Sur le marché de l`imprimante, le MPS et le Cloud font forte impression

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Sur le marché de l`imprimante, le MPS et le Cloud font forte impression
Enquête
Dossier
Interview
Evénement
Baromètre GfK
Nouveaux produits
Sur le marché de l’imprimante,
le MPS et le Cloud font forte
impression !
Brother a dépassé le million
de multifonctions jet d’encre
professionnels A3 vendus à
travers l’Europe, reflétant ainsi
la montée en puissance du
groupe. En effet, Brother a
progressé de 6,7 % en 2012
et se positionne à la quatrième
place mondiale sur le marché
de l’impression avec au total
7,6 millions d’unités vendues.
Le secteur de l’impression ne faillit pas à la règle : il faut innover pour ne pas être pris de court,
d’autant que les technologies évoluent à vitesse grand V. Le débat jet d’encre contre laser peut
aujourd’hui paraître obsolète tant de nouvelles contraintes sont apparues. Le multifonction a
pris une place prépondérante dans les parcs d’impression mais le plus gros changement vient
du développement du MPS et du Cloud.
Rationalisation de l’impression en entreprise, coût à la page et nouvelles applications, le secteur se
place aujourd’hui sur une numérisation importante des données et un archivage de celles-ci qui
doivent être accessibles à l’ensemble des utilisateurs. En outre, la mobilité, via la démocratisation
des tablettes et autres smartphones, a fait son apparition en entreprise et le bureau doit être
accessible de n’importe où.
Tour d’horizon du secteur de l’impression avec les principaux acteurs du marché, lesquels
redoublent d’efforts pour répondre aux besoins et aux attentes des utilisateurs.
avancées technologiques pour des
Desimprimantes
toujours plus complètes
L’histoire et l’historique des différents fabricants leur permettent de démontrer un savoir-faire et une expérience considérables à un public qui évolue vite, tout comme la société et le
monde professionnel dans lesquels gravitent les utilisateurs.
Répondre aux attentes et aux besoins des consommateurs,
tout en innovant, reste le challenge de chaque marque.
20 / Le Papetier de France - Mai 2013
C’est ce que souligne Nicolas Cintré, chef de produits chez
Brother : « Depuis sa création, il y a maintenant plus de cent
ans, Brother met l’innovation au cœur de sa stratégie afin de
toujours répondre aux attentes des utilisateurs. Créateur du
concept « Homo mobilis », Brother a su s’adapter aux évolutions
des marchés et proposer une gamme complète de produits
mobiles (scanners mobiles, imprimantes mobiles, imprimantes
connectées au Cloud, etc.). 2012 a été une année riche en
innovation pour Brother ; avec l’imprimante HL-S7000DN
qui imprime jusqu’à cent pages par minute (l’imprimante la
plus rapide au monde de sa catégorie), le lancement de la
gamme Print 3.0 (une nouvelle gamme qui permet d’imprimer
en A4 et en A3 tout en étant compacte grâce au chargement
du papier en format paysage), etc. ». Ensuite, chacun a pris
une voie bien définie et des options bien particulières pour
développer des produits bien spécifiques. Yachine Sulliman,
chef de produits imprimantes B to B chez Samsung, explique
le chemin emprunté par la marque : « Samsung est la marque
qui a démocratisé la technologie laser auprès du grand public,
notamment en proposant l’imprimante couleur laser la plus
petite du marché et la plus simple à utiliser (CLP–300–2008.).
Samsung est le premier constructeur à proposer un panneau
utilisateur qui se pilote exactement comme un Smartphone.
Associée à l’application « Samsung Mobile Print », l’impression est possible avec toutes les options d’impression (recto
verso, monochrome ou couleur, la taille de l’image, le type
de papier, le nombre d’exemplaires…), ainsi que des fonctions de sécurité (impression confidentielle, job accounting).
L’application mobile Print permet aussi la numérisation et le
fax, voilà encore une innovation que Samsung met entre les
mains de l’utilisateur ».
Se distinguer, toucher une cible bien précise et œuvrer pour
des appareils plus écologiques est également une option prise
par certains constructeurs, comme c’est le cas chez Lexmark.
