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ZOOTECHNIE,
N. Slimane ’
GENETIQUE
ET REPRODUCTION
F. Ouali ’
C. Chetoui ’
S. Gtari 3
Z. Mallek 4
M. Thibier 5 I
La maîtrise des cycles sexuels
chez les bovins en Tunisie :
application
des traitements
combinés
à base de progestérone-PMSG
et progestogène-PMSG
SLIMANE
(N.), OIJALI
(F.), CHETOUI
(C.), GTARI
(S.), MALLEK
(Z.), THIBIER
(M.). La maîtrise des cycles sexuels chez les bovins en
Tunisie : application
des traitements
cqmbinés à base de progestéronePMSG et urorestogène-PMSG.
Revue Elev. Méd. vét. Pays trop., 1991,
44 (4) : 4Sî-4&6
-
citons, à titre d’exemple, ceux de CHUPIN et a/ (5), COPPER et ROWSON (6), PETIT et a/. (10, 1 l), THIBIER
(14), PETIT (9), AGUER (2), AGUER et a/ (3), LOKHANDE et a/. (7) et SMITH et a/ (13).
Le but de ce travail est de préciser l’espérance
de fertilité
après insémination
artificielle
systématique,
et traitement
de maîtrise
des
cycles. L’étude
a été réalisée
dans trois régions
différentes
de la
Tunisie
sur 1249 femelles,
de races Holstein
et Frisonne
Pie-noire
(n = 554), et appartenant
à la population
locale et locale croisée (n =
69.5). Ces animaux
ont été traités nar soirales vaginales + PMSG (7001000 UI, groupe
1 et II) et par ‘des implants
skwcutanés
+ PMSG
(500 UI, groupe III). Les femelles synchronisées
ont été inséminées
systématiquement
48 et 72 h après le-retrait
des dispositifs.
Le « taux
de fertilité
aooarent
global » chez les femelles contrôlées
(n = 1 042)
par palpatio;
‘trans-r&tale,
90 jours après l’oestrus
induit, est de 54,7
p. 100. Ni le type de traitement,
ni l’état physiologique
sexuel des
iemelles,
déterminé
avant la mise en place du dispositif
par exploration trans-rectale,
n’influence
les résultats
enregistrés
(P > 0,OS). En
revanche,
une différence
hautement
significative
(P < 0,Ol) est notée
entre génotypes
(races pures, populations
locale et locale métisse, au
bénéfice de ces dernières
: 47,8 vs 59,6 p. 100, respectivement).
Sur
132 vaches du groupe 1, présumées
gestantes par diagnostic
précoce
de non-gestation
par dosage qualitatif
de la progestérone
dans le lait,
72 se sont confirmées
gestantes (54,s p. 100) par une palpation
transrectale 90 iours auri% les inséminations
artificielles.
Le « taux de fertilité cumilé
» (l”et 2 inséminations
artificielles)
était de 71,6 p. 100.
Ces taux de fertilité
globaux élevés autorisent
désormais
le recours à
ces techniques
pour développer
largement
l’insémination
artificielle.
Mots clés : Bovin
Maîtrise
de la reproduction
- Cycle oestral
Progestérone
- Norgestomet
- Diagnostic de gestation - Fertilité - Tunisie.
Les premiers essais réalisés à grande échelle en Tunisie
avaient comme but de permettre le développement de la
pratique de l’insémination artificielle. Cette technique vise
à améliorer le niveau génétique de la population autochtone et tente de réduire chez certaines femelles I’intervalle vêlage-vêlage dont la durée est anormalement allongée.
INTRODUCTION
Le choix du traitement à retenir est généralement fonction
de la catégorie des animaux (génisses ou vaches), de la
nature de la producion (lait ou viande) et surtout de la
cyclicité des animaux à traiter.
Le cheptel cible (surtout population locale et locale métisse) regroupe des femelles cyclées et d’autres à activité
sexuelle inconnue. L’objectif du traitement est d’induire
des chaleurs et des ovulations groupées par la mise en
place de spirale vaginale (progestérone) ou d’implant
sous-cutané (progestogène) suivie d’une injection de
PMSG (substance follicule-stimulante).
