RAPPORT DE STAGE Adaptateur de mode en optique intégrée
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RAPPORT DE STAGE Adaptateur de mode en optique intégrée
UNIVERSITE DE BREST ECOLE NATIONALE SUPERIEURE DES TELECOMMUNICATIONS DE BRETAGNE ECOLE NATIONALE D’INGENIEURS DE BREST UNIVERSITE DE RENNES 1 ECOLE NATIONALE SUPERIEURE DE SCIENCES APPLIQUEES ET DE TECHNOLOGIE DE LANNION ECOLE DOCTORALE SCIENCES DE LA MATIERE DE L’INFORMATION ET DU VIVANT ED SMIV 0373 _______________________ D. E. A. SCIENCES ET TECHNOLOGIES DES TELECOMMUNICATIONS OPTION COMMUNICATIONS OPTIQUES RAPPORT DE STAGE Adaptateur de mode en optique intégrée Guide optique à gradient d'indice suivant l'axe de propagation Spot size transformer with graded index optical waveguide along propagation axis Gaëtan ROTTIER Responsable : Isabelle Hardy 2002-2003 Résumé Ces dernières années, de nombreuses recherches ont été effectuées sur les guides optiques fortement confinés en particulier en technologie polymère mais ceux-ci nécessitent de réduire les pertes de couplage avec les fibres monomodes standard. Ce rapport présente une vue générale des différents adaptateurs de mode possibles. Ensuite, un nouveau type d’adaptateur de mode, dans les deux dimensions (2-D), est proposé sur des guides polymères de section constante. Dans ces guides, le contraste d’indice entre le cœur et la gaine (∆n) est contrôlé le long de l’axe de propagation pour créer un gradient d’indice. L’adaptateur est réalisé simplement par une insolation UV graduelle du cœur, qui fait décroître le ∆n de 0.025 à 0.0075. La simulation par BPM montre que la taille du mode du guide est multipliée par deux, réduisant ainsi de 2 dB les pertes de couplages (meilleur recouvrement de modes) avec une fibre. Les premières mesures tendent à valider la théorie. Mots clés : Optique guidée, adaptateur de mode, guide polymère, taper, BPM Abstract The past few years a lot of effort has been put in development of polymer optical waveguiding devices but mode size converters are necessary to reduce coupling losses, especially between opticalfiber and stronger confined single mode waveguides. This paper gives an overview of different taper designs developed and introduce a new type of polymer waveguide for two-dimensional (2-D) mode size transformation in which refractive index difference between core and cladding (∆n) is properly controlled along the propagation axis while the core section is kept uniform. The proposed taper is release by simple core UV exposition to gradually decrease ∆n from 0.025 to 0.0075. BPM simulation shows that guide mode size is multiplied by more than two and coupling losses with single mode fiber are 2 dB reduced. The first measurements of polymer waveguides without superstrat validate the theory. Key words : optical waveguide, mode size converters, polymer, BPM Gaëtan ROTTIER version du 26/06/03 Page 2 sur 30 Remerciements Le travail présenté dans ce rapport a été effectué au CCLO (Centre Commun Lannionais d’Optique) en vue de l’obtention du DEA STT option Communications Optiques. J'exprime mes remerciements à M. Jean-Claude Simon, professeur à l'Université de Rennes I, directeur du Laboratoire d’Optronique de l’ENSSAT, pour m'avoir accueilli dans son laboratoire, ainsi qu’à M. Dominique Bosc, Ingénieur HDR responsable de l’équipe du CCLO, pour m'avoir accueilli dans son équipe et confié ce travail. Je remercie également Mme Isabelle Hardy, docteur GET (Groupement des Écoles de Télécommunication), pour avoir dirigé ce travail et pour son aide et son soutien constant. Je remercie Philippe Grosso, ingénieur GET et co-responsable du CCLO, pour les mesures de caractérisations des guides. Mes remerciements vont aussi à Mme Monique Thual, Maître de Conférence / HDR IUT de Lannion, pour ses explications sur les micro-optiques de couplage, ainsi qu’à Michel Gadonna, ingénieur GET, pour ses explications théoriques sur les guides optiques. J’exprime également ma gratitude envers M. Michel Guillou, ingénieur d’études, pour les dépannages et sauvegardes des fichiers informatiques de modélisations numériques. Je n’oublie pas dans ces remerciements Imane Assaïd, doctorante au CCLO, et Thomas Batté, ingénieur d’études, pour leurs explications sur les technologies de fabrications des guides optiques en polymères. J’exprime ma sympathie envers Philippe Rochard et Robert Madec pour leurs aides techniques et leur accueil. Enfin, j’associe à ces remerciements l’ensemble des personnes rencontrées pendant ce stage, notamment les autres stagiaires. Gaëtan ROTTIER version du 26/06/03 Page 3 sur 30 1 SOMMAIRE 1 SOMMAIRE 4 2 INTRODUCTION 5 3 LES GUIDES EN OPTIQUE INTÉGRÉE ET L’ADAPTATION DE MODE 6 3.1 RÉALISATION DE GUIDES POLYMÈRES PAR PHOTO-INSCRIPTION 3.2 COUPLAGE FIBRE GUIDE 3.2.1 DÉFINITION DU FAISCEAU GAUSSIEN 3.2.2 COUPLAGE FIBRE-GUIDE 3.2.3 CALCUL DES MODES GUIDÉS D’UNE STRUCTURE RECTANGULAIRE 3.2.4 CONDITIONS DE PROPAGATION MONOMODE DANS UN GUIDE OPTIQUE 3.3 CONCLUSION 6 7 7 8 9 11 12 4 ÉTAT DE L’ART SUR LES ADAPTATEURS DE MODES 12 5 L’ADAPTATEUR DE MODE À INDICE DE CŒUR VARIABLE 15 5.1 GUIDE ENTERRÉ DE 3 µM X 3 µM EN PVCI 5.1.1 MODÉLISATION 5.1.2 DÉTERMINATION DU COUPLAGE INTRINSÈQUE AVEC UNE FIBRE MONOMODE STANDARD 5.1.3 CONCLUSIONS 5.2 GUIDE 5 µM X 5 µM EN PVCI SUR SUBSTRAT DE SILICE ET SUPERSTRAT D’AIR 5.2.1 MODÉLISATION DU GUIDE 5.2.2 ALLONGEMENT DE LA ZONE DE DÉCROISSANCE DE CŒUR 5.2.3 MESURES DE GUIDES RÉALISÉS AU CCLO 5.2.4 DÉTERMINATION DU COUPLAGE INTRINSÈQUE AVEC UNE FIBRE MONOMODE STANDARD 5.2.5 CONCLUSIONS 5.3 GUIDE 3 µM X 3 µM EN PVCI SUR SUBSTRAT PVCI INSOLÉ À SATURATION 5.3.1 MODÉLISATION 5.3.2 ADAPTATION DU MODE AVEC LA FIBRE 5.3.3 CONCLUSION 15 16 17 18 18 19 21 22 24 25 25 25 27 28 6 CONCLUSION GÉNÉRALE 29 7 BIBLIOGRAPHIE 30 Gaëtan ROTTIER version du 26/06/03 Page 4 sur 30 Introduction Présentation du CCLO Le Centre Commun Lannionnais d’Optique (CCLO) est né de la volonté commune de l’École Nationale Supérieure de Sciences Appliquées et de Technologie (ENSSAT) et de l’École Nationale Supérieure des Télécommunications de Bretagne (ENST-Bretagne) de créer un centre commun de recherche sur les technologies optiques. Le CCLO, en tant que centre technologique de recherche, a initié en 2001-2002 un certain nombre d’études orientées vers des fonctions et des combinaisons de fonctions de plus en plus complexes. Ceci est fait en cohérence avec les deux laboratoires dont dépend le CCLO à savoir le laboratoire d’Optronique de l’ENSSAT et le département d’optique de l’ENST-Bretagne. Depuis sa création, ces études l’ont amené à développer des compétences en modélisation de circuits optiques, en caractérisations des guides et de micro-lentilles, en conception de fonctions passives et actives, en technologies de dépôt et de gravure, comme en mise au point de réalisation de guides optiques, conception et réalisation de micro-lentilles fibrées et assemblage optique. Le CCLO est composé de onze permanents et collabore avec toutes les équipes du laboratoire d’Optronique et du département d’Optique. Il assure une bonne partie de son service technique qui est relativement lourd du fait de ses activités technologiques. 2 Introduction Les dispositifs d'optique intégrée passive permettent de réaliser l'interconnexion de fonctions optiques : couplage, aiguillage, commutation, multiplexage… Au niveau des télécommunications, ils trouvent pleinement leur utilité dans la réalisation de réseaux d'accès tout optique. Les composants en ligne doivent cependant répondre à certaines exigences : passifs, faibles pertes, taille réduite, destinés à la production de masse pour en abaisser les coûts. Des structures intégrées à base de matériaux polymères sont actuellement à l'étude dans plusieurs laboratoires et notamment au CCLO. Ces matériaux présentent des propriétés intéressantes comme la photosensibilité, un faible coût et permettent la réalisation de guide simplement (photoinscription ou photolithographie). Dans le cadre des études du CCLO, l’adaptation des technologies de réalisation des guides monomodes intégrés au traitement de modes étroits, typiquement de l’ordre de 2 à 3 µm de diamètre, nécessite la conception de transitions adiabatiques entre ces circuits optiques et des fibres monomodes standard à modes plus large (environ 10 µm). L'objectif de cette étude est de faire un inventaire des différents adaptateurs de mode intégrés existants, également appelés « taper » en anglais, et de rechercher des solutions intégrant les technologies du laboratoire pour limiter les pertes de couplage entre un guide optique en polymère de petite section carrée (de l'ordre de 3 à 5 µm d'arête) et une fibre monomode standard (de diamètre 10 µm). Le travail présenté ici synthétise une large étude bibliographique sur les adaptateurs de mode avant d’introduire une solution adaptée aux technologies du laboratoire : la variation d’indice de cœur du guide suivant l’axe de propagation. Un premier paragraphe rappelle ce qu’est l’adaptation de mode, introduit les guides optiques et les technologies de réalisation du CCLO. La deuxième partie de ce document est consacrée à la synthèse bibliographique des différents adaptateurs de mode existants. Enfin, le dernier chapitre présente une solution réalisable au CCLO : le taper à indice de cœur variable. Gaëtan ROTTIER version du 26/06/03 Page 5 sur 30 Les guides en optique intégrée et l’adaptation de mode 3 Les guides en optique intégrée et l’adaptation de mode Après la présentation d’une technologie de réalisation de guide au CCLO, ce chapitre introduit les notions fondamentales qui régissent les pertes de couplage et de désalignements (latéral, vertical, angulaire et de focalisation) entre un guide d’onde rectangulaire et une fibre monomode. Enfin une introduction au calcul des modes dans les guides rectangulaires sera réalisée. 