Appel à communication Colloque Agroécologie Afrique

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Appel à communication Colloque Agroécologie Afrique
COLLOQUESCIENTIFIQUE
Intensification écologique des sols et agroécologie en Afrique de
l’Ouest. Conception, pratiques, résultats, diffusion
31marset1-2avril2016
Collegium Lettres Langues et Sciences Humaines
Université d’Orléans
AVAPAS
Loos N’Gourma
COLLOQUE
IntensificationécologiquedessolsetagroécologieenAfriquedel’Ouest.
Pratiques,résultats,diffusion
Du31marsau2avril2016
auCollegiumLettres,LanguesetSciencesHumaines
del’Universitéd’Orléans
10,ruedeToursBP4652745065ORLEANScedex2
parleCEDETEEA1210Universitéd’Orléans
Collegiumd’ITPLettres,LanguesetSciencesHumainesdel’Universitéd’Orléans
SouslaresponsabilitédeBertrandSajaloli
encollaboration
avecl’InstitutdesSciencesdelaTerred’Orléans(ISTO)UMR6113CNRS,Universitéd’Orléans,
souslaresponsabilitédeMikaelMotelica
Listedesorganismespatronnantlecolloque:
Universitésd’Orléans,deTours,INRAOrléans(réseauMIDIMilieuxetDiversité)
UniversitédeParisI
UniversitédeOuagadougou
CENTRAIDER,AfriqueVERTE,AutreTerre,ConseilNationaldel’AgricultureBiologiqueduBurkinaFaso
CITESUNIESFrance(sousréserved’acceptation)
Nomsdesmembresducomitéd'organisation:
BertrandSAJALOLI,CEDETE,Universitéd’Orléans
MikaelMOTELICA,ISTO,Universitéd’Orléans
CécileARNAUD,ONGDjangonBarani
BéatriceBOUQUET,ONGLoosn’Gourma
DenisCHARTIER,Universitéd’Orléans
JoëlDINE,AgronomeetVétérinaireSansFrontières,CENTRAIDER
MargauxGIRARD,CEDETE,universitéd’Orléans
EdmondHIEN,UniversitédeOuagadougou,BurkinaFaso
SylvainKOROGO,AssociationpourlaVulgarisationetl’AppuiauxproducteursAgroécologistesauSahel(AVAPAS)
TonyBenLAHOUCINE,PrésidentdeCENTRAIDER
ChristianLEGAY,ONGAutreTerre,antenneBurkinabé,Ouagadougou
GillesMERSADIER,ONGAfriqueVerte
SergeVALET,Passerelles
Jean-LouisYENGUE,CITERES,UniversitédeTours
Nomsdesmembresducomitéscientifique:
StéphaneBELLON,INRA,SAD,UnitéEcodéveloppement,Avignon,France
JulienBLANC,MuséumNationald’HistoireNaturelle,France
OumarDIABATE,CentreSahéliendeFormationetdeRechercheenAgroécologie(Mali)
EdmondHIEN,UniversitédeOuagadougou,BurkinaFaso
PeterHOODA,KingstonUniversityLondon,RoyaumeUni
MikaelMOTELICA,ISTO,Universitéd’Orléans
JeanNoëlPODA,MinistèredelaRechercheScientifiqueetdel’InnovationduBurkinaFaso
GuyRICHARD,INRAOrléans,France
BertrandSAJALOLI,Universitéd’Orléans,France
MathieuSAVADOGO,PrésidentduConseilNationaldel’AgricultureBiologique,BurkinaFaso
RenéSEGBENOU,réseauJINUKUN/COPAGENBénin
PierreSTASSART,UniversitédeLiège,Belgique
BernardTALLET,UniversitédeParisI,France
DjibrilTHIAM,AGRECOLAfrique(Sénégal)
TejaTSCHARNTKE,UniversitédeGöttingen,AllemagneFédérale
SergeVALET,Passerelles
COLLOQUESCIENTIFIQUE
Intensification écologique des sols et agroécologie en Afrique de l’Ouest.
