APPEL à PROJET Devenir une crèche pilote en matière d`égalité

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APPEL à PROJET Devenir une crèche pilote en matière d`égalité
Questions d’égalité
Pôle Associatif de la Marbaudais
32 rue de la Marbaudais
35700 Rennes
tel / 06 74 69 81 57
[email protected]
APPEL à PROJET
Devenir une crèche pilote en matière d'égalité filles-garçons ?
Structures attendues
Crèches publiques ou privées (associatives ou d'entreprises), disposant d'un lieu d'accueil en Ille
et Vilaine, souhaitant se porter volontaire pour engager une démarche expérimentale de travail
sur la question des inégalités filles-garçons chez les 0-3 ans.
Le contexte des inégalités femmes-hommes et filles-garçons
Les professionnel.les de l'éducation, en crèche et à l'école primaire, sont attachés au principe
d'égalité de traitement entre tous les enfants et estiment ne pas engendrer d'inégalités.
Travailler sur la question des inégalités entre les filles et les garçons ne leur semble donc pas
nécessaire. Cependant les recherches sur les différences d'attention portée aux garçons et aux
filles, et les valorisations différenciées selon les sexes démontrent que ce n'est pas le cas. Ces
mécanismes étant inconscients, une partie du travail réalisé par Questions d'agalité consiste
donc à permettre des prises de conscience progressives et non culpabilisantes de l'état de ces
inégalités et de la façon dont elles se reproduisent.
On entend souvent : « Une fille ça fait ci, un garçon ça ne fait pas ça » or cette prédestination
des touts-petits à des rôles sexués est souvent un obstacle au développement de l'ensemble des
potentiels et aptitudes des filles et des garçons.
Deux éléments déterminent les comportements des tout-petits :
> les pratiques des adultes qui les entourent, qui jouent, plus que les discours, le rôle de modèle
> les encouragements/découragements reçus. Une activité ou un comportement qui se trouve
découragé est en effet vite arrêté par les enfants tandis qu'un comportement encouragé est
dupliqué. Se met alors en place une "auto-censure" des enfants concernant certains goûts ou
certaines activités non dévolus à leur sexe, ceci à des fins d'inclusion sociale.
Pour exemple : les filles sont complimentées sur leur apparence physique et leur "gentillesse" /
les garçons sont encouragés pour leurs performances physiques et intellectuelles. Bien entendu,
ces encouragements/découragements sont pour la plupart inconscients; ils ont été incopoprés
par les adultes eux-mêmes au cours de leur socialisation.
De la même façon, les jouets dévolus aux garçons stimulent le développement moteur et
intellectuel, ils sont majoritairement tournés vers la sphère technique, professionnelle et
renvoient à la construction voire à l'agression. Ceux destinés aux filles développent les
compétences verbales car ils sont majoritairement liés au soin, aux services et à l'esthétique.
Certes certains enfants échappent à ces "assignations de genre", mais plus les enfants
grandissent, plus les "transgressions de genre" sont sanctionnées par les enfants eux-mêmes.
Les 0-3 ans apprennent à jouer un rôle de sexe et à l'âge de 2-3 ans, ils ont incorporé la plupart
des attendus liés à leur sexe.
Les différences de comportements entre les filles et les garçons apparaissent de façon tellement
précoce que cela renforce l'idée erronée qu'il s'agirait de préférences et de compétences
"naturelles" spécifiques d'un côté aux filles et de l'autre, aux garçons. Or ce sont bien les
"stéréotypes de sexe" véhiculés dans l’univers des touts-petits qui impactent les goûts et les
aptitudes développés par les enfants.
Quelques inégalités à l'âge adulte...
On observe des liens entre les apprentissages différenciés des tout-petits et les inégalités à l'âge
adulte :
> les femmes prennent en charge 70% du noyau dur des tâches ménagères (ménage, courses,
repas, linge)
> 96% des congés parentaux sont pris par des femmes
> les femmes se concentrent dans les familles de métiers suivantes, moins rémunérées : santé,
social, soins et éducation
> les femmes sont plus valorisées dans les médias pour leur image que pour leur expertise. En
2013, les femmes représentent 65% des présentatrices mais seulement 18% des expertes
appelées dans les journaux télévisés.
Le contexte institutionnel
Où en est-on en France, pour réduire ces différences de traitement chez les tout-petits et
prévenir les inégalités à l'âge adulte ?
En France, il existe encore peu d’actions de sensibilisation et/ou de formation à l’égalité auprès
des professionnel-le-s de la petite enfance, alors qu’il en existe au Québec, en Suisse et en
Belgique.
Le rapport de l'Inspection Générale des Affaires Sociales, sur l’égalité entre les filles et les
garçons dans les modes d’accueil de la petite enfance, réalisé par Brigitte Gresy et Philippe
Georges, insiste sur le fait que les stéréotypes garçons-filles ont la vie dure et débutent dès les
premières années de la vie. Ce rapport préconise de « sensibiliser dès 2013 l’ensemble des
professionnel.les à la question de la socialisation sexuée des petits enfants en lançant des
expériences dans des crèches pilotes ».
Depuis 2008, quelques initiatives vont dans ce sens. Et notamment la crèche Bourdarias à SaintOuen (93) qui a pour projet d’offrir une éducation non différenciée aux enfants en mettant en
œuvre une pédagogie égalitaire dite « compensatoire » comme cela existe en Suède depuis
1998. Les professionnel.les des crèches sont formé.es à identifier leurs tendances et à
compenser. Ils et elles veillent dont à interagir autant avec les filles et les garçons et à
encourager tous les enfants dans toutes les activités même celles qui ne sont pas
traditionnellement dévolues à leur sexe. Par exemple, les garçons s’essaient à la danse, à la
cuisine et apprennent à être calmes et minutieux… et les filles sont encouragées à prendre des
initiatives, à développer confiance en elle et en leur force, en jouant de la batterie par
exemple.
