Bref d`auteur 2 – Common law et exceptions qui sont la règle Le
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Bref d`auteur 2 – Common law et exceptions qui sont la règle Le
Bref d’auteur 2 – Common law et exceptions qui sont la règle Le droit d’auteur au Canada est régi par une loi fédérale de type common law. Contrairement au code civil, ce droit n’est pas organisé en principes et idéaux de droit suivis de clauses indiquant comment les appliquer. Il se construit plutôt à partir des décisions des tribunaux et donne une grande valeur aux précédents. La Loi du droit d’auteur comprend donc un énoncé qui affirme l’existence d’un droit – le droit exclusif de produire ou reproduire la totalité ou une partie importante de l’oeuvre sous une forme matérielle quelconque, y compris d’autoriser ces actes –, suivi de clauses reflétant la jurisprudence qui a limité l’exercice de ce droit. Les clauses indiquant les situations où ce droit ne s’applique pas ou s’applique à certaines conditions forment ce qu’on appelle des exceptions. C’est pourquoi les revendications de l’ANEL et des autres associations de créateurs dénoncent les « exceptions ». Dans le cas du projet de loi C-32, préexistait un jugement de la Cour suprême (2004) qui a tranché sur les limites de l’utilisation équitable au Canada (fair dealing) en affirmant qu’elle doit être interprétée au sens large pour ne pas indûment limiter le droit de l’usager, créant ainsi pour la première fois un droit des usagers. C’est ainsi que, dans la foulée de cette jurisprudence, C-32 prétend équilibrer les droits des auteurs et les droits des usagers et élargit considérablement l’accès aux œuvres par un train d’exceptions de toutes natures. Il y a des exceptions générales : utilisation équitable pour recherche ou étude privée, éducation, parodie et satire, autorisation de reproduire une œuvre dans un nouveau contenu s’il est non commercial (clause dite YouTube), reproduction à des fins privées à partir d’un exemplaire original et autorisation de création de copies de sauvegarde. Il y a en outre des exceptions spécifiques aux établissements d’enseignement, que nous avons pris l’habitude de regrouper sous l’expression « exception pédagogique ». Elles sont en fait nombreuses : autorisation de communiquer une œuvre entière par télécommunication, extension de la licence avec Copibec aux œuvres en format numérique, non-protection des œuvres accessibles sur Internet sans verrou, autorisation de reproduire pour une présentation visuelle ou pour un examen. Enfin, il y a une série d’exceptions pour les bibliothèques, les musées et archives, ainsi que pour les handicapés visuels, le tout soumis aux limitations des traités internationaux. Aline Côté Présidente du comité du droit d’auteur de l’ANEL