf premiers mois de notre existence, nous avons dépendu du ventre maternel. La fragilité nous accompagne tout au long de notre existence, mais aussi la dépendance. La fragilité est inquiétante, elle ne peut pas se vivre seul. C’est la confiance réciproque qui nous unit à d’autres êtres humains qui nous permet de découvrir notre richesse, de comprendre que nous ne nous réduisons pas à notre fragilité. Il est très étonnant de voir comment la fragilité est trop souvent confondue avec la faiblesse, la tentative de s’assumer tout seul, la rivalité, la compétitivité, l’agressivité, la violence, la fuite de la vérité et le développement de la toutepuissance. ! Selon moi, le point de départ, c’est la peur d’être incapable d’exister par soi-même. Or ce n’est pas notre vocation d’exister seulement par nous-mêmes. Notre vocation, c’est aussi d’apprendre à exister grâce à l’autre et d’apprendre à l’autre à exister grâce à nous. Cela s’appelle la relation à l’autre. C’est finalement l’angle mort de l’ensemble des sagesses – à part la sagesse gréco-judéo-chrétienne qui a mis cela en exergue à un moment donné même si elle ne l’a pas toujours pratiquée, loin de là !! La découverte de l’intégrité c’est une perle occidentale cela n’existe pas dans la pensée orientale cela n’existe pas non plus dans la sagesse africaine : l’altérité, l’individu est dans la lignée, il n’est pas dans la singularité et donc cette interdépendance. Je me disais est ce que ce n’est pas à partir de cette interdépendance choisi comme une vocation comme manière de vivre la fragilité de manière heureuse. Vous comprenez bien que l’interdépendance ce qui crée un espace de sécurité ouverte permettant à la créativité, qui est dans la fragilité, de se développer. Il n’y a pas de créativité sans fragilité. Vous prenez votre vie, tous les moments importants de votre existence, vous les avez vécu dans la fragilité : la naissance, les premiers pas, le premier enfant, le premier examen réussi, le premier examen raté, les accidents de l’existence, les chances de l’existence. Tous les moments clé de notre vie sont vécus dans la fragilité et bizarrement cela n’abime pas l’évènement, cela lui donne même de la saveur. D’ailleurs regarder, vos amis vous les voulez forts, vous les aimez fragiles, vous ne les pas forts ; ce sera un mensonge, vous les savez fragiles et bizarrement ça vous les rend presque accessibles dans leur amabilité.! Alors on pourrait regarder dans l’entreprise comment est-ce que l’on tient compte de cela.! D’abord en arrêtant de se raconter des bêtises, de prôner les zones 9002 totalitaires à l’égard de tous les comportements matériels et humains, transparence le processus vivant quoi, le processus parfaitement traçable des individus! Au contraire d’accepter, bien oui, dans l’humain il y a de la conflictualité, de l’incohérence, du devenir, de l’imprécision, c'est-à-dire une marge de progression, une marge de qualification, une marge d’entraide, une marge de solidarité.! Alors je disais comment l’appliquer à votre question concrète sur l’intelligence collective, parce que l’intelligence collective c’est gentil à dire et difficile à faire, effectivement c’est une bonne question de la prendre par rapport au territoire et de l’entreprise. Alors en dehors de ce j’ai dit au début, globalement aujourd’hui les entreprises n’ont pas du tout l’intention, là où elles veulent gagner le maximum d’argent le plus possible sans avoir à s’encombrer de la fragilité humaine. C’est pas du tout au territoire qu’elles s ‘intéressent mais à la transversalité sans enracinement.! Mais ensuite si je regarde positivement donc la question est : ! Est ce que l’interdépendance vécue dans un territoire peut être la chance d’un territoire et d’une entreprise ?! D’abord quelle interdépendance ?! L’interdépendance dans la déprime, ce qui est très français, ça nous coule plus vite ensemble. Mais l’interdépendance est de 3 types.! L’interdépendance des entreprises et l’interdépendance des entreprises ne réclame pas de territoire particulier mais elle a des exigences.! Comment on apprend