CHIENLIT: ET SI C`ÉTAIT LA FAUTE DE LA Vème RÉPUBLIQUE ?
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CHIENLIT: ET SI C`ÉTAIT LA FAUTE DE LA Vème RÉPUBLIQUE ?
CHIENLIT: ET SI C’ÉTAIT LA FAUTE DE LA Vème RÉPUBLIQUE ? Dans leur ouvrage « La Ve République – Naissance et mort » Jean-Marie Donegani et Marc Sadoun cherchent à définir la Cinquième République et à mettre en lumière ses contradictions à travers l’analyse des différentes pratiques du pouvoir. Dans cet essai, ils s’attachent à démontrer que la Cinquième République est un régime qui a fait son temps, un régime qui désormais favorise l’immobilisme. Ce livre paru en 1999 devient d’une perspicacité extrême au vu de l’actualité et des soubresauts que notre République a connu depuis 2002 ! Il devient même d’une cruelle actualité au vu de la «chienlit» que le pays est en train de vivre. Ce carnage politique, économique et social n’est pas dû, contrairement à ce que l’on veut nous faire croire, au manque de volonté réformatrice du gouvernement mais bien au contraire à cette volonté assumée qui ne trouve pas , qui ne peut pas trouver, de support politique à son action. Et cela est en très grande partie dû à nos institutions. Non, la Ve République n’est pas une chance pour la France, c’est la cause de son désarroi !C’est précisément ce que décrit cet ouvrage qui a été « actualisé » de manière pertinente par Bastien François dans sa publication « Misères de la Cinquième République » ! Cherchant les sources de légitimité du pouvoir, les auteurs distinguent les deux logiques concurrentes qui sont contenues dans la Constitution de 1958, le « circuit incarnatif » qui relie sans médiation le peuple uni au chef de l’État (le « bonapartisme » auquel se réfère souvent le « gaullisme »), et le circuit représentatif qui s’incarne dans le Parlement et les partis. Le premier, d’obédience gaullienne ou bonapartiste, est tout nouveau en 1958, tandis que le second, beaucoup plus traditionnel, rappelle la Quatrième République (qui sera, je n’en doute pas, un jour réhabilitée). Selon les auteurs, la concurrence entre ces personnes, des majorités, des événements : elle de la Constitution et des pratiques du pouvoir sont autant de possibilités commodes permises Duverger avait qualifié de « semi-présidentiel » entre deux logiques qui a priori s’excluent. deux logiques dépend des façonne des interprétations relativement diverses, qui par un régime que Maurice pour illustrer le compromis Cette analyse n’est que partialement exacte car l’avènement de « cohabitations » multiples et variées a démontré que la Constitution de la Vème République est indiscutablement celle d’un régime parlementaire qui n’ose pas dire son nom. En effet, ces « cohabitations » sont les seuls moments (on pourrait dire « respirations ») où la Constitution écrite s’impose. Qui oserait dire aujourd’hui, qu’en cohabitation le Président dispose de la réalité du pouvoir ? Alors, certes, le charisme des personnes, l’ampleur des majorités ou les circonstances modulent ces réalités mais ils ne peuvent occulter la « réalité légale ». De fait, dans la Vème République, le Pouvoir « tombe entre les mains du Président » lorsque le parlement et le gouvernement délèguent au Président leur propre exercice du pouvoir. En période de cohabitation pour ne pas dire d’affrontement, chaque camp aspire à exercer chaque parcelle de son pouvoir, ce qui établit les « frontières légales » de cette répartition du pouvoir ! La situation actuelle, que l’on pourrait dépeindre comme une cohabitation dure à l’intérieur de la majorité, en est la triste illustration. Cela rappelle, mais en plus rude, la cohabitation Chaban-Pompidou ou RocardMitterand ! Définir l’équilibre des pouvoirs et le champs de chacun d’entre eux, n’est-ce pas là le rôle exact d’une Constitution écrite ? C’est en 1958, à l’aune d’une situation chaotique et insurrectionnelle, que la nouvelle Constitution ouvre cette période « gaullienne » durant laquelle la logique « incarnative » est la seule dominante, cette période est celle de « l’unité du pouvoir et de la force de la volonté » que De Gaulle met au service « d’une politique cohérente et globale » : la politique dite de « grandeur de la France ». Cette grandeur que l’on recherche dans l’unité morale interne, dans le « prestige » et dans « l’indépendance » vis-à-vis des autres