Octobre 2010 : La cueillette des olives, le festival de Taybeh

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Octobre 2010 : La cueillette des olives, le festival de Taybeh
LES NOUVELLES DE TAYBEH
Octobre 2010
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Jours d’automne
Le froid avec la pluie sont enfin venus à la fin du mois, au grand soulagement de tous, nettoyant
les oliviers de la poussière de l’été et redonnant fraicheur et humidité aux soirées et même aux
journées. Octobre est également un mois de visites intenses, les groupes de pèlerins, petits ou
grands, s’y arrêtent sans discontinuer, pour le plus grand bonheur de la paroisse et du village – et
des visiteurs. Avec Abouna Raed, avec les Sœurs de la Sainte-Croix, avec les jeunes guides d’Afra,
joie, bonne humeur et passion sont toujours au rendez-vous ! Avec l’hiver qui vient, le temps de
Noel va s’approcher également, c’est l’occasion de passer commande des produits de Taybeh, en
famille, en paroisse, pour offrir aux proches ou pour une vente de charité !
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Jours de fête
Aujourd’hui, samedi 2 octobre – Oktoberfest ! Le village est en effervescence depuis quelques
jours, répétition générale : les scouts peaufinent leur défilé, les danseurs leur dabkeh, etc. Ce
matin, à 11 heures, commence la procession : autorités civiles et religieuses précédées des scouts
tambours battant et drapeaux au vent. Les forces de police palestinienne, en uniformes bleus ou
noirs, assurent la sécurité des réjouissances. La belle cérémonie d’ouverture mêle prières,
discours ecclésiastiques et politiques et représentations folkloriques. Des théories de véhicules
envahissent le village : bus, cars, voitures, taxis…, déversant un flot ininterrompus de visiteurs
d’une journée, d’une soirée ou d’une heure. Des milliers de personnes viennent, chaque année
davantage – Palestiniens de Cisjordanie, Arabes d’Israël, et étrangers de tous pays -, admirer les
stands variés, les échoppes colorées pleines de produits locaux – bière, miel, huile d’olive…, mais
aussi broderies, boiseries et autres artisanats – et apprécier la dense programmation de concerts
et spectacles qui dureront tout le week-end. Musique et danse traditionnels de Palestine, bien
sûr, mais aussi plus modernes : cette année, le rap palestinien est à l’honneur, avec DAM, GTown, O-C Soldiers, MMD ou CULTURESHOC. Et même un groupe de reggae arabe dévalé des
hauteurs du Golan : Toot Ard. Plus de dix mille visiteurs viendront ces deux jours à Taybeh pour
écouter un groupe, déguster un chawarma et… boire une bière.
TAYBEH OKTOBERFEST
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Jours de l’huile
Vendredi 16 octobre, c’est le jour J. 16h00, Abouna, étole au cou et aspersoir en main, va bénir les
machines reluisantes du pressoir repeint, briqué a neuf. Tout est prêt pour la première fournée,
la huitième saison peut commencer. Ultimes vérifications. Les premiers sacs d’olives sont là, prêt
à être déversés dans le monstre d’acier, déjà vibrant et ronronnant, et qui n’attend que de
déchaîner ses mâchoires métalliques dans un rugissement de dragon. Déjà quelques-uns sont là,
qui viennent ausculter, discuter, tournicoter ou simplement contempler. La bataille attend d’être
livrée, les olives broyées et l’or liquide extrait. Abouna asperge chaque pièce d’eau bénite, au nom
du Père, du Fils et du Saint-Esprit.
16h08 : on lance les premières olives ! Dans un parcours digne des montagnes russes, les voici
versées, triées, lavées, broyées, décantées, etc. Ca y est, on ne s’entend plus, le tonnerre
mécanique couvre les voix, il faut hurler pour que l’interlocuteur perçoive un murmure, un
chuchotement perdu dans le brouhaha. Derniers réglages sur les machines en plein
fonctionnement, comme un piano que l’on accorde. La parturiente est sous haute surveillance,
bénéficiant de soins attentifs et intensifs. Chaque étape est suivie, observée, diagnostiquée et
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réparée si nécessaire, tous les visages sont tendus, attentifs, concentrés sur les vrombissements
et les trépidations du terrible engin. Une délicieuse odeur de purée d’olives, de tapenade
familière aux Provençaux, se dégage. Abouna met la main a la pâte, saute de machine en machine,
vérifie tout, scrute tout, avec un enthousiasme inentamé. Tout doit être au cordeau. Le parfum de
l’huile embaume le pressoir, l’assistance augmente petit à petit pour contempler le miracle de
l’huile. C’est magnifique ! Cette huile vert et or qui coule – générosité d’une nature âpre,
ingéniosité de l’homme. Cela fait 7 ans presque jour pour jour que le pressoir, premier projet
initié a Taybeh par Abouna Raed, ouvrait : le 11 novembre 2003, en plein Ramadan, et le soir était
offert a tous les musulmans venus un grand repas de rupture de jeûne.
