A propos du Minotaure (2ème partie)
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A propos du Minotaure (2ème partie)
À PROPOS DU MINOTAURE (2ème partie) Notre chronique d’aujourd’hui est consacrée, vacances obligent, à la poursuite de notre escapade en Crète commencée le mois dernier, enfin façon de parler étant donné que Valérie et moi avons beau être enseignants, il ne faut pas en tirer de conclusions hâtives quant à la durée de nos séjours touristiques, que ceux-ci se déroulent tant en France qu’à l’étranger d’ailleurs! Nous nous étions donc quittés le mois dernier à notre arrivée tardive à Héraklion et nous retrouvons maintenant au matin de notre première journée dans l’île. Les voyagistes n’auraient pas peur de dire qu’il s’agit déjà non de notre première mais de notre deuxième journée de séjour, ceux-ci ayant pris désormais la fâcheuse habitude de considérer que tout départ effectué avant 23h59 ainsi que tout retour survenu après 00h00 donnaient lieu au décompte de deux journées supplémentaires. Le pire qu’il m’ait été donné de voir à ce sujet jusqu’à maintenant concernait un voyage SNCF avec départ par train de nuit le 1er jour à 23h56 et retour par son homologue avec arrivée le matin du 7ème jour à 06h30 ! Bien que notre culture judéo-chrétienne se satisfasse en général de l’utilisation de la base 7, il faudrait néanmoins dans certains cas qu’on arrête de nous prendre pour des moutons ! Bon, ne commençons pas les digressions car de toute façon, bien qu’il y ait pléthore de moutons en Crète, il n’y a par contre aucun chemin de fer. Val et moi avons donc établi notre base, qu’on pourrait presque qualifier de base « aérienne » (nous sommes logés à flanc de falaise mais rassurez-vous, ce n’est quand même pas un nid d’aigle !), de l’autre côté de la baie d’Héraklion et à une vingtaine de kilomètres au nord-ouest de celle-ci. Le petit village où nous résidons porte le doux nom d’Agia Pelagia (en grec, le g se prononce gue), qui se traduit par Sainte-Pélagie. Autant vous dire que les villages à s’appeler Agia ou Agio (au masculin) quelque chose seront pléiade en Crète (légion aurait fait trop romain) et que cela ne facilitera en rien leur localisation, tant sur la carte que sur le terrain. Le fort vent d’ouest qui souffle aujourd’hui a la bonne idée de chasser les nuages d’orages présents depuis la veille, permettant ainsi au soleil de faire une ample apparition. Le spectacle incite au farniente et comme nous avions réservé notre première journée à la récupération physique (vous comprenez, il faut bien que l’on se remette du jet-lag !), j’en profite pour faire un petit calcul rapide en mettant ma montre à l’heure locale. La Crète étant située grosso modo à 25° de longitude Est, le décalage avec notre méridien est censé être d’environ deux heures ; pourtant, l’heure légale ici n’est que de H+1 par rapport à la France, ce qui m’est confirmé par la Jeppesen Planning Chart sur laquelle figure le découpage horaire européen, pas toujours aisé à suivre (voir figure). Puisque nous sommes déjà passés à l’heure d’été quasiment partout, j’en déduis que nous sommes ici en UTC+3 (on s’amuse comme on peut mais on ne sait jamais, ça peut toujours servir si jamais je devais remplir un jour un FPL en Grèce lors d’un voyage en tagazou !). Après ces calculs aptes à décourager les neurones les plus volontaires, je me mets à feuilleter négligemment la revue de la compagnie que j’avais pris soin d’emmener à ma sortie de l’avion, des fois qu’il ait fait un temps pourri toute la semaine et que j’aie eu besoin de lecture. Je parfais ainsi mes connaissances envers Aegean Airlines, au sujet de laquelle j’apprends qu’elle a été récompensée à plusieurs reprises ces dernières années. Entre autres, elle a été élue médaille d’or des compagnies aériennes européennes pour l’année 2004/2005 et c’est d’ailleurs elle qui assure cette année au départ de Pau les vols vacances à destination de la Crète. Comme quoi les voyagistes palois savent choisir leurs transporteurs ! Après déjeuner, je déplie la carte de l’île et tente de localiser les cinq terrains dont la Crète est dotée. Le chef de cabine, qui