à inter dépendre en entreprise ?! La création d’un réseau, ce n’est pas le modèle, on y est en train de venir, c’est le modèle alternatif qui est en train d’immergé, après IBM et l’église catholique, on envisage c’est dans le nouvel âge, c’est comme cela qu’on envisage des modèles pyramidaux descendants.! Il faut rentrer dans un modèle qui est d’ailleurs celui de l’église qui, jusqu’au Moyenâge, est une église avec une vision corporative, qui est celle du réseau . Le réseau, on ne l’a pas inventé, c’est vieux comme l’humanité. Les cisterciens ont tenté cela aussi, les chartreux aussi d’ailleurs de manière non pyramidale et donc les entreprises .L’interdépendance c’est le réseau : on va voir sur quelle base.! L’interdépendance des territoires, c’est une question de géographie humaine :! Faut voir en quoi c’est l’action des régions. Comment de qui devons-nous dépendre territorialement en premier lieu ? Où est la fécondité des territoires à dépendre les uns des autres ? C’est la question de l’Europe et puis c’est une question intra territoriale, évidemment, l’intelligence de l’interdépendance, elle se fabriquera d’abord entre entreprise par ce que la plus part du temps c’est une interdépendance en vue d’un intérêt commun, voire de domination, voire d’une toute puissance commune. L’interdépendance des régions ça peut être la même chose mais l’interdépendance des territoires, comprenez bien, c’est une obligation géographique. Et donc inventer l’interdépendance territoriale, intraterritoriale, pardon, ça c’est très intéressant. C’est l’exemple que je vous ai cité toute à l’heure de l’hôpital psychiatrique, la région c’est aussi un hôpital psychiatrique, une communauté humaine c’est toujours aussi un hôpital psychiatrique. La vraie question d’ailleurs, c’est comment est-ce qu’on cultive l’interdépendance dans la partie psychiatrique de nous ?! Comment les gens, compétents que vous êtes, vont dépendre vont dépendre des autres qui sont compétents ? Ce n’est pas un problème, il suffit, je vous le disais tout à l’heure, d’un projet commun, d’un projet avec une communauté d’intérêt. Par contre comment le névrosé psychiatrique que vous êtes et que je suis, va apprendre pour s’en sortir, à dépendre de l’autre ? Ca ce n’est pas une petite histoire. Ça c’est la vraie question, c'est-à-dire que l’interdépendance, elle doit se faire précisément sur la base de reconnaissance., que si on veut que qu’elle soit durable cette interdépendance et qu’elle ne soit pas ,comment vous dire ça : tournée uniquement sur elle-même qu’elle soit pas close , cette interdépendance qu’elle soit ouverte, qu’elle génère la création d’une dépendance , pour le coup, de région à région , d’entreprise à entreprise…hè bien ….la clef, il n’y en a qu’une ,c’est précisément de comprendre en quoi la fragilité…la fragilité de mon entreprise, parce qu’il a toujours une part de fragilité de mon entreprise ,comme équipe humaine et même, la fragilité dans son positionnement économique! Comment la part de fragilité du territoire, qui est le mien, comment la part de fragilité de chacun des acteurs du territoire, a besoin de bienveillance et de la protection d’autrui ? et réciproquement.! Je me suis toujours dis que si l’Europe se pensait comme des pays qui ont absolument besoin de chacun des autres, avant de revendiquer son identité, tout bascule, tout bascule, nous avons humilié les Grecs parce que nous ne savons pas que nous avons besoin d’eux. Je ne suis pas sûr qu’on ait gagné et nous, nous là à mourir dans notre égocentrisme dépressifs et arrogants la France parce que cela nous arracherait la tête , le cœur, d’avouer qu’on a besoin des uns des autres d’ailleurs , et donc, il y a une question fondamentale qui est ,en gros, :! Comment pourrions-nous mettre en synergie les acteurs d’un territoire de manière durable et pour créer une synergie entre les territoires, et entre les entreprises et les territoires, il faut donc mettre en œuvre cet apprentissage de l’indépendance créative sur la base de la reconnaissance de la fragilité.! Juste trois mentions sur le