Etienne Maraval, directeur marketing et communication pour
la France, s’en explique : « Nous disposons aujourd’hui de
la plus grande gamme A4 haut de gamme qui représente
notre cœur de cible. Nous développons des produits très
performants (50 pages/minute) pour des espaces réduits. Nos
Conçue pour l’entreprise, l’imprimante WorkForce Pro WP-4525 DNF
d’Epson réduit de 50 % les coûts par page et exécute plus rapidement
les petits travaux d’impression par rapport aux dix imprimantes laser
couleur les plus vendues. En impression recto verso, elle est deux
fois plus rapide que sa concurrente la plus directe. Par ailleurs, la
série « WorkForce Pro » apporte une économie de 80 % au niveau
de la consommation électrique par rapport aux imprimantes laser
concurrentes et contribue ainsi à préserver l’environnement tout en
réduisant les dépenses.
Samsung est l’un des acteurs du marché de l’impression depuis plus
de trente ans. Initialement, en tant que constructeur, il fournissait
des moteurs d’impression et autres composants pour de nombreuses
marques. Fort de son expérience et de son savoir-faire, il propose
depuis quinze ans des produits sous sa propre marque.
produits ont également un impact environnemental moins
important. Nous avons aussi lancé une nouvelle technologie
de toner qui s’appelle « Unison » et qui permet une fusion
à très basse température et donc une économie d’énergie
d’environ 20 %. Il y a également la possibilité de les mettre en
mode hibernation pour encore plus d’économie. La plupart
de nos produits ont une interface à écran tactile. Ils disposent
aussi d’un système d’exploitation « Linux » qui permet de
télécharger des applications très spécifiques ».
C’est également la démarche d’Epson, dont les produits sont
conçus pour s’adapter au mieux aux entreprises, comme le
souligne Thierry Bagnaschino, directeur marketing et communication : « Nous commençons à faire de belles percées
avec des produits qui sont dans l’air du temps, qui sont plus
respectueux de l’environnement, plus vertueux en termes
de consommation d’énergie et plus réactifs au niveau de
petits groupes de travail. Ce sont des produits à technologie
jet d’encre professionnelle qui font leurs preuves depuis de
nombreuses années dans l’impression industrielle ».
Faire évoluer la technologie des imprimantes en les rendant plus vertueuses, c’est le chemin pris par de nombreux
fabricants comme Xerox. Jean-François Maumy, chef de
produits, revient sur les dernières avancées de la marque :
« Ces dernières années, l’une des principales innovations
est l’encre solide. Auparavant, on utilisait cette technologie
sur les imprimantes, et aujourd’hui nous les utilisons sur
les multifonctions d’entreprises couleur. Elle possède un
grand avantage écologique, avec une facture hydride, où le
coût tient compte de la quantité de couleur déposée sur le
document. Aujourd’hui, l’objectif est de se concentrer sur
l’usage de cette technologie pour le client final plus que sur
la technologie elle-même ».
Chez Pantum, récemment implantée en France, on s’est positionné sur l’impression laser en misant sur la performance
des appareils et en visant d’autres secteurs dans un avenir
proche. Eric Lasne, responsable du marché français, détaille
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l’intention de la marque : « Nous avons une gamme exclusivement laser, et nous sommes sur le marché français depuis
seulement un an, avec une gamme assez restreinte. Nous
sommes sur une gamme laser d’imprimante monofonction
en 20 pages/minute. Nous avons obtenu des Awards pour la
robustesse et la qualité de nos produits comme la P2000. Nous
venons de passer d’un univers de production à un univers de
création de nos propres produits. Il est évident que cela est
plus simple, dans un premier temps, d’arriver sur le marché
avec un produit monofonction, puis nous développerons nos
gammes. Vu l’impact du multifonction sur le marché, nous
allons venir rapidement sur le secteur ».