Dans toutes les olivaies, olivettes et oliveraies, les familles entières, levées avant l’aube, s’activent
à la récolte, tendent de grandes bâches vertes au sol et y font tomber les précieux fruits amers et
huileux, verts ou noirs, qu’ils trient et ramassent dans de grands sacs de toile blanche. Les olives
vertes les plus grosses sont mises de côté pour la table, les autres iront au pressoir. On fait le the
au feu de bois, rameaux d’oliviers, et lorsque la chaleur et le poids du jour se font lourds, le
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déjeuner allongé a l’ombre d’un olivier délasse et restaure chacun : feuilles de vignes et courgettes
farcies, olives vinaigrées de l’an dernier, fromage de brebis, galettes de pain…
Bientôt au pressoir les pick-ups arrivent de toutes parts, de tous les villages des environs,
plateforme arrière chargée a craquer, a se renverser, des grands sacs bourrés a craquer – avec
toute la famille entassée sur les banquettes ou juchée sur le chargement, les jeunes casquettes
vissées sur la tête, les vieux portant hatta et fières moustaches, les femmes voilées de sombre, et
la marmaille. Les grands bidons en plastique jaune de 18 litres se remplissent, le pressoir en garde
un sur dix comme paiement du service.
Cette année, les oliviers sont davantage chargés que l’an dernier, chacun espère une meilleure
saison. A la fin du mois, alors que la moisson des oliviers n’est pas terminée, on atteint presque le
double d’huile de l’an dernier – nachukur’Allah ! Rendons grâce à Dieu !
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Jours des saints
Le 7 octobre, fête de Notre-Dame du Rosaire, en commémoration de la victoire de Lépante
remportée par les armées chrétiennes sur les Turcs qui menaçaient l’Europe en 1571 : les Sœurs
du Rosaire invitent le curé, les religieuses et les volontaires pour un magnifique déjeuner, et la
paroisse au complet célèbre la Reine du Rosaire le dimanche suivant, 10 octobre. Le 9 octobre,
l’Église catholique de Jérusalem fête le patriarche Abraham, le Père des croyants, et le diacre
saint Philippe le 11 octobre, qui évangélisa la Samarie (passant par Éphraïm), baptisa Simon le
magicien et sur la route de Gaza l’eunuque de la reine Candace d’Éthiopie. Le 12 octobre, c’est la
mémoire du Bon Larron, que tous les saints peuvent a bon droit envier, car le Christ le canonisa
lui-même dès avant sa mort : « Aujourd’hui, tu seras avec moi en paradis. » Le 18 octobre, c’est le
médecin saint Luc, l’Évangéliste, auteur également des Actes des Apôtres et premier iconographe
de la Vierge Marie. Le 20 octobre, est célébrée la mémoire de saint Corneille, le centurion romain
baptisé par saint Pierre et premier chrétien non juif mais païen. Le 21 octobre, c’est la fête de
l’abbé saint Hilarion, né près de Gaza, disciple de saint Antoine le Grand, qui au Ive siècle édifia
le premier monastère de Palestine, suscitant une floraison inouïe de vocations, et dont la vie a été
écrite par le grand saint Jérôme qui a Bethleem traduit la Bible en latin – magnifique trait
d’union entre Orient et Occident chrétiens. Le 22 octobre l’ensemble des Sœurs du Rosaire de
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Cisjordanie viennent faire leur retraite mensuelle à Taybeh sous la direction de la Supérieure
générale Mère Ines El-Yacoub.
Le 25 octobre c’est la fête de Marie Reine de Palestine, la Fille de Sion que la paroisse de Taybeh
honore le dimanche suivant, le 31 octobre. A la fin de la messe, Abouna Raed se voit offrir un
magnifique boomerang aborigène par le Lieutenant des Chevaliers du Saint-Sépulcre d’Australie
en visite à Taybeh. A essayer dans les oliviers ! Le 28 octobre ce sont les apôtres saints Simon et
Jude qui sont fêtés – des enfants du pays.
Enfant du pays, aussi, de cette Terre Sainte plus large que les frontières des hommes, Sœur
Angèle d’Abou-Dis, Libanaise au grand cœur de la congrégation de Notre-Dame des Douleurs, si
liée a Taybeh et a l’aventure du home Beit Afram, qui nous a quittés samedi 30 octobre a 75 ans
après une longue maladie qu’elle a supporte avec une héroïque patience – donnée entièrement au
service de tous et de chacun. Ses funérailles ont lieu le lundi 1er novembre, solennité de la
Toussaint, le jour des saints – gageons qu’ils seront tous réunis pour l’accueillir bras ouverts dès
ce beau jour en paradis !
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L’esprit d’Éphraïm
Ce mois-ci, renforcement de la paroisse latine de Taybeh : Sœur Serine, novice des Sœurs du
Rosaire, vient passer le mois entier avec ses consœurs Mère Alphonse et Sœur Victoire, tandis
que Sœur Nelly, arrivée de France, intègre auprès des Sœurs Marie-Martine, Claudine, Annie et
Martine, le Prieuré Notre-Dame d’Éphraïm des Sœurs de la Sainte-Croix de Jérusalem. Un
nouveau séminariste, en 3e année de théologie a Beit-Jala, Farés Syriani, originaire de Madaba en
Jordanie, fait également son stage d’expérience pastorale en paroisse a Taybeh, venant tous les
week-ends catéchiser les jeunes le samedi soir et le dimanche matin et bien sûr participer aux
offices dominicaux comme organiste notamment.