m’avait soufflé cette info pendant notre conversation, m’avait juste dit que les 5 plates-formes étaient toutes équipées d’au moins une piste en dur. Manque de chance, la carte à ma disposition n’étant que celle fournie en complément du guide touristique acheté à Pau, elle ne mentionne que les trois aéroports assurant des liaisons avec le continent, à savoir celui de Cania (La Canée) au Nord-Ouest, Héraklion au centre de la côte septentrionale et Sitia au Nord-Est de l’île. Je constate qu’ils sont idéalement répartis géographiquement et tous situés à proximité immédiate des villes les plus peuplées, toutes trois reliées entre elles par l’unique autoroute jalonnant le pays. Je suppute que les deux autres terrains doivent donc être des terrains militaires ou alors de petits aérodromes et qu’ils doivent se situer sur la partie sud de l’île, permettant ainsi à la Crète d’assurer efficacement la surveillance de son espace aérien côté Mer Libyenne. Les nombreuses excursions que nous réaliserons au cours de la semaine me permettront de vérifier que c’est finalement la première hypothèse qui se sera révélée être la bonne. A la lecture de l’échelle de la carte, je m’aperçois que l’île semble faire un peu moins de 300 km de long et qu’à certains endroits, sa largeur ne semble pas en dépasser une quinzaine. Autant dire qu’un « little sight-seeing tour » en avion ne représentera guère plus de 3 heures de vol, perspective alléchante étant donné la diversité des paysages que l’on semble à même de rencontrer ici. Ce ne sera néanmoins pas pour cette année car nous n’avons pas prévu ce petit extra dans notre budget. N’empêche que puisqu’il existe au moins un aéro-club en Crète, cette idée est à creuser si jamais l’envie nous prenait d’y revenir ultérieurement (je doute néanmoins que le dit aéro-club soit équipé en DR 400 ou en Lionceau). Le lendemain matin, lever aux aurores car nous devons prendre possession de notre auto à la réception de notre hôtel et comptons profiter pleinement de chaque minute passée dans l’île pour en découvrir les richesses. Avant même de pouvoir nous installer au volant de notre voiture de location, nous faisons connaissance avec la relativité du temps à la crétoise. En effet, pour les habitants d’ici, les seuls rendez-vous auxquels on se doit de ne pas arriver en retard sont les rendez-vous mortuaires (sic). Pour tous les autres, il n’est jamais question de « à telle heure » mais simplement de « vers telle heure ». La finesse de la chose nous ayant échappé lors de la réservation de notre véhicule, notre fameux quart d’heure béarnais se transformera tout d’abord en une, puis deux heures de retard de livraison. Qu’à cela ne tienne, nous sommes en vacances et le ciel est radieux, alors rien ne saurait rompre notre bonne humeur ! Et c’est enfin parti pour notre première excursion ; direction Knossos, site archéologique ultraconnu mais heureusement pas ultra-fréquenté en cette saison. Knossos abrite les ruines du palais du roi Minos, principal vestige de la civilisation minoenne dont l’apogée se situa vers 3000 avant notre ère (un bail, sauf peut-être pour Mathusalem !). Le palais de Minos fut construit par un architecte nommé Dédale et son sous-sol, sorte de labyrinthe géant, était censé abriter une créature fantastique à l’allure mi-homme mi-taureau qu’on appelait le Minotaure (à mon avis, c’était juste une excuse pour justifier les sacrifices dont cette civilisation semblait coutumière, mais enfin …). Toujours est-il que Knossos, à défaut d’être uniquement le repère du célèbre Minotaure, est également le berceau de l’humanité aéronautique. En effet, c’est depuis ce fameux labyrinthe que Dédale et son fils Icare, devenus prisonniers du versatile Minos, finirent par s’enfuir à l’aide d’ailes fixées sur leurs corps avec de la cire. La mythologie dit que l’impétueux Icare s’approcha tant du soleil pendant son vol libérateur que la cire de ses ailes finit par fondre et qu’il le paya de sa vie, devenant ainsi la première victime du voyage aérien (en omettant Léonard de Vinci qui ne fit que le dessiner, le parachute ne fut réellement utilisé qu’à l’aube du 19ème