D’autres fabricants ont opté pour d’autres technologies avec
ce même souci de faciliter la vie de l’utilisateur et surtout de
réduire le coût des parcs d’impression des sociétés. C’est ce
qu’explique Julie Dang Tran, directrice de la catégorie impres-
La nouvelle série de multifonctions Pantum est parfaitement adaptée
pour les utilisateurs de PME. Ils offrent une solution facile d’utilisation,
fiable et économique pour les travaux d’impression, de copie et de
numérisation.
sion chez HP France : « L’impression dans l’entreprise est un
poste de coût relativement important, nos clients attendent
donc un coût optimisé de leur parc. A partir de ce besoin de
réduction des coûts, associé à un besoin de sécurité en raison
de la mise en réseau des informations, la gestion de l’impression a considérablement évolué. HP dispose d’une offre tant
au niveau des produits que du service ou de la maintenance
très fiable et très professionnelle. Le marché va dans le sens
de la rationalisation de l’impression en entreprise ».
Le multifonction continue de tirer le marché,
et continue son évolution
La grande majorité des imprimantes sont aujourd’hui multifonctions. La raison : l’optimisation des appareils pour un
usage qui se veut de plus en plus diversifié. En effet, l’utilisateur a besoin de pouvoir scanner, imprimer et copier sur
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une seule et même machine, ce qui oblige les constructeurs
à proposer des appareils de plus en plus performants. C’est
l’option retenue par Oki, comme le souligne Fabrice Claes,
directeur marketing pour la France : « Oki a été le premier à
développer l’impression autour de la technologie LED. Nous
continuons de développer nos produits d’entrée de gamme,
en intégrant l’ensemble de nos technologies dans tous nos
appareils. Pour le multifonction, nous sommes les seuls à
proposer aujourd’hui une technologie scanner recto-verso
en standard, et pour l’ensemble de nos produits. C’est effectivement le multifonction qui permet de maintenir la valeur
du marché. C’est pourquoi, nous nous concentrons de plus
en plus sur ce segment en termes d’investissement et de R &
D. La couleur est aussi un secteur très important dans cette
optique-là chez Oki. Nous allons rester sur des produits
LED, sans aller sur des secteurs comme le jet d’encre. Nous
développons de nouvelles technologies qui concerne l’art
graphique. Nous avons récemment sorti deux imprimantes
à toner blanc, l’une en A4 et l’autre en A3 ».
Brother, pionnier dans le multifonction, en a fait une force
en démocratisant ce type d’appareils dans les parcs d’imprimantes, tant des entreprises que chez les particuliers. Nicolas
Cintré revient sur cette progression : « Dès 1995, Brother s’est
lancé sur le marché du multifonction avec l’introduction du
premier multifonction laser monochrome. Plus qu’un simple
acteur sur ce marché, nous avons démocratisé le multifonction
en le rendant plus accessible. Brother est n°1 sur le marché
du multifonction laser monochrome depuis plusieurs années.
Cela est dû effectivement à la recherche de baisse de coût
mais pas seulement, on constate également des besoins de
dématérialisation de plus en plus importants ».
Chez Epson également, le multifonction prend une place
de plus en plus importante dans les gammes pour se situer
aujourd’hui à près de la moitié de l’offre de la marque. Chez
Memjet, on admet volontiers la percée du multifonction sur
le marché de l’impression, mais la volonté est aussi de ne pas
forcément concentrer tous les efforts sur ce segment. C’est
ce qu’explique Serge Tordjman, directeur général France :
« Certes, nous nous attendons à ce que le multifonction, en
termes de part de marché, recueille plus que l’imprimante. Mais
nous n’avons pas la volonté de privilégier tel ou tel produit.
Nous sommes passés à un unique point d’encrage dans les
entreprises, mais cela pose d’autres problématiques comme
l’attente. On se rend compte que les utilisateurs veulent de
l’instantanéité. Il faut donc des produits de proximité, simples
et rapides. C’est une forte demande qui se dégage. Sur le
multifonction, nous sommes arrivés à des limites en termes
de technologie et aussi de contraintes pour les utilisateurs.