Jeudi 21 novembre, Père Philippe et Frère Pierre, moines orthodoxes français de la Fraternité
Saint-Martin-le-Miséricordieux, rattachée a l’Église orthodoxe de Roumanie, viennent visiter le
village a l’invitation d’Abouna Raed qui voudrait voir refleurir a Taybeh « l’esprit d’Éphraïm »,
cet esprit de retraite et de contemplation qui amena le Christ avec ses disciples, puis de
nombreux émules dans leurs pas : les milliers d’ermites des premiers siècles qui peuplèrent le
désert de Judée et les montagnes d’Éphraïm comme en témoigne encore la toponymie locale
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(ainsi l’une des grandes vallées qui entourent Taybeh se nomme le wadi al-Qassis, la vallée du
moine), et plus récemment, Charles de Foucauld et quelques ermites des années soixante-dix a
deux mille – dont le sympathique melkite Frère Jacques, véritable figure locale depuis les années
quatre-vingt. Bienvenue donc a toute communauté contemplative (et active) qui voudrait vivre
et faire vivre l’esprit d’Éphraïm !
Bienvenue a Thibault également, volontaire en mission solidaire de la Délégation Catholique de
la Coopération, arrivé le 31 octobre pour remplacer quelques mois les cours de français a l’école
latine qu’Anne-Gersende ne pourra plus assumer alors pour cause de congé de maternité.
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REVUE DE PRESSE
Un synode pour l’Orient
Du 10 au 24 octobre a eu lieu à Rome le très important Synode pour le Moyen-Orient, réunion de
tous les évêques catholiques de la région autour du pape Benoit XVI. Bien entendu, Le Patriarche
latin de Jérusalem, Mgr Fouad Twal, était présent, entouré d’une importante équipe diocésaine,
dont le chancelier Mgr William Shomali. Voici le lien d’un bel entretien avec le Patriarche Fouad
Twal :
http://www.lefigaro.fr/international/2010/10/10/01003-20101010ARTFIG00205-mgr-fouad-toualnous-ne-disparaitrons-pas.php
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Et on trouvera des comptes-rendus détaillé sur le site du Patriarcat latin de Jérusalem :
http://www.lpj.org/
Ci-dessous, quelques extraits de presse (source AFP) sur le synode du Moyen-Orient :
Un synode sur le PO pour soutenir les chrétiens du berceau du christianisme
Par Catherine JOUAULT
CITE DU VATICAN, 8 oct. 2010 (AFP) - Avec le synode sur le Moyen-Orient, réuni du 10 au 24 octobre
au Vatican, Benoît XVI veut apporter le soutien de toute l'Église aux chrétiens installés dans le berceau
du christianisme et confrontés aux conflits incessants et à l'intolérance religieuse. "Nous voulons donner
la visibilité maximum à l'Église catholique dans cette région si vitale dans l'histoire du christianisme et
qui depuis 2000 ans est traversée de tensions, de conflits, de bouleversements religieux et politiques", a
récemment déclaré le secrétaire général du synode des évêques, Mgr Nikola Eterovic, à Terrasanta, le
bimestriel de la Custodie de Terre Sainte.
Certains chrétiens de la région "vivent dans des conditions difficiles à cause de la violence, y compris celle
due au terrorisme, l'émigration et la discrimination", a-t-il affirmé vendredi devant la presse. Des
conditions qui poussent beaucoup à émigrer avec le risque que cette terre historique ne devienne, selon
son expression, un "musée". La région compte 20 millions de chrétiens dont 5 millions de catholiques sur
356 millions d'habitants.
Selon le document préparatoire au synode, les chrétiens ont été au nombre des "principales victimes" de la
guerre en Irak, au Liban ils "sont divisés au plan politique et confessionnel" et ils rencontrent "de sérieuses
difficultés" en Égypte. En Turquie, "le concept actuel de laïcité pose encore des problèmes à la pleine
liberté religieuse du pays". Le Vatican est pour une "laïcité positive", a rappelé vendredi Mgr Eterovic, se
félicitant que tous les pays de la région "aient signé la charte internationale des droits de l'Homme" qui
inscrit "le droit à la liberté de religion".
Le dialogue avec le judaïsme et l'islam, dans lequel les chrétiens peuvent avoir un rôle important selon
l'Église, sera aussi à l'ordre du jour des travaux, de même que les échanges entre les différentes Églises
chrétiennes de la région. "Le dialogue essentiel avec le judaïsme est un des grands objectifs du synode tout
comme le dialogue difficile mais nécessaire avec l'islam", affirme Mgr Eterovic, soulignant que "les
communautés chrétiennes arabes représentent un pont naturel avec l'islam". Deux représentants de
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l'islam, dont l'ayatollah chiite iranien Seyed Mostafa Mohaghegh Ahmadabadi, et un du judaïsme, le
rabbin David Rosen, directeur des Affaires interreligieuses du Comité juif international, ont été invités
par le pape à prendre la parole durant les travaux, respectivement les 14 et 13 octobre, a précisé Mgr
Eterovic. C'est la première fois que des représentants de l'islam et du judaïsme participent au même
synode, même s'ils ne se rencontreront pas.
Le pape avait rendu public le 5 octobre à Nicosie le document préparatoire de la réunion, la plus courte
jamais organisée, intitulée: "L'Église catholique au Moyen-Orient: communion et témoignage", qui
rassemblera 185 "pères synodaux" - 140 de rite oriental et 45 de rite latin -, 36 experts et 34 auditeurs. Il
avait alors lancé un nouvel appel pour la paix dans cette région, "avant que de tels conflits ne conduisent
à de plus grandes tragédies". "Nous espérons qu'on puisse arriver à la paix et que le synode marque un pas
en avant dans cette direction", lui a fait écho Mgr Eterovic, n'hésitant pas à qualifier d'"événement
historique" la réunion, la première où l'arabe sera langue officielle et la première à réunir en majorité les
responsables des Églises orientales. Les Églises orthodoxes participeront également aux travaux.
