Cargo Navire auxiliaire Transport de troupes MONT CERVIN
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Cargo Navire auxiliaire Transport de troupes MONT CERVIN
Cargo Navire auxiliaire Transport de troupes MONT CERVIN Page 2 de 8 Nom : Type : MONT CERVIN Navire auxiliaire. Navire transport de troupes Cargo de la Société Générale de Transports Maritimes à Vapeur (S.G.T.M.) Chantier : Commencé : Mis à flot : Terminé : Earle’s Shipbuilding C° Ltd, Hull, Grande-Bretagne. 1905. 03 août 1905. Septembre 1905. En service (MM) : Retiré (MM) : 16 décembre 1906. 16 mars 1928. En service (MN) : Retiré (MN) : 06 octobre 1915. 01 mars 1918. Caractéristiques : 107,43 (ht.) 103,87 (pp.) x 15,23 x 7,45 m. ; TE : 6,87 m. ; 3 563 tjb. ; 2 292 tjn. ; 6 144 tpl. ; 1 840 cv. ; 1 machine alternative à triple expansion ; 2 chaudières simples à 3 foyers timbrées à 12,62 kg/cm² construites par Earle’s shipping & Engineering C° Ltd ; 11,5 nœuds ; 6 passagers en 2ème classe. Sister-ship : N.C. Armement : I ou II de 75 mm ou de 90 mm. ; I de 47 (1). Principales dates : 03 août 1905 : cargo anglais à spardeck en acier à 2 ponts, 2 mâts, 1 cheminée ; 4 cales et 7 compartiments lancé sous le nom de PHOENIX pour le compte de Phoenix SS C° Ltd Hoyland, Londres. N° de chantier : 494. 06 septembre : Act of Brittany ; 29 octobre 1906 : vendu à la SGTM pour 10 000 £. ; Brevet provisoire de francisation, rebaptisé MONT CERVIN ; 24 novembre 1906 : appareille de La Spezia pour livraison à Marseille (Cdt Ferrari) ; 1 Au minimum. Navires de la Grande Guerre – MONT CERVIN Fiche récapitulative mise à jour le 03/10/2009 – V3 Auteurs : Yves DUFEIL – Franck LE BEL – Marc TERRAILLON © Page 3 de 8 25 novembre 1906 : arrivée à Marseille à 16h30, assisté par les remorqueurs Provençal 3 et Provençal 9 pour l’accostage ; 26 novembre 1916 : acte de francisation, brevet n° 39 323 avec effet rétroactif au 29 octobre 1906 ; 16 décembre 1906 : mise en service, départ pour l’Amérique du Sud ; 11 janvier 1910 : incendie à Rosario, pas de dégâts. 28 juin 1914 : heurte le quai à Las Palmas, avaries sérieuse à l’étrave, entre en réparations ; 03 juillet 1914 : départ pour Marseille ; 03 novembre 1914 : désarmé à Marseille, affrété par la Compagnie Fabre pour un voyage sur les Etats-Unis ; 30 décembre 1914 : arrive à New-York avec une cargaison de blé ; 04 avril 1915 : appareillé le 22 mars de Rosario (Cdt Sagols) pour Marseille, navigue depuis le 02 avril au large de la route normale pour éviter le croiseur auxiliaire allemand Kronprinz Wilhelm ; 17 septembre 1915 : ravitaille en vivres le brick goélette Urbana de Las Palmas qui en manquait (Cdt Sagols) ; 06 octobre 1915 : réquisitionné non militarisé comme transport de troupes ; 21 octobre 1915 : AMBC installé, premier départ pour Salonique ; 14 novembre 1915 : en route de Grèce vers Marseille en convoi avec les Ville de Bordeaux et Amazone. Le capitaine du Ville de Bordeaux se plaint que la faible vitesse du MONT CERVIN ralentisse le convoi ; 25 mai 1916 : le MONT CERVIN (Cdt Sagols), chargé de troupes, voit un voilier en flammes au sud des îles d’Hyères. De derrière, surgit un sous-marin qui ouvre le feu encadrant de très près le Mont Cervin de 12 obus. La riposte des 90 et 47 arrête l’attaque du sous-marin U 39 (KL Walter Forstmann) qui vire de bord. Le navire sera cité à l’ordre de la Brigade « pour avoir repoussé l’attaque d’un sous-marin ennemi après un engagement de 20 minutes » ; 23 septembre 1917 : DM 14114 EM2 / Ravitaillement 2 Concernant la SGTM, les navires sous convention de la 2 Suivant le décret du 04 juillet 1917, un accord a