ENFERMÉS DEHORS» : rencontre avec A. Dupontel

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ENFERMÉS DEHORS» : rencontre avec A. Dupontel
Plus un seul fauteuil de libre dans la grande salle du
Cinéville pour l’avant-première d’Enfermés dehors,
Albert DUPONTEL était très attendu.
L’avait-il choisi ? Cette visite avait lieu pendant la
semaine de la santé mentale, à la vue du dernier opus
du père de Bernie, certains pourraient trouver l’auteur
un peu dérangé. Dès le début de la rencontre, nous
voilà rassurés, Albert DUPONTEL va bien, il est très
gourmand de vie, de sensations, d’expériences cinématographiques dont il parle plutôt sur le mode hautdébit, visiblement le natif de Tregomeur près de Binic
a peur de ne pas avoir le temps de tout faire.
Aux premières images, Enfermés dehors pourrait toucher au social, mais le réalisateur
recadre tout de suite : si je voulais faire des films graves, je ferais du Ken Loach, alors que
là je regarde la société avec un gros nez rouge. Est-il un clown ou un nouveau Charlie Chaplin comme il le suggère parfois ? Chez lui on comprend très vite où on se trouve, on est pas
là pour s’ennuyer : le cartoon est un concept que j’aime bien et le cartoon social c’est un
terreau qui m’inspire, comme se manger un réverbère ou se taper une mob et monter à
10 m de haut ! DUPONTEL s’amuse pendant 1 h 28, il semble rêver, caméra à l’épaule, prêt
à tout essayer. Qui n’a pas eu envie de prendre une BD bien allumée et la porter à l’écran
sans retenue avec des couleurs, de l’action et du son ?
Pour arriver à ses fins le cinéaste donne beaucoup, il n’hésite pas à faire les cascades
lui-même alors que dans certains films à gros budgets
on numérise les visages pour les scènes “mouvementées” je préfère les jouer moi-même, les images sont
plus réalistes confie “le créateur” Il faut être convaincu
pour tomber de 40 m et s’arrêter au ras du sol mais
DUPONTEL ne fait pas les choses à moitié.
Le casting est en harmonie avec le reste, Claude PERRON déjantée dans Bernie semble faite pour ce genre
de films, Hélène VINCENT, Nicolas MARIÉ, Philippe
DUQUESNE, Bruno LOCHET et surtout l’impressionnante Yolande MOREAU et aussi des surprises Terry
GILLIAM et Terry JONES. Pour une vraie réussite,
DUPONTEL se lâche dans une orgie d’images et de
sons : quand je vais au cinéma, c’est de ça que j’ai
envie confie l’acteur-réalisateur. On se souvient tous de
l'affûtage des pelles et du canari dans Bernie, préparez vous à de l’action et de l’imagination. Parfois on
retient son souffle, pour éclater de rire le plus souvent.
R.M.
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Photo Heidi Millot
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