La vie des chrétiens palestiniens "parfois insoutenable"
ROME, 11 oct. 2010 (AFP) - Le rapporteur général du synode sur le Moyen-Orient a dénoncé les
conditions de vie "très difficiles et parfois insoutenables" des chrétiens résidant dans les Territoires
palestiniens, lundi au Vatican, à l'ouverture de la réunion prévue jusqu'au 24 octobre.
"Dans les Territoires palestiniens, la vie est très difficile et parfois insoutenable" et "la position des
chrétiens arabes très délicate", a dit le patriarche copte d'Alexandrie Antonios Naguib. Condamnant "la
violence d'où qu'elle vienne" et appelant à "une solution juste et durable du conflit israélo-palestinien", il a
exprimé la "solidarité" de l'assemblée avec le peuple palestinien, "dont la situation actuelle favorise le
fondamentalisme".
Le patriarche a par ailleurs dénoncé "la montée d'un islam politique" qui "veut imposer un mode de vie
islamique à tous les citoyens, quelquefois par la violence". Jugeant qu'il est "une menace pour tous", il a
affirmé que tous les habitants de la région, juifs, musulmans et chrétiens, doivent "affronter ensemble ces
courants extrémistes". Relevant que la "liberté religieuse est une composante essentielle des droits de
l'homme", il a regretté que, bien qu'elle soit en principe garantie par les constitutions des différents pays
de la région, "dans quelques pays, certaines lois ou pratiques en limitent l'application".
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Pour le patriarche, "le conflit israélo-palestinien, la guerre d'Irak, les situations politiques et économiques,
la montée du fondamentalisme musulman et la restriction des libertés et de l'égalité" entraîne une
augmentation de l'émigration des chrétiens. Face à cela, il revient aux "responsables politiques d'affermir
la paix, la démocratie et le développement pour favoriser un climat de stabilité et de confiance", a-t-il dit.
Après avoir prôné la "réconciliation et la paix" avec les juifs et le "dialogue" avec les musulmans, le
patriarche Naguib a enfin appelé les chrétiens "à ne pas céder à la tentation du repli sur soi en tant que
minorité".
Israël a une "responsabilité" envers ses voisins qui souffrent (rabbin israélien)
CITE DU VATICAN, 13 oct. 2010 (AFP) - Le rabbin israélien David Rosen a affirmé que son pays "a une
responsabilité spéciale vis-à-vis de ses voisins qui souffrent", mercredi lors d'une intervention devant le
synode sur le Moyen-Orient réuni au Vatican jusqu'au 24 octobre. "La détresse des palestiniens en
général et des chrétiens palestiniens en particulier devrait être un sujet de profonde inquiétude pour les
juifs d'Israël et de la diaspora", a affirmé le délégué du grand rabbinat d'Israël, dont l'intervention à huis
clos a été distribuée à la presse. "Nous avons une responsabilité spéciale en particulier envers nos voisins
qui souffrent. Cette responsabilité est encore plus grande quand la souffrance est née d'un conflit dont
nous sommes partie prenante, précisément là où, paradoxalement, nous avons le devoir moral et religieux
de nous protéger et nous défendre", a insisté le religieux, directeur international des affaires
interreligieuses de l'American jewish committee. Il a confié que pour lui, à titre personnel, "l'affligeante
situation de la Terre sainte et la souffrance de tant de personnes des différents côtés des divisions
politiques est source de grande peine". Il a cependant souligné que cette situation difficile est exploitée
pour "accentuer des tensions qui vont bien au-delà du contexte géographique du conflit lui-même".
Qualifiant de "bénédiction" l'évolution positive des relations entre l'Église catholique et le peuple juif, le
rabbin Rosen a salué l'action de Jean Paul II, particulièrement sa prière historique au Mur des
lamentations, et celle de Benoît XVI en faveur du dialogue trilatéral musulmans-juifs-chrétiens. Pour lui,
les chrétiens "peuvent être des artisans bénis de la paix". Un peu plus tôt, lors d'une conférence de presse,
le rabbin Rosen avait estimé que Benoît XVI était "malchanceux car il y avait plus de pression sur lui que
sur ses prédécesseurs". Tout en qualifiant d'"épisode le plus dommageable de ce pontificat" la levée de
l'excommunication de l'évêque intégriste négationniste Richard Williamson début 2009, il a relevé que le
pape avait reconnu lui-même "des problèmes de fonctionnement de la curie". Interrogé sur la décision de
Benoît XVI de faire progresser le processus de béatification du controversé Pie XII, accusé de silence face
à la Shoah, il a relevé que les "oppositions ont des fondements psychologiques très profonds". Avant de
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procéder à cette béatification, "pour moi, il faudrait attendre que la génération qui a connu l'holocauste
ait disparu", a-t-il déclaré.
Après lui, deux responsables musulmans s'adresseront jeudi aux 185 "pères synodaux": l'ayatollah chiite
iranien Seyed Mostafa Mohaghegh Ahmadabadi et Mohammad Sammak, secrétaire du Comité national
libanais pour le dialogue islamo-chrétien.
