ce texte - Méthode Billings

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CENTRE BILLINGS FRANCE
Agnès et Jean-François Lozier
Petite histoire de la Méthode Billings
« On dit que l’histoire d’un sujet permet de prendre connaissance de ce sujet. Intéressonsnous ce soir à l’histoire de la Méthode Billings ! Elle est liée à celle de ses inventeurs, John et Lyn
Billings.
1° Un coup de foudre…
Cette histoire commença à l’école de médecine de Melbourne en Australie. John Billings
était en 3ème année de cours de médecine et Lyn en 2ème année. Ces deux années étaient regroupées
dans la salle de dissection du département d’anatomie. Un jour, John regardant à l’autre bout de la
salle, au delà d’une rangée de cadavres, vit une belle jeune fille qui travaillait : il se sentit
immédiatement amoureux d’elle. Ils firent connaissance et leur amitié ne fit que grandir au cours de
leurs années d’études ; ils décidèrent de se marier quand leurs études seraient terminées, ce qui
arriva en 1943. John, mobilisé en tant que médecin, fut envoyé en Papouasie Nouvelle Guinée, où il
resta jusqu’en octobre 1944 puis fut démobilisé en 1946. Le jeune couple s’installa alors en
Angleterre pour poursuivre des études et revint en Australie en 1948 pour pratiquer la pédiatrie pour
Lyn et la neurologie pour John.
Avec l’arrivée des enfants (qu’ils souhaitaient nombreux dans leur foyer), Lyn décida de
réduire son activité médicale à une demie journée par semaine en milieu hospitalier afin de se
consacrer à sa famille tout en gardant une expérience continue en pédiatrie. Lorsque tous ses enfants
furent en âge scolaire, elle reprit sa carrière tout en enseignant l’histologie et l’embryologie dans le
département d’Anatomie de l’Université de Melbourne.
Leurs études et leurs carrières médicales respectives nous montrent que John et Lyn Billings
ne sont ni des amateurs ni des fantaisistes : ce sont tous deux d’authentiques scientifiques et des
chercheurs passionnés qui ont su mettre leur intelligence au service du bien.
2° Au service de la vie et de l’amour…
En 1953, le Père Catarinich , conseiller conjugal pour l’archidiocèse de Melbourne sollicita
John Billings comme consultant médical auprès des couples en difficulté quant à la maîtrise de leur
fécondité. La seule méthode qui était proposée alors était la méthode du rythme ou méthode du
calendrier (encore appelée Méthode Ogino-Knauss) qui présentait des limites et qui de surcroît était
souvent mal enseignée : peu de fiabilité dans le cas d’une irrégularité inattendue, abstinence
prolongée dans le cas des cycles longs, difficulté en l’absence de menstruation, confusion entre le
saignement de l’ovulation et la menstruation… Parmi les couples que John Billings essayait d’aider,
certains abandonnaient la méthode des rythmes pour choisir la contraception et l’infidélité
s’installait dans le couple. C’est ainsi que John Billings comprit « la différence très grande dans les
effets sur le mariage entre la régulation naturelle des naissances et les techniques qui retirent ou
rejettent le don de la fertilité. » Et John Billings de poursuivre : « Ainsi, ce fut plusieurs années
avant que le Pape Paul VI publie son encyclique Humanae Vitae que nous eûmes la certitude que la
contraception ne serait jamais approuvée par l’Eglise catholique. »
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Les différentes méthodes naturelles étaient toutes des méthodes post-ovulatoires
insuffisantes et manquant de fiabilité. Il fallait trouver une méthode qui s’occuperait de la phase
pré-ovulatoire et montrerait que la femme a des jours infertiles aussi avant d’avoir ovulé .
Encouragé par le Père Catarinich, John Billings commença à rechercher une meilleure
méthode de régulation naturelle des naissances. Le Père disait à John Billings : « Vous devez
continuer ce travail, Dieu ne laissera pas son peuple sans aide. »
3° Les recherches de John Billings
La méthode des rythmes reposait sur une base scientifique qui servit au développement des
autres méthodes naturelles : la découverte en 1920 par les Docteurs Ogino (japonais) et Knauss
(autrichien) que l’ovulation avait lieu 14 jours avant les règles, durée que les travaux du Dr Ogino
étendirent de 11 à 16 jours. Nous savons maintenant que l’éventail peut même être un peu plus large
que cela.
Par ailleurs, un certain Van De Velde s’intéressa au phénomène de l’élévation de la
température après l’ovulation (due au niveau élevé de progestérone). Grâce à cela, on mit au point
la méthode des températures (toujours une méthode post-ovulatoire).