puissances. C’est là un vieux fantasme français qui a fini par prendre corps ! C’est alors le temps d’une effervescence chaotique, de la modernisation économique qui s’épanouit dans les « 30 glorieuses », des projets de « participation », du « Québec libre », du « peuple juif, sûr de lui-même et dominateur » ( une honte lorsque l’on songe que vingt ans plus tôt ce peuple était englouti dans la Shoah !) et du discours de Phnom-Penh, le temps de la « presse d’État » et de la « présidentialisation » à outrance avec son cortège d’illusions qui seront vite perdues. Rien ne symbolise davantage cette expression du pouvoir incarné par le Président de la République que le problème algérien : comme le notent Donegani et Sadoun, «la dramatisation de la question, la division qu’elle a révélée dans l’esprit public et entre les forces civiles et militaires en puissance ont permis au pouvoir unique du guide de s’exprimer pleinement et de donner à son règlement la forme de la décision pure»(p.105). C’est d’ailleurs le « problème algérien », qui était à la source de l’instabilité de la Quatrième République, et qui sera à l’origine de la motion de censure qui fera tomber le gouvernement Debré. Cependant le pouvoir « incarnatif » du Président n’a pas toujours pu s’exprimer de façon aussi entière, et la politique gaullienne a beaucoup bénéficié des circonstances : pour ce qui est de la politique étrangère, de la politique économique et sociale, on doit admettre que la force des événements et le cours de l’histoire ont joué un rôle au moins aussi important que la personnalité du Chef de l’État. Son plus grand mérite est peut-être d’avoir su donner l’illusion que dans ces domaines aussi, il contrôlait et décidait de tout. On s’était longtemps et légitimement demandé comment la Cinquième survivrait au départ de son fondateur si charismatique, et c’est pourquoi l’élection de Georges Pompidou, à la présidence de la République a marqué en 1969 un tournant majeur pour le régime. En réalité, Pompidou a bien veillé à s’inscrire dans une grande continuité, compensant seulement l’autorité morale du Général par une intervention constante dans l’action quotidienne : Georges Pompidou ne voyait guère de distinction entre la représentation de la société divisée et l’incarnation de la nation unifiée, entre le circuit parlementaire et représentatif et le circuit «incarnatif». Et l’échec de Jacques ChabanDelmas qui tenta avec son projet de « Nouvelle Société » de passer outre la hiérarchie des deux logiques a contribué à accentuer encore le caractère présidentialiste du régime et illustrait, peut-être la première « cohabitation » au sein d’une même majorité. Comme l’ont écrit Donegani et Sadoun, « il n’y a plus de frontière établie entre les deux pouvoirs, et les deux circuits d’expression prennent une autre signification et deviennent des moyens commodes d’éviter tensions et surcharges, des soupapes de sûreté » (p.243). Le référendum de 1972 sur l’élargissement du Marché Commun est une de ces « soupapes » : il ne s’agit plus comme avec De Gaulle d’un instrument du pouvoir d’incarnation dans lequel le Chef de l’État engage sa responsabilité, mais d’une simple opération de politique intérieure destinée à élargir la majorité. Le Président court après l’unité de son peuple, cette utopie qui avait motivé la rédaction de la Constitution gaullienne. A partir de 1974, Valéry Giscard d’Estaing apporte une lecture différente de ces institutions, en accordant un privilège aux courants d’expression de la diversité sociale, abandonnant du coup la conception gaullienne unanimiste: alors que l’analyse gaulliste des rapports entre le pouvoir et la société était descendante, « incarnative » et unitaire, elle est chez VGE ascendante, représentative et pluraliste. Et pourtant, malgré cette interprétation pluraliste de la société, on observe avec le premier Président non gaulliste de l’histoire de la Cinquième République une dérive encore accrue des institutions dans un sens du pouvoir personnel : de fait, la présidence bénéficie d’un pouvoir sans mesure où sont associées les ressources du « décisionnisme » (le chef qui décide dans les situations exceptionnelles) et du libéralisme (le dirigeant qui exprime les demandes de l’opinion), et comme l’observent Donegani et Sadoun, « il devient difficile de situer la source exacte de