Israël ne peut s'appuyer sur la Bible pour justifier l'occupation (archevêque)
CITE DU VATICAN, 23 oct. 2010 (AFP) - Israël ne peut pas s'appuyer sur le terme de "Terre promise"
figurant dans la Bible pour "justifier le retour des juifs en Israël et l’expatriation des Palestiniens", a
déclaré samedi au Vatican l’archevêque de Newton (États-Unis) Mgr Cyrille Salim Bustros. "On ne peut
pas se baser sur le thème de la Terre promise pour justifier le retour des juifs en Israël et l’expatriation des
Palestiniens", a dit le président grec-melkite de la commission pour le message du synode pour le MoyenOrient lors d'une conférence de presse. Dans ce message, rendu public samedi, les évêques et patriarches
orientaux affirment qu'il "n'est pas permis de recourir à des positions bibliques et théologiques pour en
faire un instrument pour justifier les injustices".
"Pour nous, chrétiens, on ne peut plus parler de Terre promise au peuple juif", terme qui figure dans
l'Ancien testament, car cette "promesse" a été "abolie par la présence du Christ". Après la venue du Jésus,
"nous parlons de Terre promise comme étant le royaume de Dieu", qui couvre la Terre entière, et est un
"royaume de paix, d'amour, d'égalité (et) de justice", a-t-il expliqué. "Il n’y a plus de peuple préféré, de
peuple choisi, tous les hommes et toutes les femmes de tous les pays sont devenus le peuple choisi", a
ajouté le prélat.
Il a par ailleurs mis en avant deux problèmes dans la solution préconisée par la communauté
internationale et le Vatican d'instituer un État juif et un État palestinien pour résoudre le conflit au
Proche-Orient. Dans le cadre d'un État juif, il s'est inquiété du risque d'exclusion "d'un million et demi de
citoyens israéliens qui ne sont pas juifs mais arabes musulmans et chrétiens". Pour lui, il vaudrait mieux
parler d'"un État à majorité juive". La question du "retour des déplacés palestiniens" est "aussi très grave",
a-t-il ajouté. "Quand on va créer deux États, il va falloir résoudre ce problème", a affirmé Mgr Bustros.
Le synode pour le Moyen-Orient demande la fin à l'occupation israélienne
Par Catherine JOUAULT
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CITE DU VATICAN, 23 oct. 2010 (AFP) - Le synode pour le Moyen-Orient réuni par le pape au Vatican a
demandé samedi qu'il soit mis fin à l'occupation israélienne des "différents territoires arabes" concernés et
affirmé que l'État hébreu ne pouvait pas s'appuyer sur la bible pour défendre une politique de
colonisation. "Les citoyens des pays du Moyen-Orient interpellent la communauté internationale, en
particulier l’ONU, pour qu’elle travaille sincèrement à une solution de paix juste et définitive dans la
région" qui passe par la "fin de l’occupation des différents territoires arabes" par Israël, ont déclaré les
évêques, provenant en majorité du Moyen-Orient, à l'issue de leurs deux semaines de travaux au Vatican.
Israël ne peut pas s'appuyer sur le terme de "Terre promise" figurant dans la Bible pour "justifier le retour
des juifs en Israël et l’expatriation des Palestiniens", a affirmé l’archevêque grec-melkite de Newton
(États-Unis) Mgr Cyrille Salim Bustros, président de la commission pour le message de ce synode, au
cours d'une conférence de presse au Vatican.
Les prélats de cette région en conflit, berceau du christianisme et où les chrétiens sont menacés de
disparition, ont énuméré les conséquences de l'occupation israélienne, qui touche principalement le
peuple palestinien : "le manque de liberté de mouvement, le mur de séparation et les barrières militaires,
les prisonniers politiques, la démolition des maisons, la perturbation de la vie économique et sociale et les
milliers de réfugiés".
Avec la fin de l'occupation, "le peuple palestinien pourra avoir une patrie indépendante et souveraine et y
vivre dans la dignité et la stabilité", ont-ils affirmé dans leur message, rédigé en arabe. De son côté, Israël
"pourra jouir de la paix et de la sécurité au-dedans des frontières internationalement reconnues",
ajoutent-ils. "La ville sainte de Jérusalem pourra obtenir le statut juste qui respectera son caractère
particulier, sa sainteté et son patrimoine religieux, pour chacune des trois religions, juive, chrétienne et
musulmane", disent-ils encore, "espérant" que "la solution des deux États devienne une réalité et ne reste
pas un simple rêve". Ils se sont par ailleurs déclarés "préoccupés des initiatives unilatérales qui risquent
de changer la démographie et le statut" de Jérusalem, Israël ayant relancé le 15 octobre la colonisation
dans la partie est de la ville par de nouveaux appels d'offres.
Les évêques, qui ont dit à plusieurs reprises que les chrétiens étaient "les principales victimes de la guerre
en Irak", ont aussi jugé que le règlement du conflit israélo-palestinien permettrait de "mettre fin aux
conséquences de la guerre meurtrière" dans ce pays et d'y "rétablir la sécurité qui protègera tous ses
citoyens". Pour eux, par ailleurs, "le Liban pourra jouir de sa souveraineté sur tout son territoire (et)
fortifier son unité nationale".