Une publication de 1933 faisait également référence à la glaire cervicale, parmi les
phénomènes associés à l’ovulation.
Ayant fait des recherches dans la littérature médicale à la bibliothèque de l’Université, John
Billings fut de plus en plus convaincu que « c’était l’activité du col de l’utérus, pendant le cycle, qui
constituait l’indication la plus constante et la plus positive de la fertilité et du moment de
l’ovulation, et que là devait résider la solution. »
Interrogeant les femmes, John Billings fut surpris de constater qu’elles répondaient toutes
positivement quand il leur demandait si elles observaient un écoulement pendant le cycle en dehors
des menstruations. Noté sur un tableau, cet écoulement précédait les règles d’environ deux
semaines ! laissons parler John Billings : « Je sus que grâce à la Providence j’avais découvert un
élément de la création de Dieu qui est d’une grande signification, précisément parce que les
femmes en sont alertées. »
Le Père Catarinich aida ensuite John Billings à concevoir les tableaux d’enregistrement.
4° Des rencontres providentielles
En 1962, alors que John Billings avait commencé la rédaction d’un livre pour relater ses
découvertes, James Brown vint à Melbourne. Brillant endocrinologue, il avait mis au point une
méthode pour mesurer les oestrogènes dans le sang et l’urine ; sa méthode fut ensuite adoptée
partout dans le monde. Il prêta son concours à John Billings pour réaliser des mesures hormonales
chez les femmes. Ses tests vérifièrent ce que John Billings avait trouvé : la glaire cervicale servait
d’indicateur de la phase fertile. Il fit par la suite environ 750 000 analyses d’hormones ovariennes !
En raison des résultats de son brillant travail, le professeur Brown fut gratifié d’une chaire
personnelle à l’Université de Melbourne et reçut le grade de Docteur es Sciences.
Durant l’année 1963, John Billings poursuivit la rédaction de son livre en y incluant les
travaux du Professeur Brown. Lyn en fit la relecture avant sa publication en 1964 et se joignit aux
recherches de son mari. « Ceci marqua un autre bond en avant dans notre travail, dit John Billings,
parce qu’il devint vite évident aux hommes que nous sommes que l’enseignement des détails
intimes du profil de glaire est mieux communiqué de femme à femme. » Le signe sommet fut étudié
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et il apparut que le sommet de la fertilité n’est pas indiqué par la quantité maximale de la glaire
mais par la sensation de lubrification qu’elle produit.
Les Billings commencèrent à répandre leur enseignement dans d’autres pays que
l’Australie :
- 1965 : Inde
- 1968 : Nouvelle-Zélande
- 1969 : Hongkong, Singapour, Malaisie
- 1970 : Guatemala, Los Angeles, Tonga (Polynésie)
A partir de 1965, les Billings développent l’idée de la phase d’infertilité. Auparavant, les
méthodes naturelles se contentaient de détecter l’ovulation a posteriori et donc de ne considérer une
phase infertile qu’en deuxième partie de cycle. L’originalité (et le génie !) de la méthode de John et
Lyn Billings est plutôt de distinguer les signes d’infertilité et les signes de fertilité. Ainsi cette
méthode s’applique au cycle tout entier et non plus seulement à la phase post-ovulatoire. C’est
pourquoi c’est une méthode qui doit être employée seule, indépendamment des autres méthodes qui
ne disent rien sur la phase pré-ovulatoire, cette phase clé pour réaliser ou différer une grossesse.
Avec le Pr Brown et le Pr Henry Burger de Melbourne, les Billings firent de nombreuses
analyses des œstrogènes pour montrer la relation entre l’aspect de la glaire observée extérieurement
par la femme et le moment de l’ovulation (qui se passe à l’intérieur du corps de la femme). Ils
aboutirent aux découvertes suivantes :
- l’élévation de l’œstrogène correspond au moment très proche de l’ovulation
- l’élévation de la progestérone correspond au moment du changement brutal de la
glaire : c’est le signe sommet qui indique le moment maximum de la fertilité
Le signe sommet est « l’indicateur biologique le plus exact du moment de l’ovulation ».
En 1971, Mercedes Wilson, qui avait reçu les Billings au Guatemala en 1970, avait fait
imprimer des timbres de couleur pour les femmes illettrées qui ainsi n’avaient rien à écrire pour
tenir leur tableau et se contentaient de coller les symboles colorés. Les Billings ont été subjugués
par ce système de timbres et l’ont adopté rapidement après avoir commencé avec des crayons de
couleur, le temps de faire imprimer des timbres.
