La Crète en 40 mots-clés .....................30

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La Crète en 40 mots-clés .....................30
LA VERSION COMPLETE DE VOTRE GUIDE
CRETE 2015
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EDITION
Directeurs de collection et auteurs :
Dominique AUZIAS et Jean-Paul LABOURDETTE
Auteurs : Catherine FAUCHEUX,
Delphine MILLET-PRIFTI, Fanny MAITROT,
Jean-Paul LABOURDETTE, Dominique AUZIAS
et alter
Directeur Editorial : Stéphan SZEREMETA
Responsable Editorial Monde : Patrick MARINGE
Rédaction Monde : Caroline MICHELOT,
Morgane VESLIN, Pierre-Yves SOUCHET
et Leena BRISACQ
Rédaction France : François TOURNIE,
Jeff BUCHE, Perrine GALAZKA et Talatah FAVREAU
FABRICATION
Responsable Studio : Sophie LECHERTIER
assistée de Romain AUDREN
Maquette et Montage : Julie BORDES,
Élodie CLAVIER, Sandrine MECKING,
Delphine PAGANO et Laurie PILLOIS
Iconographie et Cartographie : Audrey LALOY
WEB ET NUMERIQUE
Directeur Web : Louis GENEAU de LAMARLIERE
Chef de projet et développeurs :
Jean-Marc REYMUND assisté de Florian FAZER,
Anthony GUYOT et Cédric MAILLOUX
DIRECTION COMMERCIALE
Responsable Régies locales :
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Responsable recrutement Régies locales :
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Relation Clientèle : Vimla MEETTOO
REGIE NATIONALE :
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REGIE INTERNATIONALE :
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de Elise CADIOU
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Camille ESMIEU, Guillaume LABOUREUR
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assistée d’Aissatou DIOP et Alicia FILANKEMBO
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ADMINISTRATION
Président : Jean-Paul LABOURDETTE
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Recouvrement : Fabien BONNAN assisté
de Sandra BRIJLALL
Standard : Jehanne AOUMEUR
PETIT FUTE CRETE 2015
Petit Futé a été fondé par Dominique AUZIAS.
Il est édité par Les Nouvelles Editions de l’Université
18, rue des Volontaires - 75015 Paris.
& 01 53 69 70 00 - Fax 01 42 73 15 24
Internet : www.petitfute.com
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Couverture : © Anna Lurye
Impression : IMPRIMERIE CHIRAT 42540 Saint-Just-la-Pendue
Dépôt légal : 24/01/2015
ISBN : 9782746982604
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famille en minuscule suivi de @petitfute.com
Pour le courrier des lecteurs : [email protected]
Bienvenue
en Crète !
Quels souvenirs allez-vous garder en revenant de Crète ?
Avez-vous profité du climat pour bronzer, apprécié le
fameux régime crétois, vous êtes-vous imprégné du
début de notre civilisation occidentale dans l’incontournable palais de Cnossos... C’est conforme à l’image que
l’on se fait communément de la Crète – et c’est déjà un
excellent programme, nous direz-vous – mais nous vous
proposons d’aller plus loin, en partant à la rencontre
des nombreuses richesses de cette île atypique. Si le
tourisme de masse s’y développe, il y a toujours possibilité de trouver de l’authenticité, de l’originalité ou du
calme. Certes, les gorges de Samaria sont magnifiques,
mais pourquoi ne pas vous laisser séduire par d’autres
randonnées moins fréquentées et tout aussi agréables,
comme dans les gorges de Rouvas ou les montagnes de
Zaros ? Côté palais antiques, si Cnossos reste le plus
impressionnant, l’affluence l’est aussi. Et si vous alliez
plutôt profiter du charme du site de Malia, où votre
imaginaire sera davantage mis à contribution ? Et si
vous souhaitez éviter les cars de touristes, parcourez
la route des vins autour d’Archanès, où ils sont encore
peu nombreux. Si la plage est indispensable à votre
séjour mais que les enchevêtrements d’hôtels gâchent
votre plaisir, rendez-vous dans le Sud, au village hippie
de Matala ou dans le village voisin de Kalamaki. Autre
solution : vous rendre sur la crique isolée d’Ombrosgialos.
Sortir des grands classiques a toutefois ses limites et
il y a des trésors incontournables à ne pas manquer…
mais qui peuvent être vus différemment. Ainsi, si vous
souhaitez vous rendre à Spinalonga sur la côte est, lisez
avant le passionnant roman L’île des oubliés, de Victoria
Hislop, et prenez le bateau de Plaka. Votre visite sera
alors bien plus émouvante !
Avec ces quelques clés que vous trouverez dans le
guide, vous pourrez repartir de Crète sans vous dire
qu’elle est dénaturée par le tourisme. Alors profitezen, cette île reste une merveille pour le voyageur qui
aime les séjours complets mêlant culture, paysages,
gastronomie, fêtes et douceur de vivre…
L’équipe de rédaction
REMERCIEMENTS : à tous les Crétois pour leur chaleur
et leur hospitalité.
Sommaire
„„
INVITATION
AU VOYAGE „
Les plus de la Crète ................................7
Fiche technique ......................................9
Idées de séjour .....................................11
Comment partir ?..................................16
„„
DÉCOUVERTE „
La Crète en 40 mots-clés .....................30
Survol de la Crète .................................37
Histoire ..................................................41
Politique et économie ...........................53
Population et langues ...........................58
Mode de vie...........................................59
Arts et culture .......................................62
Festivités ...............................................73
Cuisine crétoise ....................................76
Jeux, loisirs et sports ...........................81
Enfants du pays ....................................84
„„
HÉRAKLION
ET SA RÉGION „
Héraklion ...............................................86
Les environs d’Héraklion ....................109
À l’ouest d’Héraklion ..........................109
Ammoudara ....................................109
Arolithos et Tylissos.........................110
Agia Pelagia ....................................110
Fodele .............................................113
À l’est d’Héraklion ..............................114
Cnossos ..........................................114
Amnissos ........................................118
Kokkini Hani ....................................118
Gouves............................................119
Anissaras ........................................121
Hersonissos ....................................122
Stalida ............................................129
Malia ..............................................130
Au sud d’Héraklion .............................132
Archanes ........................................132
Myrtia .............................................137
Agios Miron.....................................137
Krousonas .......................................137
Agia Varvara....................................138
Zaros ..............................................138
Gortyne – Gortys .............................140
Agia Deka (Les dix Saints) ...............140
Mires ..............................................141
Phaestos .........................................141
Agia Triada ......................................143
Kamilari ..........................................144
Kalamaki.........................................145
Pitsidia ............................................146
Matala ............................................147
Lendas ............................................152
Kapetaniana ....................................153
Ano Viannos ....................................154
„„
LA RÉGION
DU LASSITHI „
La région du Lassithi ..........................156
Agios Nikolaos ................................156
Les environs d’Agios Nikolaos ............169
Elounda...........................................170
L’île et la presqu’île de Spinalonga .175
La presqu’île de Kolokitha et sa plage 176
Plaka ..............................................176
Milatos............................................177
Neapolis..........................................178
Sisi .................................................178
Kastelli ............................................179
Kritsa ..............................................179
Le plateau du Lassithi ........................181
Krassi .............................................182
Tzermiado .......................................182
Psychro...........................................183
Agios Georgios ................................183
La côte sud-est ..................................184
Xerokampos ....................................184
Hametoulo ......................................186
Ziros ...............................................186
Pressos ...........................................186
Lerapetra ........................................187
Nea Myrtos .....................................195
Pirgos .............................................195
Myrtos ............................................196
Koutsounari.....................................197
Koutsouras ......................................198
Orino...............................................199
Makrigialos et Analipsis...................199
Goudouras ......................................200
La côte nord-est ................................201
Gournia ...........................................201
Pachia Ammos ................................202
Mochlos ..........................................202
Sitia ................................................204
Vaï ..................................................212
Itanos..............................................214
Palekastro .......................................214
Zakros ............................................218
„„
HANIA ET SA RÉGION „
Hania et sa région...............................224
Hania – La Canée ............................226
Les environs d’Hania..........................246
La côte nord ......................................250
Stalos .............................................250
Agia Marina ....................................250
Platanias .........................................251
Maleme ..........................................252
Kolymbari........................................253
Péninsule de Rodopos .....................254
Kissamos ........................................254
Aptera .............................................259
Kalyves ...........................................259
Almyrida .........................................260
Vamos et la péninsule d’Apokoronas261
Vrisses ............................................262
Georgioupolis ..................................263
Lac de Kournas ...............................264
La côte ouest .....................................266
Gramvoussa ....................................266
Kaliviani ..........................................266
Tigani..............................................267
Poliniria...........................................267
Gorges de Topolia............................268
Falassarna ......................................268
Sfinari .............................................270
Kambos ..........................................270
Kefali ..............................................270
Elafonissi ........................................270
Koundouras.....................................271
Paleohora........................................272
Azogires ..........................................278
Anidri ..............................................279
Le Centre ...........................................279
Agia ................................................279
Alikianos .........................................279
Fournes...........................................280
Skines.............................................280
Lakki...............................................280
Omalos et son plateau ....................280
Gorges de Samaria..........................281
Agia Irini .........................................283
Rodovani .........................................284
Moni ...............................................284
Koustogarakos ................................284
Sougia ............................................284
Voukolies ........................................286
Kandanos ........................................286
La côte sud ........................................287
Frangokastello ................................287
Plateau de Sfakia ............................288
Hora Sfakion – Skakia .....................288
Amoudari ........................................290
Île de Gavdos ..................................292
Anopolis ..........................................294
Loutro .............................................295
Agia Roumeli...................................296
„„
RETHYMNON
ET SA RÉGION „
Rethymnon et sa région .....................300
Rethymnon .....................................300
Les environs de Rethymnon ...............318
La vallée d’Amari ...............................329
Agia Fotini .......................................329
Thronos ..........................................330
Meronas .........................................330
Amari ..............................................330
Moni Asomaton ...............................331
La côte sud ........................................331
Myrthios..........................................331
Plakias ............................................331
Souda .............................................334
Kato Rodakino.................................335
Preveli ............................................335
Agia Galin .......................................336
Agios Pavlos....................................339
Ligres .............................................340
„„
PENSE FUTÉ „
Pense futé ...........................................342
S’informer ...........................................352
Rester ..................................................354
Index ...................................................358
4
Altitude
(en mètres)
5
Kokkini Hani
Hersonissos
Place Daskalogianni
Neapolis
Tzermiado
Psikro
Agios
Giorgos
Crète
© ISTOCKPHOTO.COM/MLENNY
© AUTHOR’S IMAGE
6
© AUTHOR’S IMAGE
Bateaux de pêche dans le port de Héraklion.
© AUTHOR’S IMAGE
Testez le régime crétois !
Île de Spinalonga.
Viel homme sur un âne.
Les plus
de la Crète
Un accueil chaleureux
Les Grecs en général, et les Crétois en particulier, sont chaleureux, spontanés et hospitaliers.
Ils parlent souvent anglais, parfois français,
et sont très ouverts à la discussion. Certes,
l’industrie du tourisme dicte parfois des
sourires commerciaux, mais il reste beaucoup
d’authenticité dans la convivialité des Crétois.
Il est même très étonnant (tellement cela est
rare de nos jours) de constater qu’en Crète
tourisme (parfois de masse) et tradition coha-
bitent, et que les Crétois ont su conserver,
grâce à leur grande force de caractère, les
valeurs qui régissent leur mode de vie.
INVITATION AU VOYAGE
La Crète bénéficie d’un climat méditerranéen
et d’un soleil omniprésent. L’île est le point
le plus au sud de toute l’Europe. Les étés
sont très chauds, le printemps et l’automne
jouissent d’un bel ensoleillement et les hivers
s’écoulent, doux et lumineux. Les pluies sont
rares et souvent de courte durée : elles arrivent
généralement entre novembre et mars. Seuls
les vents refroidissent parfois le climat, mais
cela a l’avantage de rendre la chaleur supportable en été.
La Crète, grande terre d’histoire
La grande île grecque est le berceau de la civilisation minoenne, qui elle-même, constitue
les racines de la culture européenne. Des
sites archéologiques incontournables furent
découverts sur le sol de la Crète, à l’instar du
célèbre palais de Cnossos ou des vestiges
de Phaestos datant de la période minoenne.
Le musée archéologique d’Héraklion est
également l’un des plus riches de Grèce,
avec son immense collection d’objets
minoens ramassés sur les sites de l’île. On
peut aussi observer sur cette île le témoignage des différentes occupations subies
au cours de son histoire : des constructions
vénitiennes et turques qui donnent tout leur
charme aux vieux quartiers de villes comme
Héraklion, Rethymnon ou Hania, ou encore
des monastères byzantins dans ses contrées
reculées.
© AUTHOR’S IMAGE
Un climat idéal
Vignes dans la région de Kouloukonus.
8
LES PLUS DE LA CRÈTE
Une nature éblouissante
Les amoureux de la nature ne pourront qu’être
séduits par la beauté apaisante du paysage
crétois, extrêmement riche et varié. L’île a une
végétation de type méditerranéen : champs
d’oliviers à perte de vue, orangers et citronniers, bougainvillées mauves et roses, jasmin,
lauriers roses, thym et autres essences égaient
de leurs couleurs et embaument de leur odeur
le paysage crétois. C’est aussi un pays très
sauvage, de montagnes, aux gorges parfois
impressionnantes. Enfin, la Crète c’est bien
sûr la beauté de la mer omniprésente, tantôt
limpide et turquoise, tantôt bleu profond et
impénétrable, et la richesse de ses fonds
marins. L’immensité bleue borde le nord avec
la mer de Crète et le sud de l’île avec la mer
de Libye. Quel plaisir, lorsqu’on gravit les
routes qui serpentent dans les montagnes de
Crète, d’embrasser au loin la Grande Bleue
qui s’étend à l’infini…
Des plages de rêve
© AUTHOR’S IMAGE
Il va de soi que le « fonds de commerce »
du tourisme en Crète reste les nombreuses
plages de l’île. Certaines, notamment sur
la côte sud, sont sauvages et particulièrement belles. Quelques-unes de ces étendues
de sable blanc arborent des airs de lagons
polynésiens (Elafonissi ou Gramvoussa par
exemple). A l’extrémité est de l’île, la plage
Plage de Rethymnon.
de Vaï, de sable noir, abrite, quant à elle, la
plus vaste palmeraie d’Europe, un paysage
côtier hors du commun.
Une géographie propice
aux activités sportives
La diversité de la nature de l’île permet de
pratiquer une multitude d’activités sportives.
L’île est particulièrement recommandée aux
randonneurs (le sentier de randonnée E4 la
traverse d’ouest en est, de Kastelli-Kissamos
à Zakros), mais on peut aussi y pratiquer
le parapente et le VTT. La Crète est aussi
conseillée pour la plongée sous-marine et
les sports nautiques. Avis aux amateurs de
vacances actives !
La douceur de vivre crétoise
Les Crétois ont conservé un rythme de vie
nonchalant et une authentique convivialité.
Ils sont amateurs de bonne chère, arrosée
de vin local et de raki, et ne perdent pas une
occasion de faire la fête sur fond de musique
et de danses traditionnelles, menées par la
lyre crétoise. « Siga, siga » (« doucement,
doucement »), vous répétera-t-on ! Rien ne
sert de courir, ici les journées s’écoulent
paisiblement et l’on profite du temps présent.
Un temps qui bientôt paraît s’estomper face
à l’immensité de la mer et l’éternité des
montagnes…
Fiche technique
Argent
w Monnaie : l’euro. 1 E est divisible en
100 centimes d’euro.
w Il existe des billets de 100, 50, 20, 10 et
5 E, des pièces de 1 et 2 E ainsi que de 50,
20, 10, 5, 2 et 1 centimes d’euro. L’euro est
entré en vigueur en Crète le 1er janvier 2002.
Idées de budget
w Petit budget : 40 E/jour et par personne
(déplacement en bus, logement en camping
et repas simples de mezze dans de petites
tavernes).
w Budget moyen : 70 E/jour par personne
(pension, voiture de location pour deux personnes
au minimum et repas complets en taverne).
w Gros budget : à partir de 100 E/jour
(voiture, logement en hôtel de charme,
activités et restaurants avec poisson frais
et fruits de mer).
La Crète en bref
L’île
w Statut : la Crète est la plus grande île
de Grèce.
w Régime politique : la Grèce est une
république démocratique depuis 1974 et la
Constitution a été promulguée en 1975.
w Président de la République : Karolos
Papoulias (né en 1929) du PASOK (mouvement
socialiste panhellénique), investi en mars
2005 et reconduit en 2010 pour un mandat
de cinq ans.
w Capitale : Héraklion.
w Superficie : 8 336 km², cinquième île de
la Méditerranée (Grèce : 131 944 km²) après
la Sicile, la Sardaigne, la Corse et Chypre.
La population
w Langue : le grec moderne.
w Religion officielle : chrétienne orthodoxe.
w Population : 623 065 habitants
(Grèce : 11 063 000 habitants, Héraklion :
139 890 habitants).
w Densité : 74 habitants au km².
w Espérance de vie : 81 ans.
L’économie (source Les Échos)
w Taux de chômage : 27,2 % en juin 2014.
w PIB par habitant : 16 860 E en 2013.
w Salaire minimum : 580 E par mois (gelé
jusqu’en 2016).
w Salaire moyen (secteur privé) : 817 E par
mois en 2013.
Téléphone
Comment téléphoner ?
w De France en Crète : 00 30 + indicatif
régional + numéro local (ex : pour Héraklion
de France 00 30 2810 223638).
w De Crète en France : 00 33 + indicatif
régional sans le zéro + numéro local à
8 chiffres (ex : pour appeler Paris de Crète
00 33 1 45678979).
Drapeau grec
Le drapeau grec est composé de neuf bandes
horizontales égales, alternativement bleues
et blanches. Le coin supérieur gauche du
drapeau abrite une croix blanche sur fond bleu
évoquant la religion orthodoxe. Le blanc et le
bleu, choisis pour emblème pendant la guerre
d’indépendance, furent officiellement adoptés
par Otton de Bavière en 1833, lorsque celui-ci
monta sur le trône. Quant à la signification des neuf bandes horizontales, le bleu et le
blanc représentent les couleurs nationales de la Grèce, le bleu symbolisant le ciel et les
mers, et le blanc la pureté de la lutte pour l’indépendance de la Grèce en 1821. Le drapeau
actuel fut officiellement établi en 1978 ; il est identique à celui du siècle précédent à
quelques variantes près dans ses dimensions et dans l’intensité de sa couleur bleue.
9
10
© ISTOCKPHOTO.COM/MARIA GREKOS
10 E. La chronocarta, carte SIM à insérer
dans votre portable favori (à condition qu’il soit
débloqué), coûte 6, 13 ou 25 E dans n’importe
quel periptero (« kiosque »), en agence OTE
ou dans quelques supermarchés. Un appel
de une minute vers un fixe en France revient
à 0,0227 E avec une chronocarte OTE et
0,30 E avec une télécarte. Pour Internet, vous
trouverez en Crète de nombreux cybercafés
(1h de connexion y coûte entre 2 et 4 E) et de
plus en plus d’hôtels proposent le wi-fi gratuit.
Décalage horaire
Comme dans tout le reste de la Grèce, l’heure
en Crète est à GMT-2. Il y a donc 1 heure de
décalage horaire avec la France. Le changement d’heure a lieu aux mêmes dates, et cette
heure de décalage reste donc effective toute
l’année. En Crète, il est donc 1 heure de plus
qu’en France (exemple : s’il est 7h en France,
il est 8h en Crète).
Lygaria.
w D’une région de la Crète à une autre :
indicatif régional + numéro local (ex : pour
Hania-La Canée d’Héraklion 28210 90432).
Appel local en Crète : idem.
w Indicatifs régionaux des principales
villes en Crète : Héraklion฀2810฀•฀Hania-La฀
Canée฀28210฀•฀Rethymnon฀28310฀•฀Agios฀
Nikolaos฀28410฀•฀Sitia฀28430฀•฀Ierapetra฀
28420.
Coût du téléphone
En local, les communications sont très bon
marché. Les cabines téléphoniques se font
de plus en plus rares et fonctionnent avec
les cartes téléphoniques. Aujourd’hui, mieux
vaut voyager avec son téléphone portable que
l’on rechargera grâce à une carte prépayée
(chronocarta) pour des communications internationales. Prix d’une carte téléphonique : la
tilecarta pour téléphones publics coûte 4 ou
Formalités
Aucune formalité particulière n’est demandée
aux ressortissants européens en Crète. Vous
êtes en Grèce, pays européen, et il suffit de
vous munir d’un passeport valide ou d’une
carte d’identité.
Climat
La Crète jouit d’un climat méditerranéen très
clément et sain, participant de la longévité
du peuple crétois. L’été est chaud et sec ;
l’hiver, doux et court. Les pluies tombent
principalement en automne et en hiver. Le
début de l’automne et la fin du printemps sont
des périodes particulièrement agréables pour
profiter d’un séjour en Crète.
Saisonnalité
w Haute saison touristique : de début mai
à fin octobre.
w Basse saison : de novembre à avril.
Idées de séjour
Séjours courts
Une semaine en Crète, c’est peu… mais les
distances restent courtes et cela donne déjà
l’occasion de voir pas mal des attraits de l’île
et de prendre goût à la douceur de vivre et
au côté sauvage qui exhalent de cette terre
de caractère. Si vous voulez en plus visiter
Héraklion et ses environs à votre arrivée, il
vous faudra sélectionner tout d’abord un cap :
l’est ou l’ouest de l’île.
Héraklion, Rethymnon
et gorges de Samaria
w Jour 1. Arrivée à l’aéroport NikosKazantzakis ou au port d’Héraklion. Balade
dans le centre-ville en remontant la rue du
25-Avgoustou, en passant devant la fontaine
Morosini (place Venizelou), puis en continuant
vers le marché rue Odos-1866. L’après-midi,
visite du musée archéologique d’Héraklion
(rouvert en totalité depuis mai 2014). En
fin de journée, vous pourrez vous promener
le long des remparts vénitiens de la ville,
voir la tombe de Nikos Kazantzakis pour
les amoureux de littérature, et finir par une
promenade sur le port vers la forteresse de
Koulès à l’heure où le soleil décline. Plus
tard dans la soirée, si vous souhaitez goûter
à l’animation nocturne, allez boire un verre
dans l’un des bars du quartier Koraï ou de
la rue Milatou.
w Jour 2. Visite du palais de Cnossos, à
15 minutes d’Héraklion par la route. Ce palais
du roi Minos est l’un des sites archéologiques
grecs les plus célèbres. Visitez-le de
préférence tôt le matin, puis allez déjeuner
à Archanès, un village réputé pour son vin.
L’après-midi, vous pourrez vous rendre sur le
magnifique plateau de Nida pour voir la grotte
d’Ideon Andron dans laquelle Zeus aurait,
selon la légende, été élevé. Vous pourrez aussi
découvrir le pittoresque village de montagne
d’Anogia, réputé pour ses lignées de musiciens
et son tissage, y passer la soirée sur fond de
musique traditionnelle après avoir goûté à
l’agneau local et y dormir. Là, vous pourrez
apprécier l’âme crétoise.
w Jour 3. Direction Rethymnon par le
monastère d’Arkadi à 20 km au sud de la ville
et arrêt baignade avant de visiter le quartier
historique vénitien. Soirée à Rethymnon, avec
dîner dans l’un des restaurants de la vieille
ville, puis raki dans l’un des nombreux bars
animés du quartier.
w Jour 4. Excursion aux gorges de Samaria.
Le départ se fait d’Omalos (tôt le matin un
bus relie Rethymnon à Hania, puis Omalos).
Après 16 km d’une marche superbe mais
soutenue (en descente), on arrive sur la petite
plage d’Agia Roumeli pour une baignade bien
méritée. Retour par bateau vers Hora Sfakion,
puis bus vers Hania. Soirée dans la vieille
ville d’Hania.
w Jour 5. Le lendemain, une route pittoresque
vous amène jusqu’à Zaros par la superbe vallée
d’Amari au pied du mont Psiloritis. A Zaros,
vous pourrez déguster des truites au bord
du lac avant de rejoindre le village agréable
de Kalamaki, où vous pourrez prendre une
chambre pour deux jours, face à la mer et
déguster de l’espadon.
w Jour 6. Le matin, visite des sites minoens
de Phaestos et d’Agia Triada et après-midi
détente sur la longue plage de Komos, où
les tortues de mer Caretta caretta viennent
enterrer leurs œufs. Soirée à Matala, jolie
petite station balnéaire qui se revendique
encore hippie, connue pour ses grottes
qu’aurait squatté un temps Bob Dylan. Retour
à Kalamaki pour la nuit.
w Jour 7. Visite du site romain de Gortyne
avant de revenir à Héraklion où vous attend
votre avion ou votre ferry.
Héraklion, Hania (La Canée)
et la Messara
w Jours 1 et 2. Les deux premiers jours sont
identiques au séjour précédent.
INVITATION AU VOYAGE
Si une semaine vous laisse le temps de
découvrir la majeure partie de l’est de la Crète
(d’Héraklion au plateau du Lassithi en passant
par Agios Nikolaos, Sitia, Kato Zakros et jusqu’à
Ierapetra), sept petits jours seront trop courts
pour explorer la partie occidentale de l’île, les
préfectures d’Hania et de Rethymnon réservant
des merveilles très diverses (de montagne et
de mer) et parfois difficilement accessibles.
Un choix sera donc nécessaire. Si vous avez
prévu de passer de 10 à 15 jours en Crète, il
vous suffira de faire un panaché des différents circuits proposés, en fonction de vos
préférences.
12
IDÉES DE SÉJOUR
w Jour 3. Arrivée à Hania. Découverte du
quartier historique et dîner dans l’une des
tavernes du port. Puis dernier verre de raki
dans un kafeneion typique au milieu de
musiciens jouant de la lyra (luth crétois).
w Jour 4. Départ pour Kastelli-Kissamos
avec un arrêt à Kolymbari et au monastère
Moni Gonia sur la péninsule de Rodopos.
Visite du musée archéologique de Kissamos
(fermé le lundi). L’après-midi, visite du site de
Falassarna et baignade à la très belle plage du
même nom. Nuit à Kastelli ou à Falassarna.
w Jour 5. Le matin, excursion en bateau
depuis Kissamos jusqu’à l’île de Gramvoussa
(et sa forteresse) et la superbe baie de Belos.
Si vous êtes motorisé, vous pourrez vous y
rendre en voiture par une piste cahoteuse. Puis
départ par une superbe route panoramique
pour le village traditionnel et écologique de
Milia (où vous pourrez manger et dormir dans
un cadre naturel et bucolique) en passant par le
village d’Elos, véritable oasis de châtaigniers,
et les superbes gorges de Topolia.
w Jour 6. Le matin, départ pour la
superbe plage d’Elafonissi qui ressemble
à un lagon, après une visite au couvent de
Chrissoskalitissa situé à quelques kilomètres
de là, au bord d’une crique. Départ ensuite
pour Paleohora, paisible petite station
balnéaire où vous dormirez.
w Jour 7. Départ en bateau le matin pour
Sougia (où vous laissez vos sacs), visite du
très beau site de Lissos après environ 1 heure
15 de marche. Retour à Sougia et nuit sur place,
ou bateau pour Loutro, minuscule et charmant
petit port bleu et blanc où vous passez la nuit.
w Jour 8. Depuis Sougia ou Loutro, retour
en bateau à Hora Sfakion puis remontée
vers Héraklion.
Héraklion, villages du plateau
du Lassithi, Agios Nikolaos
et palmeraie de Vaï
w Jour 1. Le premier jour à Héraklion est
identique à celui des précédents séjours.
w Jour 2. Visite du palais de Cnossos, à
15 minutes d’Héraklion par la route. Ce palais
du roi Minos est l’un des sites archéologiques
grecs les plus célèbres. Visitez-le de
préférence tôt le matin, puis allez à Archanès
pour visiter une des caves de cette région
vinicole. Nuit à Archanès.
w Jour 3. Départ pour les villages du plateau
du Lassithi. La route serpente ; vous vous
arrêterez au frais pour profiter de la vue
sur la baie et les moulins, dans les villages
traditionnels de Krassi, Tzermiado et Psychro,
où vous visiterez la grotte de Dikti, dans
laquelle serait né Zeus. Nuit dans le village
typique d’Agios Giorgios, où vous pourrez
acheter des jolies broderies artisanales.
w Jour 4. Route pour Agios Nikolaos avec
pause déjeuner sur la place de Neapolis. Soirée
et nuit à Agios Nikolaos, le Saint-Tropez de la
Crète, autour du lac Voulismeni.
w Jour 5. Excursion sur l’île de Spinalonga, où
se dresse une forteresse vénitienne, occupée
par une colonie de lépreux jusqu’en 1957.
Superbes paysages de la mer Egée. Deuxième
nuit à Agios Nikolaos.
w Jour 6. Départ pour la plage de Vaï et sa
palmeraie. Déjeuner à Palekastro et route
pour Zakros, puis Kato Zakros. Si vous êtes à
pied, descendez les gorges, la randonnée est
facile et magnifique. En voiture, il faudra alors
prendre le bus le lendemain pour rejoindre Apo
Zakros. Baignade, dîner et nuit dans la petite
baie de Kato Zakros, dans un calme divin.
w Jour 7. Première partie du retour vers
Héraklion. Vous dormirez à Ierapetra ou dans
le paisible village de Mirtos pour couper la
route. Descendre de Zakros à Xerokambos,
sur la magnifique route surplombant la mer
dans un paysage désolé digne d’un désert
de pierre. Roulez ensuite vers le petit village
d’Hametoulo, puis Ziros sur le plateau, avant
de rejoindre la route principale qui se dirige
vers la côte sud venant de Sitia. Ici encore, le
panorama est grandiose. Suivez la côte jusqu’à
Ierapetra. Dîner et nuit sur place.
w Jour 8. Retour à Héraklion après une petite
exploration de l’arrière-pays de Ierapetra
au-dessus du village de Mirtos, ou bien passez
une dernière journée à parfaire votre bronzage
sur la superbe île de sable blanc de Chrissi
(retour du bateau à 18h, puis 1h30 de route
jusqu’à Héraklion).
Séjour long
Afin de tenter de décrire le maximum de
sites, cet itinéraire long se concentre sur les
régions d’Hania (La Canée), de Rethymnon et
d’Héraklion qui réservent le plus d’intérêt. Si
vous souhaitez intégrer à vos trois semaines
une exploration de la partie orientale de la Crète,
inspirez-vous du troisième séjour d’une semaine
proposé ci-dessus et intégrez-y des éléments.
w Jour 1. Arrivée à Hania. Découverte du
quartier historique et dîner dans l’une des
13
IDÉES DE SÉJOUR
de Sougia. Ou encore, pour les enragés de
la marche, revenir à Paleohora par le sentier
côtier E4 (4 heures 30 de Lissos).
w Jour 7. Bus matinal (6h30) pour Omalos et
descente des magnifiques gorges de Samaria
jusqu’à Agia Roumeli et retour à Paleohora par
le ferry (arrivée à Paleohora à 18h).
w Jour 8. Bateau matinal pour Gavdos
(3 heures 30 de traversée), l’île la plus au
sud de l’Europe. Vous serez sans doute
accompagné par des dauphins. L’après-midi,
balade circulaire au départ de la baie de
Korfos d’environ 3 heures 30 par le cap Tripiti,
Vatsiana (avec un arrêt au musée-kafeneion
du Pope) et retour à Korfos. Le soir, repas de
poisson à la taverne qui surplombe la mer.
Camping possible.
w Jour 9. Randonnée circulaire par les plages
de Sarakiniko, Aggiani et Lavrakas après une
matinée détente sur la plage.
w Jour 10. A la mi-journée, ferry pour Hora
Sfakion, d’où vous pourrez vous rendre, en
bateau, au très beau port naturel de Loutro
où vous pourrez passer la nuit dans une
atmosphère particulière... Aucune route n’y
aboutit, donc pas de voitures !
w Jour 11. Direction Plakias, vers l’est, une
agréable petite station balnéaire où vous
pourrez louer une chambre (camping possible)
ou alternativement choisir Myrthios, un petit
village non loin de là. Visite de Moni Preveli, le
célèbre monastère, et balade jusqu’à la plage
du même nom pour une après-midi détente.