été conclu le 25 juillet 1917 entre la Marine et le Soussecrétaire d’Etat des Transports Maritimes et de la Marine Marchande. Celui-ci aura désormais la responsabilité d’assurer les transports de personnel, d’animaux et de matériel demandé par la Guerre pour garantir le ravitaillement de l’Armée d’Orient. Une liste de navires est remise par la Marine en annexe de cet accord qui entre en vigueur le 1er octobre 1917. La passation des navires de la Marine à la Marine Marchande se fera de façon progressive, en principe lors de leur retour en France. Note : la réquisition affrètement est poursuivie jusqu’à la signature d’un avenant fait par la Marine Marchande. En cas de refus de signature par les compagnies, la Marine réquisitionnera le navire qui sera ensuite affrété à la Marine Marchande. Navires de la Grande Guerre – MONT CERVIN Fiche récapitulative mise à jour le 03/10/2009 – V3 Auteurs : Yves DUFEIL – Franck LE BEL – Marc TERRAILLON © Page 4 de 8 réquisition affrètement sont le MONT CERVIN et le transport Pampa. 19 août 1917 : la vigie signale un sillage sur bâbord, le capitaine manœuvre et pare la torpille de deux mètres ; 03 octobre 1917 : rentre de Port Saint Louis (Cdt Sagols) escorté par un remorqueur suite à un échouage en Camargue ; 31 octobre 1917 : citation du Commandant Sagols G. C. 01 mars 1918 : déréquisitionné ; 10 juillet 1918 : parti de Sidi Abdallah à 13h00 (Cdt E. Argento) après une réparation provisoire prescrite et approuvée par les experts nommés à la requête du Consul de France à Bizerte pour reconnaître la nature et l’importance des avaries consécutives à l’abordage du MONT CERVIN par le vapeur Le Moyne de Villers ; Octobre 1918 : avarie à l’étrave suite à un abordage avec un vapeur anglais à Milo ; 10 novembre 1918 : embarque à Salonique 2 200 tonnes de fruits pour Marseille ; 22 novembre 1918 : appareille de Salonique pour Constantinople ; 30 novembre 1918 : appareille de Constantinople pour Salonique ; 02 décembre 1918 : désigné pour la Mer Noire ; 12 décembre 1918 : appareillage de Salonique d’un convoi de troupes destinées à occuper Odessa, à savoir la 156ème DI du général Borius (dont les 176ème RI, 1er RMA, 1er groupe d’artillerie, et l’état-major divisionnaire) et embarquées sur les cargos Inhabane, Amiral Ganteaume, Normand, Californie, MONT CERVIN et Tony Saoud. L’escorte se compose des Ernest Renan, Protet et Aldébaran. Le cargo Somme, chargé de matériel et d’artillerie devra faire demi-tour pour cause d’avaries. 17 décembre 1918 : arrivée à Odessa ; 18 décembre 1918 : débarquement des troupes, vives réactions des forces russes locales qui demandent une suspension d’armes vers 16h00 ; 19 décembre 1918 : les troupes russes évacuent Odessa ; 20 janvier 1919 : appareillage de Salonique (Cdt Argento) ; 30 janvier 1919 : arrivée à Marseille, le capitaine fait toutes ses réserves sur l’avarie de l’étrave qui aurait pu s’aggraver, et les 2 200 tonnes de fruits chargées à Salonique en novembre 1918 sont toujours à bord ! 26 juin 1919 : passage au bassin pour réparations ; 12 juillet 1919 : départ pour l’Amérique du Sud ; 27 juillet 1922 : départ de Gènes après un séjour d’un mois et 6 jours au port pour cause de grève. Le commandant E. Gueit remarque un enfoncement des tôles de bordés dans la cale n° 2 à deux mètres sous la flottaison suite à Navires de la Grande Guerre – MONT CERVIN Fiche récapitulative mise à jour le 03/10/2009 – V3 Auteurs : Yves DUFEIL – Franck LE BEL – Marc TERRAILLON © Page 5 de 8 une avarie subie à San Francisco et renouvelle ses réserves à ce sujet ; 28 février 1924 : avarie de barre après