Conception, pratiques, résultats, diffusion.
organiséparleCEDETEEA1210universitéd’Orléans
souslaresponsabilitédeBertrandSajaloli
en collaboration
avec l’Institut des Sciences de la Terre d’Orléans (ISTO) UMR 6113 CNRS, université
d’Orléans, sous la responsabilité de Mikael Motelica
Avec la rapport de l’ONU sur le droit à l’alimentation (de Schutter, 2010), avec le
lancement du « Projet Agro-écologique pour la France » en décembre 2012, avec la
remise d’un rapport ministériel en mai 20131, avec l’appel en juin 2013 à une
« mobilisation collective pour l’agro-écologie » par Stéphane Le Foll, Ministre français
de l’agriculture, avec la place importante qui lui est accordée dans la COP 21 de
décembre 2015, l’agroécologie a fait irruption dans le monde politique. Celui-ci relaie le
monde de la recherche (Wesel et al., 2009) qui s’est également récemment tourné vers
l’intensification écologique, comme en témoignent le chantier agro-écologie de l’INRA2
qui « répond au document d’orientation 2012-2020 », le « Plan d’Action Agro-écologie »
(PAA) du CIRAD et l’apparition de divers laboratoires, revues et enseignements et
masters dédiés à l’agroécologie. Signalons aussi le lancement en septembre 2015 d’un
Mooc sur l’agroécologie et celui de l’université virtuelle de l’agroécologie par l’INRA.
Enfin, la société civile en France est depuis peu de plus en plus sensible à cette
nouvelle voie agricole, grâce notamment au charisme de Pierre Rabhi qui en constitue
une figure emblématique, via les actions de l’association Terre et Humanisme et des
nombreux réseaux d’agriculture alternative. De même, au Burkina Faso, un des pays
pionniers de la diffusion de l’agroécologie dans les années 1980, mais aussi dans toute
l’Afrique de l’Ouest, de nombreuses expériences sont en cours et sont fédérées par des
réseaux naissants comme le Conseil National de l’Agriculture Biologique (CNABio) au
Burkina Faso, les réseaux Jinukun au Bénin, Agrecol au Sénégal ou encore le Centre
sahélien de recherche et de formation en Agroécologie au Mali.
Pourtant, davantage invoquée que pratiquée (notamment par la paysannerie
européenne plus tournée vers l’option alternative de l’agriculture biologique), trop
savante et institutionnelle d’un côté, trop militante quand elle critique le modèle intensif
agricole de l’autre, l’agroécologie peine à trouver la diffusion qu’elle mérite, en Europe
(Stassart, 2012) mais aussi dans les pays du Sud où elle doit être défendue et
1http://agriculture.gouv.fr/IMG/pdf/Agroecologie_-_Rapport_double_performance_pour_le_MAAF_-
_note_principale_et_annexes_-_VF_cle899e18.pdf
2
http://inra.dam.front.pad.brainsonic.com/ressources/afile/228001-a8d94-resource-chantier-agro-ecologiefevrier-2013-4-pages.html
réintroduite. Elle est en outre souvent décriée par les tenants d’une agriculture
productiviste qui voit en elle une utopie agricole et participative et non un contre-modèle
de développement rural. Le colloque « Intensification écologique des sols et
agroécologie en Afrique de l’Ouest. Conception, pratiques, résultats, diffusion »,
organisé par le CEDETE en collaboration étroite avec l’ISTO, se propose ainsi de
réfléchir à l’efficacité agronomique et culturelle de l’agroécologie et aux modalités de sa
diffusion, de sa préservation et de son amélioration en Afrique de l’Ouest. Cet espace
présente en effet le double intérêt de connaître, d’une part, une forte variété
d’expériences agroécologiques, promues tant par les acteurs locaux que par leurs
partenaires du Nord (Groupe de Travail désertification, 2012 ; Grain de Sel, 2014) et,
d’autre part, du fait du changement climatique, une situation d’insécurité alimentaire
chronique qui rend urgente la mise en œuvre d’un autre modèle agricole.
