Journée d`étude du Samedi 10 mars 2007 organisée par le

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Journée d`étude du Samedi 10 mars 2007 organisée par le
Journée d’étude du Samedi 10 mars 2007
organisée par le Département des Langues de Paris 6 et le DILTEC Tâches et
dispositifs, Paris 3
La réforme LMD nous force à réfléchir sur une politique des langues au sein des
départements de langues et sur la spécificité de l’enseignement des langues aux
spécialistes d’autres disciplines (LANSAD) qui sont à Paris 6, UPMC,
essentiellement des scientifiques (en mathématiques, physique, chimie,
informatique), mais aussi des ingénieurs, et tous les apprenants du vaste secteur
de la médecine.
Pour le département organisateur de la journée d’étude qui propose des
enseignements transversaux, cette réforme impulse une forme de
professionnalisation universitaire pour concevoir des parcours spécifiques en
fonction des filières, des niveaux de langues, et des différentes langues étrangères
proposées (FLE, anglais, allemand, espagnol, russe et chinois). Dans ces parcours,
les TIC jouent un rôle de plus en plus incontournable à la fois pour répondre au
mieux aux demandes des apprenants scientifiques souvent très à l’aise avec ce type
d’outils, mais aussi pour pallier un manque évident de moyens pour assurer les
cours en présentiel.
Cette journée a permis d’enclencher une réflexion autour de thématiques très
variées. Avec Jean-Paul Narcy-Combes, nous avons vu les apports de la rechercheaction en didactique LANsad pour les enseignants mais aussi pour les apprenants
participants. Surtout, la responsabilité des enseignants de langues a été
particulièrement soulignée comme étant aussi une responsabilité de chercheur où
l’on se doit d’essayer par exemple d’analyser l’échec de telle ou telle formation par
exemple, et non plus se contenter de pratiques de « reproduction ».
L’utilisation des TIC ou plus exactement des TICE (Technologies de l’Information
et de la Communication en Education) peut engendrer une modernité réelle ou bien
rester une modernité de façade selon Françoise Demaizière, si l’on ne prend pas en
compte toute la palette de ces outils, de leurs diverses potentialités et de leur
intégration réfléchie, construite et en contexte, à des scénarios d’apprentissage. La
définition de la spécificité LANsad pour ce qui concerne la langue enseignée a été
abordée par Odile Challe et Barbara Villiez. Parlons-nous de langue de spécialité,
de langue dans un contexte spécialisé, de langue sur objectifs spécifiques ? Il
ressort de ces interrogations que la culture professionnelle dans laquelle cette
langue de spécialité s’insère est à prendre en considération dès le départ et doit être
intégrée à l’enseignement comme moteur spécifique de l’apprentissage, ce que
nous a clairement démontré Barbara Villiez, en présentant son bilan d’expérience
pour l’anglais juridique. Par ailleurs, en s’appuyant sur la langue des spécialistes, il
s’agit pour Odile Challe de travailler plus encore le développement langagier dans
son ensemble, notamment en se centrant sur l’étymologie, les nomenclatures du ou
des domaines concernés dans la mesure où cela révèle et donne des clefs d’entrée
dans la culture de spécialité, mais où cela contribue aussi à l’élargissement des
compétences langagières. Il résulte que la langue-culture de spécialité doit se
Martine Derivry – Christine Demaison (relecture) - 10 mars 2007
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Journée d’étude du Samedi 10 mars 2007
organisée par le Département des Langues de Paris 6 et le DILTEC Tâches et
dispositifs, Paris 3
comprendre comme un couple indissociable, uni dans un rapport dialogique. Ces
dimensions conceptuelles ont été illustrées par Pascaline Faure qui a présenté son
expérience d’ingénierie de parcours pour la médecine. Notamment, elle a montré à
quel point il était nécessaire de construire un cours et un parcours de formation en
fonction du profil spécifique des apprenants spécialistes d’autres disciplines, en
prenant en compte leur domaine, leur cadre socio-cognitif propre pour effectuer un
véritable travail de traduction et de médiation entre leurs connaissances et le
fonctionnement de la langue enseignée, les spécificités répertoriées de la langue et
de la culture de spécialité cibles. Françoise Barbé-Petit a exposé l’organisation
didactique d’un support de cours pour des apprenants de niveau C1 à C2 autour du
cinéma irlandais, et dont l’architecture repose sur la notion de décentration
culturelle, essentielle à une bonne utilisation de la langue cible qu’elle soit générale
ou de spécialité. L’objectif d’éducation à l’altérité par la prise en compte de points
de vue cinématographiques différents concernant la question irlandaise est
assurément une composante fondamentale des enseignements LANsad afin de
mieux explorer la compréhension, les diverses positions et les subtilités de la
culture cible à mesure que la maîtrise de la langue se concrétise. Enfin, la position
particulière de l’oral pour des étudiants LANsad a été abordée par Nathalie
Hascoët. Les compétences orales, à savoir la compréhension, l’expression mais
aussi l’interaction sont indubitablement des questions à privilégier, notamment si
l’on se réfère aux évaluations européennes (The Assessment of Pupil’s Skills in
English in Eight European Countries, The European Network of Policy Makers for
the Evaluation of Education Systems (DEP pour la France), 2002) pour lesquelles,
les apprenants français occupent la toute dernière place après la Norvège, la Suède,
le Danemark, les Pays-Bas, la Finlande et l’Espagne. En s’appuyant sur un cadre
théorique linguistique, Nathalie Hascoët a présenté une définition de l’oral
spontané comprenant discours, intonation et gestes pour proposer les prémices
d’une sensibilisation à ces faits de langue. La communication nous invite à
privilégier une forme de « language awareness » contrastive entre l’anglais et le
français, ce qui fait défaut à la formation initiale en langues des enseignants.
Cette journée d’étude se voulait fondatrice et elle a prouvé par la qualité des
communications et de leur diversité, qu’elle avait rempli son objectif. Le sousgroupe DILTEC Tâches et dispositifs - Université Pierre et Marie Curie, Paris VI a démontré la pertinence de son terrain d’études et de recherches. Il inaugure
assurément un cycle de rencontres bi-annuelles auxquelles nous vous convions dès
à présent.
Martine Derivry – Christine Demaison (relecture) - 10 mars 2007
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