3.1 Réalisation de guides polymères par photo-inscription Depuis plusieurs années, diverses techniques de réalisation de guides optiques polymères ont été développées afin d’améliorer leurs propriétés de guidage. Parmi celles-ci, se trouvent : la formation d’un film par évaporation d’un solvant d’une solution de polymère le dépôt d’un film de polymère par décharge électrique la formation d’un guide à partir d’une gravure mécanique du substrat la polymérisation sélective d’un mélange de monomère et de polymère La Figure 1 illustre la photolithographie classique ainsi que deux autres techniques qui dans le futur devraient prendre de plus en plus d’importance dans la réalisation des guides optiques. Photolithographie classique Photolithographie directe Dépot de polymère Si3N4 Cœur en polymère Substrat UV Buffer Substrat UV Masque Développement résine Photoinscription Etuvage UV Masque Gravure humide Etuvage Dépôt du superstrat Etuvage Gravure Dépôt du superstrat Dépôt du superstrat Figure 1 - Schéma de principe de trois techniques de réalisation de guides optiques en polymères Le CCLO utilise la méthode de photo-inscription qui permet la création des guides optiques en limitant le nombre d’étapes, par rapport à la photolithographie directe, comme le montre la Figure 1. Ce procédé utilise la variation photo induite de l’indice de réfraction de certains films polymères sous irradiation UV. Pour la réalisation de la couche de guidage, le choix du CCLO s’est porté sur un tel polymère photosensible : le PolyVinylCinnamate (PVCi), qui a la propriété de baisser son indice de réfraction sous irradiation UV, notamment aux longueurs d’onde d’utilisation des télécommunications optiques à 1.3 et 1.55 µm. Les différentes étapes de la fabrication des guides sont les suivantes : Purification et mise en solution du PVCi, livré sous forme de poudre. Passage dans des filtres de quelques microns pour retirer les impuretés. Dépôt du film polymère sur substrat de verre ou de silice (Wafer) à l’aide de la tournette1. Élimination du solvant par évaporation thermique en étuve. Alignement du masque (plaque en quartz ou verre sur laquelle est dessiné un motif maître). 1 Machine permettant le dépôt de film par la méthode connue sous le nom anglophone de « Spin coating » Gaëtan ROTTIER version du 26/06/03 Page 6 sur 30 Les guides en optique intégrée et l’adaptation de mode Insolation au UV reproduisant le motif du masque sur le film polymère. Les guides ainsi obtenus par différence d’indice entre les zones insolées et non insolées ne sont pas en relief comme en photolithographie (cf. Figure 1). Dépôt d’une couche de gaine (superstrat) en polymère, ou autre matériau, pour adapter la variation d’indice transversale du guide. Découpe du Wafer, par sciage ou clivage, pour créer des interfaces d’entrée et de sortie perpendiculaires à l’axe de propagation des guides. Les substrats sont préalablement nettoyés, mis en étuve pour déshydratation, puis refroidis à température ambiante. L’épaisseur des films est contrôlée par la concentration de la solution et la vitesse de rotation de la tournette. Cette étude, réalisée au CCLO par Imane Assaïd dans le cadre d’une thèse, a fait l’objet d’une publication [1] à laquelle se reportera le lecteur pour de plus amples détails sur la réalisation de guide en PVCi par photo-inscription. Le contraste d’indice peut atteindre 0.025 entre les zones irradiées aux UV et les zones non irradiées du PVCi. Ceci pour des épaisseurs compatibles avec le guidage monomode aux longueurs d’onde des télécommunications optiques comme détaillé dans le paragraphe 3.2.3 (typiquement de 3 à 5 µm). L’indice optique du PVCi non insolé pour une longueur d’onde de 1.55 µm est de 1.5828, cette valeur a été mesurée dans le cadre des travaux d’Imane Assaïd et de Thomas Batté sur la fabrication de guides polymère [1]. 3.2 Couplage fibre guide Le problème de base à résoudre est le couplage d’une fibre monomode standard avec un guide polymère « fortement » confiné (∆n = 25x10-3) et de faible dimension (section carrée de 3 µm x 3 µm). Après avoir explicité la théorie de couplage de faisceaux de type gaussien, une brève présentation des méthodes de calculs utilisées pour déterminer le mode d’un guide rectangulaire est effectuée. 3.2.1 Définition du faisceau gaussien La propagation de la lumière peut se schématiser par des rayons, mais, dans certains cas, il est nécessaire de s’intéresser plutôt à la distribution de l’intensité de l’onde électromagnétique dans l’espace. En particulier dans le cas du couplage faisant intervenir des guides rectangulaires, des fibres monomodes ou des lasers à semi-conducteurs, où le phénomène de diffraction est dû aux dimensions des structures guidantes proches de la longueur d’onde utilisée dans les télécommunications optiques, 1.3 ou 1.55 µm. x Rgx(z) wgx θwgx Ig/Igmax 2 1/e y z Figure 2 – paramètres du faisceau gaussien, projection dans le plan (x, z) Le profil du champ du mode fondamental d’un guide d’onde peut être approché par une gaussienne caractérisée par sa demi-largeur à 1/e, aussi appelée rayon de mode [2], paramètre fondamental dans les calculs de couplage de l’énergie entre deux guides. Ainsi, dans ce qui suit, les Gaëtan ROTTIER version du 26/06/03 Page 7 sur 30 Les guides en optique intégrée et l’adaptation de mode distributions spatiales et d’intensité peuvent être approchées par des gaussiennes dans les deux directions perpendiculaires à l’axe de propagation. L’amplitude normalisée [3] d’un faisceau gaussien, issu d’un guide rectangulaire, peut alors s’écrire de la manière suivante : æ x2 2 1 y2 ö ψ g ( x, y ) = exp− çç + 2 π wgx.wgy wgy 2 è wgx L’intensité découle du carré de l’amplitude: æ x2 2 1 y2 ö ç I g ( x, y ) = exp− 2ç + 2 π wgx.wgy wgy 2 è wgx où wgx et wgy représentent respectivement les rayons de mode du faisceau gaussien asymétrique à 1/e2 de l’intensité transverse dans le plan horizontal et le plan vertical du guide (cf. Figure 2). 3.2.2 Couplage fibre-guide 3.2.2.1 Taux de couplage entre deux faisceaux gaussiens Dans le cas général, le coefficient de couplage entre les modes propres de deux structures monomodes est le rapport entre la puissance transférée dans la structure réceptrice et la puissance totale issue de la structure émettrice. Dans l’approche gaussienne, ce coefficient est déterminé facilement par l’intégrale de recouvrement [4], [5] des deux champs, calculée dans un plan normal à la direction de propagation et située de façon quelconque entre les deux structures : η = η opt ψ gψ *f dxdy 2 2 2 ψ g dxdy. ψ f dxdy où dans le cas d’un couplage fibre-guide, ψ g est le faisceau issu du guide et ψ f le faisceau issu de la fibre. Le rendement η opt dépend du milieu séparant les deux éléments. C’est le coefficient de transmission d’une onde plane en incidence normale entre le milieu extérieur, d’indice n, et le cœur de la fibre ou du guide, d’indice nf ou ng : 4n.n f η opt = où n est remplacé par ng pour le guide (n + n f )2 f Pour les fibres ou les guides utilisés, nf et ng sont de l’ordre de 1.5. Si la fibre est plongée dans l’air (n=1), le calcul donne η opt = 0.96 (-0.18dB). Ainsi le taux de couplage maximum atteignable pour une interface fibre-guide sera de –0.36 dB dans un gap composé d’air et insignifiant avec l’emploi d’un liquide adaptateur d’indice. Remarque : Dans toutes les expressions précédentes, le taux de couplage est normalisé à 1. En règle générale, il s’exprime en dB, il suffit dans ce cas de procéder à la conversion : η dB = 10. log(η ) 3.2.2.2 Pertes de couplage intrinsèques Le coefficient de couplage maximal est limité par la désadaptation des modes de la fibre et du guide et se déduit du calcul de l’intégrale de recouvrement [6] dans l’approximation gaussienne : 4.wgx.wgy.wf 2 κ0 = (wgx 2 + wf 2 )(wgy 2 + wf 2 ) où wgx et wgy sont les rayons de mode du guide dans les plans horizontal et vertical et wf le rayon de mode de la fibre (Figure 3). Gaëtan ROTTIER version du 26/06/03 Page 8 sur 30 Les guides en optique intégrée et l’adaptation de mode wgy wgx Guide rectangulaire wf Fibre monomode Figure 3 - Couplage intrinsèque entre une fibre monomode et un guide rectangulaire A titre d’exemple, les pertes intrinsèques ont été calculées (Figure 4) en fonction du rayon de mode d’un guide carré. Les tailles de mode de la fibre monomode ont les valeurs communément admises (norme G652) : wf=4.6 µm à 1310 nm et wf=5 µm à 1550 nm. Figure 4 - Pertes de couplage intrinsèques entre une fibre monomode et un guide carré à 1310 et 1550nm Les pertes s’annulent lorsque les rayons des modes sont accordés. Il est intéressant de noter qu’elles diminuent moins rapidement avec l’augmentation du rayon de mode du guide. 