la légitimité : les circuits représentatifs et incarnatifs, loin de se compléter ou de se combattre, contribuent par leur brouillage à renforcer les ressources du Président de la République ». (p.286) Le pluralisme revendiqué ne sert en réalité qu’à garantir l’unité absolue du pouvoir, et l’interprétation de la présidence de la République sous Giscard d’Estaing se rapproche énormément de ce «pouvoir ultra présidentiel» qu’avait décrit Georges Vedel. Le septennat giscardien avait introduit une nouvelle donne dans la vie de la Cinquième République, car pour la première fois on pouvait observer une dissociation entre majorité parlementaire et majorité présidentielle. Mais avec l’élection de François Mitterrand à la présidence de la République en 1981, c’est à une véritable alternance que la Cinquième République donne une chance : l’opposition est au pouvoir. Pourtant, très vite, la gauche montre ses difficultés à trouver un compromis entre les deux pôles « wébériens » de la conviction et de la responsabilité, à donner une forme concrète aux mots d’ordre généraux et abstraits qui avaient assuré le succès. Mais, ayant compris tous les avantages qu’ils pouvaient tiré de ces institutions, les socialistes deviendront très vite les « chevaliers servants » de cette cinquième République qu’ils ont tant décriée. La crise de 1982 qui conduit le PS à renoncer à « changer la vie » fait des socialistes de simples gestionnaires du pouvoir, et des institutions. Tous les bouleversements, dans tous les domaines, sont dès lors gérés selon le seul principe de réalité. Les institutions demeurent, ceux qui sont au pouvoir choisissent de s’y conformer : relativement souples, elles s’adaptent à ceux qui les pratiquent. Mais la période socialiste achève aussi de les vider du sens que leur avait donné leur fondateur : car si la cohabitation exprimait pour l’opinion la possibilité de donner forme au mythe du consensus qui caractérise la culture républicaine, elle a en réalité vidé le régime de sa personnalité originelle, et elle a révélé l’inadaptation de la Constitution aux énormes changements que le pays subissait. Manifestement, cette Constitution n’avait pas été inventée pour un exécutif divisé, ni pour un État aux pouvoirs réduits au profit de structure locales (par la décentralisation) ou supra-étatiques (par la construction européenne). Or, aussi paradoxal que cela puisse paraître, la cohabitation apparaît bien selon Donegani et Sadoun comme une situation obligée, inhérente à l’organisation du pouvoir selon les institutions de la Cinquième république. En effet, comme le suggère Jean-Luc Parodi, il existe une « loi non écrite de la Cinquième république » qui veut que toute consultation au suffrage universel remette en cause la réalité du pouvoir. Insistant sur la dominante binaire du fonctionnement électoral et institutionnel, il montre que dans la Cinquième les autorités sont constamment en concurrence, et que cette rivalité se révèle d’autant mieux que chaque citadelle est tenue par des forces politiques différentes. 1974, 1981, 1986, puis 1993 et 1997 : à chaque fois le suffrage universel bouscule le pouvoir, premier Ministre ou Président de la République. Or la conjonction des dispositions juridiques et des logiques politiques ne laisse comme issue probable à un divorce entre les principaux agents du pouvoir gouvernemental que la cohabitation ou la démission immédiate du chef de l’État. Le référendum de Mai 2005 sonnera le glas de « l’esprit de la Cinquième » en sapant le fondement essentiel de celle-ci : le rapport direct entre le peuple et le chef de l’État ! En effet, en ne tirant les conclusions « républicaines » du rejet du Référendum proposé par Jacques Chirac, celui-ci met à bas le socle de cette République. Le coup fatal est porté par l’adoption parlementaire du traité par voie parlementaire en 2007, faisant fi de volonté populaire ! En rééquilibrant les institutions, la cohabitation dessine un régime de « parlementarisme rationalisé » où c’est le chef du gouvernement, et non le chef de l’État, qui conduit et détermine la politique de la nation, tandis que ce dernier n’exerce que son rôle d’arbitre, de gardien de l’intérêt supérieur de la nation. La cohabitation révèle en fait un aspect jusque-là caché de la Cinquième : son caractère parlementaire, longtemps atténué par la pratique