Une transformation organisationnelle à la Commission
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Une transformation organisationnelle à la Commission
Une transformation organisationnelle à la Commission scolaire de Montréal sous le signe de l’austérité et du néolibéralisme Madame la présidente Mesdames et messieurs les commissaires Monsieur le directeur général La CSDM s’apprête à mettre sur pied une nouvelle transformation organisationnelle. Une Xe transformation, dirions-nous, tellement on n’arrive plus à les compter. Cette foisci, la restructuration aura été moins présentée en tentant de cacher l’éléphant dans la pièce : on nous laisse comprendre que c’est parce qu’on a moins d’argent qu’il faut revoir nos pratiques, au lieu de nous servir les habituels « Nous étions rendus à cette nouvelle étape dans notre évolution »… Comme si une grande vision en matière de gestion publique était mise en œuvre à travers tous ces remaniements organisationnels. Cette transformation organisationnelle questionne le SPPMEM à plusieurs égards. Nous vous remercions de nous offrir l’opportunité de pouvoir partager nos observations. De grandes tendances semblent se dégager de cette transformation organisationnelle : Diminution des services aux élèves, particulièrement aux EHDAA Diminution du nombre d’employés Augmentation du nombre de gestionnaires Diminution du service aux employés Perte de l’expertise du personnel professionnel Augmentation du recours à l’entreprise privée Ma présentation s’orientera donc autour de ces grands thèmes. Diminution des services aux élèves, particulièrement aux EHDAA La CSDM veut augmenter l’intégration des élèves HDAA dans les classes. L’approche de l’intégration, aussi louable s’avère-t-elle dans ses principes mêmes, possède son lot d’obstacles quand vient le temps de la mettre en œuvre. L’avantage, au moment où on se parle, c’est que ce n’est pas comme si nous ne le savions pas. Les avatars de l’intégration à tout vent, comme cela a pu se vivre dans différents milieux au Québec, sont de plusieurs ordres. Un des premiers problèmes réside dans le fait que les services pour accompagner cette intégration ne suivent généralement pas, ou pas à la hauteur de ce à quoi nous serions en droit de nous attendre pour que cela se vive le mieux possible par l’enfant. Une transformation organisationnelle à la Commission scolaire de Montréal sous le signe de l’austérité et du néolibéralisme Allocution du président du SPPMEM-CSQ au Conseil des commissaires, 20 avril 2016 Page 1 sur 9 Or, dans un contexte de compressions budgétaires, il n’est pas farfelu de croire que les ressources techniques et professionnelles pour soutenir l’élève dans ce passage à la classe régulière ne seront probablement pas en nombre suffisant. Et l’intégration sans les ressources peut nous apparaître une moins bonne solution que la non-intégration en tant que telle. Un indice que les ressources professionnelles ne seront pas en nombre suffisant : la normalisation que vous comptez mettre sur pied dans les classes dites de « points de services EHDAA ». Cette normalisation se présente sous la forme d’une journée de personnel professionnel par classe de point de service par semaine. Cette « coupe paramétrique », visiblement commandée par un impératif d’économie, mais certainement pas de service à rendre aux élèves en difficulté, recèle à elle seule d’un très grand nombre de questions pouvant porter sur son bien-fondé. Je vous en poserai seulement deux; elles m’ont été transmises par des professionnelles qui se donnent corps et âme dans ces milieux. Comment peut-on proposer une solution de répartition « égale » d’une ressource professionnelle par classe EHDAA par semaine, tout en affirmant que l’équité est une valeur fondamentale à la CSDM en matière de service aux élèves en difficulté? Comment la CSDM tiendra-t-elle compte de la gravité du handicap, ainsi que des autres facteurs de vulnérabilité des élèves (contextes linguistique et socioéconomique) dans la répartition des services professionnels? Dans ces conditions, le SPPMEM est très inquiet de l’offre de service aux élèves HDAA. Nous craignons que le retour à l’équilibre se fasse en grande partie sur le dos des élèves. Autre très mauvaise nouvelle : l’abolition du service d’animation de vie spirituelle et d’engagement communautaire, pourtant un service direct à l’élève. Parce