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Dans le message, les prélats affirment en outre qu'il "n'est pas permis de recourir à des positions bibliques
et théologiques pour en faire un instrument pour justifier les injustices". "Pour nous, chrétiens, on ne peut
plus parler de Terre promise au peuple juif", terme qui figure dans l'Ancien testament, car cette
"promesse" a été "abolie par la présence du Christ", qui a fait de la terre entière "le royaume de Dieu", a
expliqué Mgr Bustros devant la presse.
Les patriarches et les évêques des Églises d’Orient ont de plus condamné "la violence et le terrorisme d’où
qu’ils viennent et tout extrémisme religieux", de même que "toute forme de racisme, l’antisémitisme,
l’antichristianisme et l’islamophobie".
Israël rejette les critiques du synode, dénonce des "attaques politiques"
JERUSALEM, 24 oct. 2010 (AFP) - Israël a dénoncé dimanche comme des "attaques politiques" contre
l'État hébreu le message du synode pour le Moyen-Orient, réuni par le pape au Vatican, demandant qu'il
soit mis fin à l'occupation israélienne des "différents territoires arabes".
"Nous exprimons notre déception devant le fait que cet important synode est devenu une tribune pour
des attaques politiques contre Israël dans la plus belle tradition de la propagande arabe", a déclaré le viceministre des Affaires étrangères Danny Ayalon dans un communiqué. "Le synode a été pris en otage par
une majorité anti-israélienne", a-t-il ajouté.
Le synode pour le Moyen-Orient a demandé samedi qu'il soit mis fin à l'occupation israélienne des
"différents territoires arabes" concernés et affirmé que l'État hébreu ne pouvait pas s'appuyer sur la Bible
pour défendre une politique de colonisation. "Les citoyens des pays du Moyen-Orient interpellent la
communauté internationale, en particulier l’ONU, pour qu’elle travaille sincèrement à une solution de
paix juste et définitive dans la région" qui passe par la "fin de l’occupation des différents territoires
arabes" par Israël, ont déclaré les évêques, provenant en majorité du Moyen-Orient, à l'issue de leurs deux
semaines de travaux au Vatican.
Israël ne peut pas s'appuyer sur le terme de "Terre promise" figurant dans la Bible pour "justifier le retour
des juifs en Israël et l’expatriation des Palestiniens", a affirmé l’archevêque grec-melkite de Newton
(États-Unis) Mgr Cyrille Salim Bustros, président de la commission pour le message de ce synode, lors
d'une conférence de presse. M. Ayalon a dit qu'il était "particulièrement scandalisé" par ces remarques.
"Nous appelons le Vatican à se (distancier) des propos de l'archevêque Bustros, qui sont calomnieux à
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l'encontre du peuple juif et l'État d'Israël et ne devraient pas être interprétés comme la position officielle
du Vatican".
La plupart des juifs religieux considèrent que la terre d'Israël a été donnée aux juifs par Dieu, et les colons
juifs citent souvent la Bible pour maintenir leur emprise sur la Cisjordanie et Jérusalem-Est, occupés
depuis la guerre des Six Jours en 1967. Mais le porte-parole du ministère des Affaires étrangères, Yigal
Palmor, a pour sa part déclaré à l'AFP que les textes sacrés n'ont jamais été utilisés par les gouvernements
israéliens pour justifier l'occupation ou la colonisation d'un territoire. Il a également souligné que la
population chrétienne d'Israël avait augmenté depuis la création de l'État juif, alors que selon lui dans le
reste de la région du Moyen-Orient, de nombreux chrétiens ont fui la guerre, l'insatiabilité et les
problèmes économiques.
De leur côté, les Palestiniens ont salué les appels du synode, le principal négociateur palestinien Saëb
Erakat, appelant dans un communiqué la "communauté internationale à exercer sa responsabilité morale
pour accélérer la fin de l'occupation israélienne illégale" des territoires palestiniens. Les communautés
chrétiennes sont "parties intégrantes du peuple palestinien", a encore souligné le négociateur palestinien,
attribuant à Israël la responsabilité de leur départ de Terre sainte.
Synode/Israël: seul le "message" final reflète l'opinion des participants (Vatican)
CITE DU VATICAN, 25 oct. 2010 (AFP) - Seul le "message" diffusé à la fin du synode des évêques pour le
Moyen Orient reflète l'opinion de l'ensemble des participants et non pas les prises de paroles
individuelles, a précisé lundi le Vatican, en réponse à de vives critiques d'Israël. "Si l'on souhaite une
expression synthétique des positions du synode, il faut s'en tenir au message", a indiqué le porte-parole
du Vatican, le père Federico Lombardi, dans une note écrite.
Israël a affirmé dimanche que le synode réuni par le pape au Vatican s'était transformé en "tribune pour
des attaques politiques contre Israël", estimant que l'évènement avait été "pris en otage par une majorité
anti-israélienne".
Évoquant la "très grande richesse et la variété des contributions des pères (synodaux, ndlr)", le père
Lombardi a souligné que les interventions de chacun des participants ne devaient pas être considérées
"comme la voix de tout le synode". Le "message" adressé samedi par les 180 pères synodaux après 15 jours
de discussions (du 10 au 24 octobre) est "l’unique texte écrit commun approuvé par le synode ces derniers
jours", a-t-il souligné.
