Les chemins d`insertion

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Les chemins d`insertion
La parole à Yves Vandewalle, Conseiller général du canton de Chevreuse, Président de
la Commission Locale d’Insertion (CLI) du territoire Sud Yvelines
« Il ne faut jamais perdre de vue la finalité qui est le retour à l’emploi. »
Chemins d’insertion : Depuis la nouvelle composition des CLI, vous avez présidé deux
réunions de la commission à Rambouillet, quelle est votre première impression ?
Yves Vandewalle : C’est la première fois que je préside une CLI et j’ai peu d’expérience
dans le domaine social. Mon premier objectif a donc été de comprendre les missions et le
fonctionnement de la CLI, en sachant qu’il est difficile de rapprocher et de faire travailler
ensemble deux cultures professionnelles aussi différentes que celle de l’entreprise et celle des
acteurs sociaux. Fort heureusement, j’ai pu m’appuyer sur la compétence des membres de la
Commission et de l’équipe de Marie-Chantal Labuz dont j’ai beaucoup apprécié l’ouverture
et la réactivité.
Ch. d’I. : Quels sont les objectifs de la CLI de Sud Yvelines ?
Y.V. : L’objectif, c’est l’emploi, mais les chemins qui y mènent doivent être individualisés
car le territoire Sud Yvelines se caractérise par un public très hétérogène. Certains
bénéficiaires du RMI sont tout près de l’emploi, pour eux un petit coup de pouce comme par
exemple un stage de formation professionnelle, peut suffire. D’autres sont plus éloignés de
l’emploi, ils ont besoin d’être accompagnés et ils doivent passer par des dispositifs plus lourds
comme les entreprises d’insertion. D’autres, enfin, sont très éloignés du retour à l’emploi,
souvent pour des raisons de santé et des solutions adaptées sont à trouver pour eux. Il s’agit
donc de construire des parcours individualisés, en fonction des besoins et des potentialités de
chacun.
Ch. d’I. : Cet objectif a-t-il déjà donné lieu à des actions concrètes ?
Y.V. : Oui, deux manifestations sont organisées cet automne avec la Direction d’action
sociale territoriale. La première a eu lieu le 23 octobre 2008, elle visait les bénéficiaires du
RMI les plus proches de l’emploi. L’objectif était de rapprocher et de faire travailler ensemble
deux mondes qui se connaissent mal, la sphère des entreprises avec leurs contraintes
économiques et la sphère sociale, avec le paramètre du temps nécessaire à l’insertion des
publics en difficulté. C’est au croisement de ces deux mondes que se situe le retour à
l’emploi. La principale conclusion est la nécessité de maintenir un accompagnement social
après la signature du contrat de travail, de continuer à agir sur l’environnement de la personne
aidée après la reprise d’emploi, sur les volets logement, transport, soutien psychologique…
car il n’est pas rare que la reprise s’achève au bout de quelques semaines ou de quelques
mois.
La seconde manifestation s’est déroulée le 5 décembre 2008, elle visait les publics les plus
éloignés de l’emploi. L’objectif était là encore de rapprocher deux sphères professionnelles,
celle du personnel de santé et celle du personnel social afin de dégager ensemble des pistes de
progrès.
Ces deux manifestations complètent le travail quotidien de la CLI, elles ont pour but de
chercher les voies d’une plus grande efficacité. Il ne faut jamais perdre de vue la finalité qui
est le retour à l’emploi, condition de l’autonomie et d’une vie épanouie. Il s’agit pour cela de
veiller à ce que la CLI soit ouverte sur son environnement et en relation avec les différents
acteurs locaux.
Ch. d’I. : La CLI Sud Yvelines a-t-elle d’autres axes de travail ?
Y. V. : Un autre axe de réflexion est la question récurrente des transports en zone rurale.
J’observe que ce n’est pas le seul territoire confronté à ce problème et des opérations
exemplaires menées en province vont certainement alimenter la réflexion en cours.
Pour les jeunes en difficulté, je pense qu’il faut aussi saisir les possibilités offertes par les
centres Défense 2e chance qui obtiennent de bons résultats avec des jeunes qui ont perdu
beaucoup de repères mais qui veulent « s’en sortir ».
Ch. d’I : Je reviens à vos compétences en matière économique. Ne sont-elles pas un atout
pour la CLI et l’insertion professionnelle des bénéficiaires du RMI ?
Y. V. : Ma connaissance du monde des entreprises me fait bien mesurer la nécessité d’être
plus efficace, plus concret et plus proche des besoins, si l’on veut intéresser les chefs
d’entreprises à participer à la CLI. Les réunions doivent être bien menées et déboucher sur des
conclusions précises et opérationnelles.
Par ailleurs, je pense qu’on pourrait assortir certaines aides publiques aux entreprises d’une
incitation à participer aux dispositifs d’insertion, sans en faire une obligation car le premier
devoir de l’entreprise est d’assurer son avenir et celui de ses salariés.