qu’avec l’abolition annoncée de 11,2 animatrices et animateurs de vie spirituelle et d’engagement communautaire, bien malin celui ou celle qui viendra nous dire que le service n’est pas aboli. Au mieux, les 2,6 AVSEC qui restent travailleront principalement dans leur bureau, avec des mandats que nous ne connaissons pas encore. Ils ne pourront certes plus contribuer à la vie du milieu, à faciliter l’intégration des élèves à l’école, à organiser divers projets pour encourager les jeunes à s’engager dans leur communauté afin de les préparer à devenir des citoyens responsables, à faciliter le vivre ensemble à l’école, à rendre plus humaines ces « grosses boîtes » qu’elles sont devenues. Je vous le rappelle : en abolissant le service de vie spirituelle et d’engagement communautaire à la CSDM, on abolit un service direct à l’élève. Couper en orthophonie ou en psychoéducation à la CSDM, c’est priver les élèves d’expertes et d’experts qui ont l’habitude d’agir dans les écoles, directement auprès des élèves. Mais couper en psychologie, c’est ajouter une couche d’absurdité et Une transformation organisationnelle à la Commission scolaire de Montréal sous le signe de l’austérité et du néolibéralisme Allocution du président du SPPMEM-CSQ au Conseil des commissaires, 20 avril 2016 Page 2 sur 9 d’incompréhension sur cette transformation organisationnelle. Car, devons-nous le rappeler, la CSDM possède le ratio psychologue-élève le plus bas de toutes les commissions scolaires de l’île de Montréal. L’abolition de deux postes de bibliothécaires aidera-t-elle la CSDM à mieux doter les écoles de livres pour les élèves? Le service de bibliothécaire sera-t-il mieux rendu sur l’ensemble de la CSDM par ces deux abolitions de postes? Cela l’aidera-t-elle à développer une vision sur ses? En tout cas, pour citer un ancien ministre de l’éducation, les élèves «ne mourront pas de ça!» Diminution du nombre d’employés C’est la semaine prochaine que les plans d’effectifs seront déposés aux différentes tables des comités de relations de travail. Au SPPMEM, nous nous attendons au pire scénario qui ne nous ait jamais été présenté. Le 3 décembre 2015, la direction générale invitait les représentants syndicaux à un dîner, notamment afin de les informer que nous devrions nous attendre à un « effort » équivalent à celui effectué l’an dernier. Pour celles et ceux qui auraient manqué le plan de l’effectif de l’année courante, rappelons que la CSDM a aboli l’équivalent de 10 % de ses effectifs professionnels, soit un total de 70,7 postes. Comme la dernière semaine d’avril nous est apparue assez tardive pour avoir un aperçu de l’ampleur du dégât annoncé, nous avons mis sur pied un sondage en ligne, un Survey Monkey, et nous avons invité les membres du SPPMEM à aller y inscrire ce que leur supérieur immédiat leur avait annoncé en matière d’abolition de poste. Serez-vous surpris d’apprendre que 108 professionnels sont allés inscrire les abolitions partielles ou même totales de leur poste? À ce jour, tel que compilé ce matin par madame Line Lemay, sans compter les éventuelles créations de postes, mais aussi en tenant compte que ce sondage est sur une base volontaire, nous prévoyons un nombre de 78,7 abolitions postes. Voici un tableau présentant un aperçu de ces abolitions pour 2016-17. Agents de développement Analystes Animatrice communautaire Archiviste AVSEC Bibliothécaires 7,0 9,0 1,0 0,6 11,2 2,0 Une transformation organisationnelle à la Commission scolaire de Montréal sous le signe de l’austérité et du néolibéralisme Allocution du président du SPPMEM-CSQ au Conseil des commissaires, 20 avril 2016 Page 3 sur 9 Conseiller d’orientation Conseillers en formation scolaire Conseillers pédagogiques Nutritionniste Psychoéducateurs Psychologues Orthophonistes Reviseure linguistique Total 3,3 1,1 14,4 1,0 13,2 1,7 12,2 1,0 78,7 Service direct à l’élève : 42,7 postes, 54 % des abolitions prévues Services pédagogiques (CP et bibliothécaires) : 16,4 postes, 20 % Services administratifs : 19,6 postes, 24,9 % Rappelons-le, il ne s’agit que d’une estimation du plan d’effectifs que nous recevrons le mardi 26 avril. Cependant, cela n’annonce rien de réjouissant en matière d’offre de services professionnels à la CSDM, tant aux élèves, aux enseignantes et enseignants qu’à l’administration. Augmentation du nombre de gestionnaires On abolit le poste d’archiviste pour faire