siècle, dommage pour ce pauvre Icare!). C’est ainsi que ce mythe, tout comme celui de Pégase, aura traversé les millénaires et l’inconscient collectif, laissant pour témoignage un conte merveilleux ainsi qu’un désir viscéral chez certains êtres humains de s’affranchir de la pesanteur. Ce désir, qui chevilla au corps nos aînés les « faucheurs de marguerites », fait que nous sommes en mesure d’assouvir aujourd’hui notre passion. C’est à eux que nous le devons et pourtant beaucoup d’entre nous semblent l’oublier trop souvent. C’est d’ailleurs pour cela que j’ai toujours pensé qu’il existait une différence, et pas seulement de terminologie, entre les vocables pilote et aviateur. Je ne sais pas si la langue grecque établit un distinguo entre les deux appellations mais toujours est-il que les crétois, pour leur part, ne semblent plus se souvenir désormais de leurs figures mythiques puisque la seule compagnie aérienne locale, fondée en 2005, a pris le nom de Sky Express, alors que Daedelus Airlines ou Icarius Airways auraient certainement représenté un hommage beaucoup plus vibrant à leurs ancêtres. Vous allez me dire, peut-être qu’ailleurs dans le monde, des compagnies portant ce nom existaient déjà avant la création de la compagnie crétoise et que c’est pour cette raison qu’ils ont opté pour une autre appellation. Et bien non, j’ai vérifié dans la liste de toutes les compagnies référencées auprès de l’IATA, aucune trace de Daedelus Airlines ou d’ Icarius Airways. Bon, les crétois n’ont pas le culte de leurs ancêtres c’est une chose, mais ce qui est sûr en tout cas, c’est qu’ils ont pour beaucoup le culte de l’automobile. La grande spécialité ici, c’est le tuning, et plus il est exposé de manière ostentatoire et mieux cela semble être. Imaginez si les propriétaires d’avions de tourisme procédaient de même : becquets et spoilers en tout genre, jantes alu et éclairages extérieurs type sapin de Noël ; je pense que les fonctionnaires des DGAC s’arracheraient les cheveux ! Mais revenons à la relation qu’entretient le crétois à son automobile. L’espèce la plus prisée, si on fait abstraction des voitures kitées, semble être ici le 4x4 type pick-up à double cabine. Cela n’étonnera finalement personne dans un pays essentiellement agraire, où le véhicule doit servir tout autant au transport des marchandises issues de l’agriculture qu’à celui des membres de la famille que l’on emmène à la messe ou en promenade. Le crétois adore se promener, surtout le dimanche d’ailleurs, ce qui ne le différencie guère de ses congénères européens. Il s’en distingue néanmoins par deux aspects bien spécifiques. Le premier est qu’il aime rouler sans plaques d’immatriculation, ce qui semble étrangement n’amener aucune remontrance de la part de la maréchaussée. Du coup, c’est environ un tiers de toute la flotte des véhicules qui n’est pas immatriculée, et je suppose également non assurée. Il vaut donc mieux tenir ses distances quand on repère ce genre de voiture, ce que d’ailleurs nous n’avons pas manqué de faire (voir photo ci-dessous). La seconde particularité du conducteur crétois est que le nombre de voies tracées sur la chaussée ne lui importe guère. En clair, sur une route à deux voies, on roule souvent à quatre de front. Pour ne pas mordre sur la ligne continue qui sépare parfois les deux chaussées, les conducteurs les plus à droite ont toujours deux roues sur la partie d’asphalte à l’extrême bord de la route, quand elles ne sont pas carrément sur le bas-côté. Sur l’autoroute, la bande d’arrêt d’urgence constitue quant à elle une voie à part entière. Du coup, la circulation est extrêmement fluide puisqu’un conducteur désirant doubler n’a pas à s’énerver après celui qui le précède. Seul souci et non des moindres, il y a parfois des chèvres au bord des routes et c’est ce qui fait que le pays a paraît-il le taux d’accidentologie routière le plus élevé de toute l’Europe. Et qui sait, bien que je n’ai pas eu l’occasion de m’en rendre compte, il est fort possible que les chèvres crétoises aient également investi les abords des pistes des aéroports, allez savoir ; sur notre plate-forme, nous avons bien des