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Dans son "message", le synode pour le Moyen-Orient a demandé samedi qu'il soit mis fin à l'occupation
israélienne des "différents territoires arabes" concernés. En parallèle, lors de la conférence de presse finale
du synode, le président de la commission ayant rédigé le message, Mgr Cyrille Salim Bustros a affirmé que
l'État hébreu ne pouvait pas utiliser la Bible pour défendre une politique de colonisation. Israël ne peut
pas s'appuyer sur le terme de "Terre promise" figurant dans la Bible pour "justifier le retour des juifs en
Israël et l’expatriation des Palestiniens", a estimé Mgr Bustros, archevêque libanais de rite grec-melkite de
Newton (États-Unis).
Le vice-ministre des Affaires étrangères Danny Ayalon s'est dit "particulièrement scandalisé" par ces
remarques, appelant le Vatican "à se distancier des propos de l'archevêque Bustros qui sont calomnieux à
l'encontre du peuple juif et l'État d'Israël".
Dans sa note, le père Lombardi a invité à se référer au seul message final du synode. Toutefois, dans un
passage adressé à "nos concitoyens juifs", ce document estime qu'il n'est "pas permis de recourir à des
positions bibliques et théologiques pour en faire un instrument pour justifier les injustices".
(Source AFP)
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ICI ET AILLEURS
Coups de feu et oliviers brûlés: la cueillette a commencé en Cisjordanie
Par Philippe AGRET
FARATA'A (Territoires palestiniens), 15 oct. 2010 (AFP) - Un épais nuage noir se dégage de l'oliveraie.
Sous le regard de soldats israéliens, des paysans palestiniens s'efforcent d'étouffer à coup de branchages
les feux allumés par des colons. La saison de la cueillette des olives en Cisjordanie a commencé.
Les incendiaires sont descendus de la colonie "sauvage" de Havât Gilad, une couronne de barbelés posée
sur une colline du nord de la Cisjordanie, dominant les coteaux plantés d'oliviers et des villages
palestiniens. "Nous étions en train de ramasser les olives ce matin lorsque les colons sont arrivés. Un
d'entre eux a mis le feu", explique Shaher Tawil, un cultivateur, en désignant à quelques dizaines de
mètres, derrière un barrage de l'armée israélienne, un homme barbu en T-shirt portant kippa. "Quand on a
vu les flammes, nous avons appelé les pompiers, mais l'armée les a empêchés d'approcher pour éviter des
heurts avec les colons", s'insurge le vieux paysan. Visiblement embarrassés, les jeunes fantassins
israéliens, engoncés dans leurs uniformes sous le cagnard de midi, finissent par laisser passer le camion de
pompiers, au bout d'une heure, lorsque les flammes avivées par le vent repartent de plus belle. Les foyers
sont
éteints
sous
la
protection
de
l'armée.
Selon Shaher, la semaine dernière, les colons de Havât Galad ont cueilli les fruits de 800 oliviers
appartenant à sa famille. "Chaque année, ils nous volent nos olives, brûlent nos oliviers". Sur ces terres se
sont installés les colons les plus intransigeants qui disent avoir reçu de Dieu la Samarie - nom biblique de
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la région. Ils ne prononcent jamais le mot de "Palestiniens", mais parlent d'"Arabes". Pour un de leurs
maîtres à penser, feu le rabbin Mordehai Elyahou, pas de doute: "Cette terre est l'héritage du peuple
d'Israël. Si un gentil (non-juif) plante un arbre sur ma terre, l'arbre et son fruit sont à moi".
Quelques heures auparavant, à Azmout, près de Naplouse, un groupe de colons de l'implantation d'Elon
Moreh, à quatre kilomètres de là, avaient chassé des ramasseurs d'olives palestiniens en tirant des coups
de feu en l'air, selon des témoins. Les colons affirment avoir été attaqués les premiers. "Nous avions
commencé la cueillette à sept heures du matin. Nous prenions le petit déjeuner, à neuf heures, lorsqu'ils
sont arrivés, une dizaine, avec des sortes de mitraillettes", raconte Pauline Maréchal, une Française de 57
ans. "Ils ont commencé à tirer en l'air. Les enfants criaient, pleuraient. Les colons hurlaient "out", "out",
"dehors", dehors", témoigne cette militante de l'association pro-palestinienne Darna, débarquée la veille
au village pour aider à la récolte comme chaque saison. "Tous les ans, c'est la même chose. Ils viennent
voler les olives, les échelles (pour grimper aux oliviers), les théières (pour la pause)", raconte-t-elle.
Selon l'organisation humanitaire Oxfam, la présence de nombreuses implantations israéliennes en
Cisjordanie --illégales pour la communauté internationale-- et les actes de violence répétés des colons
contre les paysans palestiniens sont un des obstacles au développement du secteur de l'olive, un pilier de
l'agriculture palestinienne. Dans un rapport publié vendredi, premier jour officiel de la cueillette, Oxfam
souligne que les dix millions d'oliviers de Cisjordanie rapportent jusqu'à 100 millions de dollars (70 M
d'euros) par an aux 100.000 cultivateurs d'olives palestiniens.
L'armée israélienne assure faire tout son possible pour protéger les agriculteurs palestiniens de ces
agressions. Cette fois-ci, ces incidents --très fréquents pendant la saison des olives en automne-- n'ont
fait aucun blessé. La police n'a procédé à aucune arrestation.