3.2.3 Calcul des modes guidés d’une structure rectangulaire Le paragraphe précédent montre l’importance de connaître le plus précisément possible les champs guidés d’une structure rectangulaire, ainsi que leurs propagations, pour étudier les adaptateurs de modes. C’est pourquoi, dans cette étude, le champ du guide rectangulaire n’est pas réduit à son approximation gaussienne, mais à d’autres approximations plus proches de la réalité. Pour obtenir la distribution du champ, modale ou non-modale, dans un guide optique, il faut chercher une solution des équations de Maxwell qui satisfasse les conditions aux limites imposées physiquement par la forme du guide. En pratique, cette solution est d’autant plus difficile à obtenir que la structure guidante est complexe. Une solution analytique n’est obtenue que pour des cas particulièrement simples comme le cas d’un guide planaire (ou une fibre circulaire) à saut d’indice. En ajoutant une autre dimension, guide confiné en deux dimensions (2D) comme par exemple le guide rectangulaire ou carré, le problème devient plus difficile et il n’a pas, à l’heure actuelle, de solution analytique. Habituellement, pour le guide à deux dimensions sont utilisées, soit des techniques approchées basées sur des approximations physiques, soit des techniques numériques basées sur la discrétisation spatiale du guide et donc la résolution “ponctuelle” des équations de Maxwell. Afin de modéliser les guides, et pour optimiser les paramètres des adaptateurs de modes, l’utilisation d’un logiciel de propagation de faisceau est alors indispensable. Les travaux qui suivent sont réalisés avec le logiciel commercial de BPM (Beam Propagating Method) OlympIOs® édité par C2V2. Ce logiciel de calcul permet, non seulement de modéliser les modes d’un guide optique avec 2 C2V : Concept to Volume est une filiale d’Alcatel Optronics au Pays-Bas Gaëtan ROTTIER version du 26/06/03 Page 9 sur 30 Les guides en optique intégrée et l’adaptation de mode les différentes méthodes d’approximations répertoriées dans le Tableau 1, mais aussi de les propager dans des structures définies en trois dimensions. Méthode de calcul sur les deux dimensions Méthode de l’Indice Effectif (EIM) Marcatili Différence Finie (FD) Différence Finie Multi-Grille Réelle (MGFDR) Différence Finie Multi-Grille Complexe (MGFDC) Fim Mode Matching (FMM) Différence Finie Générique (FDG) Type de calculs Indice complexe Semi-vectoriel Semi-vectoriel Semi-vectoriel vectoriel vectoriel vectoriel vectoriel limité non non non limité non oui Gradient Faible sur épaisseur l’indice couche oui oui non non oui non oui oui oui oui oui/non oui oui oui Tableau 1 - méthodes de calcul des modes implémentées dans OlympIOs Les trois premières méthodes sont des calculs ramenés sur une dimension : La méthode de l’indice effectif (EIM) est fondée sur la séparation du problème, à deux dimensions, en deux problèmes à une dimension. La structure est donc réduite à une seule variable x. La dimension y est prise en compte par le calcul de l’indice effectif transversal. La méthode de calcul Marcatili, présentée pour la première fois par Marcatili, a été développée pour modéliser des guides enterrés. Le calcul est rapide mais limité par les approximations faites : la structure est découpée en cinq zones dont la partie centrale, le cœur du guide, doit avoir un indice beaucoup plus grand que les autres zones l’entourant. La méthode des différences finies (FD) est basée sur une discrétisation des équations à deux dimensions du champ se trouvant dans le plan de section. Elle utilise trois niveaux de calcul possibles. Les méthodes suivantes sont plus avancées et tiennent comptent des deux dimensions (x et y) dans la modélisation de la structure : La méthode des différences finies multi-grille Réelle ou Complexe (MGFD) est basée sur la méthode des différences finies (FD), mais utilise une grille à pas non équidistant pour discrétiser les équations à deux dimensions du champ déterminé dans la section de la structure. De plus, cette méthode autorise les calculs vectoriels et les indices imaginaires pour les guides. La méthode des différences finies générique permet la modélisation des guides très étroits et les modes à fuites. Une extension de cette méthode permet en outre de calculer des structures présentant des courbures. La méthode Film Mode Matching (FMM), aussi connue sous le nom anglais de « transverse résonance method », est une méthode numérique capable de calculer les modes pour des structures en matériaux isotropes, non-magnétiques, non absorbants. Elle est performante pour des structures contenant un nombre restreint de rectangles, ce qui est le cas des guides enterrés réalisés au CCLO par photo-inscription. Cette méthode découpe le guide en N tranches. Les modes TE et TM3 sont calculés pour chaque tranche, puis ceux qui ont la même composante z du vecteur d’onde modal sont collectés. La distribution du champ est déterminée à l’interface des tranches en ajustant les amplitudes des modes. Pour certaines constantes de propagation seulement, une amplitude non nulle pour le mode déterminé est possible. Chaque possibilité constitue alors un mode guidé par la structure. Pour plus d’informations sur ces différentes méthodes de calcul, le lecteur se reportera au manuel du logiciel [7]. Le calcul du mode fondamental d’une structure carrée de 3 µm par 3 µm, avec ces différentes méthodes, montre que la FMM donne rapidement les différents modes guidés avec une précision suffisante. D’une façon générale, pour déterminer les N modes d’un guide la méthode FMM sera 3 TE : transverse électrique TM : transverse magnétique Gaëtan ROTTIER version du 26/06/03 Page 10 sur 30 Les guides en optique intégrée et l’adaptation de mode employée. Lorsqu’il s’agira de regarder la propagation d’un mode particulier dans la structure, le mode fondamental du guide par exemple, le calcul sera effectué avec la méthode FD-Générique recommandée pour les guides droits à deux dimensions. Calcul vectoriel, plus ou moins dépendant des aspects numériques de l’outil de calcul, la méthode FMM est moins appropriée dans le cas d’une propagation où l’on étudie seulement un mode. Pour terminer sur les méthodes de calcul, il convient de préciser que les pertes de couplage, en un point donné, seront calculées directement à l’aide de l’intégrale de recouvrement suivante [8] : η= ψ gψ f *dxdy ψ gψ g*dxdy ⋅ 2 ψ fψ f *dxdy où ψg représente l’amplitude complexe du champ propagé au point de calcul, ψf représente l’amplitude complexe du mode fondamental de la fibre dans son approximation gaussienne et l’astérisque (*) désigne leurs complexes conjugués. En fait, il s’agit ici d’une forme plus générale de l’intégrale de recouvrement donnée précédemment dans l’approximation gaussienne au paragraphe 3.2.2.1. 3.2.4 Conditions de propagation monomode dans un guide optique Les applications télécoms visées par le CCLO nécessitent d’avoir des guides monomodes. La présentation des méthodes de calculs des modes d’un guide étant faite, il est intéressant de définir les critères pour lesquels le guide restera monomode. La taille d’un mode d’un guide, à une longueur d’onde donnée, dépend essentiellement de deux paramètres : la taille du cœur du guide et le contraste d’indice cœur gaine. C’est sur ces paramètres qu’il est possible d’agir pour modifier la taille d’un mode et ainsi de réaliser un adaptateur de modes. zone monomode mode inexistant Epaisseur 5 µm 15 15 13 13 11 11 Largeur du guide en µm Largeur du guide en µm Epaisseur 3 µm 9 7 5 7 5 3 3 1 0,005 9 0,01 0,015 0,02 contraste d'indice coeur-gaine 0,025 1 0,005 0,01 0,015 0,02 0,025 contraste d'indice coeur-gaine Figure 5 - zone monomode d'un guide enterré d'épaisseur 3 et 5 µm en fonction de sa largeur et du contraste d'indice cœur-gaine à la longueur d’onde 1.55 µm. La Figure 5, représente les conditions de guidage pour un guide enterré de 3 et 5 µm d’épaisseur de cœur en PVCi. Elle permet de déterminer si un guide est monomode, ou multimode, en fonction de sa largeur et du contraste d’indice, à la longueur d’ondes de 1.55µm. Sur cette figure apparaît de plus les critères d’existence du mode guidé car, contrairement à la structure circulaire de type fibre optique, un guide rectangulaire possède une fréquence de coupure basse [9]. Gaëtan ROTTIER version du 26/06/03 Page 11 sur 30 Les guides en optique intégrée et l’adaptation de mode 3.3 Conclusion Lors du couplage fibre guide, l’adaptation est dite optimale si la taille et la forme des modes sont identiques et que les fronts d’onde sont plans. Dans ce cas, seules subsistent les pertes dues au changement de milieu. Les pertes de Fresnel sont de l’ordre de 0.18 dB pour une interface air-fibre et air-guide. Elles sont négligeables dans le cas d’une interface guide-fibre car la silice et le polymère utilisés ont des indices voisins, respectivement 1.447 et 1.5828. Pour adapter le mode d’un guide à celui d’une fibre (ou inversement), deux paramètres sont modifiables : les dimensions physiques du guide et le contraste d’indice cœur-gaine. Dans la littérature, ces deux paramètres sont utilisés comme décrit dans le paragraphe suivant. 4 État de l’art sur les adaptateurs de modes Les premiers adaptateurs de modes sont apparus avec les composants actifs de type laser à semi-conducteur pour optimiser leur rendement de couplage avec les fibres optique. Plusieurs technologies d’adaptateur existent aujourd’hui, soit sur la fibre, soit sur le guide, pour réaliser les jonctions fibre-composant actif, fibre-diode laser, diode laser-guide optique… Les matériaux utilisés sont tout aussi divers que les applications : silice, composée III-V, polymères… Avant d’aller plus loin dans l’analyse des « tapers » en optique intégrée, il convient de rappeler les taux de couplages qui peuvent être atteint avec des micro-optiques4 en extrémité de fibre. Il est en effet possible de réduire la taille du mode en sortie de fibre grâce à l’insertion d’une micro-optique de type gradissimo® et d’obtenir des pertes de couplage de l’ordre de 1 dB avec une diode laser de rayon de mode 2.3 µm. Ces pertes prennent en compte les 0.4 dB de pertes de Fresnel. Avec cette technologie, les tolérances de positionnement sont très petites, de l’ordre de +/-1.5 µm. Cette étude permet de comparer la solution micro-optique en sortie de fibre avec la solution alternative de réaliser un adaptateur intégré au guide afin de réduire les pertes de couplage et augmenter les tolérances de positionnement. Le CCLO maîtrisant la première technique, la deuxième présentera un intérêt si le couplage et les tolérances de positionnement sont améliorés par rapport à la gradissimo®. Pour résumer les différents adaptateurs développés dans les dix dernières années, il est possible de les classer en neuf catégories selon les travaux de l’équipe de Kurt De Mesel [10]. Les tapers sont répartis selon deux critères distincts : opto-géométrique pour la réalisation et optique pour la propagation. Pour chaque critère, un cas intermédiaire ou hybride existe également. Les neuf types d’adaptateurs sont présentés dans le Tableau 2. L a té r a le (L ) H y b rid e (L + T ) T ran sv ersa l (T ) M ono m ode « a d ia b a tiq u e » (A ) A /L H y b rid e (A + I) A + I/L M u lti m o d e in te r f é r e n tie l (I) I/L A /L + T A + I /L + T I /L + T A /T A + I/T I/T Tableau 2 – classification des adaptateurs Le premier