© AUTHOR’S IMAGE
INVITATION AU VOYAGE
tavernes du port. Puis dernier verre de raki
dans un kafeneion typique au milieu de
musiciens jouant de la lyra (luth crétois).
w Jour 2. Départ pour Kastelli-Kissamos
avec un arrêt à Kolymbari et le monastère
Moni Gonia. L’après-midi, visite du site de
Falassarna et baignade à la très belle plage
du même nom. Nuit à Kastelli.
w Jour 3. Le matin, excursion en bateau
jusqu’à l’île de Gramvoussa (et sa forteresse)
et la superbe baie de Belos. Puis départ pour
le village traditionnel de Milia (où vous pourrez
manger et dormir dans un cadre naturel
particulièrement bucolique) en passant par
les gorges de Topolia.
w Jour 4. Le matin, départ pour la superbe
plage d’Elafonissi après une visite au
monastère Chrissoskalitissa, situé à quelques
kilomètres de là, au bord d’une crique. Départ
ensuite pour Paleohora qui sera votre camp
de base pour quelques jours.
w Jour 5. Randonnée par les villages
d’Azogires et Anidri (où se trouvent des caféstavernes), puis descente vers la plage d’Anidri
par les gorges du même nom pour un arrêt
baignade et retour à Paleohora.
w Jour 6. Bateau pour Sougia vers 10h et
visite du très beau site de Lissos après environ
1 heure 15 de marche. Pique-nique sur place.
Ensuite, soit revenir à Sougia en taxi-boat,
soit à pied par le même chemin et prendre
le ferry vers 17h pour revenir à Paleohora
après une après-midi détente sur la plage
Baie de Balos.
14
IDÉES DE SÉJOUR
w Jour 12. Par Spili et ses fontaines à tête
de lion, rejoindre la pittoresque et peu visitée
vallée d’Amari, au pied du mont Psiloritis
et prendre une chambre à Thronos, l’un
des villages de la vallée, pour en goûter
l’atmosphère particulière.
w Jour 13. En contournant la base du Psiloritis
(avec quelques villages typiques sur votre
chemin), vous atteindrez Zaros où un repas
de truites au bord d’un petit lac vous attend,
avant de prendre la direction de l’agréable
station Kalamaki pour louer une chambre face
à la mer et goûter de l’espadon.
w Jour 14. Journée détente sur la plage
toute proche de Kommos où vous aurez peutêtre la chance de croiser des tortues Carreta
carreta qui viennent y déposer leurs œufs. En
fin d’après-midi, visite de Matala, ses grottes
qui ont fait sa renommée et soirée dans l’une
des tavernes de cet ancien village hippie qui a
conservé tout son charme. Retour à Kalamaki
pour y dormir.
w Jour 15. Le matin, visite des sites minoens
de Phaestos et Agia Triada. L’après-midi,
baignade.
w Jour 16. Ensuite, direction Héraklion, la
capitale de l’île, avec en chemin un arrêt
pour visiter le site romain de Gortyne. Le soir,
balade à Héraklion en remontant la rue du
25-Avgoustou, en passant devant la fontaine
Morosini (place Venizelou), puis en continuant
vers le marché rue Odos-1866.
w Jour 17. Le matin, visite incontournable
du palais de Cnossos. Repas à Archanès
(célèbre pour la qualité de son vin). Puis
retour sur Héraklion où vous pourrez visiter,
en fin d’après-midi, le Musée archéologique
(rouvert en totalité en mai 2014).
w Jour 18. Départ le matin pour le plateau
de Nida jusqu’à la grotte d’Ideon Andron où
Zeus aurait été élevé. Soirée et nuit dans le
village traditionnel d’Anogia, réputé pour ses
lignées de musiciens et le tissage, et où vous
pourrez apprécier l’âme crétoise.
w Jour 19. Par une route très pittoresque,
rejoindre ensuite Rethymnon avec un arrêt
au petit village de Margarites (et ses potiers)
sur les contreforts nord du mont Psiloritis
et un autre, un peu plus loin, pour visiter
le monastère d’Arkadi (Moni Arcadiou). Le
soir, balade dans le centre historique de la
ville, avec son architecture vénitienne et
ottomane.
w Jour 20. Retour en direction de Hania, par
l’agréable lac (d’eau douce) de Kournas, au
bord duquel vous pourrez bien déjeuner avant
de rejoindre Hania (si vous avez des emplettes
à faire) ou, alternativement, choisir de passer
la nuit dans la petite station balnéaire de
Kalyves et d’y dîner les pieds dans le sable
dans l’une des tavernes du bord de mer.
w Jour 21. Départ de Hania.
Séjours thématiques
Randonnée et visite
en deux semaines
Avec ses parcs naturels, ses gorges, ses
grottes, ses montagnes, sa végétation variée
et bien sûr sa mer omniprésente, la Crète offre
un grand choix de paysages, ce qui séduira
les amateurs de grands espaces et de nature,
mais aussi de sport. L’île est un lieu de prédilection pour les marcheurs, petits et grands,
amateurs ou confirmés. De la balade d’une
heure ou deux, où vous pouvez amener sans
problème vos enfants, au véritable trekking
de plusieurs jours, voire plusieurs semaines,
l’éventail des possibilités est très large. Mais
la Crète est montagneuse et les chemins
sont parfois difficiles. Si vous n’avez pas
l’habitude de la marche, il peut être préférable de s’inscrire à l’un des divers trekkings
proposés par les agences de voyages locales
si vous décidez, par exemple, de traverser
les fameuses gorges de Samaria. Sinon, les
buts de randonnées ne manquent pas : de
nombreuses gorges existent en dehors de
celles de Samaria (Imbros, Irini, Aradena…),
les Lefka Ori (les Montagnes blanches), le
plateau d’Omalos, les monts Psiloritis et Dikti,
le plateau du Lassithi, la vallée de la Mort
près de Zakros, des îles comme Gavdos…
Vous avez l’embarras du choix. Ajoutons que
le sentier paneuropéen E4, bien signalé tout
au long de son parcours, qui traverse la Crète
d’ouest en est de Kastelli-Kissamos à Zakros,
peut être une bonne source d’inspiration si
vous en utilisez certains tronçons. Ceux qui
souhaitent simplement s’immerger au cœur
de la nature n’auront qu’à sortir des agglomérations et parcourir les régions environnantes
ou séjourner dans de petits ports.
w Jour 1. Vol France-Héraklion. Nuit dans
la capitale.
w Jour 2. Visite d’Héraklion : le matin,
découverte de la ville et de ses architectures
IDÉES DE SÉJOUR
w Jour 11. Départ matinal pour Myrtos.
Visite des sites minoens de Fournou Korifi
et Pirgos. Pique-nique dans l’un de ces deux
sites qui surplombent la mer. Baignade et
soirée décontractée dans l’une des tavernes
du bord de mer de Myrtos.
w Jour 12. Le matin, randonnée jusqu’à Males
par les gorges de Sarakinas. Départ pour
Héraklion. Soirée en ville. Emplettes…
w Jour 13. Le matin, visite du site de Cnossos,
puis repas au village d’Archanès où vous
pourrez visiter une cave. L’après-midi, visite
du musée archéologique d’Héraklion (rouvert
totalement en mai 2014).
w Jour 14. Retour en France.
La Crète farniente (10 jours)
La Crète est aussi la destination idéale pour ceux
qui considèrent que les ingrédients farniente
et fiesta sont indispensables aux vacances.
L’industrie du tourisme a même fabriqué pour
eux des villes entières telles que Malia ou
Hersonissos. Toutefois, il est possible de mêler
ces deux intérêts en sortant de ces véritables
usines à bronzage et en découvrant un peu plus
le pays. Beaucoup de petites stations balnéaires
offrent un cadre de séjour privilégié, surtout si
l’on évite les mois de juillet et d’août. Et même
pendant cette période estivale, rassurez-vous,
il existe des coins paisibles…
w A l’ouest (3-4 jours), choisissez de
séjourner à Hania ou, sur la côte sud, dans
des endroits comme Paleohora, Sougia ou
Loutro et découvrez dans les environs les
belles plages d’Elafonissi, de Falassarna ou
celle de l’île de Gramvoussa qu’on atteint en
bateau depuis Kastelli-Kissamos.
w A l’est (3 jours), il existe de jolies stations
balnéaires comme Agios Nikolaos, Elounda
et Sitia, proche de la plage de Vaï avec sa
palmeraie. Mais aussi des endroits moins
courus comme Zakros, Mochlos, Itanos, Kato
Zakros et Myrtos.
w Au sud (3 jours), Matala, Plakias et Agia
Galini. Pour l’animation nocturne, les villes
de Rethymnon, Hania et Héraklion offrent
beaucoup de possibilités, surtout pendant la
période estivale.
Il en va de même pour des stations balnéaires
comme Agia Galini ou Agios Nikolaos. Pour
un peu plus de calme sur des plages de toute
beauté, allez à la Red Beach de Matala, à celle
de Preveli, ou encore à Agios Pavlos, un petit
bout du monde difficile à atteindre !
INVITATION AU VOYAGE
vénitienne et turque. Promenade sur les
remparts où se trouve la tombe de Nikos
Kazantzakis. Départ pour Anogia pour vous
imprégner de l’atmosphère de ce village de
montagne au pied du mont Psiloritis. Evitez
de boire trop de psicoudia parce que le
lendemain…
w Jour 3. Ascension du mont Psiloritis, point
culminant de l’île (de 7 à 8 heures de marche
aller-retour), après avoir visité la grotte Ideon
Andron où Zeus aurait été élevé. Ensuite,
direction le plateau du Lassithi où vous pourrez
dormir (de préférence à Agios Giorgos).
w Jour 4. Traversée à pied du plateau du
Lassithi pour voir de près les fameux moulins
à vent et visite de la grotte Dikti où serait né
Zeus. Direction Elounda ensuite puis Plaka.
w Jour 5. Randonnée jusqu’au cap Agios
Ioannis et visite en bateau de la forteresse
chargée d’histoire de Spinalonga. Puis soirée
à Agios Nikolaos, le Saint-Tropez de Crète !
w Jour 6. Visite du typique village de Kritsa
et balade jusqu’au site minoen tout proche
de Lato. Retour à pied (ou en bus) à Agios
Nikolaos d’où vous pouvez vous rendre à
Mochlos, un petit port à mi-chemin entre
Agios Nikolaos et Sitia. Soirée et nuit dans ce
village paisible, au bord de la baie.
w Jour 7. Le matin, excursion dans la très
belle campagne environnante. Baignade, puis
direction Sitia où vous passerez la nuit.
w Jour 8. Départ matinal pour Zakros. A Apo
Zakros (Zakros d’en haut), laissez votre voiture
(ou descendez du bus). Vous rejoindrez ensuite
Zakros par le dernier tronçon du sentier de
randonnée E4, la superbe vallée de la Mort.
Visite du site minoen de Zakros. Baignade.
Soirée et nuit à Zakros.
w Jour 9. Randonnée matinale de 12 km qui
vous mènera jusqu’à Xerokambos, plus au sud
ou alternativement en voiture par cette même
piste. Après une baignade dans ce très beau
décor naturel, direction la côte sud par Ziros
puis Goudouras. Visite du monastère Moni
Kapsa. Camping sur la plage.
w Jour 10. De Makrigialos, un peu plus loin
sur la côte, prendre un bateau pour l’île de
Koufonissi, son théâtre antique et sa très belle
plage. Excursion autour de l’île. Puis direction
Koutsounari, plus à l’ouest où se trouve un
camping. Soirée à Ierapetra où vous pourrez
visiter le vieux quartier après un bon repas
dans l’une des tavernes du port.
15
Comment partir ?
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dès 7 ans) ou « Zaros, traditions crétoises en
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œuvre aussi dans les voyages solidaires en
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programme du tour-opérateur à destination
de la Crète. Le palais du roi Minos, les villages
de l’arrière pays, montagnes du Lasithi...,
tels sont les sites que le voyageur pourra
contempler au cours du périple « Authenticité
crétoise » tandis que l’itinéraire « Sur les traces
du roi Minos » le conduira à la découverte du
palais du roi Minos, du plateau du Lassithi et
du site de Festos.
17
18
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balnéo, prestige, en hôtel de charme ou en
villa sont ainsi disponibles.
„ NOMADE AVENTURE
40, rue de la Montagne-Sainte-Geneviève
(5e )
Paris & 08 25 70 17 02
www.nomade-aventure.com
[email protected]
Ce tour-opérateur privilégie dans ses circuits
la découverte des grands espaces naturels.
Nomade Aventure propose quatre séjours :
deux voyages en groupe et deux voyages
individuels dont l’amusant et complet « La
Crète ce n’est pas que pour les Punk » permet
de parcourit l’île en profondeur Héraklion,
Oumalos, Loutros, Samaria sont quelques
unes des étapes.
w Autres adresses : 10, quai de
Tilsitt฀ 69002฀ Lyon฀ •฀ 12,฀ rue฀ de฀ Breteuil฀
13001฀ Marseille฀ •฀ 43,฀ rue฀ Peyrolières฀
31000 Toulouse.
„ TERRES D’AVENTURE
30, rue Saint-Augustin
Paris
& 08 25 70 08 25 – www.terdav.com
Terres d’Aventure propose des voyages en
petits groupes de 10 à 15 personnes accompa-
gnés d’un professionnel du tourisme. Au choix,
séjour raquettes, voyages à pied, séjours
haute montagne, randonnées liberté, voyages
découverte, en famille... Le panel est très large
et le spécialiste de la randonnée propose de
quoi satisfaire tous les voyageurs, y compris
ceux que la marche ne passionne pas, grâce
à des balades plus tranquilles et alliées aux
visites culturelles. Entre autres, un circuit allie
randonnées et bord de mer : « Chemins de
Crète en Méditerranée » est un parcours de
8 jours, avec 6 jours de marche à peu près
comprenant deux nuits à Loutro et la descente
des gorges de Samaria.
„ VISAGES
Le Campana
Mont-Dauphin & 04 92 45 18 05
www.visages-trekking.com
[email protected]
Spécialiste de la randonnée, pour Visages,
la meilleure façon de se ressourcer, c’est la
marche. L’agence propose donc des randonnées libres ou accompagnées de plusieurs
niveaux de difficulté à la découverte des
plus beaux sites du monde entier en privilégiant le contact avec la population. Ses
offres « coups de cœur » prônent la liberté
et le plaisir. A destination de la Crète, « La
Crète vénitienne » est un circuit de 8 jours
sans difficulté technique mais qui demande
une bonne forme physique dont l’hébergement
se fait à Hania et dont le point d’orgue est la
découverte des Gorges de Samaria.
„ VOYAGEURS DU MONDE
55, rue Sainte-Anne (2e )
Paris & 01 42 86 16 00
www.voyageursdumonde.com
Juste 1 800 m² consacrés aux voyages !
Depuis plus de trente ans, Voyageurs du
Monde construit pour vous un univers
totalement dédié au voyage sur mesure et
en individuel, grâce aux conseils pointus
transmis par des spécialistes qualifiés sur
leur destination de cœur ou d’origine. Vous
bénéficiez de leur aide pour la préparation du
voyage mais aussi durant toute la durée du
voyage sur place. Tous les circuits peuvent
être effectués avec des enfants car tout est
question de rythme. Vous invitez votre petite
tribu familiale, enfants, petits-enfants, et VDM
vous propose des tarifs étudiés au cas par
cas, des découvertes pour les adultes et des
activités ludiques pour les enfants. En Crète,
à noter deux séjours et un voyage itinérant
d’Héraklion à La Canée en 10 jours.
Partir en voyage organisé - COMMENT PARTIR
Généralistes
Vous trouverez ici les tour-opérateurs dits
« généralistes ». Ils produisent des offres
et revendent le plus souvent des produits
packagés par d’autres sur un large panel de
destinations. S’ils délivrent des conseils moins
pointus que les spécialistes, ils proposent des
tarifs généralement plus attractifs.
„ NOUVELLES FRONTIÈRES
& 0 825 000 747
www.nouvelles-frontieres.fr
Nouvelles Frontières, un savoir-faire incomparable depuis plus de 45 ans. Des propositions de circuits, d’itinéraires à la carte, des
séjours balnéaires et d’escapades imaginés
et construits par des spécialistes de chaque
destination. Des agences expertes.
Parmi tant d’autres en Crète, le circuit
« Trésors de Crète » en 8 jours donne un bon
aperçu des richesses de l’île.
„ PROMOVACANCES
& 0 899 860 879
www.promovacances.com
Promovacances propose de nombreux séjours
touristiques, des week-ends, ainsi qu’un très
large choix de billets d’avion à tarifs négociés
sur vols charters et réguliers, des locations,
des hôtels à prix réduits. Également, des
promotions de dernière minute, les bons
plans du jour. Informations pratiques pour
préparer son voyage : pays, santé, formalités,
aéroports, voyagistes, compagnies aériennes.
Réceptifs
„ BALI TRAVEL
BALI
& +30 28340 94410 / +30 6972 505760
www.balitravel.gr – [email protected]
Bali Travel propose une multitude d’excursions intéressantes avec guide : Santorin en
1 ou 2 jours, Gramvoussa Balos, Elafounissi,
Chania, Preveli Palm Beach, les gorges de
Samaria, les gorges d’Imbros, une nuit crétoise
à Axos, un safari en jeep... La différence
avec les autres agences, c’est le confort des
bus, entièrement neufs, climatisés et bénéficiant d’une assurance passagers.Toutes les
excursions se font directement sans escale
ou ramassage, ce qui permet de gagner du
temps sur le trajet. On en a pour son argent !
w Autre adresse : Une autre agence est située
au village Panormo. & : +30 28340 51060.
„ BALOS TRAVEL
131 Iroon Polytechnelou – KISSAMOS
& +3028220 22900 – www.balos-travel.com
[email protected]
Sur la place au centre du village, mais sur
l’avenue et pas en contrebas.
Agence d’information touristique généraliste
qui organise des excursions en bateau pour
Gramvoussa et Balos. Réduction possible si
réservation à l’avance. Organise aussi des
visites guidées pour les gorges de Samaria, la
plage d’Elafounisi et Knossos. Ici, on peut aussi
louer des bicyclettes et participer aux excursions à vélo. Mais le point fort de l’agence,
c’est l’agrotourisme : visites de vieux villages
comme Metochi, balades dans les fermes,
cours de cuisine et initiation aux spécialités crétoises locales. L’agence s’occupe
également de vous trouver un logement chez
l’habitant ou en hôtel traditionnel. Vente de
billets (air/mer/terre), et toutes sortes d’informations touristiques concernant la région.
INVITATION AU VOYAGE
„ MARMARA
& 0 892 160 180 – www.marmara.com
L’offre de Marmara à destination des pays
les plus ensoleillés est variée : formules club,
croisières, circuits, séjours et promotions
tout au long de l’année au Maroc, Sénégal,
en Tunisie, Turquie, Grèce, Italie, Espagne,
République dominicaine et Egypte. Sur le site
Internet, de nombreuses infos pratiques par
destination. Vous aurez l’embarras du choix.
Egalement des vols secs, avec possibilité de
départ de province. Parmi tant d’autres en
Crète, le circuit « Trésors de Crète » en 8 jours
donne un bon aperçu des richesses de l’île.
19
20
COMMENT PARTIR - Partir en voyage organisé
„ CRETANPATHS – TOURISME
ALTERNATIF
Village de Katalagari
ARCHANES
& +30 2810 751717
& +30 694 7822117
www.cretanpaths.com
[email protected]
Ou bien s’adresser à la réception de
Katalagari Country Suites : www.katalagarisuites.com
En plus du programme gastronomique, la
nouveauté de l’équipe Cretanpaths cette
année, c’est la randonnée. Parmi les chemins
possibles dans la région : découverte des
gorges de Karteros (2800 m), les gorges
de Kounavian (7200 m), le pont d’Aitania
(3500 m), Astrakian Arch, Neraidospilios,
Kolomodi... Et surtout une très belle balade
à pied d’Archanes à Cnossos.
„ MARI-KRISTIN
179 avenue Venizelou
HERSONISSOS
& +30 28970 22537
www.marikristin.gr
Mari-Kristin, une Franco-grecque, tient cette
agence de voyages qui vous propose des
excursions dans les gorges de Samaria, sur
l’île de Spinalonga et des croisières à Santorin
entre autres.
„ MASTER HOLIDAYS
10 rue Epimenidou
HÉRAKLION & +30 2810 330410
www.masterholidays.gr
[email protected]
Agence de voyage active depuis 1980 et
proposant des services utiles comme la
location de véhicules, l’organisation d’excursions ou de croisières sur mesure dans
toute la Crète, le transfert port/aéroport,
et l’organisation de conférences pour les
groupes (étudiants, archéologues, hommes
d’affaires, etc.). Elle trouve également des
logements adaptés à tout type de public et
pour toutes les bourses.
„ SYIA TRAVEL
PALEOHORA
& +306940206108 / +3028230 42190
En plein centre, face à la pharmacie, tout
droit en sortant du débarcadère. Dans la
rue face au port.
Dimitris Paterakis est un enfant du pays.
Spécialiste de sa région, Syia (la vieille ville
de Sougia). Il organise les transferts depuis
et vers l’aéroport ou les ports, et s’occupe des
excursions de A à Z. Du trekking au programme
en passant par les « visites guidées » vers les
plages inconnues, sans oublierle tour de toute
la Crète pour les petits groupes, ou encore la
réservation des chambres chez l’habitant ou
en hôtel classique... N’hésitez pas à requérir
ses précieux services !
PARTIR SEUL
En avion
Prix moyen d’un vol Paris-Héraklion allerretour : entre 150 et 520 E selon la saison.
A noter que la variation de prix dépend de
la compagnie empruntée mais, surtout, du
délai de réservation. Pour obtenir des tarifs
intéressants, il est indispensable de vous y
prendre très en avance. Pensez à acheter vos
billets six mois avant le départ !
„ AIR-INDEMNITE.COM
& 0892 490 125
www.air-indemnite.com
[email protected]
Des problèmes d’avion (retard de vol, annulation ou surbooking) gâchent le séjour
de millions de vacanciers chaque année.
Bonne nouvelle : selon la réglementation, les
voyageurs ont droit jusqu’à 600 euros d’indemnité par passager ! Mauvaise nouvelle : devant
la complexité juridique et les lourdeurs administratives, très peu de passagers parviennent
en réalité à se faire indemniser.
w La solution ? air-indemnite.com, pionnier
et leader français depuis 2007, simplifiera
toutes les démarches en prenant en charge
l‘intégralité de la procédure. Analyse et
construction du dossier, échanges avec
la compagnie, suivi de la procédure,
versement des indemnités : air-indemnite.
com s’occupe de tout et obtient gain de
cause dans 9 cas sur 10. air-indemnite.
com se rémunère uniquement par une
commission sur l’indemnité reçue. Si la
réclamation n’aboutit pas, rien ne sera donc
déboursé !
Partir seul - COMMENT PARTIR
Principales compagnies
desservant la destination
„ AIR FRANCE
Invalides
2, Rue Robert Esnault-Pelterie (7e )
Paris
& 0892 70 26 54
www.airfrance.fr
Air France propose des vols directs et quotidiens de Paris ou Marseille à Athènes (durée de
vol : 3 heures 15), puis, une autre compagnie
prend en charge le trajet jusqu’à Héraklion,
compter alors 50 minutes de vol parès une
escale de moins de 2 heures.
„ EASYJET
& 0820 420 315
www.easyjet.com
Si vous prévoyez d’enregistrer un bagage en
soute, prévoir un supplément autour de 30 E
à payer lors de l’achat du billet (beaucoup
plus cher si payé à l’aéroport le jour du
départ). Pensez à vous enregistrer en ligne et
imprimer votre billet (ou l’avoir sur votre smartphone).
Easy Jet propose des vols directs entre
Héraklion et Paris (CDG) de juillet à septembre,
les mercredi, jeudi et dimanche.
Aéroports
„ BEAUVAIS
& 08 92 68 20 66
www.aeroportbeauvais.com
[email protected]
„ BORDEAUX
& 05 56 34 50 50
www.bordeaux.aeroport.fr
„ GENÈVE
& +41 22 717 71 11
www.gva.ch
Surbooking, annulation, retard de vol :
obtenez une indemnisation !
„ AIR-INDEMNITE.COM
www.air-indemnite.com
[email protected]
Des problèmes d’avion (retard de vol, annulation ou surbooking) gâchent le séjour de
millions de vacanciers chaque année. Bonne nouvelle : selon la réglementation, les
voyageurs ont droit jusqu’à 600 € d’indemnité par passager ! Mauvaise nouvelle :
devant la complexité juridique et les lourdeurs administratives, très peu de passagers
parviennent en réalité à se faire indemniser.
w La solution? air-indemnite.com, pionnier et leader français depuis 2007, simplifiera
toutes les démarches en prenant en charge l’intégralité de la procédure. Analyse et
construction du dossier, échanges avec la compagnie, suivi de la procédure, versement
des indemnités : air-indemnite.com s’occupe de tout et obtient gain de cause dans
9 cas sur 1O. Air-indemnite.com se rémunère uniquement par une commission sur
l’indemnité reçue. Si la réclamation n’aboutit pas, rien ne sera donc déboursé !
INVITATION AU VOYAGE
„ AEGEAN AIRLINES
Athènes
& +33 1 70 03 13 23
http://fr.aegeanair.com/
Aegean Airlines dessert Athènes 2 à 3 fois par
jour au départ de Roissy Charles de Gaulle
Terminal 1 toute l’année. L’été, la compagnie
dessert aussi Héraklion, Thessalonique,
Rhodes et Kalamata en vols directs au
départ de Roissy Charles de Gaulle Terminal
1, ainsi que des vols directs au départ de Lyon
et de Marseille vers Athènes et Héraklion,
de Bordeaux vers Héraklion et de Nantes
vers Athènes. Entre avril et octobre 2015,
la compagnie propose une nouvelle liaison
Deauville橡Héraklion chaque lundi. Vol aller à
partir de 150 E.
Aegean Airlines est la plus importante
compagnie aérienne grecque, ayant transporté 6,5 millions de passagers en 2013. En
2013, elle a racheté Olympic Air et contrôle
dorénavant 90% du marché intérieur grec
avec plus de 50 destinations en majorité à
l’étranger.
21
22
COMMENT PARTIR - Partir seul
„ LILLE-LESQUIN
& 0 891 67 32 10
www.lille.aeroport.fr
„ LYON SAINT-EXUPÉRY
& 08 26 80 08 26
www.lyonaeroports.com
[email protected]
„ MARSEILLE-PROVENCE
& 0 820 811 414 / 04 42 14 14 14
www.marseille.aeroport.fr
[email protected]
„ MONTPELLIER-MÉDITERRANÉE
& 04 67 20 85 00
www.montpellier.aeroport.fr
[email protected]
„ MONTRÉAL-TRUDEAU
& +1 514 394 7377
& +1 800 465 1213
www.admtl.com
„ NANTES-ATLANTIQUE
& 0 892 568 800
www.nantes.aeroport.fr
„ PARIS ORLY
& 39 50 / 0 892 56 39 50
www.aeroportsdeparis.fr
„ PARIS ROISSY – CHARLES-DE-GAULLE
& 39 50 / +33 1 70 36 39 50
www.aeroportsdeparis.fr
„ QUÉBEC – JEAN-LESAGE
& +1 418 640 3300
& +1 877 769 2700
www.aeroportdequebec.com
„ STRASBOURG
& 03 88 64 67 67
www.strasbourg.aeroport.fr
[email protected]
„ TOULOUSE-BLAGNAC
& 0 825 380 000 / 01 70 467 474
www.toulouse.aeroport.fr
Sites comparateurs
Certains sites vous aideront à trouver des
billets d’avion au meilleur prix. Certains d’entre
eux comparent les prix des compagnies régulières et low cost . Vous trouverez des vols
secs (transport aérien vendu seul, sans autres
prestations) au meilleur prix.
„ EASY VOLS
www.easyvols.fr
[email protected]
„ MOMONDO
www.momondo.fr
Comparez les vols les moins chers et les
hôtels momondo.fr. Momondo est un comparateur de vols et d’hôtels danois qui interroge
plusieurs centaines de compagnies aériennes
afin de proposer les meilleurs billets d’avion
possible aux voyageurs. Principal concurrent de Skyscanner, Momondo n’est pas
une agence de voyage, mais un moteur de
recherche de billets d’avion qui ne cesse de
grandir : c’est un service gratuit et aucun
billet n’est vendu sur le site.
En bateau
„ EUROMER
5, quai de Sauvages
Montpellier
& 04 67 65 95 11
www.euromer.com
Euro Mer, spécialiste des traversées maritimes
en Europe, centralise les offres de nombreuses
compagnies maritimes. Ce professionnel
propose de rejoindre la Grèce par bateau au
départ de l’Italie. Rendez-vous ensuite en
Crète depuis le port du Pirée.
„ MINOAN LINES
www.minoan.gr
Leader dans le secteur du transport de
passagers, Minoan Lines dispose d’une flotte
de 7 navires et propose quotidiennement des
liaisons Le Pirée – Héraklion (traversée à
partir de 39 E pour 9h de trajet). Il y a aussi
un itinéraire Ancône – Igoumenitsa – Patras,
renforcé par une ligne Trieste – Ancône –
Igoumenitsa – Patras. A bord, retrouvez salles
de gym, Spas, bars, boutiques et restaurants.
„ NAVIFRANCE
4, rue de clichy (9e )
Paris
& 01 42 80 94 87
www.navifrance.net
[email protected]
Ouvert du lundi au vendredi de 9h30 à
18h. Aller à partir de 36 E entre Le Pirée et
Héraklion. Comptez 9h de traversée.
Associé à trois compagnies de car ferries,
Navifrance propose des traversées à destination de l’Italie, de la Grèce et de la Crète.
Location de voitures
„ ALAMO – RENT A CAR
& 08 05 54 25 10
www.alamo.fr
Séjourner - COMMENT PARTIR
„ AUTO EUROPE
& 0 800 940 557
www.autoeurope.fr
[email protected]
Auto Europe négocie toute l’année des tarifs
privilégiés auprès des loueurs internationaux et locaux afin de proposer à ses clients
des prix compétitifs. Les conditions Auto
Europe : le kilométrage illimité, les assurances
et taxes incluses dans de tout petits prix et
des surclassements gratuits pour certaines
destinations. Vous pouvez récupérer ou laisser
votre véhicule à l’aéroport ou en ville.
„ BSP AUTO
& 01 43 46 20 74
www.bsp-auto.com
Ouvert tous les jours de 9h à 22h. Devis gratuit.
À partir de 28 E par jour pour une durée de
7 jours en catégorie A.
La plus importante sélection de grands loueurs
dans les gares, aéroports et centres-villes. Les
prix proposés sont parmi les plus compétitifs
du marché. Les tarifs comprennent toujours
le kilométrage illimité et les assurances. Les
bonus BSP : réservez dès maintenant et payez
seulement 5 jours avant la prise de votre
véhicule, pas de frais de dossier ni d’annulation, la moins chère des options zéro franchise.
„ TRAVELERCAR
7, rue du Docteur Germain Sée (16e )
Paris
& 01 73 79 27 21
www.travelercar.com
[email protected]
Service disponible aux aéroports de RoissyCDG, Orly et Beauvais.