de la présidence, par le fait que le chef de l’État était aussi celui du gouvernement et de la majorité. Mais c’est en réalité l’identité même de la fonction présidentielle qui a été affectée par les trois cohabitations. Le président n’apparaît plus que comme le chef temporaire de l’exécutif et de la majorité parlementaire, et même si certains traits du système institutionnel perdurent, la Cinquième République ne peut plus être qualifiée de « monarchie républicaine ». Avec la cohabitation, elle perd beaucoup de son identité, et de son efficacité. La cohabitation démontre de manière flagrante la réalité de la Constitution de la Cinquième République : ce régime est parlementaire au sens de la Troisième République. La cohabitation met en lumière l’étroitesse du pouvoir du Président de la République : le peuple prend conscience que « le Roi est nu » ( Rex nudus est ) ! En réalité, les institutions n’ont fonctionné que pendant quatre ans, de 1958 à 1962, grâce à la conjonction exceptionnelle de trois éléments : un projet constitutionnel inédit, des circonstances dramatiques et un homme exceptionnel. Mais en temps ordinaire, la Cinquième République est bel et bien un régime bâtard, sans identité certaine, avec une personnalité tellement malléable qu’elle disparaît sous les circonstances : c’est un régime ultra présidentiel lors des concordances, et semi représentatif lors des discordances. Les institutions aujourd’hui ne sont plus cet instrument de stabilité qui favorisait l’action. Au contraire, la cohabitation, en devenant le mode normal de fonctionnement du régime, se fait « émolliente » pour reprendre le mot de Philippe Séguin, paralysante aussi car elle impose, comme le remarquait Georges Vedel dans la revue Pouvoirs (n°83), un « rythme désastreux, notamment par les projets qu’elle interrompt ». La cohabitation a profondément modifié le système de prise de décision, elle ne permet pas de penser l’avenir et n’encourage pas les desseins à long terme. Cette transformation majeure de la réalité politique et institutionnelle est accentuée par l’éclosion relativement récente de pouvoirs concurrents du politique et qui viennent modifier la donne établie par les trente premières années du régime : l’importance croissante prise par le Conseil constitutionnel, la place grandissante du juge dans la démocratie et la nouvelle définition des rapports entre la justice et la politique, le rôle fondamental de la presse dans cette évolution ont bouleversé l’environnement politique. Donegani et Sadoun vont jusqu’à affirmer que cette « alliance concurrence » entre les médias et la justice en vue de contrôler le pouvoir politique dessine une nouvelle configuration du pouvoir assez éloignée de celle mise en place en 1958, et précipite la France dans une démocratie d’opinion où gouverner « c’est seulement gérer des effets d’annonce, tenir le cap des sondages, rebondir sur les effets d’opinion » (p.467) comme le disait Jean-Claude Guillebaud. Les auteurs dénoncent donc un régime qui ne permet plus de penser que le court terme et, de ce fait, méprise ceux qu’il est censé gouverner. L’institution du quinquennat n’a fait d’accentuer le problème en lieu et place de le régler. Le blocage politique et institutionnel en France se fait le reflet du décalage entre la société et l’État, entre l’esprit public et les institutions. Le politique perd toute vocation à ensemencer le social et donne naissance à cette insidieuse et apathique tyrannie qu’avait pressenti Tocqueville, celle qui ne détruit pas mais « empêche de naître ». Devant ce constat, Donegani et Sadoun plaident pour une reformulation de la question du régime dans les termes de la souveraineté traditionnelle : « organiser l’autorité, poser les conditions de l’appartenance civique, répondre aux intermittences de la mobilisation » (p.496). On peut en cela classer leur ouvrage, à lire absolument, dans la lignée des nombreuses interpellations « citoyennes » fleurissant aujourd’hui, et qui visent à remettre l’intérêt général au cœur de nos préoccupations particulières et de celles de nos dirigeants : comme le notait Nicolas Tenzer en 1998 dans « La face cachée du gaullisme », « l’enjeu contemporain est bien d’unir la capacité à proposer un destin collectif et le sentiment de liberté » (p.295), car c’est bien au politique qu’appartient l’obligation