critère, utilisé pour départager les différents adaptateurs, est un critère optique distinguant deux classes : Monomode « adiabatique » (A) qui regroupe la plus grande majorité des tapers. Le terme adiabatique indique ici que toute l’énergie guidée est conservée sur le mode fondamental au cours de transformation du mode. La modification peut engendrer des pertes même si le guidage reste 4 Optique de couplage en bout de fibre, technologie largement maîtrisée par une équipe du CCLO dont le produit phare est la gradissimo®. Gaëtan ROTTIER version du 26/06/03 Page 12 sur 30 État de l’art sur les adaptateurs de modes monomode. Ceci diffère légèrement de la définition du terme adiabatique habituellement employé pour indiquer une conservation de l’énergie totale entre l’entrée et la sortie d’un guide. Multimode interférentiel (I): ici sont classés les tapers utilisant une transformation multimode ou interférentielle du mode. Ces adaptateurs ne sont pas fait pour conserver toute l’énergie guidée dans le mode fondamental. Ils ont l’avantage d’être en général plus court que les autres mais présentent plus de pertes. Les tapers segmentés font partis de cette classe. Enfin, il existe des adaptateurs pouvant présenter ces deux caractéristiques. Ils sont alors dits de classe Hybride (A+I). Le second critère est uniquement technologique. Deux types sont distingués, les tapers à structure latérale (L) et à structure transversale (T). Les adaptateurs présentant des variations optogéométriques dans les deux sens seront classés dans le type hybride (L+T). Les composants à structure latérale comprennent aussi les tapers indiciels si ceux-ci sont réalisés sur une seule couche. Notons que le terme latéral et transversal se reporte uniquement à la géométrie du taper et non au changement de dimension du champ optique. Ainsi, un mode peut-être élargi transversalement et latéralement avec un adaptateur latéral uniquement. Les figures, Figure 6 à Figure 8, montrent les différents types d’adaptateurs les plus trouvés dans les publications. Les composants sont tous représentés avec le mode large sur la face avant et le mode étroit sur la face arrière. Les échelles entre chaque composants d’une même figure ne sont pas obligatoirement les mêmes. a e b f c g d h Figure 6 – taper latéral Il existe 8 façons de réaliser un adaptateur de mode en jouant sur les dimensions latérales d’un guide (Figure 6) : a. L’agrandissement du mode est réalisé par déconfinement de la lumière dû au rétrécissement de la largeur du guide [11]. Ce type de taper permet un élargissement dans les deux dimensions. Une limitation sur ce type de taper est la taille du guide final qui doit toujours correctement guider le mode. b. Inverse du cas précédent : élargissement latéral du guide pour agrandir le mode [12]. Celui-ci devient un peu elliptique si le contraste d’indice est important. Il faut faire attention à la largeur finale du guide qui doit maintenir un guidage monomode. c. Le grossissement du mode se fait par transfert de couche [13]. Le guide d’entrée est rétréci de telle sorte que le mode ne soit plus guidé dans le cœur mais dans le substrat. Cette structure a l’avantage de pouvoir élargir le mode dans les deux dimensions. C’est le taper le plus utilisé pour la réalisation d’adaptateur avec les composants III-V. d. L’adaptation est dite « multi section » c’est un adaptateur latéral, mais sur plusieurs couches [14]. e. La transformation est effectuée grâce à deux couches : une déconfine et une élargit le mode [15]. La structure est difficile à réaliser à cause de la terminaison du guide étroit. f. Le mode s’élargit par déconfinement avec récupération dans le cœur d’un deuxième guide plus large [16] g. Ce composant représente un taper indiciel sur le cœur du guide [17]. Dans ce type de taper le contraste d’indice cœur-gaine change le long de l’axe de propagation. h. Taper segmenté : l’élargissement du mode est réalisé avec le changement de rapport cyclique [18] qui conduit à une variation effective de l’indice de cœur du guide. Gaëtan ROTTIER version du 26/06/03 Page 13 sur 30 État de l’art sur les adaptateurs de modes a b c d Figure 7 – structure transversale En modifiant transversalement les dimensions du guide, quatre structures sont imaginables (Figure 7) : a. Le rétrécissement vertical déconfine le mode qui s’élargit alors progressivement [19]. b. Accroissement vertical de l’épaisseur du guide entraînant un élargissement vertical du mode [20]. c. Idem que b mais l’agrandissement de la hauteur du ridge se fait par décroissance du substrat [21]. d. Le taper est réalisé par un transfert progressif dans un guide plus large grâce à un rétrécissement vertical du cœur du guide fortement confiné. Figure 8 – taper L+T Enfin des structures hybrides (L+T) ont aussi été réalisées (Figure 8) : a. Élargissement latéral et transversal du guide [22]. b. Déconfinement latéral et transversal du guide dans guide plus large [23]. L’avantage des adaptateurs latéraux est d’être simple de réalisation, avec la variation de la largeur du guide, mais ceux-ci présentent l’inconvénient d’ovaliser le mode en l’élargissant surtout latéralement, sauf pour le cas de l’adaptateur séquentiel ou indiciel. Les adaptateurs transversaux eux sont très difficiles à réaliser en particulier en technologies polymères. Ils agrandissent, eux aussi, uniquement sur une dimension rendant elliptique le mode large. Les structures hybrides (L+T) sont difficilement réalisables actuellement en particulier avec des matériaux polymères. La structure la plus intéressante pour les applications de guide en polymère est l’adaptateur séquentiel, qui par la variation de son rapport cyclique fait varier l’indice effectif moyen vu par le mode se propageant et donc modifie sa taille. L’élargissement sur ce type de guide est effectué dans les directions x et y. L’inconvénient des tapers segmentés, en plus de leurs pertes intrinsèques importantes, est la taille des segments étroits qui est inférieure à la résolution des procédés de fabrication actuelle (inférieur au micron) [24]. L’idée développée au CCLO est d’utiliser la propriété du polymère photosensible (décroissance de l’indice du PVCi sous insolation UV) pour créer une variation de contraste d’indice cœur-gaine selon l’axe de propagation z. Ce principe permet de conserver l’avantage du taper segmenté, à savoir élargissement dans les deux directions, sans avoir les contraintes de réalisations de ce type de taper. L’article [17] a présenté cette idée mais avec un polymère dont l’indice augmentait sous bombardement électronique. L’inconvénient de leur technique était l’augmentation très importante des pertes d’absorption du matériau due au faisceau d’électron. Le gain sur le recouvrement de mode dans leur cas était annulé par l’augmentation de l’absorption. Au CCLO, le polymère employé a un indice qui décroît en fonction de l’irradiation UV. Cette propriété va permettre de minimiser les pertes du taper, en effet les pertes linéiques du PVCi insolé ont été mesurées à 0.34 dB.cm-1 à λ = 1.55 µm [25]. Le principe et les premiers résultats de ce type de taper sont présentés dans le paragraphe suivant. Gaëtan ROTTIER version du 26/06/03 Page 14 sur 30 L’adaptateur de mode à indice de cœur variable 5 L’adaptateur de mode à indice de cœur variable Ce paragraphe a pour but de montrer la faisabilité d’un adaptateur de mode en variant l’indice du coeur à l’extrémité du guide en polymère. Dans un premier temps, les résultats de modélisation d’un guide carré en PVCi de 3 µm x 3 µm enterré sont présentés pour valider le principe. Dans un second temps, une étude sur les guides actuellement réalisés, avec un substrat de silice et un superstrat d’air, montre la possibilité d’élargir le mode sans élargir les dimensions physiques du guide par ce procédé. Enfin une amélioration du couplage par rapport au cas précédent est proposée avec l’ajout d’un substrat de PVCi insolé à saturation qui agrandira verticalement le mode. Remarque : cette étude s’appuie sur des simulations numériques des guides avec le logiciel de BPM OlympIOs®, ainsi que sur des résultats de mesures de champ proche de guide PVCi réalisées par Philippe Grosso. La simulation est effectuée en mode FD-TE à la longueur d’onde de 1.55 µm après le calcul du mode fondamental du guide de départ avec la méthode FD-Générique. Les résultats en mode FD-TM sont identiques et ne sont pas présentés ici. 5.1 Guide enterré de 3 µm x 3 µm en PVCi 3 µm Cœur : n=1.5828 (PVCi ) 3 µm Gaine : n=1.5578 (indice PVCi insolé) Substrat : n=3.5 (Silicium ) Figure 9 - coupe du guide Dans ce paragraphe, le guide modélisé est en PVCi enterré dans un matériau dont l’indice est identique au PVCi insolé à saturation, avec une section constante de 3 µm x 3 µm (Figure 9). Le guide est séparé en trois guides droits : A – guide 3 µm x 3 µm de fort ∆n B – guide 3 µm x 3 µm avec un ∆n décroissant suivant l’axe de propagation : section de guide adaptateur de mode C – guide 3 µm x 3 µm de faible ∆n dont le mode se rapproche de celui de la fibre pour avoir le meilleur recouvrement de mode possible. Ce guide permet en outre de vérifier le guidage après la transformation du mode. L’indice de cœur décroît linéairement sur une zone de longueur fixée à 1 mm (cf. Figure 10). En pratique, la décroissance de l’indice du cœur pourra être réalisée par une insolation graduelle du cœur du guide avant le dépôt de superstrat. A A B B C C Figure 10- profil d'indice du guide. Guide A : indice de cœur constant, Guide B : indice de cœur variable (taper), Guide C : indice de cœur constant Gaëtan ROTTIER version du 26/06/03 Page 15 sur 30 L’adaptateur de mode à indice de cœur variable 5.1.1 Modélisation Figure 11 - Variation de la taille du mode fondamental sur un guide enterré de 3 µm x 3 µm dont le contraste d'indice entre le cœur et la gaine décroît linéairement sur 1mm de 0.025, c’est-à-dire que l’indice de cœur varie de 1.5828 à 1.5578. La Figure 11 montre qu’il est possible