La prothèse cervicale de bryan ® dans le traitement des affections
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La prothèse cervicale de bryan ® dans le traitement des affections
© Masson, Paris, 2004 Neurochirurgie, 2004, 50, n° 6, 624-629 Article original LA PROTHÈSE CERVICALE DE BRYAN® DANS LE TRAITEMENT DES AFFECTIONS CERVICALES DÉGÉNÉRATIVES À propos d’une expérience préliminaire de 9 implants E. GAY, O. PALOMBI, A. ASHRAF, J.-P. CHIROSSEL Service de Neurochirurgie, CHU de Grenoble, BP 127, 38043 Grenoble Cedex 09. SUMMARY: The Bryan® cervical disc prosthesis. Preliminary clinical experience with nine implants. E. GAY, O. PALOMBI, A. ASHRAF, J.-P. CHIROSSEL (Neurochirurgie, 2004, 50, 624-629) Purpose. — After an anterior cervical discectomy, immobility at the fused level may increase stress on adjacent disc spaces and causes disc degeneration in 92% of the cases with clinical manifestations in 25.6% of the patients within 10 years. The cervical disk prosthesis may help to prevent this problem. The Bryan® prosthesis (Medtronic Sofamor Danek) is currently available in France after a European pilot study. Methods. — Since January 2002, 8 patients (9 implants) (mean age: 35 years) were operated on with a prosthesis implantation for disc degeneration after an adjacent previous interbody fusion in 2 patients and for disc herniation or spondylosis in 6 patients. The prosthesis were implanted at the C4-C5 level (one patient), C5-C6 (four patients), and C6-C7 (four patients). Post-operative radiological evaluations with dynamic X-rays and clinical status (Odom questionnaire) were analyzed. Results. — Surgical procedures, which were longer than the classical technique, were uneventful. Radicular pain resolved after surgery with excellent results with the Odom’s score. With a mean follow-up of 12 months, the prosthesis mobility was 8.9°. But one fusion of an implant was encountered 6 months after implantation. Conclusions. — The general follow-up for the Bryan® cervical disc prosthesis implantation is still too short (2 years) for a definitive evaluation. If clinical results on pain are as good as expected, long-term mobility of the prosthesis has to be checked, as it is the main advantage over classical anterior cervical discectomy with fusion. Patient selection has to be considered. Key-words: cervical vertebrae, degenerative disc disease, joint prosthesis implantation, spinal fusion. Article reçu le 1er décembre 2003. Accepté le 1er juin 2004. Tirés à part : E. GAY, à l’adresse ci-dessus. e-mail : [email protected] RÉSUMÉ Objectif. — L’arthrodèse inter-somatique, réalisée dans le traitement chirurgical de la hernie discale cervicale ou de la cervicarthrose, conduirait, selon les auteurs, à la dégénérescence des niveaux adjacents dans 92 % des cas. Ces remaniements sont symptomatiques dans 25,6 % des cas dans les dix ans. L’arthroplastie cervicale pourrait constituer, en théorie, une solution à ce problème. La prothèse de Bryan® est disponible en France depuis début 2002. Patients. — Nous avons implanté 9 prothèses chez 8 patients. La moyenne d’âge était de 44 ans. Tous les patients présentaient une névralgie cervicobrachiale. Les prothèses ont été implantées aux niveaux C4-C5 (1 cas), C5-C6 (4 cas), C6-C7 (4 cas) et les diamètres de prothèses étaient : 15 mm (3 cas), 16 mm (1 cas), 17 mm (4 cas) et 18 mm (1 cas). Résultats. — Le recul moyen est de 12 mois. Les résultats cliniques sont excellents (critères de Odom : amélioration > 80 %) pour tous les patients. Nous n’avons pas constaté de déplacement d’implant. L’angle fonctionnel cervical moyen est de 8,9° au niveau implanté. En revanche, nous avons relevé une fusion, avec perte de la mobilité de la prothèse, à 6 mois d’évolution. Conclusion. — La tolérance et la stabilité de ce