Les CLI de FranCe sE sont RÉunIEs à VInCEnnEs
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Les CLI de FranCe sE sont RÉunIEs à VInCEnnEs
n°42 janvier février mars 2013 www.cli-cadarache.fr Commission Locale d’Information de Cadarache Instance de vigilance citoyenne indépendante L’IRRADIATEUR INDUSTRIEL GAMMASTER ÉDITO Réunion publique le 18 juin 2013 à Marseille La Cli invite le public à venir s’informer sur cette installation implantée aux Arnavaux et exploitée par la société Synergy Health. (17h, Mairie des 13e et 14e arrondissements, Centre d’Animation de Saint-Joseph, 72 rue Paul Coxe, 13014). La conférence nationale des CLI s’est tenue le 12 décembre dernier à Vincennes. La transition énergétique en débat Le Président de la République souhaite engager notre pays dans la transition énergétique, fondée sur la sobriété, l’efficacité et le développement des énergies renouvelables. A l’initiative du gouvernement, un grand débat national sur la transition énergétique est ouvert jusqu’en juillet 2013. Ce débat conduira à un projet de loi de programmation à l’automne prochain. Localement, c’est la Région qui s’est vue confier la coordination du débat. La Cli, instance indépendante d’information et d’échanges pour ce qui concerne le Centre de recherche sur les énergies du CEA Cadarache, contribuera à travers ses travaux à alimenter le débat. La Cli appelle toutes les collectivités territoriales à organiser des réunions locales et le public à y participer activement. Site Internet du débat public : www.transition-energetique.gouv.fr ©ASN/V. Bourdon Roger Pizot Maire de Saint-Paul-lez-Durance Président de la Cli de Cadarache Les CLI de France se sont réunies à Vincennes C “ omme chaque année, une Les CLI sont la condition importante délégation de la Cli de Cadarache a participé de la réussite du dialogue citoyen ” à la 24 e conférence des CLI*. Delphine Batho, ministre de l’Écologie, Celles-ci exercent leur vigilance du Développement durable et de l’Énergie sur 37 sites nucléaires à travers l’Hexagone et comprennent plus de 3 000 représentants En interpellant élus et opérateurs, elles contribuent de la société civile dont la moitié sont des élus à la sûreté, aux réflexions de fond sur le nucléaire. locaux. Organisée sous l’égide de l’ASN* et de la Elles sont la condition de la réussite du dialogue fédération des CLI – l’ANCCLI* – la conférence citoyen ». (Suite page 6) a reçu la visite et le soutien de Delphine Batho, ministre de l’Écologie, du Développement * CLI : commissions locales d’information. : Autorité de sûreté nucléaire. durable et de l’Énergie. Elle a en particulier ** ASN ANCCLI : Association nationale des comités et commissions locales souligné : « Les CLI font pleinement partie de la d’information. concertation d’une démocratie environnementale, de la juste information à laquelle nos citoyens ont droit. actualités En 2013, un programme d’activité particulièrement chargé pour la Cli © CEA La Cli a examiné le 13 février dernier la situation des déchets radioactifs entreposés à Cadarache. Après des exposés présentés par l’exploitant et l’Autorité de sûreté nucléaire suivis d’un débat, des membres de la Cli ont visité les deux principales installations d’entreposage (INB 56 et 164). Il en sera rendu compte dans un prochain CLIC info. La Cli a adopté le 28 novembre dernier son programme prévisionnel d’activité pour l’année 2013. Une trentaine de réunions ont d’ores et déjà été programmées. Parmi les points forts de ce programme on peut citer : - février : examen de la situation des déchets radioactifs entreposés à Cadarache avec une visite des principales installations d’entreposage, - mars : examen des dispositifs de surveillance de l’environnement autour du site de Cadarache, - avril : examen de l’avancement du programme de mise en conformité sismique des installations de Cadarache ; - mai : assemblée générale (approbation du rapport d’activité et des comptes 2012) ; - juin : visite de l’installation Gammaster (Marseille), examen du rapport public 2012 de l’exploitant nucléaire (Synergy Health) et point sur