Et ce mouvement devrait encore s’accentuer ». Même son
de cloche chez Oki, qui ne compte pas se focaliser uniquement sur le multifonction, comme le souligne Fabrice Claes :
« Nous allons concentrer nos recherches sur l’interface et
l’ergonomie du produit, et les adapter en fonction des métiers
notamment. L’utilisateur doit pouvoir reprogrammer entièrement la machine à sa convenance, en l’intégrant dans le flux
documentaire de l’entreprise. Développer l’impression sur
des marchés de niche nous parait également très intéressant à
développer ». HP continue, lui aussi, son développement sur
le multifonction avec l’objectif de toujours mieux maitriser la
gestion du document, car techniquement, certaines limites
semblent avoir été atteintes. Mais d’autres voies restent à
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Le regard d’une société spécialisée dans le MPS…
Créée en 2011, MPSExpertises est une société de conseils en optimisation et en rationalisation
des systèmes d’impression. Ses multiples prestations permettent de gérer et d’optimiser les
coûts des parcs d’imprimantes dans tous types d’entreprises. Nicolas de Bellefon, gérant de la
société, a répondu à nos questions.
Le Papetier de France : On le constate depuis un certain temps
maintenant, le MPS se démocratise car il est à même de s’adapter
facilement à des entreprises de toutes tailles. Quelle est votre position sur ce secteur et comment peut-on expliquer le boom du MPS
depuis quelques années ?
Nicolas de Bellefon, gérant de MPSExpertises : Les évolutions technologiques ont fait que les matériels ont considérablement évolué ces
dernières années. Les fonctionnalités divergent peu, quels que soient les
constructeurs. La différence se fait sur le service, le support, les solutions,
qui améliorent la productivité des matériels et, bien entendu, sur les
tarifs. Les entreprises investissent sur trois, quatre et le plus souvent sur
cinq ans. Durant les périodes de mises à disposition des matériels, les
besoins des utilisateurs évoluent considérablement. Des services disparaissent, d’autres éclosent ou se développent. Les entreprises doivent
donc s’adapter et surtout adapter les matériels à leurs besoins. Elles
sont tenues de faire de plus en plus attention à leurs frais généraux. Les
Services d’Impression Managés (MPS) sont de plus en plus populaires
comme alternative rentable aux processus d’achat et de location de parc
d’impression (imprimante, photocopieur, MFP et fax). Les sociétés se
tournent vers les MPS pour contrôler les coûts, améliorer les niveaux
de service et répondre à des attentes environnementales.
Le Papetier de France : De quelle manière MPSExpertises intervient-elle
dans les entreprises et quels sont les services que vous proposez ?
Nicolas de Bellefon : MPSExpertises aide les entreprises à identifier
les besoins de conforts et les besoins réels. Nous mettons en évidence
l’architecture actuelle et proposons une architecture cible. Nous aidons
les entreprises dans la rédaction de leurs cahiers des charges dans le but
de réaliser un appel d’offres et, si elles le souhaitent, nous les aidons
dans l’analyse des réponses et les accompagnons dans le déploiement
de la nouvelle configuration.
Le Papetier de France : Quels sont les outils dont vous disposez et que
vous proposez aux entreprises ? Et quel est leur fonctionnement ?
Nicolas de Bellefon : MPSExpertises est partenaire des deux leaders
du marché, utilisateur et distributeur en France de ces deux solutions.
L’imprimante multifonction jet d’encre MFC-J4510DW de Brother
assure une impression en format paysage et jusqu’au format A3. Elle
est la première née de cette nouvelle gamme et offre une nouvelle
expérience à ses utilisateurs, ainsi que des fonctionnalités inédites.
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« AssetDB » est un logiciel de cartographie qui permet une représentation
visuelle du parc d’impression et la visualisation de plusieurs scenarii
d’architecture cible. Ces vues permettent de mieux se rendre compte de
la situation actuelle et des impacts de rationalisation du parc. Il possède
une base de données qui intègre quasiment tous les matériels du marché.
Cette base de données est alimentée régulièrement par un organisme
indépendant. Elle contient les prix des matériels, des consommables et
surtout leur capacité. Dans cette base de données peuvent être intégrés
les tarifs réels obtenus par le client. Cela lui permet de calculer avec
précision le TCO et l’empreinte carbone générée par son parc.
Le deuxième outil est un logiciel de gestion de parc. Il s’agit de « SiteAudit ».