Les observations et ateliers menés en 2013 et 2014, par l'association Artemisia, dans deux multiaccueils de la Ville de Toulouse témoignent du vif intérêt porté par les professionnel.les à ces
formations (parfois réticentes à travailler sur ces questions au démarrage du projet) et de leur
nécessité pour l'épanouissement des enfants.
Les objectifs du projet "crèche pilote en matière d'égalité filles-garçons"
> Permettre aux professionnel.les et aux parents d'agir pour ouvrir le champ des possibles aux
enfants, en prenant conscience des pratiques éducatives "inégalitaires" inconscientes, afin de les
transformer en pratiques égalitaires
> Permettre aux enfants de s'affranchir des normes de genre qui tendent à imposer des "rôles
sexués" et de développer l'ensemble de leurs aptitudes dans le respect de leurs individualités
Comment devenir une "crèche pilote en matière d'égalité filles-garçons" ?
> En mettant en place une démarche globale, associant les professionnel.les et les parents, sur
un temps long, de six mois minimums, afin de respecter le temps nécessaire à chacun.e pour
observer, prendre conscience puis engager des changements.
> En accueillant au sein des crèches pilotes, des "accompagnatrices vers l'égalité" : qui
travailleront dans une perspective de recherche et d'action.
Recherche > observations des interactions professionnel.les-enfant, professionnel.lesparents, enfants-enfants. Analyse de l'impact de l'agencement des espaces et des médias utilisés
(contes, jouets et livres).
Action > accompagner les professionnel.les dans la prise de conscience de l'impact de
leurs pratiques sur les filles et les garçons, sensibiliser et réunir les parents, les professionnel.les
et permettre l'émergence d'un certain nombre de changements à visée égalitaire (jouets, livres,
pratiques...).
Les 7 phases du projet "crèche pilote en matière d'égalité filles-garçons"
Ce projet de recherche-action comprend 7 phases :
PHASES
PERIODE
1/ Présentation du projet à l’ensemble de l’équipe
professionnel.les (objectifs / méthode) 1/2 journée
de
Mars 2015
2/ Observations in situ des pratiques professionnelles (40h) par les
acciompagnatrices
> aménagement de l'espace, jouets, albums illustrés
> interactions entre enfants
> interaction enfants-professionnel.les
> interactions professionel.les-parents
Mars - mai 2015
3/ Restitution des
journée)
observations
aux professionnel.les
(1/2
Mai 2015
4/Formations-accompagnement des professionnel-le-s / mises en
pratique des changements / mémo des pratiques égalitaires (10
ateliers de 2h / en petits groupes de personnels volontaires / de
13h-15h pendant les temps de siestes)
juin et septembre 2015
5/ Restitution des ateliers aux professionnel.les (1/2 journée)
octobre 2015
6/ Soirée-débat avec les parents
octobre 2015
7/ Evaluation de l’impact de l’expérimentation (entretiens postprojet)
Coût du projet / 17 000 euros par crèche (+ 1 500 euros si labellisation
Egalicrèche et achat de fiches pédagogiques).
Financement du projet / la recherche de financements est menée par
Questions d'égalité auprès du CG35, de la CAF, de la mission égalité du
Conseil régional de Bretagne, de la ou des villes et EPCI concerné.es. Un
autofinancement de 1500 euros par crèches est demandé. Les organismes
de financement de la formation professionnelle continue pouvent être
appelés pour partie si nécessaire.
novembre 2015
Présentation de l'association Questions d'égalité
Notre objet
Transmettre les savoirs sur les inégalités femmes-hommes et des méthodes pour agir afin de
contribuer à construire une société d'égaux et d'égales.
Nos activités
Formations
6-8 par an au siège de l'association et animation de formations sur sites
* pour tout public et notamment les jeunes
* pour professionnel.les de la petite enfance, animateur.rices socioculcturel.les,
travailleur.euses sociaux.ales
* pour élu.es...
Conférences grand public
à Rennes et alentours / 20 conférences organiséesaffluence 40 à 160 personnes / entrée gratuite
Les intervenantes
Isabelle Pineau
Expériences / Co-fondatrice et coordinatrice de l’association Questions d’égalité. Organisation
de conférences. Formatrice Egalité.
Formations / Master de recherche en sociologie et Master professionnel « Genre et politiques
sociales ».
Rozenn Moro
Expériences / Animatrice d’un programme européen Leader (2004–2009) puis d’un pôle de
développement de l’ESS (2010-2013). Intervenante en Master à la faculté des sciences
économiques de Rennes depuis 2008. Militante de l’éducation populaire.
Formations / MST intervention et développement social, licence en droit. Diplôme interuniversitaire Études sur le genre.
Agréments
Numéro d'organisme de formation / Licence entrepreneur du spectacle / Agrément Jeunesse et
éducation populaire / Agrément de service civique
Contact
Rozenn MORO / Questions d’égalité / SIRET : 523 551 828 000 32
Pôle associatif de la Marbaudais / 32 rue de la Marbaudais / 35700 Rennes
06 74 69 81 57 / [email protected] / www.questionsdegalite.org
Si vous êtes intéressé.e par la démarche,
merci de manifester votre intérêt
avant le
15 décembre 2014
en nous adressant un email, contenant les informations suivantes :
Nom de la structure
Présentation : type de structure, nombre d'enfants, nombre de professionnel.les
Adresse postale
Email et téléphone
Identité et fonction de la personne à contacter
Remarques, questions
Nous reprendrons contact avec vous avant le 15 janvier 2014.