d’élargir la taille du mode fondamental, quand il existe réellement (cf. Figure 5), en diminuant l’indice du cœur linéairement selon l’axe de propagation. Sur cette figure, seul le rayon de mode selon x est représenté mais le comportement du champ selon y est identique. Le rayon de mode change peu au départ puis progresse ensuite de façon rapide. Les figures, Figure 12 et Figure 13, représentent les coupes latérales des champs propagés par le logiciel OlympIOs® pour deux contrastes d’indice différents du guide C : 0.015 pour la Figure 12, 0.010 pour la Figure 13. Les lignes de niveaux des champs ont également été représentées afin de mieux visualiser l’accroissement de la taille du mode se propageant. Comme attendu, plus le contraste d’indice final est faible, plus le champ s’étale. Pour un contraste d’indice faible (0.010) le champ a tendance à se rétrécir légèrement au début de la propagation dans le guide C (celui-ci est entre z = 4 mm et z = 5 mm). De plus, les fuites dans la gaine semblent plus importantes. Il convient donc de considérer le phénomène plus précisément en calculant, pour différents contrastes d’indice du guide C, l’évolution de la taille à 1/e du champ se propageant. Une série de calculs est donc réalisée en ce sens pour des conditions où la propagation guidée existe et reste monomode. En effet, lorsque le contraste d’indice cœur-gaine devient très faible, le mode fondamental disparaît à cause de la fréquence de coupure basse des guides rectangulaires (cf. paragraphe 3.2.4 et Figure 5) dans ces conditions il n’y a plus guidage. Figure 12 - coupe latérale du champ pour un contraste d'indice cœur/gaine du guide C de 0.015 Gaëtan ROTTIER version du 26/06/03 Figure 13 - coupe latérale du champ pour un contraste d'indice cœur/gaine du guide C de 0.010 Page 16 sur 30 L’adaptateur de mode à indice de cœur variable Dans l’hypothèse d’une propagation monomodale, la Figure 14 montre l’évolution de la demilargeur du champ, donc du mode, selon x d’un guide en PVCi de 3 µm x 3 µm entouré d’une gaine d’indice identique au PVCi insolé (le contraste d’indice maximum est de 25x10-3 dans le guide A). Les courbes présentent les résultats pour des diminutions différentes d’indice de cœur entre le guide d’entrée A et le guide de sortie C. 6,00 demi-largeur du champ en µm 5,00 4,00 3,00 2,00 1,00 0,00 2500 Guide A : indice de cœur constant ∆n=0,025 Guide B (Taper) : décroissance linéaire de indice de cœur 3000 fibre monomode standard 0,0075 0,01 0,015 3500 z en µm 0,007 0,008 0,0125 0,025 Guide C : indice de cœur constant 4000 4500 5000 Simulation 21 OlympIOs® l'erreur est de l'ordre du pas de la grille de calcul xy à savoir 0,1µm Figure 14 - Évolution de la demi-largeur du champ, donc du mode fondamental du guide monomode en PVCI 3 µm x 3 µm enterré, en fonction de z pour différents contrastes cœur/gaine du guide C. L'indice de cœur décroît linéairement sur 1mm dans le guide B. Sur la Figure 11, le trait pointillé gras représente le rayon de mode d’une fibre monomode standard à λ = 1.55 µm. Le croisement entre les deux courbes indique le point où l’adaptation entre la fibre et le guide sera la meilleure. Afin de contrôler cette hypothèse, ainsi que la stabilité du mode élargi, un calcul de propagation est réalisé sur un guide de sortie de section 3 µm x 3 µm ayant un contraste d’indice cœur gaine de l’ordre de 0.0075. Cette valeur est déterminée à partir de la Figure 11, en restant relativement éloigné de la disparition du guidage due à la fréquence de coupure basse (Figure 5). Pour un guide enterré de 3 µm x 3 µm le contraste d’indice minimum doit-être de 0.006. 5.1.2 Détermination du couplage intrinsèque avec une fibre monomode standard L’objectif de l’élargissement de mode, créé par la diminution de l’indice du cœur, est la réalisation d’un adaptateur de mode afin de réduire les pertes de couplage entre une fibre monomode standard et le guide A. Pour estimer les pertes de couplage, le logiciel fait un calcul de recouvrement de champ entre celui du guide droit et une gaussienne de 10 µm de large (approximation classique du mode fondamental d’une fibre monomode standard). Un autre paramètre important dans le couplage avec une fibre est la tolérance de positionnement. Les tolérances de positionnement sont données ici pour une perte maximale de 1 dB par rapport à la position optimale de la fibre. Ces pertes seront donc également estimées en faisant varier le centre de la gaussienne selon x et selon y. La Figure 15 représente les pertes de couplage (recouvrement entre le mode fondamental du guide et d’une gaussienne de largeur à 1/e de 10 µm exprimé en dB) en fonction du déplacement du centre de la gaussienne, pour le guide A de contraste d’indice cœur/gaine de 25x10-3 et le guide C de contraste d’indice 7.5x10-3 entre le cœur et la gaine. La position optimale (perte de couplage la plus faible) est au centre de symétrie du guide (déplacement nul). Pour cette position, les pertes de couplage sont de 2.75 dB pour le guide A et de 0.75 dB pour le guide C. La diminution du contraste d’indice cœur gaine de 25x10-3 à 7.5x10-3 réduit de 2 dB les pertes dues au recouvrement de mode. De plus, les tolérances de positionnement à 1 dB sont également relâchées. Elles sont de +/- 2 µm pour le guide A, et de +/- 2.8 µm pour le guide C. Le mode étant symétrique, les pertes de couplage Gaëtan ROTTIER version du 26/06/03 Page 17 sur 30 L’adaptateur de mode à indice de cœur variable vertical et horizontal sont rigoureusement identiques, les tolérances sont donc relâchées dans les deux directions de la même valeur. 12 Pertes de couplages en dB 10 8 Guide A : pertes couplage latéral 6 Guide A : pertes couplage vertical Guide C : pertes couplage latéral Guide C : pertes couplage vertical Guide A -1dB 4 Guide C -1dB 2 Simulation 21 mode TE à 1,55µm OlympIOs® 0 -8 -6 -4 -2 0 2 4 6 8 Déplacement en µm Figure 15 - Tolérances de positionnement latéral et vertical en sortie des guides A et C de section 3 µm x 3 µm de PVCi enterré dans une gaine de même indice que le PVCi insolé, le contraste d’indice cœur gaine est de 25x10-3 pour le guide A et 7.5x10-3 pour le guide C. 5.1.3 Conclusions Il est possible d’élargir le mode du guide PVCi par simple décroissance de l’indice du cœur du guide. Cette diminution peut-être réalisée par une insolation UV graduelle de l’extrémité du cœur du guide. Une diminution de l’indice du cœur du guide de 17.5x10-3, soit le passage d’un contraste d’indice cœur/gaine de 25x10-3 à 7.5x10-3 entre le guide A et le guide C, va améliorer de 2 dB le recouvrement de mode avec une gaussienne de 10 µm. Autrement dit, le couplage avec une fibre monomode standard sera amélioré de 2 dB. Les pertes estimées sont alors de 0.75 dB. De plus, les tolérances à 1 dB de positionnent vertical et latéral passe de +/-2 µm à +/- 2.8 µm. Le cas modélisé dans cette partie, à savoir un guide de PVCI « noyé » dans du PVCi insolé à saturation, n’est pas réalisable pratiquement. En effet les techniques de réalisation ne permettent pas de déposer du PVCi insolé à saturation sur un guide de PVCi, l’insolation du PVCi est réalisée après dépôt de la couche, une recherche de matériau d’indice proche du PVCi insolé a saturation est en cours. Le CCLO réalise actuellement des guides optiques sur une couche de PVCi déposée sur un substrat de silice et sans superstrat. Le guide est donc réalisé avec une gaine latérale de PVCi insolé, un superstrat d’air et substrat de silice. Le paragraphe suivant est consacré à la modélisation des guides déjà réalisés afin d’évaluer la faisabilité d’un adaptateur indiciel. 5.2 Guide 5 µm x 5 µm en PVCi sur substrat de silice et superstrat d’air Ce paragraphe est consacré à la modélisation d’un guide en PVCi entre un substrat de silice d’épaisseur 13 µm et un superstrat d’air5. Sa section est constante de 5 µm x 5 µm (Figure 16). Le profil d’indice du coeur du guide est donné par la Figure 10. L’indice de cœur décroît linéairement sur une zone de longueur fixée à 1 mm appelée aussi « taper » (Guide B). Le contraste d’indice latéral, entre le cœur en PVCi et la gaine en PVCi insolé, diminue donc le long de l’axe de 5 les premiers essais de superstrat n’ont pas été concluant à cause de l’incompatibilité des polymères utilisés. Une recherche de superstrat d’indice adéquat est en cours. Gaëtan ROTTIER version du 26/06/03 Page 18 sur 30 L’adaptateur de mode à indice de cœur variable propagation dans le guide B. Le contraste d’indice vertical, lui, est constant. En effet, les variations d’indice possibles du cœur sont au maximum de 0.025 donc négligeable devant le contraste d’indice entre la silice, l’air et le cœur du guide en PVCi, respectivement de l’ordre de 0.135 et 0.582. L’indice de la silice est 1.4477. 5 µm Cœur : PVCi (n=1.5828) 5 µm Gaine : PVCi insolé (n=1.5578) Couche tampon : Silice (n=1.447) 13 µm Substrat de Silicium (n=3.5) Figure 16 - coupe du guide 5.2.1 Modélisation du guide La Figure 17 et la Figure 18 montrent l’évolution de la taille du champ se propageant dans un guide droit dont l’indice de cœur décroît linéairement pour le guide B, celui-ci modélise donc un taper indiciel. Les courbes sont issues d’une modélisation réalisée avec OlympIOs®. Le champ de départ (en z = 2500) correspond au mode fondamental calculé par le logiciel avec la méthode FD Générique. Confinement vertical (selon y Figure 17) : Contrairement au paragraphe 5.1, le champ n’est plus symétrique, les contrastes d’indices avec le cœur du guide ne sont pas les mêmes latéralement et verticalement. La variation de la taille du champ en vertical y est négligeable car du même ordre de grandeur que la précision du calcul (0.1 µm correspondant au pas de la grille xy utilisée). La superposition des différentes courbes pour y valide bien l’hypothèse de départ : la quasi-invariance en vertical de la taille du champ en fonction de l’indice de cœur. Cela vient du fait que la variation de l’indice du cœur est négligeable devant la différence d’indice entre le cœur et le substrat et/ou le superstrat. 