Production de veaux de boucherie en concordance avec la nouvelle

Transcription

Production de veaux de boucherie en concordance avec la nouvelle
gembloux
faculté universitaire des sciences agronomiques
unité de zootechnie
Production de veaux de boucherie en concordance avec la nouvelle
législation : recherche d’un aliment solide adéquat
A. Théwis
L’objectif du projet était de développer des stratégies alimentaires qui permettent de produire de la
viande blanche au départ d’un veau mâle issu du troupeau laitier, en respectant les nouvelles
dispositions réglementaires en matière d’alimentation et de logement relavant du bien-être animal.
Plutôt que de transposer le schéma « veau de boucherie en batterie » au sein des exploitations, le
projet voulait se positionner sur l’opportunité au sein des fermes laitières d’engraisser ponctuellement
des veaux laitiers afin de mieux les valoriser et de diversifier les productions en Wallonie. En
collaboration avec un opérateur wallon, un essai d’engraissement a été conduit au cours duquel les
veaux recevaient un aliment d’allaitement et une complémentation solide, désormais obligatoire, à
base principalement de céréales (escourgeon, épeautre et mélange commerciale). Trois visites
d’agriculteurs (une centaine de personnes) ont été réalisées durant cet essai.
Les résultats de l’essai d’engraissement montrent que les complémentations solides pratiquées n’ont
pas d’incidence majeure sur les performances de croissance (GQM = 1170 g), les indices de
consommation (IC = 1,94), le poids des carcasses (151 kg), les rendements à l’abattage (54 %) et la
couleur de la viande. Ces résultats s’expliquent très certainement par les quantités distribuées au
cours de l’engraissement qui respectaient le minimum imposé par la loi, à savoir pratiquement 30 kg
par veau sur la durée de l’essai (193 jours). Le pilotage des apports ferriques est complexe car un
excès de fer induit une coloration rouge de la viande et une carence génère l’anémie ferriprive. Afin de
respecter la loi, des complémentations ferriques sous forme d’injections de fer ou de fer buvable
doivent être pratiquées ponctuellement sur base des analyses du taux d’hémoglobine dans le sang.
Les simulations économiques pratiquées au terme de l’essai montrent que ce type de spéculation est
largement tributaire du prix des aliments d’allaitement et qu’un revenu décent ne pourrait être dégagé
que si les performances de croissance des animaux sont optimisées et si le prix obtenu par kg de
carcasse de veau est élevé. De ce point de vue, la valorisation des carcasses dans un circuit court
constitue certainement un avantage et une sécurité compte tenu de la taille des ateliers et des
fluctuations des prix des aliments et du kg de carcasse.
En conclusion, la production de veaux de boucherie au sein des fermes laitières pourrait constituer
une diversification des productions animales en région wallonne et générer un revenu supplémentaire
au sein des exploitations laitières. Des places sont certainement à prendre, mais sous certaines
conditions qui doivent être examinées au cas par cas.
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Collaborateurs scientifiques
Yves Beckers, FUSAGx
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