On a tenté de déterminer l’efficacité de ces deux techniques de synchronisation des chaleurs et de l’induction
d’ovulations et d’évaluer les différents résultats obtenus
selon la région, le type du traitetient utilisé, la race des
animaux traités et leur état physiologique sexuel avant
chaque intervention.
La maîtrise des cycles sexuels des femelles dans I’espèce bovine a connu au cours des deux décennies précédentes d’incontestables progrès. De nombreux travaux
ont été réalisés dans d’autres pays dans ce domaine ;
MATÉRIEL
ET MÉTHODE
Animaux
1. École nationale vétérinaire, 2020 Sidi Thabet, Tunisie.
2. Direction générale de la Production
l’Agriculture, Tunis, Tunisie.
agricole,
Ministère
de
3. IRVT La Rabta, Tunis, Tunisie.
4. Laboratoire vétérinaire régional, Sfax, Tunisie.
5. Laboratoire pour le contrôle des reproducteurs,
Jouët, 94700 Maisons-Alfort, France.
Reçu le 18.3.1991, accepté le 2.10.1991.
Revue
Élev.
Méd.
vét. Pays trop.,
Un ensemble de 1 249 femelles, génisses et vaches à différents âges, de races pures (RP) (Holstein, Frisonne
Pie-noire),
et appartenant
à la population
locale
(L)
(population autochtone dont l’origine dérive de la race
Brune de l’Atlas caractérisée par un faible potentiel ‘de
production et une très grande rusticité) et locale métisse
(LM) (englobant les animaux issus de croisements entre
animaux
UNCEIA, 13 rue
1991, 44 (4) : 481-486
de type local et ceux d’autres
races
exotiques
essentiellement Frisonne, Brune des Alpes et Tarine) ont
été utilisées dans cette étude. Elles sont réparties en trois
groupes (tabl. 1)selon leur localisation géographique :
481
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N. Slimane F. Ouali C. Chetoui S. Gtari Z. Mallek
TABLEAU
I Répartition
des animaux traités (n = 1 249) et
contrôlés (n = 1 042) par palpation trans-rectale (90 jours postinséminations artificielles).
c
M. Thibier
Simultanément à la pose de I’implant, une surcharge de
2 ml comprenant
une association
de 3 mg de
Norgestomet et 5 mg de valérate d’oestradiol a été
injectée par voie intramusculaire. La durée du traitement est de 9 jours.
Vu le manque de renseignements sur la cyclicité des
femelles préalable aux traitements, l’injection d’une substance follicule-stimulante
PMSG (SerogonadinaND,
Sobrino) pour les goupes I et II, et ChronogestND(Intervet)
pour le groupe III, a été rendue nécessaire le jour du
retrait des spirales ou des implants.
c
t
Les doses étaient de 1 000 UI, 700 UI et 500 UI respectivement pour les groupes 1,II et III.
/
T : traités
pures.
; C : contrôlés
; L : locales
; LM : locales
et métisses
; RP : races
- groupe I : région de Monastir, localisée au centre-est de
la Tunisie, de climat aride supérieur (tempéré à hiver
doux) et d’une pluviométrie annuelle moyenne de
350 mm ;
- groupe II : région de Nabeul, ou Cap-Bon, au nord-est
de la Tunisie, bénéficiant d’un climat sub-humide, semiaride (doux et humide) et d’une pluviométrie annuelle
moyenne égale à 460 mm ;
- groupe III : région de l’Ariana, localisée au nord-est du
pays, ayant un étage bioclimatique semi-aride, sub-humide et d’une pluviométrie annuelle moyenne de 450 mm.
Ce travail a été réalisé entre le mois de janvier et le mois
de mai, période charnière entre les saisons hivernale et
printanière.
