Lire le discours de Monsieur Patrick Devedjian

Transcription

Lire le discours de Monsieur Patrick Devedjian
1
PASSATION DE POUVOIRS
ENTRE M. JEAN-JACQUES DUBY ET M. ALAIN BRAVO,
NOUVEAU DIRECTEUR GENERAL DE SUPELEC
MERCREDI 13 OCTOBRE 2004
INTERVENTION DE M. PATRICK DEVEDJIAN, MINISTRE
DELEGUE A L’INDUSTRIE
Je suis heureux d’être parmi vous aujourd’hui pour ce « passage de témoin » entre deux
directeurs, moment toujours important dans la vie d’une grande école.
Permettez-moi d’emblée de saluer Jean-Jacques DUBY, qui quitte ses fonctions après avoir
servi pendant presque dix ans à la tête de l’école, et Alain BRAVO, qui lui succède.
Je veux naturellement aussi saluer Robert MAHLER, président d’ALSTOM France, qui
préside le conseil de direction de l’école, et remercier André MERLIN, président de
l’association SUPELEC, qui m’a sollicité pour présider cet évènement qui nous réunit
aujourd’hui.
*
*
*
Je dois dire que c’est très volontiers que j’ai accédé à sa demande car il m’a semblé important,
par ma présence, à la fois de souligner la place originale de SUPELEC dans l’ensemble de
nos grandes écoles et de témoigner l’attachement de l’Etat à ce que votre école poursuive et
amplifie son rayonnement.
SUPELEC a d’abord cette particularité d’avoir été créée par les ingénieurs eux-mêmes, ce
qui est un bel exemple d’esprit d’initiative ! C’était en 1894 et le mérite en revient à la société
internationale des Electriciens, devenue par la suite la Société des Electriciens et
Electroniciens (SEE), association de la loi de 1901 reconnue d’utilité publique.
SUPELEC est elle-même, depuis 1987, constituée sous la forme d’une association de la loi
de 1901, dont les membres fondateurs sont la SEE, EDF, la Fédération des Industries
Electriques, Electroniques et de Communication (FIEEC) et la Société des Ingénieurs de
SUPELEC.
Ce statut d’association de la loi de 1901, financée par moitié par l’Etat, ainsi que son
implantation sur trois campus – Gif, Rennes et Metz – confèrent incontestablement à
SUPELEC une place originale parmi les grandes écoles d’ingénieurs.
Je veux aussi souligner que SUPELEC couvre désormais des domaines à la fois nombreux
et importants. Spécialisée à l’origine dans l’électricité au service de l’industrie encore
naissante dans ce secteur, l’école a élargi son champ d’intervention vers la radio-télégraphie
avant la première guerre mondiale puis à l’ensemble des sciences de l’information, de
l’énergie et des systèmes: l’informatique, les télécommunications, l’électronique, traitement
du signal, automatique et génie électrique.
Il faut aussi donner acte à SUPELEC d’un fonctionnement satisfaisant et de coûts
compétitifs, ce que la Cour des Comptes a reconnu lors d’un récent contrôle.
2
Ai-je besoin de le rappeler devant une assistance très avertie, SUPELEC accueille 1 300
étudiants et 170 doctorants, ainsi que 1 500 stagiaires en formation continue. Elle délivre
440 diplômes d’ingénieurs, 80 diplômes de spécialisation et mastères, ainsi que 50
doctorats par an.
*
*
*
C’est un bilan significatif dont il faut féliciter l’ensemble du personnel de l’école, soit
quelque 300 personnes, dont 140 enseignants-chercheurs, et également les 650 enseignants
vacataires.
C’est aussi un bilan dont peut légitimement être fier celui qui était, il y a encore quelques
jours, le directeur général de l’école : M. Jean-Jacques DUBY.
Ancien élève de l’ENS et agrégé de mathématiques, vous avez, M. DUBY, consacré une
grande part de votre carrière à la recherche et au développement. Vous l’avez fait tant dans
le secteur privé, notamment chez IBM de 1963 à 1982 puis de 1986 à 1991, que dans le
secteur public, en particulier comme directeur scientifique et de la valorisation au CNRS de
1982 et 1986. Vous avez eu le grand mérite de mettre cette expérience professionnelle
remarquable au service de la transmission du savoir, en prenant la direction générale de
SUPELEC à partir de 1995. Soyez en remercié et félicité.
Sous votre direction, l’école a pu avancer dans la réalisation de ses grands objectifs :
développer l’excellence de la formation et de la recherche, moderniser les moyens