les évaluations complémentaires de sûreté postFukushima à Cadarache ; - de juillet à septembre : examen du rapport public 2012 du CEA Cadarache ; - octobre : réunion publique (rapport public 2012 du CEA Cadarache, bilan 2012 des inspections de l’ASN, présentation des résultats de l’étude Durance) et examen des derniers résultats des recherches sur l’impact des faibles doses de radioactivité (programme Envirhom de l’IRSN) ; - novembre : la gestion du post-accidentel et assemblée générale (programme d’activité et budget 2014). Dans un souci de transparence, la Cli ouvrira ses principales réunions aux élus locaux et à la presse. Les procès-verbaux seront publiés sur le site Internet de la Cli : www.cli-cadarache.fr (page L’activité de la Cli). Deux avis d’incident concernant Cadarache © cea L’installation Leca-Star est un laboratoire d’examens de combustibles irradiés de réacteurs électronucléaires ou expérimentaux. “ Deux écarts concernant la sûreté ont été classés au niveau 1 à la demande de l’ASN” A la demande de l’Autorité de sûreté nucléaire (ASN), le CEA Cadarache a reclassé le 10 janvier dernier au niveau 1 de l’échelle INES* un évènement significatif déclaré le 20 décembre 2012. Lors d’une inspection, le gendarme du nucléaire avait constaté que certains emballages pour le transport de déchets radioactifs issus du démantèlement de l’installation ATPu, à destination du Centre AREVA de La Hague, n’étaient pas conformes à la réglementation. L’ASN a demandé à l’exploitant nucléaire une analyse approfondie de ces écarts et la mise en place des actions correctives pour éviter qu’ils ne se reproduisent. Quelques jours après, le 25 janvier 2013, le CEA Cadarache a déclaré une sous-estimation de la masse de matière fissile contenue dans un puits d’entreposage de l’installation Leca-Star. Cette masse s’élevait à 253 g pour une limite autorisée de 150 g. Cet écart a donc fait l’objet d’un classement au niveau 1 de l’échelle INES. Une sous-estimation avait déjà été déclarée le 21 novembre 2012 concernant un autre puits mais sans dépassement de la limite autorisée. Les investigations se poursuivent sur les autres puits de l’installation et le CEA devra informer l’ASN de tout écart significatif qui pourrait être identifié. La Cli suivra la situation avec la plus grande attention. Ces deux incidents n’ont eu aucune conséquence pour l’environnement et les personnes. * INES : échelle internationale de classement des incidents nucléaires (sûreté, radioprotection ou transport) qui comprend 7 niveaux. 2 L’ASN épingle publiquement le CEA L’Autorité de sûreté nucléaire (ASN) met en demeure le CEA Cadarache de mettre en place une surveillance d’AREVA NC et de renforcer la gestion des compétences liées à la sûreté du démantèlement des installations ATPu (Atelier de technologie du plutonium) et LPC (Laboratoire de purification chimique). “ Le CEA n’a pas mis en œuvre les actions correctives demandées à la suite de l’inspection d’avril 2012 ” En avril 2012, l’ASN avait mené à Cadarache une opération de contrôle de grande ampleur sur les thèmes de la sous-traitance et de la radioprotection des travailleurs. Les inspecteurs avaient alors constaté des lacunes significatives dans la surveillance d’AREVA NC qui assure historiquement des missions étendues dans la gestion opérationnelle des installations ATPu et LPC. Il avait été rendu compte de cette inspection à la Cli le 4 juillet 2012*. Lors d’une nouvelle inspection en novembre 2012 portant sur le management de la sûreté, l’ASN a constaté que le CEA n’avait pas mis en œuvre les actions correctives demandées à la suite de l’inspection d’avril 2012. Elle a par ailleurs constaté une présence insuffisante du CEA Cadarache sur ces installations. En outre, l’ASN a relevé que le CEA Cadarache n’avait pas évalué les conséquences de la réduction significative et rapide des effectifs d’AREVA NC qui nécessite une nouvelle évaluation des besoins en compétences au sein du CEA. L’ASN rappelle que les facteurs sociaux, organisationnels et humains constituent des éléments essentiels de la sûreté, en particulier