MF-RDD 7 - Météo
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1 1010 12 1015 1010 1020 1005 1000 1020 CONTRIBUER À L’ATTÉNUATION DU CHANGEMENT CLIMATIQUE La prise en compte des conditions météorologiques est un facteur essentiel pour la maîtrise de l’énergie, le développement des exploitations agricoles et du milieu rural ou la gestion durable des modes de transport et en particulier du trafic aérien. Météo-France s’attache à développer des programmes de recherche destinés à apporter des réponses innovantes à ces préoccupations. L’établissement fournit également une expertise et des produits adaptés aux besoins des divers acteurs afin de contribuer à atténuer et maîtriser les effets attendus du changement climatique. 1 0 1012 1010 1015 1010 1020 1005 8 CONTRIBUER À L’ATTÉNUATION DU CHANGEMENT CLIMATIQUE 1000 1020 L’ÉNERGIE : USAGE RAISONNÉ ET SOURCES ALTERNATIVES • Estimer la consommation électrique • Développer les énergies renouvelables • Encadrer la future réglementation thermique des bâtiments D ans le domaine de l’énergie, l’engagement de Météo-France porte notamment sur l’assistance aux programmes de développement des énergies nouvelles, d’ajustement de la production aux besoins ou d’adaptation de l’habitat à la variation des conditions climatiques. Estimer la consommation électrique Partenaire historique des producteurs et transporteurs d’électricité en France, Météo-France a développé des produits spécifiques pour les aider à assurer de manière optimale l’équilibre entre offre et demande. Les conditions météorologiques jouent en effet un rôle important : une baisse de seulement 1 °C en hiver correspond à une consommation électrique supplémentaires de 2 100 MW ou à une augmentation de la consommation de gaz en métropole de l’ordre de 6 à 7 %. Les produits fournis concernent principalement les prévisions de température, et à un degré moindre, celles de nébulosité. Ils fournissent une estimation très précise de la consommation d’électricité pour les jours à venir. Mais l’horizon des prévisions, qui s’étend jusqu’à la prévision mensuelle, permet aussi d’anticiper la programmation à plus long terme. Évolution horaire de la consommation électrique du 12.11.2009 (extrait du site de RTE). Le Centre national d’exploitation du système de RTE ajuste, à tout moment, les volumes de production aux besoins en électricité des consommateurs. Or, la demande d’électricité varie tout au long de la journée et des saisons. Elle est représentée par une courbe de charge dont RTE élabore la prévision chaque jour. À titre d’exemple, le diagramme ci-contre présente, pour la journée du 12 novembre 2009, par points quart-horaires, les variations de la consommation française d’électricité observée (en orange), prévue depuis la veille (en bleu) et prévue le jour même (en violet). Les principaux écarts résultent de l’évolution des conditions météorologiques par rapport aux prévisions de température et de luminosité. On peut constater que les deux prévisions s’écartent assez peu de la consommation réelle. 9 Développer les énergies renouvelables Météo-France est impliqué dans le développement des énergies renouvelables dont la part devra passer à 20 % de la consommation finale d’énergie d’ici 2020 selon les engagements du Grenelle de l’environnement. Dans les travaux amont, il s’agit d’identifier les sites dotés du meilleur potentiel. Pour répondre à une très forte croissance de la demande, Météo-France a mis en place de nouveaux produits et services fournissant les estimations des conditions climatiques susceptibles d’influer sur la production. Carte de rayonnement global annuel sur la France. Les nouveaux produits de la climatologie du rayonnement solaire global en France sont élaborés à partir des données du canal visible Meteosat et des mesures faites dans les stations pyranométriques au sol. Ils ont été réalisés sur la période 1996-2006, au pas décadaire, mensuel et annuel, par points de grille de 1 km. L’établissement fournit également des assistances spécifiques. Pour estimer le potentiel d’un site en énergie solaire, une cartographie de la climatologie du rayonnement a ainsi