avoir doublé la pointe d’Europe ; 26 janvier 1928 : désarmé après son retour de la NouvelleOrléans ; 16 mars 1928 : vendu à G. N. Melis & M. Macris (Grèce) avec le Mont Dore pour 25000 £ l’ensemble, le navire est rebaptisé KARDAMYLA (ou CARDAMYLA) sous pavillon grec. 3 ; 1931 : navigue sous le nom de KARDAMILA pour G. N. Melis & M. Macris, Syracuse 15 septembre 1932 : vendu à la démolition ; 22 octobre 1932 : démoli à Savone. Citations : Citation à l’ordre de la Brigade : MONT CERVIN, pour avoir repoussé l’attaque d’un sousmarin ennemi après un engagement de 20 minutes. Citation à l’ordre de l’Armée Navale (octobre 1917) : SAGOLS Germain Casimir, Capitaine au long cours, (Quartier / Matricule : Port-Vendres, 48), pour la façon brillante dont il a exercé son commandement lors d’une attaque de son navire par un sous-marin, le 26 mai 1916. Bibliographie : Armements marseillais - Compagnies de navigation et navires à vapeur (1831-1988) - Paul Bois – Histoire du Commerce et de l’Industrie de Marseille – Tome II - édité par la Chambre de Commerce et d’Industrie Marseille – Provence – 1988. La Société Générale des Transports Maritimes à Vapeur (et ses filiales : Compagnie de Navigation France-Amérique, Sefton Steamships Company & Lloyd Latino) - Alain Croce - Editions MDV, 2003. Dictionnaire des bâtiments de la flotte de guerre française de Colbert à nos jours, Tome II, 1870-2006 - LV Jean-Michel Roche - Imp. Rezotel-Maury Millau, 2005. Liste de la flotte de guerre française, Tome III, Bâtiments réquisitionnés - F. Lecalvé – mémoire - CCI Marseille, 1988. La Marine Marchande française - Jean Randier - EMOM, 1980. 3 Le Starke Register 1905 l'indique acheté par P. M. Poutous & G. Melis, Le Pirée ; Navires de la Grande Guerre – MONT CERVIN Fiche récapitulative mise à jour le 03/10/2009 – V3 Auteurs : Yves DUFEIL – Franck LE BEL – Marc TERRAILLON © Page 6 de 8 La Marine Marchande française de 1914 à nos jours - Jérôme Billard - Editions ETAI, 1999. Notre Marine Marchande pendant la guerre - René de la Bruyère - Payot, 1920. Répertoire des navires de guerre français - Jacques Vichot, Pierre Boucheix, refondu par Hubert Michéa - AAMM, 2003. Starke Register 1905. Internet : http://www.miramarshipindex.org.nz/ http://pagesperso-orange.fr/grande.guerre/vedelad.html http://www.netmarine.net/tradi/marins14-18/Q-Z.htm Iconographie : MONT CERVIN Société Générale de Transports Maritimes à Vapeur. Collection Alain Croce © Navires de la Grande Guerre – MONT CERVIN Fiche récapitulative mise à jour le 03/10/2009 – V3 Auteurs : Yves DUFEIL – Franck LE BEL – Marc TERRAILLON © Page 7 de 8 Annexe 1 : Nos marins dans l'Adriatique - Emile Vedel - (extrait). « XI. De Corfou à Salonique Il ne me reste plus qu'à rappeler le succès que fut le transport à Salonique de l'armée serbe reconstituée et ne demandant qu'à reprendre l'offensive. Les Grecs ayant indignement refusé aux Alliés d'utiliser le chemin de fer de Patras à Larissa, on dut se résoudre à faire le tour par le cap Matapan, le canal de Corinthe ne permettant pas le passage à des bâtiments suffisamment grands pour mener l'opération aussi rondement qu'il était nécessaire. Car il n'y avait pas une heure à perdre si l'on voulait éviter les sous-marins que les Boches s'apprêtaient à jeter sur une aussi riche proie. Sauf erreur ou omission, voici les noms des cinquante-deux croiseurs auxiliaires ou affrétés de notre marine de commerce qui furent réunis à cet effet, après un radoubage destiné à leur rendre le plus de vitesse possible: Sant'Anna, Burdigala, Lutetia, Savoie