hérons ainsi que des sangliers ! Pour en finir avec les particularités routières de la Crète, un mot au sujet des panneaux de signalisation. À moins de lire couramment le grec moderne, il est conseillé de ralentir quand on cherche une direction ou une sortie car le panneau avec l’affichage en anglais est bien situé 50 à 100 mètres plus loin sur le bas-côté que le panneau en grec, avec parfois des incohérences faisant qu’il a été placé après la sortie ou le croisement adéquat. La marche arrière, même si elle n’est utilisée finalement que par les touristes, devient alors rapidement une vitesse aussi sollicitée que les autres. Le lendemain matin, nous nous réveillons sous un ciel entièrement overcast et c’est l’occasion de mettre à profit nos connaissances météo du PPL. En effet, c’est un vent du Nord qui semble avoir amené cette couche depuis le continent durant la nuit. Rien à voir cependant avec le meltem, cet étésien assez violent qui souffle de la mer Égée à la saison chaude. Il nous faut cependant revoir notre planning car nous avions la veille au soir décidé de consacrer cette journée à la découverte de la côte nord. Mais comme il est préférable de le faire sous le soleil et que les masses nuageuses semblent s’amonceler au pied de la chaîne montagneuse qui traverse l’île d’Est en Ouest, nous convenons alors d’explorer plutôt la côte sud. Bien nous en aura pris puisque la climatologie s’avèrera semblable à celle de nos montagnes pyrénéennes et l’effet de Foehn qui a pris place nous fera finalement passer une des journées à la fois les plus belles et les plus douces de notre séjour. Nous découvrirons des villages authentiques comme Metella, passage obligé des hippies en route pour Katmandou dans les années 70, et Agio Gallini, petite station balnéaire s’ouvrant sur la mer libyenne. Dans le port de ce village du bout du monde, le hasard nous fera découvrir un superbe offshore de dernière génération, au sujet duquel nous apprendrons qu’il est la propriété d’un pêcheur local qui va ainsi s’approvisionner en huîtres et langoustes fraîches sur les côtes libyennes et égyptiennes, en un temps record bien entendu. À notre avis, ce « cigare » ne doit pas servir qu’à cela et doit principalement alimenter un commerce parallèle, mais nous n’en saurons pas davantage à ce sujet. Quand on voit à quoi ressemble en tout cas la vedette des garde-côtes, on ne se fait aucune illusion sur l’issue d’une éventuelle tentative de contrôle maritime par les forces de l’ordre ! Au hasard de la route côtière et aux alentours de Timbaki, nous localiserons le 4ème aéroport de l’île, qui se révélera bien être une base militaire dont la piste est située au niveau de la mer, à quelques dizaines de mètres seulement de la plage. Je me suis d’ailleurs demandé en la regardant, comment, lorsque souffle le chaud sirocco du sud, elle ne finit pas par être ensevelie sous le sable ! En me voyant sortir l’appareil photo pour prendre des clichés, Valérie me rappelle qu’en Grèce, il est formellement interdit de photographier des installations militaires quelles qu’elles soient. Et c’est vrai qu’il y a quelques années, j’avais lu dans Info-pilote qu’un touriste français adepte du « spotting » avait été placé en garde à vue pendant plusieurs jours après avoir photographié des avions militaires, ce que les autorités locales avaient considéré comme une forme d’espionnage. Ne tenant pas à finir mon séjour en cellule, je rengaine donc l’appareil photo, un peu dépité. Je me consolerai néanmoins en prenant quelques clichés de la côte, soudainement envahie par la brume de mer et pourrai constater de visu la vitesse impressionnante avec laquelle ce phénomène météorologique peut survenir, comme le stipulent d’ailleurs si bien les cartes VAC de nos aérodromes côtiers. Un hasard n’arrivant jamais seul, nous découvrirons, sur le chemin du retour, la seconde base aérienne de l’île, cachée cette fois-ci dans la montagne, près du village de Kastellioni. Vu la hauteur des sommets avoisinants (pour ceux que cela intéresse, sachez qu’ils dépassent 2500 m et que la Crète est dotée d’une station de ski, mais oui !), je suppose qu’elle