2,5 2,4 demi-largeur du champ en µm 2,3 2,2 2,1 2 1,9 1,8 1,7 1,6 Guide A : indice de cœur constant 1,5 2500 0,001 Guide B : décroissance linéaire de indice de cœur 3000 0,014 0,01 3500 0,005 Guide C : indice de cœur constant 4000 z en µm 0,004 0,003 4500 0,0025 5000 Simulation 22 mode TE à 1,55µm OlympIOs® l'erreur est de l'ordre 0,1µm Figure 17 - Évolution verticale des dimensions du champ se propageant dans un guide droit en PVCi de section 5 µm x 5 µm pour différents contrastes d’indice cœur-gaine du guide C. L’indice du cœur du guide décroît linéairement dans le guide B : taper indiciel Gaëtan ROTTIER version du 26/06/03 Page 19 sur 30 L’adaptateur de mode à indice de cœur variable Confinement latéral (selon x, Figure 18) : Le champ s’élargit bien de la même façon que sur la Figure 14. Il est donc possible de réaliser un taper latéral avec une diminution linéaire de l’indice du cœur de PVCi par insolation le long de l’axe de propagation du guide. La taille de départ du mode est plus importante que celle du paragraphe 5.1 pour deux raisons : • le contraste d’indice entre le cœur et la gaine latérale du guide A n’est pas le même. L’indice de la gaine n’est pas aussi bas que pour la première série de calculs, le contraste d’indice maximum entre le PVCi (cœur) et le PVCi insolé (gaine latérale) est de 15x10-3au lieu de 25x10-3 dans la partie précédente6. • la taille du guide est différente (3 µm de large dans le paragraphe 5.1, contre 5 µm ici). 7,00 z=4500 16 demi-largeur en µm demi-largeur du champ en µm 6,00 5,00 4,00 14 12 10 8 6 4 2 0 3,00 0 0,005 0,01 0,015 Contraste d'indice coeur/gaine 2,00 Guide A : indice de cœur constant 1,00 2500 gauss Guide B : décroissance linéaire de indice de cœur 3000 mesure CP 3500 z en µm Guide C : indice de cœur constant Simulation 22 mode TE à 1,55µm OlympIOs® l'erreur est de l'ordre 0,1µm 4000 0,0025 4500 0,003 5000 0,004 0,005 0,01 0,014 Figure 18 - Évolution latérale des dimensions du champ se propageant dans un guide droit en PVCi de section 5 µm x 5 µm pour différents contrastes d’indice cœur-gaine du guide C. L’indice du cœur du guide décroît linéairement dans le guide B : taper indiciel. Sur la Figure 18, le trait en gras (gauss) représente la taille du mode d’une fibre monomode standard. Pour avoir le meilleur couplage, il faut que le mode du guide soit de la même dimension. Plusieurs calculs avec différents degrés de variation de l’indice de cœur du guide sont effectués afin de déterminer le cas le plus favorable à l’injection pour cette dimension de guide. Les différentes courbes montrent qu’il faut un contraste d’indice final entre le coeur et la gaine du même ordre de grandeur que celui d’une fibre soit 5x10-3. Le contraste d’indice du guide A étant de 15x10-3, il faut donc réduire l’indice du coeur de 10x10-3 dans le taper (guide B). La Figure 18 montre également que, lorsque le contraste d’indice devient très faible, la taille du champ dans le guide C passe par un maximum avant de se stabiliser. L’amplitude de l’oscillation avant stabilisation dépend de la brutalité de la variation de l’indice de réfraction du coeur du guide. Ce temps d’établissement est dû à une dissipation d’une partie de l’énergie, non guidée par le mode fondamental du guide. En effet, la Figure 19 montre que l’énergie du mode fondamental du guide droit C est constante. Les oscillations du champs, représentées en clair, sont donc bien issues de pertes par dispersion. Il n’y a pas de propagation dans un second mode éventuel car le guide reste monomode à cette largeur là (5 µm) comme l’indique la Figure 5, le mode 6 L’indice de gaine pris ici est celui correspondant aux conditions d’insolation actuelles avec la lampe UV dite « 365 » pour la réalisation de guide au CCLO. Le contraste 25x10-3 utilisé dans les premiers calculs correspond au contraste maximum obtenu au laboratoire avec d’autres conditions d’insolation. Gaëtan ROTTIER version du 26/06/03 Page 20 sur 30 L’adaptateur de mode à indice de cœur variable fondamental en revanche est bien existant. L’énergie du mode fondamental représente pratiquement 96 % de l’énergie présente dans la fenêtre de calcul utilisée. overlap en % 0,95 5,8 0,9 5,6 0,85 5,4 0,8 5,2 5 0,75 0,7 4,8 0,65 4,6 0,6 4000 4100 4200 4300 4400 4500 4600 4700 4800 4900 demi-largeur du champ en µm 6 1 4,4 5000 z en µm overlap mode fondamental - 0.003 Simulation 22 mode TE à 1,55µm - OlympIOs® l'erreur est de l'ordre 1% de la valeur calculée Oscillations du champ 0.003 overlap mode fondamental - 0.004 oscillations du champ - 0.004 Figure 19 – Recouvrement (overlap) entre le mode fondamental du guide C et du champ propagé pour deux contrastes d’indice présentant des oscillations sur la taille du champ sur l’axe latéral x. 5.2.2 Allongement de la zone de décroissance de cœur 6,0 guide de sortie : superposition zones d'oscillations (guide C) 5,6 largeur champ en µm demi-largeur du champ en µm 5,5 5,0 4,5 4,0 5,4 5,2 5 4,8 4,6 4,4 4,2 3,5 -1 3,0 2,5 1500 499 999 abscisse z du guide de sortie en µm Simulation 22 mode TE à 1,55µm OlympIOs® l'erreur est de l'ordre du pas de la grille de calcul xy à savoir 0,1µm 2500 3500 4500 5500 z en µm gauss 0,003 l=1mm mesure CP 0,004 l=1mm 0,003 l=2mm 0,004 l=2mm Figure 20 – Évolution théorique des oscillations en fonction de la longueur de la zone de décroissance linéaire de l'indice de cœur Pour vérifier si les oscillations, observées sur les cas où il y a une forte diminution de l’indice du cœur mais où les modes existent (cf. Figure 5), sont dues à un changement trop brutal des Gaëtan ROTTIER version du 26/06/03 Page 21 sur 30 L’adaptateur de mode à indice de cœur variable propriétés du guide, une série de calculs avec différentes longueurs du taper est effectuée. Les résultats sont présentés sur la Figure 20. Cette figure montre que les oscillations ont une amplitude légèrement plus faible lorsque la longueur de la zone de décroissance linaire de l’indice du cœur du guide est doublée (passe de 1 mm à 2 mm). Une diminution des oscillations peu donc être obtenue en recherchant une fonction optimale, pas forcément linéaire, pour la décroissance de l’indice. Plusieurs publications [12][26] sur ce sujet montrent que la variation peut-être rapide au départ mais doit devenir très lente vers la fin du taper. De plus, une longueur de taper comprise entre 0.5 et 1 mm est considérée nécessaire à la transition adiabatique. Bien évidemment, le choix de cette fonction devra tenir compte des contraintes technologiques de mise en œuvre au laboratoire. Cette étude sera menée plus tard, l’objectif de ce stage étant de donner le principe de faisabilité. En effet, les oscillations correspondent à de la lumière perdue pour le guide, donc à des pertes supplémentaires pour le taper, et optimiser la fonction de variation d’indice peut permettre de récupérer une partie de ces pertes. 5.2.3 Mesures de guides réalisés au CCLO Le Tableau 3 regroupe les résultats de mesures en champ proche de la sortie d’un guide droit de 3 et de 5 µm de large. Les valeurs indiquées ici sont les demi-largeurs à 1/e² de l’intensité lumineuse mesurée en sortie de guide correspondant à la demi-largeur à 1/e du champ calculé avec le logiciel de BPM OlympIOs®. Micro-optique réf : 33i Guide PVCI 5x3 µm Guide PVCI courbe C8 5x5 µm Calcul guide PVCI droit 5x5 µm Demi-largeur à 1/e² à 1.3 en µm 2.4 1.7 x 3.65 1.6 x 3.9 1.7* x 3.4* 2.1 x 2.68 Demi-largeur à 1/e² à 1.5 en µm 2.8 2.15 x 4.45 1.8 x 3.8 2.0* x 4.1* 2.1 x 2.85 Tableau 3 - Mesure en champ proche de la sortie d'un guide droit de largeur 3 et 5 µm. Mesures réalisées par Philippe Grosso. L’échantillon mesuré est : PVCI filtré à 1 µm scié n°3. Pour les valeurs signalées par une étoile (*), la référence est prise avec une fibre monomode donnée avec un mode de 9.2 µm à 1.3 et 10.9 µm à 1.55 les autres sont données avec pour référence la taille de la micro-optique 33i. Plusieurs remarques importantes ressortent de ce tableau : Confinement vertical (selon y) : La hauteur du champ mesurée verticalement est de 1.8 µm +/- 0.25, la simulation indique une taille théorique du mode de 2.1 µm +/- 0.15 µm de rayon selon y. L’écart de 0.3 µm entre la valeur théorique et la valeur pratique provient de l’erreur commise sur l’épaisseur du guide, et/ou de l’incertitude sur la mesure de l’indice du PVCi insolé, et/ou de l’erreur de mesure du mode. Une simulation avec une épaisseur de 4.8 µm donne une largeur verticale du mode de 1.95 µm. L’erreur est très faible entre la pratique et la théorie, voir nulle en tenant compte des incertitudes de mesures ou des approximations du calcul. Ce qui confirme l’estimation de l’épaisseur à 5 µm de la couche. Cette hypothèse sur l’épaisseur étant vérifiée, la valeur de l’indice du PVCi insolé de 1.567 est donc celle à retenir parmi les couples de solutions donnés par la mesure M-lines7. Confinement latéral (selon x) : Contrairement au confinement vertical, une différence non négligeable apparaît entre la dimension latérale théorique 2.85 µm +/- 0.15 µm et la pratique 3.8 µm +/-0.3 pour le guide C8 d’un guide carré de 5x5 µm en PVCI. Cette différence, largement plus grande que l’erreur de calcul et de mesure réunies, peut avoir deux explications : Le guide effectif est plus large que prévu Une erreur d’estimation du contraste d’indice cœur/gaine latéral. Soit l’indice de gaine ou de cœur est erroné. 