TravelerCar est une plateforme d’économie
du partage appliquée à la voiture. L’idée qui
préside à ce service innovant est finalement assez simple : voyager futé, faire des
économies et agir éco-responsablement en
mutualisant l’usage de votre voiture durant
vos vacances. Vous contactez TravelerCar en
amont afin de rendre votre véhicule disponible à la location pendant la durée de votre
voyage. TravelerCar s’occupe de tout (prise
en charge de la voiture sur un parking de
l’aéroport de départ, mise en ligne de votre
voiture sur l’interface de location, gestion de
la location et des paiements, assurance tous
risques, remise de la voiture à l’aéroport le
jour de votre retour, etc.). Quand bien même
votre voiture ne serait pas louée, ce service
vous permet non seulement de vous rendre
à l’aéroport et d’en repartir sans passer par
la case transports en commun ou taxi mais
aussi de ne pas payer de parking à l’aéroport
pour la période de votre voyage ! Vous pourrez
également louer une voiture sur l’interface
TravelerCar.com, à des tarifs souvent très
avantageux par rapport aux loueurs habituels.
w Autres adresses : Parking Orly. 4,
avenue Charles Lindbergh – 94656 Rungis
•฀ Parking฀ Roissy-CDG.฀ 15,฀ rue฀ du฀ Bois฀
– 77990 Mauregard
SÉJOURNER
Se loger
Hôtels
Les prix sont, officiellement, contrôlés par
l’Office national de tourisme (EOT) en fonction
de la catégorie de l’hôtel. En réalité, l’hôtelier
s’affranchit volontiers des prix officiels et
pratique souvent les tarifs qu’il souhaite. Les
six catégories (L – luxe – et A, B, C, D et E)
sont différentes de celles pratiquées dans les
autres pays européens et elles ne reflètent
qu’un niveau d’équipement, non la qualité
intrinsèque de l’hôtel. Ainsi, un excellent
hôtel qui ne propose pas de télévision dans
ses chambres sera dans la catégorie C alors
qu’un autre établissement, sale et bruyant,
pourrait se trouver dans la catégorie B. Ne vous
fiez donc pas aveuglément à ces catégories,
n’attendez pas non plus le même confort d’un
4-étoiles grec que d’un homologue français.
Ce guide ne mentionne donc pas les catégories, mais décrit uniquement la qualité et un
ordre de prix des établissements.
INVITATION AU VOYAGE
Avec 40 ans d’expérience, Alamo possède
actuellement plus d’1 million de véhicules
au service de 15 millions de voyageurs
chaque année, répartis dans 1 248 agences
implantées dans 43 pays dont 280 aux ÉtatsUnis. Des tarifs spécifiques sont proposés,
comme Alamo Gold aux États-Unis, le forfait
de location de voiture tout compris incluant
les assurances, les taxes, les frais d’aéroport,
un plein d’essence et les conducteurs supplémentaires. Alamo met tout en œuvre pour une
location de voiture sans souci.
23
24
COMMENT PARTIR - Séjourner
Les hôtels de qualité supérieure situés dans
les villes ou au bord de la plage (complexes
hôteliers avec piscines, restaurants, activités,
etc.) affichent des prix comparables à ceux de
l’Europe occidentale. Les pensions et les hôtels,
dans les petites villes, proposent des prix tout
à fait abordables (à partir de 20 E la chambre
double, le plus souvent 25 E et jusqu’à 60 E
pour un petit hôtel tout confort). La solution la
plus économique pour les voyageurs au petit
budget reste les domatia (les chambres) des
particuliers que l’on trouve un peu partout
(suivre les panneaux « rent rooms »). Il s’agit de
chambres chez l’habitant, mais elles se trouvent
le plus souvent dans une annexe indépendante
de leur maison ou dans une partie isolée de
celle-ci, si bien que l’on garde son intimité et sa
liberté de mouvement. Elles sont bien pratiques
surtout lorsqu’elle possède une petite cuisine
ou, au moins, un frigo.
Les prix diminuent quand on décide de rester
quelques jours ou quand la fréquentation est
faible. Aussi, si les lieux sont vides au moment
de votre passage (même si vous voyagez au
cœur de l’été), n’hésitez pas à demander que
l’on vous accorde une réduction sur le prix
de la chambre.L’Office national hellénique de
tourisme a réparti les hôtels en différentes
catégories allant de A (les plus luxueuses) à
E. Les catégories D et E n’ont, en général, pas
de salle d’eau individuelle. Dans chaque hôtel,
un panneau de l’Office national hellénique de
tourisme indique la catégorie de l’hôtel concerné
(en général au dos de la porte d’entrée). Les
fourchettes de prix sont les suivantes :
w Luxe : à partir de 150 E. Certains
hôtels mentionnés dans ce guide (assez
rares cependant) atteignent des prix très
importants, dépassant largement la possibilité
de la plupart des budgets. Il était cependant
indispensable d’en donner les références
afin que les lecteurs intéressés n’en soient
pas privés. Il est généralement possible de
réserver des chambres dans ces hôtels par
le biais de tour-opérateurs, ce qui permet
souvent de payer moins cher qu’une fois
sur place. Le prix des chambres dans ces
hôtels en saison est très rarement inférieur
à 100 E. Aussi, ils sont réservés à certains
budgets uniquement. On en trouve la plus
grande partie sur la côte nord, en général à
la périphérie des grandes villes.
w A : de 131 à 180 E.
w B : de 90 à 130 E.
w C : de 56 à 120 E.
w D : de 25 à 55 E.
w E : de 20 à 34 E.
w Location d’un studio ou d’un
appartement : une fois sur place, vous n’aurez
aucun mal à trouver un logement pour la nuit
ou la semaine. Ils sont presque aussi fréquents
que les chambres.
w Le logement chez l’habitant est à partir
de 20-30 E.
„ MARIS
www.maris.gr – [email protected]
Site du groupe MARIS (une des plus grandes
chaînes d’hôtels en Crète) qui totalise
2 506 lits dans six établissements de haute
qualité situés dans des localités attractives
de Crète fonctionnant toute l’année et incluant
des salles de conférence. Le site est réactualisé et vous fait découvrir l’atmosphère
des hôtels Maris.
Chambres d’hôtes
La solution la plus économique pour les
voyageurs à petit budget reste les domatia
(les chambres) des particuliers que l’on trouve
un peu partout (suivre les panneaux « rent
rooms »). Il s’agit de chambres chez l’habitant,
qui se trouvent le plus souvent dans une
annexe indépendante de leur maison ou dans
une partie isolée de celle-ci, si bien que l’on
garde son intimité et sa liberté de mouvement.
Les prix diminuent quand on décide de rester
quelques jours ou quand la fréquentation est
faible. Aussi, si les lieux sont vides au moment
de votre passage (même si vous voyagez au
cœur de l’été), n’hésitez pas à demander que
l’on vous accorde une réduction sur le prix
de la chambre. En général, il y a tellement de
« rooms to rent » dans les villages, que même
sans réservation, on est certain d’être dépanné
(et cela permet de visiter avant de s’installer).
w Le logement chez l’habitant est à partir
de 20-30 E.
w Location d’un studio ou d’un
appartement : une fois sur place, vous n’aurez
aucun mal à trouver un logement pour la nuit
ou la semaine. Ils sont presque aussi fréquents
que les chambres.
Auberges de jeunesse
Les auberges de jeunesse sont peu
nombreuses en Crète mais présentes tout
de même dans les grandes villes. Elles sont
de qualité très inégale et il faut bien se renseigner avant le départ pour être certain de ce
qui nous attend. Cette remarque concerne le
Séjourner - COMMENT PARTIR
confort et la propreté. Pour ce qui est de la
sécurité, il n’y a aucun problème, même pour
des femmes seules.
Comptez 10 E la nuit/personne.
réseau référence d’excellentes adresses,
authentiques, en Grèce et en Crète.
Campings
Avion
Officiellement, le camping sauvage est interdit
en Crète comme dans tout le reste de la Grèce.
Cependant, les autorités locales peuvent être
tolérantes. S’il peut être gênant de planter sa
tente en pleine nature, dormir sur la plage ne
pose de problème pour personne, à condition
de respecter l’environnement et de ne pas
laisser ses déchets en partant. Les Grecs
eux-mêmes s’installent, en particulier dans
le sud de l’île, sur certaines plages pour
plusieurs semaines. Pour les plus courageux,
il reste la possibilité de dormir à la belle étoile
en pleine nature, au pied d’un olivier. Il existe
quelques terrains de camping répartis sur
l’île, répertoriés et évalués dans ce guide.
En été, inutile de s’encombrer de sacs de
couchage épais ou de tentes à double toit, le
minimum suffit amplement. Un tapis de sol
est indispensable car les sols, souvent secs,
peuvent s’avérer très inconfortables.
w Tarif moyen des campings en Crète :
de 4 à 5 E par personne (enfants autour de
3 E), de 4 à 7 E par tente (selon la taille),
2 E par voiture et de 4 à 7 E par camping-car.
Il existe trois aéroports sur l’île : à Héraklion,
près de Sitia (est) et près d’Hania (ouest). Si le
plus important est celui d’Héraklion (deuxième
aéroport de Grèce), certains charters et des
avions de la compagnie Olympic Airlines
desservent les deux autres, ce qui peut être
très pratique si votre destination finale en est
proche. Nous vous conseillons cependant,
si vous vous dirigez vers la région d’Agios
Nikolaos, de choisir l’aéroport d’Héraklion,
rapide d’accès et mieux desservi par les bus
que celui de Sitia. Vous pouvez également
voyager à l’aide de compagnies régulières
en changeant simplement à Athènes où vous
emprunterez l’un des nombreux vols pour
Héraklion ou Hania comme Aegean Airlines ou
Olympic Airlines. Il n’y a pas de vols intérieurs
en Crète. Pour relier La Canée à Héraklion,
par exemple, il faut passer par le continent.
Le tourisme rural en Crète en est encore à ses
balbutiements. Des initiatives privées fleurissent çà et là, mais ne bénéficient d’aucun
label ou certification nationale ou régionale.
Les Crétois qui se lancent dans l’aventure sont
généralement des passionnés qui souhaitent
préserver leur environnement et transmettre
les traditions de leur région. Ils possèdent
une maison de famille qu’ils rénovent dans
le respect de l’architecture locale. L’accueil
est souvent très chaleureux et la qualité du
service exceptionnelle. Ces établissements
sont appelés xenonas ou, en anglais, traditional guesthouse (attention cependant car, en
l’absence de label, certains hôteliers n’hésitent
pas à donner ce nom à leur établissement
dans un souci purement marketing).
„ GUEST INN
34 rue Kefallinias
Glyfada, Athènes
& +30 210 96 07 100
www.guestinn.com – [email protected]
Réseau d’hébergement rural en Grèce, d’initiative privée. Accueil et site en français. Ce
Se déplacer
Bateau
w Ferry. Il n’existe pas de ferry assurant de
liaisons entre les différentes villes crétoises,
mais tous ceux qui s’arrêtent à Agios Nikolaos
desservent également Sitia. De nombreux
touristes voyagent dans l’espace grec (îles
+ continent) avec les ferries. Pour connaître
les liaisons et leurs horaires, renseignez-vous
auprès des agences ou sur les sites Internet
suivants : www.gtp.gr – www.greekferries.gr
ou encore ceux des lignes maritimes : www.
anek.gr ou www.minoan.gr w Bateau. En été, de nombreux touristes louent
des bateaux en Crète ou dans d’autres îles
grecques et effectuent des traversées entre
différents points. Ce canotage, qui semble
accessible à tous au premier abord, masque en
fait de réelles difficultés. Les vents qui ceinturent
la Crète créent un courant très fort tout autour
et rendent parfois la navigation périlleuse. Pour
ceux qui seraient tentés par des excursions en
mer – munis, bien sûr, de leur permis bateau
–, nous conseillons une grande prudence. Les
connaisseurs vous certifieront que le bateau en
Grèce n’est pas toujours une partie de plaisir.
Pour ceux qui souhaiteraient faire des excursions
avec un navigateur, les hôtels en bord de mer
proposent souvent des locations à durée variable
et permettant de faire du canotage sans les
soucis propres à la navigation.
INVITATION AU VOYAGE
Tourisme rural – Agritourisme
25
26
COMMENT PARTIR - Séjourner
Pour se rendre sur les petites îles qui entourent
la Crète, certains pêcheurs accepteront de
vous conduire moyennant un coût modique.
Sinon, vous trouverez souvent des agences qui
proposent des traversées pour des sommes
variables. Si vous avez l’occasion de faire une
excursion en bateau, profitez-en, car il s’agit
là d’un moyen de découvrir l’île autrement,
en la voyant depuis la mer où elle apparaît
plus belle encore.
Bus
Ce moyen de transport est particulièrement
développé en Crète ; les bus verts (Minoan
Lines) et rayés bleu et blanc (KTEL) font partie
du paysage. Quelle que soit votre destination,
vous aurez toujours la possibilité de vous y
rendre en bus, même dans les régions les
plus reculées. Les Crétois utilisent beaucoup
ce moyen de transport, pratique et pas cher.
Cependant, la voiture devient une évidence, et
la fréquence des liaisons publiques routières
tend à diminuer. Entre les grandes villes et
les points touristiques importants, les lignes
sont très denses, avec peu d’attente entre
chaque bus. Les bus crétois sont aujourd’hui
très modernes dans leur extrême majorité
(du moins pour les liaisons entre les grandes
villes) : spacieux, confortables, climatisés
(parfois le chauffeur abuse d’ailleurs un peu
sur le froid…). Etant donné que les routes sont
assez bonnes, les voyages ne ressemblent pas
trop à un chemin de croix, mais n’oubliez pas
que la Crète est une contrée montagneuse. Ne
vous étonnez donc pas de voir les chauffeurs
prendre les virages sur la voie d’en face quand
la pente est trop forte. En effet, certaines
routes de montagne sont très raides, et les bus
sont parfois forcés de prendre tous les virages
à l’extérieur. Ne vous étonnez pas non plus de
voir le chauffeur s’arrêter dans un petit village
non prévu au parcours, pour une commission
personnelle ou simplement pour dire bonjour à
un ami. En résumé, ne vous étonnez pas de ne
jamais être à l’heure, car cela est pratiquement
impossible en Crète, même si, au départ, les
bus sont particulièrement ponctuels (et ne
vous attendent pas !).Les horaires de bus
sont consultables sur le site Internet de la
compagnie KTEL (www.ktelherlas.gr) pour
les régions d’Héraklion et du Lassithi, et sur
www.bus-service-crete-ktel.com pour les
régions d’Hania et de Rethymnon. Vérifiez
tout de même que le site a été bien mis à
jour ! Le mieux étant de se faire confirmer
les horaires par téléphone.
Voiture
Visiter la Crète en voiture est une riche idée :
c’est même sûrement le meilleur moyen pour
explorer les recoins les plus authentiques
de l’île. Pour ceux qui ne peuvent concevoir
un voyage dans une autre voiture que la
leur, la Crète est accessible par ferry, mais
c’est presque plus onéreux que de prendre
l’avion en saison ! Il faudra au préalable
traverser toute l’Italie jusqu’à Brindisi, au sud,
puis prendre un ferry pour Patras en Grèce,
traverser une bonne partie de la péninsule
hellénique pour ensuite embarquer au Pirée
vers la destination finale. Durée minimale du
trajet : 4 jours, et il faut penser au retour !
Réservé donc à ceux qui ont le temps et qui
aiment rouler.La meilleure solution est donc
de louer une voiture sur place, dans l’une
des innombrables agences qui pratiquent
des tarifs similaires et en général très abordables (de 25 à 45 E par jour selon la durée
de location). Si vous êtes ressortissant de
l’Union européenne, le simple permis de
conduire suffit.Les véhicules proposés à la
location sont en assez bon état, mais nous
vous conseillons cependant de bien vérifier
l’état général avant d’accepter les clés. Si
vous trouvez une quelconque anomalie, exigez
qu’elle soit précisée sur les documents de
l’agence pour ne pas avoir à la justifier par
la suite. Certains touristes ont parfois eu
la mauvaise surprise de devoir rembourser
des détériorations qui existaient avant même
qu’ils ne louent le véhicule… Vous trouverez
toutes sortes de voitures, de toutes tailles
et proposant tous types de performances,
l’option décisive en été étant la climatisation. Pour les personnes supportant mal la
chaleur, elle s’imposera, même si elle entraîne
une dépense d’essence plus importante.
Les routes crétoises sont, en comparaison
avec le reste de la Grèce, excellentes et, en
comparaison avec le reste de l’Europe, assez
bonnes.Premier aspect positif : beaucoup de
points de l’île sont accessibles par la route,
en dehors de quelques régions montagneuses
et de gorges. En revanche, ces routes sont
sinueuses puisque la Crète a beaucoup de
relief. Elles ne sont, par ailleurs, pas toujours
excellentes dans les régions inhabitées, mais
elles sont praticables. Le sud-est de l’île
est la région la plus mal quadrillée par les
routes, à cause d’un relief côtier important :
il y est plus aisé de se déplacer en ferry d’un
port à l’autre, et il n’existe même pas de
service de bus.Deuxième point positif, et il
27
Séjourner - COMMENT PARTIR
les routes sinueuses, ils peuvent se présenter
en plein milieu de la chaussée dans la surprise
d’un virage, heureusement souvent à allure
modérée. Alors, ne roulez pas trop vite.
Deux-roues
Dans l’ensemble les remarques sont les
mêmes que pour les voitures (voir plus loin).
Il est possible de venir jusqu’en Crète en
moto, mais le trajet est long et, sur place, les
locations ne manquent pas. Généralement, les
agences de location de voitures proposent
également des deux-roues, de la moto à
la mobylette en passant par le scooter et
tous types d’engins. Les prix varient selon
le matériel, mais assez peu entre les différentes agences. De nombreux touristes louent
des deux-roues à la journée et partent en
excursion. Comme le port du casque n’est pas
obligatoire en Grèce, se déplacer ici par ce
moyen est synonyme de liberté et de « dolce
vita ». Cependant, si vous ne jurez que par
les grosses cylindrées, nous vous mettons en
garde devant les réels risques d’accidents et
nous vous conseillons d’emporter le casque
que l’agence mettra à votre disposition, même
si vous vous en passez sur les petites routes
tranquilles. Vous serez surpris par le nombre
invraisemblable de deux-roues qui circulent
en Crète.
© ITZAK NEWMANN – ICONOTEC
INVITATION AU VOYAGE
n’est pas des moindres : les stations-service
pullulent dans toute la Crète et, à moins de
le vouloir, il est difficile de tomber en panne
d’essence. Toutes les grandes compagnies
pétrolières sont représentées et pratiquent
des tarifs similaires (voir plus bas). Enfin, un
véhicule motorisé vous permettra de sortir
des sentiers touristiques et de découvrir tous
les aspects de l’île, y compris les régions les
plus reculées.Tarif de l’essence en Crète au
litre : super et sans plomb : environ 1,90 E.
w Circulation. En été, autour des grandes
villes, il peut y avoir une circulation
très importante et parfois même des
embouteillages sur certains axes aux heures
de pointe. En effet, aux camions de livraison,
qui seraient souvent incapables de passer
brillamment le contrôle technique (s’il existait
ici !), s’ajoutent les voitures de location (plus
propres) et les vélomoteurs.
Il faut être particulièrement vigilant dans les
villes, car les Crétois se connaissent tous. Ils
n’hésitent pas à s’arrêter au milieu de la route
pour discuter, sans regarder ce qui arrive
derrière eux. Sur les routes, en revanche, il
n’y a pas de problème particulier et les automobilistes sont en général assez sérieux, du
moins en comparaison avec d’autres régions
de Grèce. Un seul danger : les bus publics ! Sur
Port d’Agios Nikolaos.
28
COMMENT PARTIR - Séjourner
Les touristes sont certes friands de ce moyen
de locomotion, mais les Crétois eux-mêmes
sont des utilisateurs convaincus. C’est un
moyen de transport pratique, pas cher et
convivial, et qui ne pose pas de problème
tant les distances sont en général réduites
sur l’île.Si vous vous engagez à louer un
deux-roues, nous vous conseillons de vérifier
l’état des freins, car ils ne sont pas toujours
très au point. Vous verrez beaucoup de
jeunes touristes avec des pansements ou
des bandages sur les membres. Demandezleur simplement d’où cela vient et ils vous
répondront quasiment à l’unanimité qu’ils
ont loué un deux-roues, que les freins ont
mal répondu dans une descente et qu’ils
ramènent un beau petit souvenir de cette
escapade. Heureusement, ces blessures
sont en général assez peu sérieuses, mais il
convient toutefois de se méfier de certaines
descentes et de vérifier le matériel avant
de le louer. Surtout, il est indispensable,
malgré la chaleur, de porter un pantalon (toile
ou jean) et une veste à manches longues
(en jean, par exemple) : si vous tombez, ils
protégeront votre peau. Sans cela, c’est
votre peau directement qui rencontrera
l’asphalte de la route et, même à vitesse
réduite, cela provoquera des brûlures
douloureuses, longues à cicatriser qui vous
empêcheront de vous baigner et, selon la
gravité, vous forceront à rentrer chez vous.
L’avantage du deux-roues sur la voiture
réside dans la facilité de déplacement et de
stationnement.A titre indicatif, la location d’un
deux-roues vous coûtera de 20 E par jour
pour un scooter 50 cm3 à 50 E par jour pour
une 650 cm3.
w Vélo. A regarder sur une carte, la Crète
n’est pas très grande (plus petite même que
la Corse), et l’idée d’en faire le tour à vélo peut
sembler excellente. En plus, il n’y a pas de
problème de climat, donc peu d’équipement
et d’affaires lourdes à emporter. Une fois
sur place, vous comprendrez tout de suite
pourquoi ce ne sera pas si facile que prévu.
Gros rocher flottant sur la mer, la Crète offre
un superbe relief de montagnes dans lequel il
est pratiquement impossible de trouver 10 km
de route plate à la suite… Même les villes sont
en pente et, pire encore, l’aéroport d’Héraklion
est construit sur deux niveaux, car il n’y avait
pas assez de place pour le construire à plat.
Autrement dit, seuls les spécialistes de la
montagne, porteurs du maillot à pois, dopés
ou non, pourront faire des excursions dignes
de ce nom, et pourtant, quel bonheur de
traverser tout l’arrière-pays dans le calme,
de passer sur des routes de crête désertes,
d’arriver dans les petits villages de montagne
en véritable héros, de sentir le vent vous
traverser comme il caresse les oliviers aux
reflets argentés. Un conseil quand même :
gare à la chaleur, ne roulez pas sous le soleil
au zénith… Vous risqueriez de vous retrouver
là-haut… Certains voyageurs louent des
vélos et font de petites promenades d’une
journée, mais ceux qui alignent les kilomètres au compteur se font plus rares. Le
plus facile est de suivre la côte nord où les
côtes ne dépassent en général jamais 10 %.
Si, en revanche, vous vous en sentez capable,
passez sur la côte sud où les montées sont
plus difficiles et nombreuses. Vous aurez
la possibilité de louer des vélos sur place,
mais en dehors de quelques VTT, il n’y a
pas beaucoup de matériel de qualité. Ceux
qui souhaitent apporter leur propre matériel
n’auront pas à se méfier des vols, trop rares
sur l’île pour être signalés. Un simple antivol
symbolique (histoire de ne pas provoquer trop
de tentation) fera l’affaire.
Auto-stop
Il peut vous arriver de croiser, généralement
à la sortie des agglomérations, quelques
auto-stoppeurs qui sillonnent les routes par ce
moyen économique. Les Crétois eux-mêmes
ne font jamais d’auto-stop, sauf par nécessité,
car ils trouvent toujours quelqu’un pour les
emmener là où ils désirent se rendre. Les gens
que vous croiserez donc sur le bord des routes
seront généralement des touristes, souvent
des jeunes avec un budget serré. Les Crétois,
qui voyagent beaucoup en camionnette ou
en pick-up, ne refusent que rarement leurs
services. C’est en effet pour eux l’occasion
de se rendre utiles, mais également de lier
connaissance pour parler un peu. Vous voici
alors engagé dans un voyage épique qui vous
permettra d’apprécier la conduite, parfois
particulière, des autochtones. Cependant,
si vous faites de l’auto-stop en été, vous
aurez certainement l’occasion d’être pris par
des touristes dans des voitures de location :
eux aussi s’arrêtent souvent, parce qu’ils
sont également en vacances et comprennent
parfaitement que vous ayez besoin de leurs
services. Faire de l’auto-stop en Crète,
voilà un bon moyen d’établir des contacts
et de sillonner toute l’île dans de bonnes
conditions.
DÉCOUVERTE
La très jolie
plage de Myrtos.
© BORUT TRDINA – ISTOCKPHOTO
La Crète
en 40 mots-clés
Armes à feu
Les Crétois sont d’éternels résistants qui
restent farouches et suspicieux envers ce
qui vient de l’extérieur. La plupart des Crétois
disposent d’une ou plusieurs armes à feu, officiellement pour la chasse, mais tous avouent
être prêts à prendre les armes pour défendre
leur île si elle était attaquée. Sur les routes,
vous verrez souvent les panneaux d’indication des directions criblés de balles. Les
hommes prennent pour cible ces panneaux
pour s’exercer, en général, le dimanche
entre amis. Pas de panique cependant, le
fait que les Crétois soient armés ne signifie
pas qu’ils soient dangereux. Un mariage
crétois ne se conçoit pas sans de nombreux
coups de feu tirés en l’air. Avec, parfois, des
accidents…
Best-seller
Beaucoup de touristes ont découvert la
Crète en lisant L’île des Oubliés de Victoria
Hislop. Sorti en 2005, ce livre a été traduit
en 25 langues et s’est vendu à plus de deux
millions d’exemplaires. Il retrace le destin
tourmenté d’une famille frappée par la lèpre
qui a dû s’exiler sur l’ile de Spinalonga, au
nord d’Agios Nikolaos. L’écrivain britannique
puise décidément son inspiration en Grèce
et a récidivé en sortant en 2013 un nouveau
roman, Le fil des souvenirs , dont l’intrigue se
situe cette fois-ci à Thessalonique.
Cafés frappés
Les jeunes générations de Crétois ne consomment aujourd’hui pratiquement plus que des
cafés frappés : du café soluble frappé et servi
froid avec du lait et du sucre, très agréable en
été, et surtout des freddos (un espresso glacé).
Ne vous étonnez pas de voir les Crétois avec
un genre de verre en plastique de milkshake
assorti d’une paille tôt le matin dans les rues :
ils sont accros !
Chats
Si vous aimez les chats, vous serez ravis
de voir comme ils sont nombreux en Crète.
Ils partagent la vie des Crétois mais sont
rarement domestiques, sans être non plus
totalement sauvages ou considérés comme
abandonnés. Ils sont acceptés et choyés par
les habitants. Il est donc normal de voir les
chats demander – entre deux siestes – de
l’attention ou quémander à manger quand
vous êtes au restaurant. Si vous répondez
à leurs attentes, il est possible que d’autres
chats les rejoignent...
Chèvre
La chèvre peut être considérée comme la
reine de Crète. Omniprésente, elle circule en
toute liberté dans les montagnes crétoises
et bénéficie de toutes les attentions des
habitants de l’île qui compte de nombreux
bergers. La chèvre sauvage de Crète est
célèbre. On la surnomme « kri-kri », mais
son nom savant est Capra aegagrus cretica .
En réalité, la kri-kri serait une espèce de
bouquetin, descendant de la chèvre et revenu
à l’état sauvage (donc très farouche) depuis
l’époque néolithique. Aujourd’hui, vous pourrez
entre autres apercevoir la kri-kri dans le parc
naturel des gorges de Samaria. La chèvre était
déjà présente dans la mythologie : on dit en
effet que la chèvre Amalthée aurait allaité et
nourri Zeus alors qu’enfant il était caché par
sa mère Rhéa dans la grotte d’Ideon Andron
sur le plateau de Nida. La chèvre est aussi
l’une des spécialités culinaires crétoises les
plus appréciées.
Conduite
Autant le dire clairement, la conduite en Crète
est sportive ! Les routes sont en effet souvent
escarpées et incitent les touristes à emprunter
la « nouvelle route nationale ». Mais là encore,
il faut s’habituer aux mœurs locales : on
double au centre de la route sur la ligne
blanche, contraignant la voiture doublée et
celle d’en face d’emprunter la bande d’arrêt
d’urgence. De ce fait, on vous déconseille
fortement de vous arrêter sur la bande
d’arrêt d’urgence, considérée comme une
voie à part entière. Attention également aux
voies de sorties sur les grandes routes, plus
courtes et aux virages plus marqués qu’en
France.
Faire – Ne pas faire
w Se mettre au rythme du pays : déjeuner
vers 14h-15h et dîner à 22h.
w Goûter au raki en fin de repas, avec des
pâtisseries crétoises.
w Prendre les bus qui desservent les petits
villages de montagne. On y goûte toute
l’ambiance du pays !
w Si l’occasion se présente, assister à
un mariage pour expérimenter le sens de la
fête crétoise.
w S’asseoir à un kafeneion et observer
les vieux du village palabrer et jouer au tavli
(backgammon).
w Si vous allez au restaurant avec des
Crétois, payez la note ou faites-vous offrir le
repas, mais évitez de faire le décompte de ce
que chacun a mangé pour payer uniquement
votre part. Cette pratique n’est pas du tout
répandue en Crète, et vous risquez de passer
pour quelqu’un de pingre ! En Grèce, on se
bat plutôt pour régler la note et faire plaisir à
ses amis ! De même, il est d’usage de laisser
un pourboire.
w Abuser de l’huile d’olive et des bons
produits crétois. La Crète produit de très
bonnes huiles, véritables bienfaits pour la
santé.
w Si vous louez un scooter, faites-le dans
un établissement important qui propose des
modèles récents. Les accidents de scooter
sont plus que courants en Crète. Si vous vous
déplacez en deux-roues, même par 40 °C,
portez toujours un pantalon, des chaussures
fermées et une veste en plus du casque. Vous
limiterez les dégâts en cas de chute.
w Si le prix n’a pas été clairement indiqué
au départ, demandez aux chauffeurs de
taxi de mettre leurs compteurs en marche.
Cela vous évitera de mauvaises surprises
à l’arrivée.
w Si vous êtes invité chez des Crétois, on
vous offrira beaucoup de choses à manger,
et, même si vous refusez, elles vous seront
servies ! Ne vous sentez pas obligé de finir
votre assiette.
w Faire un effort de communication :
l’anglais est, qu’on le veuille ou non, devenu
un moyen de communication entre les peuples.
Si l’anglais vous déplaît, rien ne vous empêche
d’apprendre quelques mots de grec !
w Penser à respecter l’environnement :
ne rien laisser derrière soi en pleine nature,
même si les locaux ne sont pas forcément
des modèles !
Ne pas faire
w Entrer dans une église ou un monastère
en maillot de bain ou short. Au contraire,
prévoir des vêtements qui couvrent le haut
des genoux et les épaules (un foulard suffit).
w S’impatienter lorsque le service est un
peu long dans un restaurant. En Crète, on
ne se presse pas.
w Heurter la susceptibilité des Crétois en
se moquant ouvertement de certains attributs
traditionnels comme la moustache, le couteau
ou le sariki.
w Déranger les gens ou faire du bruit à
l’heure de la sieste. C’est sacré !
w Photographier des hommes portant le
costume traditionnel ou religieux sans leur
avoir préalablement demandé l’autorisation.
w Traverser un terrain privé sans y avoir
été autorisé. Il faut savoir que la plupart des
Crétois possèdent une arme et sont parfois
prompts à s’en servir !
w Compter sur les offices de tourisme pour
avoir une carte ou des renseignements
actualisés. Parfois excentrés comme à
Hania-La Canée ou Rethymnon, les offices
ne disposent que de peu de documentation.
Misez plutôt sur votre guide Petit Futé !
© AUTHOR’S IMAGE
Faire
31
Kafeneion de Kritsa.
32
LA CRÈTE EN 40 MOTS-CLÉS
Costume traditionnel
Les Crétois s’habillent à peu de chose près à
la manière européenne, en particulier en ville.
Néanmoins, dans les villages, le troisième âge
masculin arbore encore certains attributs
du costume traditionnel crétois (apparu au
XVIe siècle), signe d’un attachement marqué
au passé : le vraka, sorte de pantalon bouffant
tenu par une large ceinture ; les stivania , de
grandes bottes noires ; une chemise de couleur
sombre ; et le foulard sariki autour de la tête,
qui est encore porté de nos jours, dans les
régions montagneuses, par les personnes
âgées (on en trouve aussi beaucoup dans
les boutiques de souvenirs). Les femmes
portent l’habit traditionnel uniquement les
jours de fête.
Enfants
© AUTHOR’S IMAGE
Les Crétois adorent les enfants. On peut
peut-être l’attribuer à l’héritage d’une culture
rurale basée sur des valeurs d’entraide qu’ils
ont entretenues au fil d’une histoire compliquée ? Si en France, dans les restaurants ou
dans la rue, on regarde vite d’un air agacé
vos enfants bruyants, vous n’aurez pas cette
impression désagréable en Crète. Surtout dans
les villages ! On ira même vers vos enfants
pour leur sourire ou leur parler.