pédagogiques, poursuivre l’entretien et la rénovation du patrimoine, maîtriser la gestion des
ressources, intensifier l’engagement international.
Pour la période 2002-2005, l’école a fondé sa stratégie sur l’engagement qu’elle a pris, à la
demande du comité interministériel pour la société de l’information, d’augmenter les
promotions d’élèves diplômés de 360 à 440 ingénieurs par an.
Cette augmentation des promotions s’est accompagnée d’une refonte de l’enseignement et
de la poursuite de l’ouverture à l’international : plus d’un élève sur cinq est étranger, plus
d’un tiers des élèves de SUPELEC obtient un deuxième diplôme dans une université
étrangère. Parallèlement, SUPELEC a renforcé sa recherche contractuelle avec l’industrie,
développé sa coopération avec la recherche universitaire et augmenté le nombre de
doctorants.
Ce plan de croissance de SUPELEC est aujourd’hui largement réalisé dans les conditions qui
avaient été prévues par le comité interministériel pour la société de l’information.
J’ai veillé à ce qu’en 2005, malgré un contexte budgétaire difficile, l’Etat soutienne les
efforts de SUPELEC. La subvention du ministère progressera ainsi de 10% pour atteindre
8,24 millions d’euros. Au total, les engagements de l’Etat auront ainsi été très proches des
objectifs initiaux.
*
*
*
Mais la tâche n’est naturellement pas encore achevée et il revient désormais à Alain BRAVO
de la poursuivre.
Tant votre formation que votre parcours professionnel, vous prédispose, M. BRAVO, à
« reprendre le flambeau » que vous transmet Jean-Jacques DUBY.
3
X-Télécom, ingénieur général des Télécommunications, vous avez en effet acquis une solide
expérience professionnelle :
- dans l’administration, au sein de la direction générale des télécommunications entre 1970
et 1985, notamment comme directeur de la production,
- mais aussi dans l’entreprise puisque vous avez exercé vos compétences à la Compagnie
générale des Eaux de 1985 à 1995, où vous avez créé, en 1988, et présidé la Société française
de Radiotéléphonie (SFR), jusqu’en 1992. Vous avez aussi été en poste à Alcatel, jusqu’en
2001, comme directeur de la recherche. Président de la société de conseil ABHEXIS, depuis
2001, vous étiez par ailleurs président du Conseil d’école de l’Ecole Nationale Supérieure
de Télécommunications de Bretagne et du Comité d’orientation du Réseau national de
recherche en Télécommunications, lequel a permis de rapprocher, dès 1996, industriels et
chercheurs dans le secteur des télécoms, reprenant ainsi le « flambeau » jusqu’alors porté par
France Télécom et son centre de recherche, le CNET. Vous êtes ainsi déjà familier des
questions d’enseignement et de recherche.
Vous connaissez les défis que vous devez relever. Ceux de la formation initiale, avec
notamment la généralisation progressive des nouveaux outils pédagogiques, qui
accompagnent l’augmentation des promotions, et la refonte progressive des contenus et de
l’organisation des enseignements.
Egalement, la poursuite de la politique d’ouverture internationale : c’est l’occasion pour
moi de souligner que SUPELEC a des accords d’échanges qui la lient à plus de 70
universités d’Europe, des Etats-Unis et du Canada, d’Amérique latine et d’Asie-Pacifique.
C’est enfin les activités de recherche académique et industrielle, pour lesquelles la
valorisation industrielle doit être un objectif prioritaire. Vous le savez, le Gouvernement a
lancé une politique ambitieuse en vue de constituer des pôles de compétitivité destinés à
fédérer les énergies au service du développement économique des territoires. Je constate que
SUPELEC a des atouts évidents pour se mobiliser sur les trois sites de Gif, de Metz et de
Rennes.
Outre celui de l’Etat, vous pourrez notamment compter sur l’appui de la Fondation
SUPELEC, créée en juillet 2003, que préside Thierry BRETON et qui s’est fixée pour objectif
d’accompagner le développement à long terme de SUPELEC et de son rayonnement
international.
Il me reste à vous souhaiter, M. BRAVO, beaucoup de réussite dans vos nouvelles fonctions,
pour permettre à SUPELEC de poursuivre son chemin parmi les meilleures de nos grandes
écoles.
Je vous remercie.

Documents pareils