Communiqué CGTM-PP 01-02-2014

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Communiqué CGTM-PP 01-02-2014
Fort de France, le 1 février 2014
Depuis le mercredi 29 janvier à minuit les gérants ont fermé boutique pour protester contre les
arrêtés de méthode découlant des décrets de Victorin Lurel. L’annonce faite depuis la France le 27
janvier a entrainé une réaction de panique dans la population qui a pris d’assaut les stations services
le même jour. Les conséquences pour nous salariés, ce sont des journées de surtravail, avec des
poignets enflés, avec du stress et la respiration de 4 fois plus de gaz et produits polluants que
d’habitude...
Ceux qui ont fait ces déclarations connaissaient très bien les conséquences : une totale désorganisation de la vie
sociale, économique, culturelle, sportive dans le pays. Leur porte parole de Martinique, Steeve Victoire, a déclaré :
« Nous assumons notre mobilisation, même si elle est impopulaire ». (France Antilles Martinique du 30 janvier
2014). Ainsi, ils disent clairement que pour préserver leurs seuls intérêts financiers, ils sont prêts à tout paralyser, à
tout désorganiser.
Cette décision des gérants de stations-service est d’autant plus surprenante qu’ils avaient demandé et obtenu de ne
pas être inclus par le décret Lurel. On est dès lors surpris de constater que ce sont eux qui communiquent
régulièrement et publiquement sur ce dossier.
Les déclarations hypocrites et à peine embarrassées de leurs compères patrons : MEDEF, CGPME, AMPI, CCIM, Contact
entreprises, FEDOM, ne sont faites que pour l’opinion publique et pour l’histoire. Et surtout pas par conviction.
Comme celle de Jean-Pierre PHILIBERT (FEDOM) : « Je rappelle à nos amis gérants qu'on ne peut pas prendre une
économie en otage » Ses « amis » !
Mais les gérants de stations-services de Martinique sont coutumiers de la « prise d’otages » depuis des années puisque
leurs premières victimes sont leurs employés : non application de conventions (accord décembre 2002, Négoce et
distribution produits pétroliers), et surtout les arriérés de salaires de 2004 à 2009 non payés par nombre d’entre eux
ou payés avec un compte-gouttes.
Outre quelques avantages dont ils profitent (carburants non payés par eux et leurs proches et des ami(e)s, produits
issus de la boutique), les gérants hurlent car ils voient poindre le risque de perdre une manne dont ils jouissent
depuis l’Accord Interprofessionnel Pétrolier (AIP) du 2 avril 2008 : la Prime de Fin de Gérance, qui ne figure pas dans
leurs recettes d’exploitation.
En effet, chaque fois qu’ils prennent livraison de 30000 litres de produits, ils bénéficient d’une ristourne de 300 x
0,6854 € = 205,80€ (Article 1 de l’AIP : 0,6854 € par hectolitre). Du 21 août 2008 au 30 juin 2013, ce sont ainsi
11 700 000 euros qu’ils ont piqués aux consommateurs et qu’ils se partagent, certains d’entre eux touchant jusqu’à
230 000 euros.
Depuis quelques mois, les gérants appellent à l’aide ceux qu’ils spolient (salariés, consommateurs). En effet, ces
messieurs prétendent découvrir qu’ils sont à la merci des grosses sociétés multinationales pétrolières avec lesquelles
ils ont contracté et qu’ils courent le risque de se faire éjecter car économiquement dépendants d’elles. Voilà que ces
petits patrons découvrent aujourd’hui qu’ils peuvent eux aussi être les victimes d’une méthode qu’ils appliquent à
leurs salariés : la loi de l’argent, la loi du plus fort ! C’est la loi du système capitaliste !
Face à la situation découlant des décrets Lurel, les salariés et la CGTM PP dénoncent le chantage scandaleux des
multinationales pétrolières qui font des milliards de profits et utilisent toutes sortes de méthodes pour continuer à se
gaver.
Ils ne sont pas solidaires de la lutte des gérants de station service en dépit de leurs déclarations sur les intérêts
communs salariés/gérants et la sauvegarde de l’emploi des employés.
En revanche, la CGTM PP appelle les employés de la filière pétrolière (stations-services, raffinerie, transport,
compagnies pétrolières) à se réunir pour discuter des moyens à mettre en œuvre pour défendre leur emploi, leur
revenu, leurs conditions de travail.
Alphonse DEGRAS
COMPAGNIES
PETROLIERES
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