Primes de fin d`année
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Primes de fin d`année
Primes de fin d'année ème et 13 mois peuvent faire l'objet de litiges dans une entreprise. Le point sur un sujet parfois "délicat". S'il n'y a aucune loi ni réglementation concernant l'attribution des primes, 13 mois et autres gratifications, l'employeur ne peut toutefois pas faire totalement ce qu'il veut dans ce domaine. Il est tenu de respecter les usages et les accords négociés, quand ils existent. ème L'obtention d'une gratification peut-elle devenir un droit pour le salarié ? Oui, son versement devient obligatoire si la gratification résulte d'un usage. Mais pour qu'il y ait usage, il faut que l'avantage octroyé soit "général, fixe et constant", ce qui implique trois conditions : Le terme "général" signifie que l'avantage s'adresse à tout le personnel ou à toute une catégorie de personnel ; Le terme "fixe" précise que le montant de l'avantage doit être le même chaque année ; Le terme constant indique que le versement de la prime a été régulier au cours des 3 ou 4 dernières années. À défaut de réunir ces trois conditions, la gratification reste exceptionnelle. Un employeur peut-il remettre en cause le versement du 13ème mois ? Oui, sauf si cet avantage est rendu obligatoire par la convention collective. Mais cela risque de lui coûter du temps et de l'argent. Plusieurs cas de figures sont possibles : Si le 13ème mois est prévu par le contrat de travail, le supprimer revient à modifier ce dernier, ce que les employés sont en droit de refuser. Pour obtenir gain de cause, l'employeur devra les licencier et avoir un motif sérieux pour le faire ; Si le 13ème mois ne figure pas dans le contrat de travail mais relève d'un accord d'entreprise : c'est plus simple mais toujours long. Dans le cas d'un accord "maison", l'employeur devra d'abord le dénoncer (3 mois de préavis), puis attendre encore 12 mois avant que le résultat ne soit effectif. S'il s'agit d'un usage ou d'un engagement patronal unilatéral, l'employeur devra respecter 3 conditions : prévenir les représentants du personnel ; informer individuellement chaque salarié et respecter un préavis de plusieurs mois. Et en cas de cession de l'entreprise ? Lorsqu'une entreprise est vendue ou change de direction par fusion, ou transfert de capital, les contrats de travail sont transférés au nouvel employeur et, avec eux, les 13ème mois ou primes de fin d'année qui y figurent. La Cour de cassation considère que le même principe de transfert s'applique aux primes de fin d'année provenant d'un usage ou d'un engagement unilatéral de l'employeur. Elle étend même ce principe aux gratifications instituées par un accord "atypique", autrement dit, passé avec les délégués du personnel ou le comité d'entreprise. Reste que si le nouvel employeur est tenu de respecter, dans un premier temps, les engagements pris par son prédécesseur, il a le droit par la suite de tenter de les supprimer, à condition de respecter délais et formalités comme nous l'avons vu précédemment. Le montant du 13ème mois peut-il être diminué en cas d'absences durant l'année ? La plupart des conventions collectives ne prévoient aucun abattement sur les primes ou le 13ème mois en cas d'absence pour des raisons de santé. Certaines conventions subordonnent toutefois le versement de l'intégrité du 13ème mois à une présence continue. Il n'y a pas de règle générale. En revanche, l'employeur ne peut réduire le montant de la prime ou du 13ème mois en se basant sur des jours de congés pris par un salarié pour évènement familial (naissance, décès,...), car ici l'employé ne fait qu'utiliser un droit tiré de la loi. Et s'il y a rupture du contrat de travail ? En principe, le 13ème mois n'est dû qu'aux salariés présents à la date de règlement de la somme, généralement en décembre. Au même titre, un versement proportionnel des fondations aux finitions au temps de présence durant l'année écoulée n'est pas prévu, sauf lorsque la convention collective ou le contrat de travail le stipulent. Affaires de Professionnels n°27 - Juillet/Août/Septembre 2004 19