type d’arthroplastie sont en cours d’évaluation, et les résultats préliminaires, comme dans notre courte série, sont encourageants. Il n’en reste pas moins que l’intérêt thérapeutique et les indications de la prothèse discale cervicale restent encore à démontrer. Vol. 50, n° 6, 2004 L’arthrodèse inter-somatique au décours d’une discectomie cervicale est pratiquée couramment en chirurgie rachidienne. Cette technique est largement validée, tant pour son efficacité thérapeutique que pour la stabilité de ses résultats. L’immobilisation d’un niveau discal est à l’origine d’une augmentation des contraintes mécaniques sur les niveaux mobiles adjacents [2, 3]. En reprenant la littérature, il est rapporté que 60 % à 92 % des niveaux adjacents à une fusion inter-somatique sont le siège de remaniements arthrosiques dans les 8 années qui suivent l’intervention [6, 14]. Le retentissement clinique de ces remaniements arthrosiques est beaucoup plus variable. En effet, seuls 25,6 % des patients sont symptomatiques dans les 10 ans avec recrudescence de radiculalgies et de myélopathies, l’incidence est de 2,9 % par an [7]. D’autre part, le traitement médical bien conduit permet, dans plus d’un tiers des cas, un contrôle de la douleur [7]. La prothèse discale, en gardant le segment opéré mobile, doit permettre en théorie de prévenir les remaniements arthrosiques et les symptômes associés. Une étude européenne multicentrique incluant 97 prothèses a fait l’objet d’une publication récente [5]. Nous avons choisi de rapporter ici notre courte expérience de 9 implants pour discuter les indications et les principaux résultats de l’étude en terme de fusion secondaire. MATÉRIEL ET MÉTHODES LA PROTHÈSE La prothèse cervicale de Bryan® (Medtronic Sofamor Danek, France) est une prothèse cinématique semi-contrainte constituée d’un manchon souple de polyuréthane fermé à ses deux extrémités par deux plateaux convexes en titane (figure 1) [1]. Le compartiment ainsi formé est le siège d’une mobilité multidirectionnelle, se rapprochant des mouvements physiologiques du disque intervertébral. Les plateaux de titane de l’implant sont manufacturés pour favoriser une bonne intégration de la prothèse, garantissant ainsi la stabilité. Ils viennent se placer dans des empreintes préalablement fraisées dans le corps de la vertèbre sus- et sous-jacentes, les empreintes sont réalisées sur mesure (en fonction du diamètre de la prothèse) assurant ainsi la stabilité du montage. Pour ce faire, la procédure chirurgicale impose de fixer la tête du patient, pour la mise en place, après discectomie, d’un dispositif orthostatique fixé à la table qui sert de référentiel et qui permet de placer une cheminée de travail (scaffold) (figure 2). Celle-ci est centrée sur la ligne médiane et orientée dans l’axe de l’espace discal. Elle permet le passage des fraises de préparation des plateaux vertébraux avant l’insertion de l’implant. Les fraises sont calibrées en fonction de la taille de la prothèse évaluée à partir du scanner pré-opératoire. Toute la procédure nécessite d’opérer sous amplificateur de brillance. PROTHÈSE CERVICALE DE BRYAN 625 FIG. 1. — Coupe sagittale médiane de la prothèse de Bryan®. FIG. 1. — Sagittal view of the Bryan® prosthesis. LES PATIENTS Notre étude concerne 8 patients (9 prothèses). L’âge moyen est de 44 ans, avec des extrêmes de 33 à 57 ans. Le sex-ratio (H/F) est de 0,6. Deux des patients présentaient dans leurs antécédents une arthrodèse inter-somatique cervicale ancienne (> 3 ans). Tous les patients souffraient d’une névralgie cervicobrachiale résistant au traitement médical. Dans 2 cas, les patients présentaient des signes cliniques en faveur d’une myélopathie associée. Tous les patients ont bénéficié en pré-opératoire de radiographies cervicales standards et d’un bilan