n’abrite que des avions de combat, seuls aptes à fournir les pentes de montée impressionnantes rendues nécessaires par la configuration du terrain. Nous profitons du jour suivant pour découvrir Iraklion, la « capitale » crétoise, de la manière la plus adéquate qui soit, c’est-à-dire à pied. Au moment où nous déboucherons sur le port de pêche de la cité, un Airbus en montée initiale passera à la verticale et Vally en profitera pour immortaliser l’instant sur la pellicule, saisissant ainsi au vol le contraste d’une forteresse vénitienne du XVIème siècle survolée par un oiseau de métal du XXIème siècle (voir photo cidessous). Les deux dernières journées de notre voyage seront consacrées respectivement à la découverte de la côte nord, la première nous permettant d’atteindre Cania (La Canée) située à l’ouest, splendide ville de bord de mer d’origine vénitienne et aujourd’hui grande ville commerciale, et la seconde nous emmenant tour à tour à Agios Nikolaos, Sitia et enfin Ierapetra, toutes trois dans la partie est de l’île. L’aéroport de Sitia, ouvert en 1984 par Olympic Airways avec un Dornier 228 qui devait alors opérer sur une piste longue de 730 m seulement (à peu près comme Nogaro, rendez vous compte !), a été modernisé récemment et est équipé maintenant d’une seconde piste de 2100 x 60 m qui lui permet d’accueillir des gros porteurs déversant les flots de touristes qui alimentent désormais cette partie de l’île. À l’instar des autres aéroports crétois, il n’est pas équipé d’ILS et les approches disponibles sont de type VOR/DME et/ou NDB seulement. D’après l’équipage de notre vol aller, il semblerait que la non implantation d’ILS sur les aéroports crétois soit due principalement aux caractéristiques ferro-magnétiques du sol, incompatibles avec l’appareillage des LOC et GS. De plus, il semblerait que le phénomène perturbe également la réception GPS des calculateurs embarqués, et le Cdb m’avait indiqué qu’à ce titre, il considérait l’approche sur Héraklion comme une des plus difficiles qui soient, d’autant que les phénomènes de cisaillement de vent y sont semble t-il monnaie courante. Bien que nous eussions aimé prolonger notre séjour, il fallut se rendre à l’évidence que le jour du retour était arrivé et qu’il était temps de regagner l’aéroport Nikos Kazantzakis (écrivain contemporain qui a donné son nom à l’aéroport d’Héraklion). Le temps séparant l’enregistrement de l’embarquement sera pour moi l’occasion d’observer les nombreux mouvements se déroulant sur l’aire de trafic et de photographier des inédits, en particulier un rare B 717 (voir photo). Je savais en effet que la firme de Seattle était passée directement du B 707 au B 727 et ne pensais pas rencontrer un jour un B 717, qui est en fait l’appellation donnée par Boeing aux MD 95 encore en fabrication au moment du rachat de Mc Donnell Douglas. Cet avion n’ayant été fabriqué en tout et pour tout qu’à environ 160 exemplaires, j’eus ce jour-là une chance incroyable d’en avoir un sous les yeux. En l’observant longuement, je m’aperçus aussi d’une particularité concernant le logo d’Olympic Airways, qui m’avait jusqu’alors échappée. En effet, vu le nom de la compagnie, j’avais toujours trouvé normal qu’elle utilise les anneaux olympiques comme support visuel. Oui, mais comptez les bien, il y en a six et non cinq. Je ne pense pas que les dirigeants d’Olympic aient été mégalomanes au point d’avoir ajouté un anneau à ceux existant, et qui serait censé symboliser leur propre compagnie. Non, c’est plutôt que les 5 anneaux olympiques doivent être une marque déposée du CIO ! Pour une fois, c’est avec regret que je monterai à bord du B 737 censé nous ramener à Toulouse. Ces regrets ne feront que perdurer jusqu’à l’atterrissage puisque l’équipage du jour n’aura pas souhaité être dérangé dans son travail. D’être resté comme cela sur ma faim, ça ne me donne qu’une envie, c’est de repartir là-bas le plus tôt possible! Bonnes vacances à tous S. MAYJONADE Août 2006 P.S : Laurent a eu la gentillesse de mettre en ligne d’autres photos de ce petit périple, que vous trouverez dans la rubrique "Récits et galeries" du "coin des membres".