Leçon 17 Compléments sur les suites
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Leçon 17 Compléments sur les suites
Leçon 17 Compléments sur les suites 1 rappels et résultats utiles suite convergente u est convergente si il existe un réel ℓ tel que tout intervalle ouvert de centre ℓ contient tous les termes de (un ) à partir d’un certain rang. suite divergente une suite qui ne converge pas est dite divergente. Les suites qui ont une limite infinie ou pas de limite sont divergentes. suite majorée u est majorée si et seulement si il existe un réel M tel que pour tout n de N, un 6 M suite minorée u est minorée si et seulement si il existe un réel m tel que pour tout n de N, m 6 un Les deux propriétés suivantes doivent ne pas être confondues. suite non majorée u n’est pas majorée si et seulement si pour tout réel A, il existe un entier n de N tel que un > A suite tendant vers +∞ lim un = +∞ ⇔ pour tout réel A, il existe un entier n0 de N tel que n→+∞ n > n0 ⇒ u n > A Théorème 17.1. toute suite convergente est bornée. Démonstration. Si la suite u converge vers ℓ, l’intervalle ]ℓ − 1; ℓ + 1[ contient tous les termes un à partir d’un certain rang u0 . Si on appelle M le plus grand des nombres u0 , u1 , . . . , un0 −1 et ℓ + 1, on peut écrire un 6 M pour tout n de N ce qui prouve que u est majorée par M . On montre de la même façon que u est minorée. Théorème 17.2. si lim |un | = 0, alors lim un = 0 n→+∞ n→+∞ Démonstration. pour tout n de N, −|un | 6 un 6 |un |. Comme le premier et le troisième terme tendent vers 0, on peut conclure avec le théorème des gendarmes que le deuxième tend vers 0. 2 Suites géométriques 2.1 rappel Une suite géométrique u de raison r vérifie un = u0 ×rn , un = u1 ×rn−1 et plus généralement un = up ×rn−p . On suppose par la suite que u0 existe. 61 3. SUITES MONOTONES LEÇON 17. COMPLÉMENTS SUR LES SUITES 2.2 inégalité de B ERNOULLI Théorème 17.3. Pour tout x de R+ et tout n de N∗ , on a : (1 + x)n > 1 + nx Démonstration. On pose sur R+ et tout n de N∗ , g(x) = (1 + x)n − (1 + nx). On a g ′ (x) = n(1 + x)n−1 − n et g ′′ (x) = n(n− 1)(1 + x)n−2 . Comme n(n− 1) > 0 et 1 + x > 0, on a g ′′ (x) > 0. Comme g ′ est croissante sur [0; +∞[ et comme g ′ (0) = 0 on a g ′ positive sur [0; +∞[. Comme g est croissante et comme g(0) = 0, g est positive sur [0; +∞[. 2.3 convergence Théorème 17.4. Soit u une suite géométrique de raison r et de premier terme u0 6= 0 – si r ∈]1; +∞[, u, a pour limite l’infini avec le signe de u0 ; – si r = 1, u est une suite constante et sa limite est u0 – si r ∈] − 1, 1[, u a pour limite 0 ; – si r ∈] − ∞; −1], u n’a pas de limite. Démonstration. (idée de la démonstration) – si r > 1, par exemple r = 1, 001, on a un = u0 × 1, 001n = u0 × (1 + x)n avec x = 0, 001. Avec l’inégalité de B ERNOULLI, on a (1 + x)n > 1 + 0, 001n et comme lim 1 + 0, 001n = +∞, on en n→+∞ déduit, avec le théorème de comparaison des limites lim 1, 001n = +∞. On peut conclure en utilisant n→+∞ le signe de u0 . – si 0 6 r < 1, par exemple r= 0, 999, on a un = u0 × 0, 999n. n 1 1 1 1 Comme = = +∞, ce qui entraîne avec > 1, on a lim n→+∞ 0, 999n 0, 999n 0, 999 0, 999 lim n→+∞ 0, 999n = 0 et donc lim n→+∞ un = 0 – si −1 < r 6 0, par exemple r = −0, 999 on a |un | = |u0 | × |(−0, 999)n| = |u0 | × 0, 999n . D’après ce qui précède lim |un | = 0 et d’après le théorème 17.2, lim un = 0 n→+∞ n→+∞ 3 suites monotones 3.1 théorème fondamental Théorème 17.5 (admis). Toute suite croissante et majorée converge. Toute suite décroissante et minorée converge. 