Ce colloque s’inscrit en droit fil du programme de recherche BIOSOL porté par Mikael
Motelica (ISTO, université d’Orléans), qui rassemblant de manière inédite sciences
biophysiques, humaines et acteurs français et burkinabè de l'aide au développement, a
pour objectif de promouvoir de nouvelles connaissances innovantes pour lutter contre la
pauvreté en rendant les paysans du Sud autonomes et en augmentant les rendements
culturaux par l'intensification écologique. Il étudie et met en oeuvre cette pratique
agroécologique pour assurer la diversification des agrosystèmes de production aux
différentes échelles pertinentes (du champ au bassin-versant), dans différentes régions
du Burkina Faso (villages de Sampieri à l'Est, Barani à l'Ouest et d’Oradora au Sud) et
dans des contextes pédoclimatiques et culturels variés. Cette intensification s'appuie sur
les processus écologiques mis naturellement à disposition par les écosystèmes pour
produire plus et durablement. Véritable recherche-action conçue selon un modèle downtop-down, ce projet tient compte des problèmes profondément liés (climat, érosion,
biodiversité dégradation) qui affectent les ressources naturelles (eau et sols) et fait
émerger une recherche systémique en tablant sur le décloisonnement des activités
scientifiques. À ces fins, il rassemble des techniques traditionnelles (savoirs paysans) et
innovantes (essais agronomiques) utilisées dans le monde entier (associations
végétales multi-spécifiques, compost, BRF, semis direct...) afin d’assurer une
intensification écologique soutenue. Sur un plan socio-culturel, il étudie les conditions
d’adhésion sociale et propose des stratégies facilitant la diffusion de cette technique
agricole durable et endogène, en s'appuyant sur l'expérience des acteurs écoagricoles
burkinabè.
Débuté en 2012, financé par la région Centre, ce programme BIOSOL arrive à son
terme et ses résultats doivent, d’une part, être confrontés aux recherches conduites en
agroécologie au sein d’autres organismes scientifiques qu’ils soient français ou
internationaux et, d’autre part, diffusés auprès des acteurs du développement agricole
durable qu’ils appartiennent aux pays de l’Afrique de l’Ouest ou aux protagonistes de
l’aide au développement du Nord.
Le défi de doubler la production agricole d'ici 2050 incite à réinventer une agriculture
autre pour le Sud (Dufumier, 2010 ; Dugué, 2012 ; Tscharntke, 2012). Dans le contexte
du changement climatique, cette agriculture doit prendre en compte la diversité
écologique des milieux, la croissance démographique des populations, l'économie de
l'eau et enfin, le respect de l'environnement. L’ « intensification écologique » devra
assurer la diversification des agrosystèmes de production aux différentes échelles
pertinentes (le champ, le bassin versant, le système de culture, l’exploitation agricole).
Cette intensification écologique, consiste à s’appuyer sur les processus écologiques mis
naturellement à disposition par les écosystèmes pour produire plus et durablement. Les
processus écologiques de facilitation inter spécifique sont basés sur les interactions
exercées au niveau microbiologique, nutritionnels, physicochimique, hydrique,
ensoleillement… Un large éventail de services écologiques et écosystémiques gratuits
(Valet & Ozier-Lafontaine, 2013) assure un net accroissement stable du rendement et
de la survivance des plantes. Cette approche qui va de pair avec la préservation de
l’environnement permettra de réduire les nuisances par la baisse des intrants et du
travail, de mieux valoriser les ressources rares et épuisables comme l’eau et le sol ou
encore de contribuer à la conservation de la biodiversité afin de reconstituer les services
écologiques que l’agriculture peut rendre à la société. Mais il faut analyser les
paramètres de la diversité fonctionnelle des écosystèmes cultivés pour l’optimisation
des ressources, la résilience des sols et l’économie d’intrants. Cette diversification des
(agro)écosystèmes intégrés aux arbres et arbustes devra permettre la diversification
agricole aux différentes échelles pertinentes qui répondra aux problèmes dus à la
