Méthodo écriture d`invention
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Méthodo écriture d`invention
L’ÉCRITURE D’INVENTION Les différentes formes d’écriture d’invention : • Transformer un texte • Transposer un texte • Imiter un texte • Produire un texte argumentatif L’INVENTION : TRANSFORMATION, PASTICHES ET PARODIES TRANSPOSITIONS, L’objectif de l’exercice est de vérifier la compréhension des genres, des formes et des registres. La réécriture permet d’amplifier, transformer, transposer, imiter ou détourner un texte… c'est-à-dire qu’il s’agit de s’approprier les procédés qui le caractérisent. L’exercice repose donc toujours sur la lecture et l’analyse rigoureuse du texte support. 1. LES TRANSPOSITIONS a. Changement de contexte o Transposer un texte dans un autre contexte historique ou culturel = modifier le décor, l’époque, le comportement ou le niveau de langue des personnages. Il faut : 1) définir ce nouveau cadre, 2) repérer dans le texte tous les éléments qui doivent être transposés. o Il faut s’interroger sur l’intérêt de cette transposition : s’agit-il d’actualiser un texte ancien ou mettre en valeur des décalages qui pourront être comiques ou donner à réfléchir ? b. Changement de point de vue La consigne peut demander d’adopter une nouvelle perspective pour révéler un autre aspect du texte ou mettre en relief des éléments peu exploités. Il s’agit donc de changer le point de vue ou le narrateur. Cela engage une autre vision de la scène et des personnages → il faut adapter les pronoms et le temps des verbes, mais il faut conserver le thème et la structure du texte support. c. Changement de registre On conserve le thème, la structure et les personnages, mais on modifie la 1 situation ou le niveau de langue de manière à produire l’effet recherché dans le nouveau registre (rire, pitié, crainte…). Il faut donc connaître tous les procédés qui caractérisent ce registre pour les appliquer au texte à transformer. d. Changement de genre Chaque genre impose ses contraintes propres. On peut transposer une lettre en dialogue, en monologue théâtral ou en journal intime… Il faut reprendre et adapter le texte support en respectant les traits caractéristiques du nouveau genre (y compris la mise en page). Il est donc conseillé de commencer par dresser la liste des propriétés du genre proposé. 2 2. LES PASTICHES a. Identifier un style Il s’agit d’imiter le style et le registre d’un texte en adoptant les procédés qui caractérisent l’écriture de l’auteur. Il faut donc analyser le texte modèle pour définir les éléments formels qui lui sont propres (lexique, syntaxe, rythme, figures de style, niveau de langue, type d’énonciation…) b. Reproduire ce style Le pastiche reprend les procédés stylistiques les plus marquants de son modèle pour qu’on puisse le reconnaître. En même temps, il s’agit d’un travail d’adaptation car ces procédés sont appliqués à un autre sujet. ! Le pastiche ne consiste pas à plagier, ni à copier, mais il s’agit d’un exercice de style inventif dans lequel on écrit « à la manière de… » 3. LES PARODIES a. Le détournement parodique Il s’agit de détourner ou déformer des éléments caractéristiques d’un texte ou d’un genre pour pouvoir en rire. Il faut identifier les composants du texte initial pour les amplifier, les exagérer jusqu’à la caricature ou en inverser les effets. Le sujet et le type de situation sont conservés, mais présentés dans un style et un registre qui les rabaissent. b. L’objectif de la parodie Le but est de tourner en dérision un procédé, un genre ou une situation en s’assurant la complicité du lecteur qui doit pouvoir reconnaître le modèle. Le registre est donc généralement comique ou satirique (parfois polémique). On peut modifier le cadre spacio-temporel de l’action ou le statut des personnages, jouer sur des anachronismes ou des invraisemblances, remplacer un niveau de langue soutenu/familier… pour faire sourire ou réfléchir. L’INVENTION : LES FORMES DE L’ARGUMENTATION 1. ANALYSER LE SUJET a. Les contraintes : c’est un exercice rigoureusement encadré. Il faut 3 se concentrer sur le libellé du sujet et ses mots-clés pour identifier les consignes à respecter. Exemple : Composez une scène de comédie opposant un poète faisant l’éloge de l’inspiration à l’un de ses confrères, convaincu au contraire de la nécessité du travail de l’écriture et du respect de certaines règles de versification. De quoi s’agit-il dans ce sujet ? ? Le sujet = opposition entre 2 conceptions de la poésie. ? La situation d’énonciation = un dialogue où les 2 interlocuteurs expriment des points de vue opposés et essaieront de se convaincre. Il faudra préciser les circonstances de leur rencontre. ? La stratégie argumentative = opposer une argumentation à sa contreargumentation (raisonnement par concession ou opposition, réfutation terme à terme…) ? Les registres = comique (une scène de comédie), délibératif (un dialogue argumentatif) et polémique (une opposition tranchée) ? Le genre = théâtre, comédie (répéter le nom du personnage avant chaque réplique, inclure des didascalies…) ? Le problème à résoudre = comment rendre comique l’affrontement entre 2 conceptions opposées de la poésie en développant les