Mouvement de Culture Bio-Dynamique

Communiqué de presse
Colmar, le 10 mars 2014
Premier congrès de biodynamie
à Châteauneuf-du-Pape
L’approche biodynamique de la vigne : connaissances, recherches et pratiques
Les 19 et 20 février 2014
C’est au cœur de Châteauneuf-du-Pape que s’est déroulé pendant deux
journées une série de conférences et d’échanges sur l’approche
biodynamique de la vigne qui connait aujourd’hui un essor important,
notamment chez les viticulteurs.
L’objectif atteint était d’amener des connaissances, des résultats de
recherches et des expériences pratiques, autour d’un fil conducteur :
comment favoriser la santé de la vigne et quelles pratiques, quelle
conception la biodynamie peut-elle amener comme éléments de
réponses aux défis pour la viticulture d’aujourd’hui et de demain ?
Cette manifestation était organisée par le Mouvement d’Agriculture
Biodynamique (MABD) qui gère la promotion et le développement de la
biodynamie en France, par des actions d’information, de formation,
d’édition et de représentation etc.
On ne comptait pas moins de 150 viticulteurs dont la majorité venaient certes du Vaucluse, mais également
de tous les vignobles de France et non des moindres. Quelques espagnols, italiens et suisses avaient aussi
fait le déplacement.
Cette présence montre le désir des vignerons de produire des vins plus proches de leurs terroirs et d’une
qualité tant gustative que respectueuse de l’environnement et du consommateur.
Des domaines déjà engagés dans cette démarche étaient présents, ainsi que beaucoup d’autres qui venaient
pour découvrir plus avant cette agriculture et ses pratiques.
Après l’ouverture du congrès par le sympathique et dynamique vigneron de Châteauneuf Daniel Coulon qui
officie au Domaine de Beaurenard, le président du Mouvement d’Agriculture Bio-Dynamique Bernard
Schmitt présenta l’agriculture biodynamique et ses principes de base, permettant ainsi aux personnes qui
ne connaissaient pas bien la méthode de pouvoir suivre les conférences suivantes.
Jean Michel Florin, botaniste et formateur au MABD et membre de la direction internationale de la
biodynamie a présenté une manière vivante d’approcher les plantes par leur observation dans leur
environnement et dans le temps, à la manière de Goethe. Cette méthode permet de mieux appréhender le
végétal et d’en avoir une compréhension plus profonde. La vigne est ainsi apparue sous un nouveau regard,
ainsi qu’une autre plante qui a un lien particulier avec l’eau et qui est utilisée pour accompagner la vigne
dans ses défenses contre les champignons : la prèle. Ce qui a pu nous éclairer sur une manière nouvelle
d’appréhender la vigne et de se servir de la prèle pour préserver celle-ci des attaques de champignons
pathogènes.
Un témoignage fort intéressant et varié était apporté par un groupe de viticulteurs en biodynamie : les Bio
Dyn Dingues Donc. Chaque partenaire du groupe nous a exposé un aspect de leur implication en
biodynamie, au niveau technique commercial ou social.
La biodynamie doit amener à une réflexion globale : pour commencer avec quoi travaillons-nous, quelle est
l’histoire des pieds de vigne que nous plantons ? Lilian Bérillon pépiniériste dans le Vaucluse nous a
expliqué son travail pour se rapprocher d’une production de plants de vigne amenant de la diversité et des
résistances en viticulture à partir de sélections massales des greffons, de types de greffe favorisant moins
les maladies du bois, de pratiques biologique et biodynamique respectueuses du végétal…
Pour pérenniser la vigne et en prendre soin, il est nécessaire de réfléchir la taille avec attention. François
Dal, conseiller viticole à Sancerre, a présenté des travaux fort intéressants sur l’impact de la qualité de la
taille sur les flux de sève, sur l’incidence de la qualité des greffes, en lien avec l’esca de la vigne entre autre.
Est-ce que l’esca est une maladie induite par le champignon ? Ou bien le champignon vient-il détruire le bois
mort induit par les plaies de taille ou de greffage ?
Une dégustation a permis de goûter des vins issus de vignes conduites en biodynamie et d’illustrer l’intérêt
de cette pratique sur les parfums et les équilibres des vins. Nous avons pu apprécier quatre vins des
domaines Mas de Libian, Vindemio, Beaurenard et La Cabotte.
Durant la deuxième journée :
L’agronome Dominique Massenot présentait sa vision de la biodynamie et surtout les liens à faire entre
agronomie et biodynamie : comment aborder le domaine du sol, les indicateurs de vie dans le sol, le rôle de
l’azote…
François Dal a rendu compte des essais en cours dans la région de Touraine sur les différentes modalités
d’enherbement et leurs conséquences sur la vigne et les vins.
Pierre Masson, formateur en biodynamie, a témoigné de son expérience de terrain dans le vignoble et des
effets positifs observés sur le sol et la vigne quand la biodynamie est appliquée de manière précise et
accompagnée de bonnes pratiques agricoles : structure et couleur des sols, diversité et équilibre de la flore,
port des feuilles etc. tout en se basant sur le Cours aux agriculteurs de Rudolf Steiner comme d’un cours
ayant pour objet de favoriser la santé sur les domaines agricoles.
Marc Chovelon, du GRAB Avignon, a partagé ces résultats d’expérimentation sur la bourdaine, la rhubarbe
ainsi que du sucre sur le mildiou de la vigne.
Christian Marcel a présenté ses travaux sur la cristallisation sensible permettant de mieux appréhender les
travaux sur les vins la vigne et les sols, notamment dans un vignoble italien, dont la responsable Sara
Paricchi a partagé de ses applications en viticulture.
Georg Meisner, chercheur à l’université de Geisenheim en Allemagne, n’a pu se joindre à nous et a
demandé à Pierre Masson d’exposer les résultats de ses travaux menés déjà depuis une dizaine d’année sur
la vigne où il compare les méthodes de culture conventionnelle, biologique et biodynamique, et différentes
modalités d’application de la préparation de silice. Les résultats montrent clairement un sol plus vivant, une
faune et flore davantage diversifiées, des vignes plus aérées (différences dans la longueur des sarments, la
densité foliaire…) avec des impacts positifs quant au botrytis, à la pourriture acide, à la qualité du vin etc.
Les participants ont exprimé leur satisfaction pour la qualité de l’accueil et des conférences, et aussi pour les
possibilités d’échanges durant les repas et les pauses. Beaucoup ont pris conscience que la biodynamie est
vraiment intéressante dans le contexte actuel de la viticulture et peut être une voie d’avenir, et que la
mettre en pratique sur son vignoble est accessible, de nombreux exemples le démontrent avec succès
aujourd’hui. Des questions ont été posées, des pistes évoquées, en espérant que l’envie a été donnée à
chacun d’approfondir, de chercher, de mettre en pratique et d’avancer sur ce chemin.
Contact : Soazig Cornu, MABD, 03 89 24 37 01, [email protected]
www.bio-dynamie.org
Mouvement de l’Agriculture Bio-Dynamique
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