été proposée sur la France métropolitaine à la résolution 1 km. L’intégration de la production éolienne dans les systèmes de distribution d’énergie est pénalisée par l’incertitude relative à la disponibilité du parc. Son exploitation opérationnelle suppose d’anticiper le mieux possible les taux de production pour les heures à venir. Or, cette dernière est très sensible à la prévision météorologique, et notamment à l’incertitude relative au passage des perturbations ou à celle de la vitesse du vent, lorsque l’on se trouve proche du seuil d’arrêt des éoliennes. Pour disposer de méthodes de précision accrue, Météo-France participe au projet SafeWind du 7e PCRD (Programmecadre européen de recherche et de développement technologique). L’objectif est d’améliorer la prédictibilité de la production éolienne, notamment dans les situations extrêmes, à différentes échelles de temps et d’espace, puis de mettre en œuvre les nouvelles méthodes de prévision dans des systèmes opérationnels qui seront évalués par les participants au projet. Les participants du projet SafeWind, réunis à Toulouse, en mars 2009, devant le Centre international de conférences de la Météopole. Éoliennes à Avignonet-Lauragais, en Haute-Garonne. 1 0 1012 1010 1015 1010 1020 1005 10 CONTRIBUER À L’ATTÉNUATION DU CHANGEMENT CLIMATIQUE 1000 1020 Préparer le départ de PlanetSolar prévu en 2011 Le projet PlanetSolar consiste à accomplir le premier tour du monde avec un bateau exclusivement alimenté par l’énergie solaire. Météo-France est chargé de déterminer la faisabilité du périple et la période optimale. Il s’agit en particulier de maximiser l’apport d’énergie photovoltaïque tout en tenant compte des événements atmosphériques et océaniques qui pourraient perturber le voyage. L’étude a été effectuée à partir des données climatologiques issues de la réanalyse (ERA40) effectuée par le Centre européen pour les prévisions météorologiques à moyen terme (CEPMMT) sur la période 1979-2001 et du système Naviclim de Météo-France. Route proposée (celle qui passe au sud) pour la première étape du premier tour du monde avec un bateau alimenté à l’énergie solaire. Pour la première étape de Marseille à New York, la route orthodromique au-delà de Gibraltar n’a pas été proposée. En effet, située au nord de l’anticyclone climatologique, cette route passe dans la zone de circulation des perturbations météorologiques. Les vents, en moyenne de secteur ouest, y sont le plus souvent défavorables et les états de mer peuvent y être gênants, voire dangereux. La route optimisée (4790 milles nautiques) est plus longue que la route directe (3840 milles nautiques). Elle contourne l’anticyclone des Açores par le sud avec une durée prévue de 24 jours, du 17 avril au 10 mai. Le rayonnement solaire descendant est supérieur à 225 W/m2 sur presque l’intégralité du trajet. Dans 80 % des cas, le long de cette trajectoire, le vent est inférieur à 12 m/s. La fréquence des vents supérieurs à 6 Beaufort y est inférieure à 5 %. La fréquence de mer forte, avec des hauteurs moyennes supérieures à 2,5 m, y est inférieure à 10 %. Encadrer la future réglementation thermique des bâtiments Météo-France participe aux actions destinées à réduire la consommation d’énergie dans le bâtiment. En France métropolitaine, l’actuelle réglementation thermique (RT2005) devrait évoluer vers des normes plus ambitieuses. En effet, le Grenelle de l’environnement a fixé un objectif de forte diminution des consommations pour les bâtiments neufs : 50 kWh par m2 par an à l’horizon 2012, à comparer à des valeurs comprises aujourd’hui entre 110 et 190 kWh par m2 par an. Il est donc nécessaire de mettre à jour et de fiabiliser les modèles de calcul associés. Le découpage géographique inclus dans la réglementation était jusqu’ici fondé sur seulement huit zones climatiques pour couvrir l’ensemble de la France métropolitaine. Météo-France apporte son concours à la Direction de l’habitat, de l’urbanisme et des paysages (DHUP) du ministère de l’Écologie, de l’Énergie, du Développement durable et de la Mer, dans la mise en place d’un nouveau mode d’évaluation des consommations, support à la future réglementation thermique des bâtiments (RT2012). Les données météorologiques utilisées dans le calcul réglementaire ont ainsi été mises à jour avec une résolution spatiale par département, nettement plus fine que la précédente, et des éléments qui permettent de tenir compte des impacts de l’altitude, de la distance à la mer ou de l’environnement urbain. 