en ce qui concerne l’organisation du recours à la sous-traitance ainsi que le renouvellement des effectifs et le développement des compétences nécessaires à la maîtrise des opérations de démantèlement d’installations nucléaires. * le compte rendu de la réunion du 4 juillet est consultable sur www.cli-cadarache.fr (L’activité de la Cli/Les réunions plénières). DOSSIER GAMMASTER, UNE INSTALLATION POUR LA STERILISATION PAR RAYONNEMENT GAMMA © DR Gammaster est un ionisateur industriel implanté sur le MIN des Arnavaux (14e). A partir de 2013, la Cli assure le suivi de Gammaster, irradiateur industriel implanté sur le site du Marché d’intérêt national (MIN) des Arnavaux à Marseille (14e). C’est la proposition du Président du Conseil général des Bouches-duRhône qui a été acceptée par l’assemblée générale du 28 novembre 2012. Classée comme installation nucléaire de base (INB 147), Gammaster est soumise aux dispositions du code de l’environnement relatives à la transparence et à la sûreté en matière nucléaire. A ce titre, elle est placée sous le contrôle de l’Autorité de sûreté nucléaire (ASN) et sous la vigilance d’une CLI (commission locale d’information). L’exploitant de l’installation doit chaque année rendre public un rapport environnemental détaillé. La Cli organise le 18 juin 2013 à Marseille une réunion publique pour la présentation du rapport 2012 de l’exploitant et du bilan des inspections de l’ASN. La réunion se tiendra à 17h au Centre d’Animation de Saint-Joseph, Mairie des 13e et 14e arrondissements, 72 rue Paul Coxe, 13014. Petit historique de l’installation La création de l’installation Gammaster date de 1989. Elle a été successivement exploitée par la société Gammaster Provence SA, filiale de Gammaster Pays-Bas, puis de 2002 à 2007 par la société britannique Isotron Ltd et depuis 2007 par la société Synergy Health Marseille. C’est une filiale du groupe anglais Synergy Health qui possède 17 installations dans le monde dont 13 en Europe. Elle exploitera prochainement sur le site nucléaire de Marcoule dans le Gard une nouvelle installation, Gammatec, qui comprend un irradiateur industriel et un irradiateur expérimental qui sera utilisé, entre autres, par le CEA. L’exploitant de Gammaster La société Synergy Health possède une expérience de plus de 35 ans et compte environ 300 entreprises clientes. Ses domaines d’activité sont très divers : • pour les effets biologiques de l’ionisation : stérilisation d’articles médicaux, aseptisation d’emballages, stérilisation de matériels pour laboratoire, pasteurisation de produits cosmétiques, décontamination Peter Neyssen, Directeur de Synergy Health Marseille, a présenté l’installation Gammaster à la Cli, le 28 novembre dernier. © CLI de matières premières, conservation d’archives et d’antiquités, pasteurisation d’ingrédients agroalimentaires… • p our les effets physico-chimiques de l’ionisation : réticulation de films de polyéthylène, polymérisation de lames de parquets, recyclage de chutes de Téflon… L’installation fonctionne en continu toute l’année avec une vingtaine de salariés. Les produits amenés par camion arrivent par palettes et sont traités au rayonnement gamma tels quels dans leurs emballages. La manutention et le traitement sont automatisés. 3 DOSSIER (suite) Le procédé de stérilisation par traitement ionisant © DR L’installation de traitement est constituée d’une casemate d’irradiation en béton de 2 m d’épaisseur où est confinée la source radioactive, constituée de cobalt 60. Plusieurs sources scellées sont disposées sur un porte-sources. Le radioélément est enrobé de nickel et doublement encapsulé dans des enveloppes étanches en inox. Il se désintègre en émettant un flux de rayonnement gamma dont l’énergie est absorbée par les produits traités. La période radioactive (demi-vie) Le rayonnement ionisant produit deux effets : • un effet physico-chimique direct qui détruit les microorganismes ; • un effet biologique indirect : l’ionisation. Un électron est éjecté et cela entraîne la radiolyse de l’eau et l’émission de radicaux libres qui attaquent l’ADN des cellules