Guide des Entreprises Artisanales et
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Guide des Entreprises Artisanales et
& ENTREPRISES ARTISANALES Région Basse-Normandie TECHNOLOGIES COMPLÉMENTAIRE SANTÉ OBLIGATOIRE POUR TOUS : les entreprises artisanales sont (presque) toutes concernées. Au 1er janvier 2016 au plus tard, tous les salariés devront bénéficier d’une couverture complémentaire minimale des frais de santé (décret du 8 septembre 2014). Si vous n’avez pas de salariés, sachez que toute personne que vous prenez sous contrat, même temporaire, doit également pouvoir bénéficier d’une complémentaire santé, ce dès le premier jour de présence dans l’entreprise. Il faut donc être prêt en cas de recrutement. Cela suppose d’avoir prévu un contrat « au cas où » vous seriez amené à prendre un apprenti, un salarié en CDD, au même titre qu’un salarié sous contrat à durée indéterminée. En 2015, seulement 10% des artisans employeurs proposaient une complémentaire santé à leurs salariés. On peut imaginer que cette obligation va nécessiter une adaptation dans de nombreuses entreprises artisanales. A partir du 1er/01/2016, tout employeur du secteur privé doit souscrire un contrat collectif auprès d’un organisme assureur de son choix, en assurer le suivi et prendre à sa charge au moins 50% de son coût. Il devra instituer cette complémentaire santé par le biais d’un document appelé Décision Unilatérale de l’Employeur (DUE). Dans le cas où la profession est concernée par un accord collectif (voir la convention collective), la mise en place respectera DOSSIER THÉMATIQUE | Décembre 2015 des règles un peu différentes. Après une série de réunions proposées aux artisans en 2015 pour les informer, nous souhaitons dans ce dossier, clarifier la démarche. Remerciements : à nos référents Harmonie Mutuelle et ADREA Mutuelle pour leurs conseils techniques. Jean-Marie BERNARD Président de la Chambre de Métiers et de l’Artisanat de Région de Basse-Normandie COMPLÉMENTAIRE SANTÉ OBLIGATOIRE POUR TOUS Que doit proposer le contrat ? La sur-complémentaire : Le contrat doit remplir les conditions suivantes (sauf accord de branche proposant des conditions plus favorables) : • la participation financière de l’employeur doit être au moins égale à 50 % de la cotisation (le reste à la charge du salarié), • le contrat doit respecter un socle de garanties minimales (« panier de soins minimal »), • la couverture est prévue pour l’ensemble des salariés ou éventuellement leurs ayants droit, ou pour une ou plusieurs catégories d’entre eux (définies à partir de critères objectifs, généraux et impersonnels, par exemple « ensemble du personnel cotisant AGIRC »), • le contrat est obligatoire pour les salariés, sauf dans certains cas de « dispense d’affiliation ». Il est possible de compléter la couverture obligatoire fournie par l’employeur avec une sur-complémentaire que le salarié contractera à titre personnel. Cette sur-complémentaire peut être souscrite auprès de tout organisme de son choix, mais dans la pratique, il sera difficile pour le salarié de gérer une sur-complémentaire souscrite dans un autre organisme. L’employeur doit proposer un panier de soins minimal. Le panier de soins minimal concerne les garanties suivantes : • intégralité du ticket modérateur sur les consultations, actes et prestations remboursables par l’assurance maladie sous réserve de certaines exceptions, • totalité du forfait journalier hospitalier sans limitation de durée, • frais dentaires (dont prothèses et orthodontie) à hauteur de 125 % du tarif conventionnel, • frais d’optique forfaitaires avec un minimum de prise en charge fixé à 100 € pour une correction simple, • Orthodontie et soins prothétiques : prise en charge minimum de 125% du tarif de la SS (pas de maximum). Complément au panier de soins ou à la participation employeur : L’employeur peut proposer un contrat prenant en charge des prestations supplémentaires, ou prendre à sa charge plus de 50% du coût du contrat. En cas de complément au panier de soins minimal, l’employeur doit respecter un minimum de prise en charge de 50% du coût de cette couverture. Cas de dispense d’affiliation : Tous les cas de dispenses sont à l’initiative du salarié, mais doivent avoir été prévus dans la DUE(1) pour être applicables. Les salariés doivent déclarer officiellement qu’ils ne souhaitent pas adhérer (justificatif obligatoire). Le respect du FORMALISME est impératif afin de ne pas s’exposer à des redressements URSSAF et/ou à des actions prud’homales. La liste ci-dessous n’est pas exhaustive et la DUE(1) peut en prévoir d’autres : • La loi Evin (loi du 31/12/1989 article 11) permet à un salarié déjà présent dans l’entreprise avant la mise en place de la garantie, de refuser le bénéfice de la nouvelle mutuelle obligatoire qui sera mise en place par DUE(1). Attention, la procédure est différente en cas d’accord de branche, • Les salariés à temps partiel ainsi que les apprentis, dont la cotisation mutuelle restant à charge est au moins égale (ou supérieure) à 10% de leur rémunération brute, • Les salariés ou apprentis en CDD ou contrat de mission de moins d’un an, • Les salariés ou apprentis en CDD ou contrat de mission de plus d’un an, à condition de justifier d’une couverture complémentaire souscrite par ailleurs, • Les salariés qui bénéficient par ailleurs d’une couverture collective OBLIGATOIRE FAMILLE (ou AYANTS DROIT) par le biais du conjoint par exemple, • Les salariés qui bénéficient déjà d’une couverture santé complémentaire CMUC, de l’ACS ou d’une complémentaire individuelle. La dispense d’adhésion prend fin au terme de cette couverture. L’employeur doit s’assurer tous les ans que les conditions de dispense sont toujours réelles (récupérer les justificatifs). Le réseau des Chambres de Métiers et de l’Artisanat de Basse-Normandie vous accompagne Votre profession est-elle couverte par un accord de branche ? Pour comprendre votre obligation en matière de complémentaire santé, Il est important de savoir si de par votre activité, vous êtes ou non concerné par un accord collectif. Pour cela il faut se référer à votre convention collective. Voici quelques professions qui ont déjà prévu un accord collectif en matière de généralisation de la complémentaire santé (liste non exhaustive) : les coiffeurs, les ambulanciers, les bouchers-charcutiers, les boulangerspâtissiers, les fleuristes, les restaurateurs, la mécanique agricole, etc. Dans ces professions, les règles d’installation de la complémentaire santé sont légèrement différentes. Accord de branche, ce que cela change : L’accord de branche prévoit des conditions de couverture santé plus favorables que celles prévues par la loi. La profession peut recommander alors un organisme assureur. Cet organisme proposera alors un contrat de branche respectant à la lettre près l’ensemble des termes de l’accord de branche. Les tarifs sont négociés avec l’organisme recommandé dans le cadre de cet accord collectif. Bon à savoir : les critères d’ancienneté disparaissent. Il n’y a plus de délai de carence. De ce fait, les contrats déjà en place, notamment via les accords de branche devront être revus afin de supprimer ces délais de carence souvent présents. ACS = Aide à l’acquisition d’une Complémentaire Santé CMUC = Couverture Maladie Universelle Complémentaire (1) DUE : Décision Unilatérale de l’Employeur TÉMOIGNAGES Pascale DASTILLON Equipement et entretien de matériel pétrolier St André sur Orne (14) Nous n’avions pas de mutuelle d’entreprise au sein de notre petite société (3 personnes). Pour mettre en place la complémentaire santé obligatoire, je me suis rendue à une réunion organisée à CAEN par la Chambre de Métiers. Cela m’a bien aidée car j’ai pu ensuite avoir suffisamment de repères pour être en mesure de discuter avec les interlocuteurs des organismes que j’ai contactés pour avoir des devis. Et malgré tout, je trouve que la démarche n’est pas si simple. Comptable de formation, je suis habituée aux chiffres et aux démarches administratives, j’estime pourtant que l’exercice qui consiste à faire jouer la concurrence entre plusieurs organismes mutualistes ou assureurs, n’est pas aisé. Il faut savoir comparer les différentes garanties proposées, lesquelles ne sont jamais présentées de la même façon d’une compagnie à l’autre. D’autant