Biographies des témoins

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Biographies des témoins
Biographies des témoins
André Migdal
Dans cet extrait, André Migdal explique le fonctionnement
du Kommando où il se trouvait, à Brême, et ce que
signifiait la lutte pour la survie.
André Migdal est né le 21 juin 1924 à Paris. Son père est
d’origine polonaise et sa mère d’origine allemande. La
famille Migdal compte onze enfants. André a cinq aînés et
cinq cadets. Tous sont de nationalité française et, à la
maison, on ne parle que le Français.
Au moment de l’évacuation de Paris, en septembre 1939, la
famille rejoint la Nièvre. Elle réintègre la capitale après l’hiver.
Au début de l’Occupation, André se livre à des activités de résistance. Il est arrêté le 24
janvier 1941 et se voit emprisonner à Fresnes. Jugé le 30 mai 1941, il est libéré, ayant
purgé sa peine. Deux de ses frères, libérés avec lui, sont repris par la suite en 1942. Ils
mourront en déportation. André est lui-même arrêté le 24 septembre 1942 par la police
française.
André Migdal est envoyé au camp de Pithiviers (Loiret), en tant qu’interné politique. Son
refus de se plier aux ordres du commandant du camp lui vaut d’être transféré, avec
d’autres, au camp de Voves (Eure-et-Loir), le 19 novembre 1943. Il est par la suite mené
au camp de Compiègne, le 8 mai 1944. Il y reste quelques jours avant d’être déporté à
Buchenwald, puis au camp de Neuengamme. Il est versé dans un Kommando qui
travaille dans une base sous-marine à Brême. Au moment de l’évacuation des camps,
face à l’avance alliée, il est ramené à Neuengamme.
André Migdal fait partie de ces internés que les Allemands voulaient faire disparaître en
les regroupant sur des navires et en coulant ces derniers. Alors que le Cap Arcona est
détruit par une attaque aérienne britannique, provoquant la mort de milliers d’internés,
le navire sur lequel se trouve André, l’Athen, échappe aux bombes.
André retrouve la terre ferme à Neustadt in Holstein. Le 4 mai 1945, il est conduit à bout
de forces dans un hôpital français. En raison de l’absence de soins sur place, il s’évade et
rejoint Lübeck d’où il est rapatrié. Un avion le transporte jusqu’à Bruxelles puis il rentre
en France, à Lyon, au mois de juin 1945.
Il est l’auteur de l’ouvrage Les plages de sable rouge. La tragédie de Lübeck, 3 mai 1945,
NMT éditions, Paris, 2001.
André Migdal est décédé en 2007.
L’interview a été réalisée le 28 août 1996 à Paris. L’intervieweur était Philippe Stroun.
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