11 CONTRIBUER À UNE AGRICULTURE DURABLE • Vers une meilleure utilisation des traitements phytosanitaires • Optimiser la gestion de la ressource en eau C ompte tenu de la croissance démographique de la planète et des modifications des comportements alimentaires, les experts estiment qu’au niveau mondial il faudra augmenter la production agricole de 35 % d’ici à 2020. L’agriculture devra désormais concilier au mieux production et respect de l’environnement. L’étude des influences de la météorologie et des changements climatiques sur la gestion des exploitations agricoles et sur les conditions de développement du milieu rural est un facteur important pour aborder ces évolutions. Vers une meilleure utilisation des traitements phytosanitaires L’objectif d’une réduction de 50 % des intrants phytosanitaires a été fixé à la profession agricole en conclusion du Grenelle de l’environnement. L’information météorologique est indispensable pour maîtriser cette consommation. Une bonne connaissance des conditions météorologiques permet en effet d’appliquer chaque traitement à la période où la culture en a le plus besoin et où son efficacité est maximale. À ce titre, Météo-France et l’Institut français de la vigne et du vin (IFV) travaillent en partenariat depuis 2007 pour valoriser une Juin 2009, vignes du château d’Yquem, à Sauternes en Gironde. 1 0 1012 1010 1015 1010 1020 1005 12 CONTRIBUER À L’ATTÉNUATION DU CHANGEMENT CLIMATIQUE 1000 1020 spatialisation fine des données météorologiques sur le vignoble de Bordeaux. Le risque d’épidémie du mildiou à l’échelle d’une exploitation viticole a pu être cartographié à l’aide d’un modèle intégrant les données de précipitation Antilope. La méthode s’appuie sur l’utilisation conjointe des stations d’observation et des radars pluviométriques. Elle permet aussi de disposer d’informations sur les précipitations avec une résolution d’un kilomètre sur l’ensemble de la métropole. Ces données autorisent une surveillance à maille fine de l’évolution de l’état sanitaire des parcelles et une meilleure détermination des traitements préventifs vis-à-vis des contaminations à venir. Lame d’eau Antilope du 1er au 29 juillet 2009 : en combinant les mesures des pluviomètres classiques et des radars météorologiques, Météo-France peut établir, kilomètre-carré par kilomètre-carré, la quantité de précipitation tombée sur une période donnée. Météo-France a également développé un bulletin d’aide à la décision pour les traitements. Son objectif est de déterminer des plages optimales pour leur application, au niveau national et pour toutes les filières. Début 2010, il sera disponible sur les extranets des clients et également par l’intermédiaire de courriels. Cet outil, construit à partir des données de prévisions expertisées, a été conçu pour délivrer un conseil au profit de l’agriculteur. Il s’appuie sur l’utilisation conjointe de plusieurs paramètres météorologiques : dépassement de seuil pour les paramètres vent (moyen ou rafale), température, humidité, risque de précipitations, etc. Une synthèse intégrant l’analyse de ces informations sera disponible par le jeu d’un code de couleurs permettant la caractérisation des conditions météorologiques, favorables ou non à l’application des traitements phytosanitaires, pour l’ensemble des créneaux horaires. Optimiser la gestion de la ressource en eau La gestion de la ressource en eau dans une démarche d’agriculture raisonnée, respectueuse de l’environnement, est également devenue un enjeu majeur. Une information météorologique de qualité est un outil indispensable pour apporter exactement la quantité d’eau nécessaire aux cultures irriguées. Elle permet de ne pas gaspiller la ressource et d’éviter de faire souffrir la plante ou d’altérer sa production. Disposer