processus avant de vous laisser répondre à vos questions.! La première étape s’appelle la bienveillance ! Il n’y a pas d’intelligence collective d’abord ; ! Si il y a des intelligences collectives sur la base d’un projet commun, vous mettez des gens ensembles et vous leurs dites : « a plusieurs nous serons plus forts parce que chacun de vous peut apporter la compréhension de la situation et après cela on fabriquera une méta compréhension, un méga projet.Ca c’est une manière de fonctionné, mais rapidement le projet partagé par tous, devient une raison d’être rivaux des uns des autres : pouvoir d’accord…c’est une expérience concrète ça.! On était euphorique dans la construction d’un projet, on devient catastrophique dans sa mise en œuvre. Pourquoi ? par ce qu’entre deux il n’y a pas de bienveillance. Le fondement, l’acte inaugural par le quel je cesse d’avoir peur , c’est quand j’accepte ,volontairement de prendre en bienveillance autrui quel qu’il soit et donc je prends le temps d’apprendre à comprendre ,chez l’autre, l’autre entreprise, l’autre territoire, l’autre pays l’autre continent, l’autre culture, là où j’ai besoin d’elle , elle a besoins de moi ; nous avons besoin l’un de l’autre .En comprenant bien que la construction d’un bien commun , d’un projet collectif c’est –à-dire la construction d’une véritable confiance ; parce qu’il n’y a pas de construction collective sans la confiance .La confiance repose sur le choix d’une bienveillance active. Bienveillance active, c’est-à-dire, qui cherche à comprendre ce qu’est l’autre et ce qu’il pense ; ça c’est la condition de base : du coup, peut se fabriquer l’intelligence collective.! L’intelligence collective comment cela se fabrique ? Pas par le débat ça, c’est ce que nous a fait croire Albert Masse (orthographe à vérifier ainsi que le nom de l personne) : c’est du bidon ! la France le sait d’ailleurs ! Le débat ça nous connait … lisez « le combat des chefs » mais bizarrement, chez nous, les débats, il y a des plateaux entiers de télé avec des débats : cela vous enrichis beaucoup ? ZERO !!! Pourquoi ? Parce que pour qu’il y ait débats il faut qu’il ait déjà une reconnaissance de la dignité de l’intelligence d’autrui ; il faut que j’admette, il faut identifier que l’autre à intellectuellement, dans sa compréhension des choses, quelque chose à m’apporter et donc l’écoute est un préalable au départ. ! D’ailleurs le vrai débat ça commence par l’écoute parce que le vrai débat ça commence le dialogue et c’est toujours en face à face.! Et donc l’intelligence collective, elle commence par la recherche commune d’une compréhension qui transcende chacun des points de vue : cela s’appelle le développement d’une compréhension par convergence ; on en est là aujourd’hui ! ! Il n’a pas d’intelligence collective si n’identifie pas progressivement les raisons profondes qui rassemblent les humains, si on n’identifie pas les invariants humains. La juxtaposition des opinions n’a jamais fait un vrai dialogue, la confrontation des opinions n’a jamais fait une compréhension .La compréhension, elle précisément dans le travail par lequel chacun dépasse son opinion pour écouter autrui pour se tourner avec autrui vers la question que le réel lui pose ; tout simplement en se mettant à l’école du réel .Ensemble on fabrique de l’intelligence collective mais pas en débattant du côté des idées.! En gros si vous voulez Descartes « c’est mort » pour l’intelligence collective .On ne construit pas d’intelligence collective sur la base de Descartes. On construit du concept convaincant pur et dur et opératoire, ce n’est pas l’intelligence collective ! La science ce n’est pas de l’intelligence collective, les maths ce n’est pas de l’intelligence collective, ! la physique ce n’est pas de l’intelligence collective, la dogmatique au mauvais sens du terme, ce n’est pas l’intelligence collective, pourtant cela pourrait être vrai ! les maths c’est vrai, la physique, c’est vrai, ça ne construit pas de l’intelligence collective. L’intelligence collective, on la voit dans la famille, d’accord…Parallèlement