7 La mesure M-lines utilise le couplage par le prisme dans une couche optique pour mesurer l’indice. Gaëtan ROTTIER version du 26/06/03 Page 22 sur 30 L’adaptateur de mode à indice de cœur variable Les deux phénomènes peuvent également être présent simultanément. Des calculs sont alors effectués pour contrôler ces hypothèses. a) Largeur physique du guide Afin d’approcher la taille réelle du guide, une série de simulation est réalisée avec pour seul paramètre variable entre chaque calcul : la largeur du guide. La Figure 21 montre l’élargissement latéral du champ en fonction de la largeur du guide. Pour un contraste d’indice de 15x10-3 et une épaisseur de 5 µm, il faut une largeur de guide de l’ordre de 8 µm pour obtenir un rayon de mode de 3.8 µm, résultat pratique (ici représenté par le trait en gras). Pour vérifier cette hypothèse, il faudrait réaliser une mesure du profil d’indice qui permettrait de connaître la largeur exacte du guide. Cette mesure n’est actuellement pas réalisable au CCLO. L’élargissement physique du guide peut provenir de : La diffraction, ombrage lors de la photo-inscription Erreur de la taille des motifs sur le masque Gradients sur les sauts d’indice demi-largeur latérale du champ en µm 5 4,5 y = 0,1527x + 3,3474 4 3,5 y = 0,3124x + 1,3409 3 2,5 2 3 3,5 4 4,5 5 5,5 6 largeur du guide en µm 6,5 contraste cœur gaine 0,015 contraste cœur gaine 0,005 mesure Linéaire (contraste cœur gaine 0,015) Linéaire (contraste cœur gaine 0,005) 7 7,5 8 Simulation 23 - OlympIOs® l'erreur est de l'ordre du pas de la grille de calcul xy à savoir 0,1µm Figure 21 - Évolution de la dimension du mode fondamental d'un guide de 5 µm d’épaisseur en fonction de sa largeur. b) Le contraste d’indice L’erreur sur le contraste d’indice peut venir de l’indice soit de la gaine en PVCi insolé, soit du cœur du guide en PVCi. Erreur sur l’indice de la gaine : La mesure donnée par les M-lines est dépendante de l’épaisseur de la couche. Le champ calculé et mesuré ayant la même taille dans le sens vertical, il est possible de confirmer l’épaisseur de la couche voisine de 5 µm. Dans ces conditions, la mesure de l’indice de réfraction du PVCi insolé est sans erreur possible de 1.567 à 2x10-4 près (précision des M-lines). Erreur sur l’indice du cœur : Une diminution de l’indice de cœur, et donc du contraste d’indice est à envisager. Elle est possible par insolation parasite du cœur du guide pendant l’étape de photo-inscription. Cette insolation partielle peut-être due à de la diffraction, de la réflexion sur les couches inférieures, à un Gaëtan ROTTIER version du 26/06/03 Page 23 sur 30 L’adaptateur de mode à indice de cœur variable gradient sur les sauts d’indice (bords des guides)… Cette explication de la différence entre les valeurs théoriques et les valeurs pratiques des largeurs de modes semble la plus plausible. En effet, la photoinscription est effectuée avec une lampe UV à filament directement fixée sur l’échantillon, les rayons UV n’ont donc pas une direction imposée. Il en découle une forte probabilité que de la lumière arrive sous les zones opaques du masques par diffraction et réflexion. De plus, la mesure du mode à la longueur d’onde 1.55 µm d’un guide de 3 µm de large et d’un guide de 5 µm de large donne sensiblement le même résultat (cf. Tableau 3), voir un mode plus large pour un guide ayant la largeur la plus étroite. Ces mesures renforcent l’hypothèse de l’insolation partielle : le guide étant plus étroit, le gradient sur les bords du guide a plus d’influence sur l’indice effectif. Le contraste d’indice devient donc plus faible, le mode devient plus grand. Pour des guides plus larges (de l’ordre de 10µm) l’influence du gradient sur le bords devient moins grande mais toujours présent. Cela justifierait le fait que les guides de 10 µm de large présents sur le même substrat semblent monomodes alors que théoriquement, avec un contraste d’indice de 15x10-3, ils sont multimodes. Il existe donc une résolution minimale du process de photo-inscription actuel. Celle-ci est de l’ordre de 3µm. Il est possible de modéliser des zones de gradient d’indice sur les frontières latérales des guides. Une étude simple avec un gradient linéaire sera réalisée ultérieurement afin de conforter l’hypothèse d’une insolation partielle du cœur du guide. Dans le but d’éviter au maximum ce problème, il sera fait un vide d’air entre le masque et le film de polymère pour la réalisation des prochains guides. Il n’y aura plus de risque d’ombrage lors de la photo-inscription. 5.2.4 Détermination du couplage intrinsèque avec une fibre monomode standard Il s’agit ici de vérifier l’apport du taper à indice de cœur variable sur le couplage avec une fibre monomode standard. D’après les différents résultats de la Figure 18, la décroissance d’indice nécessaire pour élargir le mode à la taille d’une fibre (environ 4.5 µm de rayon de mode) est de 0.011 soit un contraste d’indice cœur gaine final de l’ordre de 4x10-3. Le recouvrement de modes optimal de ce guide est donné sur la Figure 22 pour un déplacement nul. Les pertes de couplage sont diminuées de 0.6 dB avec l’ajout du taper à cœur d’indice variable. Les tolérances de positionnement à 1 dB sont relâchées de 0.5 µm latéralement. Comme le contraste d’indice est très important dans le sens vertical, les tolérances de positionnement en latéral ne bougent pas entre les deux types de guide. Tolérances de positionnement latéral et vertical en sortie -3 Guide C : guide droit de 5µm x 5µm de section, contraste d'indice de 5x10 Guide A : guide droit de 5µm x 5µm de section, contraste d'indice de 15x10-3 10 9 8 guide C : pertes de couplage latéral Guide C : pertes de couplage vertical guide A : pertes de couplage latéral Guide A : pertes de couplage vertical guide C - 1dB Pertes de couplages en dB 7 6 5 4 3 guide A -1dB 2 Simulation 22 mode TE à 1,55µm OlympIOs® 1 0 -8 -6 -4 -2 0 2 4 6 8 déplacement en µm Figure 22 - Tolérances de positionnement latéral et vertical pour les guides A et C Gaëtan ROTTIER version du 26/06/03 Page 24 sur 30 L’adaptateur de mode à indice de cœur variable 5.2.5 Conclusions Il est possible d’élargir le mode, en extrémité de guide, par une insolation complémentaire graduelle du cœur pendant ou après fabrication. L’amélioration apportée par cet élargissement reste en revanche très faible : de l’ordre de 0.6 dB soit un gain de 15% d’énergie dans le couplage, les tolérances de positionnement à 1 dB sont de +/- 2.5 µm latéralement et de +/- 2 µm verticalement. Contrairement au guide enterré, l’élargissement du mode ne se fait que latéralement, le mode n’est plus symétrique, d’où un résultat moins bon sur le recouvrement. Pour obtenir à la fois un élargissement latéral et transversal, une solution avec une couche tampon de PVCi insolé à saturation est présentée dans la partie suivante. 5.3 Guide 3 µm x 3 µm en PVCi sur substrat PVCi insolé à saturation Le paragraphe suivant regroupe les résultats de la modélisation d’un guide en PVCi, entre une couche substrat de PVCi insolé à saturation d’épaisseur variable de 3 à 8 µm et un superstrat d’air. La section du guide est constante de 3 µm x 3 µm (Figure 23). Le profil d’indice du cœur du guide est donné par la Figure 10. L’indice de cœur décroît linéairement sur une zone de longueur fixée à 1 mm appelée aussi « taper » (Guide B). Le contraste d’indice latéral, entre le cœur en PVCi et la gaine en PVCi insolé à saturation, diminue donc le long de l’axe de propagation dans le guide B. De même pour le contraste d’indice entre la couche substrat de PVCi insolé à saturation et le cœur du guide. 3 µm 3 µm 3 à 8 µm 13 µm Cœur : PVCi (n=1.5828) Gaine : PVCi insolé (n=1.5578) Couche tampon : Silice (n=1.447) Substrat de Silicium (n=3.5) Figure 23 - coupe du guide 5.3.1 Modélisation La Figure 24 représente la demi-largeur à 1/e, selon x et y, du champ propagé dans un guide à indice de cœur variable, en fonction de l’épaisseur de la couche substrat de PVCi insolé à saturation, pour différents contrastes d’indice entre le cœur et la gaine du guide C. Avec l’augmentation de l’épaisseur de la couche tampon, le champ s’élargit dans les deux dimensions. Il s’élargit plus latéralement (selon x) que verticalement (selon y) et ce d’autant plus que le contraste d’indice est faible, rendant le mode elliptique. Cela vient du fait que l’élargissement vertical du mode se fait uniquement dans le substrat contrairement à l’élargissement latéral qui s’effectue de chaque coté du guide. D’après la Figure 5 pour une section de guide de 3 µm x 3 µm, le premier mode guidé apparaît si le contraste d’indice est voisin de 6x10-3, les simulations ont été effectuées pour des contrastes d’indice supérieur afin de garantir la présence d’un mode guidé. La Figure 25, représentant la position transversale du maximum du champ propagé dans le guide C en fonction de l’épaisseur du substrat de PVCi insolé, montre que le mode se décale progressivement du guide vers le substrat avec la décroissance du contraste d’indice cœur gaine. Les coupes, transversale et latérale, pour le cas où le contraste d’indice est de 8x10-3 et un substrat de 5 µm d’épaisseur, illustrent également la propagation et le décalage du champ vers le substrat. Les traits gras blancs représentent les frontières du cœur du guide. Le champ s’agrandit latéralement de chaque coté du cœur en même temps qu’il descend dans le substrat. Gaëtan ROTTIER version du 26/06/03 Page 25 sur 30 L’adaptateur de mode à indice de cœur variable axe y 8 8 7 7 demi-largeur du champ en µm demi-largeur du champ en µm axe x 6 5 4 3 2 6 5 4 3 2 1 1 3 4 5 6 7 8 3 épaisseur de substrat en µm 0,008 0,01 0,015 4 5 6 7 8 épaisseur de substrat en µm Simulation 26 0,025 Figure 24 - Évolution de la demi-largeur à 1/e du champ d'un guide 3x3 µm ayant un substrat de PVCi insolé à saturation en fonction de son épaisseur déplacement vertical déplacement du maximum champ en µm 0 -0,2 -0,4 coupe transversale -0,6 -0,8 -1 -1,2 -1,4 3 0,008 4 5 6 7 épaisseur de substrat en µm 0,01 0,015 8 coupe latérale 0,025 Figure 25 – déplacement vertical du maximum du champ pour différentes valeur de contraste d'indice cœur/gaine du guide C Avec la diminution du contraste d’indice, la structure passe d’un guide enterré à un guide de type ridge, typique de nombreux composants III-V. Le mode est alors confiné dans l’ensemble couche guide et substrat de PVCi insolé, le guidage est assuré par le cœur de 3 x 3 µm de PVCi d’indice sensiblement plus élevé. Ce type de guidage ne peut-être réalisé que si le buffer de silice est conservé et que la couche de substrat n’est pas trop épaisse. En effet, en absence de buffer de silice Gaëtan ROTTIER version du 26/06/03 Page 26 sur 30 L’adaptateur de mode à indice de cœur variable d’indice plus faible que le PVCI insolé, le mode ne sera plus confiné dans la couche substrat + guide et fuira dans le wafer, ici composé de silicium donc d’indice nettement supérieur. De même si la couche de PVCi insolé est trop importante, les conditions de guidage monomode n’existent plus et le champ s’étale largement dans la structure. Enfin, la Figure 24 et la Figure 25 montrent que pour un contraste d’indice de 25x10-3, le mode n’est pas perturbé par la couche substrat de PVCI insolé qu’elle que soit son épaisseur. En effet, le maximum du champ et ses dimensions restent constantes. Le guide « utile », permettant la miniaturisation et les créations des composants souhaités au CCLO, n’est donc pas perturbé par la présence d’une couche substrat de PVCi insolé. 