Éponges
En plus des souvenirs, on trouve en Crète de
nombreuses éponges naturelles qui restent
nettement moins chères qu’ailleurs. Un
conseil : si vous souhaitez en rapporter
au pays, achetez-les sur les marchés (ou,
encore mieux, auprès des pêcheurs !) plutôt
que dans les boutiques touristiques où elles
sont plus chères et parfois de moins bonne
qualité. Essayez de savoir où les Crétois se
les procurent, car eux savent lesquelles ne
partiront pas en miettes dès le premier bain.
Escargots
A goûter absolument les escargots, ou
saligaria , qui sont une particularité de la
cuisine locale. Contrairement aux idées reçues
sur les Français, les Crétois sont d’ailleurs
probablement les plus grands consommateurs d’escargots au monde, et cela depuis
pas moins de trente-cinq siècles ! Qui plus
est, il a été reconnu que les escargots de
l’île participent abondamment aux bienfaits
spécifiques prodigués par le régime crétois car
ils ont une composition en graisse différente
de celle des escargots français.
Fontaines
Si vous imaginez la Crète comme un endroit
sec et aride, détrompez-vous : le caractère
montagneux de l’île permet de produire
de l’eau minérale (comme à Zaros). Dans
les villes, vous trouverez aussi de belles
fontaines : les plus connues étant celles de
style vénitien, à Spili ou à Rethymnon, ou celles
de style turc comme à Héraklion.
Fourrures
Vous remarquerez en Crète de nombreuses
boutiques de manteaux de fourrure. En
général, les magasins sont situés dans les
quartiers touristiques des grandes villes,
mais on trouve également, sur le bord des
routes, des dépôts pratiquant souvent des prix
plus intéressants. Ces produits sont destinés
exclusivement aux touristes, et plus particulièrement à ceux qui viennent d’Europe du Nord.
Les Crétois disposent de quelques fourrures
grâce à la faune de leurs montagnes (qui sont
d’ailleurs enneigées en hiver) et vendent à
prix compétitif des manteaux d’assez bonne
qualité.
Eponges.
LA CRÈTE EN 40 MOTS-CLÉS
Grottes
Des spéléologues ont dénombré 3 200 grottes
en Crète. Principalement dans l’ouest de l’île.
Certaines sont célèbres (Ideon Andron, Dikti,
Agia Sofia…) et se visitent. C’est l’une des
attractions de l’île. Elles servaient à la fois de
sanctuaires, de lieux de culte et d’habitations.
Les découvertes faites dans nombre d’entre
elles ont donné de précieuses indications sur
l’histoire de la Crète depuis le néolithique. De
nos jours, elles servent encore d’abris pour
les bergers et les chèvres... et quelquefois
pour stocker le fromage.
A la fin des années 1960, le petit village de
pêcheurs de Matala devint un lieu de rendezvous des partisans du « flower power ».
Une communauté de beatniks cherchant à
retrouver une vie proche de la nature s’installa dans les grottes de Matala qui servaient
originellement aux Romains pour enterrer
leurs morts. Des stars de l’époque comme
Cat Stevens, Bob Dylan ou Joni Mitchell
y ont séjourné. Aujourd’hui, le camping
sauvage est interdit et l’esprit hippie n’est
plus vraiment de mise… Mais, bien que
touristique, Matala reste un village agréable
avec un festival de musique très prisé au mois
de juin.
Icônes
A l’origine, le terme « icône » désignait
la représentation de saints ou de scènes
bibliques, quel qu’en soit le support. Plus
tard, face au nombre important de ces
objets religieux en bois, l’appellation a
évolué. De nombreux artisans en fabriquent
toujours en utilisant des techniques parfois
très anciennes. Les plus belles, les plus
anciennes et les plus sacrées se trouvent
dans les églises où elles sont vénérées par
les visiteurs, comme à l’église Agia Ekaterini
à Héraklion. Chaque Crétois a ses saints et
« n’embrasse » pas les autres. Au VIIIe siècle,
un conflit théologique opposa les partisans
des icônes (iconolâtres) à leurs adversaires
(iconoclastes), ces derniers considérant
que le culte des images pouvait nuire à
la religion. Les iconolâtres triomphèrent
finalement.
Ipnakos
C’est la sieste… Très largement suivie en
Crète. Les magasins sont fermés généralement entre 14h et 17h et il est de bon ton,
particulièrement en été aux heures les plus
chaudes, de respecter cette institution.
Kafeneion
Pluriel : kafeneia . Café-bar qui peut faire
aussi épicerie. Dans les petits villages, c’est
le centre de la vie quotidienne. Là où les
hommes (principalement entre deux âges et
âgés) discutent politique avec passion et où
peuvent s’organiser repas et fêtes. Là aussi on
se retrouve en hiver autour du zomba (poêle
à bois), où l’on joue au tavli (backgammon,
très populaire en Grèce) et, de plus en plus,
on vient y regarder la télé les soirs de match
de football.
Kiosques
Le kiosque, ou periptero en grec, est une
autre véritable institution grecque. Dans
toutes les villes, en général au carrefour des
rues, les nombreux kiosques vendent des
journaux internationaux, journaux locaux,
cigarettes, cartes de téléphone, boissons
fraîches, gâteaux, piles et toutes sortes de
marchandises. Ouverts pendant la journée
et parfois la nuit. Le plus difficile consiste
à trouver le marchand, caché au milieu de
ce véritable fourbi. Durant l’été 2010, ces
kiosques ont connu un grand bouleversement
puisqu’ils sont dorénavant obligés de fournir
un ticket de caisse aux clients !
Mantinades
C’est un type de chanson populaire caractéristique de la musique crétoise. Ce terme
désigne une métrique particulière : il s’agit
de 2 vers rimés de 15 syllabes chacun. Ainsi
les chanteurs peuvent improviser des paroles
sur la musique en respectant ces règles rythmiques. On y parle souvent de femmes et
d’érotisme.
Minotaure
C’est en Crète que se déroule l’une des plus
célèbres légendes de la mythologie grecque,
celle du Minotaure. Ce monstre, mi-homme
mi-taureau, naquit des amours de Pasiphaé, la
femme du roi Minos, et d’un taureau blanc. A
Cnossos, Minos le fit enfermer dans un labyrinthe construit par Dédale où on le nourrissait
régulièrement de chair humaine. Chaque
année, les Athéniens devaient envoyer sept
jeunes hommes et sept jeunes filles en pâture
au monstre. Thésée mit fin à ce rituel en tuant
le Minotaure et réussit à sortir du labyrinthe
grâce au fil que lui avait offert Ariane.
DÉCOUVERTE
Hippies
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LA CRÈTE EN 40 MOTS-CLÉS
Moulins
On raconte que la Crète était autrefois couverte
de moulins à vent. En effet, les conditions
climatiques permettaient aux Crétois d’utiliser cette source d’énergie providentielle,
généralement pour moudre le grain ou pour
remonter l’eau des nappes phréatiques comme
sur le plateau du Lassithi. Aujourd’hui, la
plupart de ces édifices ne fonctionnent plus et
sont remplacés par des pompes. Les moulins
miniatures sont très prisés par les enfants.
Moustache
Les Crétois portent volontiers la moustache,
mais cela est moins vrai chez les jeunes.
Traditionnellement, elle est considérée comme
étant un signe de virilité. Ceux qui la portent
peuvent à ce titre faire preuve d’un léger
machisme…
Musique crétoise
La musique traditionnelle crétoise n’est pas à
reléguer au rang des curiosités folkloriques.
Elle est aujourd’hui particulièrement vivace
dans le cœur et le quotidien des Crétois.
Des écoles forment de jeunes musiciens
qui marcheront demain sur les traces de
Nikos Xilouris, chanteur mythique mort jeune
d’un cancer et surnommé l’Archange de la
Crète. La musique crétoise possède des
particularités que l’on ne retrouve pas dans
la musique traditionnelle grecque en général,
comme l’utilisation de la lyre crétoise ou
du luth ainsi qu’une articulation rythmique
particulière.
Nature
Même si, par le passé, les arbres des forêts
crétoises ont largement été utilisés pour les
besoins de la construction d’habitations et de
navires, l’environnement naturel de l’île reste
tout à fait exceptionnel et est particulièrement
attractif au printemps. Son relief singulier
a limité le développement d’infrastructures
touristiques sur une bonne partie de la superficie de l’île. Les amateurs de randonnée ont,
par conséquent, la possibilité d’assouvir leur
passion dans les paysages spectaculaires peu
touchés. Les chemins sont bien balisés sur le
sentier européen E4.
Odeurs
Si l’on part en Crète pour le climat ou les sites,
on est également séduit par ses mille senteurs.
Que ce soit dans les villes, à proximité des
marchés, ou dans la campagne, près des
oliviers, les odeurs de l’île sont incomparables.
On trouve toutes les épices possibles, de la
cannelle (importée celle-ci !) au cumin en
passant par les herbes aromatiques. L’origan,
le thym, le fenouil sauvage et le basilic sont
omniprésents tant sur les montagnes que
dans les jardins. En été, la chaleur diffuse
les essences qui recouvrent la garrigue des
montagnes. A la fin de l’été et en automne,
toute la Crète sent l’olive.
Oliviers
Omniprésents dans le paysage, ils sont emblématiques de la nature méditerranéenne. On
les compte par millions (il y aurait 60 oliviers
par habitant de l’île en moyenne !) et certains
arbres sont plusieurs fois centenaires. L’olivier
est cultivé en Crète depuis l’Antiquité, époque
à laquelle il était considéré comme un symbole
de paix et de sagesse. Il fait aujourd’hui partie
des ressources agricoles qui font vivre l’île, et
les bienfaits de l’huile d’olive sont reconnus
par les diététiciens.
Palmiers
A l’extrême est de l’île, Vaï, merveilleuse
plage de sable fin et noir, est aussi célèbre
pour sa palmeraie naturelle unique en Europe
qui possède plus de 5 000 palmiers. L’endroit
a d’ailleurs servi de décor à la publicité pour
Bounty, il y a quelques années ! Moins connue,
l’île possède aussi une autre petite palmeraie
sur la plage Preveli, au sud de la Crète, dans
la préfecture de Rethymnon.
Pendozali
Si les Crétois adorent chanter, ils aiment aussi
danser. La pendozali est l’une des danses
traditionnelles crétoises les plus répandues.
Comme son nom l’indique ( pende signifie
« cinq »), elle est basée sur cinq pas rapides
donnant l’impression que le danseur rebondit.
Les hommes et les femmes forment un cercle,
et ils se tiennent la main tout en effectuant
les pas.
Petites chapelles
Sur le bord des routes, dans tous les coins
de l’île, vous aurez sans doute l’occasion
de croiser d’étranges petits monuments
représentant des chapelles en miniature et
à l’intérieur desquels reposent quelques objets
religieux. Ces petits monuments sont édifiés
à la mémoire de personnes disparues (ou
seulement blessées) à l’emplacement même
du drame, le plus souvent à la suite d’accidents
LA CRÈTE EN 40 MOTS-CLÉS
de la route. Par respect, ne détériorez pas
ces lieux devenus sacrés, mais au contraire
utilisez-les comme de véritables panneaux
indicateurs des endroits dangereux.Parfois,
ces édifices ont une justification moins louable
et servent à obtenir le raccordement au réseau
d’électricité pour une maison construite illégalement.
Popes
Poulpes
Ne soyez pas surpris de voir des poulpes
sécher sur des cordes à linge dans des petits
ports comme celui de Plaka, près d’Agios
Nikolaos. Vous pourrez déguster ces animaux
dans des salades au vinaigre. Si vous avez du
mal à en trouver sur la carte, demandez des
octopus , à l’anglaise : les Crétois comprendront.
Rabatteurs
Dans les grandes villes et les lieux touristiques, devant les restaurants et les boutiques
de souvenirs, vous serez sollicité par les
nombreux rabatteurs qui chercheront à vous
vendre n’importe quoi à n’importe quel prix.
Pas la peine de cacher votre nationalité, ils
ont le flair et la devinent au premier abord,
avant même d’ailleurs de s’engager dans une
conversation en français, à l’aide des trois
mots qu’ils connaissent. Ils feront tout pour
vous convaincre que c’est ici la meilleure
adresse ! N’acceptez de les suivre que si vous
êtes certain de votre choix, particulièrement
en ce qui concerne les restaurants…
Raki ou tsikoudia
A l’origine nommé tsikoudia , l’alcool crétois
a été rebaptisé « raki » pendant l’occupation
turque, même si le raki crétois est différent
du raki turc qui a un goût anisé. On utilise
aujourd’hui indifféremment les deux noms
pour désigner cet alcool blanc et très fort,
fabriqué à partir de raisin distillé et servi
dans de petits verres. Certains le boivent
d’une traite, mais il est préférable d’alterner
chaque gorgée de raki avec une gorgée d’eau.
On le déguste en général avec des mezze
ou en fin de repas avec des pâtisseries. Les
familles fabriquent souvent leur propre raki
et en boivent parfois matin, midi et soir, car
toutes les occasions sont bonnes pour ouvrir
une bouteille !
Régime crétois
Les vertus du fameux régime crétois,
imparable contre les problèmes cardio-vasculaires, ne sont plus à prouver. En traversant
l’île, vous serez surpris par le nombre de
vieillards, apparemment en excellente santé.
Ils vous diront que c’est en Crète que l’homme
vit le plus longtemps et que cela tient à l’alimentation et au climat. En effet, les Crétois ne
mangent jamais d’aliments trop chauds, car
ils jugent cela mauvais pour l’organisme. Ils
cuisinent le matin et laissent tiédir la nourriture
avant de se mettre à table. Mais surtout ils
consomment traditionnellement de nombreux
fruits et légumes frais, très peu de viande, du
fromage de chèvre et de brebis, des fruits
secs, du miel, un peu de vin rouge… et bien
sûr de l’huile d’olive produite le plus souvent
par la famille ou les amis ! L’huile d’olive,
mondialement réputée pour ses vertus sur
l’organisme, est en effet ici consommée sans
modération, et généralement crue.
Malheureusement, les nouvelles générations
crétoises se sont mises à la « malbouffe », et
l’obésité est en augmentation inquiétante sur
l’île, surtout parmi les jeunes.
Saints
En Grèce, l’anniversaire d’une personne a
beaucoup moins d’importance que le jour de
sa fête. Ce jour-là, on vous souhaite kronia
polla , ce qui signifie « beaucoup d’années »
dans le sens « longue vie ». Attention, il y a des
subtilités : les Maria mariées sont célébrées
le 15 août, mais celles qui sont célibataires
doivent attendre le 21 novembre. Par ailleurs,
il y a de nombreuses célébrations des saints
patrons des villes et villages, et les Crétois ne
manquent pas une occasion de faire la fête !
Suivant l’héritage de Dionysos, ils profitent
des plaisirs hédonistes et n’hésitent pas à
exalter leur nature de bons vivants.
DÉCOUVERTE
Les Grecs sont quasiment tous orthodoxes
et les établissements religieux (monastères,
églises ou simples chapelles) sont innombrables en Crète. Les popes (ou papas ) portent
barbe et cheveux longs, sont vêtus d’une
longue robe noire et d’un chapeau cylindrique.
Dans l’histoire de l’île, moines et prêtres ont
joué un rôle clé dans la résistance aux occupations vénitiennes, turques et allemandes.
Ils sont très intégrés dans la vie sociale et
font en quelque sorte partie des notables.
Ils peuvent se marier et avoir des enfants et
aucun événement (même l’ouverture d’un
magasin) ne se conçoit sans la présence et
la bénédiction du papas.
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© AUTHOR’S IMAGE
LA CRÈTE EN 40 MOTS-CLÉS
Fresque de la Taurokathapsie sur le site minoen de Cnossos.
Sens de l’honneur
Ce terme signifie « doucement, doucement »
ou « petit à petit ». Il correspond au rythme
qu’apprécient les Crétois. Si jamais ils vous
trouvent trop pressés ou pas assez détendus,
ils vous diront peut-être siga siga avec le
sourire… À vous de vous laisser convaincre !
Après tout, vous êtes en vacances, non ?
père des dieux, Zeus. Que l’on veuille y croire
ou non, on peut aujourd’hui encore visiter les
lieux où celui-ci serait né et aurait grandi. La
légende rapporte que lorsque Rhea accoucha
de Zeus, elle le cacha dans la grotte de Dikti,
sur le plateau de Lassithi, afin que Kronos ne
l’avale pas (elle donna à Kronos une pierre
dans un linge à la place de son fils). Zeus fut
élevé par les bergers des montagnes d’Idi
dans la grotte d’Ideon Andron, sur le plateau
de Nida, nourri par la chèvre Amalthée. Ce
mythe prédomine, mais il existe aussi une
variante crétoise racontant que Zeus naissait
et mourait tous les ans. La colline de Youktas
(derrière Héraklion) serait l’endroit où Zeus
est enterré.
Sites archéologiques
Zorba
Sur toute l’île, des centaines de sites archéologiques sont ouverts aux curieux et aux
passionnés. Vu leur nombre, il est souhaitable
de faire une sélection des plus intéressants.
En dehors des sites majeurs (qui font l’objet
de chapitres dans ce guide), les panneaux de
couleur marron, disposés sur les routes et
traduits en anglais par l’Organisme national
de tourisme, garantissent en général la qualité
de l’endroit.
Qui mieux que le héros de l’écrivain Nikos
Kazantzakis incarne l’âme crétoise ? Les
amoureux d’Alexis Zorba ne manqueront pas de faire un pèlerinage au musée
Kazantzakis à Myrtia, ni de passer par le
village de Stavros (au nord-ouest de l’île, du
côté d’Hania-La Canée) où fut tournée la scène
finale du film (tiré du roman) avec Anthony
Quinn.
Les néophytes emporteront quant à eux
l’ouvrage en français lors de leur voyage en
Crète, un incontournable pour tout voyageur
désireux de rentrer en contact avec le
caractère de la Crète authentique !
La notion grecque de philotimo, que l’on peut
traduire par un sentiment d’honneur, de dignité
et d’amour-propre, est une valeur fondamentalement crétoise. Très fiers, les Crétois
aiment pouvoir compter sur cette fidélité
inconditionnelle à soi-même et aux autres.
Siga-Siga
Zeus
Si l’on s’en réfère à la mythologie grecque, la
Crète est une terre sacrée ayant vu naître le
Survol
de la Crète
GÉOGRAPHIE
Samaria, s’étirant sur 16 km avec un dénivelé
total de 1 227 m. Au centre, entre Héraklion
et Agia Galini, s’élève la chaîne de l’Ida qui,
avec 2 456 m, est le sommet le plus haut
de l’île. Plus à l’est, au-delà de la grande
plaine centrale, s’élèvent les monts Dikti à
2 148 m. Enfin, à la pointe est, le massif de
Sitia atteint 1 476 m. L’une des particularités
de la Crète est également de renfermer de
nombreuses grottes sur son territoire, grottes
qui ont parfois fait l’objet d’un culte aux dieux
ou servi d’habitations pour les hommes, de
refuges pour les animaux.
Quant aux gorges, tout aussi typiques des
paysages accidentés que les grottes, elles
creusent le territoire crétois en de nombreux
endroits, et sont le plus souvent asséchées
en été, permettant alors (quand un chemin
est balisé) de superbes randonnées.
Le plus long fleuve de Crète est le Yeropotamos,
situé dans la vallée de Messara au sud de l’île,
il s’étire sur 45 km et se jette dans la mer de
Libye près d’Agia Triada. Enfin, le seul lac d’eau
douce de Crète (ce qui peut paraître étonnant
compte tenu du nombre de montagnes) est le
lac de Kournas, entre Rethymnon et Hania.
© AUTHOR’S IMAGE
DÉCOUVERTE
Avec 8 400 km², la Crète est la cinquième
plus grande île de la Méditerranée après la
Sicile, la Sardaigne, la Corse et Chypre. D’une
longueur de 250 km, sa largeur varie entre
12 km et 60 km, ce qui lui donne son aspect
plat si caractéristique.
Descendant plus bas que les côtes du
Maghreb, la Crète est le point le plus au sud
de l’Europe après l’île de Chypre, à seulement
300 kilomètres des côtes libyennes. Sur une
carte, elle marque la limite sud du bassin
égéen qui comprend toutes les îles grecques
(à l’exception de Corfou et des îles qui l’entourent).
De loin, la Crète ressemble à un immense
rocher isolé au milieu de la mer. En effet, sur
pratiquement toute la longueur de l’île, les
montagnes se succèdent pour se jeter dans
la mer au nord et au sud. Quatre chaînes
de montagnes dominent et sont séparées
par des plaines et des hauts plateaux où
l’agriculture est riche. A l’ouest, le massif
des Montagnes blanches (Lefkà Ori) culmine
à 2 453 m, et les sommets y sont souvent
couverts de neige, d’où leur nom. On y trouve
également les plus grandes gorges, celles de
Plaine de la Messara.
38
SURVOL DE LA CRÈTE
CLIMAT
Certains voyageurs considèrent le climat de
la Crète comme le meilleur au monde, ce qui
expliquerait, entre autres, l’extraordinaire
longévité de ses habitants, avec l’absence de
stress qui règne sur l’île, bien entendu, et la
qualité de leur alimentation. En effet, la situation
géographique de l’île lui fait profiter d’un climat
méditerranéen chaud et sec, atténué par des
vents, comme le meltem venant du nord qui
l’adoucit sous forme d’une brise agréable.
Nullement stoppés par les montagnes, ces vents
deviennent au contraire plus forts et soufflent
sur la côte sud, où vient parfois s’ajouter le
sirocco venant du Sahara.
Par conséquent, on peut admettre que le climat
crétois est plus favorable au nord qu’au sud
de l’île. Au printemps, qui débute en mars, les
journées sont déjà longues et chaudes. Les
précipitations sont peu nombreuses. Avril et
mai sont sans doute les meilleurs moments
pour venir profiter de la Crète, alors couverte
de fleurs. En été, les températures peuvent
atteindre 40 °C, mais les vents rafraîchissent
l’atmosphère, la rendant plus supportable
que sur le continent où elle est pourtant
moins chaude. L’automne est la saison la
plus humide, surtout à partir du mois de
novembre. En hiver, si les températures ne
baissent jamais trop, il peut cependant arriver
que des chutes de neige modifient l’aspect de
l’île et offrent même la possibilité de skier sur
certains sommets. Avec 300 jours de soleil
par an, la Crète est la région la plus ensoleillée
de toute la Grèce.
ENVIRONNEMENT – ÉCOLOGIE
© AUTHOR’S IMAGE
Depuis son entrée dans la Communauté européenne en 1981, on constate une certaine
prise de conscience concernant les problèmes
liés à l’écologie, et des actions concrètes se
mettent en place pour protéger l’environnement en Grèce.
La Crète participe ainsi au programme
européen « Natura 2000 » pour la conservation et la protection de l’environnement
naturel, luttant contre la menace d’extinction
de certaines espèces en danger (tortues de
Baie de Merambelo.
mer, phoques…) et contre la détérioration
de l’environnement en protégeant certaines
régions (Gavdos, île de Chrissi…).
En termes d’énergie alternative, si les
panneaux solaires restent trop rares (et
pourtant le soleil brille 300 jours par an),
les éoliennes se multiplient dans le paysage
crétois, notamment dans l’est de l’île. Le
problème écologique majeur à prévoir sur l’île
concerne l’eau potable. En effet, la Crète est
naturellement peu riche en eau, et le déve-
SURVOL DE LA CRÈTE
loppement d’un tourisme massif en nécessite
des quantités gigantesques. Or, le traitement
des eaux usées n’est pas encore maîtrisé
(la majeure partie étant rejetée telle quelle
dans la mer…).
La préfecture d’Hania a d’ailleurs été
condamnée lourdement en 2000 (après 20 ans
de procédure !) par la Cour européenne pour
avoir mis en danger la santé de ses habitants,
en n’éliminant pas les déchets toxiques
(provenant d’hôpitaux et de bases militaires)
qui avaient pollué certains cours d’eau. Par
ailleurs, l’Europe ayant adopté le protocole de
Kyoto, la Crète s’est collectivement engagée à
réduire ses émissions de gaz à effet de serre
de 8 %. Aujourd’hui, la Grèce apparaît comme
le mauvais élève de l’Europe, puisqu’en avril
2008 le comité de contrôle de Kyoto a déclaré
la Grèce en situation de « non-conformité ».
Depuis, avec la plongée de la Grèce dans
une crise économique sans précédent, les
priorités environnementales sont tombées
aux oubliettes... En 2013, Athènes a adopté
un cadre législatif d’exception accordant au
Ministère du tourisme de larges pouvoirs.
Cela a ouvert la voie à l’implantation de gros
complexes touristiques sur les côtes grecques.
450 espèces végétales, 70 d’entre elles étant
endémiques, comme le dictame, l’ebenus, le
pin de Crète, le buplèvre et le myosotis qui
prolifèrent uniquement dans les gorges. De
profonds ravins, des ruisseaux, des sources
d’eau très pure et des forêts denses de cyprès,
de pins et de chênes verts composent ce lieu
unique et extraordinaire.
Par ailleurs, il existe en Grèce des
« monuments naturels protégés » : il s’agit
en réalité d’arbres remarquables, soit par leur
âge, soit par la légende ou l’histoire existant
autour (en Crète, le platane toujours vert
d’Azogiron à Hania ou celui de Phaestos, dans
le sud de l’île, en sont des exemples vivants).
FAUNE ET FLORE
Faune
Il y a assez peu de mammifères en Crète,
en dehors des moutons, des chèvres et des
ânes, pratiquement tous domestiqués, et
de quelques rongeurs dont le rat épineux
de Crète caractérisé par ses petits piquants
sur le corps.
w Les lapins et les lièvres ont été largement
chassés (on croise tout de même des lièvres
bruns, très présents en Grèce).
w Les kri-kri, appellation locale d’une race
de chèvre à bézoard, sont un des symboles
de la Crète. La protection officielle dont elles
jouissent n’a pas empêché leur disparition
progressive due à une chasse intensive. Elles
restent assez difficiles à apercevoir, hormis
dans les gorges ou les secteurs escarpés.
Les kri-kri, qui furent importées en Crète,
ne se trouvent désormais plus que sur cette
île : elles en sont donc devenues endémiques.
w De nombreux chiens sauvages errent
souvent en meutes, dans les villes, à la
recherche de nourriture. En général, ils ne
sont pas agressifs car trop habitués à côtoyer
des touristes toute l’année.
w Les reptiles sont en revanche beaucoup
plus nombreux : serpents (inoffensifs pour
la plupart, à l’instar de la couleuvre chat),
grenouilles (rainette et crapaud vert), lézards,
et surtout quelques caméléons qui raviront
ceux qui auront la chance d’en croiser. Sur
certaines plages (particulièrement autour de
Rethymnon, Hania et dans la baie de Messara),
des tortues de mer viennent pondre leurs
œufs.
DÉCOUVERTE
PARCS NATIONAUX
Le Parc national de Samaria s’étend sur
4 850 hectares, du mont Omalos à la mer de
Libye (à Agia Roumeli). Il est également appelé
parc des Montagnes blanches de Crète, un
massif comprenant une trentaine de sommets
de plus de 2 000 m. Les sommets sont blancs
car ils sont presque dépourvus de végétation,
et se composent principalement de calcaire,
de dolomite et de granite.
Les gorges de Samaria sont reconnues
comme réserve de biosphère par l’Unesco
depuis 1981. Leur traversée est un parcours
de 16 km à réaliser à pied ; il y passe plus de
4 000 randonneurs par jour en haute saison.
Dans le Parc national, on recense plus de
39
40
SURVOL DE LA CRÈTE
L’espèce de ces tortues Caretta caretta étant
en danger, elle fait l’objet depuis 1982 de la
protection de la Sea Turtle Protection Society
of Greece (STPS). Les associations pour leur
défense tentent de sensibiliser et de récolter
des fonds auprès des touristes.
w Les animaux les mieux représentés
sont finalement les oiseaux, notamment
les rapaces. On rencontre ainsi une variété
propre à l’île de gypaètes barbus, des vautours
(fauves pour la plupart), des éperviers, des
aigles royaux, des buses, des faucons (pèlerins
et crécerelles) et quelques vautours à l’ouest.
On observe également des chouettes effraies
et des hiboux petits ducs. La présence de
ces rapaces, très peu chassés par l’homme,
s’explique en raison du caractère montagneux
de l’île. De nombreuses espèces d’oiseaux
peuplent par ailleurs le ciel crétois : fauvette,
rouge-gorge, perdrix choukar, merle bleu,
alouette, guêpier, grimpereau, mésange ou
encore pipit rousseline. Pour les amateurs
de belles couleurs, les papillons offrent un
merveilleux spectacle lors de la saison chaude.
w Les eaux crétoises sont également riches,
particulièrement sur la côte nord de l’île. On y
trouve des mérous, des espadons, des rougets,
des dorades, des sardines mais surtout des
poulpes, pêchés avec le kamari, sorte de trident
et attribut traditionnel de Poséidon. Sans oublier
les dauphins qu’il n’est pas rare de croiser dans
les eaux de la mer de Libye. L’île regorge de
pêcheurs amateurs et professionnels, et la
surabondance de pêche ainsi que sa pratique
illégale à l’aide de dynamite conduisent peu
à peu à la disparition des poissons et à la
destruction des fonds marins.
Flore
Contrairement aux idées reçues, et grâce aux
vents chargés d’humidité, la Crète est assez
boisée en comparaison avec d’autres îles de
la région. Il existait autrefois de vastes forêts
de cèdres sur toute l’île mais les Minoens puis
les Vénitiens les exploitèrent pour les besoins
de construction. Enfin, les Turcs achevèrent
l’œuvre de destruction en incendiant toutes les
forêts restantes dans lesquelles se réfugiaient
les résistants crétois.
Aujourd’hui, la végétation est donc composée
de buissons et d’arbustes, parmi lesquels
des mimosas, des genêts d’Espagne, des
pistachiers et des tamaris. On estime que la
flore est composée de plus de 2 000 espèces
de plantes différentes dont environ 160 sont
endémiques. On trouve pins et érables dans
la montagne, et cyprès et platanes sur la
côte. Des lauriers roses, qui fleurissent de
juin à août, sont visibles le long des routes
et dans les ravins.
w L’olivier demeure néanmoins l’arbre typique
du paysage crétois et sa culture est ancestrale.
Il existait déjà à l’époque minoenne et avait, en
raison de sa longévité, un caractère sacré (de
nombreuses peintures et sceaux représentent
le culte de cet arbre comme un hymne à la
vie). Si le bois de l’olivier est précieux, son
huile l’est encore plus.
Elle est utilisée en cuisine (on la retrouve
ainsi dans la salade, la koriatiki ). Autrefois,
elle était utilisée comme onguent ou parfum
corporel. Aujourd’hui, elle est à la base du
fameux régime crétois.
w Un autre végétal était aussi connu au
temps des Minoens et très utilisé : le
lin. Ses utilisations étaient multiples, aussi
bien industrielles (fabrication de tissu),
alimentaires que médicinales (confection de
médicaments contre la toux).
w La Crète est aussi célèbre pour
son incroyable luxuriance en plantes
aromatiques (thym, sauge, menthe,
dictame, origan…) et fleurs de toutes
sortes. Cependant, la fleur crétoise reste
par excellence l’orchidée. On la trouve aussi
bien au niveau de la mer qu’à une altitude
de 2 000 m, avec une plus forte densité à
mi-montagne. Elle est présente dans des
formations végétales aussi diverses que des
pâturages pierreux, des friches… On recense
en Crète plus de 70 espèces d’orchidées,
toutes terrestres.
La plupart sont entomophiles, ce qui signifie
qu’elles ont besoin des insectes (principalement guêpes et abeilles) pour leur fécondation et vont même jusqu’à pousser très loin
la ressemblance avec leurs pollinisateurs.
Ainsi le pétale inférieur de l’orchidée du
genre Ophrys de Crète joue-t-il le rôle de
miroir. Prisées des chercheurs, les orchidées
sont également très appréciées pour l’originalité de leurs formes et de leurs coloris.