de données météorologiques les plus fines possibles permet également un suivi climatique à l’échelle de la parcelle et, par suite, une rationalisation de la gestion de l’eau. Pour répondre à ces besoins, Météo-France a développé des produits de valorisation agronomique des données de précipitations Antilope. L’établissement coopère avec la Compagnie d’aménagement des coteaux de Gascogne (CACG), gestionnaire du système Neste, dans le cadre du projet Infoagri, financé par le ministère chargé de l’industrie. L’objectif est de développer des produits de prévision à plusieurs mois d’échéance pour mieux anticiper les prélèvements en eau destinés à l’irrigation à l’échelle régionale, en périmètres irrigués. 13 RÉDUIRE LA CONTRIBUTION DES TRANSPORTS AU CHANGEMENT CLIMATIQUE L es moyens de transports terrestres, maritimes et aériens rejettent dans l’atmosphère une grande variété de constituants chimiques, dans des zones géographiques très diverses. Pour favoriser un développement durable, l’Union européenne a soutenu le projet de recherche Quantify (Quantifying the Climate Impact of Global and European Transport Systems) visant à mieux évaluer leurs impacts. Météo-France a participé à ces travaux en réalisant une série de simulations avec un modèle couplé atmosphère-océan. Ce modèle est forcé par les effets radiatifs des rejets de gaz carbonique. Il prend aussi en compte les traînées de condensation des avions et les effets radiatifs et chimiques des émissions d’oxydes d’azote, de monoxyde de carbone, de suies (aérosol carboné) et d’aérosol sulfaté. Les processus chimiques associés ont été paramétrés. Une validation a été réalisée par comparaison à des simulations couplées du modèle de chimie et transport Mocage et du modèle de circulation générale Arpège-Climat. Six simulations transitoires de 1860 à 2100 ont été réalisées, en séparant, d’une part, les émissions de CO2 de celles des autres constituants (CO, NOx, aérosols) et, d’autre part, les différents moyens de transports. Les émissions s’inscrivent dans le cadre du scénario SRES-A1, retenu par le Groupe d’experts intergouvernemental sur l’évolution du climat (Giec). Sur cette base, en 2100 l’augmentation de température à 2 mètres associée aux rejets de CO2 par les transports serait d’environ 0,6 °C, l’aviation représentant un tiers de cette valeur. L’impact des autres types d’émissions serait inférieur : positif pour l’aviation en raison de la production d’ozone et de traînées de condensation qui contribuent à l’effet de serre, négatif pour les bateaux en raison des émissions d’aérosols et de la formation de nuages bas qui augmentent la réflexion du rayonnement solaire. En définitive, d’après ces simulations, l’impact des émissions, autres que le CO2, associées aux transports serait faible. Mais les scénarios choisis supposent que les transports routiers seront stabilisés et de plus en plus propres. L’ensemble de ces travaux s’inscrit dans l’étude des interactions entre la chimie de l’atmosphère et le climat. Il reste à évaluer en détail le climat attendu au XXIe siècle pour y déceler ce que pourrait être l’empreinte des divers moyens de transport à l’échelle des régions. Ces informations seront utiles pour en maîtriser le développement. Impact des différents types de transports sur l’évolution de la température moyenne globale. Les émissions sont supposées suivre le scénario SRES-A1, retenu par le Giec. 1 0 1012 1010 1015 1010 1020 1005 14 CONTRIBUER À L’ATTÉNUATION DU CHANGEMENT CLIMATIQUE 1000 1020 DÉVELOPPER UN TRANSPORT AÉRIEN DURABLE • L’optimisation des trajectoires • Les conditions de surface, le brouillard et la visibilité • Réduire les impacts sur l’environnement et le climat L e programme Sesar (Single European Sky Air trafic Management Research) développe le système de gestion du trafic aérien dans le cadre du Ciel unique européen, à l’horizon 2020. Il a pour objectif d’accroître la sécurité d’un facteur 10, de réduire de 10 % l’impact environnemental de chaque vol, de tripler la capacité et de diviser par deux les coûts unitaires du système de gestion du trafic. L’enjeu est le développement durable