effectuer le travail par un avocat, un gestionnaire, les avocats de la CSDM ne faisant pas partie du groupe de professionnels. On abolit des postes d’opérateurs, de techniciens et d’analystes au service des technologies de l’information pour créer cinq postes de régisseurs. On abolit des postes d’analystes au Bureau de santé (BSCAT) pour les remplacer par des postes de régisseurs. On crée un poste d’adjoint à la secrétaire générale. Une direction générale adjointe annonce sa retraite, mais le principe d’attrition ne semble pas pouvoir s’appliquer pour ce genre de poste. Pourtant, dans un passé pas si lointain, nous croyons nous souvenir d’une direction générale et de sa direction générale adjointe, point. Bref, la tendance à la mode serait au gestionnaire. Une transformation organisationnelle à la Commission scolaire de Montréal sous le signe de l’austérité et du néolibéralisme Allocution du président du SPPMEM-CSQ au Conseil des commissaires, 20 avril 2016 Page 4 sur 9 Nous serions très curieux de voir leur poids relatif avant et après la transformation organisationnelle. Nous aimerions même pouvoir observer d’éventuelles courbes des dix dernières années en ce domaine. Vous souvenez-vous que le ministère de l’Éducation avait publié des données quant à l’augmentation du nombre de cadres dans les commissions scolaires, entre 2006 et 2012? Il était question de ratio cadre-élèves, à l’époque. Nous nous garderons d’utiliser les expressions courantes en la matière, celles qui parlent d’Indiens et de chefs, ou encore de chefs et de sauce gâtée : disons simplement que nous sommes interpellés par ce qui nous paraît comme étant une augmentation relative du poids des gestionnaires à la CSDM. Quand on prévoit une diminution de 20 % des professionnels sur une courte période de deux ans, on ne se surprendra pas d’entendre leur syndicat poser ce genre de question à celles et ceux qui abolissent leur poste. Diminution du service aux employés Désormais, on ne répondra plus aux membres du personnel qui auront des questions en matière d’assurances ou de retraites; la CSDM les guidera vers leur compagnie d’assurances respective et vers Retraite-Québec. Au SPPMEM, nous avons le souvenir encore tout récent d’une ressource extraordinaire en matière de retraite. On nous prévient qu’il y aura une « révision de l’offre de service aux associations et syndicats en discussion dans une optique d’une meilleure gestion des priorités ». En termes clairs, sommes-nous en droit de nous attendre à une diminution du temps accordé aux syndicats dans l’opération de communication ou de résolution de problèmes rencontrés par les professionnels dans l’exercice de leurs fonctions? Si tel devait être le cas, cela pourrait s’avérer très inquiétant dans nos relations avec l’employeur. Le souvenir du comité dirigé par la direction des ressources humaines, celui où les représentants des syndicats et associations rencontrions régulièrement les psychologues du Programme d’aide au personnel (le défunt PAP), dont les postes ont été abolis cette année, nous semble fort lointain… Pourtant… Nous y discutions de santé mentale, de problèmes vécus dans les milieux, d’approches à développer à la CSDM. Peut-on penser que la CSDM est toujours un employeur qui prend soin de ses employés? Une transformation organisationnelle à la Commission scolaire de Montréal sous le signe de l’austérité et du néolibéralisme Allocution du président du SPPMEM-CSQ au Conseil des commissaires, 20 avril 2016 Page 5 sur 9 Perte de l’expertise du personnel professionnel Quand la CSDM abolit des postes de professionnels, elle perd de l’expertise développée dans ses milieux. Il y a la perte du service direct à l’élève que représente l’abolition des postes d’AVSEC, de conseillères d’orientation, d’orthophonistes, de psychoéducatrices et de psychologues. Il y a perte d’expertise quand on abolit le poste d’un archiviste, soit partiellement, soit en entier, soi-disant au profit de la formation d’un avocat sur les aspects légaux liés aux archives et à la conservation de documents. Le SPPMEM a beau retourner cette décision d’un côté comme de l’autre, nous ne voyons pas en quoi une institution plus que centenaire, avec tout le patrimoine qu’elle possède, peut imaginer une telle supercherie. Peut-être devons-nous croire que l’apprentissage de la profession d’archiviste peut s’effectuer « sur le tas »? C’est à croire que tout le travail effectué par notre archiviste au cours des quinze dernières années en valorisation du patrimoine, en révision du calendrier et du plan de conservation, en gestion des documents électronique dans une voûte centralisée… Que tout ce travail aurait pu être mieux effectué par un avocat. Il y a perte d’expertise quand la CSDM se débarrasse de son service de révision linguistique, ou de son service de nutritionniste. Transférer le volet nutrition aux CP et enseignants qui se spécialisent en éducation physique, strictement parce que les programmes de formation prévoient ce volet, c’est effectuer des raccourcis de la pensée. Quand une chose appartient à tout le monde, elle n’appartient à personne. Il en va de même avec l’abolition du poste de notre CP en environnement. La CSDM peut-elle vraiment s’imaginer que le simple fait de dire que les DÉ vont prendre en charge le Plan Vert de la Commission, ou que les CP, membres d’un corps d’emploi qui aura connu la plus grande quantité d’abolitions de postes en deux années, soit de plus de 55 postes, fera en sorte que les dossiers d’environnement suivront leur cours à la CSDM? La perte d’expertise en environnement sera gigantesque. Tous les dossiers développés et suivis en matière d’environnement depuis plus de quinze années trouveront très difficilement preneur parmi celles et ceux qui restent. L’abolition de ce poste sonnera la fin du rayonnement de la CSDM en matière d’environnement. D’ailleurs, l’environnement ne figure pas parmi les cinq priorités d’accompagnement pédagogique des CP des Services éducatifs. Il en va de même pour la perte d’expertise en analyse de dossiers de santé, en bibliothéconomie, en orientation et en formation scolaire… Perte d’expertise en matière de lien avec les communautés, par l’abolition complète du groupe d’agents de développement, dont ceux qui travaillent à la communauté… Un mandat qui, semble-t-il, Une transformation organisationnelle à la Commission scolaire de Montréal sous le signe de l’austérité et du néolibéralisme Allocution du président du SPPMEM-CSQ au Conseil des commissaires, 20 avril 2016 Page 6 sur 9 sera dirigé vers d’autres gestionnaires, au Bureau de soutien à la gestion des établissements. Nous arrêterons ici, la liste des expertises perdues pouvant s’allonger beaucoup plus encore. Le SPPMEM croit fermement qu’il est faux de croire qu’en transférant ces dossiers à des personnes qui ont déjà une longue liste de tâches à effectuer, les contenus à transmettre ou à développer le seront effectivement. Quel gâchis, quelle saignée, quelle perte d’expertise pour la CSDM. Le plus absurde dans cette situation catastrophique causée par un retour à l’équilibre budgétaire et les 19 millions de dollars à récupérer, c’est que les postes abolis ne représentent pas réellement une économie. Les professionnels en poste sont permanents; le 1er juillet 2016, ils continueront de recevoir leur paie toutes les deux semaines. On leur donnera des affectations temporaires, des tâches compatibles avec leurs qualifications ou leur expérience. C’est sans doute ce qui est arrivé à notre archiviste, amputé de 40 % de son poste au 1er juillet 2015. Le saviez-vous? Cette année, on a donné à ce professionnel des tâches d’entrée de données à l’ordinateur au Service des technologies de l’information. Cet archiviste a passé une bonne partie du clair de son temps de travail à entrer des données sur un clavier d’ordinateur. Au SPPMEM, nous nous demandons ce qu’a bien pu faire de répréhensible ce brillant homme pour mériter un tel sort. Nous avons bien hâte de voir à quelles tâches seront affectés les professionnelles et professionnels qui seront mis en disponibilité au 1er juillet 2016. Augmentation du recours à l’entreprise privée À neuf reprises, le document sur la transformation organisationnelle fait mention d’impartition. C’est donc bel et bien à une tendance affirmée que nous faisons face. Parmi les services qui verront le plus leurs pratiques se tourner vers les entreprises privées, il y a le Service des technologies de l’information. Ce service se voit réduit de plusieurs postes d’opérateurs, de techniciens et d’analystes. Ces abolitions conduiront vraisemblablement à plus de services au privé. C’est très questionnant, surtout quand on sait que le recours à l’impartition ne représente pas nécessairement une économie. Ces