Bilan formation Il était une fois: les contes et les fables

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Bilan formation Il était une fois: les contes et les fables
Bilan formation Il était une fois: les contes et les fables
Etaient présent à la formation: 15 bénévoles
La formation Il était une fois: les contes et les fables a eu lieu le lundi 29 avril à Rochefort.
La journée s'est déroulé en deux temps:
– une partie le matin sur la présentation des contes-fables, présentation du travail d'Hélène
Kérillis.
– Une deuxième partie, l'après-midi sur le principe d'adaptation des contes.
Le début de la formation est une présentation historique du genre littéraire des contes et des
fables:
I Présentation
Les contes et les fables sont d'abord transmis oralement puis deviennent un genre littéraire.
Au 19ème siècle, le conte et la fable sont deux genres littéraires à part entier retransmis encore à
notre époque.
Le conte est un récit oral ou écrit de faits ou d’aventures imaginaires. Il se situe dans un lieu et une
temporalité indéterminée.
Les contes existent depuis le moyen âge et ont été réadapté depuis la renaissance (16ème siècle)
selon les sociétés. Au fil des siècles, le conte s’est imposé comme un genre littéraire à part entier,
les contes se sont modernisés mais gardent les même sens et enseignements qu’à l’origine (ce que
nous allons développer au long de la journée).
Le conte peut aussi être transmetteur d'une culture, certains contes de pays, africain ou russe sont
transmis aux générations pour garder une mémoire d'un pays. Babayaga par exemple est une figure
slave présente dans de nombreux contes russes ou polonais. Il s'agit d'une sorcière est souvent
décrite comme cruelle et mangeant des enfants. Dans ces cultures russes ou polonaises, elle permet
aux parents d'avoir une figure faisant peur aux enfants et les empêchant d'aller vers les interdits. Le
bonhomme 7h au Canada est une figure semblable au Croquemitaine en Europe et est également
transmise afin d'effrayer les enfants.
Concrètement, le conte se divise généralement en un schéma actanciel (défini par Algirdas Julien
Greimas en 1966), ce schéma est généralement le même pour tout les contes.
Un héros poursuit une quête, il fait face à des adjuvants (aide de personnes et d'objets) et des
opposants (ennemi personnes ou d'obstacles). Il y a toujours une situation initiale et finale qui sont
différentes, l'intérêt du conte est généralement le parcours du héros jusqu'à la situation finale.
(Certains contes présentent une initiation du héros qui grandit tout au long de son parcours)
Il y a également un objet (objectif) au conte (différent de la quête et pouvant s'adresser au lecteur du
conte), cet objet a un destinateur et un destinataire.
Par exemple l’objectif de l’histoire est différent de la quête du héros, l’objectif peut être une morale
que l’auteur voudra faire passer aux lecteurs.
Le terme d’ « actants » désigne tout rôle dans le conte ! (ce n’est pas les acteurs du conte)
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Schéma de Greimas
La fable est elle aussi un récit de faits ou d’aventure mais elle se différencie par sa longueur (la
fable est en général courte) et par la morale ou la leçon de vie qu’elle vise. La morale peut être
positive ou négative mais elle interroge toujours le lecteur sur ce qu'il est ou la société dans laquelle
il vit.
II Survol historique
Il est difficile de trouver une origine exacte aux contes et aux fables. En effet, ceux-ci étaient
transmis à l’oral, les premiers écrits du genre Conte ou Fable datent de la renaissance, cependant les
histoires existaient bien avant, depuis le Moyen Age notamment ou se transmettaient beaucoup de
récits et de faits qui servaient à divertir le roi et la cour.
Charles Perrault a été l’un des premiers écrivains au 18ème siècle à faire connaitre le conte comme
« genre littéraire ». Il fut l’un des premiers à adapter les contes « classiques » de notre époque
Cendrillon, Barbe Bleue, le petit chaperon rouge, le chat botté ou Peau d’âne. Perrault insistait
sur l’aspect moral de ses contes, il y a avait une visée éducative à ses contes.
Au 19ème siècle, ce sont les frères Grimm qui adaptent Hansel et Gretel, Blanche neige, Raiponce
ou Les musiciens de Brême. Passionnés de littérature, les frères Grimm rassemblèrent les contes
qu’ils entendaient ou connaissaient et formés des recueils notamment plusieurs volumes de
« Contes de l’enfance et du foyer » en 1812 et 1819. Ils eurent un succès d’estime mais purent
publier énormément de recueils grâce aux soutiens de mécènes et de personnalités politiques de
l’époque. Leur public était essentiellement la noblesse et les morales que l'ont pouvaient trouver
dans certains contes correspondaient aux valeurs de leur public (par exemple la fidélité et le rôle de
la femme dans La belle au bois dormant)
Les contes des frères Grimm sont les versions les plus connus des contes et encore adaptés
aujourd’hui. Au 19ème siècle Hans Christian Handersen adapte également des contes et des fables
mais ne connait pas le succès, ce n’est qu’après sa mort que ses contes ont été reconnu notamment
La petite Sirène. Une statue de la petite sirène a d’ailleurs été construite à Copenhague en l’honneur
de l’auteur et de son personnage.