dynamique, d’un scanner et d’une IRM cervicale. Ils étaient tous porteurs d’une hernie discale molle, avec une bonne concordance radio-clinique. Un seul patient a bénéficié de la mise en place de deux prothèses sur deux niveaux adjacents de cervicarthrose. Il présentait des cervicalgies associées à une myélopathie débutante. Les prothèses ont été implantées aux niveaux suivant : C4-C5 (1 cas), C5-C6 (4 cas), C6-C7 (4 cas), et le diamètre des implants étaient : 15 mm (3 prothèses), 16 mm (1 implant), 17 mm (4 cas) et 18 mm (1 cas). SUIVI ET ÉVALUATION DES RÉSULTATS Clinique. — Les suivis clinique et radiologique ont été réalisés de façon systématique en post-opératoire immédiat, à 3 mois, à 6 mois et à 12 mois. Les résultats cliniques ont été évalués à l’aide du score dit « de Odom modifié » qui classe les résultats en « excellent », « bon », « moyen » ou « mauvais » en fonction de l’amélioration ou de la dégradation des signes cliniques [15]. Radiologie. — Les résultats radiologiques ont été appréciés sur un cliché cervical de profil neutre, un cliché en flexion maximum et un cliché en extension maximum (bilan dynamique). Nous avons pu ainsi mesurer l’angle fonctionnel cervical (AFC), qui 626 E. GAY et al. Neurochirurgie FIG. 2. — Schéma du dispositif orthostatique fixé à la table d’opération qui servira de référentiel pour tous les calculs d’angle. Il sert également à fixer le canal de travail par lequel passeront les instruments (fraises notamment) qui prépareront les plateaux vertébraux à l’implantation de la prothèse. (Dessin reproduit avec l’autorisation de la société Medtronic Sofamor Danek, France). FIG. 2. — Drawing of the device that is fixed to the operating table. The scaffold is the working canal that assists the drilling and the milling of the vertebral plates before the implantation of the prosthesis. This scaffold is fixed to the device in appropriate angulations calculated on pre-operative CT images. (With the permission of Medtronic Sofamor Danek, France to reproduce the drawing). correspond à l’angulation entre la flexion et l’extension maximale des plateaux supérieur et inférieur de la prothèse (figure 3). RÉSULTATS CLINIQUE Nous n’avons pas eu de complication en rapport avec le geste chirurgical. Le recul moyen est de 12 mois. Les résultats cliniques sont excellents pour tous les patients selon les critères de Odom. Les radiculalgies se sont toutes amendées chez les patients. Les deux patients qui souffraient de myélopathie ont été complètement améliorés. Un patient a présenté en post-opératoire immédiat une trapézalgie droite sévère en rapport avec un appui prolongé et des chiffres élevés de créatine phosphokinase. Cette rhabdomyolyse localisée s’est résolue en une dizaine de jours. Un autre patient a gardé des cervicalgies plus de 3 semaines en post-opératoire. De façon générale, le collier cervical n’est pas proposé en post-opératoire. Il semblerait que cela participe à la satisfaction fonctionnelle des patients. RADIOLOGIQUE Nous n’avons pas constaté de déplacement de prothèse. L’angle fonctionnel cervical moyen lors du dernier contrôle radiologique à 12 mois est de 8,9° (moyenne des derniers clichés réalisés : 10 mois). En revanche, nous avons relevé le cas d’une fusion, avec une perte de mobilité de la prothèse à 6 mois d’évolution. Il s’agissait d’un patient de 48 ans qui présentait une névralgie cervicobrachiale sur une hernie discale C6-C7, sans remaniement cervicarthrosique. À 3 mois post-opératoire, les résultats cliniques sont excellents et la mobilité de la prothèse sur les clichés dynamiques est mesurée à 7°. À 6 mois postopératoire, les résultats cliniques sont superposables ; en revanche, le bilan dynamique montre une Vol. 50, n° 6, 2004 PROTHÈSE CERVICALE DE BRYAN 627 FIG. 3. — Prothèse discale