globalisation (Temple, 1997 ; König, 1992 & 2004). Des systèmes agricoles innovants
comme solutions alternatives aux systèmes de culture conventionnels, sont
actuellement recommandés et implantés tel que le non travail du sol avec une
couverture permanente sans retournement du sol au Nord et au Sud (Arabi, 1991). Les
cultures associées impliquant également des arbres abandonnées en France et
maintenues au Sud apparaissent très prometteuses (Arabi et Roose, 1987 ; Valet,
2007). Ces techniques biophysiques agro forestières apportent au sol de la matière
organique enrichissante. La gestion de la matière organique est considérée de plus en
plus comme incontournable pour une agriculture réussie et durable. Des amendements
organiques innovants abandonnés malgré leur efficacité, comme le compost, le fumier
et les Bois Raméaux Fragmentés, sont utilisés de nouveau au Nord et au Sud, avec des
résultats spectaculaires (Barral & Sagnier, 1888 ; Balfour, 1948 ; Barthès et al. 2000,
Arabi et al, 2007 ). Les amendements organiques aux mêmes niveaux de fertilisants
que les engrais chimiques produisent beaucoup plus et surtout plus durablement. Outre
le relèvement de la fertilité minérale, ces amendements permettent l’accroissement des
stocks organiques (Carbone organique (CO) et N), le retour à la biodiversité,
l’amélioration du bilan hydrique, l’amélioration de la stabilité structurale, le pouvoir
tampon, la baisse de l’évaporation et la réduction de l’érosion et de la pollution. La
Commission Européenne souligne que la baisse de la fertilité des sols, accrue par
l’érosion, constituent une menace majeure pour le développement durable car elles
réduisent la viabilité des terres agricoles (CCE, 2002). L’érosion des sols principalement
d’origine anthropique concourt à libérer le carbone organique des sols sous forme
gazeuse ou par entraînement hydrique et éolien et les nutriments minéraux. Le carbone
contenu dans les sols est en effet trois fois supérieur au contenu en CO2 de
l’atmosphère et les sols tropicaux contiennent le tiers de la somme de CO global
(Eswaran, 1993 ; International Panel on Climate Change, 2000).
Il est donc nécessaire de vérifier quel est le rôle de ces techniques biophysiques
innovantes sur le retour à la multi fonctionnalité des (agro)écosystèmes en mesurant
l’aggradation des différents types de sols en conditions climatiques contrastées. Après
l’échec des techniques physiques de lutte antiérosive (LAE, DRS, CES, PHPO,
PDRPO) constaté par Fotsing (1996 ) ; Roose, (1995 et, 1996) et Arabi et al. (2004), les
techniques biophysiques traditionnelles et innovantes antiérosives réellement efficaces
qui reposent sur le contrôle du ruissellement et sur la gestion et la valorisation du report
hydrique doivent être utilisées (Valet S., 2011). Le report hydrique se définit comme une
«irrigation naturelle, complémentaire, proportionnelle et simultanée à la pluie qui l'a
générée en fonction des états évolutifs de surface naturels et anthropiques avec
transfert de fertilité » (Valet S. et Sar P.S., 1999). Ainsi, le parc arboré et les haies vives
maintiennent et reconstituent aussi la qualité des sols en les protégeant contre l’érosion,
en assurant la séquestration de la matière organique, en reconstituant le stock en
nutriments minéraux et en favorisant la biodiversité. Chaque système de culture et des
techniques biophysiques doit être caractérisé non seulement sur le plan du risque
d’encroûtement et d’érosion mais aussi sur celui de l’amélioration de la qualité
spécifique des différents sols et de leur productivité durable.
Sur un plan géographique et ethno-géographique, il s’agit d’évaluer les conditions
socio-culturelles d'adoption de ces techniques agro-écologiques par les communautés
rurales (Van Dam, 2012). L’échec et les réussites partielles enregistrés dans l’aide au
développement proviennent le plus souvent non de la pertinence technique de l’aide
apportée mais de son irrecevabilité sociale et culturelle. Dès lors, on assiste parfois à un
abandon des pratiques de modernisation, pourtant techniquement adaptées (et ce
qu’elles reposent sur des conceptions productivistes ou écologiques et alternatives).