Traitements
La synchronisation des chaleurs et l’induction d’ovulations ont été préconisées chez ces différents animaux en
se basant sur l’effet inhibiteur que possède la progestérone ou ses analogues de synthèse (progestagènes), sur
l’apparition de la composante du comportement sexuel et
de l’ovulation. Dans ce cadre, deux types de traitements
combinés ont été essayés :
- des spirales vaginales (PRIDNO,CEVA) contenant 155 g
de progestérone et une capsule de 10 mg de benzoate
d’oestradiol pour les groupes I et II ; la durée du traitement est de 12 jours ;
- des implants sous-cutanés (Syncro-Mate BND,Intervet)
contenant 3 mg de Norgestomet (progestagène) pour le
groupe III.
482
Avant de procéder aux tr,aitements, chacune de ces
femelles a été soumise à unsexamen gynécologique (palpation trans-rectale) pour confirmer, notamment, I’absence de gestation, et noter les différentes structures existantes sur les deux ovaires : follicules, corps jaunes ou
absence de structure.
La détermination de l’état physiologique sexuel de I’animal traité a ainsi été réalisée avant le début du traitement
par une exploration trans-rectale portant sur 1 249
femelles examinées dont 869 cas ont été enregistrés
avec précision. Deux inséminations artificielles ont été
réalisées systématiquement pour tous les animaux 48 et
72 h après le retrait des spirales ou des implants avec de
la semence importée de France issue de taureaux améliorateurs.
Évaluation
de la fertilité
1, ’
Le contrôle de la fertilité a été réalisé au moyen de deux
méthodes :
- le diagnostic précoce de non-gestation (21 - 24” jour
après la première insémination artificielle) par dosage
qualitatif de la progestérone dans le lait (diagnostic rapide
par ELISA : OvucheckND,produit par Smith-Kline et commercialisé par, Agrovet) pour les vaches en lactation du
groupe I (n = 227) ;
- le diagnostic de gestation par palaption trans-rectale, 90
jours après les inséminations artificielles.
Les résultats sont exprimés en « taux de fertilité apparent ))
(rapport entre le nombre de femelles gestantes et le nombre
total de femelles inséminéeset contrôlées, n = 1042).
Analyse
statistique
L’analyse statistique utilisée pour évaluer les différences
~
entre les résultats obtenus en tenant compte de plusieurs ” ~
facteurs (races, groupes, traitements...) est basée sur le ~ ~
test de comparaison des pourcentages (12).
l
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ZOOTECHNIE,
GENETIQUE
Taux de fertilité
RÉSULTATS
selon
ET REPRODUCTION
la nature
du traitement
Le nombre de femelles relevées gestantes après l’oestrus
induit, suite au traitement par des spirales vaginales, est
de 374 (54,6 p. 100). II est de 196 (54,7 p. 100) dans ,le
lot synchronisé par des implants sous-cutanés (tabl. Ill).
Ces deux types de traitements n’ont pas d’influente sur la
fertilité des animaux (P > 0,05).
Sur les 856 spirales vaginales mises en place sur les
femelles des deux premiers groupes, 24 ont été perdues, ce qui représente 2,8 p. 100 par rapport à I’effec.tif total. Les pourcentages
de rétention du dispositif de
traitement durant sa période étaient de 95,3 p. 100 et
98,7 p. 100, respectivement
pour les groupes I et II
TABLEAU
III
Variation du taux de fertilité
selon la nature du traitement utilisé.
(P > 0,oq.
Fertilité
à l’oestrus
induit
Le taux de fertilité global, tous traitements de maîtrise des
cycles sexuels confondus, pour les femelles contrôlées
90 jours après l’oestrus induit est de 54,7 p. 100 (n =
1 042) (tabl. Il).
Le nombre de femelles contrôlées est de 1 042 soit
83,4 p. 100 du nombre total d’animaux traités (n 1 249).
Effectifs
selon
TABLEAU II Fertilité à l’œstrus induit (OI) et fertilité cumulée
(OI + les retours) selon les groupes et les races des animaux utili-
sés.
