Un processus qui ressemble au pont brownien.
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Un processus qui ressemble au pont brownien.
S ÉMINAIRE DE PROBABILITÉS (S TRASBOURG ) P HILIPPE B IANE J EAN -F RANÇOIS L E G ALL M ARC YOR Un processus qui ressemble au pont brownien Séminaire de probabilités (Strasbourg), tome 21 (1987), p. 270-275. <http://www.numdam.org/item?id=SPS_1987__21__270_0> © Springer-Verlag, Berlin Heidelberg New York, 1987, tous droits réservés. L’accès aux archives du séminaire de probabilités (Strasbourg) (http://portail. mathdoc.fr/SemProba/) implique l’accord avec les conditions générales d’utilisation (http://www.numdam.org/legal.php). Toute utilisation commerciale ou impression systématique est constitutive d’une infraction pénale. Toute copie ou impression de ce fichier doit contenir la présente mention de copyright. Article numérisé dans le cadre du programme Numérisation de documents anciens mathématiques http://www.numdam.org/ UN PROCESSUS Ph. QUI RESSEMBLE AU PONT BROWNIEN YOR(*) J.F. LE GALL et M. BIANE, 1. ENONCE DU RESULTAT PRINCIPAL. . Soit temps (Bt,t >__ 0) 0, et local en ainsi effectuée que Tt = 1) ; u ~ réel, en en 0 et en X a est nul le mouvement brownien sur nul 0. On note (Qt,t >__ 0) son t}. > (X = 20142014 Le processus u. mouvement brownien suggère que Il est alors naturel de chercher à comparer ce 1, et la normalisation pour variation processus et le quadrati- pont brownien (p (u) ,u 1 ) . On a le Théorème 1 : Désignons pan te a temps local de p, (1.a) niveau au 0, borélienne, F :: Alors, pour toute et à 1. . on a: ~]j 1)] = 2. QUELQUES ENONCES VOISINS. 1, citons d’autres exemples intéressants de "rebrownien, ou de processus de Bessel, qui nous permet- Avant de démontrer le théorème normalisation" du mouvement tront, par la suite, de compléter le théorème 1. (2.1) Il est bien (g1 Bug1 ; u ~ 1) (2. 2) est un ChlIDg [2]] (m(u) ~ On a connu que, si pont Brownien qui est, : Bs = 0}, alors outre,> indépendant de g1. étudié le méandre brown ien a 1 1-g1 |Bg1+u (1-g1 )| ; u ~ 1). le (2.3~ Considérons maintenant d - 2(v+1) > 2 (ou, ce qui est : C ( [ 0, J ];IR+) 1] équivalent, ~IR+, borélienne, > on a 03C 2 1 R ] de dimension 3,, de le 11) où J= fonctionnelle 1)] = E[F(Ru ; u ~ E[F(m u) ; u ~ a en > Théorème 2 ([n) :: Pour toute On 1 g1 = sup{s de C. processus de Bessel de dimension d’indice v > 0), et L = sup{t :t 0) Rt =1}. alors le (*)) UNIVERSITE PARIS VI - Laboratoire de Probabilités - 4, place Jussieu 3ème Etage - Couloir 56-66 - 75252 PARIS CEDEX 05 Tour 56 271 Théorème 3 Pour toute : C( fonctionnele F : i [ 0,1] R+, borélienne, on a ~ : E[F(1 L RuL ; u ~ 1)] = E[F(Ru ; u ~ 1) 203BD R21]. L’identité découle de Démonstration : - (R,u ona : dt) _ alors que :1 P(R1 Corollaire 4 : Pour toute f Soit f : que, = Bt : ; ic.i 1J = a même loi que boré 1 ienne, on a : (voir aussi Pitman-Yor [6]), 1}. . un ~IR+, borélienne, ; u ~ 1) u ‘ >>] - 3, de 3, , 0. et du théorème de retournement de (B ,u __ T)(d) (1-RL-u lequel : 1 2R21] processus de Bessel de Démonstration : Elle découle du théorème selon t, = dx. = : [7] 1R,+ , Getoor [3] d’après fonctionnelle F C ( [0,1 j ;IR) où L dt E[F(2014 (7 - BuT) Williams -~ v 1 v+1 e -l/2t 1 x 2v+1 e -x2/2 = dx) T ce à 1 ; Rt = d’autre part, pour toute fonction Cette identité découle de que : t), conditionnellement d’une part, le processus t), conditionnellement à - ce ; u ~ L). 