L’hypothèse est que l’échec est d’ordre culturel, l’importance donnée à la valeur de
l’amélioration ou du type d’aide choisi n’étant pas partagé par la société dans laquelle il
s’applique. C’est donc l’intégration de la dimension culturelle, c’est-à-dire principalement
du rapport à l’espace et à la nature mais aussi des rapports sociaux qui s’établissent
autour de leur contrôle, qui détermine l’efficacité des programmes d’aide et conditionne
in fine l’adhésion sociale aux solutions proposées. Il s'agit donc de définir les contours
de cette notion de culture de la nature car si de nombreuses recherches sont
consacrées à la place occupée par les acteurs du développement durable dans les
processus de résolution des problèmes sociaux, économiques et environnementaux,
plus rares sont les travaux qui s’intéressent au type de nature qu’ils réclament. Ce point
apparaît pourtant comme essentiel, particulièrement lorsque l’on analyse les discours et
les pratiques de ces derniers et qu’on les confronte à ce que souhaitent les populations
locales auprès desquelles ils interviennent (Russel, 1994 ; Princen et al., 1994 ; Rossi,
2000 ; Thomas et al., 2001, Chartier, 2005 ; 2009). En effet, les acteurs du
développement utilisent des représentations de la nature pas toujours en phase avec
celles des populations avec lesquelles elles construisent des projets, d'où des motifs
d'échec. Tenter de mettre à jour les cultures de la nature diffusées et utilisées par les
acteurs du développement est donc l’un des plus sûrs moyens de mesurer l’impact de
leurs actions sur les sociétés. C’est ce que nous souhaitons d’identifier dans ce colloque
afin de repérer également une pédagogie spécifique du développement dont les
encadreurs ruraux seraient les acteurs. L'étude systémique des paysages agraires et
des sociétés rurales sera privilégiée afin d'établir les stratégies d'adhésion sociale à
l'intensification écologique. Une attention particulière sera portée au fonctionnement du
sociosystème (pratiques de l'exercice des pouvoirs et contre-pouvoirs sur le groupe et
l'espace, identification des conflits d'usages et de leurs modes de résolution, repérage
des fractures culturelles ou ethniques et des arrangements ou parentèles) afin
d'identifier les leviers d'intervention. Sur un plan opérationnel, les conditions de diffusion
de ces pratiques au sein des communautés villageoises du Burkina Faso et de l’Afrique
de l’Ouest (formation) et des instances administratives concernées seront prioritaires.
Le colloque « Intensification écologique des sols et agroécologie en Afrique de l’Ouest.
Pratiques, résultats, diffusion », organisé par le CEDETE en collaboration étroite avec
l’ISTO se propose donc de réunir scientifiques des sciences biophysiques et des
sciences humaines, mais aussi acteurs locaux de l’agroécologie en Afrique de l’Ouest et
de l’aide au développement en France et en Europe afin de dresser un tableau de
l’efficacité et de la diffusion de l’agroécologie et de l’agriculture durable en Afrique subsaharienne. D’ambition internationale comme l’attestent les personnalités du Comité
scientifique sollicitées et la composition du Comité d’organisation, il fait l’objet d’un appel
à communication français-anglais diffusé sur les scènes scientifiques nationales et
internationales. Après avis du Conseil scientifique, les communications retenues pour le
colloque, effectuées indifféremment en français ou en anglais, seront ensuite proposées
à des revues de rang A tant dans les domaines des sciences physiques que des
sciences humaines.
Quatre sessions, réparties sur quatre demies journées, animeront donc les débats :
Le jeudi 31 mars après-midi sera consacré à l’examen des pratiques agroécologistes
et, plus généralement, à l’étude épistémologique et scientifique du terme. En effet, par
delà les nombreux travaux consacrés à ce sujet (Bellon, 2012 ; Gliessman, 2013 ;
Guzman & Woodgate, 2013 ; Wesel, 2009…), il existe un hiatus important entre la
conceptualisation opérée par le Nord et les pratiques réalisées en Afrique de l’Ouest.