l, Gallia, Australien, Britannia, Doukkala, Dumbéa, Melbourne, Natal, Chili, Plata, Nera, Sinaï, Armand Béhic, Savoie II, Médie, Abda, Théodore Mante, Canada, Sontay, spécialement affectés aux troupes ; Ville de Rouen, Ville de Bordeaux, Arcturus, Sylvie, Havraise, Odessa, Annam, Libia, Sainte-Hélène, Danube, Anatolie, Gaule, Artiste, Astria, pour le matériel ; Ville de Nantes, Caraïbe, Arménie, Amiral Charner II, Djemnah, MONT CERVIN, Argenfels, Basque, Ville de Strasbourg, Consul Horn, Algérie III, Loire, destinés au ravitaillement ; Seine et Drôme, qui devaient prendre les armes ; Colbert et Himalaya, transports-écuries. Les Anglais nous prêtaient Ingama, Cameronian, Eloby, Darymoor, Lynton, Mabelraid, Maryland, Huanahaco, et les Italiens Perseo, Cordova, Stampalia, Re Vittorio Emmanuele, Principe Umberto. En tout, soixante-cinq navires de charge qui, du 11 avril au 30 mai, feront la navette entre Corfou et Salonique, chaque voyage, aller et retour, demandant de quarante-sept à cinquante-cinq heures, suivant la vitesse déployée. Navires de la Grande Guerre – MONT CERVIN Fiche récapitulative mise à jour le 03/10/2009 – V3 Auteurs : Yves DUFEIL – Franck LE BEL – Marc TERRAILLON © Page 8 de 8 "Grâce au dispositif adopté, à la bonne volonté de tous, ainsi qu'au labeur acharné des escadres et des bases, ce nouvel exode put s'accomplir, dans des conditions de célérité qui ont dépassé les prévisions les plus optimistes - écrivait l'amiral Dartige du Fournet. Mais si les ordres reçus ont été bien exécutés, je ne saurais passer sous silence le rôle primordial que ces ordres euxmêmes, la régularité et la promptitude avec lesquelles les moyens de transport nous ont été fournis, ont joué dans cette entreprise. Elle ne pouvait réussir que par l'effet d'une méthode et d'une prévoyance dont nous avons recueilli les fruits, mais dont l'honneur revient au ministre de la Marine (amiral Lacaze)." Or, voici quel était le plan auquel s'était arrêté le commandant en chef, d'après les instructions ministérielles: L'armée navale commença par venir s'installer à Argostoli, superbe rade qui s'ouvre dans la partie Occidentale de l'île de Céphalonie, à 50 milles dans le Sud de Corfou. De là, elle pouvait fondre sur l'escadre autrichienne, si celle-ci eût tenté une sortie contre nos transports. J'ai déjà suffisamment expliqué toutes les mesures que comporte l'établissement d'une base maritime - dragages de mines, patrouillage à la recherche des sous-marins, pose et garde des barrages, services de surveillance et d'éclairage, arraisonnement, pilotage, etc. - pour y revenir ici. Tout le long de la route à franchir, torpilleurs et chalutiers (ceuxci qui firent merveille sous l'habile et vigoureuse direction du commandant Fatou) ont été répartis en escadrilles de couverture et d'escorte, sur le rôle desquelles on comprendra que je m'abstienne de fournir des précisions. La sortie de Corfou était dirigée par l'amiral de Gueydon, renforcé par une seconde division de croiseurs. Il avait surtout à se défendre contre les mines que venaient constamment semer de petits sous-marins allemands. Les Italiens surveillaient l'Adriatique et les Anglais nous prêtaient leur précieux concours dans la mer Egée. Enfin, l'arrivée à Salonique s'effectuait sous les auspices de l'amiral Salaün. Je passe, naturellement, sur les horaires et itinéraires qui avaient été établis de manière à réunir les circonstances les plus favorables. » http://pagesperso-orange.fr/grande.guerre/vedelad.html Navires de la Grande Guerre – MONT CERVIN Fiche récapitulative mise à jour le 03/10/2009 – V3 Auteurs : Yves DUFEIL – Franck LE BEL – Marc TERRAILLON ©