DNA_Strasbourg-du-17-03-2012
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! CULTURE 19 Q SAMEDI17MARS2012 BOUXWILLER «Théâtre ici» SCHILTIGHEIM Au Cheval Blanc Quand Potter s’envole Nouveaux astres Les élèves du TNS et les jeunes de l’atelier de pratiques artistiques du lycée de Bouxwiller se sont retrouvés par ici, au théâtre Christiane-Stroë, pour un échange sur le thème de la décentralisation. En hommage aux Cadets. Le saxophoniste Chris Potter. PHOTO DNA – MARC ROLLMANN Un quartet de luxe pour une salle de privilégiés. Le Cheval Blanc de Schiltigheim accueillait mardi le saxophoniste Chris Potter et ses trois acolytes pour un voyage d’une rare intensité. Il n’est plus nécessaire de dresser le portrait de Chris Potter tant cet Américain côtoie aujourd’hui les sommets du jazz. Ce natif de Chicago, formé à New York et fils spirituel de Sonny Rollins, Charlie « Bird » Parker et Joe Lovano, montre depuis une vingtaine d’années ses talents de sideman – avec, entre autres, Dave Douglas, Dave Holland, Paul Motian, Herbie Hancock ou encore Al Foster – mais aussi de leader à la virtuosité universellement reconnue. Et également de leader au nez creux. Car ce quartet qui officie sur l’actuelle tournée réunit, outre le frontman, le pianiste David Virelles Gonzalez, le batteur Gerald Cleaver et le contrebassiste Joe Martin. Et tous quatre, portés par le sax ténor de Chris Potter, écrivent et jouent une partition incisive et énergique. Certaines phases évoquent une tradition jazzistique bien assi- milée, et tellement bien digérée qu’elle débouche sur l’expression d’un langage rythmique très personnel et contemporain. Et dans cet exercice certes collectif mais très porté aussi sur l’émergence des individualités, c’est assurément David Virelles Gonzalez qui remporte le prix de l’excellence, quand ses deux comparses obtiennent tout de même haut la main les accessits d’honneur. Le pianiste cubain possède en effet une technique prodigieuse aux apparences de simplicité. Et ce qui enchante dans son jeu, c’est ce mélange tout naturel du son latino et caribéen avec la base américaine de piano jazz à laquelle David Virelles Gonzalez s’est très tôt confronté, notamment Bud Powell et Thelonious Monk. Et à 28 ans à peine, parvenir à une fusion si parfaite des genres relève presque du miracle divin. Joe Martin à la basse et Gerald Cleaver à la batterie apparaissent, de leur côté, bien plus en retrait, même si leurs soli respectifs ne peuvent que soulever engouement et admiration, quoiqu’inscrits dans un schéma de jeu bien plus classique. ALEXIS FRICKER N antes, Angoulême, Buenos Aires, Bannalec, Paris, Strasbourg. Quelques points sur une carte dessinée à la craie tracent en préambule les parcours individuels, la somme des chemins empruntés à travers l’Hexagone par les élèves du TNS, qui ont fait une halte à Bouxwiller l’autre soir, 56 ans après leurs ancêtres, les Cadets, pour un joli passage de témoin. C’est un lundi 12 mars, en 1946, que la troupe d’alors avait lancé sa première tournée rurale par une représentation marquante devant le public du pays de Hanau. « Un combat mené avant nous » Rencontre sur le thème de la décentralisation. PHOTO DNA - CLARISSE BARGAIN Projection d’archives, débats, séances de répétition : le théâtre du Marché aux grains et le Grand jeu ont ravivé les mémoires le temps d’un week-end. Quelques lectures, textes et morceaux choisis ont préfiguré lundi la rencontre des futurs professionnels du TNS avec d’autres jeunes, les comédiens en herbe du lycée Adrien-Zeller de Bouxwiller, sur le thème de la décentralisation. « Une vieille lune », convient Catherine Marnas, maître du groupe 41, mais encore et toujours d’actualité. Loin de son âge d’or et après une longue période de désaffection, le