Quel est-il ? Comment articuler principes et applications ? Quelles sont les solutions
retenues par les communautés paysannes africaines ayant choisi l’agroécologie ? Peuton dresser des comparaisons entre l’Asie, l’Amérique latine et l’Afrique de l’Ouest ? Sur
quels discours et quels choix techniques s’appuient les organismes africains de
formation en agroécologie ? Quels paysages sont issus de la mise en œuvre de cette
nouvelle forme d’agriculture qui se veut plus respectueuse des hommes et des milieux ?
Comment intégrer les questions foncières dans le développement de l’agroécologie ?
Le vendredi 1 avril au matin sera dévolu aux aspects biophysiques et
biogéochimiques de l’agroécologie et à la transformation des conditions pédologiques
opérées par l’intensification écologique. Malgré l’engouement récent de bon nombre
d’organismes scientifiques pour l’agroécologie, La preuve scientifique de sa pertinence
n’est pas encore entièrement établie, ce qui retarde sa diffusion dans les pays
émergents. Cette session se propose de faire un point sur les acquis positifs et négatifs
des recherches, mais aussi sur les zones d’ombre et les champs inexplorés.
Le vendredi 1 avril après-midi abordera les aspects socio-culturels de la diffusion de
l’agroécologie. Importée du Nord, même si elle reprend bon nombre de savoirs paysans
du Sud, l’agroécologie est surtout promue et financée par des ONG européennes, ce
qui pose la double question du développement endogène des sociétés paysannes et de
l’adaptation culturelle de l’agriculture familiale à ces pratiques. À partir d’un recueil
d’expériences agroécologiques, la session tentera de dégager des logiques de diffusion
réussie de l’agroécologie et au contraire des situations de blocage.
Le samedi 2 avril au matin, organisé autour d’une table-ronde réunissant chercheurs
et acteurs de l’agroécologie en Afrique de l’Ouest et plus généralement dans les pays
du Sud, sera consacrée aux transferts des connaissances entre scientifiques et
opérateurs locaux ou du Nord. Il s’agit en donnant la parole aux ONG africaines et
européennes engagées dans l’agroécologie, de repérer les freins et moteurs de la
diffusion de l’intensification écologique des agrosystèmes en Afrique de l’Ouest, et ce à
toutes les échelles d’application. Cette session sera co-organisée avec le réseau
d’acteurs de la solidarité internationale, CENTRAIDER, dans le cadre de sa
Commission « Agriculture et souveraineté alimentaire ».
Le samedi 2 avril après-midi, une excursion conduira les congressistes à visiter des
expériences d’agriculture biologique partagée et d’agroécologie dans la région
orléanaise.
Calendrier :
! Les propositions de communications pour ce colloque sont à envoyer à Bertrand
Sajaloli pour le 1 février 2016 dernier délai, sur une page avec 3000 signes
maximum. Les auteurs doivent préciser leurs coordonnées, leur statut et leurs
fonctions. Ils doivent également se rattacher à un thème particulier du colloque
! Les auteurs recevront ensuite une réponse pour leur participation au plus tard le
1 mars 2016 pour une communication et une publication écrite ou un poster.
! Après réception de l’acceptation, les auteurs devront écrire leur article pour le 1
mai 2016 dernier délai.
Frais d’inscription :
! Par personne : 120 € d’inscription + 50 € pour deux déjeuners (vendredi 1 avril et
samedi 2 avril), le cocktail de vendredi soir et l’excursion de samedi après-midi.
! Pour étudiant et thésard : gratuité de la participation au colloque + 30 € pour deux
déjeuners (vendredi 1 avril et samedi 2 avril), le cocktail de vendredi soir et
l’excursion de samedi après-midi.
! Les inscriptions seront ouvertes mi-janvier 2016
Contact :
Bertrand SAJALOLI : [email protected]
Maître de conférences, Département de Géographie, Université d’Orléans
Laboratoire CEDETE EA 1210
10, rue de Tours BP 46527
45 065 ORLEANS cedex 2
02 38 49 47 01 / 06 71 22 05 42
Michelle RANDIMBIARISON : [email protected]
Secrétariat Recherche
Collegium Lettres Langues et Sciences Humaines, université d’Orléans
10, rue de Tours BP 46527
45 065 ORLEANS cedex 2
02 38 41 73 51