Groupe
II
Groupe
III ’ Eff.total
n=66
n=67
n=209
n=76
RP 43,90p.cent 46,lOp.cent 55,70p.cent47,80p.cent**:
n= 570
Tauxglobal
n=126
n =248
n=196
defertilité(OI) 48,80p.cent’ j8,20p.cent*54,70p.cent 54,70p.cent
l
'
n=202
n=175
n=442
n=65
Fertilité L+LM76,50p.cent 71,40p.cent 73,80p.cent 73,90p.centI
cumulée
n=115
n=112
n=77
n=3O4
OI+ retours
RP 66,50p.cent 78,30 p.cent 63,60p.cent 69,50p.cent
n= 746
Tauxdefertilité
n=l80
n=314
n=252
cumulée 69,70p.cent 73,70 p.cent 70,30p.cent 71,60p.cent
RP : races
‘:pcO,O5.
**:p<o,o1.
pures
; L + LM : populations
393
Contrôlé
684
358
54,60
54,70
pas significative.
locale
et locale-métisse.
Taux de fertilité
selon
la race de l’animal
Le pourcentage
des femelles traitées et contrôlées
(exploration transrectale 90 jours après l’oestrus induit)
est de 87 p. 100 (n = 695) pour les animaux de la population locale et locale métisse, et de 78,8 p. 100 (n = 554)
pour les animaux de races pures (tabl. 1). Les taux de fertilité apparents à l’oestrus induit chez ces animaux sont
de 59,6 p. 100 (n = 605) et 47,8 p. 100 (n = 437) respectivement pour la population locale et locale métisse, et les
races pures (P c 0,Ol).
La différence du taux de fertilité intra-groupe est aussi
significative pour les groupes I et II (P < 0,05). Elle ne
l’est pas dans le groupe III (P > 0,05) (tabl. Il).
n=182
n=129
n=361
n=50
Fertilité L+LM58,80p.cent 64,30 p.cent 54,40p.cent59,60
p.cent**;
œstrus
induit
856
les groupes
Ces taux sont variables. Ils sont de 48,8 p. 100 (n = 258),
58,2 p. 100 (n = 426) et 54,7 p. 100 (n = 358), respectivement pour les groupes 1, II et III (tabl. II). Une seule différence significative (P c 0,05) est notée entre les groupes I
.et II.
Groupe
I
n’est
Implants
sous-cutanés
(lot Ill)
Traité
Taux de fertilité
à I’œstrus induit (p. cent)
La différence
Taux de fertilité
Spirales
vaginales
(lots I et Il)
Dispositifs
à l’œstrus induit
Taux de fertilité
selon
la femelle
synchronisée
l’état
physiologique
de
Les résultats fournis par la palpation transrectale se composent comme suit :
- lot A : 559 femelles ayant deux ovaires (( lisses ))
(absence de structures) ;
- lot B : 294 femelles ayant essentiellement un, voire plusieurs (surtout deux), corps jaunes (présence de corps
jaune) ;
- lot C : 16 femelles ayant, en majorité, un follicule (présence de follicule).
Le taux de fertilité global, en tenant compte de la présence ou de l’absence de structures sur les ovaires, est de
68,5 p. 100 (n = 559), 70 p. 100 (n = 294) et 62,5 p. 100
(n = 16), respectivement, pour les lots A, B et C (tabl. IV).
483
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N. Slimane F. Ouali C. Chetoui S. Gtari Z. Mallek
Aucune différence significative entre les trois lots n’est
observée (P > 0,05). En revanche, les taux de fertilité
varient significativement selon le type du traitement utilisé
(spirale vaginale ou implant sous-cutané)
et l’état physiologique sexuel de l’animal (absence de structures, lot A).
Ils sont de 63,9 p. 100 (n = 391) et de 79,l p. 100 (n =
168) respectivement pour les animaux traités par des spirales vaginales et des implants sous-cutanés
(P < 0,05)
(tabl. IV).
TABLEAU
IV Fertilité en rapport de l’état physiologique
de
l’animal traité par spirales vaginales ou implants sous-cutanés.