Malgré la montée de la demande de MPS, il y a peu d’outils disponibles
pouvant aller au-delà de la mesure basique de compteurs et de niveaux
de consommables. « SiteAudit » est une application de gestion de parc
de nouvelle génération qui fournit des services d’impression managés,
ainsi que des mesures de performances et des services supplémentaires
à valeur ajoutée. En commençant par un mécanisme de découverte
innovant, « SiteAudit » va au-delà des outils MPS standard en construisant
un inventaire de tous les matériels d’impression en réseau et locaux sans
utiliser d’agent sur les postes de travail. « SiteAudit » suit les compteurs
de sortie, les coûts pages, les erreurs statistiques et jusqu’à 500 types de
données pour chaque matériel d’impression. Les services de nouvelle
génération résultent de la collecte approfondie de données, de l’historique
stocké et de l’adaptabilité de « SiteAudit » (de 25 à 25 000 matériels
d’impression). Des algorithmes spécialisés utilisent ces informations pour
calculer les capacités toner, les temps de disponibilité et d’indisponibilité
et d’autres indicateurs de performance clés utiles.
Le Papetier de France : Enfin, MPSExpertises propose également des
formations et du conseil. En quoi cela vient-il compléter les solutions
MPS que vous proposez ? Et en quoi cela consiste-t-il ?
Nicolas de Bellefon : Nous formons les revendeurs et les constructeurs
qui souhaitent développer des offres MPS. Comment faire un audit ?
Comment analyser les données ? Et comment gérer le parc d’un client ?
Mais nous avons aussi pour vocation de conseiller les clients à mettre
en place une démarche MPS, préparer un audit et, après avoir déployé
une nouvelle architecture, suivre l’évolution de celle-ci afin de ne pas
retomber dans les travers (matériels non adaptés, fonctionnalités inutiles,
adaptation du parc à l’évolution de la structure d’entreprise…).
explorer, comme le souligne Julie Dang Tran : « Nous avons
beaucoup investi sur notre technologie jet d’encre. Notre
dernière innovation porte sur les plateformes à base de jet
d’encre, qui ont des performances de vitesse équivalentes au
laser avec un coût d’usage nettement inférieur. C’est presque
deux fois moins cher, et avec les avantages environnementaux
qui vont avec ».
Quel type de multifonctions développer ? Et quels sont les
formats qui recueillent le plus grand succès ? Jean-François
Maumy de Xerox France livre son analyse : « En effet, c’est
surtout sur ces matériels que nous concentrons nos efforts.
C’est surtout le marché des multifonctions A4 qui se porte
bien, alors que le A3 est plutôt stable. Nous sommes peutêtre en train de vivre la vraie mutation de l’imprimante vers
le multifonction ».
Le développement de la numérisation
a changé la donne et a impliqué des
évolutions nécessaires
Les entreprises et les administrations numérisent,
pour des raisons diverses, de plus en plus leurs
documents et évoluent vers un archivage nouveau et une mise à disposition de leurs données
différente.
C’est ce que confirme Nicolas Cintré de Brother :
« Aujourd’hui, les entreprises ont un réel besoin
de numériser, par soucis d’économie, d’écologie
mais également de simplicité et de partage d’informations. Elles se tournent donc vers les MFC.
D’ailleurs, on peut constater que de nombreux
parcs d’imprimantes sont remplacés par des MFC.
Pour répondre à ce besoin de numérisation, Brother développe une gamme de produits complète
Lexmark a particulièrement travaillé sur l’ergonomie de ses nouvelles imprimantes
de scanners avec la gamme ADS et de scanners
en développant notamment des interfaces tactiles.
mobiles avec la Gamme DS ». Même constat pour
Yachine Sulliman de Samsung : « La rationalisapour capter l’information à la source. Mais le véritable enjeu
tion des parcs d’impression, est une préoccupation pour les
est de l’entrer directement dans une base de données pour
grandes entreprises. Le phénomène concerne aujourd’hui
en faciliter le traitement ».
