117. ecole d`opera de pekin

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117. ecole d`opera de pekin
CHÂTEAUVALLON
THEÂTRE ET MUSIQUE
L’ECOLE D’OPERA DE PEKIN
AU BORD DE L’EAU
Hommage au roman chinois de Shi Nai-An
traduit par Jacques Dars
Spectacle en chinois surtitré en français
Mise en scène : Patrick Sommier
Assisté de Pascale Wei-Guinot
Lumières Pierre Setbon
Scénographie : Jean-Pierre Vergier
Avec les élèves et professeurs de l’Ecole d’Opéra de Pékin
Mercredi 6 juin à 19h
Jeudi 7, vendredi 8 et samedi 9 juin à 20h30
Théâtre couvert
Durée : 2h00
L’Ecole d’Opéra de Pékin a déjà été reçu à Châteauvallon en juin 2006
Coproduction MC93 Bobigny, Beijing Xiqu Yishu Zhiyexueyuan, Les Nuits de Fourvière, Département du Rhône,
Festival de la Communidad de Madrid, Piccolo Teatro di Milano – Théâtre de l’Europe
www.chateauvallon.com
L’ECOLE D’OPERA DE PEKIN
L’école a été fondée en 1952 par les grands maîtres de l’opéra de Pékin : Wang Yaoqing, Hao Shouchen
et Mei Lanfang. De grands artistes tels que Ma Lianliang et xu Lanyuan en ont assumé la direction et y
enseignaient. Cette école porte la marque d’un de ses fondateurs : Mei Langfang (1894-1961), le plus
célèbre acteur d’opéra de Pékin, spécialisé dans les rôles féminins, qui a conquis le public tant chinois
qu’occidental. Dans les Années Trente Mei Lanfang a été invité en tournée en Russie, au Japon et aux
États-Unis. Stanislavski, Eisenstein, Brecht, Piscator ou encore Chaplin ont dit leur admiration pour cet
acteur. C’est à la suite de sa rencontre avec Mei Lanfang que Brecht travailla à son étude sur la «
distanciation de l’acteur dans le théâtre chinois ».
Depuis une soixantaine d’années, plus de trois mille étudiants ont obtenu leur diplôme dans différentes
disciplines : opéra de Pékin, opéra de Kun, opéra Ping, opéra de Hebei, marionnettes, acrobatie,
musique, danse, beaux-arts, costume, éclairage, son... Chaque année, deux cents élèves, venant de
toute la Chine, sont sélectionnés. ils sont admis dès l’âge de six ans sur concours. L’école accueille au
total huit cent cinquante élèves. ils apprennent leur spécialité tout en suivant des cours de culture
générale, d’anglais et d’informatique. Après leur formation, ils intègrent des troupes et instituts
artistiques dans toute la Chine. L’école est connue dans tout le pays, y compris à Taiwan, Hong-Kong et
Macao. Elle s’est rendue en Corée, au Japon et en Russie et avec la MC93 : en France, Italie, Espagne,
Belgique et en Grèce.
Pour ce spectacle, une nouvelle pièce d’opéra de Pékin est née. Après avoir proposé l’idée de cette
scène du roman qui se passe dans un théâtre aux professeurs de l’école, nous avons passé commande
du livret à Wu Jiang, (directeur jusqu’à cette année de la troupe nationale d’opéra de Pékin) livret basé
sur le chapitre 51 d’Au bord de l’eau. Ce sont deux élèves de l’École d’Opéra de Pékin, Yu Shuai et Chen
Chen présents lors de la venue de l’école en France en 2005 qui créeront les rôles de Lei-Heng, le Tigre
volant, se rendant au théâtre et de Bai xiu-Ying (Beauté en fleur), courtisane et artiste dramatique. Le
rôle de Bai-Yu-Jiao, un vieillard, père de Beauté en fleur est tenu par Yin Peixi, professeur de l’école qui
fut notamment conseiller sur le film Adieu ma concubine.
Deux idées guidaient de façon intuitive une démarche, celle de changer le regard sur ce théâtre
légendaire, perçu avant tout comme un musée exotique. Comment se forme un acteur chinois, comment
révéler cet acteur et ce théâtre à un public qui ignore tout des codes de l’opéra chinois ? La première
idée était liée au souvenir – étrange ici – de Tadeusz Kantor sur scène avec ses comédiens. L’idée que
dans le regard que s’échange le maître et (ici) l’apprenti acteur, tout un monde surgit. Et que cela
impliquait la présence sur scène de l’un et de l’autre.