M. Thibier
TABLEAU V Résultats du diagnostic précoce de non-gestation
(DPNG) et du taux de fertilité apparent.
Nombrede
femelles
Diagnostic
Testées
132
précoce
denon227
gestation
(DPNG)
58p.cent
Tauxdefertilité
apparent
* Par palpation
49
46
22p. cent
20~.cent
~
Contrôlées* 120
46
40
~
206
;:72 NG:48G: 1 NG:45G:5 NG:35 ~
60p. cent, 2 p.cent 12,50p.cent ~
trans-rectale
à 90 jours.
Fertilité
cumulée
après insémination
artificielle à l’oestrus
induit et les retours en chaleurs
survenus
dans un intervalle
de trois mois
~
”
Les inséminations artificielles après retours en chaleurs
réalisées sur chaleurs observées sont variables d’une à
deux. Le taux de fertilité global est de 71,6 p. 100 (n =
1 042). Ils sont de 69,7 p. 100 (n = 258) ; 73,7 p. 100 (n =
426) et 70,3 p. 100 (n = 358), respectivement pour les
groupes 1, II et Il (tabl. Il).
Fertilité(p. cent)
Les différences
Diagnostic
de fertilité
ne sont pas
68,5
70,o
62,5
significatives.
précoce
apparent
de non-gestation
et taux
Le diagnostic précoce de non-gestation (DPNG) dans le
lait par dosage de la progestérone entre les jours 21 et 24
après l’insémination artificielle (IA) a été réalisé, pour la
première fois en Tunisie, sur 227 femelles appartenant au
groupe 1.Les résultats étaient les suivants :
- catégorie a : 132 tests (+) (taux de progestérone élevé) ;
- catégorie b : 49 tests (-) ;
- catégorie c : 46 tests douteux.
Sur les 132 DPNG (+), 72 femelles se sont révélées gestantes (54,5 p. lOO), 90 jours après IA par palpation
transrectale ; une seulement (2 p. 100) est gestante
parmi les 49 DPNG (-) et cinq sont gestantes dans la
catégorie c (11 p. 100) qui renferme 46 vaches à dignostic douteux. Les nombres de vaches contrôlées étaient,
respectivement, de 120, 46 et 40 pour les catégories a, b
et c. L’incertitude entre le diagnostic précoce de non-gestation et celui effectué ultérieurement par palpation transrectale s’élève à environ 20 p. 100 (tabl. V).
484
Ces interventions sur retours en chaleurs ont permis de ~
gagner environ 17 points (16,9 p. 100) de fertilité par rap- ”
port à celle enregistrée à l’oestrus induit.
DISCUSSION
~
Le nombre de spirales retenues durant la période du
traitement était satisfaisant dans cette étude. II coïncide avec ceux rapportés par PETIT (9) et PETIT et a/.
(10, 11).
Le taux de fertilité global obtenu à l’oestrus induit est
important et supérieur à ceux obtenus sur des chaleurs naturelles dans plusieurs troupeaux en Tunisie
(1, 4).
La seule différence significative du taux de fertilité rencontrée entre le groupe I (48,8 p. 100) et le groupe II
(58,2 p. lOO), pourrait être attribuée à la conjonction du
facteur traitement (dose de PMSG), des différentes
conduites des troupeaux propres à ces deux régions et
enfin à la distribution distincte des animaux des deux
génotypes.
Les taux de fertilité moyens enregistrés après les
deux types de traitements urilisés (spirale + PMSG et ~
implant + PMSG) ne présentent pas de différence
significative. Les valeurs trouvées et l’absence de dif-
Retour au menu
ZOOTECHNIE,
férences
de fertilité
sont comparables
à celles
publiées par AGUER et a/. (3) ; AGUER (2), PETIT (9)
et PETIT et a/. (10).