les plus petites entreprises qui, elles aussi, ont recours à la
rationalisation de leur parc d’impression. Par ces temps de
Cette numérisation a donc contraint les constructeurs à faire
évoluer leurs gammes de produits et à développer la technologie. C’est ce que confirme Thierry Bagnaschino d’Epson :
« Nous avons chez Epson une très large gamme de scanner
professionnels (A4, A3, mobiles, de bureau, avec ou sans
chargeur de document) dédiée à la dématérialisation. Nous
avons cette année entièrement renouvelé cette gamme afin
d’offrir à nos clients toujours plus de confort, de productivité,
et d’intuitivité ». Chez Memjet, on observe également ce
changement, tout en se projetant sur les utilisations futures,
comme l’explique Serge Tordjman : « Cela a vraiment changé
la donne d’une manière générale. Tout d’abord, le coût de
l’archivage papier est très important, et de ce fait la numérisation a pris un virage très important. Ce qui va être novateur va
plus se situer sur tout ce qui est logiciel et service. Les tablettes
et les smartphones risquent de faire énormément évoluer le
secteur, et il va falloir trouver des solutions simples pour se
relier à ces outils ». Faciliter la numérisation et la rendre plus
accessible à l’utilisateur est également l’option qu’a décidé
de prendre Pantum, comme le souligne Eric Lasne : « Nous
sommes plutôt sur une simplification et une standardisation
Les avantages offerts par la technologie de Memjet représentent
d’un parc déjà installé. Nos consommables seront identiques
une grande avancée dans le secteur de l’impression bureautique.
à nos monofonctions 20 pages/minutes. En ce qui concerne
Ces imprimantes peuvent imprimer 60 pages par minutes (noir
la technologie, nous allons probablement bientôt atteindre
et couleur), pour une résolution de 1 600 dpi x 1 600 dpi, ce qui
représente un record dans ce segment de marché. Economes, elles
des limites, comme pour le nombre de page/minute. Notre
nécessitent peu de pièces détachées, bénéficient d’un programme de
offre actuelle répond à un besoin de poste de travail unique
rechargement de cartouches sans perte de qualité et ne consomment
ou de PME/PMI, mais nous avançons sur d’autres dossiers,
qu’un euro d’électricité pour 100 000 pages imprimées.
bien sûr ». En outre, une autre composante, et non des
moindres, vient confirmer cette mutation et cette évolution
dans l’utilisation de la part des utilisateurs, qui ne gèrent plus
situation économique difficile, la recherche du meilleur rapuniquement leur parc d’impression, mais également le temps
port qualité/prix/performance est le premier critère de choix.
passé. Communication entre les outils et facilité d’exécution
Néanmoins, la dimension écologique, les nuisances sonores
viennent au cœur des préoccupations, comme l’explique
et la facilité d’utilisation sont des critères qui, aujourd’hui,
Jean-François Maumy de Xerox : « Il y a aujourd’hui un grand
sont aussi pris en considération ».
renouvellement de modèles, et nos clients se centrent tous
Si la fonction impression est toujours dominante, la copie,
sur leur cœur de métier. Je pense notamment au MPS, car
quant à elle est en forte baisse. Pour Etienne Maraval de Lexils ont de moins de moins de temps à perdre pour la gestion
mark, « La fonction numérisation se développe énormément
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de cible : les PME/TPE. Aujourd’hui, les entreprises
ont besoin de pouvoir gérer leurs parcs d’impression
rapidement et simplement. Elles ont besoin de se
concentrer sur le business et de pouvoir déléguer
la gestion de leurs parcs. Notre offre MPS permet
de proposer aux clients une solution clé en main
qui intègre, dans un seul contrat, l’ensemble des
services autour des systèmes d’impression : location
d’un matériel adapté, consommables, maintenance
sur site, plateforme Web dédiée. Outre la solution
MPS, Brother va plus loin en proposant « B-guard » :
une solution logicielle innovante conçue pour les
entreprises ayant besoin d’une meilleure gestion
de leurs parcs d’impression. Avec « B-guard », les
entreprises pourront facilement réduire leurs coûts,
tout en ayant une visibilité permanente sur leurs dépenses ». Lexmark a pris les devants en développant
L’imprimante HP LaserJet Pro 500 MFP M525 permet d’imprimer depuis un
le MPS il y a déjà une quinzaine d’années. L’objectif
smartphone ou une tablette, ainsi que d’enregistrer et d'imprimer les fichiers
de la marque est de réduire les coûts à la page et
directement, via un port USB facile d’accès.