Signalons également l’Ambelitsa (Zelkova de
Crète) qui vient d’Asie et qui pousse exclusivement dans les environs des Lefka Ori, autour
du plateau d’Omalos.
Son bois très dur est très prisé pour la confection de katsoune, les bâtons de bergers crétois.
Le genévrier de Phénicie ( kedros ) se trouve
presque exclusivement sur l’île de Gavdos ;
son essence était exportée vers l’Egypte pour
embaumer les morts.
Histoire
LA CIVILISATION MINOENNE
L’écriture antique
Les recherches archéologiques ont permis
de mettre au jour des objets contenant des
inscriptions. La découverte de tablettes
d’argile, datant d’environ 2000 av. J.-C.,
atteste d’un mode d’écriture linéaire, A. Evans
a placé cette écriture dans la catégorie des
hiéroglyphes, dont la traduction est très
difficile et donc peu précise. D’autres découvertes de petits disques circulaires à Cnossos
ont prouvé que, vers 1600 av. J.-C., un autre
système d’écriture a remplacé le linéaire A, en
utilisant des lettres dont dérive directement
le grec. En 1953, les Anglais Chadwick et
Ventris ont déchiffré le linéaire B, nom donné
à cette écriture, alors que la découverte
d’autres tablettes s’accélérait à Cnossos. Les
deux chercheurs, grâce à cette traduction,
ont pu faire d’importantes découvertes sur
le mode de vie des Crétois à cette époque.
C’est ainsi que nous disposons aujourd’hui de
renseignements sur les techniques de travail
et les activités économiques et religieuses.
Le linéaire B apporte la preuve que Cnossos
contrôlait une bonne partie de la Crète et
s’imposait comme un régime autoritaire bien
structuré.
DÉCOUVERTE
Au XIX e siècle, l’archéologue allemand
Schliemann a fouillé les sites de Mycènes
et de Troie. Ses découvertes majeures ont
permis de connaître une période ignorée de
l’histoire grecque. Pour la première fois, les
héros légendaires – racontés par Homère –
prenaient forme humaine et semblaient vivre
au milieu de leur environnement retrouvé.
Jusqu’alors imaginaires, ils devenaient soudain
réels et permettaient de pousser l’archéologie
grecque jusqu’à l’âge du bronze.
De nombreuses équipes, venues de France,
des Etats-Unis ou de Grande-Bretagne, se sont
lancées à la recherche de cette civilisation
avec pour seul point de repère quelques objets
retrouvés sur les sites. Ceux-ci peuvent, par
la technique de travail ou le style artistique,
apporter des informations sur la datation et
donc l’évolution de la civilisation. La Crète
devint rapidement le centre de toutes les
recherches et, après la fin de la domination
turque, les fouilles se multiplièrent.
L’Anglais Arthur Evans, en mettant au jour
le palais de Cnossos en 1901, a inauguré
la recherche des sites de la civilisation
minoenne. Aujourd’hui encore, les découvertes se succèdent et apportent chaque fois
un peu plus d’informations concernant cette
civilisation qui a dominé la Crète entre 2100 et
1400 av. J.-C., avant de s’exporter vers les
îles Cyclades et sur le continent.
© AUTHOR’S IMAGE
La découverte
d’une grande civilisation
Amphores du site minoen de Cnossos.
Chronologie
42
© CT
w 6000 av. J.-C. > Néolithique. Premiers
peuplements en Crète venus d’Asie mineure.
w 3000 à 2500 av. J.-C. > début de la
civilisation minoenne. Période prépalatiale.
w 2000 av. J.-C. > construction des palais
de Cnossos, Phaestos et Malia. Début de la
période protopalatiale.
w 1700 av. J.-C. > destruction puis
reconstruction des palais minoens. Fin de la
période protopalatiale. Début de la période
néopalatiale. Apparition du linéaire B.
w 1450 av. J.-C. > destruction définitive des
palais, sans doute à la suite de l’explosion
volcanique à Santorin. Fin de la civilisation
minoenne. Les Mycéniens prennent possession
de l’île. Période postpalatiale.
w 1100 av. J.-C. > période dorienne.
w 650 à 500 av. J.-C. > période archaïque.
w 500 à 300 av. J.-C. > période classique.
w 300 à 100 av. J.-C. > période hellénistique.
w 67 av. J.-C. > invasion romaine. La Crète
est rattachée à la Cyrénaïque.
w 59 av. J.-C. > christianisation par saint
Paul, après sa venue sur la côte sud. Saint Tite
devient le premier évêque de Crète.
La forteresse offre de belles vues
sur la mer et la ville.
w 323 > début de l’ère byzantine dans les
arts crétois.
w 395 > division de l’Empire romain. La Crète
revient à Byzance.
w 824 > invasion arabe.
w 961 > les Byzantins reprennent possession
de la Crète.
w 1204 > Constantinople est pillé par la
Quatrième croisade. L’Empire romain d’Orient
est disloqué et la Crète revient à Venise.
w 1212 > début de l’occupation vénitienne.
w 1645 > invasion turque.
w 1669 > Candie (Héraklion) est assiégée et
prise par les Turcs.
w 1770 > Daskaloyannis organise le
soulèvement crétois contre les Turcs.
w 1798 > Napoléon fait escale en Crète avant
la campagne d’Égypte.
w 1821 > indépendance de la Grèce. La
Crète devient égyptienne, puis revient dans
l’Empire ottoman après une sanglante lutte
pour l’indépendance, qui échoue.
w 1864 > naissance d’Eleftherios Venizelou,
l’homme qui arracha la Crète des mains
turques, à Hania.
w 1866 > tragédie d’Arkadi : 900 Crétois se
sacrifient dans le monastère pour ne pas se
rendre aux Turcs.
w 1896 > premiers Jeux olympiques de l’ère
moderne à Athènes.
w 1897 > les grandes puissances européennes
occupent la Crète et soutiennent les Crétois
contre les Turcs.
w 1898 > proclamation de l’indépendance
de la Crète.
w 1908 > proclamation de l’union avec
la Grèce par l’Assemblée crétoise de
l’Enosis.
w 1910 > E. Venizelos devient Premier
ministre de la Grèce.
w 1913 > la Crète est rattachée au royaume
de Grèce. Assassinat du roi Georges I er.
Constantin Ier devient roi de Grèce.
w 1916 > la Grèce entre en guerre aux côtés
des Alliés.
w 1920 à 1922 > Guerre gréco-turque. Le roi
Constantin Ier abdique après la défaite contre
les troupes de Mustafa Kemal, alias Atatürk.
© AUTHOR’S IMAGE
43
Lion du fort vénitien de Koulès.
w 1924 > proclamation de la République
grecque.
w 1935 > retour de la monarchie avec
Georges II, roi de Grèce.
w 1936 à 1941 > le général Métaxas exerce
une dictature sur la Grèce.
w 1941 > douloureuse occupation allemande
de la Crète.
w 1946 à 1950 > guerre civile en Grèce.
w 1949 > la Grèce fait partie de l’Otan.
w 1955 à 1963 > Constantin Caramanlis est
Premier ministre grec.
w 1960 > début de l’essor du tourisme.
w 1964 à 1967 > Georgio Papandréou est
Premier ministre grec.
w 1967 à 1974 > dictature des Colonels
en Grèce.
w 1974 > les Turcs s’emparent de la partie
nord de Chypre.
w 1974 > naissance de la République
démocratique grecque actuelle.
w 1975 > signature de la Constitution.
w 1980 > élection de Caramanlis à la
présidence de la République grecque.
w 1981 > la Grèce entre dans la CEE. Election
d’Andréas Papandréou à la présidence de la
République grecque.
w 1993 > retour au pouvoir du Pasok et de
Papandréou comme Premier ministre.
w 1997 > la Grèce est refusée à l’entrée
dans la Zone euro et devra encore patienter
quelques années.
w 1997 > les championnats du monde
d’athlétisme se déroulent à Athènes.
w Fin 1999 > tremblement de terre important
à Athènes qui fait suite à celui d’Istanbul
où des équipes grecques ont participé aux
opérations de secourisme.
w 1999 > les bombardements de l’Otan au
Kosovo suscitent des tensions en Grèce.
w Décembre 1999 > la levée du veto des
Grecs donne le feu vert à la candidature de
la Turquie à l’entrée dans la Communauté
européenne.
w 8 février 2000 > M. Costis Stephanopoulos
est réélu président de la République.
w 9 avril 2000 > élections législatives
anticipées remportées par le Pasok (43,8 %
des voix contre 42,7 % pour l’opposition).
w 1er janvier 2001 > la Grèce adhère à l’Union
économique et monétaire. Entrée dans la
Zone euro.
w 15 octobre 2001 > Costas Simitis est
réélu à la présidence du Pasok avec 71,6 %
des voix.
w 1er janvier 2002 > mise en circulation
de l’euro.
w 1er janvier 2003 > la Grèce assure la
présidence de l’Union européenne pour le
premier semestre 2003.
w 2004 > Simitis quitte la présidence du
Pasok.
w 2004 > après onze ans de pouvoir du
Pasok (parti socialiste grec), les libéraux de
droite (Nea Democratia) reprennent la tête
du Parlement grec.
44 w 1er mai 2004 > la partie grecque de l’île
de Chypre rentre dans l’Union européenne
alors que sa partie occupée par les Turcs
est refusée.
w Novembre 2004 > la Crète adhère à l’Union
des îles de l’espace euroméditerranéen,
l’Eurimed, aux côtés des Baléares, de la Corse,
de la Sicile et de la Sardaigne.
w Mars 2005 > investiture du nouveau président
de la République Karolos Papoulias, du Pasok.
w Avril 2005 > la Grèce ratifie par référendum
le projet de Constitution européenne que
d’autres pays, comme la France, rejettent. Il
ne sera donc pas adopté.
w 16 septembre 2007 > victoire de Nouvelle
Démocratie aux élections législatives. Costas
Caramanlis conserve sa place de Premier
ministre.
w Novembre 2007 > Georges Papandréou est
réélu à la tête du Pasok (parti socialiste grec).
w Octobre 2009 > les socialistes de
Georges Papandréou remportent les
élections législatives anticipées demandées
par le Premier ministre conservateur Costas
Caramanlis après 6 ans au gouvernement. Le
Pasok accède donc au pouvoir pour 4 ans.
w Nov.-Déc. 2009 > annonce de l’explosion
du déficit public et de la dette de la Grèce,
qui fait trembler la zone euro.
w Mars 2010 > le président de la République,
Karolos Papoulias, du Pasok, est reconduit dans
ses fonctions pour un mandat de cinq ans.
w Printemps 2010 > les indicateurs
économiques du pays sont dans le rouge
et l’Europe décide de déclencher un plan de
sauvetage du FMI et de l’Europe pour venir
financièrement en aide à la Grèce. Celleci en contrepartie doit mettre en œuvre un
plan de rigueur sans précédent. De violentes
manifestations ont lieu dans tout le pays et
principalement dans les grandes villes. La
Crète n’est pas en reste.
w Juin 2011 > malgré l’aide financière de
l’Europe, le pays est entré en récession. La
cure d’austérité aura eu l’effet inverse de celui
escompté. Le Premier ministre est contraint
de procéder à un remaniement : E. Venizelos
devient ministre des Finances. Les « indignés »
investissent la place Syntagma pendant plus
de deux mois avant d’être dispersés par les
forces de l’ordre en août.
w Septembre 2011 > les rumeurs de faillite
et de sortie de la zone euro du pays sont à
leur comble, de nouvelles mesures d’austérité
s’ajoutent aux précédentes. Un vaste plan de
privatisation, grande braderie des biens de
l’État grec, est en cours.
w Novembre 2011 > le Premier ministre
socialiste Georges Papandréou démissionne et
laisse sa place à un gouvernement de coalition,
mené par le technocrate L. Papadimos. Son rôle
principal est de faire adopter au Parlement les
mesures d’austérité imposées par les bailleurs
de fonds de la Grèce et de veiller à leur mise en
œuvre jusqu’aux prochaines élections.
w Mai 2012 > la Grèce continue de nager en
plein marasme économique. Les rumeurs sur
une sortie éventuelle de la Zone euro planent
toujours. Des élections nationales anticipées
ont lieu le 6 mai, mais leurs résultats ne
permettent pas de former un gouvernement.
w Juin 2012 > des élections nationales se
tiennent à nouveau. L’avance du parti de
droite Nouvelle Démocratie se confirme, suivi
par le Syriza (coalition de gauche radicale).
Émergence du parti Aube dorée, qualifié de
néo-nazi, qui entre au Parlement.
w Septembre 2012 > la crise économique se
mue en chaos social et sanitaire. Le chômage
explose, les revenus ont chuté, les soins
médicaux deviennent un luxe. La croissance
est en berne et la troïka poursuit ses objectifs
en faisant appliquer de nouvelles restrictions.
w Hiver 2013 > le programme de
privatisations qui devait permettre à la Grèce
de renflouer ses caisses s’enlise. La troïka
presse alors l’État de diminuer le nombre de
ses fonctionnaires. Un vaste programme de
mobilisation, de mise en disponibilité et de
licenciements est adopté.
w Juin 2013 > le porte-parole du
gouvernement annonce la fermeture de la
chaîne de TV et radio publique ERT et le
licenciement de ses salariés. Les citoyens
se mobilisent. Une nouvelle chaîne publique,
NERIT, est créée en 2014.
w Septembre 2013 > suite au décès de
Pavlos Fyssas, rappeur grec, poignardé
par un membre d’Aube Dorée, le leader du
parti et plusieurs députés sont arrêtés pour
appartenance à une organisation criminelle.
w Janvier à juin 2014 > la Grèce prend la
présidence de l’Union Européenne.
w Mai 2014 > aux élections européennes,
la coalition de gauche radicale Syriza
l’emporte avec 26,57 % des suffrages,
devant Nouvelle Démocratie (22,72 %) et
Aube dorée (9,39 %). L’Olivier, coalition menée
par le PASOK, perd plus de 28 points par
rapport à 2009.
HISTOIRE
La civilisation palatiale
Grèce viennent s’installer en Crète et scellent
la fin de la civilisation minoenne.
La religion des Minoens
Comme dans la plupart des religions anciennes,
les déesses tiennent une place très importante
dans la religion minoenne. Nous ne savons pas
si les nombreuses déesses sont indépendantes
les unes des autres ou s’il s’agit de différentes
représentations d’une même déesse mère de la
fécondité, comme elle existe dans bon nombre
d’autres religions. Les lieux de culte sont très
nombreux, de même que les monuments funéraires, non seulement à proximité des villes mais
aussi dans les campagnes et au sommet des
montagnes. Dans les scènes religieuses, le rôle
de la femme était visiblement très important ;
ce que nous savons grâce aux représentations
sur les sarcophages. Les grottes, nombreuses
sur l’île, servaient de lieux d’offrandes et l’on y
a trouvé une quantité impressionnante d’objets
divers. Enfin, il ne faut pas oublier que le palais
était certainement le centre de la religion, sans
que nous sachions avec certitude qui exerçait
l’autorité du culte.
La population minoenne
Les différentes fouilles entreprises sur
les sites minoens semblent attester du
nombre important de Crétois. On peut
même considérer que la Crète comptait à
cette époque environ 200 000 habitants,
soit une population comparable à celle de
la Renaissance. Evans estime que Cnossos
comptait 80 000 habitants, ce qui peut paraître
excessif, mais reste finalement assez crédible.
La plupart des habitants étaient groupés
dans la partie orientale où les sites sont les
plus importants. Ainsi, à Malia, les archéologues ont découvert de véritables quartiers
organisés dans une ville qui devait compter
entre 5 000 et 10 000 âmes. L’urbanisme était
soigneux et très bien organisé, et nous ne
savons pas s’il s’agit d’une création crétoise ou
plutôt d’une copie du modèle oriental existant
en Anatolie. En résumé, les Minoens étaient-ils
de grands architectes ou amassaient-ils des
connaissances d’autres contrées ?
L’activité principale était l’agriculture et une
partie de la production devait certainement
être destinée à l’exportation, y compris vers
d’autres îles ou sur le continent. La preuve
en est apportée par le nombre important de
jarres et de grands vases retrouvés sur les
différents sites. La pêche était également une
activité importante.
DÉCOUVERTE
Les habitants de la Crète à l’époque minoenne
étaient de grands bâtisseurs de palais. Ils
en ont construit plusieurs sur l’île. On en
connaît quatre grands, Cnossos, Phaestos,
Malia et Zakros, mais aussi des plus petits
comme celui d’Agia Triada. Il semble qu’un
autre palais, sans que l’on puisse juger de sa
taille, ait existé à l’emplacement de l’actuel
Hania, détruit depuis et recouvert par la ville.
Toutes ces constructions sont organisées
autour d’une cour centrale rectangulaire
(moyenne de 50 m x 22 m). Les murs intérieurs étaient recouverts de chaux et parfois
de fresques dont il reste quelques fragments.
Dans les fouilles, de nombreux objets ont été
découverts, attestant que ces palais étaient
à la fois des centres administratifs, sociaux
et religieux de la civilisation minoenne. Pour
cette raison, certains archéologues affirment
que le monarque de ces palais était une sorte
de roi prêtre, à la fois d’autorité militaire et
religieuse, mais rien ne tend à prouver que
ces deux pouvoirs étaient étroitement liés.
La civilisation minoenne connut trois principales périodes : la période protopalatiale (à
partir de 2100 av. J.-C.) après l’arrivée d’une
peuplade d’Anatolie introduisant de nouvelles
techniques en Crète (notamment le travail des
métaux). Les premiers palais apparaissent et
se développent en d’importants centres de
pouvoir, à cette époque où la Crète était en
contact avec l’Egypte. Suit la période néopalatiale (à partir de 1750 av. J.-C.), considérée
comme l’âge d’or de la civilisation de Minos.
Les grands palais sont détruits (certainement après un séisme) puis reconstruits,
notamment à Cnossos et Phaestos, en des
merveilles architecturales entourées d’habitations et de quartiers d’artisans. Alors que
la nouvelle écriture, le linéaire A apparaît,
le royaume de Minos développe d’intenses
relations commerciales avec les îles méditerranéennes et l’Asie Mineure, rayonnant sur
toute la région. La splendeur de l’art minoen
s’exprime alors pleinement, dans les statuettes
de déesses, dans les peintures et le travail de
l’or… Mais vers 1450, un cataclysme que l’on
attribue généralement à l’éruption du volcan
de Santorin met brutalement fin à la grandeur
de la culture minoenne. Les palais perdent de
leur superbe en même temps que de nouveaux
envahisseurs foulent le sol crétois, cette fois
des Mycéniens. C’est la période postpalatiale
(apparition du linéaire B) qui s’étend jusqu’à
1100 av. J.-C. quand les Doriens issus de
45
46
Figures historiques :
Grecs célèbres de l’Antiquité
Alexandre le Grand
(356-323 av. J.-C.)
Il eut Aristote pour précepteur et pour lui
enseigner l’art de la guerre. Il succéda à son
père Philippe II en -336, à l’âge de 20 ans. La
vie de cette comète de l’histoire fut marquée
par une entreprise surhumaine : la constitution d’un empire fabuleux dont la réalisation
lui coûta la vie à l’âge de 33 ans, et qui ne
devait pas lui survivre. Après avoir vaincu les
peuples révoltés de Grèce, Alexandre entreprit
une politique expansionniste au détriment
des Perses, conquérant l’Egypte où il fonda
Alexandrie, et s’emparant de Babylone et
Persépolis qu’il fit brûler. Il traversa le Tigre
et l’Euphrate, soumit les Perses, puis entreprit
l’étonnante expédition qui devait le mener
au-delà de l’Indus, en Inde du Nord, où son
souvenir encore vivace nourrit la légende. Miné
par la maladie et les privations de sa vie de
soldat (certains historiens affirment qu’il fut
assassiné), Alexandre le Grand mourut dans
la ville dont il rêvait de faire la capitale de son
empire, Babylone.
Aristophane
(vers 445-380 av. J.-C.)
Poète satirique athénien fort apprécié de son
temps, il critique avec un humour caustique
l’actualité sociale et politique. De son œuvre de
44 pièces, La Comédie ancienne, 11 seulement
nous sont parvenues. De tendance conservatrice, il attaque les démocrates en guerre
contre Sparte dans Les Acharniens , raille
les philosophes tels que Socrate ou Euripide
dans Les Nuées et Les Grenouilles , ou encore
traite de problèmes sociaux dans L’Assemblée
des femmes .
Aristote (384-322 av. J.-C.)
Philosophe, né à Stagire en Macédoine, il a
été le précepteur d’Alexandre le Grand à partir
de -342 mais, plus encore, l’élève brillant de
Platon. Très vite pourtant il marque son détachement et crée sa propre école à Athènes,
rivale de l’Académie : le Lycée ou Peripatos,
sorte de péristyle où l’on se promenait en
discutant. Aristote s’intéressera à la physique,
à la métaphysique, aux sciences naturelles
( Sur les plantes , Des animaux ), à l’éthique,
à la politique, à la logique et à la littérature
( La Poétique, La Rhétorique ), visant à une
connaissance universelle. Il entreprend aussi
avec ses disciples une œuvre encyclopédique
qui, à l’inverse de celle de Platon, part toujours
du concret et de la réalité.
Hérodote (484-425 av. J.-C.)
Conteur, voyageur, Hérodote est surtout le
premier historien grec. Né en Asie Mineure,
il fut marqué dès son plus jeune âge par la
coalition de la Grèce contre l’invasion des
Perses qui dominaient à peu près toute l’Asie
occidentale. En témoignent ses neuf livres
d’histoire, qui retracent les antécédents et
l’histoire des guerres médiques. Tout est dit
dans ses récits enrichis par ses voyages en
Asie, en Afrique, en Europe, mais surtout par
ses longs séjours dans l’Athènes de Périclès.
Hérodote enquête sur les mœurs, les coutumes
et la façon de vivre de chaque peuple avec
bonhomie et familiarité. Il fut considéré par
Cicéron comme « le père de l’Histoire ».
Homère
La vie de ce maître des poètes grecs est peu
connue. On sait qu’il vécut dans la première
moitié du VIIIe siècle à Smyrne notamment.
La tradition le dit aveugle. Cela ne l’empêcha
point de conter ses deux superbes épopées,
L’Iliade et L’Odyssée. La première, qui trouva
chez les anciens la plus grande faveur, retrace
la guerre de Troie et célèbre la prouesse
individuelle dans un style fougueux et abondamment fleuri.
L’inspiration héroïque éclate aussi
dans L’Odyssée, aventure initiatique d’un
homme qui, en vingt ans de guerres et d’aventures, ne désespéra jamais : Ulysse absent
ou présent, rusé et invincible, reste, même
misérable, le héros humain par excellence.
Périclès (vers 495-429 av. J.-C.)
La célèbre statue du musée du Vatican le
représente casqué. Le fait est que cet orateur
démocrate eut d’abord des accents guerriers
avant de se consacrer à l’épanouissement
culturel d’Athènes dont il paracheva la démocratisation de la vie politique. Il prôna la guerre
à outrance contre les Perses et contre Sparte,
deux ennemis avec lesquels Athènes devait
conclure des paix séparées. Réélu régulière-
47
© KAYANN – FOTOLIA
ment pendant trente ans, il abandonna peu
à peu ses rêves d’un impérialisme athénien
pour se tourner vers des sources spirituelles
et intellectuelles.
C’est ainsi que sous Périclès, Athènes vit
la construction de l’Acropole, et Le Pirée
l’érection de ses fortifications. En cet âge d’or,
les grands créateurs de la cité se nommaient
Phidias, Hippodamos de Milet, Sophocle,
Euripide et Hérodote d’Halicarnasse. La
vie de Périclès, célèbre pour sa simplicité
et la confiance dont il jouissait, se termina
assombrie par la guerre du Péloponnèse et par
la défaveur momentanée de ses concitoyens.
Périclès mourut de la peste.
Platon (vers 428-348 av. J.-C.)
On l’imagine dispensant son enseignement
dans les jardins d’Académos, là où il avait
créé son Académie, le doigt levé comme nous
le montre Raphaël dans L’Ecole d’Athènes .
La connaissance, pour lui, n’est concevable
que si l’on dirige l’âme vers la contemplation
des Idées, spécialement du Bien et du Vrai.
Toute son œuvre s’applique à transmettre cet
idéal : L’Apologie de Socrate, Le Banquet (sur
l’amour), La République (sur l’organisation de
l’Etat), Les Lois (sur celles de la cité).
Pythagore (VIe siècle av. J.-C.)
C’est l’austérité qui régla la vie de ce
philosophe et mathématicien né à Samos.
D’ailleurs, elle est la règle d’or d’une école
philosophique qu’il créa à Crotone. Cette
école, qui avait le caractère d’une secte,
visait à retrouver dans l’univers des relations
numériques et tendait parallèlement vers la
perfection morale par le biais de l’ascétisme.
La rigueur porta ses fruits puisqu’on lui doit
les découvertes arithmétiques, géométriques
et astronomiques (table de multiplication,
système décimal et théorème du carré de
l’hypoténuse).
Socrate (vers 470-399 av. J.-C.)
Philosophe athénien, hostile à tout enseignement dogmatique, il n’a jamais écrit de
traités. Sa pensée est surtout connue par Les
Dialogues de Platon, Les Nuées d’Aristophane
et Les Mémorables de Xénophon. Sa méthode
repose sur des interrogations qui doivent
amener les interlocuteurs à dépasser leurs
propres contradictions. En résumé, il s’efforce
de perfectionner le « connais-toi toi-même ».
Hostile à la tyrannie de Critias et aux sophistes,
populaire auprès de la jeunesse aristocratique,
il fut accusé d’impiété envers la religion de
Palais minoen de Cnossos.
l’Etat et de corruption, et fut condamné à boire
la ciguë (plante toxique) après avoir refusé de
s’enfuir par respect des lois de la cité.
Sophocle
(entre 496 et 494-406 av. J.-C.)
Œdipe roi, Antigone et Electre sont les pièces
les plus célèbres de ce poète tragique né à
Colone. Sur plus d’une centaine de pièces
créées, sept nous sont connues. Contrairement
à Eschyle chez qui les dieux jouent un rôle
primordial dans les affaires humaines,
l’œuvre de Sophocle semble influencée par
le spectacle d’une Athènes démocratique à
l’apogée de son système social et politique.
Tandis que les citoyens exercent leur part de
responsabilité dans les affaires de la cité, chez
Sophocle c’est moins la fatalité que les mobiles
psychologiques qui déterminent le destin des
personnages. Les conflits humains y gagnent
en réalisme, les péripéties se multiplient et
les chœurs antiques laissent plus de place à
la parole. Dans un vocabulaire plus quotidien
que celui d’Eschyle, c’est un théâtre qui place
l’homme devant un début de liberté, exaltant
sa volonté et compatissant noblement à ses
malheurs.
48
HISTOIRE
De plus, déjà à cette époque les Crétois étaient
de grands artisans et travaillaient toutes sortes
de matériaux. Nous ne savons pas si la vie
paysanne était directement organisée par
les palais, mais nous savons que la plupart
des matériaux étaient introuvables sur le sol
crétois et qu’il fallait donc les importer d’autres
contrées. Le palais semble donc avoir été le
grand ordonnateur de toutes les activités de
l’île et le lieu où les paysans accumulaient
leurs productions dans de vastes réserves.
La thalassocratie minoenne
L’organisation du pouvoir en Crète a vraisemblablement débouché sur la volonté
de coloniser d’autres îles où les matériaux
manquants existaient. De la même manière,
la civilisation minoenne était certainement
ouverte au commerce avec l’extérieur. Le
contrôle de la mer, si important dans la région,
a été dominé par les Crétois avant que les
Egyptiens puis les Grecs ne viennent se poser
en sérieux concurrents. Les Grecs ont certainement copié cette tendance à la colonisation en conquérant l’ensemble de l’espace
méditerranéen, et les Crétois s’imposent ici
comme des sortes de précurseurs.
Cependant il faut reconnaître aux Minoens
qu’ils ont, par la colonisation, également
civilisé les différentes îles conquises. Le Grec
Thucydide nous expose sa vision de la civilisation minoenne et de la conquête des mers :
« Minos est le plus ancien personnage connu
par la tradition qui ait eu une flotte et conquis
la maîtrise de la mer aujourd’hui grecque.
Il établit sa domination sur les Cyclades et
installa des colonies dans la plupart. Il en
chassa les Cariens puis y plaça comme chefs
ses propres fils. Par une suite naturelle, il
travailla à purger la mer des pirates pour
mieux assurer la rentrée des impôts qu’il
levait au loin. »
ROME, LES BYZANTINS ET LES ARABES
La période qui a suivi la civilisation minoenne
en Crète est marquée par une civilisation plus
hellénique, telle qu’elle a été dans les Cyclades
et sur le continent. Après avoir civilisé les autres
îles, la Crète se trouve confondue dans un vaste
ensemble mycénien, dorien, puis grec. La Crète
bénéficiait alors d’une situation exceptionnelle
au centre de tous les échanges entre l’Europe
et les côtes d’Afrique, et son développement a
donc pu se poursuivre. L’occupation de l’île par
les Ptolémées (Egypte) marquera un ralentissement de cette croissance. Après deux ans de
combats acharnés, les Romains s’emparèrent
de la Crète en 67 av. J.-C. et installèrent la
capitale administrative à Gortyne. Les nouveaux
envahisseurs se montreront, comme dans le
reste de leurs conquêtes, magnanimes, et
développeront pendant leur domination de
nombreuses infrastructures dans l’île. Des
constructions, telles que des routes, des
aqueducs, des temples et quelques installa-
tions portuaires, attestent de leur présence.
En définitive, l’invasion romaine fut profitable
à la Crète, qui connut pendant quelques siècles
une période de croissance importante. Au
Ier siècle de l’ère chrétienne, saint Paul fut le
premier à évangéliser une partie des Crétois
en accostant dans le sud de l’île. Peu à peu,
le christianisme prit son essor, comme dans
le reste de l’Empire. En 395, au moment du
partage du monde romain devenu trop grand,
la Crète passa sous contrôle byzantin jusqu’en
1204. Pendant cette période, le développement
a été ralenti mais l’installation des ports de
Candie (Héraklion) et de La Canée (Hania) en
sont les principales réalisations. Seule ombre
à cette longue période tranquille, la domination
arabe entre 824 et 961 qui fut stoppée par
Nikiphoros Phokas, empereur byzantin à partir
de 963. Somme toute, pendant ces 1 200 ans,
la Crète connaît la phase la plus calme de toute
son histoire.
VENISE EN CRÈTE
En 1204, la quatrième croisade dévie de
sa route et s’attaque à Constantinople, au
départ allié des croisés. Pillée et ruinée par une
coalition comprenant plusieurs Etats d’Europe
occidentale, la capitale byzantine doit céder
et accorder d’importantes concessions terri-
toriales. Venise s’adjuge alors, en plus des
célèbres chevaux de la place Saint-Marc, la
Crète, qui constitue un intéressant relais sur
la route commerciale de l’Orient. Pendant
les 150 premières années de domination, les
nouveaux conquérants doivent faire face à plus
HISTOIRE
de trente révoltes importantes et installent des
forteresses comme symbole de la puissance
vénitienne. Les rebelles sont peu à peu
repoussés vers les montagnes où leur action
devient de moins en moins efficace. A partir de
1453, avec la prise de Constantinople par les
Turcs qui marque la mort définitive de l’Empire
byzantin, la Crète devient terre d’asile pour les
Byzantins qui veulent fuir l’Empire ottoman. Les
arts fleurissent sous la forme de construction
d’églises et de production d’icônes. Les XVIe
et XVIIe siècles voient alors une formidable
renaissance de la Crète sous l’impulsion
de ses artistes locaux, mais également des
étrangers venant chercher refuge sur l’île.