du trafic aérien à travers le renforcement de la sécurité et de son efficacité environnementale et économique. Pour atteindre ces objectifs, le futur système adoptera une logique de gestion du trafic par trajectoires « porte à porte ». La prévision météorologique sera décisive, non seulement pour assurer la sécurité et la fluidité d’un trafic croissant, mais également pour la réduction des émissions de CO2. L’optimisation des trajectoires et des approches en fonction des conditions météorologiques constitue l’un des moyens les plus sûrs de réduire la durée des vols, la consommation, les pollutions et les nuisances sonores. Pour prendre une part active à cet effort, Météo-France a élaboré en 2009 une feuille de route de R&D aéronautique. L’établissement a répondu aux appels d’offres Sesar, en partenariat avec la Direction générale de l’aviation civile (DGAC) et des industriels, puis a engagé les premières actions. Cinq thèmes interdépendants ont été identifiés pour structurer la feuille de route en fonction des enjeux et des attentes des utilisateurs : risques et trajectoires, brouillard et visibilité, conditions de surface, tourbillons de sillage, environnement et climat. L’optimisation des trajectoires Pour optimiser les trajectoires en quatre dimensions (4D) – trois dimensions spatiales plus le temps –, il est nécessaire que les compagnies aériennes et les organismes de contrôle aérien disposent d’informations spécifiques, plus précises et plus fréquentes sur les conditions météorologiques observées et prévues en route comme en approche. Le vent, la température, mais aussi les risques tels que la convection, le givrage ou le cisaillement de vent sont concernés. Par exemple, la procédure d’approche en descente continue (CDA), actuellement expérimentée, nécessite de connaître le champ de vent observé et prévu avec de très bonnes précision et résolution spatiale, pour faire descendre les avions régulièrement, sans palier, jusqu’à la piste, en réduisant les nuisances sonores, les émissions de CO2 et les autres impacts environnementaux. 15 Dans ce domaine, Météo-France s’est associé à la Direction des services de la navigation aérienne (DSNA) lors du premier appel d’offres Sesar. Le projet vise notamment à spécifier et tester les données météorologiques pertinentes pour la prévision par les centres de contrôle des trajectoires 4D des avions. L’établissement a par ailleurs réalisé une première expérimentation d’évaluation d’un système lidar de détection des cisaillements de vent en air clair sur les trajectoires d’approche. Les observations réalisées sont maintenant utilisées en comparaison avec des simulations à maille très fine, pour évaluer leur potentiel de prévision. La spécification d’un système optimal d’observation du cisaillement sera engagée en 2010, au moyen de simulations numériques, en vue d’un test de longue durée prévu en 2011. Les conditions de surface, le brouillard et la visibilité La prévision des pertes de capacité des grands aéroports en fonction des aléas météorologiques, au départ comme à l’arrivée, est également déterminante. Elle doit être intégrée au système de gestion du trafic. À cet égard, l’amélioration des prévisions de passage en conditions de visibilité dégradée LVP (Low Visibility Procedures) est essentielle pour réguler le trafic, réduire les circuits d’attente des avions en approche et les nuisances associées. De la même façon, la prévision de l’état des pistes (température, présence de contaminants) et du dépôt de givre sur les avions au cours de la nuit doit être améliorée. Il s’agit ainsi de faciliter la planification des procédures d’antigivrage ou de dégivrage et réduire au maximum les rejets polluants sur la plate-forme. Observation lidar dans l’axe d’approche de la piste. Cette coupe verticale du vent met en évidence un cisaillement assez fort, matérialisé par la coexistence de la couleur verte indiquant un vent arrière et la couleur jaune un vent de face. Plusieurs remises de gaz d’avions en approche ont été enregistrées dans cette situation. Pour aborder ces aléas, Météo-France dispose déjà d’un savoir-faire et d’outils d’observation et de prévision spécifiques à Roissy CDG : modèles de prévision du brouillard et de la température de pistes, modèle de prévision numérique à maille très fine. Un partenariat a également été établi avec la société Thalès concernant aussi bien la détection des turbulences de sillage que la détection et la prévision locale des risques météorologiques au voisinage des aérodromes. Les approches envisagées combinent observations et modélisation à très haute résolution. 