L`interculturel. Découverte de soi

Transcription

L`interculturel. Découverte de soi
L’interculturel. Découverte de soi-même et de
l’autre
2007, Rosalina Maria Sales Chianca
(préface de Marc Souchon)
ISBN 978-85-7539-373-4
Idéia, 226 pages
João Pessoa (Brésil)
Tél. : (83) 3222 5986
[email protected]
www.ideiaeditora.com.br
Rosalina Maria Sales Chianca présente dans son ouvrage les résultats d’une étude écrite pour sa thèse
de doctorat, soutenue à Besançon en 1996. Mené 15 ans auparavant au Brésil, son pays d’origine, ce
travail a pour objectif premier la formalisation a posteriori d’une pédagogie de l’interculturel qui repose
sur l’apprenant dans sa globalité, lorsque celui-ci s’engage dans l’apprentissage d’une langue étrangère,
le français en l’occurence. Dans ce contexte, l’auteure développe sa conception de l’éducation
interculturelle, quand lors d’un cours de langue émergent des échanges culturels entre les apprenants
issus d’une même zone géolinguistique et d’un contexte socio-économique défavorisé. Cette éducation
assurerait le développement de leur socialisation et de leur personnalité, relativiserait leur identité tout
en leur permettant de prendre conscience de celle-ci et de la revendiquer. Il s’agit alors non seulement
de parler, d’interagir en langue étrangère, mais aussi et surtout d’apprendre à se connaître et à connaître
les autres, d’apprendre à mieux percevoir ses partenaires linguistiques pour mieux communiquer, pour
dépasser ses difficultés immédiates de socialisation et aller ainsi vers les apprentissages.
Dans le travail de Rosalina Maria Sales Chianca, la pédagogie, en tant que lien psycho-affectif tout
d’abord et cadre conceptuel ensuite, dépasse et devance largement la didactique, en donnant des
résultats notables, si l’on en croit les témoignages des apprenants qui, 15 ans après avoir suivi leurs
cours, gardent une trace prégnante des changements opérés en eux. Cette démarche permet de passer de
l’enseignement d’une langue étrangère à l’idée d’enseignement-éducation par une langue étrangère et
par la langue première, largement utilisée dans ces cours de langue. Cette approche semble
particulièrement pertinente dans le contexte social décrit par Rosalina Maria Sales Chianca. De ce point
de vue, son travail représente une avancée pour tout enseignant soucieux d’élargir son travail sur la
langue-culture. D’autres questions demeurent, comme le précise l’auteure elle-même, notamment sur
les apprentissages langagiers qu’une classe de langue étrangère est en droit d’attendre et qu’il serait
souhaitable de pouvoir évaluer pour développer cette approche dans d’autres contextes.
/ MARIE-ANGE DAT
UNIVERSITÉ DE NANTES (FRANCE)