théâtre rural connaît des jours meilleurs, témoigne toutefois le directeur du théâtre hôte, Pierre Diependaële, notamment sous l’impulsion du théâtre de rue. Le thème a été traité avec honnêteté et, parfois, une pointe de dérision par les élèves du groupe 41, tous issus de province ou presque, tous ou presque passés par la capitale. « Hors de Paris, point de salut pour les honnêtes gens », a lu l’un, reprenant la célèbre prose de Molière dans les Précieuses ridicules. « La décentralisation, c’est un combat qui a été mené avant nous », lance Matthias, 24 ans. Comment avez-vous fait pour devenir comédien ? Où faut-il s’inscrire ? Rapidement, la curiosité des lycéens a conduit la discussion sur le terrain des choix d’orientation. « Les ateliers scolaires, ça a été l’une des premières voies du théâtre pour beaucoup d’entre nous », a relevé une élève du TNS, originaire de Châtellerault. Comme Céline, 17 ans, de Bouxwiller, certains ont commencé en primaire. Et tous ne rêvent pas aujourd’hui d’une carrière à Paris. « Je viens d’une ville où il n’y avait que des théâtres municipaux », explique Romaric, qui a fait partie d’une compagnie à Dijon avant d’intégrer le TNS. Son objectif : retrouver la Côte-d’Or. « Mais on ne va pas non plus boycotter Paris », nuance Pierre. « L’école est souvent le seul contact des jeunes avec le théâtre », explique Frédéric Gesse, professeur de français responsable de l’atelier théâtre au lycée. Loin de la culture des écrans, elle « met l’élève en contact avec le grand patrimoine littéraire » et elle crée, comme le théâtre, un « collectif vivant », complète Pierre Diependaële, qui milite pour une plus grande intégration de cet art dans le champ de la pratique scolaire. « À l’école, c’est encore marginal, de mèche avec la filière littéraire », constate Sarah, lycéenne qui voudrait en faire plus tard son métier. Pendant que certains prennent le pari d’un théâtre en prise directe avec les réalités, engagé et contemporain. « Le théâtre que j’ai envie de faire parlera de la culture des banlieues », confie Florian, élève du TNS. Ou quand les territoires éduquent à leur tour le théâtre… CLARISSE BARGAIN R FOIRE AUX VINS DE COLMAR DU 3 AU 15 AOÛT M Pokora, Iggy Pop, Shaka Ponk, LMFAO STRASBOURG Cité de la musique THÉÂTRE Sous l’aile de Francis Cabrel Les trophées 2012 du Centre des écritures de la chanson ont été remis jeudi soir à Lucie Bernardoni, Fabien Bœuf et Daguerre, des jeunes talents repérés par Francis Cabrel, le fondateur des « Rencontres d’Astaffort ». Le Strasbourgeois M Pokora participera pour la première fois à la Foire aux vins. PHOTO ARCHIVES DNA Cinq dates de la Foire aux vins sont maintenant connues. Le festival colmarien se tiendra du 3 au 15 août, avec une journée de relâche le 9 août. Mercredi 8 août, la sensation du moment, Shaka Ponk, précédera sur scène Iggy Pop and the Stooges. Enfin, le duo américain déjanté de LMFAO est attendu samedi 11 août. Alors que le concert de Johnny Hallyday, en ouverture du festival, vendredi 3 août, affiche déjà complet, les organisateurs de la Foire aux vins annoncent la venue du Strasbourgeois M Pokora samedi 4 août. Il partagera la scène du théâtre de plein air avec Shy’m. Ils s’étaient tous les deux distingués en remportant l’émission «Danse avec les stars». Un tarif spécial de 30 € au lieu de 35 € (+ les frais de location) sera pratiqué pour les 1 000 premiers fans. Claude Lebourgeois, le directeur artistique, confirme aussi la présence de Nolwenn Leroy, qui partagera l’affiche d’une soirée celtique mardi 7 août avec Sharon Corr et Alan Stivell. Nuit blanche : la date connue, pas les DJs La 4e Nuit Blanche aura lieu mercredi 8 août à partir de minuit et précédera la journée de relâche, de jeudi 9 août, instaurée pour la