vous avez des gens qui prétendent savoir ; aujourd’hui cela ne marche pas et là les enfants n’y croient pas quand vous prétendez savoir. Vous vous en sortez en réfléchissant ensemble, au bien de l’enfant, avec lui. Le bien de l’enfant, demain à l’école, cela sera ne se fera que dans une réflexion tripartie avec des parents, un enfant et des profs dont chacun admettra qu’il n’a qu’un tiers de la compréhension du problème, que le problème ce n’est pas l’enfant, que le problème ce n’est pas les parents que le problème ce n’est pas les profs. Le problème c’est d’avoir un parcours collectif à trois qui fabrique, qui permet de se construire .Parce qu’un enfant qui développe ça construit ses parents et ça construit un prof aussi ….enfin quand il comprend ce que c’est sa vocation !!! Non mais c’est vrai ! si non il sait et une fois qu’il sait « il est mort » et donc si vous voyez bien du coup cette convergence , le choix de cette pensée par convergence dans l’écoute commune du réel qui n’est pas , je vous le dit, un combat des idée ,ça dans un deuxième temps , on peut engendrer, le débat mais vous voyez le débat a lieu sur une humilité partagée ; c’est tout. Une humilité partagée simplement cela dépasse complètement comment on va s’organiser socialement pour être autonome demain ?! Ça me dépasse complètement de ce que c’est d’éduquer un enfant ! Maintenant, pour tout le monde le sait ! Les parents sont congénitalement incompétents dans la tâche qui est la leur ! d’accord ?! A un âge où ils commencent à peine à se débarrasser des projections primaires qu’ils ont sur la réalité, on leur demande de se charger d’un être auquel ils ne comprennent rien ! C’est une tâche impossible, donc elle n’est pas possible seule c’est clair VOILA !! C’est la deuxième phase de la construction de l’intelligence collective! La troisième phase c’est la coopération ou la coaction ! C’est –à-dire de passer à la compréhension à la mobilisation et, là, ça réclame d’avoir le courage de l’échec de savoir qu’une véritable entreprise humaine, elle est humaine, quand elle intègre en permanence la possibilité de l’échec comme quelque chose qui n’est pas nécessairement la fin du monde .L’échec, c’est le revers douloureux de la créativité et du courage, c’est tout !! Si tu ne veux pas avoir d’échec, ne sort pas de dessous de ta couette toute ta vie ! ! Vis derrière un écran. Tout engagement effectif, toute rencontre, toute prise de responsabilité aux regards des autres me mets en situation de créativité et de fécondité mais du coup en possibilité d’échec .L’évolution du risque ne devrait exister qu’à la marge de l’enthousiasme de la créativité et donc je dirais que pour finir, ça permet aussi de comprendre que si je passe par cette étape de la bienveillance là encore , intra-régionale, intra territoriale, pardon, et la bienveillance interterritoriale et inter entrepreneuriale, la recherche, aujourd’hui, c’est facile puisque personne n’est capable de prédire ce que sera l’avenir. Une compréhension partagée par une recherche collective de la compréhension de ce qu’est l’enjeu, les enjeux de la personne humaine. Comment est-ce, que l’économie pourrait être humaine et puis aussi la compréhension de la manière de résister, on l’a compris à cet espèce d’énorme système qui finalement , se contre fiche de l’humain et qui s’appelle le capitalisme totalitaire sous la forme qu’il a depuis 20ans en occident et puis la prise du risque collective dans laquelle elle n’est pas collective pour que personne ne soit responsable ,elle est collective par ce que chacun accepte d’être deux fois responsable de lui-même et des autres et qu’en même temps la peur et le poids de la responsabilité est compensée par le fait que j’y vais avec les autres. VOILA ! et cela c’est ce qui permets en gros de passer de la projection illusoire de l’espoir, dans le passe mon temps à imaginer demain parce j’ai la trouille d’aujourd’hui, à l’espérance qui consiste à comprendre que c’est dans la fragilité et aujourd’hui qu’existent les possibilités de la fabrication de demain ! Frère Samuel