3. DEMONSTRATIDN DES THEOREMES 1 et 2. (~.Z~ En (théorème 6.1)), les [1]] auteurs donnent un résumé des formules de la théorie des excursions browniennes. En suivantes ont nues w (3.a)) où définies ~0 entre mesures sur un o-finies intervalle 0 sur [0,~(w)]] particulier, des fonctions contil’espace c v2ïTu Ps désigne la loi du mouvement brownien issu de Qu désigne la loi du (3.6)) où lieu, ~0 Ru désigne principales les identités pont brownien de longueur 0, et arrêté en u ; 0 la loi du méandre brownien de longueur u ; T s ; 272 SL a la loi du processus de Bessel de dimension désigne temps de passage en (3.2~ Les théorèmes 1 et 2 découlent ; u s par E[F( 1 B 03C41 u03C411 ds 0 En faisant le 1) h(T )] 1) ; u ’ ( 3. ~ ) F : com- C ( [ 0,1 ]R) -~ lR+, borélienne, h(u) = ]’ du r~0 203C0u = de variables t v ~ . à équivaut 1) (1.a) au niveau 0, ~- uT E[F(p(v) ; et 1)]l 1, temps 1 ) . gauche, il vient 1)]. le fait que le remarqué et au v ~ dans le membre de 1 fois une , h(u) E[F( y) ’ = ; u ~ 1)] = 2 03C0 (3.c) ; u ~ (Xu=E 1 B ~ de (3.a) et (3.b). étant faite en [ 1 ] , montrons scaling, à : changement Cette identité dernier . a, pour toute fonctionnelle h : lR+ ~ 1R+ borélienne : qui équivaut, son respectivement on ~0 ds E[F( 1 B ce de partir (3.a). ment le théorème 1 découle de toute fonction à a. La démonstration du théorème 2 à D’après3 . a ) , 3, arrêté est temps local de 1 . J-.- 4. QUELQUES REMARQUES RELATIVES AU THEOREME Z. . (4.Z) Notons 03BB le temps local Nous venons et au au niveau 0, de remarquer que le temps local de temps 1 et au temps 1, du pont brownien. B ; u 5 1) au niveau 0 1 03C41 (X - u03C41 _1 est . v"T1 On donc, d’après la formule borélienne, R a f : ou mieux (3.c) : pour toute fonction -~ ] (4.a) = E[ n f ( ~ ) ]. 2T1 Or, 1 (d) , où N ~ désigne une variable gaussienne, réelle, centrée, réduite. ~7 On déduit alors de ;4.b)> où ~1 et e x désigne une (4,a) que : (d) !~!I (g) la valeur variable , au 1 temps exponentielle de du mouvement paramètre 1. brownien complexe issu de 0, 273 L’identité loi en peut bien sûr être déduite directement de la connaissance (4.6) de la loi conjointe avec g1i et a indépendantes. Or, on avec g1 et e indépendantes, e de eB1 ; ~1) l1 (d) (4.2) on du résultat (2.?) qui entraîne : g1.03BB ’ ’ et sait par ailleurs que : ° variable de exponentielle paramètre 1. Inversement, ayant remarqué l’identité en loi (4.b), dont (4.a) découle, une démonstration plus intuitive du théorème 1, que celle, rigouun peu formelle, donnée en (3.2). effet, il suffit alors de montrer que : u __ 1 ) ce encore peut donner reuse, mais En bien ou qui équivaut, ((B ,u s où l’on posé a x = Or, conditionner par (4.3) 1) 1) = (d) 1) = 1/a. (Tx ( (p (u) ~u ~ 1)1I ~ - a 1 )’ d’une part, et par définition de scaling par - a2) (d) 1 p d’autre part, à : ((B ,u s 1)!B~ = 0 ; Q - revient à conditionner par Pour compléter la description semi-martingale, précisément : X est la de X, donnons sa x) B1 = 0 et * 1 = x. représentation comme brownien, et d’un d’un mouvement somme processus à variation bornée. En effet, lorsqu’on brownien B dans la filtration t 0) avec en ainsi où l’on Xt = a noté : ’*2014 T1’ > on + rtAT Lu = de la filtration du mouvement (cf : [5], Récapitulatif, par ex.) ds *~ + l mouvement Brownien t+ obtient grossie : J° t ~~ déduit, par scaling (4.d) et grossissement initial i ~~ ~ ~ (4.c) On fait le la variable avec de rapport t0 11R indépendent T de -s r.. : T1 ’ ds gn(Xs){1L-s+|Xs -L1-s+|Xs 1-s 03B2t03C41 ; t ~ 1) uT 1) 1 un nouveau le temps local mouvement en brownien. 