5.3.2 Adaptation du mode avec la fibre Il s’agit ici de vérifier l’intérêt de rajouter une couche de PVCi insolé de quelques micromètres d’épaisseur, sous le taper à indice de cœur variable, afin d’obtenir le meilleur recouvrement possible. Le mode doit rester le plus symétrique possible et se rapprocher de la taille du mode fondamental d’une fibre monomode standard. Le recouvrement de mode du guide C est donné sur le Tableau 4, pour la position optimale de la fibre, dans les différents cas d’épaisseur de couche substrat de PVCi insolé et de contraste d’indice cœur/gaine évoqués précédemment. Les pertes de recouvrement les plus faibles apparaissent pour le cas où le contraste d’indice est de 10x10-3 et l’épaisseur de 8 µm. Dans ce cas, le maximum du champ se trouve 3 µm plus bas que le centre du guide physiquement créé. Un indice plus faible ne garantit pas l’existence d’un mode propagé à la longueur d’onde 1.55µm (cf. Figure 5) et/ou déforme trop le mode. Un contraste d’indice plus fort n’élargit plus assez le mode. Notons que, pour un contraste d’indice de 10x10-3, le fait de réduire l’épaisseur de 8 µm à 5 µm n’apporte pas beaucoup de désadaptation supplémentaire du mode, à peine 0.1dB. Cette propriété est intéressante à connaître car les fortes épaisseurs de PVCi ne sont pas toujours faciles à obtenir. Contraste d'indice cœur gaine Epaisseur substrat de PVCi insolé 3 5 8 Pertes de couplage minimum en dB 0,008 0,01 0,015 1,486 1,544 1,972 0,928 0,885 1,346 1,641 0,743 0,969 0,025 2,751 2,751 2,751 Tableau 4 - pertes de recouvrements de mode, pour un positionnement optimal, en fonction de l'épaisseur du substrat de PVCi insolé et du contraste d'indice pour un guide 3x3 µm après propagation Les tolérances de positionnement à 1dB sont tracées sur la Figure 26 dans le cas où le contraste d’indice du guide C est de 0.010 et l’épaisseur du substrat de PVCi insolé est de 8 µm. Le déplacement vertical du mode a été indiqué au dessus du graphique de façon à superposer les deux positionnements optimums des guides A et C rendant ainsi la comparaison plus facile. Les tolérances ne sont quasiment pas changées verticalement (+/-2 µm) mais sont augmentées de 1 µm latéralement (+/-3 µm). La différence entre les tolérances, latérale et verticale, vient de la non symétrie du mode. En effet dans le guide C, avec un contraste d’indice de 0.010, le mode fondamental a une dimension latérale de 4.3 µm et verticale de 4 µm (rayon de mode à 1/e du champ à la longueur d’onde de 1.55 µm). Gaëtan ROTTIER version du 26/06/03 Page 27 sur 30 L’adaptateur de mode à indice de cœur variable Dépalcement vertical pour guide C en µm -11 -9 -7 -5 -3 -1 1 3 5 12 10 Pertes de couplages en dB Guide A : pertes couplage latéral Guide A : pertes couplage vertical 8 Guide C : pertes couplage lateral guide A -1dB 6 guide C -1dB Guide C : pertes couplage vertical 4 2 0 -8 -6 -4 -2 0 2 4 Déplacement latéral pour guide A et C en µm Déplacement vertical pour guide A en µm 6 8 Simulation 26 mode TE à 1,55 µm OlympIOs® Figure 26 - Tolérances de positionnement latéral et vertical pour les guides A et C avec une épaisseur de substrat de 8 µm 5.3.3 Conclusion La présence d’une couche de PVCi insolé à saturation d’épaisseur d’environ 8 µm, entre le guide et le buffer de silice, permet de réduire les pertes d’adaptation par élargissement du mode latéralement et surtout verticalement. Les pertes de couplage par recouvrement de mode sont alors diminuées de 2 dB avec l’ajout du taper à cœur d’indice variable (pour atteindre un contraste final de 10x10-3). Le calcul de recouvrement de mode avec une fibre monomode standard est alors de l’ordre de 0.75 dB. C’est le même résultat que celui obtenu avec un guide enterré dans une gaine d’indice identique au PVCi insolé. Les tolérances à de positionnement seraient de +/-2 µm verticalement et +/-3 µm latéralement. Le mode devient légèrement elliptique à cause de la non symétrie verticale du profil d’indice due à la forte différence d’indice entre le guide et le superstrat d’air. Ceci explique qu’il n’y a pas d’amélioration sur les tolérances de positionnement vertical comme pour le guide enterré dans un matériau d’indice identique au PVCi insolé. L’idéal serait de trouver un polymère compatible avec le PVCi ayant un indice proche de 1.56 pour le superstrat (indice du PVCi insolé à saturation). Le mode s’élargirait alors de chaque coté du guide et resterait circulaire, les tolérances de positionnement verticales seraient alors elles aussi augmentées. Gaëtan ROTTIER version du 26/06/03 Page 28 sur 30 Conclusion générale 6 Conclusion générale Après une brève présentation des différents types d’adaptateurs de mode existants, ce rapport propose une nouvelle approche : l’adaptateur à indice de cœur variable suivant l’axe de propagation. La simulation d’un cas théorique a montré la possibilité d’utiliser la propriété de photosensibilité du PVCi pour créer un adaptateur de mode en deux dimensions à l’extrémité du guide. Celui-ci peut-être obtenu avec une insolation graduelle du cœur du guide, soit directement lors de l’étape de réalisation du guide en utilisant un masque d’ombre, soit après la réalisation du guide et avant le dépôt d’un superstrat éventuel. D’après la simulation par BPM, les pertes de couplage diminuent de 2.75dB à 0.75dB entre une fibre monomode standard et un guide fortement confiné (3µm x 3µm de section et un contraste d’indice de 25x10-3). L’accroissement des tolérances de positionnement latéral et transversal est de 0.8 µm. Celles-ci, à +/-2.8 µm, sont deux fois plus grandes par rapport au +/1.5 µm obtenu avec l’utilisation d’une micro-optique de couplage en bout de fibre. Un cas plus proche des guides actuellement réalisés au CCLO a été présenté. La variation de l’indice de cœur le long de l’axe de propagation du guide permet seulement un élargissement latéral du mode propagé dans ce guide. En effet, compte tenu du confinement important de la couche de PVCi entre le substrat de silice et le superstrat d’air, la variation du contraste d’indice cœur/gaine en transversal est négligeable ; la transformation du champ est effective que dans une seule direction. Dans ce cas l’ajout de l’adaptateur ne réduit les pertes de recouvrement de modes que de 0.6 dB. L’idée a alors été d’élargir le mode transversalement en déposant un substrat de PVCi insolé entre la couche du guide et la couche de silice. Cette couche de substrat de PVCi insolé, avec un indice voisin de celui du cœur, évite un trop fort confinement du mode. Une épaisseur de 8 µm environ permet d’élargir le mode verticalement par un transfert de celui-ci vers une structure de type ridge, réduisant ainsi les pertes de couplage par recouvrement de modes à 0.75 dB. En perspective, je propose deux pistes différentes pour l’élargissement du mode sur les guides polymères de section carrée 3 x 3 µm actuellement réalisés au CCLO : Le transfert dans une couche inférieure grâce à un gradient d’indice sur le cœur du guide et à l’ajout d’une couche substrat de PVCi insolé d’une épaisseur de 8 µm et d’indice voisin de celui du cœur. Dans ce cas, les pertes dues au recouvrement de modes sont estimées à 0.75 dB, soit une amélioration de 2 dB avec l’ajout de l’adaptateur, la tolérance de positionnement latéral serait de +/- 3 µm et transversal de +/- 2 µm (le mode n’est pas symétrique). En plus du gradient d’indice sur le cœur et de la couche de substrat d’indice proche de celui du cœur, l’ajout d’un superstrat d’indice identique au substrat permettrait d’obtenir l’adaptateur idéal, modélisé avec le guide enterré, avec un élargissement du mode symétrique lors de la décroissance de l’indice du cœur. Une recherche de matériau d’indice adapté est en cours. Les pertes dues au recouvrement de modes sont estimées à 0.75 dB, soit une amélioration également de 2 dB avec l’ajout de l’adaptateur, la tolérance de positionnement latéral et transversal serait augmentée de 50% par rapport au guide sans adaptateur. La deuxième solution présente un intérêt plus grand avec le relâchement des tolérances de positionnement dans les deux directions en plus de l’élargissement du mode mais est conditionnée à la découverte du superstrat adéquat. Dès que des échantillons avec une couche substrat de PVCi insolé seront réalisés, une caractérisation en champ proche de la taille du mode, en fonction du temps d’insolation du cœur du guide, permettra de valider pratiquement l’élargissement du mode avec la première solution proposée. Cette étude a été soumise au comité de lecture des JNOG2003 pour publication d’un article portant sur la dernière partie de ce rapport. Gaëtan ROTTIER version du 26/06/03 Page 29 sur 30 Bibliographie 7 Bibliographie [1] I. Assaïd & al., “Controled refractive index of photosensitive polymer : towards photo-induced waveguide for near infrared wavelengths”, Optics Communications 214, pp 175-177, 2002 [2] W.B. Joyce and B.C. Deloach, “Alignement of gaussian beams”, Applied Opt. 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