bactériennes. Les produits traités par ionisation ne deviennent pas radioactifs” © DR du cobalt 60 est de 5 ans, c’est-à-dire que tous les 5 ans, sa radioactivité est divisée par deux. Le cobalt 60 se transforme en nickel 60, élément non radioactif. C’est pourquoi les durées d’exposition doivent être constamment augmentées et la source renouvelée régulièrement pour entretenir son efficacité. © DR Les sources sont scellées et placées sur un porte-sources L’effet dépend de la durée de l’exposition. On détermine deux seuils : • le seuil d’efficacité : dose minimale à partir de laquelle la contamination microbiologique est réduite au niveau voulu par le client ; • le seuil d’altération : dose maximale au-delà de laquelle le produit traité est altéré. L’énergie électromagnétique est trop faible pour affecter le noyau des atomes des produits traités qui ne peuvent donc pas devenir radioactifs. Le rayonnement gamma a une très courte longueur d’onde, c’est donc un rayonnement très pénétrant qui permet de traiter les produits dans leurs emballages quelles que soient leur nature et leur dimension, et sans les chauffer. Comme il n’y a aucun résidu chimique, les produits traités peuvent être utilisés immédiatement. Ce sont les avantages de ce procédé de stérilisation industrielle. Mais, à la différence des articles médicaux, du matériel de laboratoire, des emballages divers, la radiostérilisation des produits alimentaires est mal acceptée en France par les consommateurs. C’est pourquoi, alors que l’installation avait été construite pour le traitement des produits alimentaires − d’où sa localisation sur le MIN − cela ne représente actuellement qu’une part infime de l’activité de Gammaster. L’ionisation des aliments : un sujet polémique Il est reproché à ce procédé d’entraîner une diminution des vitamines (A, B1, C et E) et des micronutriments. Les organisations internationales institutionnelles (OMS, AIEA et FAO) estiment que le procédé est sans danger 4 pour le consommateur et adéquat d’un point de vue nutritionnel. Mais des organisations et experts non gouvernementaux comme la CRIIRAD estiment que les recherches ont été insuffisantes. Ainsi, de nombreuses questions resteraient en suspens notamment la formation de radicaux libres − éléments instables − dont certains sont très réactifs et supposés cancérigènes. Les radicaux libres se retrouvent aussi dans les aliments fumés ou grillés. Dispositions prises en matière de sécurité et de radioprotection La stérilisation La stérilisation est la destruction de micro-organismes qui pourraient engendrer des risques infectieux chez les êtres vivants. Il existe différentes méthodes de stérilisation : • L a pasteurisation ou stérilisation thermique a été découverte par Louis Pasteur au 19e siècle. Elle est toujours très utilisée mais elle demande beaucoup de manipulations et de précautions. De plus, elle est impossible pour les échantillons sensibles à la chaleur. • La stérilisation froide chimique utilise des conservateurs dont les résidus présentent des risques pour la santé. Elle crée aussi des phénomènes de résistance au sein des populations bactériennes. • La stérilisation froide radiologique − le procédé utilisé à Gammaster − existe depuis 50 ans. On soumet le produit à un rayonnement ionisant − électrons accélérés, rayons ultraviolets, rayons X ou rayons gamma − mortel pour les microorganismes. Il n’y a pas de rejets radioactifs dans l’environnement. Seule est rejetée une petite quantité d’ozone, gaz non radioactif issu de la radiolyse de l’air de la casemate. © Ville de Marseille la Ville de Marseille entre à la Cli La commune d’implantation de l’installation est représentée au sein de la Cli et son représentant est désigné par le Conseil municipal. C’est Hélène Venturino, conseillère municipale déléguée aux énergies renouvelables et à l’éclairage qui a été désignée et qui sera nommée par le Président du Conseil général comme tous les membres de la Cli. contact avec la source radioactive via l’eau de la piscine sont cependant classés en déchets nucléaires. Les déchets nucléaires sans trace