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Miracle à Bethléem: communion pour la paix autour du foot
Par Philippe AGRET
BETHLEEM (Territoires palestiniens), 26 oct. 2010 (AFP) - Le miracle à Bethléem n'aura duré que 45
minutes. Après une première mi-temps héroïque, une sélection internationale de prêtres catholiques s'est
inclinée mardi soir sur un score d'ampleur biblique (9 à 1) face au onze de Palestine, à la grande joie des
enfants pour lesquels ce match caritatif était joué pour la première fois.
"Ici, le football, c'est tout. Les gamins adorent le foot. C'est un moyen de les sortir de la violence, de
l'intifada. A travers le sport, on peut parvenir à la paix", plaide le père Ibrahim Faltas, qui a lancé une
Académie de football pour les jeunes Palestiniens. Ce franciscain égyptien, responsable de la Fondation
Jean-Paul II pour le Moyen-Orient, est un expert en matière de paix. C'est lui qui négocia le règlement
sans effusion de sang du siège de 38 jours de la Basilique de la Nativité à Bethléem, lieu de la naissance du
Christ selon la tradition, où s'enfermèrent des activistes armés palestiniens en 2002.
Autour du terrain d'Al Khader, le stade de Bethléem, flottent drapeaux palestiniens, italiens et la bannière
jaune et blanche du Vatican. Dans la tribune d'honneur, à côté des officiels palestiniens, un rang de bures
marron, des moines franciscains, l'ordre chargé de garder les Lieux saints depuis le 14e siècle. Sur le
terrain, les 11 prêtres, en maillot jaune, culotte bleue et chaussettes blanches, résistent aux Palestiniens
tout en rouge, grâce à une défense de fer et un agile petit portier qui bloque toutes les velléités des
autochtones, avec l'aide de la Providence... et des poteaux.
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A la mi-temps, le score est vierge. Un exploit pour les athlètes de Dieu, certains presque d'âge canonique.
"C'est une grande fête qui contribue à œuvrer pour la paix. Il est important de jouer à Bethléem", insiste
Adriana Sigilli, une tour opératrice à l'initiative de la rencontre, qui a organisé le déplacement des prêtres,
en majorité des Italiens (il y a aussi un Polonais). "C'est une petite porte ouverte à un message de joie et à
une vie normale", souligne la voyagiste italienne, en faisant allusion à la barrière de sécurité israélienne
qui sépare la Cisjordanie occupée d'Israël --que les Palestiniens appellent "le mur de l'Apartheid".
Dans les gradins, Mohammed a beau arborer le polo du collège Terra Sancta des Franciscains, il n'en
encourage pas moins l'équipe de Palestine, avec ses condisciples venus en bus des environs. Jibril Rajoub,
le président du Comité olympique palestinien, est là. Il applaudit à "l'impact très positif" du récent synode
pour le Moyen-Orient, réuni par le pape Benoît XVI au Vatican, qui a demandé qu'il soit mis fin à
l'occupation israélienne. "Nous, Palestiniens, ne sommes pas seuls. Tout le monde chrétien est avec nous,
la communauté internationale a compris le message", estime M. Rajoub, un des hommes forts de
l'Autorité palestinienne. Il se félicite que des "religieux soient venus jouer au football en Terre sainte.
C'est un message humanitaire près de la Basilique de la Nativité". Pour lui, "le vainqueur, ce sont ces
valeurs humanitaires qui ont gagné dès que le match a commencé".
Peu après le début de la deuxième période, les portes du Paradis s'ouvrent aux Palestiniens, neuf fois. La
messe est dite depuis longtemps quand les curés parviennent à sauver l'honneur. Pour les ecclésiastiques,
le coup de sifflet final annonce l'heure de la délivrance, et du retour aux devoirs sacerdotaux. Mercredi
matin, à 06h30, toute l'équipe devait célébrer la messe dans la basilique du Saint-Sépulcre, au cœur de la
Vieille ville de Jérusalem.
(Source AFP)
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Prière à Notre Dame reine de Palestine
O Marie Immaculée, gracieuse Reine du Ciel et de la Terre, nous voici prosternés devant votre
trône, pleins de confiance en votre bonté et votre puissance infinies. Nous vous supplions de
tourner votre regard compatissant vers la Palestine qui, plus que tout autre contrée vous
appartient, car vous l’avez comblée de grâces par votre naissance, par vos vertus et par vos
douleurs. Et c’est d’elle que vous avez donné au monde le Rédempteur.
Souvenez-vous aussi que c’est là que vous êtes devenue notre tendre Mère et la dispensatrice des
grâces. Aussi, veillez sur votre patrie terrestre et protégez-la tout particulièrement, dissipez les
ténèbres de l’erreur afin qu’y resplendisse le Soleil de la Justice éternelle, et faites que
s’accomplisse la promesse sortie des lèvres de votre divin Fils de former un unique troupeau sous
un seul pasteur.
Et, à nous tous, obtenez de servir le Seigneur dans la sainteté et la justice tous les jours de notre
vie, afin que par les mérites de Jésus et votre aide maternelle, nous puissions au terme de notre
vie passer de cette Jérusalem terrestre aux splendeurs de la Jérusalem céleste. Amen.
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Les Nouvelles de Taybeh paraissent a la fin de chaque mois.
Direction : Abouna Raed Abusahlia
Rédaction : Falk van Gaver
Rendez-vous sur http://www.taybeh.info/
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Notre-Dame de Palestine, priez pour nous !
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