de faire en sorte que le citoyen s’investisse dans une préoccupation qui dépasse son existence immédiate et adhère à un véritable projet. A toutes ces interrogations s’ajoute celle, fondamentale, de la « représentativité populaire ». Le mode de scrutin institué par la Cinquième (à l’exception de la parenthèse de 1986) a brisé définitivement le sens de cette représentativité sous le fallacieux prétexte de la stabilité. Un « système » qui institutionnalise la « majorité d’opposition » (on vote contre et non pour !) et qui intronise la « tyrannie » de la plus grande minorité n’est ni démocratique, ni efficace ! Les élections départementales, puis tout récemment les dernières élections régionales en sont l’illustration la plus parfaite. Vouloir priver un tiers des français de toute représentativité, est-ce là un modèle de démocratie représentative ? Certes pas ! Enfin, la chaos actuel en est la triste illustration. Alors que 75% des français sont pour des réformes, le mode de scrutin empêche toute émerge d’idées ou de projets nouveaux. Il est à noter que le prétendu système bi-partisan ( dans un pays où l’on compte une vingtaine de partis), cheville ouvrière de la cinquième République, vient de rendre l’âme d’abord avec les élections départementales, puis avec les élections régionales. Le mode de scrutin et la stabilité qu’il était censé engendré, alibi fallacieux des partisans de cette Constitution, vient de montrer sa faiblesse. Seule la confusion et l’association de tous ( partis politiques, média, société civile,…) permettra, peut-être, de faire barrage à la percée du Front National, mais à quel prix ? Au prix d’une frustration énorme de ceux qui n’auraient pas leur dû ! Ce qui amènera une mobilisation encore plus grande des « anti-système » pour les prochaines élections. Mais, dans ces conditions, lorsque le barrage cèdera ce ne sera pas 20, 30 ou 40% des mandats qui fuseront vers le Front National mais, avec le système actuel, c’est la totalité de la représentation nationale qui sera bleu marine ! Il est temps et urgent de réfléchir à un changement du système électoral ! Ce mode électoral ne représente qu’un système trompeur d’alliances de mouvements «irréconciliables», comme le dit le Premier Ministre, à de basses raisons politiciennes. Créer une majorité artificielle et de circonstance, le temps d’une élection. Le mariage des «carpes et des lapins» afin de sauver les meubles. En effet, comment penser qu’après ce quinquennat boiteux, dont les affres sont essentiellement dus à des «incompatibilités» d’humeur et de convictions. Comment penser que l’on pourrait retrouver, ensemble, dans une alliance ubuesque et méprisante pour les électeurs, des socialistes ( ce concept même représente des personnes incompatibles entre elles), communistes,, verts …. dont la division a fait le malheur du pays pendant 4 ans ! La droite n’est pas en reste, d’ailleurs, même si la cacophonie est moins visible en raison du syndrome de Babel qui frappe la majorité ! Seul un changement du mode électoral permettra à chaque parti de retrouver l’essence de ce qu’il représente, de donner un véritable choix aux électeurs et de redonner du sens à la politique. Comme le disait si bien Giscard D’Estaing, seule une majorité de deux français sur trois permettra de réformer la France ! Deux français sur trois et non deux députés sur trois car le Parlement, n’est plus et depuis longtemps, représentatif du peuple de France: ni du points de vu de sa diversité économique, sociétale mais plus grave encore, ni politique ! Comme nous venons de le voir, l’ affaiblissement du pouvoir « incarnatif » et l’effondrement du pôle « représentatif » viennent de retirer ses deux béquilles à cette République moribonde. Il est urgent de réfléchir à de nouvelles institutions qui puissent répondre aux attentes du peuple et suggérer de véritables moyens pour réformer notre société tant du point économique et sociale que politique et culturel. L’avenir de notre pays en dépend ! Cela passe inéluctablement par le retour au seul scrutin démocratique qui vaille: la proportionnelle. Et arrêtons de nous faire croire, pour des raisons partisanes et hégémoniques, que cela aboutirait à une instabilité, cette assertion fallacieuse est très aisée à infirmer. Mais cela fera l’objet d’un prochain article !!! Richard C. ABITBOL Président