3.2 encadrements Théorème 17.6. Une suite décroissante qui converge vers 0 est positive Démonstration. Soit u décroissante et convergente vers 0. Supposons qu’ il existe un entier p de N tel que up < 0. Si on pose up = −a avec a < 0, comme u est décroissante, n > p ⇒ un 6 −a. On constate qu’à partir du rang p, tous les un sont en dehors de l’intervalle ]−a; a[, ce qui est en contradiction avec la convergence de u vers 0. fait Théorème 17.7 (précisions). Soit u une suite croissante et majorée par un réel A. Elle converge vers un réel α et l’on a u0 6 un 6 α 6 A de même : Toute suite décroissante et minorée par un réel B converge vers un réel β et l’on a B 6 β 6 un 6 u0 http://pagesperso-orange.fr/calque 62 table des matières 4. DÉTERMINATION D’UNE LIMITE LEÇON 17. COMPLÉMENTS SUR LES SUITES Démonstration. Si u est croissante , elle est minorée par son premier terme u0 . Si de plus elle converge vers un réel α , la suite w définie par wn = α − un est décroissante et converge vers 0. D’après le théorème 17.6, wn > 0 ce qui entraîne un 6 α. On traduit cela en disant qu’une suite croissante et convergente est minorée par son premier terme et majorée par sa limite. Le théorème de conservation de l’ordre par passage à la limite permet d’écrire lim un 6 A et donc α ≤ n→+∞ A remarque . le théorème 17.5 établit l’existence d’une limite mais ne permettent pas de la déterminer. La détermination se fera avec le théorème 17.9 Théorème 17.8. Une suite u croissante et non majorée vérifie lim un = +∞ n→+∞ De même une suite u décroissante et non minorée vérifie lim un = −∞ n→+∞ Démonstration. Si une suite u n’est pas majorée, pour tout réel A il existe un réel p tel que up > A. Si de plus cette suite est croissante, n > p ⇒ un > up et donc n > p ⇒ un > A ce qui correspond à la définition de la limite infinie. 4 détermination d’une limite dans le cas d’une suite récurrente Théorème 17.9. Si la suite u vérifie un+1 = f (un ) , si u converge vers un réel ℓ et si f est continue en ℓ alors ℓ vérifie f (ℓ) = ℓ Démonstration. On a lim un+1 = ℓ et lim f (un = f (ℓ) car f est continue en ℓ. n→+∞ n→+∞ 5 suites adjacentes Deux suites u et v sont dites adjacentes si et seulement si – une est croissante (par exemple u) ; – l’autre ( donc v) est décroissante ; – lim vn − un = 0 n→+∞ Théorème 17.10 (théorème des suites adjacentes). (♣) Si u et v sont adjacentes, elles convergent vers le même réel ℓ. Démonstration. L’idée est de montrer que u est majorée et v minorée. Pour montrer cela, on va d’abord montrer un 6 vn • Soit w la suite définie par wn = vn − un . Cette suite est décroissante car wn+1 − wn = vn+1 − un+1 − vn + un = vn+1 − vn + un − un+1 . | {z } | {z } ngatif ngatif La première accolade est négative car la suite v est décroissante ; la deuxième est négative car la suite u est croissante. La quantité wn+1 − wn est donc négative pour tout n de N ce qui prouve que w est décroissante. • Comme la suite w est décroissante et converge vers 0, on en déduit avec le le théorème 17.6 que wn > 0 et donc que pour tout n de N, un 6 vn On a donc pour tout n de N : u0 6 un 6 vn 6 v0 • On en déduit que la suite (un ) est majorée par v0 et comme elle est croissante, elle converge, d’après le le théorème 17.5, vers un réel α. De même, la suite (vn ) est minorée par u0 et comme elle est décroissante, elle converge, d’après le le théorème 17.5, vers un réel β. • D’après ce qui précède, la suite w converge vers β − α mais on sait qu’elle tend vers 0 donc β − α = 0 et finalement α=β http://pagesperso-orange.fr/calque 63 table des matières 5. SUITES ADJACENTES LEÇON 17. COMPLÉMENTS SUR LES SUITES b v0 b v1 vn b v2 b b u0 b http://pagesperso-orange.fr/calque u1 b u2 b 64 α=β un table des matières