En 1972 eut lieu dans The Lancet la première publication des recherches scientifiques
réalisées par les Billings, le Pr Brown et le Pr H Burger.
En 1973, ce fut la publication de la première édition de l’Atlas.
Ce fut dans ces années qu’ils rencontrèrent le Pr Erik Odeblad, expert en physique et en
gynécologie, qui travaillait sur la glaire. Il se révéla qu’il y avait une corrélation totale entre son
travail réalisé en Suède et les découvertes australiennes.
5° Une mission d’Église
Il y eut tout d’abord le Père Catarinich sans le quel John Billings ne se serait peut-être pas
lancé dans ces recherches (il était d’abord neurologue).
Dans les années 1970, Mère Teresa rencontra les Billings à Melbourne où elle était venue
pour le congrès eucharistique. Ils la rencontrèrent de nouveau en 1978 pour commémorer le
dixième anniversaire d’Humanae Vitae, puis au synode des évêques en 1980. Elles les invita à
plusieurs reprises à Calcutta pour enseigner la MOB à ses sœurs et à ses novices. Elle leur
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dit : « Bien, maintenant que vous avez découvert cette connaissance, vous devez passer le reste de
votre vie à la donner aux gens qui en ont besoin. »
En 1976, John et Lyn Billings furent nommés au comité d’experts de l’OMS, et à ce titre
participèrent à des réunions à Genève et en Suisse. Au retour d’une de ces réunions, ils passèrent à
Rome où ils furent reçus en audience privée par le Pape Paul VI (qui avait publié Humanae Vitae
en 1968) qui connaissait les travaux des Billings et leur dit : « Je vous remercie au nom de Notre
Seigneur Jésus-Christ. » Le Pape les exhorta à continuer ce travail jusqu’à la fin de leur vie.
En 1980, ils participèrent au synode des évêques à Rome sur le « Rôle de la famille
chrétienne dans le monde d’aujourd’hui. » A cette occasion, ils rencontrèrent Jean-Paul II qui les
remercia chaleureusement et les encouragea à poursuivre ce travail.
6° Les études récentes sur la MOB
Une étude a été conduite en Chine en 1999-2000 pour tester l’efficacité de la méthode sur
un échantillon de 992 femmes. 5 grossesses seulement sont survenues (soit un taux de grossesses de
0,5%), pour des raisons reconnues liées à l’utilisation de la méthode et non à la méthode elle-même.
Dans la même étude, 3268 couples hypoféconds ont suivi la méthode pour concevoir un
enfant : 1032 bébés ont été conçus entre le deuxième et le cinquième cycle après le début de
l’enseignement (soit un taux de grossesse de 31,6 %).
Les conclusions de l’étude sont les suivantes :
- La MOB est bien acceptée par les femmes Chinoises quel que soit leur milieu culturel et
économique ; l’illettrisme et certains états d’infection mineure concernant la procréation
ne sont pas incompatibles avec l’utilisation de la MOB.
- L’efficacité d’utilisation de la MOB est bien supérieure à celle du stérilet TCu220c, l’un
des DIU les plus populaires utilisé en Chine.
- La MOB est efficace en Chine pour favoriser la réalisation d’une grossesse pour les
couples hypoféconds.
Une thèse de Docteur en Pharmacie a été soutenue en janvier 2002 par Elodie Degryck à
l’université de Lille sous le titre Régulation naturelle des naissances par la méthode d’ovulation
Billings
Une thèse de Docteur en Médecine Générale a été soutenue en juin 2007 par Céline
Lavaste l’université de Paris V sous le titre Planification Familiale Naturelle ; Enquête auprès
d’internes en médecine générale ; connaissances, intérêts pour le sujet, enseignement à la faculté et
place dans une consultation au cabinet.
Bibliographie :
Une histoire de la Providence de John Billings (inédit)
Vue d’ensemble de la méthode de l’ovulation par John Billings (discours prononcé au premier
congrès international de la Famille d’Afrique et d’Europe en 1981 à Rome)
Evaluation de l’efficacité d’un programme de régulation naturelle de la fécondité en Chine par
Shao-Zhen QIAN, De-Wei ZHANG, Huai-Zhi ZUO, Ren-Kang LU, Lin PENG, Chang-Hai HE
(Programme chinois de collaboration à la MOB) – Cette étude donne une bibliographie intéressante
sur les études scientifiques relatives à la méthode Billings.
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