cervicale de Bryan® implantée au niveau C4-C5. Clichés dynamiques en flexion extension permettant de mesurer l’angle fonctionnel cervical. FIG. 3. — Dynamic X rays performed to calculate the Cobb angle (the prosthesis has been here implanted at the C4 C5 level). absence de mobilité au niveau de la prothèse avec la constitution d’un pont osseux, en arrière de l’implant, d’un plateau vertébral à l’autre. Le scanner cervical avec reconstruction confirme le pont osseux et met en évidence des becs ostéophytiques qui n’existaient pas jusque-là (figure 4). DISCUSSION LES INDICATIONS Le remplacement prothétique d’un disque intervertébral cherche à préserver la fonction et devrait alors réduire le risque de dégénérescence arthrosique des étages adjacents. Ce risque serait élevé avec selon les auteurs jusqu’à 92 % de remaniements arthrosiques radiologiques [6, 14]. L’incidence des manifestations cliniques, en rapport avec cette dégénérescence prématurée de l’espace discal adjacent, reste cependant faible (2,6 % par an) [7]. Il n’existe, à l’heure actuelle, aucun élément prédictif permettant de prévoir, chez un sujet donné, le développement dans les années à venir d’une dégénérescence accélérée des niveaux adjacents à une arthrodèse. Or, c’est idéalement ce type de patient qui devrait bénéficier, en théorie, d’une prothèse discale. Il semble que la dégénérescence du disque adjacent ne soit FIG. 4. — Patient de 48 ans, prothèse de Bryan® implantée au niveau C5-C6 et fusionnée. Cliché radiologique de profil (A) et reconstruction tomodensitométrique (B) à 6 mois post-opératoire, montrant le pont osseux entre les deux plateaux vertébraux (flèche). FIG. 4. — This 48-year-old patient underwent prosthesis implantation after a discectomy for a C5-C6 discal herniation. Six months after the surgical procedure, the flexion-extension X rays (A) and the CT scanner (B) demonstrated a fusion with a small bone osteophyte behind the prosthesis (arrow).) 628 E. GAY et al. pas uniquement liée au développement de la mobilité du niveau, imposée par l’arthrodèse sus- ou sous-jacente [2, 6]. Il existerait une véritable « maladie dégénérative » associée chez certains patients [6, 8]. C’est ce qui ressort des études du risque arthrosique après arthrodèse pour traumatisme cervical ou après le traitement chirurgical d’une hernie discale ou encore d’une cervicarthrose [12]. Nos premières prothèses ont donc été posées chez des patients jeunes qui ont décompensé un niveau adjacent à une arthrodèse inter-somatique ancienne. Si l’histoire naturelle de la maladie dégénérative cervicale est mal connue, il nous est apparu que, dans ces cas précis, la mise en place d’une prothèse discale permettrait de conserver le niveau mobile chez un sujet susceptible de décompenser à nouveau après la seconde arthrodèse. Faut-il pour autant limiter les prothèses à ce type d’indication ? Les patients suivants ont été choisis parce qu’ils présentaient une hernie discale molle symptomatique sur un niveau adjacent à un espace discal qui montrait déjà des signes radiologiques dégénératifs. Le seul patient, ancien rugbyman, qui a bénéficié de deux implants, présentait une cervicarthrose débutante importante pour son âge et qui concernait plusieurs niveaux. Le choix de l’implantation des prothèses de Bryan visait à conserver une mobilité segmentaire pour épargner les niveaux contigus non symptomatiques. Par contre, cette technique ne permet pas de corriger la dynamique générale de la colonne cervicale et notamment les cyphoses pré-opératoires. Il reste donc à confirmer à long terme si un implant mobile a réellement un effet protecteur sur les niveaux adjacents [13]. LE RISQUE DE FUSION SECONDAIRE DES PROTHÈSES La fusion secondaire reste le point principal de discussion à propos de cet implant. Elle est