Les philosophes des lumières ont également utilisés des contes, Voltaire par exemple dans ses
contes philosophiques Micro-Méga et La princesse de Babylone se sert des caractéristiques du conte
pour faire une satire de son époque.
Les fables quand à elles existent depuis le moyen Age avec les fabliaux (court récit d'histoires ou
récits amusants souvent contés en musique, ils avaient une visée morale et sont l'ancêtre des
fables), plusieurs auteurs comme Esope (le lion et le rat) publiés des fables mais la fable n’a
vraiment connu le succès en tant que genre littéraire au XIIème siècle avec les fables de La
Fontaine. Pour éviter la censure celui-ci utilise les animaux comme métaphores de personnalités de
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l’époque et fait ainsi une critique de sa société.
Les bénévoles ont ensuite parlé des contes ou fables qui les ont marqué enfant, La Fontaine ou
certains contes des frères Grimm ressortent.
Hélène Kérillis, intervenante de la journée, nous a ensuite parlé de l'ouvrage "l'espèce fabulatrice"
de Nancy Huston. Selon Nancy Huston, l'Homme serait toujours à s'inventer des histoires tout le
temps. Il s'agirait d'un principe de l'homme que de se créer un monde imaginaire et de se raconter
des histoires. Se raconter des histoires permet de donner "un sens" à la vie et de faire une "mise en
sens" de la vie. Les prénom et nom seraient aussi des fictions avec lesquels on se raconte des
histoires.
Nous avons ensuite aborder la biographie de Mme Kérillis :
Elle est une auteure de littérature jeunesse, ayant fait plusieurs réecritures de contes et crée une
collection pour apprendre la mythologie "ma première mythologie". Cette journée est l'occasion
pour elle de partager avec les bénévoles autour d'un genre littéraire qui la passionne et avec lequel
elle a beaucoup travaillé.
La formation a ensuite continuée sur le sens de l'adaptation du conte, pourquoi adapter les
contes traditionnels?
Il y aurait plusieurs raisons d'adapter les contes :
– Dans un premier temps, une dimension patrimoniale, la transmission est importance car
elle est une "culture de l'humanité". Pour exemple "Pourquoi l'hermine à la queue noir et le
lièvre blanc les oreilles noires" face à une relecture "blanc sur blanc". Retransmettre un
conte le fait s'intégrer à notre société, d'ou les changements de style. Ce changement permet
au conte d'être mieux intégrer par les enfants du 21ème siècle.
– Dans un deuxième temps, cette transmission offre la possibilité de véhiculer des valeurs
universelles comme le bonheur et la célébrité par exemple avec le conte "le p'tit sapin"
d'Andersen ou certaines idées contre la violence. Hélène Kérillis dans son conte "Hercule
contre le cerbère" montre le personnage d'Hercule en conflit avec lui même et tentant de
réfréner sa propre force. Grâce à ces idées, des valeurs positives peuvent être transmises.
– Une troisième raison d'adapter, permettre d'améliorer le relationnel à autrui. Dans le livre
"Pour être des parents acceptables" de Bruno Bettelheim, celui-ci démontre que la
transmission des contes permet de se connaître soi-même, en relisant des contes à ses
enfants le parent peut se rendre compte de ce qui le terrifiait enfant et pourquoi. Cette
analyse permet de dépasser certains traumatismes liés à l'enfance. La peur ne viendrait
ainsi pas du conte, mais elle existerait avant celui-ci inconsciemment, le conte n'en
étant que le révélateur.
L'après-midi était consacré aux principes d'adaptations, comment adapter un conte?
La lecture du passage des sirènes de l'Odyssée et de son adaptation "Ulysse et les sirènes", montre
un premier changement que l'auteur peut effectuer, le changement de point de vue (dans le premier
cas celui d'Ulysse, dans le deuxième celui des sirènes).
L'une des premières règles pour adapter un conte serait de l'analyser avant de l'adapter.
L'auteur peut également choisir de défendre des causes, l'environnement (réadaptation écologique
du conte Rivière Ouelle), féministe (réadaption féministe du conte d'Ys).
Le lecteur peut faire dérailler l'histoire, faire apparaitre l'insolite, le parodique (Jean-Pierre Kerloc'h)
ou mettre en scène l'histoire dans l'espace (utilise des mouvements de main pour désigner les lieux
de l'histoires par exemple).
Concernant le travail de l'illustrateur, Hélène Kérillis est en collaboration avec ceux qui illustrent
ces livres. Elle a un droit de regard sur ce qui est fait et peut intervenir pour rectifier selon ce qu'elle
envisage. Cependant elle admet être "chanceuse" et que cette collaboration n'est pas toujours
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possible dans certaines maisons d'éditions ou l'auteur et le collaborateur ne se rencontrent parfois
jamais.
En conclusion, l'idée essentielle de la journée est de ne pas hésiter à lire et subvertir les contes ou
fables.
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