0 } de (Xu,u ~ 1) ’ 274 à l’aide de l’identité Remarquons encore, t que, lorsque l’on fait le T ~ inf{t : variable t = ds 03B2t - (cf : Jeulin [4], p. 53, 0), où t ~ t S.t = sup B , la avec = t^T0 Bt t Lévy : grossissement initial de la filtration de B 1}, on obtient, d’après la formule (4.c) : Bt (4.e) loi dûe à P. (d) ;t>__0) t en {1 -Bs - 1-Ps T-s} [5], Récapitulatif, et p. 306). . 5. APPLICATION AUX TEMPS LOCAUX DU PONT BROWNIEN. (Qt ; Remarquons que si mouvement Brownien -L (Xu ~ 0 D’autre part, de 2 du f(Xu) Ida f(a)La. = 0) c’est-à-dire : borélienne, le théorème de a ~ Théorème 5 : Soit (03BBa est Ray-Kniaht sur les temps locaux browniens, carré de processus de Bessel de dimension un ’ ; a 2 .ea 0) du pont brownien. Alors 0, issu E[F(03B a ; a ~ 0) où T = 2 )l ([1]) désigne de famille des densités d’ valeur : 1) pour toute fonctionnelle Alors: est la famille des densités a = 0. On a le :: en ~ et 2, ~ 1), ; u ~ f : R ~ IR , d’après QTaï~ ; B u03C41 pour toute fonction + E 1R) a ; temps locaux du du processus d’occupation (Ca = Qaï~ la famille des désigne 11 (L a = alors B, 0) a E 0)] = F ~ IR+, borélienne, :C(IR+,IR+) E[F(1 03C4 Ca03C4 ; a ~ le carré d’un processus de 0) V’_-]] de de 0, Jfo dadcL C . C. . l Notons kt = sup{y (1 2 03BBkt ; t ~ : 1 )1 e-6t un. Aa da. > t} méandre brownien. 1) La première assertion découle de l’identité (1.a) de Ray-Knight sur les temps locaux browniens, théorème le d’après Démonstration : et de ce que, (Qa ;3 a 2 0) et 275 (l-a03C41 indépendants. ; a ~ 0) sont deux carrés de processus de Bessel de dimension 2) Posons ht~ = sup{y : ~1 - da > 0, issus de 1, t}. Un calcul élémentaire montre que : ht.03C4 = t03C4 , où t db = sup{z : ~z z On a alors : D’après k inf{z : = les résultats 2 Ck les sur = T-u z0 db Cb processus de Bessel d’indice Soit R le retourné a de temps de processus de Bessel, on a : Ru R On > t}. u}. changements avec et on a : > C To de R ; en R (-1A), est un inf{t : et R,~ = 0} = T. processus de Bessel de dimension 3, - 2 o Tu maintenant, à l’aide de ces remarques : E[F(~ ~ k t ; t ~ 1)] - E F( ~ R0tT ^ ; t 1)2Ton ’ (d’après le théorème 3) (d’après le théorème 2) = l E[F(R~ ; u = u s E[F(m(u) ; 1) ~ R -L~] 2J R1 2 u s 1 1)]] REFERENCES : [1] Ph. BIANE, M. YOR Bull. Sciences : Valeurs principales Mathématiques, associées aux 1987. temps locaux browniens. [2] K.L. CHUNG [3] R.K. GETOOR [4] grossissement d’une filtration. Th. in Maths. JEULIN : Semi-martingales Springer (1980).et Excursions in Brownian motion. Ark. für Math. 14, 155-177 (1976). : : The Brownian escape process. Annals of Proba, 7, 864-867 (1979). Lect. Notes 833. [5] Th. JEULIN, M. YOR (eds) : Grossissement cations. Lect. Notes in Maths. 1118. [6] de filtrations : exemples et Springer (1985). J.W. PITMAN, M. YOR : Bessel processes and infinitely divisible laws. In : "Stochastic Integrals", ed. D. Williams, Lect. Notes in Maths. 851. Springer (1981). [7] appli- D. WILLIAMS : Path decomposition and continuity of local times for one28, 738-768 (1974). dimensional diffusions. Proc. London Math. Soc.(3)