de contamination sont de type TFA (Très faible activité) et transférés à l’ANDRA (Agence nationale pour la gestion des déchets radioactifs). © DR L’installation comprend un bassin de stockage de 10 m de profondeur dans lequel la source radioactive est descendue par gravité lorsque des manutentions nécessitent une présence humaine dans la chambre d’ionisation. Ce bassin est en béton armé revêtu intérieurement, pour garantir son étanchéité, d’un cuvelage en acier inoxydable. Des piézomètres permettent de surveiller autour du bassin les eaux souterraines. L’eau de la piscine est traitée par des résines échangeuses d’ions, afin de la rendre non agressive envers les Grâce à Gammaster, Hélène Venturino représentera la ville au sein de la Cli. L’installation ne produit pas de déchets ni d’effluents radioactifs mais tous les déchets ayant eu un Gammaster ne rejette aucune substance radioactive dans l’environnement” © DR La stérilisation par ionisation utilise les rayons gamma. sources radioactives. La régénération nécessaire de ces résines produit des eaux polluées qui sont évaporées lentement avec un contrôle de noncontamination. L’ e x p l o i t a n t e s t d o t é d ’ u n e organisation permettant de gérer en permanence les situations d’urgence qui est définie dans un PUI (Plan d’urgence interne). Compte tenu de l’absence de risques radiologiques à l’extérieur du site, il n’existe pas de PPI (Plan particulier d’intervention). Les palettes de produits sont placées dans des nacelles qui circulent autour de la source d’ionisation. Le système de gestion de l’environnement est certifié ISO 14001, signe de qualité. Les personnels ne sont pas classés comme travailleurs du nucléaire et sont donc soumis à la même limite de dose de 1 mSv/an que le public. La dosimétrie individuelle est contrôlée par des dosimètres portatifs. 5 actualités Lors de ce rendez-vous annuel, Delphine Batho a confirmé l’engagement financier de l’État (1 million d’euros) malgré le cadre de restriction budgétaire. La voix des CLI à travers leur réseau national d’échanges sur la transparence et la sûreté nucléaire, est de mieux en mieux entendue, avait indiqué auparavant JeanClaude Delalonde, président de l’ANCCLI « Et notre démarche est de plus en plus observée sur le plan européen ». Un point de vue encouragé par Pierre-Franck Chevet, nouveau président de l’ASN pour qui « l’idée de faire progresser un cadre européen semble essentiel, y compris en matière de concertation ouverte au niveau des sites ». Trois autres points principaux ont été dégagés par les travaux de la conférence pour l’année 2013 : 1. l’inscription dans la durée des ECS (évaluations complémentaires de sûreté) déclenchées dans notre pays suite à la catastrophe de Fukushima ; 2. l’attention sur les facteurs sociaux organisationnels et humains en milieu nucléaire, notamment dans la chaîne de la soustraitance ; 3. la problématique des déchets nucléaires sur les différents sites et le projet CIGEO de stockage/enfouissement de Bure (Meuse). (suite de la page 1) ©ASN/V. Bourdon La 24e conférence des Cli Pierre Franck Chevet, à gauche, nouvellement nommé Président de l’ASN et Jean-Claude Delalonde, Président de l’ANCCLI, ont accueilli les représentants des CLI. La sûreté n’est pas un acquis. Il faut l’entretenir en permanence. Cela nécessite une démarche exigeante, d’être toujours en questionnement. Vous en êtes porteurs sur le terrain” Pierre-Franck Chevet, Président de l’ASN, s’adressant aux CLI ©ASN/S. Calvet/Abaca Nominations à l’Etat-major de l’ASN En nommant le 9 novembre 2012 Pierre-Franck Chevet à la présidence de l’Autorité de sûreté nucléaire (ASN), c’est un homme du sérail qu’a choisi le Président de la République pour succéder à André-Claude Lacoste. Cet ancien élève de l’Ecole polytechnique, ingénieur général du corps des mines débute en effet sa carrière en 1986 à l’Autorité de sûreté nucléaire. Puis, de 1995 à 1999, il est Directeur régional de l’industrie, de la recherche et de l’environnement de la région Alsace. De 1999 à 2005, il occupe le même poste dans la région Nord-Pas-de-Calais. Dans