L’effet race dans cette expérience
est important. Les
résultats varient significativement
entre les populations
locale et locale métisse, et les races pures, au bénéfice
des premières. Ces taux élevés de fertilité enregistrés sur
les femelles de populations locale et locale métisse incitent davantage à recourir à l’insémination artificielle de
ces animaux, d’autant plus que tout programme d’amélioration génétique repose essentiellement
sur ce mode de
reproduction.
Globalement,
la connaissance
de l’état physiologique
de l’animal avant le traitement (état des deux ovaires)
n’est pas déterminante pour le choix du type de traitement à réaliser
(spirale
vaginale
ou implant).
En
revanche, dans le lot A constitué de femelles ayant des
ovaires lisses (sans formations),
le taux de fertilité
apparent obtenu suite à l’utilisation des implants était
meilleur que celui obtenu suite au traitement à base de
spirales vaginales.
Les résultats concernant
les vaches présumées
gestantes par le diagnostic précoce de non-gestation dans le
lait sont inférieurs à ceux rapportés par PETIT et a/. (lO),
THIBIER (14) et PAREZ et MAULEON (8).
La différence existant entre les taux de fertilité obtenus
suite aux diagnostics précoces de non-gestation et ceux
obtenus suite aux palpations transrectales
à 90 jours
pourrait être expliquée par différents facteurs tels qu’une
mortalité embryonnaire due à la dose élevée de PMSG
administrée aux femelles du groupe I (1 000 UI) et une
interprétation des résultats des tests variable selon I’opérateur (méthode de lecture basée sur un gradient de coloration).
Le taux de fertilité cumulé après une et/ou deux inséminations artificielles
réalisées
soit au premier soit au
deuxième oestrus après l’oestrus induit, et sur I’observation des chaleurs, est d’environ 72 p. 100. II est donc possible de féconder par ce moyen les 3/4 des femelles,
avec un nombre restreint de manipulations et de déplace-
GENETIQUE
ET REPRODUCTION
ments. Ceci a été déjà démontré en France par CHUPIN
et a/. (5) et PETIT et a/. (1 0), et par LOKHANDE et a/. (7)
en milieu tropical.
CONCLUSION
II apparaît donc que la maîtrise des cycles sexuels par
des spirales vaginales ou des implants sous-cutanés
permet d’obtenir une fertilité à l’oestrus induit comparable à
la fertilité normalement obtenue sur des chaleurs observées.
Les résultats satisfaisants
de fertilité enregistrés
dans
cette étude chez les femelles
locales
et locales
métisses,
confirment que la synchronisation
des chaleurs et l’induction des ovulations, seules ou combinées
au diagnostic précoce de non-gestation,
permettent, en
plus des avantages génétiques et sanitaires de I’insémination artificielle, d’améliorer
les paramètres
de la
fertilité et de la fécondité des bovins, surtout des populations locale et locale métisse ayant, la plupart du
temps, des problèmes de cyclicité (anoestrus
post-partum, conduite insuffisante du troupeau...). Cette méthode permet donc de limiter la période improductive
de
l’animal, d’où un gain indiscutable au plan économique.
REMERCIEMENTS
Nous tenons à remercier le Dr Abdelkader HASSANI, de
la société Ellouhoum (ex-directeur de la Production animale) pour les efforts qu’il a déployés en vue de I’amélioration génétique du cheptel bovin tunisien et pour la
bonne organisation du présent travail.
Nous tenons à remercier tous les vétérinaires et techniciens régionaux pour leur étroite collaboration dans la
réalisation de cette étude.
485
Retour au menu
N. Slimane F. Ouali C. Chetoui S. Gtari Z. Mallek
SLIMANE
(N.), OUALI
(F.), CHETOUI
(C.), GTARI
(S.), MALLEK
(Z.), THIBIER
(M.). Qestrus control in cattle in Tunisia : applicatiqn
of
progesterone
or progestagen-PMSG
combined
treatments.
Revue Elev.
