S`il est question de sculpture-sculpture chez André Du Bois d`objet
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S`il est question de sculpture-sculpture chez André Du Bois d`objet
ANDRÉ DU BOIS Démarche Dans ma démarche, plusieurs œuvres sont inachevées, déportées, revisitées, « recontextualisées », abandonnées… Ces transactions du précaire, le plus souvent éphémères, s’appuient cependant sur des « conditions de vie » essentielles : l’économie des moyens, la dimension temporelle, la lumière, la matière brute, la matière qui fait écho à l’espace ou qui le tranche… S’il est question de sculpture-sculpture chez André Du Bois d’objet dira-t-on- , cet objet n’a de véritable signification qu’en regard du processus qui le sous-tend. L’œuvre, certes, en arrive à revêtir une forme finie, mais ce « définitif – surtout dans la production récente de l’artiste- induit une multitude de gestes, d’attitudes qui sont essentiels à la lecture de l’œuvre, à sa réelle « compréhension ». L’œuvre, en fait, se révèle tout en révélant ses procédures, ses hasards successifs. On parlera d’ « action-sculpture », de gestuelle, de genius loci, d’un sculpteur-chorégraphe évoluant dans l’espace environnant et le prenant en charge. À l’aspect purement physique de la proposition plastique se greffent une dimension temporelle, de l’éphémère, de l’indicible, de l’inachevé, du suspendu, du sous-jacent, une tentative d’appréhension des alentours, que ce soit le vide ou l’architecture avoisinante. L’œuvre, chez André Du Bois, est à la fois apparition/disparition, homogène et disparate, construite et précaire. S’y donnent à voir des bois et des objets trouvés, des accumulations, des constructions, mais aussi des traces fluides esquissées sur le mur, des avancées sur le plancher, des réflexions de la lumière ambiante et/ou extérieure. L’œuvre est à la fois prégnante et évanescente, comme en état constant de surgissement, inscrite dans une sorte d’interstice entre le plein et le vide, la réalité et la fiction, insaisissable quelque part, fuyante, toujours fuyante. Elle évoque la fugacité d’une suite d’instants, et toujours la fragilité, toujours… Serge Fisette, directeur d’ESPACE; texte inédit. La démarche vue à travers le plus récent communiqué de presse. Communiqué CACQM, diffusion août 2004 RISQUE D’ORACLE ANDRÉ DU Bois se fait connaître par des architectures éphémères, par des accumulations de « pistes » qui tracent une trajectoire du non finito, pistes qu’il transpose et détourne inlassablement dans un désir du re-parcourir. Ainsi, une certaine Créature sans titre ( 1996-2001) s’est elle retrouvée dans une cour intérieure, dans un ateliergalerie, dans un centre d’exposition… pour revenir à son origine naturelle …Dans son parcours, elle se transformait en empruntant certains de ses attributs au lieu investi. Corps, paysage et architecture sont le plus souvent convoqués à une entreprise de construction/déconstruction, de dévoilement/retrait, de mouvement/fixité, symptômes d’un temps où seule l’incertitude semble régner en paix. Au CACQM , Du Bois dévoile l’esprit du lieu ( la tour de l’ancienne caserne) en utilisant ses incontournables caractéristiques visuelles, architecturales, historiques: verticalité , lumière naturelle, paliers, montées, descentes, perspective de bois sombre. Supportée par la lumière , par les ombres portées, par les gestes accumulés, par les matières recyclées, l’installation sculpturale crée un espace de démesure, en attente d’un léger souffle, possiblement tragique … De petits chantiers encadrent cet espace spécifique, s’y confondant presque. Toutefois, ils prennent d’assaut l’imaginaire d’un univers autre , en suspens. Proche / Plausible / Lointain/ Silencieux/ Ironique. L’ensemble nous projette dans un monde à la fois inattendu et … prévisible : calmement et sans hâte, les symptômes d’un drame incertain s’accumulent. Du 26 août au 30 septembre 2004 Vernissage le 26-08, 15 à 19h