argumentations respectives ? (Par exemple par le décalage entre les idéaux poétiques et la violence de l’affrontement). b. On conserve cependant une part de liberté qu’il faut savoir exploiter. Exemple : Rédigez la préface d’une nouvelle édition des Contes philosophiques de Voltaire. ? Contraintes = -le genre, une préface (discours d’introduction à une œuvre pour la défendre ou donner envie de la lire). -l’objectif (justifier une nouvelle édition, montrer la modernité ou la pérennité de l’œuvre). -le thème (un éloge des Contes philosophiques de Voltaire qu’il faut donc présenter et citer). ? Libertés = -la forme (lettre, conte, apologue…) -les modulations du registre (épidictique, délibératif, polémique, satirique… ?) -les compositions -le choix des références aux contes du recueil (Candide, Zadig… ?) 4 On interroge le sujet : • De quoi faut-il parler ? • Qui doit parler ? À qui ? • Où et quand ? Dans quelles circonstances ? • Comment ? (registre, genre, forme ?) • Pourquoi ? (visée argumentative du texte à produire ?) 2. PRENDRE APPUI SUR LE CORPUS Une fois le sujet compris, il faut se reporter au corpus pour identifier et analyser le texte qui sert de support, de source ou de modèle à l’exercice. Il faut repérer ses caractéristiques. Le sujet peut demander de poursuivre, discuter ou réfuter son argumentation. o Déterminer la situation d’énonciation, le genre, le registre et la stratégie argumentative du texte de référence, pour en respecter la logique et inscrire le travail d’écriture dans la continuité du texte. o Conserver le caractère, le langage et les idées des personnages, le lieu et le moment de l’énonciation, les temps de référence, les types d’arguments utilisés. o Chercher de nouveaux arguments. o Imaginer une conclusion nette et cohérente. La démarche est analogue s’il s’agit de répondre à un personnage, à une lettre ou à une prise de position. On reprendra alors les éléments du texte-support dans le cadre d’un raisonnement concessif ou par opposition. 3. RECOURIR AUX PROCÉDÉS DE LA FORME IMPOSÉE a. Un éloge = louer, défendre, justifier, susciter l’adhésion du lecteur. - vocabulaire laudatif - procédés de valorisation (hyperboles, superlatifs, intensifs, accumulations, emphase, comparaisons meiloratives…) b. Un blâme = critiquer, attaquer, condamner, faire un procès, susciter un rejet. - vocabulaire péjoratif 5 - procédés de dévalorisation (antiphrase, ironie, sarcasmes…) - implication forte du locuteur c. Un discours = convaincre un auditoire, l’émouvoir pour avoir son adhésion, le provoquer pour le faire réagir - adresses à l’auditoire (apostrophes, marques de P2, invectives…) - interjections - impératifs, tournures du conseil… - questions oratoires - ponctuation expressive - expression de la subjectivité (modalisateurs, verbes de jugement ou de sentiment) - éloquence oratoire (rythmes binaires/ternaires, parallélismes, hyperboles…) - d. Un essai = exprimer son point de vue sur un sujet, s’engager dans un débat marques de la première personne expression d’une thèse, arguments et exemples généralisation d’une expérience personnelle formulation d’une opinion e. Un apologue = mettre la fiction au service de l’argumentation, établir un rapport de complicité avec le lecteur pour susciter sa réflexion - récit simple et exemplaire, situation concrète et familière animée par des paroles rapportées - moralité ou leçon, explicite ou implicite, exprimé au présent de vérité générale, rédigée sous forme de sentences/proverbes… - implication forte de l’auteur - implication du lecteur (effet de connivence) f. Un dialogue = confronter des points de vue - discours direct - pronoms personnels de la présence (P1 et P2) - indices d’énonciation 4. ARGUMENTER ET RÉDIGER 6 o o o o a. Trouver des arguments Interroger tous les documents du corpus Utiliser ses connaissances sur les objets d’étude, le genre, les registres Identifier les textes vus pendant l’année pouvant servir au sujet Faire appel à sa culture personnelle b. Construire l’argumentation o Conserver les arguments pertinents et les organiser o Ordonner sa réflexion pour obtenir une progression rigoureuse o Établir un plan détaillé o Construire l’invention méthodiquement, avec des arguments, des exemples et un raisonnement approprié c. Rédiger l’argumentation o Respecter les codes, la mise en page et les procédés d’écriture propres à la forme imposée o Préciser le cadre, les circonstances et le motif du texte produit o Faire apparaître la progression de la réflexion o Adapter l’expression, le vocabulaire et le niveau de langue à la situation, au destinataire, à l’effet recherché o Ajuster la longueur du texte au genre imposé Déroulement chronologique de l’épreuve : 1h30 - dresser l’inventaire des contraintes de la consigne - prendre appui sur le corpus afin de dégager les fondations du texte à construire - trouver de nouveaux arguments et les ordonnés - faire un plan détaillé qui articule les grandes parties de l’argumentation 1h30 - respecter les caractéristiques formelles et la mise en page de genre imposé - faire apparaître la progression de la réflexion par la présentation et l’expression - adapter la langue et la longueur de l’exercice à l’effet recherché 7