d’harmoniser le travail des entreprises. Etienne
Maraval s’en explique : « Nous travaillons avec de
de leurs imprimantes. Ils veulent des produits qui communitrès grandes entreprises en France. En effet, plus de 50 % des
quent très facilement. En ce sens, nos nouveaux produits y
sociétés du CAC 40 ont des bases installées Lexmark. Nous
répondent parfaitement, dans la mesure où ils peuvent intéavons tout de suite développé le MPS, et nous nous engageons
grer de nombreuses fonctionnalités. Nous sommes capables
avec nos clients pour la réduction de leurs coûts à la page.
d’imprimer directement depuis un smartphone, une tablette,
Notre slogan est : « Imprimer moins et gagner plus ! ». Notre
en passant par des services d’impression mobiles hébergés
avantage est que nous sommes capables de travailler avec de
chez nos clients ou dans le Cloud Xerox ».
grandes entreprises internationales avec la même politique
à travers le monde. Nous possédons les outils pour cela, qui
permettent de gérer et de faire de l’administration de parc
Le MPS et le Cloud viennent compléter et
pour un client et de définir sa politique d’impression ». Chez
renforcer cette numérisation croissante
Epson, on a également fortement développé le MPS, comme
le souligne Thierry Bagnaschino : « Nous disposons de toute
On le constate depuis plusieurs années maintenant, les
une panoplie d’offres MPS, qui sont adaptées aux petites
évolutions des parcs d’impression ont mené les constructeurs
structures avec des offres très personnalisables, comme à des
à penser autrement et à opérer une mutation qui dépasse
clients grands comptes avec la réalisation possible d’audit de
largement le secteur des simples imprimantes. Ainsi, le MPS
parc. Ces offres clefs-en-main intègrent le conseil, le produit,
(Manage Print Services) s’est considérablement développé
le consommable et le service ». Et Bruno Bonino, directeur
et vient en complément de l’exploitation de l’impression.
commercial B to B de la marque confirme : « Nous avons la
Chaque grand constructeur s’est engouffré sur ce marché,
particularité sur nos offres MPS d’être capables d’anticiper le
et propose des offres ajustées aux utilisateurs. Nicolas Cintré
besoin en consommables, ce qui est très important pour le
développe la direction prise par Brother : « Brother est présent
client car il n’a plus à se préoccuper des approvisionnements,
sur le marché du MPS avec une offre adaptée à notre cœur
la continuité de fonctionnement est assurée. Les consommables
ne sont plus jamais égarés car nous pouvons livrer
individuellement chaque utilisateur en anticipant
son besoin. C’est l’un de nos points forts ! ».
Faut-il adapter le MPS aux produits, ou a
contrario faire en sorte que les appareils soient
directement adaptés ? La stratégie de Memjet
est claire, comme l’explique Serge Tordjman :
« Nous construisons nos produits autour du MPS.
Il faut que le client puisse identifier très rapidement ses coûts et que ce soit simple et lisible.
Nous avons choisi un mode de commercialisation
L’exploitation du contrôleur et des solutions
« ConnectKey » de Xerox permet aux utilisateurs
de gérer des documents avec simplicité,
sécurité et intelligence, dans un monde où les
environnements de travail évoluent de plus
en plus.
26 / Le Papetier de France - Mai 2013
qui se base sur des forfaits. Nous sommes vraiment dans cette
logique de compréhension du marché. Cela va encore prendre
beaucoup d’ampleur et devenir la règle du marché ». Chez
Oki, on maitrise également le MPS depuis de nombreuses
années avec la volonté de simplifier cette offre de service.
Fabrice Claes développe : « Oki a bien sûr son offre MPS, qui
est une offre assez singulière sur le marché d’ailleurs. Le MPS,
aujourd’hui, n’est plus un outil dédié aux Grands Comptes, car
il s’adapte très bien à tous types d’entreprises. C’est pourquoi
nous travaillons au développement de produits qui intègrent
des solutions. Nous avons la conviction que le coût à la page
intègre depuis trop longtemps une notion de service avec la
présence de technicien, qui impacte fortement le coût de la
prestation globale. Nous avons donc optimisé notre matériel
pour faciliter le remplacement de toners ou de cartouches
sans faire appel à une intervention extérieure ». Proposer un
service à la carte est exactement la démarche de HP sur le
secteur du MPS. « Le MPS est une priorité chez HP depuis
« La croissance des produits liés à la mobilité (smartphone
et tablette) explique en grande partie l’accélération de cette
demande au sein des entreprises. Notre application Mobile
print propose un lien direct vers le Cloud démontrant notre
expertise de convergence numérique ».