ces deux postes, il aura aussi les fonctions de délégué territorial de l’ASN. Après un passage par 6 Pierre-Franck Chevet, nouveau président de l’ASN, entouré des quatre autres commissaires : de gauche à droite, Philippe Jamet, Margot Tirmarche, Pierre-Franck Chevet, Jean-Jacques Dumont et Michel Bourguignon le Cabinet du Premier ministre de 2005 à 2007, M. Chevet sera directeur général de l’énergie de 2007 à 2012. Avec un tel cursus, on peut penser que le nucléaire n’a aucun secret pour lui. Margot Tirmache a été nommée le même jour commissaire de l’ASN par le Président de l’Assemblée nationale. La seule femme parmi les 5 commissaires de l’ASN – des progrès vers la parité sont encore à faire – est une scientifique, chercheuse dans le domaine de l’épidémiologie. Elle a fait des études de biologie à l’Université de Strasbourg, à Paris VI et à Paris Sud. Après un court passage dans l’industrie pharmaceutique, elle rejoint en 1980 l’Institut de protection et de sûreté nucléaire (IPSN) au CEA puis l’Institut de radioprotection et de sûreté nucléaire. Elle y étudiera notamment le suivi sanitaire à long terme des travailleurs du nucléaire et les risques présentés par les irradiations faibles. Tous les commissaires sont nommés pour 6 ans, inamovibles et non-renouvelables, principales garanties de leur indépendance. La procédure d’enquête publique se met enfin à la page…web Le public pourra désormais participer via Internet aux enquêtes publiques relatives aux projets impactant l’environnement. C’est le résultat d’une réforme enfin votée par le Parlement. Le dossier d’enquête publique sera ainsi consultable par Internet et le public pourra formuler ses observations par courrier électronique. Dès 2010, la Cli avait formulé ce souhait et interpellé le préfet à l’occasion des enquêtes publiques organisées sur les projets des nouvelles installations RJH, Agate et Magenta du CEA Cadarache. Il aura fallu plus de 2 ans aux pouvoirs publics pour réaliser une réforme qui, à l’heure d’Internet, s’imposait depuis longtemps. Le public devra être prévenu trois mois à l’avance des textes qui seront mis en consultation. Le délai minimal de mise à disposition sera de 21 jours. L’autorité compétente devra élaborer une synthèse écrite des observations formulées par le public. Elle devra, en outre, présenter un document séparé indiquant les motifs de sa décision. Olivier Lemagner Vie de l’association : Chantal Marcel, élue au Conseil d’administration de la Cli Chantal Marcel, de l’association régionale FARE Sud, a été élue le 28 novembre 2012 au Conseil d’administration en remplacement de Monique Foucher. Elle sera l’une des trois représentantes des associations, les deux autres étant Janine Brochier (UDVN-FNE 04) et Brigitte Dailcroix (UFC Que Choisir). Rappelons que le Conseil Une militante associative entre au Conseil d’administration” d’administration comprend également huit élus, trois représentants des syndicats et trois représentants des personnes qualifiées et du monde économique. Chantal Marcel est enseignante certifiée d’allemand et titulaire d’une maîtrise de psychologie. Elle est un membre actif de l’association FARE-Sud (Fédération d’Action Régionale pour l’Environnement) depuis sa création en 1991 à l’occasion de la création de la ligne TGV Méditerranée. FARE Sud se définit ainsi comme un lieu de contrepouvoir des citoyens dans le domaine de la protection de l’environnement. Chantal Marcel est sensibilisée à la question du nucléaire depuis les années 70 lors de la construction des centrales de la vallée du Rhône d’où elle est originaire. Son engagement dans la CLI de Cadarache correspond à une recherche de transparence et de veille pour la protection des citoyens et de l’environnement. Composition de la Cli 22 élus Guy ALBERT, Maire de Jouques, Vice-président de la Cli. Suppléant : Jean-Patrice PONT ; Serge ANDRÉONI, Sénateur des Bouches-du-Rhône ; Julien AUBERT, Député du Vaucluse ; Roland AUBERT, Vice-président du Conseil général des Alpes-de-Haute-Provence. Suppléant : Guy LEBEAUPIN ; Olivier AUDIBERT-TROIN, Député du Var ; Guy