Cela a pour conséquence d’attirer la convoitise
des Turcs, jusqu’alors peu désireux d’envahir
la Crète. Pour venir « libérer » les Crétois du
joug vénitien, ils prennent La Canée en 1645,
avant de faire subir à Candie un siège de 21 ans
(1648-1669) à la suite duquel ils se rendent
maîtres de toute l’île.
ottoman et désireuses d’asseoir leur influence
dans la zone est de la Méditerranée. A la fin du
XIXe siècle, plusieurs puissances tentèrent de
rallier les Crétois par un soulèvement général
qui aboutit en 1898 au départ des Turcs et
à la déclaration d’indépendance. Malgré
toutes les souffrances, la liberté a finalement
triomphé de la mort, et les Crétois ont, pour
la première fois depuis des siècles, connu
l’autonomie qu’ils désiraient tant. Cependant,
en 1898, la Crète était ruinée. Les Turcs
avaient, dès le début de leur occupation,
devant la détermination des autochtones à
leur mener la vie dure, renoncé à développer
les activités dans l’île.
A part la construction de quelques mosquées,
rapidement transformées en églises, et de
quelques forteresses, il ne reste pas grandchose de cette triste période.
HISTOIRE CONTEMPORAINE
Une indépendance de courte
durée (de 1898 à 1913)
Les quinze années d’indépendance sont pour
la Crète une période de croissance économique et culturelle. Le retour d’exilés entraîne
une augmentation sensible de la population.
L’économie relancée, l’île sort de deux siècles
d’isolement. Parallèlement la vie artistique et
culturelle connaît un second souffle. Cependant
la plupart des Crétois, habitués à se plaindre de
leurs conditions d’existence, considèrent que la
situation pourrait encore s’améliorer et préconisent comme solution le rattachement à la
Grèce. Eleftherios Vénizelos (1864-1936) sera
l’instigateur de celle-ci. Ce Crétois d’origine, élu
président de la Chambre en 1909 puis nommé
Premier ministre en 1910, est le fondateur du
parti libéral. Fédérateur, tenace et attaché à
l’idée d’une nation hellénique renforcée et
agrandie, il milite pour l’Enosis (« l’Union »).
Selon lui, celle-ci ne peut se résoudre que par
la guerre. Cette dernière éclate en 1911 entre
l’Italie et la Turquie, conflit auquel se joint
la Grèce l’année suivante. A ses côtés, les
Crétois participent pleinement à la guerre et,
après la cession par les Turcs de quelques
territoires, le traité de Londres est signé le
17 mai 1913. Il rattache officiellement la Crète
à la Grèce. S’ensuit alors une réorganisation
de l’île et quatre départements sont définis :
Héraklion, La Canée, Lassithi et Rethymnon. La
même année, le roi Georges Ier est assassiné.
Constantin Ier lui succède en tant que roi de
Grèce.
DÉCOUVERTE
LA LIBERTÉ OU LA MORT
La domination turque en Crète a duré 230 ans
pendant lesquels l’Empire ottoman exerça
avec violence et cruauté un régime autoritaire.
Nikos Kazantzakis a, à ce titre, voulu rendre
hommage à ses nombreux compatriotes
torturés et exécutés pour avoir refusé de
se soumettre au régime turc. Les Crétois se
sont, pendant cette longue période, regroupés
dans les montagnes où leurs adversaires
n’avaient parfois pas accès, et ont organisé
une résistance farouche qui est entrée dans la
légende. Refusant de vivre sous le joug d’une
puissance étrangère, ces soldats de la liberté
ont versé leur sang et ont à plusieurs reprises
échoué près du but. Devant l’organisation et la
puissance des Turcs, ils ont fini par admettre
leur faiblesse et leur incapacité à renverser
un tel régime, seuls. L’aide est venue des
puissances occidentales hostiles à l’Empire
49
50
HISTOIRE
Les deux guerres
(de 1914 à 1945)
L’année 1916 voit l’entrée en guerre de la
Grèce aux côtés des Alliés. Elle se concentre
sur l’ennemi turc qui soutient l’Allemagne. Elle
obtient la Thrace orientale en 1919. Forte de ce
succès, l’armée grecque pense repousser plus
loin encore les forces turques mais celles-ci
réagissent sous l’impulsion de Mustafa Kemal,
alias Atatürk. C’est l’épisode de la catastrophe
d’Asie Mineure. Les défaites forcent le roi
Constantin à abdiquer.
En 1923, après la guerre, de nombreux Turcs
quittent la Crète, remplacés par des Grecs
d’Asie Mineure. L’entre-deux-guerres est
marqué par la proclamation de la République
grecque en 1924 et le retour à la monarchie
en 1935, Georges II accédant au trône.
La dictature du général Métaxas s’exercera
de 1936 à 1941.
C’est en 1940 que la Grèce, comme lors de la
Première Guerre mondiale, rejoint les Alliés.
Des troupes anglaises s’y installent, mais la
Grèce, position géostratégique par excellence,
se voit de nouveau attaquée. Après l’échec
de l’ultimatum que Mussolini adressa aux
Grecs en 1940, c’est au tour d’Hitler d’agir
et de lancer une offensive. C’est la terrible
bataille de Crète de mai 1941.
Les forces grecques et alliées sont obligées
de se retirer en Crète, protégées par les
troupes anglaises. Plus de 40 000 personnes
débarquent sur l’île. Les Allemands décident
alors d’attaquer par les airs, disposant d’une
puissante force de frappe de 400 bombardiers.
Les bombardements éclatent le 20 mai et
détruisent les villes crétoises dont Rethymnon
et Héraklion.
Les pertes humaines sont terribles. La Grèce
doit capituler mais la résistance orchestrée
par la population s’organise énergiquement. Véritable harcèlement des occupants
jusqu’en 1944, année du retrait des forces
allemandes, cette résistance suscite de
violentes représailles (villages dévastés,
exécutions massives…) qui ont laissé des
traces profondes dans l’esprit des Crétois,
pas encore complètement refermées.
L’après-guerre (de 1945 à 1967)
Le redressement de la Crète en 1945 se fera
avec l’aide des Etats-Unis, aide stratégique
puisque la Grèce est vue comme un instrument
essentiel pour la politique de l’Otan qu’elle
intègre en 1949. La fin des années 1940 est
marquée par la guerre civile. La Crète, à
l’image de la Grèce, s’efforce d’entreprendre
sa modernisation agricole et industrielle, se
tournant alors vers le tourisme au début des
années 1960.
Malgré ces efforts, le pays accuse toujours un
retard économique, mais les difficultés sont
avant tout politiques. Les gouvernements
successifs (Constantin Caramanlis est élu
Premier ministre en 1955 et son mandat
se prolonge jusqu’en 1963, puis Giorgios
Papandréou lui succède en 1964) ne jouissent
pas d’une grande assise, légitimés seulement
par la couronne, et alternent avec les juntes
militaires. L’activité politique (hormis le rôle
de l’ERE et de l’EDA, coalition de gauche) et
syndicale est inexistante.
La Constitution, sous couvert de dispositions
démocratiques, garantit un rôle d’intervention
au monarque. Les libertés ne sont qu’apparentes, notamment en ce qui concerne le droit
de grève et la liberté de la presse.
Corruptions et querelles intestines minent
l’Etat. Dans ce contexte instable, l’armée
constitue le seul pouvoir fort. Parallèlement,
les structures sociales évoluent rapidement.
L’émigration interne a donné naissance à une
classe moyenne revendicatrice et souhaitant
modernisation et démocratie. La scolarisation
progresse et les étudiants de l’enseignement
supérieur s’affirment comme des acteurs
essentiels de la vie publique.
La dictature des Colonels,
dernier épisode d’une histoire
mouvementée (de 1967 à 1974)
C’est dans ce climat que se produit en avril
1967 le coup d’Etat de Papadópoulos, Pattakos
et Makarezos. L’objectif est clair : le bond en
avant vers le progrès passe par l’élimination
de toute tendance vers le parlementarisme.
Déclarant fidélité à la couronne, les trois militaires procèdent à des arrestations massives
visant à neutraliser l’opposition (les chefs
des partis sont ainsi arrêtés à leur domicile)
et à des déportations, notamment d’intellectuels, vers les îles de Yaros et Leros. En
août, un groupe de jeunes militants centristes
fomentent une tentative d’assassinat contre
Papadópoulos sous l’égide de Panagoulis,
mais celle-ci échoue. Toutes les réformes du
gouvernement Papandréou sont abolies et les
libertés suspendues. La junte militaire affiche
son slogan : « Nous voulons sauver la Grèce des
Grecs chrétiens. » Les mesures sont radicales :
plus de pantalons pour les femmes et plus de
cheveux longs pour les hommes. Cette dictature
HISTOIRE
Une ère nouvelle
(de 1974 à 2009)
Si l’on exclut l’épisode en 1974 de l’invasion
du nord de Chypre par les Turcs, menace territoriale éphémère, le pays retrouve peu à peu
sa stabilité. La République grecque naît ainsi
en 1974. L’élection de Caramanlis à la présidence, puis celle de Papandréou, marquent
l’avènement de la démocratie. L’agriculture
et le tourisme se développent. La croissance
économique permet à la Grèce d’intégrer en
1981 la Communauté européenne puis, après
s’être vue refuser l’entrée dans la zone euro en
1997, la Grèce y accède finalement en 2001.
L’avenir semble désormais plein de défis et
d’espoir et les épreuves semblent appartenir
au passé. Les Jeux olympiques se sont tenus,
avec succès, à Athènes en 2004, malgré les
craintes notamment en termes de capacité
d’accueil et de sécurité. Les nouvelles infrastructures construites pour l’occasion étaient
prêtes à temps et ont permis à Athènes de
se moderniser. La facture est naturellement
considérable et le pays continue de la payer
encore aujourd’hui. L’équipe de football est par
ailleurs devenue, contre toute attente, championne d’Europe en 2004, et a été battue peu
de temps après par celle d’Albanie… provoquant, dans certains endroits, des poussées
de racisme : un autre challenge pour la Grèce.
La Nouvelle Démocratie est revenue au pouvoir
en 2004, mettant fin à 11 années de « règne »
sans partage du Pasok, le parti socialiste. En
Crète, où la majorité est fidèle au Pasok, le
retour de Nouvelle Democratie a provoqué des
contestations sociales sur l’île. Cependant,
le Premier ministre Caramanlis a appuyé la
candidature à la présidentielle de Carolos
Papoulias, l’un des membres fondateurs du
Pasok aux élections de février 2005. Seul
candidat en course, ce dernier, grand résistant
durant l’occupation allemande, a remporté le
titre de président pour 5 ans. Papoulias avait
occupé à deux reprises le poste de ministre
des Affaires étrangères au gouvernement grec.
En septembre 2007, la Nouvelle Démocratie a
obtenu un nouveau mandat de 4 ans auprès
de la population grecque. Mais deux ans plus
tard, le gouvernement, qui ne dispose pas de
la majorité absolue au Parlement, n’a pas les
mains libres pour faire passer les réformes
nécessaires au pays dont les indicateurs
économiques sont au plus bas. De plus, le
gouvernement est en crise, miné par des
scandales et des affaires de pots-de-vin.
Début septembre 2009, Costas Caramanlis,
à mi-mandat, demande la tenue d’élections
anticipées.
Marasme économique,
une société à bout de souffle
Le 4 octobre 2009, les socialistes remportent
le scrutin haut la main avec 43,92 % des voix.
Georges Papandréou prend donc la tête d’un
gouvernement qui bénéficie de la majorité
absolue au Parlement avec 160 sièges. Mais la
tâche s’avère plus ardue que prévue puisque,
très vite, le Premier ministre annonce une
réévaluation du déficit public à 13,6 % du PIB
(au lieu de 6,7 % !) et une dette de près de
300 milliards d’euros. Une catastrophe pour
le pays et la zone euro, dont les membres
décident finalement de lui venir financièrement en aide, conjointement avec le FMI,
en prêtant 110 milliards d’euros. L’année
2010 est donc une année extrêmement difficile
pour les habitants du pays qui voient leurs
salaires diminuer, le taux de chômage et les
licenciements exploser, les petits commerces
mettre, tour à tour, la clé sous la porte. Lors
de nombreuses manifestations, plus ou moins
violentes (morts de 3 personnes en mai 2010),
la population se plaint que seuls les plus
pauvres sont touchés par les mesures d’austérité mises en place par le gouvernement, sous
la pression de la « troïka » (FMI, BCE et UE),
tandis que ceux à qui profitent la corruption
et l’évasion fiscale demeurent intouchables.
DÉCOUVERTE
ne laisse pas les autres pays européens indifférents qui, au nom de la violation des droits
de l’homme, décident d’exclure la Grèce du
Conseil européen le 31 août 1968.
Si l’action de Panagoulis a échoué, elle a
néanmoins valeur de symbole, acte d’accusation contre le régime dont le retentissement
sera international. Son procès est l’occasion
de dénoncer la torture et le rôle de l’Otan
dans le coup d’Etat. La mort de Georges
Papandréou donne lieu à des funérailles qui
se transforment en manifestations contre la
dictature. Il n’y en aura plus jusqu’en novembre
1973, quand les étudiants de Polytechnique
se barricadent dans l’enceinte de leur université. Une révolte armée sanglante s’organise
contre la junte des colonels. Les militaires
éloignent alors les colonels et autorisent un
retour progressif des partis. Cette démocratie
limitée est soutenue par les Etats-Unis mais
pas par l’Europe. Celle-ci intervient et met
un terme définitif à cet épisode en arrêtant
une grande partie de la hiérarchie militaire.
51
52
HISTOIRE
L’année 2011 s’avère pire que la précédente
et les bas et moyens revenus continuent
de faire les frais d’une politique de rigueur
sans précédent. Le Premier ministre, littéralement conspué par la population, est
obligé de procéder à un remaniement de
son gouvernement. Le ministre des Finances,
Georges Papaconstantinou, est remplacé
par Evangelos Venizelos. Malgré la multiplication de nouvelles taxes et des coupes de
salaires, le pays ne parvient pas à renflouer
ses caisses, créant la panique au sein de la
zone euro. La faillite est quasi inéluctable et
la question d’une sortie de l’euro se pose.
La population en proie au chômage, à la
baisse des salaires et des retraites ainsi qu’à
l’augmentation du coût de la vie, suffoque
alors que les services publics remplissent
de moins en moins leur rôle (école, santé...).
Le gouvernement n’a plus aucune marge de
manœuvre et le pays se laisse guider à vue
par la « troïka » et les marchés financiers.
Le PASOK se fissure et le Premier ministre
n’en peut plus d’avoir à prendre des mesures
hostiles à la population, et dont il semble
commencer, lui-même, à douter de l’efficacité. Il démissionne et laisse la place à
un gouvernement de coalition, mené par le
technocrate Papadimos et sommé par la troïka
de voter et mettre en œuvre un nouveau plan
de rigueur. Un véritable rouleau compresseur
qui porte ses derniers coups à une population
à bout de souffle. Le marché du travail est
flexibilisé à outrance et des milliers de fonctionnaires sont voués à pointer au chomâge.
Des pans entiers du secteur public font les
frais de cette politique : santé, éducation...
Dans ce contexte, un sentiment d’insécurité
et de peur se développe, sur lequel va surfer
l’Aube dorée, un parti d’extrême droite qualifié
de néonazi, pour gagner quelques sièges
au Parlement lors des élections nationales
anticipées de mai 2012. Aucun gouvernement ne parviendra à être formé à l’issue
de celles-ci. Par contre, les élections nationales de juin 2012 confirment l’avancée de
la Nouvelle Démocratie qui obtient 29,66 %
des voix et celle de Syriza (coalition radicale
de gauche) avec 26,89 %. Antonis Samaras
(ND) devient Premier ministre de la Grèce et,
après de nombreuses tractations, forme un
gouvernement de coalition avec le PASOK et
la gauche démocratique (DIMAR). Dès son
arrivée au pouvoir, il tente de d’obtenir un délai
supplémentaire auprès de ses bailleurs pour
redresser l’économie du pays. En septembre
2012, de nouvelles coupes budgétaires sont
réclamées par la troïka, afin de réaliser
11,8 milliards d’économie et de débloquer
la nouvelle tranche de prêts. Des mesures
qu’il sera difficile de faire passer à une population dont la vie est aujourd’hui marquée
par la précarité.
En 2013, un plan de restructuration de la
fonction publique est mis en œuvre, supprimant de très nombreux organismes dans
l’éducation, la santé, la fiscalité... Des dizaines
de milliers de fonctionnaires, dont les salaires
pèsent sur le déficit et sa compétitivité, sont
alors la cible d’un plan visant à les mettre
au chômage technique ou à les muter. La
population est plutôt favorable à cette nouvelle
étape. En juin 2013, l’annonce brutale de la
fermeture de la chaine de TV radio publique
bouleverse la population. Les salariés de
cette entité sont licenciés sur le champ,
étant accusés par le gouvernement d’être
corrompus et inutiles. Pendant plus d’un
mois, les salariés occuperont les locaux
tentant de maintenir la diffusion de certains
programmes via Internet.
Pendant ce temps le parti néonazi Aube
Dorée poursuit son ascension et apparaît
comme crédité de 13% d’intentions de vote
dans les sondages. Pourtant, régulièrement, des attaques contre des immigrés lui
sont imputées. Son impunité prend fin en
septembre 2013, lorsque le rappeur antifasciste Pavlos Fyssas meurt à 34 ans sous les
coups de poignards d’un membre de l’Aube
Dorée. L’enquête porte à croire que le parti
s’apparente à une organisation criminelle
et son leader ainsi que quelques députés
sont arrêtés.
En 2014, la Grèce prend la présidence de
l’Union Européenne au premier semestre. Aux
élections européennes de mai, la coalition de
gauche radicale Syriza l’emporte avec 26,57%
des suffrages, devant Nouvelle Démocratie
(22,72 %) et Aube dorée (9,39 %) qui
conforte sa troisième place dans l’échiquier
politique grec. Six ans après être entrée en
récession, la Grèce veut convaincre qu’elle
va mieux. L’agence de notation financière
Standard and Poor’s a relevé d’un cran la
note du pays, qui passe de B- à B. Le taux de
chômage commence légèrement à baisser,
même s’il dépasse encore les 27 % et que
plus d’un tiers de la population grecque vit
sous le seuil de pauvreté.
Politique
et économie
POLITIQUE
Structure étatique
La Grèce est depuis 1974 une république
parlementaire monocamérale (une seule
chambre). A sa tête, un président nommé à
la majorité des deux tiers par une Assemblée
nationale (cette chambre unique est appelée
la Vouli) forte de 300 députés, dont 288 élus
pour 4 ans au suffrage universel direct et
12 députés d’Etat désignés par les partis,
au prorata des résultats électoraux. Outre
l’éternel rôle représentatif, le président veille
au respect de la Constitution, votée en 1975 et
amendée en 1986, qui garantit les droits
civils, politiques et les droits de l’homme. Son
mandat est de 5 ans, renouvelable une seule
fois. Officiellement, le pouvoir exécutif est aux
mains des ministres. En réalité, les régions
(au nombre de 13) jouissent d’importantes
responsabilités administratives. La Crète
en fait bien évidemment partie. A la tête de
chaque région, le gouvernement nomme un
secrétaire général, chargé de mettre en place
au niveau régional la politique étatique. Les
affaires locales sont, quant à elles, traitées
par les municipalités et les préfectures. La
compétition bat son plein car les enjeux sont
multiples, tant touristiques que financiers.
Partis
Le régime grec est une démocratie pluraliste.
Bien que cinq partis soient régulièrement
représentés au Parlement, deux grands
courants ont dominé la scène politique pendant
plusieurs décennies (le ND et le Pasok), mais
la crise qui frappe le pays a changé la donne.
w Le parti Nouvelle Démocratie (ND, droite
libérale), fondé par Constantin Caramanlis en
1974, est aujourd’hui dirigé par le conservateur
Antonis Samaras, Premier ministre depuis
juin 2012.
w Le Mouvement panhellénique socialiste
(Pasok) de Georges Papandréou a gouverné le
pays entre 2009 et 2011, mais lors des élections
législatives de 2012, le parti s’est effondré,
passant de 40 à 12 %. Il participe désormais
au gouvernement avec Nouvelle Démocratie.
w La crise du pays a redistribué les cartes
de l’échiquier politique. En 2011, Dora
Bakoyianni, ancienne maire d’Athènes, députée
Nouvelle Démocratie et ministre des Affaires
étrangères, fonde l’Alliance démocratique.
w 2012 voit aussi l’émergence du Syriza
et de son charismatique jeune leader, Alexis
Tsipras. Répondant à la colère du peuple grec,
son programme table sur l’annulation pure
et simple du memorandum. Les élections de
juin 2012 confirment son succès auprès des
Grecs. Il engrange 26,89 % des voix contre
29,66 % pour la ND, vainqueur de ce deuxième
round. Alexis Tsipras, intransigeant sur la
question du memorandum, refuse de participer
au gouvernement de coalition qui se forme
alors et se donne comme objectif d’être une
opposition forte. Syriza gagne les élections
européennes de mai 2014 en s’emparant de
deux régions (l’Attique et les îles Ioniennes).
Vote obligatoire
Le suffrage en Grèce est obligatoire.
Chaque citoyen de plus de 18 ans a le
droit de vote, mais ne peut être élu au
Parlement qu’à partir de 25 ans. En cas
d’abstention, il n’y a pas d’amende, mais
des difficultés à prévoir pour obtenir
un passeport ou un permis de conduire.
DÉCOUVERTE
La Crète est rattachée à la Grèce depuis le
traité de Londres du 17 mai 1913, son union
au continent ayant entraîné une réorganisation
géopolitique de l’île : la Crète est une des
13 périphéries ou régions (periféria ) de la Grèce.
Elle est divisée en 4 unités régionnales ( periferiakes enotites ) (le pays en compte 74 au total) :
Hania, Heraklion, Rethymnon et le Lathissi. Pour
chacune de ses unités régionales, les chef-lieux
respectifs sont Hania, Heraklion, Rethymnon
et Agios Nikolaos. L’île est ensuite subdivisée
en dimos, qui sont des municipalités.
54
POLITIQUE ET ÉCONOMIE
w Les dernières élections législatives de
2012 sont aussi marquées par l’entrée au
Parlement d’Aube dorée (Chrissi Avgi), un
parti d’extrême droite qualifié de néo-nazi.
Plusieurs représentants sont arrêtés pour leur
appartenance à une organisation criminelle.
w Les Grecs indépendants sont un parti
fondé en mars 2012 par d’anciens députés de
Nouvelle Démocratie, exclus du parti pour avoir
refusé le plan d’austérité. Ce parti politique
conservateur s’oppose à l’accord conclu entre
la Grèce, l’Union européenne et le FMI et parle
de « conspiration contre la Grèce ». En juin
2012, ils sont arrivés au quatrième rang, avec
7.5% des voix.
w Contrairement à Syriza, le parti
communiste grec n’a pas profité de la crise
économique, tombant sous la barre des 5 %
lors des élections législatives de juin 2012.
w Le parti écologiste (Oikologoi Prassini)
ne parvient pas ni en 2009, ni en 2012 à
accéder au Parlement : il est crédité de moins
de 3 % des voix.
w L’Union pour la patrie et le peuple (EPAL)
est un parti politique grec fondé en février
2014. Il est issu d’une scission de Nouvelle
Démocratie et des Grecs indépendants, et suit
une ligne politique conservatrice.
Enjeux actuels
Concernant son engagement international, la
Grèce est membre de la plupart des institutions occidentales (OCDE, OTAN, Conseil de
l’Europe mais également ONU et FMI). Ces
dernières années, le pays a été marqué par
de nombreuses réformes institutionnelles dont
les lignes directrices sont l’assainissement et
la modernisation des secteurs de l’éducation, de la santé, de la famille et du travail.
L’engagement de la Grèce au sein de l’Union
européenne jouit d’un large soutien populaire.
C’est d’ailleurs sur le terrain communautaire
que la politique étrangère grecque a pris un
virage à 180 degrés.
Après de nombreuses années de tensions
avec la Turquie, la Grèce a accepté, comme
candidate à part entière à l’Union européenne,
son ennemi de longue date, lors du sommet
d’Helsinki en 1999. La Grèce entend bien régler
pacifiquement les désaccords territoriaux qui
l’opposent à la Turquie. Depuis novembre 2004,
la Crète quant à elle est membre de l’Union des
îles de l’espace euroméditerranéen, l’Eurimed,
aux côtés de la Corse, la Sardaigne, la Sicile et
les Baléares. Eurimed a pour ambition de créer
une coopération constante entre les îles de la
Méditerranée, afin de promouvoir les intérêts
communs de ses membres dans le cadre de
Aube Dorée : du Parlement à la prison ?
Qualifié de néo nazi, le parti d’Aube dorée fondé en 1992 par Nikólaos Michaloliákos
entre pour la première fois au Parlement en mai 2012. Lors des élections législatives
de juin 2012, le parti confirme sa percée, totalisant 7 % des voix et obtenant 18 sièges
sur 300 au Parlement. Jusque-là inexistant sur la scène politique, le parti a su surfer
sur les craintes d’une population grecque à bout de souffle, dans un contexte de crise
économique d’une ampleur sans précédent. Rejetant l’Europe, le memorandum et
ses mesures d’austérité, Aube Dorée mène aussi une politique très active de chasse
aux immigrés, en organisant notamment des rondes de surveillance dans certains
quartiers d’Athènes, qui se terminent parfois en ratonnades. Les membres du parti se
félicitent de leurs actions « humanitaires » en faveur de la population grecque, comme
la banque du sang, l’accompagnement des personnes âgées dans la distribution de
denrées alimentaires, mais ces services sont exclusivement réservés aux citoyens
grecs qui se font connaître en affichant un drapeau grec sur leur balcon.
En juin 2012, le député d’Aube Dorée Ilias Kasidiaris frappe, à la stupeur générale,
une députée communiste lors d’un débat télévisé. En septembre 2012, les députés
d’extrême droite se voient privés de leur protection policière, suite à l’agression
de vendeurs de rue par un groupe de militants. Mais en septembre 2013, la mort
d’un rappeur et militant antifasciste attaqué par un membre d’Aube dorée à l’arme
blanche est un électrochoc. De gigantesques manifestations sont organisées dans
tout le pays. Des liens entre la police et le parti ultranationaliste sont mis à jour, des
policiers démissionnent tandis que le leader du parti Nikólaos Michaloliákos est arrêté.
Actuellement en prison, il devrait être jugé en 2015. En attendant, 16 députés sont
aussi inculpés pour « appartenance à une organisation criminelle ».
POLITIQUE ET ÉCONOMIE
l’Union européenne, ainsi que de développer les
échanges économiques, sociaux et culturels.
En tant qu’espace insulaire, situé de surcroît
à la périphérie de la zone européenne, l’île
grecque a bénéficié pendant de nombreuses
55
années de quantité d’aides financières de la
part de l’Union européenne. Cette manne est
aujourd’hui très réduite, laissant de nombreux
programmes de développement en suspens car
l’île est incapable de les poursuivre.
ÉCONOMIE
Principales ressources
Agriculture
L’agriculture a toujours été la principale
ressource de l’île. Les recherches sur la
civilisation minoenne nous ont rapporté que,
déjà il y a 3 500 ans, les Crétois tiraient du
sol leur richesse. La découverte de grandes
jarres atteste de la conservation de produits
comme le vin, l’huile d’olive ou le grain.
La culture a toujours été privilégiée face à
l’élevage, principalement en raison du climat et
du relief. En effet, en dehors des chèvres dans
les montagnes et de quelques troupeaux de
moutons, on ne trouve pratiquement aucune
trace d’autres animaux, et surtout très peu
de bovins.
La fertilité du sol crétois, certes relative mais
excellente comparée au reste de la Grèce, a
permis à l’île de se situer parmi les toutes
premières régions agricoles de l’ensemble
hellénistique. Comme dans l’ensemble de
la Grèce, les oliveraies sont particulière-
ment nombreuses et constituent la principale
ressource. Adaptées au climat et aux précipitations (rares) en été, les olives trouvent
un terrain idéal en Crète. Le raisin est, lui
aussi, assez représenté, principalement sur
les coteaux et les hauts plateaux où les vignes
offrent un vin légèrement sucré et très doux.
Une partie des fruits des vignes est destinée
à la production de raisins secs.
Si vous vous promenez dans les régions
vinicoles à la fin de l’été, après les vendanges,
et durant tout l’hiver, vous pourrez voir des
étendues couvertes de raisins qui sèchent au
soleil, et dont la couleur passe du vert pâle
au jaune, puis doré et marron.
On trouve également de nombreuses cultures
de fruits (agrumes) et légumes (sous serres),
ainsi que des céréales. Au total 30 % du sol
crétois est cultivé et l’on compte environ
35 millions d’oliviers, soit 60 par habitant
de l’île ! Grâce aux sommets montagneux,
les zones cultivables sont irriguées par de
nombreuses sources. Le tiers de la production
d’huile d’olive grecque provient de Crète.
La récolte des olives de table s’effectue aux
mois de septembre et d’octobre, tandis que les
olives destinées à la fabrication de l’huile sont
ramassées en hiver, de novembre à février.
Les oliveraies se recouvrent alors de filets
en plastique, disposés sous les arbres afin
de recueillir les olives que l’on fait tomber en
tapant sur les branches à l’aide d’une gaule.
La récolte est longue et pénible, notamment
sur les terrains en pente, majoritaires en
Crète, justifiant le prix élevé de cette huile.
Des procédés mécaniques font néanmoins leur
apparition dans les régions les plus développées. La récolte de l’olive est sans conteste
le temps fort de la vie agricole crétoise. Elle
occupe bon nombre des îliens qui possèdent
presque tous quelques dizaines, centaines,
voire milliers d’arbres. La culture de l’olive
constitue une bonne activité économique
hivernale, complémentaire de l’industrie du
tourisme en été. Aussi, maints Crétois actifs
dans le tourisme en été produisent de l’huile
d’olive en hiver !
DÉCOUVERTE
L’activité économique crétoise s’articule
autour de deux secteurs, a priori sans
aucune connexion possible : l’agriculture et
le tourisme. Ces deux moteurs ont été, pendant
des années, largement alimentés par les aides
de l’Union européenne, permettant à l’île de
rester à un taux de chômage relativement bas
par rapport au reste du pays. Aujourd’hui, la
crise est passée par là, les subsides européens
se font plus rares et la Crète a vu son taux de
chômage exploser et dépasser les 25 % fin
2013, (contre 11 % en juin 2011, 9,3 % en
juin 2010 et 6 % en juin 2009). Si l’activité
touristique est repartie à la hausse en 2013 et
2014, cela n’a pas eu d’influence sur le taux
de chômage. On peut y voir une réticence à
l’embauche ou une augmentation du travail
non déclaré.
Les activités industrielles crétoises se
partagent entre l’industrie alimentaire et la
production de savons et de textiles. Notons
également que des centres de recherche sont
implantés à Héraklion et Hania-La Canée.
56
POLITIQUE ET ÉCONOMIE
© AUTHOR’S IMAGE
Dans les autres régions, les Crétois ont depuis
longtemps trouvé le moyen de pomper l’eau
des nappes phréatiques en installant des
éoliennes dans les plaines. Cependant, bien
que l’agriculture soit encore l’activité principale de nombreux Crétois, les techniques de
production sont encore assez rudimentaires et
ne permettent pas d’obtenir des rendements
aussi importants qu’en Europe occidentale.
Depuis 1981 et l’entrée de la Grèce dans
l’Union européenne, les Crétois doivent faire
face aux restrictions de Bruxelles concernant
la politique agricole commune. Les habitants
de l’île acceptent assez difficilement que les
directives concernant leur unique source de
revenus soient décidées à plusieurs milliers
de kilomètres de la Crète. On ne change pas
des cultures ancestrales aussi facilement !
Et d’ailleurs, cette faible productivité garantit
à coup sûr la bonne qualité des aliments
produits en Crète. Les cultures exportées
vers le reste de la Grèce ou l’Europe sont
principalement les olives et l’huile d’olive,
les fruits (raisins, citrons, oranges, mandarines, melons, pastèques, kiwis, avocats et
bananes), les légumes (tomates, concombres,
pommes de terre, aubergines et poivrons)
Vignes dans la région de Kouloukonus.
et les herbes (origan, thym, laudanum et
menthe). L’agriculture biologique se développe
sur toute l’île et pourrait constituer une alternative intéressante et pleine de promesses
pour les agriculteurs crétois.