La seconde idée a germé en observant l’enseignement quotidien dans l’école : montrer le corps et le
visage de l’acteur – avant qu’il ne soit dissimulé par les costumes et maquillages de l’opéra de Pékin –
comme on peut les voir quand les élèves inlassablement travaillent les extraits du répertoire dans leur
salle de classe (…)
Voilà maintenant sept ans que nous travaillons avec l’École d’Opéra de Pékin. C’est une école : cela veut
dire que des élèves s’en vont dans les grandes troupes de Chine quand ils ont de la chance, que des
professeurs partent à la retraite et qu’il faut souvent repartir à zéro dans ce travail de « connaissance
réciproque ». Mais une amitié fidèle subsiste et nous lie à d’anciens professeurs et d’anciens élèves qui
sont présents dans ce spectacle. L’idée d’Au bord de l’eau est née tout simplement parce qu’il était
impossible de ne pas continuer. Et parce qu’il faut tenter absolument d’aller plus loin. L’aventure de ce
livre à travers les siècles a apporté au projet quelque chose de nouveau et d’essentiel. La Chine est le
pays de l’écrit.
Patrick Sommier – Directeur de la MC 93.
AU BORD DE L’EAU de SHI NAI AN
Le roman Au bord de l’eau, le plus célèbre en Chine avec La Pérégrination vers l’Ouest (le roi des singes)
et le roman historique Les Trois Royaumes s’inspire d’une révolte contre le pouvoir central à la fin de la
Dynastie des Song du nord, au XIIème siècle. Basées sur les récits des conteurs populaires, plusieurs
versions courant sur trois ou quatre siècles sont parvenues jusqu’à nous.
Le titre Au bord de l’eau est trompeur. Se cacher parmi les rivières et les lacs, ou « dans les herbes »
signifiait devenir hors la loi. L’origine de cette expression vient de la région marécageuse du Shandong
d’où partirent de nombreuses révoltes.
La traduction française de Jacques Dars est disponible en Folio ou en Pléiade. C’est, toute langue
confondue, une des plus extraordinaires traductions en langue française.
C’est l’histoire de 108 brigands d’honneur combattant la corruption de l’état, symbolisée par le grand
maréchal Gao, une petite frappe de basse extraction qui dût son irrésistible ascension au fait qu’il était
bon footballeur et que le futur empereur Hui-zong qui adorait le foot (à l’époque des parties d’éteuf)
s’enticha du triste sire.
Le génie de ce livre, c’est de nous montrer la Chine au XIIème et XIIIème siècles avec une précision
infinie. (…) C’est une immersion dans la dynastie des Song, une des plus brillantes de l’histoire de la
Chine.
On ne peut évidemment pas mettre en scène ni adapter un roman de 2200 pages mais on peut en
donner le goût à travers sept personnages clé et le répertoire d’opéra de Pékin existant (…)
Si bien que ce que nous verrons sur scène ce sera l’histoire d’une école unique au monde, dans le
quotidien du Pékin d’aujourd’hui et six fois au cours du spectacle, nous plongerons dans le plus grand
roman chinois, dans la Chine du XIIème siècle, dans l’art brodé d’or de l’opéra de Pékin.
Patrick Sommier
EXTRAITS DE PRESSE
Les maîtres et les élèves sont au rendez-vous et font l’éblouissante démonstration de leurs talents
nombreux (…) Les voix, les corps de ces athlètes étonnants, les codes, les costumes, les combats
impressionnants, tout émane d’un art très précis et fascinant.
LE FIGAROSCOPE – A.H.
Quelques scènes du célèbre roman du XIVème siècle Au bord de l’eau, de Shi Nai-an, servent de
prétextes à de saisissantes virtuosités vocales, physiques, scéniques, dirigées à la seconde près par des
professeurs surveillant dans l’ombre leurs apprentis aux corps désarticulés, aux timbres agiles, aux
expressions picturales. Voir ressusciter cet art ultracodifié de plusieurs siècles et réincarner le contefleuve de l’imaginaire chinois est un curieux plaisir. Comme en suspension par-delà le temps, les
frontières, les cultures…
TELERAMA – Fabienne Pascaud
Les différentes scènes présentent des personnages masqués, brigand, jeunes demoiselles en kimono
extravagants, guerriers redoutables. Les acteurs arborent des tenues chatoyantes et des masques
magnifiques. Ils sont également maquillés avec toute l’habilité de leurs professeurs alors qu’une salle
de maquillage est visible sur un des côtés.
L’action peut être pleine de poésie et d’un raffinement endiablé ou d’une rapidité d’exécution
impressionnante lors des mouvements de combats en art martiaux, avec ou sans sabre, des sauts.
(…) Donnant un riche aperçut de la culture chinoise, le spectacle d’une beauté quasi-sublime se termine
par un étourdissant et enivrant ballet. Cette promenade sur les terres du présent et du passé artistique
chinois est un moment enchanteur.
France 3 – Jean-Claude Rongeras