récentes années, on a longuement fait état des dépenses en informatique dans les différents services du gouvernement. Jean-Nicolas Blanchet, du Journal de Québec, a produit un dossier sur le sujet. À force de s’appuyer sur le privé pour rendre ses propres services, la CSDM pourrait bien avoir de très mauvaises surprises. Des professionnelles assignées à la FP quitteront les services éducatifs pour se rendre au Service du développement et de l’innovation professionnelle. Alors qu’on leur Une transformation organisationnelle à la Commission scolaire de Montréal sous le signe de l’austérité et du néolibéralisme Allocution du président du SPPMEM-CSQ au Conseil des commissaires, 20 avril 2016 Page 7 sur 9 présentait cet aspect de la grande transformation organisationnelle, elles ont manifesté une grande inquiétude. Parmi tout ce qui les questionne, il y a le fait que le service qui les accueillera prendra de plus en plus l’allure d’une PME au sein de la CSDM. On prévoit en effet que le Service aux entreprises, lui-même sous la gouverne du Service du développement et de l’innovation professionnelle, devra produire un plan d’affaires, l’aidant à effectuer des recettes de deux millions de dollars par an. Le SPPMEM n’est pas dupe : les commissions scolaires voient la formation aux entreprises comme une imprimante à dollars, et la CSDM n’aurait pas récolté la part du lion en la matière parmi les commissions scolaires de l’île de Montréal. Cela explique aussi l’abolition de postes d’agents de développement reliés à ce service, au profit de « peddlers » qui iront vendre les services en matière de FP aux entreprises. De la logique comptable qui se développe à la CSDM, nous passerions à la logique d’entreprise. De là à croire que la CSDM passerait du statut de commission scolaire endettée à celui de commission scolaire qui engrange des profits, il n’y aurait qu’un pas à franchir! Une transformation organisationnelle qui répond à des impondérables néolibéraux Jusqu’à quel point faut-il se questionner de cette tutelle déguisée que la CSDM s’est fait imposer par le Ministère de l’Éducation, en mettant sur son chemin ces fameuses firmes comptables? Au fil des compressions budgétaires imposées par Québec, le SPPMEM a toujours dénoncé le manque de vision lors des restructurations, réaménagements ou transformations organisationnelles de la CSDM. Pourtant, avec un certain recul, force est d’admettre qu’il y a bien une vision. Que cette vision pourrait s’avérer n’être qu’en accord avec celle déployée par les gouvernements des dernières années. Claude Lessard, qui a travaillé au Conseil supérieur de l’éducation, disait récemment : « Ne pas avoir de vision, c’est avoir une vision ». Il se peut que la transformation organisationnelle de la CSDM soit en accord avec le courant de pensée néolibéral du gouvernement actuel. Il est malheureux de constater que la firme qui aurait mené des fortunés canadiens à placer leurs avoirs à l’abri de l’impôt, dans les paradis fiscaux, soit la même firme que celle qui tutelle, pardon, qui conseille la direction de la CSDM dans des décisions s’apparentant autant au néolibéralisme. Le SPPMEM invite les membres du Conseil des commissaires à représenter les gens qui les ont élus et à obliger la CSDM à revoir cette transformation organisationnelle qui diminuerait sa valeur éducative et pédagogique. À la CSDM, nous avons des bâtiments Une transformation organisationnelle à la Commission scolaire de Montréal sous le signe de l’austérité et du néolibéralisme Allocution du président du SPPMEM-CSQ au Conseil des commissaires, 20 avril 2016 Page 8 sur 9 vétustes ou moisis : il faut à tout prix préserver les services offerts à nos élèves, et pour ce faire, il faut mettre l’emphase sur le personnel qui y travaille. Les restructurations successives causées par les compressions budgétaires ont miné le moral des troupes. Elles tendent à déprofessionnaliser le personnel; elles sont démotivantes, elles invitent les gens au cynisme. Commissaires, nous vous invitons à dénoncer cette transformation organisationnelle. Commissaires, cessez la saignée… Revalorisez! Michel Mayrand Président du SPPMEM — CSQ Une transformation organisationnelle à la Commission scolaire de Montréal sous le signe de l’austérité et du néolibéralisme Allocution du président du SPPMEM-CSQ au Conseil des commissaires, 20 avril 2016 Page 9 sur 9