Place du tourisme
La Grèce est l’un des pays les plus touristiques
du monde et la Crète est l’une des régions
les plus touristiques du pays, avec environ
2 millions de visiteurs par an. Dans certaines
régions, toutes situées sur la côte nord de
l’île, cet afflux touristique est particulièrement
visible. Depuis les années 1960, la Crète
s’est largement ouverte au tourisme. Cette
activité a d’abord profité aux propriétaires de
grands complexes hôteliers sur la côte nord, la
plupart du temps grecs ou étrangers, mais plus
rarement crétois. Petit à petit, les bénéfices
de cette frénésie touristique se sont étendus
à toute la population qui a su y trouver son
compte. D’abord les infrastructures se sont
développées sur l’ensemble de l’île, et ce
ne sont plus aujourd’hui que quelques pôles
qui en profitent. Petits restaurants, pensions
familiales et magasins touristiques se sont
ouverts un peu partout sur l’île, auxquels il
faut ajouter les locations de véhicules, les
excursions organisées et toutes les activités
qui gravitent autour pour comprendre que
le tourisme est aujourd’hui indispensable à
l’économie crétoise en tant que tout premier
secteur d’activité.
Avec plus de 450 000 visiteurs par an, les
Allemands sont les plus nombreux à venir
fouler le sol crétois, suivis des Britanniques
(384 000). Les Français sont également
largement représentés avec 248 000 touristes.
Autrement dit, croiser un compatriote en été en
Crète n’a vraiment rien d’exceptionnel. Entre
les grandes villes du nord, complexes hôteliers
et résidences de vacances se succèdent pour
attirer la majeure partie des visiteurs qui
choisissent des formules « tout compris »
pour leurs vacances. C’est donc dans ces
régions que vous aurez le moins de chance
de découvrir la Crète authentique.
En revanche, en poussant plus loin de quelques
kilomètres dans l’arrière-pays ou même le
long de la mer de Libye, les infrastructures
touristiques se font de plus en plus rares et
la Crète change d’aspect. Ici, on découvre
véritablement les Crétois et leurs traditions :
les villages se font plus pauvres, les cartes
postales plus rares, et le grec est souvent la
seule langue parlée. Sur certaines plages du
sud, pourtant touristiques, on constate qu’il
57
DÉCOUVERTE
n’y a que des Grecs, venus d’Athènes ou du
Pirée, cherchant à fuir leur ville également
envahie d’étrangers l’été. Par conséquent, il
existe deux types de touristes en Crète, ceux
qui restent sur la côte nord et profitent des
nombreuses infrastructures (tout en visitant
les abondants sites culturels) et ceux qui
explorent le reste de l’île avec de nombreuses
surprises.
Quoi qu’il en soit, ce contraste entre le Nord
et le Sud n’empêchera pas tous les curieux
de visiter l’ensemble de la Crète, d’autant
que les distances restent assez réduites et
permettent d’accéder à tous les endroits de
l’île sans trop de difficultés. Si vous avez opté
pour un voyage organisé, n’hésitez pas à louer
une voiture (petits prix) et à vous promener sur
l’île à la rencontre de la vraie Crète !
w Le boom du tourisme en 2014 en Grèce :
après plusieurs années en demi-teinte à cause
de la crise, et malgré la baisse de fréquentation
des touristes russes et ukrainiens en raison
des problèmes politiques, la Grèce a battu tous
ses records en 2014. 21 millions de touristes
étrangers (en intégrant les passagers de
croisières) sont attendus, soit un million de
plus qu’en 2013 ! Les recettes devraient elles
aussi battre des records, avec 13 milliards
d’euros estimés. Une très bonne nouvelle
pour l’industrie touristique qui participe à
hauteur de 16 % au PIB, et emploie plus
de 660 000 personnes dans le pays. Selon
les chiffres de l’ambassade, le musée
d’Héraklion est le musée crétois le plus visité
avec 11 734 personnes entre avril 2013 et
avril 2014. Gageons que cette fréquentation
devrait largement augmenter depuis la fin
des travaux en mai 2014. Sans surprise,
les sites archéologiques les plus visités de
Crète se situent à Cnossos et Phaistos, avec
respectivement 41 000 et 8 200 visiteurs,
encore loin derrière les 135 000 visiteurs de
l’Acropole d’Athènes.
© ISTOCKPHOTO.COM/SLAVA296
POLITIQUE ET ÉCONOMIE
Terrasse d’un hôtel de luxe.
Enjeux actuels
La Grèce, enlisée dans plusieurs années de
crise, doit faire face à des enjeux colossaux.
Atteindre l’équilibre budgétaire en est un mais
il est essentiel que cela passe aussi par une
reprise de la croissance. Privatisations et
investissements étrangers sont également des
objectifs que se sont fixés le gouvernement et
la troïka. Le maintien dans la zone euro semble
aujourd’hui ne plus être mis sur la sellette,
du fait de la bonne volonté qu’ont montré les
dirigeants à réformer le pays. La société est
cependant très fortement touchée par ces
réformes et des pans entiers du secteur public
s’effritent, comme l’éducation ou la santé (un
Grec sur trois n’a plus de couverture sociale !).
Bientôt un nouvel aéroport en Crète ?
Avec 1,42 million de passagers entre janvier et juin 2014, le vétuste aéroport
d’Héraklion est saturé et peine à accueillir le flot de touristes qui viennent visiter la
Crète. C’est pourquoi on parle de plus en plus d’un nouvel aéroport qui se trouverait
au sud de la capitale, à Kastelli. Remisé dans les cartons en 2011, ce projet
représente l’un des principaux investissements publics de ce pays en crise. Des
entreprises chinoises, françaises, allemandes et espagnoles devraient répondre à
un appel d’offres pour 800 millions d’euros d’ici novembre 2014. L’objectif est que
l’aéroport de Kastelli devienne le deuxième de Grèce après Athènes pour le trafic avec
l’étranger.
Population
et langues
Démographie
La Crète, forte de 623 065 habitants, est
l’île la plus peuplée de Grèce (5,5 % de la
population totale du pays). Sa population
a d’ailleurs largement augmenté depuis
le recensement précédent. La densité de
la population est de 74 habitants/km². La
capitale, Héraklion, avec une agglomération de plus de 150 000 habitants, est la
plus grande ville de l’île, devant Hania et
Rethymnon. Elle est également la 6 e plus
grande ville de Grèce en termes de population, après Athènes, Thessalonique, Le
Pirée, Patras et Peristéri. 乍L a répartition de
la population sur l’île est très inégale. Ainsi,
la majorité de la population se concentre sur
la côte nord de l’île, le sud étant du fait de
son relief montagneux peu peuplé. 45 % de
la population de l’île vit en milieu rural. Dans
la région d’Héraklion, la population s’élève à
plus de 305 000 habitants. C’est la région la
plus peuplée de Crète avec une densité de
110 habitants/km2. A l’est, le Lassithi compte
seulement 76 000 habitants, la région de
Hania à l’ouest affiche 150 000 habitants
tandis qu’au centre la région de Rethymnon
totalise 82 000 habitants.
Minorités ethniques
Actuellement, en plus des Grecs, la Crète
compte bon nombre de Turcs et d’Albanais,
et l’intégration des minorités ethniques et
religieuses ne se fait parfois pas si facilement.
Il en va ainsi des Turcs musulmans, toujours
en proie aux discriminations raciales parfois
alimentées par les journaux à sensations.
Contrairement à la Grèce continentale, la
Crète a bien mieux intégré ses travailleurs
immigrés venant d’Albanie ou des Balkans.
Ceux-ci ont trouvé leur place dans l’agriculture, secteur très porteur sur l’île, et dans
lequel un nombre décroissant de Crétois
souhaite travailler (du moins manuellement).
La population d’immigrés a ainsi constitué
une main-d’œuvre bon marché.
Aujourd’hui, les choses ont un peu changé
du fait de la crise et des flux incessants
d’immigrés clandestins venant des pays
arabes comme la Lybie ou l’Afghanistan, et
accostant par bateau et par milliers sur les
côtes crétoises. Ces populations ont généralement pour destination finale un autre pays
d’Europe mais restent bien souvent bloquées
en Grèce pour des raisons administratives,
à moins d’être renvoyées. Frontex, l’organisme européen chargé de « protéger » les
frontières européennes a ouvert un bureau
dans le port de Souda mais ne parvient pas à
endiguer les flux. Si la population a commencé
par être hostile aux mariages mixtes, ils
sont de plus en plus courants, notamment
avec des conjoints albanais parfaitement
intégrés.
Langue et alphabet
En Crète, la langue officielle est, comme dans
toute la Grèce, le grec moderne. Attention,
même s’il utilise le même alphabet, le grec
moderne est assez éloigné du grec ancien,
notamment dans la prononciation des
lettres. 乍Si l’accent crétois est marqué par
rapport à celui d’Athènes, leur grec reste
compréhensible et ne contient pas autant
d’expressions particulières que le grec de
Thessalonique ou de Chypre.乍 Pratiquement
tous les Crétois parlent ou baragouinent
l’anglais, langue du tourisme par excellence. Nombreux sont ceux également qui
parlent le français, même les personnes
âgées.
On trouve en Crète, dans les sites archéologiques de l’époque minoenne, des tablettes
d’argile rédigées en écriture linéaire B. Cette
écriture non alphabétique est considérée
comme l’ancêtre du grec classique. C’est
ensuite au VIII e siècle av. J.-C. que l’on
trouve les premiers documents écrits avec
l’alphabet grec. De nos jours, cet alphabet
grec est toujours utilisé. Souvent pour les
noms de rues, les enseignes des commerces
ou autres panneaux d’indication, les deux
alphabets grec et latin sont employés simultanément, ce qui facilite grandement la tâche
au voyageur.
Mode de vie
Les valeurs inculquées par la religion et les
traditions sont encore très présentes bien que,
dans les villes, le mode de vie soit complètement
occidentalisé avec ce que cela implique dans
l’évolution des mentalités. La famille crétoise
est très soudée et le respect des anciens est
peut-être plus prégnant qu’ailleurs en Europe.
Le mariage est lui aussi une institution qui
perdure, même si le divorce se répand. Outre
un certain machisme, propre aux hommes du
sud, qui existe encore (la musique crétoise est
par exemple un domaine souvent réservé aux
hommes), les jeunes femmes s’émancipent et la
parité est en marche dans les domaines économiques et sociaux. Au sein des couples, les
femmes, aussi diplômées que les hommes, sont
actives. Avant la crise et le fléau du chômage, la
majorité des familles vivaient avec deux salaires.
Politesse
Comme les autres Grecs, les Crétois sont des
gens particulièrement sympathiques, toujours
prêts à venir en aide.
N’hésitez pas à le leur demander, ils en seront
ravis.
Ne vous formalisez pas si certaines réponses
vous semblent exprimées d’un ton sec ou,
pendant une discussion, si votre interlocuteur
s’enflamme rapidement, il s’agit seulement
d’une manière de s’exprimer, spontanée. Pour
le Grec, la politesse telle qu’on la pratique en
France ou en Angleterre s’apparente à une
forme « d’hypocrisie ». Il préfère aller droit
au but, c’est sa marque de respect envers
son interlocuteur. D’un autre côté, les petits
mots doux « ma fille », « mon garçon »,
« mon amour »,... sont utilisés couramment
par les femmes grecques pour afficher leur
sympathie envers quelqu’un, même s’il s’agit
d’un inconnu !
Avis aux voyageuses, ne soyez pas vexées
si les autochtones ne vous tiennent pas les
portes ou cherchent à passer devant vous
quand vous faites la queue. Ce sont des
notions de galanterie que les Crétois ne
connaissent pas, mais cela ne les empêche
pas d’être des gens charmants le reste du
temps !
Mariage
En Grèce, le mariage est une institution qui
perdure (bien que la moitié d’entre eux se solde
par des divorces…) et les festivités durent
en général trois jours pendant lesquels on
mange et on boit beaucoup. Parfois le nombre
d’invités peut atteindre 1 000 personnes et a
lieu dans le village de naissance de la jeune
femme. Quelques jours avant la cérémonie,
c’est la soirée du « krevati » (le lit, en grec).
Le jeune couple invite alors la famille et les
amis les plus proches chez eux, à boire, à
manger et... à jeter de l’argent sur leur lit !
Ces cadeaux viennent en plus de ceux qui
seront offerts le jour du mariage et les Grecs
étant très généreux, les sommes sont parfois
astronomiques.
Si vous êtes de passage, n’hésitez pas à vous
joindre à la fête, vous serez les bienvenus ! En
Crète, la tradition veut que les invités viennent
avec leur fusil et tirent des balles en l’air. Cette
pétarade accompagne la musique et marque
l’événement. On dit en Crète que le succès
d’un mariage se mesure au nombre de balles
tirées (nombre qui peut atteindre 10 000 !).
Pame volta ! (« Allons faire un tour ! »)
Pendant que les hommes refont le monde au kafeneion , les femmes ont leur
équivalent, hérité du temps de l’occupation vénitienne : le soir, un peu avant le
coucher du soleil, elles partent en promenade avec leurs enfants et se retrouvent
pour discuter et cancaner. L’occasion aussi pour les plus jeunes de se rencontrer et
de flirter...
DÉCOUVERTE
VIE SOCIALE
60
MODE DE VIE
MŒURS ET FAITS DE SOCIÉTÉ
w Taux de natalité : 9,54 ‰.
w Taux de fécondité : 1,41 enfant par
femme (l’un des plus bas d’Europe). De plus,
le nombre d’avortements en Grèce a augmenté
de 50 % en 2011 pour atteindre 300 000.
w Espérance de vie : 81 ans.
Choix du prénom
En Grèce, il est souvent dicté par la famille
et l’on donne en général le prénom d’un des
grands-parents (paternels en priorité) aux
petits-enfants. Cela explique sans doute
pourquoi les prénoms ne semblent pas suivre
d’effet de mode. Vous rencontrerez ainsi bon
nombre de Yannis, de Yorgos ou de Maria…
qui sont tirés au départ des textes de la religion
chrétienne. Mais le prénom typique de l’île,
le plus répandu, est sans conteste Manolis,
contracté très souvent en Manos : il y en a un
pratiquement dans chaque famille ! Manolis
est l’équivalent grec de Manuel.
Éducation
L’Etat moderne s’est efforcé de perpétuer la
longue tradition grecque en matière d’éducation. De gros efforts ont ainsi été consentis
durant les deux derniers siècles pour le développement de l’école publique. Aujourd’hui,
l’éducation est en principe gratuite à tous les
niveaux d’enseignement et elle est obligatoire
jusqu’à 16 ans. L’école publique obligatoire
commence vers l’âge de 5 ans. Avant cela,
très peu obtiennent une place en maternelle
publique et, du coup, la plupart des enfants
sont élevés par leurs grands-parents ou parfois
par leur mère si elle ne travaille pas. Sinon,
ils vont dans des petites écoles maternelles
privées qui coûtent extrêmement cher aux
familles. L’école se terminant vers 15-16h, les
parents doivent, en plus, trouver une solution
pour que leurs enfants soient surveillés jusqu’à
leur retour du travail, vers 19h. L’Etat grec
est très en retard sur le sujet de la petite
enfance et, avec la crise et la pression de
la troïka qui oblige la Grèce à se séparer de
ses fonctionnaires, de nombreux postes de
maîtresses de maternelles et de primaires ont
même été supprimés. A la rentrée scolaire de
septembre 2013, des fermetures et fusions de
nombreuses écoles primaires et maternelles
sont au programme, entraînant de lourdes
grèves au sein du corps enseignant.
En primaire et secondaire, les motifs de mécontentement sont nombreux, et les faiblesses du
système obligent les parents à avoir recours
à des établissements privés, très chers.
Les soirs de semaine, pratiquement chaque
élève grec prend des cours privés dans les
nombreuses frontistirio du pays, dans toutes
les matières. Cette situation dure depuis
une trentaine d’années mais aujourd’hui la
crise tend à diminuer cette pratique car les
familles n’ont plus les moyens de subvenir à
ces dépenses supplémentaires prohibitives.
Ce sont souvent les professeurs des écoles
qui agrémentent leur salaire en travaillant le
soir dans le privé. Ces dernières années, le
gouvernement a tenté de mettre en place une
réforme du système éducatif, sans succès.
Aujourd’hui, avec la crise, le manque de moyens
est criant dans les établissement du primaire
et du secondaire. Les enseignants sont trop
peu nombreux et leurs salaires se réduisent
à vue d’œil. Dans les classes, aucun outil
pédagogique n’est mis à disposition des élèves
et de leurs enseignants. Les établissements et
infrastructures ne sont plus entretenus, car les
municipalités qui en ont désormais la charge
ne peuvent pas subvenir à ces dépenses. Les
universités sont également très mal loties et
les professeurs obtiennent des quart-temps
ou mi-temps entre Athènes, Thessalonique,
la Crète... Nombreux sont ceux qui passent
2 jours à Athènes par semaine et 3 jours en
Crète ! Frais de transport à leur charge !
Homosexualité
Dans l’Antiquité, un rôle important était
conféré à l’homosexualité. Complémentaire
de l’hétérosexualité, gage de reproduction
de la cité, elle n’était pas perçue comme une
déviance comme en témoigne la pratique
attestée des mariages collectifs.
Les inscriptions révèlent d’ailleurs l’importance de l’organisation de la société en clubs
d’hommes. Si cet état d’esprit perdure en
Grèce, il n’en va pas de même pour la Crète,
notamment en milieu rural où l’homosexualité
est loin d’être acceptée dans les mœurs. Les
homosexuels se retrouvent plutôt dans les
grandes villes. Certains villageois de la Crète
rurale racontent que si un père de famille
découvre que son fils est homosexuel, deux
choix macabres s’offrent à lui pour sauver son
honneur : ou bien tuer son propre fils ou bien se
61
MODE DE VIE
donner la mort… Dans la pratique, les jeunes
homosexuels s’éloignent de leur maison pour
vivre leur vie là où ils seront le mieux acceptés.
Nudisme
Sur les plages de la plupart des stations
balnéaires, le naturisme est en général interdit
et continue de choquer les esprits crétois. Mais
là aussi les mœurs évoluent et pas mal de
Grecs le pratiquent sans gêne ni voyeurisme
sur des plages (souvent au sud de la Crète) là
où il existe des « coins » nudisme. C’est une
affaire de bon sens : mieux vaut choisir un
endroit où d’autres gens le pratiquent ou des
endroits isolés, dans des circonstances qui ne
risquent pas de choquer les gens.
RELIGION
archevêché propre à Héraklion. Une grande
homogénéité religieuse règne donc sur l’île.
A l’instar des Grecs, 97 % des Crétois sont de
confession chrétienne orthodoxe. Les fidèles
sont, en outre, extrêmement pratiquants.
Pendant les offices, les églises de l’île sont
bondées. Il est ainsi vivement conseillé d’éviter
les visites aux heures de prière (en revanche
les églises sont accessibles toute la journée).
En Crète, les lieux de culte sont un passage
obligé pour les visiteurs car ce sont souvent
des édifices superbes, qui reflètent un aspect
prépondérant de la culture locale. Ici plus
qu’ailleurs, la religion a été un refuge pour la
population pendant les longues et difficiles
années d’occupation. Les prêtres orthodoxes,
autorisés à se marier avant d’être ordonnés,
sont parfaitement intégrés et jouissent d’un
grand capital « sympathie » auprès de la
population, même athée.Aujourd’hui, l’Eglise
orthodoxe est montrée du doigt par certains qui
souhaiteraient la voir contribuer un peu plus à
l’effort national en matière économique et que
soit taxé son immense capital immobilier... Les
négociations sont en cours.
© LINDA CASTAGNIE
DÉCOUVERTE
Le rapport qu’entretient l’Etat grec avec
l’Eglise orthodoxe est tout à fait particulier.
Il ne s’agit effectivement pas d’une religion
d’Etat, néanmoins il est difficile de parler de
séparation totale. La vie politique du pays est
encore marquée par la religion. Pour preuve,
le pope siège aux côtés du maire lors des
cérémonies officielles, le gouvernement prête
serment sur les Evangiles…
Et ce n’est que depuis 2000 que la mention
« religion » a été supprimée de la carte d’identité
nationale. Depuis 1850, l’Eglise est autonome
d’un point de vue administratif et économique,
mais l’Etat veille à sa protection et à son bon
fonctionnement. La Constitution hellénique
actuellement en vigueur attribue une place
privilégiée à cette Eglise et reconnaît son
enseignement comme celui de la religion
prépondérante. Ainsi, on dispense des cours
de religion orthodoxe dans l’enseignement
primaire et secondaire.
L’Eglise orthodoxe grecque s’administre donc
elle-même de façon collégiale, mais un statut
ecclésiastique particulier est en vigueur en
Crète, où elle est autonome et dispose d’un
Eglise orthodoxe crétoise.
Arts et culture
ARCHITECTURE
Les palais
© AUTHOR’S IMAGE
L’architecture palatiale s’est, au long de la civilisation minoenne, répandue tout en évoluant.
Nombre de petits palais, autrement appelés
« villas », ont vu le jour au temps de son apogée,
abritant des personnalités notoires, à l’image
des gouverneurs locaux (le palais du gouverneur
à Ghournia en est un exemple). Néanmoins,
quatre grands palais font la réputation de l’île :
Cnossos, Malia, Phaestos et Zakros. Si leurs
dimensions sont très variables (fort de ses
13 000 m² le palais de Cnossos est de loin le
plus grandiose, ce qui présuppose sa fonction
politique), leur organisation est similaire, le
centre névralgique étant une cour centrale
rectangulaire. Orientée nord-nord-est, elle
est avant tout un espace de communication et
toutes les entrées du palais s’ouvrent en effet
sur elle. La présence de fosses de sacrifices
et de tables d’offrandes laisse supposer qu’elle
jouait également un rôle religieux. L’aile ouest
abrite une autre cour, probable lieu de rassemblement à l’occasion des fêtes. Les étages
regroupent appartements, pièces de réception,
lieux de culte et batteries de magasins. Il est à
noter que les palais de Cnossos et de Phaestos
disposent également d’un théâtre avec gradins.
Constructions confortables malgré leur monumentalité, les palais répondent à des exigences
climatiques : protéger de la chaleur et de la
lumière propres au bassin méditerranéen.
Leur place dans le tissu urbain est essentielle
puisqu’ils constituent le noyau de la cité. Les
palais sont un centre économique, politique et
religieux. L’organisation des villages autour des
villas répond à la même logique.
Fresques et arts décoratifs
Les palais et villas se caractérisent par le luxe
et la richesse de leurs décorations. L’art crétois
s’y affiche dans toute sa splendeur, à l’image
des merveilleuses fresques à la détrempe.
Celles-ci représentent généralement des
scènes traditionnelles mais certaines, à
l’image de la fresque des dauphins à Cnossos,
étonnent par leur originalité.La sculpture est
destinée essentiellement à la représentation
de divinités sous forme de petites statuettes
généralement travaillées dans l’ivoire. Le
travail sur céramique, hautement technique,
est particulièrement développé. Les vases se
caractérisent par la beauté de leur couleur
et la précision de leurs motifs. La Crète est
également célèbre pour ses vases de pierre.
Architecture religieuse
La période postpalatiale est marquée par
l’apparition des premiers temples, de style
géométrique et archaïque et des cités-Etats.
Les modèles grecs s’exportent en Crète durant
la période classique et hellénistique. La période
byzantine affirme la religion chrétienne. De
nombreux édifices religieux (églises, monastères et basiliques) au style caractéristique
– plan en croix grecque inscrite avec coupole
– voient le jour. Des icônes, devenues depuis si
célèbres, ornent le sanctuaire. Le style byzantin
marquera encore l’époque vénitienne.
L’influence vénitienne
puis ottomane
Dans les premiers temps de l’occupation,
les Vénitiens se sont principalement efforcés
de renforcer leurs possessions sur l’île, en
construisant un peu partout des forteresses
et en dotant les villes où vivaient des notables
de la République de fortifications solides. Ce
sont des architectes italiens qui furent engagés
Brodeuse de Kritsa.
ARTS ET CULTURE
rapidement de véritables quartiers vénitiens,
comme ceux que vous verrez à Rethymnon ou
Hania. La plupart des maisons vénitiennes sont
construites en forme de « L » ou de « U », autour
d’une cour intérieure, avec un rez-de-chaussée
et un étage. Dans les campagnes, les maisons
ont conservé un aspect plus crétois, à savoir
plus simple, avec un rez-de-chaussée et un
étage mansardé. Tout cela rappelle à quel point
l’influence vénitienne a été importante dans
l’architecture crétoise, tant les traces qu’il en
reste sont nombreuses. Les Turcs, sans doute
parce que la Crète les intéressait moins, n’ont
pas autant contribué à l’architecture de l’île. Ils
se sont souvent contentés de quelques modifications. Entre autres, les maisons urbaines
se sont équipées de balcons fermés en bois,
appelés sachnissi (à Rethymnon en particulier),
mais la principale innovation, s’il en est, de la
période turque, concerne les moulins à vent
qui ne sont certes pas apparus à cette époque
mais se sont multipliés dans des proportions
très importantes, surtout à l’est de l’île.
ARTISANAT
Grâce au tourisme, les Crétois ont la possibilité d’exprimer leur passion pour l’artisanat
et de réussir à en vivre. Depuis toujours,
tous les habitants cultivent leur goût pour
l’artisanat, quel qu’il soit. Tissage, poterie,
ébénisterie, travail du cuir, forge ou icônes
sont des activités très courantes. Pour cette
raison, vous trouverez de très nombreuses
boutiques de souvenirs, ainsi que des ateliers
de fabrication et de vente, dans les grandes
villes aussi bien que dans les campagnes
reculées. Certains se contentent de copier
les objets d’art minoens, d’autres innovent
ou perpétuent une tradition crétoise.
Que rapporter de son voyage ?
w Artisanat : les principaux objets artisanaux que vous pourrez rapporter de votre
voyage sont des poteries, des icônes, des tissus et broderies traditionnels ainsi que des
petits objets divers, souvent de très bonne qualité. Attention toutefois, l’exportation de
produits anciens (plus de cinquante ans seulement) est interdite, et les douanes peuvent
être très sévères sur ce point.
w Bijoux : il est à noter que les artistes crétois excellent tout particulièrement dans deux
arts mineurs : l’orfèvrerie et la glyptique, techniques originaires d’Orient. Les bijoux du
musée d’Héraklion, par la splendeur de leurs formes, témoignent ainsi de leur habileté
d’exécution. Les sceaux, travaillés dans l’or ou dans la pierre, représentent avec une
précision stupéfiante des scènes de la vie culturelle.
w Komboiloï : cette sorte de petit chapelet que tous les Crétois agitent dans tous les
sens n’a aucune signification religieuse. Certains vous diront qu’il s’agit d’un simple
passe-temps, un anti-stress ou un jeu, d’autres que c’est une tradition dont ils ne
connaissent plus trop l’origine. En général en métal, ils existent également en bois, en
pierres semi-précieuses ou en plastique et se trouvent un peu partout, dans les boutiques
de souvenirs comme dans les kiosques. Voilà le genre d’objet original que vous pourrez
rapporter de votre séjour pour un prix dérisoire.
DÉCOUVERTE
pour travailler à l’édification de ces bâtiments.
Vous pourrez visiter d’importants vestiges de
cette époque, parfaitement conservés, comme
le fort d’Héraklion, ceux de Kastelli ou de
Spinalonga. Les fortifications sont présentes
dans les grandes villes du nord de l’île. Vous les
verrez à Héraklion, Hania et Rethymnon. Dans
le même temps, les seigneurs vénitiens se sont
fait construire quelques châteaux fortifiés dans
les campagnes afin de contrôler l’ensemble
de l’île et d’éviter trop de révoltes. Une fois
ces constructions défensives et militaires
achevées, les Vénitiens ont importé en Crète
un aspect plus artistique de leur architecture
en construisant des palais, des fontaines et
des monuments dans les villes importantes.
C’est ainsi qu’il reste à Héraklion et à Hania
de nombreux bâtiments vénitiens superbes
et quelques fontaines. Les occupants se sont
également efforcés d’organiser l’urbanisme
en créant des places et des rues un peu
plus larges. Les bourgeois de la République
se sont fait construire des maisons, créant
63
64
ARTS ET CULTURE
LITTÉRATURE
En dehors des modes d’écriture de l’Antiquité
qui concernaient exclusivement des textes
officiels et administratifs (en linéaire A et B),
l’écriture est apparue très tard en Crète. Ce
sont les Vénitiens qui, aux XIVe et XVe siècles,
contribuèrent à l’importation de la littérature
sur l’île. Le poème, «Erotocritos», composé
vers 1645 par Vitsentzos Kornaros, ne compte
pas moins de 10 502 vers, mêlant les styles
byzantin et italien pour créer un véritable style
crétois qui disparaîtra, malheureusement, avec
l’invasion turque quelques années plus tard.
Après quelques poètes qui marquent donc les
XVIe et XVIIIe siècles, il faut attendre la fin du
XIXe siècle pour voir vraiment apparaître un
modèle crétois en littérature. Nikos Kazantzakis
marqua son temps et influença de nombreux
artistes (littérature ou cinéma) dans le monde
entier. D’autres écrivains ont repris le flambeau
après sa mort tels que Pandèlis Prévélakis
ou Odysséas Elytis. La source d’inspiration
principale de tous ces auteurs reste l’attachement à la Crète, thème largement représenté
dans leurs œuvres majeures. En moins d’un
siècle, la Crète est devenue un réel modèle de
littérature consacré par le prix Nobel accordé
à Elytis en 1979. Son ouvrage Maria Néféli
est un magnifique hommage à son île natale.
MÉDIAS
Les Grecs sont de gros lecteurs de journaux
comme en témoigne le grand nombre de
quotidiens. La politique intérieure y tient une
large place. Les titres les plus vendus sont Ta
Nea et Kathimerini.
Grâce au tourisme très important dans toute
la Crète, il est facile de trouver des journaux
étrangers dans les kiosques des petites et
grandes villes, et même dans les villages touristiques. Les titres allemands et anglais sont
souvent plus nombreux que les quotidiens en
français. Parmi ces derniers, Le Monde est celui
que l’on voit le plus en Crète, où il se vend le jour
même ou un jour après sa parution en France.
En outre, les habitants sont très friands de
radio et de télévision. Au printemps 2013, le
gouvernement a décidé brutalement, du jour au
lendemain, la fermeture des chaînes de radio
et télévision publiques (ERT), dédiées principalement à la musique et à l’actualité. Ecran
noir. Une mobilisation monstre a été organisée
par les salariés mais aussi les citoyens, même
si les avis étaient partagés : ERT représentait
un haut lieu de la corruption (salaires mirobolants pour certains privilégiés, nouveaux
emplois créés à la pelle à chaque changement
de gouvernement pour y placer les amis des
puissants, gestion opaque). Onze mois après
la fermeture d’ERT, une nouvelle chaîne de
télévision publique (NERIT) a vu le jour en mai
2014. Les journalistes licenciés ont aussi créé
un site d’infos alternatif www.ertopen.com.
Les radios commerciales, quant à elles,
restent cantonnées aux zones urbaines.
Les programmes télévisés sont dominés
par les séries grecques, mais aussi étrangères, comme les turques, Audimat oblige.
Les chaînes les plus regardées sont MégaChannel, Star et Skai.
Les films diffusés sont en version originale,
sous-titrés en grec. Ainsi, lorsqu’un film
français est programmé, vous pouvez en
profiter ! Dans les hôtels de standing, vous
recevrez par câble ou par satellite des chaînes
étrangères, notamment françaises (TV5).
„ BEEINNET
Réservation de villas, d’appartements
et de maisons traditionnelles et un
large choix d’hôtels sur un site qui a une
version française... Nombreux témoignages
de touristes du monde entier.
„ CHANIA GUIDE
www.chaniaguide.gr
Une bonne initiative privée de réunir des
adresses et des informations pratiques sur la
ville de Hania, en ligne ! Un site anglophone
plutôt agréable à consulter, avec une catégorisation des informations assez claires et
un contenu à jour.
„ LA CRÈTE AUTREMENT
www.la-crete-autrement.com
L’Association Crète autrement est membre
du réseau international «Creative Tourism
Network», proposant de voyager autrement.