BARRET, Vice-président de la Communauté du Pays d’Aix ; Robert CARLE, Adjoint au Maire de Corbières. Suppléant : Gilles DAMIENS ; Christophe CASTANER, Député des Alpes-de-Haute-Provence ; Jean-David CIOT, Député des Bouches-du-Rhône ; Pierre-Yves COLLOMBAT, Sénateur du Var ; Elsa DI MEO, Conseillère régionale PACA. Suppléante : Annick DELHAYE ; Claude DOMEIZEL, Sénateur des Alpes-de-Haute-Provence ; Alain DUFAUT, Sénateur du Vaucluse ; Jacky GERARD,Vice-président du Conseil général des Bouches-du-Rhône. Suppléant : Claude JORDA ; André GUINDE, Vice-président du Conseil général des Bouches-du-Rhône. Suppléant : Alexandre MEDVEDOWSKY ; Maurice LOVISOLO, Vice-président du Conseil général de Vaucluse. Suppléant : Michel TAMISIER ; Magali MASSOT, Maire de Rians. Suppléant : Joseph VIGIER ; Catherine MERCAT, Conseillère municipale de Beaumont-de-Pertuis. Suppléant : Eric LATIL ; Maïté NOÉ, Adjointe au Maire de Vinon-sur-Verdon, membre du Bureau ; Hervé PHILIBERT, Maire de Ginasservis. Suppléant : André PORPORAT ; Roger PIZOT, Maire de Saint-Paul-lez-Durance, Président de la Cli. Suppléant : Michel BELOTTI ; Un conseiller général du Var non encore désigné. 7 représentants d’associations de défense de l’environnement Janine BROCHIER, UDVN-FNE 04; Brigitte DAILCROIX, UFC Que Choisir, membre du Bureau. Suppléant : Michel GUITTON ; Wulf HESS, UDVN-VNE 84. Suppléant : Etienne HANNECART ; Georges JALABERT, CDEJP. Suppléant : Maurice WELLHOFF ; Chantal MARCEL, FARE Sud. Suppléante : Monique FOUCHER ; George MARTINOT, UDVN-FNE 83. Suppléante : Nicole TRONCHE ; Jean-Michel PICAZO, APMNE. Suppléant : Guy PARRAT. 6 représentants des organisations syndicales représentatives Michael KAZMAIER, CGT. Suppléante : Patricia FERRARESI ; Patrick MERCIER, CFE-CGC, membre du Bureau, trésorier. Suppléant : Thierry COLOMÉ ; Frédéric PINATEL, CGT-FO. Suppléant : René SALE ; Pierre POCHITALOFF, SPAEN UNSA. Suppléant : Eric POZZO ; Jacques ROUX, CFTC ; Richard SESNY, CFDT. Suppléant : Claude CADENEL. 6 personnes qualifiées et représentants du monde économique Francis GALIZI, Chambre régionale de métiers et de l’artisanat PACA, membre du Bureau ; Alain MAILLIAT, Docteur en mathématiques, Docteur ès sciences physiques ; Raymond MARDRUS, Médecin, Ordre national des médecins ; Claude ROSSIGNOL, Chambre régionale d’agriculture PACA. Suppléant : Claude CHEILAN ; Robert VILLENA, Journaliste. Michel VITELLI, Chambre de commerce et d’industrie de région PACA. Suppléant : Christophe GLORIAN. Bulletin d’abonnement gratuit au Clic info À adresser à Cli de Cadarache Espace du Pays d’Aix 8, rue du Château de l’Horloge 13090 Aix-en-Provence [email protected] fax : 04 42 380 287 M. Mme. Nom : ................................................ Prénom : .................................................. Tél. : .............................................. Souhaite recevoir le CLIC INFO en ...... exemplaire(s) : par courrier postal à l’adresse suivante :....................................................................................................................................... ......................................................................................................................................................................................................... Code postal : ............................................................. Ville : .......................................................................................................... par courriel, adresser votre demande à : [email protected] Date et signature : 7 ENTRETIEN “ Patrick Mercier, Vous êtes membre de la Cli depuis plusieurs années et particulièrement assidu aux réunions. Quel intérêt la CFE-CGC porte-t-elle aux travaux de la Cli ? Patrick Mercier : Effectivement, je suis membre de la Cli depuis 2006. J’ai donc participé à la transformation de la Cli en association. Celle-ci m’a confié la responsabilité de trésorier et je dois dire que depuis cette transformation, le travail fourni par la Cli est vraiment monté en puissance. Il est important, quand on est mandaté par ses instances