définie par un angle fonctionnel cervical de Cobb inférieur ou égal à 2° [5]. Elle est peu évaluée par Goffin, rapportée à 11 % à deux ans par Bryan dans une revue récente (Bryan Cervical Disc System : Intermediate clinical experience : single and bi-level indications. Medtronic Sofamor Danek, juin 2003). Les ossifications post-opératoires observées évoluent généralement dans les 3 mois post-opératoires. Le traitement anti-inflammatoire prescrit immédiatement après l’intervention diminuerait significativement ces calcifications secondaires, sources de fusion des implants. Mais le recul de 2 ans seulement reste encore insuffisant. Les précédentes expériences avec des implants mobiles ont toutes montré jusque-là un taux de fusion secondaire élevé [11]. La prothèse de Bryan semble meilleure, d’autant que la fusion ne Neurochirurgie s’accompagne d’aucune manifestation clinique. Dans notre expérience, une prothèse s’est figée rapidement chez un patient qui n’avait pas de cervicarthrose. On peut reprocher la petite taille de la prothèse et la découverte plus grande des plateaux vertébraux curetés et fraisés (figure 4). C’est peut-être là une des hypothèses de la fusion secondaire. Une autre hypothèse serait la libération des cellules souches à partir du tissu hématopoïétique libéré par le fraisage important des plateaux [9]. Ces cellules, dans un environnement ostéomusculaire particulièrement favorable à leur différenciation en ostéoblastes, pourraient expliquer les images impressionnantes, montrées par Goffin, de la formation secondaire d’un véritable pont ostéophytique dans les masses musculaires paravertébrales [4]. Cette hypothèse souligne l’importance d’un lavage abondant en cours de procédure. Elle nécessite certainement des recherches plus approfondies et probablement fondamentales dans ce sens. LA TECHNIQUE Enfin, la technique d’implantation reste lourde. L’ancillaire est important et la durée opératoire est sensiblement allongée. Cependant, la courbe d’apprentissage est rapide et la procédure permet d’obtenir une prothèse parfaitement adaptée [10]. Par ailleurs, le fraisage des plateaux expose parfaitement les dièdres postérieurs et permet la résection facilitée des becs ostéophytiques éventuels. CONCLUSION Au même titre que les biomatériaux et les facteurs de croissance osseuse, la prothèse de remplacement discal fait partie de l’arsenal thérapeutique du futur que l’on ne peut ignorer. Au niveau cervical, ce dispositif de remplacement permet de nourrir des espoirs théoriques de conservation de la fonction segmentaire. La prothèse cervicale dite de Bryan® est un implant qui offre toutes les garanties de compatibilité et de mobilité. Le problème principal reste celui du risque de fusion secondaire après implantation. Il n’est pas évalué dans l’étude multicentrique de référence car le recul est trop court [10]. Il reste que les résultats fonctionnels sont encourageants, au même titre que les techniques classiques. Le coût de l’implant, en rapport avec les réserves émises sur le risque de fusion secondaire, pousse à limiter les indications. On peut regretter qu’il n’y ait pas eu d’étude contrôlée sur ce type d’implant, pourtant particulièrement prometteur [8]. Vol. 50, n° 6, 2004 PROTHÈSE CERVICALE DE BRYAN RÉFÉRENCES [1] BRYAN VE Jr. Cervical motion segment replacement. Eur Spine J 2002 ; 11 (Suppl 2) : S92-S97. [2] DIANGELO DJ, ROBERSTON JT, METCALF NH, MCVAY BJ, DAVIS RC. Biomechanical testing of an artificial cervical joint and an anterior cervical plate. J Spinal Disord Tech 2003 ; 16 : 314-323. [3] ECK JC, HUMPHREYS SC, LIM TH, JEONG ST, KIM JG, HODGES SD, et al. Biomechanical study on the effect of cervical spine fusion on adjacent-level intradiscal pressure and segmental motion. 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