Le développement du MPS, ainsi que celui du Cloud, s’est
accéléré avec ces nouvelles technologies, et pour y faire
face, les fabricants proposent de nouvelles solutions, comme
l’explique Etienne Maraval de Lexmark : « Nous avons développé des applications d’impression capables d’imprimer
facilement depuis ces outils-là. Nous proposons un service
Lexmark d’impression, où nous mettons à disposition des
équipements multifonctions et où l’on paie en fonction de
l’abonnement de l’utilisateur, et nous hébergeons les serveurs
d’impression. L’utilisateur va donc lancer son impression depuis
son smartphone, sa tablette ou son PC. Cela apporte une
grande flexibilité aux entreprises sans avoir à gérer le serveur
d’impression en interne ».
Oki a développé des
applications exclusivement
dédiées au Cloud et à
l’impression mobile.
des années maintenant. Elle concerne la partie gestion en
direct que nous adressons aux entreprises. Nous disposons
également de tout un panel de solutions, qui passent par nos
partenaires. Nous proposons vraiment un service à la carte,
qui est mis en place en fonction du cahier des charges du
client », détaille Julie Dang Tran.
Si le MPS permet aujourd’hui de gérer très facilement un
parc d’impression, d’autres données sont venues se greffer à
la problématique de la mise à disposition des documents et
aux nouveaux modes de communication devenus mobiles.
Chez Brother, une offre a été spécialement pensée, comme
l’explique Nicolas Cintré : « Brother y répond à travers son
concept « Homo Mobilis » et de son offre globale de solutions
de mobilité. En effet, la recherche d’efficacité invite les entreprises à donner à leurs collaborateurs nomades les mêmes
facilités bureautiques que leurs collègues sédentaires. Les
équipements ultracompacts de numérisation et d’impression,
ainsi que les solutions Cloud et de web conférence de Brother
répondent à ce nouveau besoin et offrent des solutions utiles,
pratiques et accessibles pour gérer les documents en toutes
circonstances ». Les smartphones et les tablettes ont également fait leur entrée dans l’entreprise et de nouveaux besoins
sont, par conséquent, apparus. Le numérique est partout
et les constructeurs doivent donc répondre à de nouvelles
données, comme le précise Yachine Sulliman de Samsung :
Mobilité, MPS, Cloud : les entreprises ont déjà intégré ces
nouveaux outils dans leur fonctionnement et des questions
se posent au sein des fabricants de solutions, comme le rappelle Fabrice Claes pour Oki : « L’intégration du Cloud, de
l’impression à la demande et de la donnée variable pourrait
donner l’idée d’un projet sur lequel Oki pourrait être amené
à travailler. Il s’agit typiquement d’une problématique de
franchise. La mobilité en entreprise reste un complément de
tout cela, et je crois qu’il faut continuer à se poser beaucoup
de questions sur la réalité de cette mobilité ». Certes, ce sont
des outils devenus légion dans les sociétés, mais le cœur de
la problématique reste toujours l’impression, comme le rappelle Julie Dang Tran de HP : « En ce qui concerne le grand
public, nous assistons à une vraie mutation depuis environ
deux ans, et elle est fortement liée à la mobilité. C’est vrai
que les smartphones et les tablettes ont considérablement
changé la façon que l’on a d’imprimer, et des reflexes que
l’on peut avoir. Il y a bientôt trois ans maintenant, nous avons
lancé « I-Print », qui permet d’imprimer via son smartphone
en envoyant un email à son imprimante. Nous avons amélioré
cette technologie avec le Wifi direct, qui permet d’imprimer sur
n’importe quelle imprimante HP très facilement. Auparavant,
une imprimante était uniquement connectée à un PC, tandis
qu’aujourd’hui Internet et une connexion Wifi suffisent et
cela scanne automatiquement dans le réseau. C’est une vraie
révolution en termes de facilitée d’impression ».
Le Papetier de France - Mai 2013 / 27

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