première fois par la Foire aux vins. Si les DJ’s qui succéderont à David Guetta et Martin Solveig ne sont pas encore connus, plus de 1 000 places ont déjà été vendues. «La manifestation va s’étirer cette année sur 12 jours dont deux week-ends et un jour férié», précise Christophe Crupi, directeur des foires et salons. V.F. Q Les billets sont en vente à partir d’aujourd’hui. www.foirecolmar.com ✆03 90 50 50 50. « J’AI ÉCRIT LA PLUPART de mes chansons dans mon village d’Astaffort. Je savais donc que l’endroit pouvait être propice à l’écriture et à la composition », a confié Francis Cabrel qui, en guise d’introduction, a raconté au public de l’auditorium de la Cité de la musique la genèse de l’association Voix du Sud et des rencontres qu’elle y organise deux fois par an. Depuis 1994, cellesci ont accueilli nombre de jeunes artistes souhaitant « rompre leur solitude créatrice »… En 2007, l’arrivée de la Fondation d’entreprise La Poste comme mécène s’est soldée par la création d’un nouvel outil d’encouragement, le Centre des écritures de la chanson, qui remet chaque année des trophées, dotés d’une bourse de 3 000 euros et d’une semaine de stage, à deux jeunes issus des rencontres d’Astaffort. Jeudi soir à Strasbourg, les deux lauréats 2012, Lucie Bernadoni et Fabien Bœuf, tous deux repérés lors de la session de septembre dernier, ont reçu leurs prix des mains de Maryline Girodias, Claude Brasseur joue Orgon… PHOTO PABLO DE SELVA BÂLE Deux géants pour une légende Fabien Bœuf (à gauche) est l’un des trois lauréats 2012 honorés par Jean Bonnefon et Francis Cabrel. PHOTO DNA – LAURENT RÉA représentante de la fondation La Poste, et de Jean Bonnefon, président de Voix du Sud, qui a profité du déplacement en Alsace pour mettre la dernière main à un partenariat avec le festival Summerlied (DNA du 15 mars 2012). La soirée a fait une large place à la chanson. Le Landais Fabien Bœuf, qui s’apprête à partir en tournée avec un ensemble de cordes, a interprété seul à la guitare trois titres de son répertoire. La Niçoise Lucie Bernadoni, 25 ans, actuellement sur scène avec la troupe de la comédie musicale Hair, a proposé des extraits de son album Mélancosmiaque, réalisé en 2011 par l’entremise numérique d’un label participatif. Un prix d’honneur a également été remis à Olivier Daguerre, auteur-compositeur-interprète originaire de Biarritz. Ancien participant des rencontres devenu intervenant, il a servi au public une demi-douzaine de titres aux riffs tranchants issus de son nouveau spectacle. « Carmen », en hommage à Théophile Gautier et interprétée en duo avec Francis Cabrel, a fait mouche. De même que le parrain de la soirée, qui a saisi une guitare pour conclure les réjouissances avec « Je l’aime à mourir » et « La dame de Haute-Savoie », version solo et unplugged. Un petit moment de grâce… X.T. R Claude Brasseur et Patrick Chesnais vont endosser les rôles d’Orgon et de Tartuffe demain soir sur les planches du Schauspielhaus de Bâle, dans le cadre de la saison française du Theater Basel. Créée à Nice début février, cette version de l’œuvre de Molière, mise en scène par Marion Bierry, est partie d’une volonté de Claude Brasseur de se frotter à nouveau au répertoire de Jean-Baptiste Poquelin. « J’ai joué des trucs que je ne renie absolument pas, mais bon… Vu mon âge, ce sera sûrement l’une de mes dernières apparitions sur les planches. Autant partir sur quelque chose d’intéressant », glisse celui qui a cartonné au box-office avec les différents opus de Camping récemment. Et en la matière, les différentes grilles de lecture de Tartuffe placent cette pièce parmi les œuvres les plus jouissives pour un comédien. Tartuffe ce 18 mars à 19h30 au Schauspielhaus de Bâle. Informations:www.theaterbasel.ch ou ✆0041 61 295 11 33.