que cela représente un coût, qui sans être insurmontable, n’est pas négligeable. Mickaël BELLAN Couverture/zinguerie Avoines (61) Nous sommes une petite entreprise qui emploie actuellement deux salariés. Nous proposions déjà un contrat de mutuelle complémentaire à nos salariés. Nous avons donc choisi de poursuivre avec le même organisme, mais en modifiant le contrat pour qu’il corresponde aux nouveaux critères de contrat « responsable », définis par la loi. Nous avons fait le choix de rester sur une prise en charge de 50% de l’employeur, qui est le minimum légal. En revanche, nous avons tenu à être un peu au-dessus des prestations minimum de remboursement, afin que nos salariés aient une meilleure prise en charge. Ce qui est important dans notre métier, très exigeant physiquement. Nous avons également décidé de prévoir une clause « famille ». Sur la mise en œuvre du contrat et du formalisme qu’il faut respecter, nous avons heureusement été bien guidés par notre conseiller de l’organisme mutualiste. Il nous a notamment fourni le formulaire de « Décision Unilatérale de l’Employeur » que nous devons utiliser (nous n’avons pas d’accord de branche sur la complémentaire santé dans notre métier). ENTREPRISES ARTISANALES & TECHNOLOGIES Notion de contrat « responsable » : Si le contrat souscrit par l’entreprise est dit responsable, il ouvre droit à une exonération de charges sociales et autres déductions à condition de respecter certaines règles sur les garanties offertes. Pour cela il doit couvrir le panier minimal de soins et exclure certaines prestations. Les prestations exclues (non remboursables par la complémentaire santé) : • Concernant les honoraires : les dépassements d’honoraires et majoration du ticket modérateur liés au non-respect du parcours de soins (pas de limite si le médecin est adhérant au contrat d’accès aux soins ; prise en charge limitée dans le cas contraire) / Participation forfaitaire de 1 euro, • Concernant les médicaments : la franchise sur chaque médicament, • Les frais de lunettes au-delà d’une paire de lunettes tous les 2 ans au maximum (annuellement pour les enfants ou en cas d’évolution de la vue pour un adulte), et avec application de plafonds de remboursement en fonction des niveaux de correction (850€ pour les lunettes les plus complexes). La portabilité des droits : Le salarié peut bénéficier de la portabilité, ainsi que ses ayants droit, s’il remplit les conditions cumulatives suivantes : • Il a fait l’objet d’une rupture du contrat de travail pour un motif autre que la faute lourde, DOSSIER THÉMATIQUE | Décembre 2015 _________________________________ Rédaction : CMAR-BN Création graphique : krizalis - www.krizalis.fr Crédits photos : CMAR-BN, Fotolia Région Basse-Normandie • La cessation du contrat de travail ouvre droit à une prise en charge par l’Assurance chômage, • Il a adhéré à la couverture complémentaire santé d’entreprise ainsi que ses ayants droit. Il bénéficie alors d’une couverture portant sur une période équivalente à sa présence en entreprise (entre 1 et 12 mois maximum), dans le cadre d’un financement mutualisé. Ex : un salarié en CDD de 4 mois sera couvert pour une période de 4 mois après avoir quitté l’entreprise, à condition qu’il soit indemnisé par Pôle Emploi durant toute cette période. Aucun de vos salariés ne souhaite adhérer : Même dans le cas où les salariés refusent tous le bénéfice de la nouvelle mutuelle, l’employeur doit mettre en place un contrat « coquille vide » pour être prêt à déployer ce contrat à tout moment si les salariés ne renouvellent pas leurs demandes de dispense. De même, toute personne qui entre dans l’entreprise doit pouvoir bénéficier de la mutuelle collective dès le 1er jour de présence. Cela suppose d’anticiper un contrat d’entreprise, afin d’être prêt en cas d’embauche. Il faut également avoir prévu le formalisme qui accompagne la mise en place de cette couverture (DUE(1) notamment). (1) DUE : Décision Unilatérale de l’Employeur Une publication de la Chambre de Métiers et de l’Artisanat de Région de Basse-Normandie 2 Rue Claude Bloch - CS 25059 -14077 Caen Cedex 5 Tél. 02.31.53.25.00 [email protected]