syndicales, de participer activement aux travaux de l’association. À la CFE-CGC, nous n’avons pas pour habitude de pratiquer la chaise vide. La CFE-CGC a la volonté de faire valoir son point de vue sur l’information qui peut être diffusée par les publications de la Cli et insister sur la place qui doit être donnée aux salariés de la filière du nucléaire. La transparence concernant l’environnement est importante. Mais elle l’est encore plus concernant les conditions et les risques dans le travail quotidien de milliers de personnes. L’environnement des sites nucléaires sera d’autant mieux préservé si les intervenants travaillant sur ces sites sont bien surveillés médicalement et formés aux évolutions technologiques. Par rapport aux autres syndicats également représentés − CGT, CFDT, FO, CFTC et SPAEN-UNSA − la CFE-CGC a-t-elle des positions particulières au sein de la Cli ? Patrick Mercier : Bien sûr, la CFE-CGC a des positions différentes de celles des autres syndicats. Nous représentons l’encadrement, les ingénieurs et les cadres. Les préoccupations de ces catégories sont en partie différentes et notre rôle est d’exprimer ces préoccupations au sein de l’information diffusée par la Cli. Nous devons considérer toutes les problématiques conditionnant la filière et sensibiliser la Cli sur certains aspects comme par exemple le contrôle de la sous-traitance. Il y a toujours, du fait du grand nombre de niveaux de soustraitance, une dilution des responsabilités qui induit un risque de négligence dans le respect des protocoles d’interventions et donc de la qualité. Je tiens aussi à préciser que l’engagement des syndicalistes dans la Cli est entièrement bénévole, au même titre que les représentants des associations. Je ne reçois aucune indemnisation de mon syndicat CFE-CGC pour le travail que je fournis dans la Cli. Dans le programme 2013 de la Cli, quel sujet suscite le plus votre intérêt ? Patrick Mercier : Bien évidemment, c’est la mission d’information du public qui suscite le plus mon intérêt pour 2013. Nous aurons cette année l’aboutissement de plusieurs projets destinés à améliorer notre communication, en qualité comme en exhaustivité. Et n’oublions pas qu’en cette année 2013 nous célèbrerons les 20 ans de la Cli ! La mise en ligne de notre nouveau site internet en est le principal objet. Ce portail commun de la Cli de Cadarache et de la Cli Iter sera une véritable vitrine du travail réalisé par les bénévoles que sont les membres de la Cli. Son ergonomie a été © Patrick Mercier représentant de la CFE-CGC au sein de la Cli voulue pour faciliter la navigation et rendre attractives les pages d’information. Le résultat des études environnementales que nous menons − comme par exemple l’étude sur les sédiments de la Durance − sera notamment plus facilement accessible au public. Autre action, un film de présentation de la Cli. Un groupe de travail est en train de préparer le cahier des charges pour en définir le scénario. Il devra être accessible à tous et suffisamment attractif pour sensibiliser la population à la nécessité de sa bonne information sur les sites nucléaires proches de chez elle. Ce film pourra être largement diffusé. Enfin, les réunions publiques que nous organisons, lieu d’échanges avec les habitants, répondent pleinement à notre mission d’information. Le débat qui s’instaure alors est capital pour la Cli. C’est là que nous pouvons notamment mesurer le mieux la pertinence de nos publications. La presse locale, présente à ces réunions est, bien sûr, un important vecteur pour faire connaître la qualité du travail réalisé par la Cli. CLIC info n°42 | Directeur de publication : le président de la Cli | Comité de rédaction : la Commission Communication de la Cli | Cli de Cadarache 8, rue du Château de l’Horloge 13090 Aix-en-Provence Tél. 04 42 12 40 64 - Fax 04 42 38 02 87 [email protected] www.cli-cadarache.fr | Conception, réalisation, impression : MAYA press - www.mayapress.net | ISSN 1955-1665 | Tirage en 18 000 exemplaires St-Paullez-Durance Jouques Rians Ginasservis Vinonsur-Verdon Corbières Beaumont de Pertuis