1 0 1012 1010 1015 1010 1020 1005 16 CONTRIBUER À L’ATTÉNUATION DU CHANGEMENT CLIMATIQUE 1000 1020 Représentation numérique de l’écoulement de l’air sur le fuselage de l’ATR 42, l’avion de recherche de Météo-France. Réduire les impacts sur l’environnement et le climat Le thème « Environnement et climat » concerne quant à lui l’évaluation et la réduction de l’impact du trafic aérien sur l’environnement et sur le climat. Il est développé dans la perspective de l’intégration du transport aérien dans le marché européen des quotas d’émission de CO2 (Emission Trading Scheme, ETS), à partir de 2012. En 2009, la contribution de Météo-France a été centrée sur sa participation aux analyses mises en place par le Conseil pour la recherche aéronautique civile (Corac) et aux travaux de recherche issus de ses recommandations, ou engagés au niveau européen. Alors que le transport aérien ne représente que 3 % des émissions de CO2, la question de son impact sur le climat mobilise des efforts considérables de la part des industriels et de la recherche publique, parce que le trafic est appelé à doubler d’ici à 2020. Malgré les développements technologiques entrepris par l’industrie aéronautique pour diminuer de 50 % les rejets de CO2 par passager et par kilomètre, l’augmentation du trafic s’accompagnera bien d’un accroissement des émissions gazeuses et particulaires. Le forçage radiatif direct de ces émissions pourrait alors être multiplié par 3 une fois prises en compte les perturbations induites sur la chimie de l’atmosphère et la formation de cirrus à partir des traînées de condensation. Des incertitudes considérables sont toutefois associées à ces évaluations en raison des interactions complexes qui existent entre la physico-chimie de l’atmosphère et les processus résultant de la combustion. Par exemple, les particules émises perturbent le bilan radiatif à des degrés très variables selon leur granulométrie et leur composition (suie, glace), mais ces paramètres dépendent notamment des conditions atmosphériques. Réduire ces incertitudes constitue donc un 17 enjeu majeur pour le secteur. Tel est l’objet principal des recherches menées en coopération avec le Centre européen de recherche et de formation avancée en calcul scientifique (Cerfacs) et d’autres partenaires dans le cadre des projets européen Quantify et national Itaac (Impact du transport aérien sur l’atmosphère et le climat), avec le soutien du réseau thématique de Recherche avancée sciences et technologie pour l’aéronautique et l’espace. La stratégie adoptée consiste à modéliser, aux différentes échelles, l’évolution des effluents depuis la combustion jusqu’à leur dispersion dans l’atmosphère et leur impact au niveau global. Les résultats sont ensuite validés en veine hydraulique et par des mesures in situ réalisées par le Falcon instrumenté de l’unité Safire dans le sillage d’avions gros porteurs. En 2009, Météo-France s’est également engagé à fournir aux acteurs industriels du programme européen de R&D Clean Sky, les données météorologiques nécessaires à la constitution d’un environnement de simulation sur lequel ils s’appuieront pendant les cinq prochaines années. Ce programme, complémentaire de Sesar, est centré sur l’introduction de technologies et de concepts opérationnels « verts » dans l’aviation. Simulation numérique de la formation d’un cirrus par dégénérescence d’une traînée de condensation, 20 minutes après le passage d’un avion gros porteur (d’après Ronan, thèse, 2008). Cette simulation a été réalisée avec le Cerfacs, à l’aide du modèle Méso-NH. Le code couleur représente la taille moyenne des particules de glace, dans le champ de tourbillon.