Le concept ? Des vacances intelligentes,
participatives, créatives, loin du tourisme
de masse, pour découvrir une Crète encore
authentique.
Hommes de lettres crétois
Vitsentzos Kornaros (1553-1613) en scène grec Cacoyannis (Zorba le Grec)
Il écrivit l’œuvre majeure de la littérature
grecque moderne, l’Erotókritos , un poème
épique de dix mille vers écrit dans l’idiome
crétois.
Georges Chortatzis (1545-1610)
Cet artiste fut l’un des premiers poètes
érudits à introduire les procédés poétiques de
la Renaissance dans la littérature crétoise. Sa
pièce la plus ancienne est Erophile – drame
d’amour tendre et cruel écrit vers 1600 –
publiée pour la première fois en 1637 et
jouée au théâtre de Candie (Héraklion) avant
1669 et la conquête turque. Nous lui devons
également la comédie pastorale, Gyparis ,
et la comédie bourgeoise, Katzourbos . Ses
œuvres sont le premier témoignage des
styles tragique et comique en Crète.
Nikos Kazantzakis (1883-1957)
Ecrivain né à Héraklion. Poète, auteur
dramatique et policier, il est l’un des
fondateurs du roman néohellénique et est
sans conteste l’écrivain crétois le plus
connu à l’étranger. Nikos Kazantzakis fait
des études de droit à l’université d’Athènes
avant de venir à Paris suivre les cours de
Bergson. Il entreprend ensuite une série de
longs voyages documentaires en Allemagne,
Russie, Espagne, Egypte, Chine, Japon…
qui constituent une étape importante de
son champ de réflexion. En 1945, il fait
une incursion dans la vie politique comme
président de l’Union ouvrière socialiste,
puis revient en France et s’installe à Antibes
où il publie quelques études sur Nietzsche
et Bergson. Son roman, Alexis Zorba
(1946), a été porté à l’écran par le metteur
et s’est vendu dans de très nombreuses
éditions étrangères. Le Christ recrucifié
(1954) a également connu un immense
succès, mais son œuvre la plus contestée,
et sans doute la plus célèbre aujourd’hui,
est La Dernière Tentation (1957), portée à
l’écran en 1988 par Martin Scorsese, qui a
fait scandale lors de sa parution et à la suite
de laquelle Kazantzakis a été excommunié
par l’Eglise orthodoxe russe. Sa tombe, à
Héraklion, est un endroit à ne pas manquer.
Jean Kondylakis (1860-1920)
Cet auteur a publié deux romans et trois
nouvelles, Pathoukhas (1916), Quand j’étais
maître d’école (1916) et Le Premier Amour
(1918).
Pandèlis Prévèlakis (1909-1986)
Cet écrivain s’est attaché à évoquer des
scènes du passé dans des romans tels
que Chroniques d’une cité où il décrit avec
nostalgie les légendes et l’histoire de sa ville
natale de Rethymnon. Dans Le Crétois, vaste
fresque en trois tableaux, il évoque la vie de
Venizelos, le héros de la libération crétoise.
Minas Dimakis (1916-1980)
Auteur de nombreux recueils dont La Terre
perdue (1937), La Dernière Frontière (1950),
Le Sombre Passage (1957), Le Voyage
(1960) et L’Aventure (1965). Odysséas Elytis
(1911-1996). Très largement influencé par
le surréalisme, il séjourne en France dans
les années 1940 et 1950 et publie Axion Esti
(1951), Six et un remords pour le ciel (1960)
et Maria Néféli (1978). Il obtient en 1979 le
prix Nobel de littérature.
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ARTS ET CULTURE
„ CRÈTE TERRES DE RENCONTRES
www.creteterrederencontres.info
Le site de l’association française Crète, terre
de rencontres : des informations pratiques
destinées aux voyageurs, et des données
culturelles sur l’île. L’association vise à
favoriser les échanges culturels et amicaux
entre la France et la Crète. Elle propose des
expositions ou des conférences.
„ CRETETRAVEL.COM
www.cretetravel.com
[email protected]
Différents articles en anglais sur des villages ou
certains points d’intérêt particuliers. Possibilité
de réserver logement ou voiture. En anglais.
„ EXPLORE CRÈTE
www.explorecrete.com
Site d’informations pratiques avec un tour
virtuel de Crète, il est beaucoup plus complet
en anglais qu’en français. Vous y trouverez
des carnets de bord, des recettes, des informations pratiques...
„ INCREDIBLE CRETE
www.incrediblecrete.gr
Un site d’information dédié à la Crète, créé sous
l’impulsion du ministère du Tourisme. Clair, riche
en photos, vidéos et informations pratiques, son
objectif est d’être la vitrine des beautés et des
atouts de la Crète ! Il est consultable en anglais,
en allemand, en russe et en grec – mais pas
en français pour le moment.
„ INTERKRITI
www.interkriti.org
Un site en anglais répertoriant les lieux et sites
de Crète, et offrant une description détaillée
(géographie, histoire, points d’intérêt, services
touristiques) pour chacun. Si le site n’est pas
très attrayant et ne facilite pas la navigation,
il offre en revanche des informations précises
sur les endroits dignes d’intérêt.
„ LE GRENIER DE CLIO
www.mythologica.fr
Un site consacré aux divinités et héros de la
mythologie, notamment grecque, présentés
sous forme de fiches classées par thèmes.
De quoi devenir incollable sur le sujet avant
de fouler l’île natale de Zeus !
„ LEPETITJOURNAL.COM GRECE
www.lepetitjournal.com/athenes
Lepetitjournal.com est un journal en ligne
à destination des Français de l’étranger,
des francophones locaux et des touristes.
Il présente au quotidien un mélange d’informations locales : actu, infos pratiques et
économiques. Un agenda culturel de la ville
d’Athènes : cinéma en français, théâtre,
concerts... Vous y trouverez également des
petites annonces et de bons conseils de
voyage, ainsi que des idées d’escapades
touristiques. La version grecque est basée
à Athènes.
„ L’ÎLE DE CRÈTE
3, avenue de l’Opéra
www.ile-de-crete.com
[email protected]
Des photos classées par thèmes (archéologie, villages, plages…) pour découvrir les
splendeurs de cette île, des infos pratiques
et des carnets de voyage. Un petit site perso
bien complet.
MUSIQUE
La tradition populaire est restée très présente
en ce qui concerne la musique et la danse en
Crète. En général, les danseurs sont vêtus
des costumes traditionnels, indispensables
au folklore. Les instruments utilisés pour la
musique crétoise sont le bouzouki, sorte de
mandoline, mais surtout la lyre crétoise, violon
vénitien à trois cordes, et le laoutro, sorte
de luth apparenté à l’oud turc. Parfois vous
entendrez le son d’une cornemuse crétoise
appelée askoman-doura.
La musique accompagne souvent la danse
dont la plus célèbre est le pendozali, originaire
de l’est de l’île. Pour danser le pendozali, il
faut s’aligner en se tenant aux épaules et
exécuter les mêmes pas que le danseur voisin,
sachant que c’est le premier qui mène la
danse. Lorsque le rythme s’accélère, la danse
le suit en cadence pour devenir très rapide.
C’est de cette danse que s’inspire le sirtaki
créé dans les années 1960 pour accompagner
la musique du film Zorba le Grec.
Le syrtos est une autre danse, typiquement
grecque et pas uniquement crétoise, qui se
pratique par un grand cercle pour tous ceux
qui veulent danser. La musique et le rythme
sont proches de ceux du pendozali.
Enfin, et grâce aux Vénitiens, le sousta est la
seule danse en couple, pratiquée en Crète.
Souvent, des chants viennent s’ajouter à la
ARTS ET CULTURE
67
Nikos Xylouris (1936-1980)
musique, et même si vous n’en comprenez pas
les paroles, vous pourrez en apprécier le style.
Les mandinadès, souvent plein d’humour, sont
très populaires, et les refrains sont repris par
toute l’assistance dans une ambiance très
conviviale. Autre forme de chant, le rizitika ,
très ancien, qui raconte des légendes merveilleuses mettant souvent en scène le goût
prononcé pour la liberté.
La Crète est donc, traditionnellement, une
terre qui engendre beaucoup de musiciens.
Parmi les plus réputés à l’heure actuelle, on
peut citer les chanteurs Vasilis Stavrakakis
et Skocilas, le joueur de luth Giorgis Xylouris
(disparu en 1980) et ses successeurs ou
encore le joueur de lyre crétoise Psarantonis,
surnommé le « Jazzman de la Crète » en raison
de son style particulier qui plaît plutôt à l’élite.
La Crète a aussi son groupe de musique
branchée, Les Chainides, dont la renommée
dépasse les frontières de l’île même si les
puristes n’apprécient pas forcément leur
musique qu’ils jugent hors de la tradition de
la musique crétoise.
MYTHOLOGIE GRECQUE
Ensemble de légendes, de fables et de mythes
transformés en poèmes épiques, la mythologie
était la religion des anciens qui conféraient aux
saisons et à la nature une existence d’acteurs
cosmogoniques. Ces acteurs avaient le statut
de héros, de dieux ou de démons. Mais qui
étaient les dieux et les héros de la mythologie
grecque ? Voici un petit Who’s Who ? pour
rafraîchir votre sens du sacré (grec).
Les douze déités de l’Olympe
Les dieux grecs vivaient sur le mont Olympe,
situé sur le versant nord de la vallée de Tempé,
dans la chaîne montagneuse séparant la
Macédoine de la Thessalie. L’Olympe était
dérobé à la vue des mortels par un constant
voile de nuages. Au printemps coulait un cours
d’eau perpétuel au fond de la vallée, tandis
qu’au sommet régnaient les neiges éternelles. Les dieux habitaient leurs palais sur les
hauteurs et siégeaient dans la demeure de Zeus.
Ils se nourrissaient de nectar et d’ambroisie, les
plus jeunes divertissaient les plus anciens en
dansant au rythme des mélodies et de la lyre
des muses. L’Olympe, siège traditionnel des
divinités grecques, sera transporté plus tard
sous la quatrième voûte céleste, l’Empyrée,
où règnaient le feu et les astres.
DÉCOUVERTE
Fils d’une famille de musiciens des montagnes de la province de Rethymnon, Nikos
Xylouris apprend dès l’adolescence à jouer de la lyre crétoise qu’il accompagne de sa
belle voix. Quand il débarque à 17 ans à Héraklion, c’est avec surprise qu’il constate
que les Crétois ne s’intéressent plus à leur musique traditionnelle, mais qu’ils écoutent
du tango et de la samba ! Forcé à s’adapter aux nouvelles modes pour gagner sa
vie, il tente néanmoins d’insérer quelques morceaux de musique crétoise lors de ses
concerts pour réhabituer le public à ses propres racines musicales. C’est au prix de ces
efforts, et grâce à son indéniable génie, que Xylouris réussit à faire revivre la musique
d’antan, qu’il rend accessible à tous en y ajoutant des sonorités venues d’ailleurs.
Collaborant avec le compositeur Yannis Markopoulos dès 1969, Xylouris se penche en
effet sur la relation entre tradition et présent (le disque Kroniko en sera issu). Artiste
engagé contre la dictature des Colonels, Xylouris devint célèbre dans la Grèce entière.
Trouvant la mort précocement à l’âge de 44 ans, il a laissé une œuvre capitale pour le
renouveau de la musique crétoise.
Son frère, Andonis Xylouris, qui officie sous le pseudo de Psarantonis, est également
l’un des musiciens crétois les plus reconnus de nos jours. Moins populaire cependant,
ce chanteur et joueur de lyre possède un style très personnel, une voix rugueuse et une
pratique expérimentale très intéressante.
Le fils de Nikos, Georgios Xylouris, poursuit sur son île natale lui aussi l’œuvre de son
père. Il joue de la lyre, mais surtout du laouto à huit cordes, et chante. Il est souvent
en concert en Crète et a participé à de nombreuses manifestations avec des musiciens
étrangers.
68
ARTS ET CULTURE
Aphrodite
Ancêtre de la Vénus romaine, a-t-elle jailli de
l’écume, est-elle la fille d’Ouranos (les Cieux)
et de Héméra (le Jour), ou, comme le suggère
L’Iliade, l’enfant de Zeus et de Dioné ? Pour les
Anciens, elle est la déesse de l’amour et de
la beauté. On l’appelait aussi Eurolia, Pontia,
Urania ou Pandemos. Son culte était célébré
partout, notamment à Cythère et Corinthe.
Elle est aussi à l’origine de la guerre de Troie
puisqu’elle poussa Pâris à enlever Hélène
à Ménélas. Femme d’Héphaïstos, dans les
poèmes homériques, elle a passionnément
aimé Adonis. Ses enfants se nomment Démos
(la Peur), Harmonia et Eros.
Apollon (Phoïbos)
Dieu du soleil ou plutôt de la lumière (Hélios
étant le dieu de l’astre solaire), il est le fils de
Zeus et de Léto qui lui aurait donné naissance
à Délos, la « terre brillante », car l’île se couvrit
alors de fleurs d’or. Emmailloté dès sa naissance
dans des bandelettes d’or, nourri de nectar et
d’ambroisie, en grandissant il voit son carquois
se remplir de flèches qui ne ratent jamais leur
cible et qui, par la suite, seront données à maints
héros. Voyageant de pays en pays, il s’installe
finalement à Delphes, le plus grand sanctuaire
de l’Antiquité. C’est le dieu de la sagesse, du
chant, de la musique et le maître des prophéties.
Son culte était le plus répandu en Grèce.
Arés
Fils légitime de Zeus et de la déesse olympienne Héra, il est le dieu de la guerre, de
la violence et de la destruction. Il est généralement représenté tenant une lance, un
casque ou un bouclier et a la réputation de
semer la discorde et d’être avide de sang et
de vengeance. Pendant la guerre de Troie,
il prend le parti des Troyens, provoquant le
courroux de sa mère.
Artémis
Sœur d’Apollon, et comme lui née à Délos,
elle a les mêmes pouvoirs que son frère. Elle
guérit autant de maladies qu’elle peut apporter
de fléaux. Plus tard, la Diane de la mythologie
latine a des flèches qui ne manquent jamais
leur but. Patronne de la chasse, elle habite des
forêts qui servent de remparts à sa pureté.
Elle prend part à la guerre de Troie, guérissant
Enée et exigeant le sacrifice d’Iphigénie qui
deviendra sa prêtresse.
Athéna
Elle est sortie toute armée du front de son
père Zeus, fendu par Héphaïstos d’un coup
de hache. Son nom désigne l’aurore, car
l’aurore est fille du ciel, et le ciel visible et
le ciel spirituel ont un seul et même nom :
Zeus. Le coup de hache signifiant la lumière
du matin qui illumine, Athéna est l’éveilleuse.
C’est pourquoi la Grèce antique lui consacrait le coq. Puisque l’éveil engendre le
savoir, Athéna est également la déesse de
la sagesse. Athènes est la ville d’Athéna qui
l’aurait fondée en inventant l’olivier. Elle, qui
change en pierre quiconque croise son regard,
peut-être admirée sur le fronton du Parthénon,
statue colossale à la figure sereine conçue par
Phidias, ami de Périclès au Ve siècle av. J.-C.
Déméter
Fille de Kronos et de Rhéa, sœur de Zeus,
Poséidon, Hadès, Héra et Hestia, elle est la
mère de Perséphone dont elle va toute sa
vie pleurer le sort infortuné, errant sur la
terre en robe de deuil et apportant disette
et sécheresse. Sur ordre de Zeus, inquiet
de cette situation qui risque de le priver des
hommes, Hermès va chercher Perséphone
dans le royaume lugubre d’Hadès. Le bonheur
de Déméter ramène l’abondance sur la terre.
Hélas, Perséphone devra retourner régulièrement chez Hadès, ainsi en a décidé Zeus,
ce qui marque l’hiver et l’été selon qu’éclate
la joie ou le chagrin de Déméter, à laquelle
étaient consacrés les mystères éleusiens –
symbole du renouveau – c’est-à-dire du retour
du printemps ( eleusis signifiant « venue » ou
encore « approche »).
Dionysos
Il incarne le vin et les plaisirs. Il est appelé
aussi Bacchus, et sa naissance est mystérieuse. Le lieu de son éducation – Naxos
peut-être – n’est pas exactement localisé.
Sa stature est somptueuse. Comme tant
d’autres héros, il doit traverser d’innombrables
dangers avant de connaître la gloire. Ses
voyages aventureux le mènent en Egypte,
en Ethiopie et en Inde. Il apparaît toujours
escorté d’une compagnie de bacchantes ou
ménades (femmes possédées).
Héphaïstos
Fils de Zeus et d’Héra, il était d’une si
grande laideur que sa mère pensa l’exiler
de l’Olympe. Il n’en est pas moins l’époux de
la belle Aphrodite. Surtout, il est le forgeron
des armes et des cuirasses, l’ancêtre du
latin Vulcain. C’est lui qui forge la cuirasse
invincible d’Achille. A la suite d’une querelle
avec Zeus, jeté du ciel, il tombe à Lemnos et
reste estropié.
ARTS ET CULTURE
Héra
Fille de Kronos et de Rhéa, elle est la sœur et
l’épouse de Zeus. Révérée comme telle, par
les autres dieux, elle ne s’oppose pas moins
à Zeus pendant la guerre de Troie, prenant
parti contre les Troyens après le jugement de
Pâris qui a offert la pomme d’or de la beauté à
Aphrodite plutôt qu’à elle-même ou à Athéna.
Reine du ciel pur, elle a trois enfants : Arès,
Hébé et Héphaïstos.
Hermès
Poséidon
Frère de Zeus et d’Hadès, fils de Kronos et de
Rhéa, il a le trident pour emblème. Gardien de
la terre, il ébranle le monde. Selon la légende,
il exige la souveraineté de Corinthe, Naxos et
Egine. Sa femme est Amphitrite. Son palais
se situe près d’Egée, au sein des flots. Là, il
garde ses chevaux à crinière d’or qui lui font
traverser les océans à la vitesse de l’éclair.
Zeus
Père des dieux et des hommes, il est le fils
de Rhéa (la Terre) et de Kronos (le Temps),
lequel a la fâcheuse habitude de dévorer ses
enfants. Sauvé par sa mère qui donne à son
époux une pierre à avaler à la place de son
enfant, Zeus adulte délivre les Cyclopes du
Tartare (l’Abîme) et vainc les Titans. Aidé par
Prométhée, dieu du feu, qui deviendra son rival
lorsque les Cyclopes l’auront armé de la foudre,
Zeus détrône Kronos et divise son empire, se
réservant le ciel pour royaume tandis qu’à ses
frères, Hadès et Poséidon, il lègue respectivement les régions inférieures et la mer.
Demi-dieux, muses et nymphes
Europe
Zeus, déguisé en taureau blanc, enlève et
conduit cette mortelle à Delphes où elle
deviendra la mère de Minos. Cadmos, le père
d’Europe, se met à la recherche de sa fille. En
chemin, il rencontre Apollon qui lui ordonne de
construire Thèbes. Le nom d’Europe signifie
le jaillissement de l’aurore.
Les Harpies
Elles sont le vent de l’orage. Virgile les décrit
comme des êtres odieux et repoussants.
Minos
Fils de Zeus et d’Europe, il figure comme le
sage législateur des Crétois. Il devient après
sa mort juge des morts en compagnie d’Eaque
et de Rhadamanthe.
Les Muses
Elles sont d’abord trois déesses de la poésie,
de la musique et de la science. Plus tard,
elles seront neuf, représentant l’histoire (Clio,
le Héraut), la poésie lyrique et la musique
(Euterpe, la Charmeuse), la poésie aimable
et le mime (Erato, l’Aimable), la comédie
(Thalie, la Joyeuse), la danse (Terpsichore),
les hymnes sublimes (Polymnie), l’astronomie
(Uranie, la Céleste), la poésie épique (Calliope
à la belle voix) et la tragédie (Melpomène).
Narcisse
Fils du fleuve Céphise, aimé de la nymphe
Echo qui, découragée, meurt de chagrin, il est
condamné par Némésis à tomber amoureux
de son image et à l’attente de l’impossible
amour. Sur le lieu de sa mort pousse la fleur
qui porte son nom.
Pan
Fils d’Hermès, il conduit les troupeaux en
jouant de la flûte. Il a la tête et la poitrine d’un
homme et un corps de bouc. Le mot « panique »
fait référence aux clameurs poussées par les
hommes de Pan pour le délivrer de ses ennemis.
Selon une autre version, c’est sa laideur qui
inspirait une terreur subite (panique).
Prométhée
Bienfaisant envers les hommes, il leur apporta
le feu dérobé aux dieux. Bien qu’allié à Zeus
dans sa lutte contre Kronos, Prométhée, dont
le nom signifie « celui qui considère toute
chose à l’avance », s’attire le courroux du
dieu suprême de l’Olympe qui le condamne à
être enchaîné sur un roc dans les hauteurs du
Caucase, tandis qu’un vautour lui ronge le foie.
C’est sur le lieu de son supplice qu’il rencontre
Io, fille du roi d’Argos, transformée en génisse
par Héra jalouse. A Io, errante (et sans cesse
piquée par un taon), Prométhée prédit qu’elle
enfantera Epaphos dont naîtra Héraclès qui le
délivrera de la condamnation de Zeus.
DÉCOUVERTE
Né le matin dans une caverne, ce fils de Zeus
et de Maïa n’a pas plus de trois heures lorsque,
ayant tué une tortue, il fait de sa carapace une
lyre. Après quoi il vole le troupeau d’Apollon et,
à l’aube, invente le feu sur la terre en frottant
deux morceaux de bois. Enfant prodigieux,
il séduit Zeus dans sa dispute avec Apollon
qu’il réussit d’ailleurs à charmer de sa lyre,
renonçant à son instrument en échange de
la sagesse et de la connaissance de secrets
inconnus des mortels. Il est le dieu des voleurs,
patron des orateurs et des commerçants,
inventeur des poids et mesures et des premiers
instruments de musique.
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ARTS ET CULTURE
Psyché
Orphée
Personnification de l’âme, elle est aimée par
Eros. Ayant péché par curiosité et doute, elle
perd son divin amant et connaît de dures
épreuves. Sauvée par Eros, elle devient immortelle. Symbole de l’âme à la recherche de son
idéal et sauvée par l’amour, Psyché a inspiré
l’art et la littérature.
Fils du fleuve Eagre et de la muse Calliope, il
perd sa compagne, la belle Eurydice, mordue
par un serpent. N’ayant plus le cœur à jouer de
sa lyre d’or dont le pouvoir magique le faisait
suivre des bêtes et des hommes ensorcelés, il
s’enfonce à la recherche de sa bien-aimée dans
le royaume des morts. Ayant séduit Cerbère, le
chien d’Hadès, grâce à son chant mélodieux, il
est conduit devant Polydecte et Perséphone qui
l’autorisent à emmener sa femme à condition
qu’il ne regarde pas son visage avant d’avoir
atteint la terre des vivants. Hélas, oubliant sa
promesse, Orphée se retourne pour regarder
Eurydice et la voit redevenir ombre à tout
jamais. Le mythe a inspiré le premier opéra
de l’histoire de la musique, Orfeo de Monteverdi.
Les héros
Les villes et les régions de la Grèce antique
avaient leurs héros : Thésée à Athènes, Œdipe
à Thèbes et Persée à Argos. Leurs légendes
étaient considérées comme des histoires
distinctes et uniques. En fait, les légendes se
ressemblent et les contes se répètent. Seuls
quelques noms ont réussi à dépasser le cadre
local, établissant ainsi une hiérarchie des héros.
Les héros habitent à tout jamais les pays de
l’Immortalité que sont le Tartare et l’Elysée.
Dédale
C’est en Crète que ce héros ouvrier construit
le labyrinthe du Minotaure. Prisonnier de
Minos, il façonne des ailes pour lui et pour
son fils Icare, et quitte l’île. Si Dédale réussit
à atterrir en Sicile, Icare commet l’erreur de
s’approcher trop près du soleil : la cire des
ailes fond, il tombe et s’écrase dans la mer.
Héraclès
Natif d’Argos, fils de Zeus et d’Alcmène, et
d’une force prodigieuse, il symbolise l’aide
apportée aux souffrants et aux faibles. Les
Romains en feront leur Hercule. Instruit par le
sage centaure Chiron, sa vie est marquée par
les douze travaux : il extermine, notamment,
l’Hydre aux cent têtes, le sanglier sauvage, les
Harpies, le lion de Némée, capture le taureau
de Crète, purifie les écuries d’Augias et cueille
les pommes du royaume des Hespérides.
Œdipe
Abandonné enfant, à la suite d’un oracle
qu’il va réaliser, il tue son père Laïos, sauve
Thèbes en déchiffrant l’énigme du Sphinx, qu’il
anéantit, et épouse sa mère Jocaste. La peste
accablant Thèbes et l’oracle révélant la vérité
à ses habitants comme à lui-même, Œdipe
s’arrache les yeux, abandonne Jocaste qui
meurt, et s’en va, errant, conduit par sa fille, la
tendre Antigone. Il laisse le royaume dévasté par
les luttes fratricides de ses deux fils Etéocle et
Polynice, qui s’entretuent. Antigone n’échappe
pas au funeste destin de la lignée puisqu’elle
est brûlée vive par Créon, tyran de Thèbes.
Persée
Acrisios, roi d’Argos, fut prévenu par l’oracle
de Delphes que, si sa fille Danaé enfantait,
cet enfant serait son meurtrier. Il décide donc
d’enfermer Danaé dans une tour où Zeus réussit
à pénétrer sous la forme d’une pluie d’or. Après
la naissance, Danaé et son fils Persée sont
enfermés dans un coffre, jetés à la mer et
poussés par les vents jusqu’à Sériphos. Persée
en grandissant devient semblable à Apollon :
ses yeux étincellent et sa chevelure est d’or.
Pour sauver sa mère, il doit affronter la terrible
Gorgone, Méduse, qui vit dans les jardins des
Hespérides. Méduse a le visage entouré de
serpents et quiconque la regarde est transformé
en pierre. Aidé par Athénée, qui lui donne
un miroir dans lequel il peut contempler le
terrible visage de la Gorgone sans mourir, et
par Hermès, qui lui offre une épée, il se rend
d’abord chez Atlas, dans la terre des Grées.
Ce sont trois sœurs n’ayant qu’un œil unique.
Les Grées lui indiquent le chemin pour trouver
Méduse, puis les Nymphes lui apportent le
casque d’Hadès, un sac où mettre la tête de
Méduse et les sandales d’or d’Hermès qui le
font aller plus vite au royaume des Gorgones
où il décapite Méduse. Cet exploit permet au
vieillard Atlas d’être déchargé du terrible joug
de devoir porter sur ses épaules les piliers du
ciel. Ayant séjourné parmi les Hyperboréens,
Persée rencontre Andromède et l’épouse, puis
libère sa mère. C’est plus tard qu’il accomplit
l’oracle, tuant involontairement Acrisios d’un
lancer de disque au cours des jeux de Larissa.
Thésée
Fils d’Aethra et d’Egée, roi d’Athènes. Grand
héros d’Athènes et de l’Attique, il a, dès ses
16 ans, relevé le défi que lui avait lancé
ARTS ET CULTURE
son père en soulevant le lourd rocher sous
lequel Egée avait déposé sandales et épée.
Pour délivrer les Athéniens de l’emprise du
Minotaure crétois, il décide d’aller le tuer et
trouve sa trace à l’intérieur du labyrinthe
grâce à Ariane et à son fameux fil. Il emmène
cette même Ariane, fille de Minos, à Naxos
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où, finalement, il la délaisse. Comme Œdipe,
Thésée est responsable de la mort de son
père, en négligeant de descendre une certaine
voile noire. C’est lui qui ramène Perséphone
du royaume d’Hadès. Les Athéniens considéraient Thésée comme le fondateur
de l’Etat.
LA MYTHOLOGIE CRÉTOISE
La naissance de Zeus
Minos et le Minotaure
Plus tard, Zeus détrôna son père après un
combat de dix ans et établit son trône sur le
mont Olympe. Il tomba amoureux d’Europe, la
petite-fille de Poséidon et, déguisé en taureau,
s’approcha d’elle alors qu’elle jouait avec
ses amies sur une plage. C’est alors qu’elle
monta sur son dos et qu’il en profita pour la
kidnapper, la conduisant jusqu’en Crète. Ils
s’unirent près de la source Gortyne et de son
platane et eurent trois fils : Minos, Rhadamante
et Sarpédon. Minos obtint le royaume de Crète
et régna en suivant les conseils avisés de
Zeus. Il fut le premier roi de Cnossos et de la
dynastie minoenne. Son épouse, Pasiphae,
fille d’Helios (personnification du Soleil), lui
donna plusieurs enfants dont Ariane et Phèdre.
Afin de prouver que les dieux ne pouvaient
rien lui refuser, Minos demanda à Poséidon
un taureau, lui promettant de le lui offrir
ensuite en sacrifice. Poséidon exauça sa
prière, et un superbe taureau blanc sortit des
mers. Ebloui, Minos en oublia sa promesse et
décida d’épargner cette bête et d’en sacrifier
une autre à la place. Fou de rage d’être ainsi
trahi, Poséidon se venga en rendant Pasiphae
très éprise du taureau blanc qui, comble du
malheur, ravagea la Crète, ses cultures et
démolit les constructions.
Pasiphae s’en confia alors à Dédale, célèbre
artisan architecte athénien exilé, qui décida
de lui construire une vache en bois à roulettes
et recouverte d’une véritable peau de bête,
déguisement sous lequel elle s’unira avec le
beau taureau blanc. De cette union bestiale
naquit le Minotaure, à moitié homme, à moitié
taureau qui terrorisera la cour du roi Minos.
Pour y remédier, Dédale construisit un labyrinthe dans lequel le monstre fut enfermé.
Thésée et le Minotaure
Pendant ce temps, Minos déclara la guerre
au roi d’Athènes, Egée, et demanda comme
tribut de fournir régulièrement sept jeunes
hommes et sept jeunes femmes en sacrifice
au Minotaure. La troisième année, Thésée, le
fils d’Egée, se porta volontaire pour faire partie
des sacrifiés et tenter de tuer le Minotaure. En
Crète, il rencontra Ariane, la fille du roi Minos.
Elle tomba amoureuse du héros et décida de
l’aider en lui fournissant une pelote de laine
qu’il dévida pour retrouver la porte de sortie
du labyrinthe. Il tua le monstre, sortit du
labyrinthe et retourna à Athènes emmenant
Ariane avec lui. La suite est moins glorieuse
car il perdit Ariane, volontairement ou non,
lors d’une escale sur l’île de Naxos et oublia
de hisser une voile blanche pour signaler à son
père, Egée, le succès de l’opération. Celui-ci,
croyant à la mort de son fils, se jeta dans la
mer et y périt (d’où le nom de la mer). Thésée
devint alors roi d’Athènes.
DÉCOUVERTE
Le mythe commença au temps des Titans,
enfants de Gaia (la Terre) et d’Uranus (le Ciel).
Kronos (le Temps), le plus jeune des Titans,
détrôna son père et le fit castrer. Puis, pour
éviter le sort que lui avait promis sa mère Gaia
(que l’un de ses fils ne vienne lui usurper son
pouvoir), il décida de manger tout nouveau-né
que sa femme (et sœur) Rhéa lui amènerait.
Ainsi fut fait avec les cinq premiers bambins
que lui amena Rhéa. Le suivant eut plus de
chance : Rhéa comprenant que la plaisanterie
avait assez duré (enfin !) alla se cacher dans la
grotte de Dikti en Crète pour donner naissance
à Zeus. Quand Kronos réclama son fils, elle lui
donna à la place un caillou enrobé d’un linge
qu’il avala. Emmené en Crète, l’enfant resta
quelque temps dans la grotte de Dikti sous la
garde des Kouretes, avant d’être transféré dans
la grotte d’Ideon Andron, où il grandit protégé
par sa grand-mère Gaia et nourri du lait de la
chèvre-nymphe Amalthée. Un jour, Zeus cassa
une corne de la chèvre Amalthée et, pour se
faire pardonner, l’aurait ramassée et la lui aurait
offerte remplie de fleurs et de fruits avec le
pouvoir de se remplir toujours. De cet épisode
naquit l’expression « corne d’abondance ».
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