Méd. vér. Pays trop., 1991,44 (4) : 481-486
M. Thibier
SLIMANE
(N.), OUALI
(F.), CHETOUI
(C.), GTARI
(S.), MALLEK
(Z.), THIBIER
(M.). Control de 10s ciclos sexuales en 10s bovinos en
Tunisia : administration
de tratamienfos
mixtos a base de progesterona
PMSG y progestageno
PMSG. Revue E/~V. Med. vét. Pays trop., 199 1, 44
(4) : 48 l-486
The aim of the present study was to test fertility
in cattle in Tunisia
after oestrus control treatment.
This field study was performed
in 3
distinct regions on 1 249 females of either Holstein or Friesian
hreeds
(n = 554) or in local pure or crosshreds
(n = 695). They were treated
with vaginal coils + PMSG (700-l 000 IU ; groups 1 and II) or suhcutaneous
implants
+ PMSG
(500 IU ; group III). The synchronized
females were inseminated
at pre-determined
times, namely 48 and 72
h after coi1 or implant
removal.
The overall conception
rate on induced heats in females suhmitted
to rectal palpation
90 days after AI (n
= 1042) was 54.7 %. There were no significant
effects of the type of
treatment
or of the physiological
status prior to treatment
(P > 0.05).
By contras&
the local, pure or crosshred-females
had a higher
conception
rate than Holstein-Friesian
cows (P < 0,Ol) (47.8 and
59.6 %, respectively).
Among 132 cows of group 1 which were suhjected to an early non pregnancy
diagnosis
hased on milk progesterone
concentration
and found positive i.e. presumably
pregnant,
72 were
confirmed
pregnant
by rectal palpation
(54,s %) 90 days after AI.
The mean cumulative
conception
rate (1st and 2nd AI) was 71.6 %. It
was concluded
that such oestrus control treatments
were very effective, particularly
in local animal breeds in favor of a larger use of AI.
Key words : Cattle - Oestrus control
Oestrous cycle - Progesterone
Norgestomet
- Pregnancy diagnosis - Fertility
- Tunisia.
La finalidad
de este trabajo
es determinar
la probabilidad
de fertilizaci6n post-inseminaci6n
artificial
rutinaria
y 10s tratamientos
de
control de 10s ciclos. El estudio se realiz6 en tres diferentes
regiones
de Tunisia, con 1249 hemhras Holstein y Frisonas
pie-negro
(n 554) y
un grupo perteniciente
a las poblaciones
local y local cruzada
(n =
695) estos animales se trataron
con espirales vaginales + PMSG (7001000 UI, grupos 1 y II) y con implantes
subcutaneos
+ PMSG
(500
UI, grupo III). Las hembras
sincronizadas
se inseminaron
sistematicamente
48 y 72 hrs después
de haher retirado
10s dispositivos.
Noventa
(90) dias después del estro inducido,
la « tasa de fertilidad
aparente
», en las hembras
controladas
por palpation
rectal, fue de
54,7 p. 100. Los resultados
registrados
(P > 0,OS) no se vieron influenciados ni por el estado fisiolOgico
de las hembras
(determinado
antes
de la colocacion
del dispositivo,
por palpation
rectal). Por otro lado,
una diferencia
altamente
significativa
(P < 0.01) se observa
entre
genotipos
(razas puras, criollos
y cruces criollos,
en favor
de estos
ultimes
: 47,s contra 59,6 p. 100 respectivamente).
Sobre 132 vacas
del grupo 1, presumidas
gestantes, por diagnostico
precoz de no gestacion, mediante
dosificaciones
cualitativas
de progesterona
en leche, 72
fueron confirmadas
gestantes (54,s p. 100) mediante
palpation
rectal,
90 dias post inseminaci6n
artificial.
La « tasa de fertilidad
acumulada » (1 y 2 inseminaciones)
fue de 71,6 p. 100. Estas tasas de fertilidad elevadas justifican
el recurso a estas técnicas para desarrollar
la inseminacion
artificial.
Palahr-as
clans
: Bovino - Control
de la
reproduction
- Ciclo sexual - Progesterona
Norgestomet
- Diagnostico
de gestation - Fertilidad
Tunisia.
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