Les Entreprises du Patrimoine Vivant (EPV)
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Les Entreprises du Patrimoine Vivant (EPV)
« Les Entreprises du Patrimoine Vivant (EPV) : des acteurs clés pour le développement et la promotion des territoires – échanges d’expériences » VENDREDI 8 NOVEMBRE 2013 14H30-16H - SALLE DELORME 1 Conférence proposée par Les Entreprises du Patrimoine Vivant (EPV) Intervenants : - Marie-Alice ALARY, représentante de la verrerie d’art de Soisy-sur-Ecole - René ALLOT, représentant des ateliers Allot - Anne et François POURAUD, représentants de Louis Geneste et Maurice Naillier - Francis GARNIER, représentant de la DIRECCTE de PACA - Modérateur : Alexis GOVCIYAN, directeur de l’ISM La conférence a eu lieu le vendredi 8 décembre dans la salle Delorme 1. Cette conférence invitait les participants, Marie-Alice ALARY, René ALLOT, Anne et François POURAUD et Francis GARNIER, réunis autour d’Alexis GOVCIYAN, directeur de l’ISM, à parler de l’expérience et des changements qu’à apporter le label EPV pour leurs entreprises et surtout de faire connaître ce label. Les Entreprises du Patrimoine Vivant sont un label qui est né de la loi de 2005 éditée par l’Etat. Ce label est attribué aux entreprises locales qui présentent un savoirfaire rare, des moyens économiques rares tels que les machines, les brevets, les techniques, mais aussi une ancienneté et une implantation sur les échelons local, national et international ainsi qu’une bonne santé économique. Au final, ces éléments peuvent être classés en quatre catégories : ancienneté, reconnaissance, continuité (contenant à la fois la transmission et l’amélioration) et internationalisation. Les Entreprises du Patrimoine Vivant ont un premier objectif : pérenniser leur savoir-faire. Anne Poreau insiste sur la formation « Compagnon du Patrimoine bâti » en évoquant les formations de restaurations patrimoniales par la recherche d’un lien entre les anciens et les jeunes, afin que les premiers apprennent aux seconds. Un contenu de formation est proposé en partant d’un constat de terrain, le but étant de mener la création d’un projet du début à la fin, appuyé par une équipe expérimentée. A la fin, l’objectif est de fournir aux jeunes des compétences et qu’ils deviennent des Compagnons (niveau d’expérience dans l’entreprise). Les Entreprises du Patrimoine Vivant mettent un point d’honneur à élaborer une véritable politique de l’emploi par la transmission car sans emploi, la société n’existe plus et leur savoir-faire se perd. Outre la pérennisation de leur savoir-faire, les Entreprises du Patrimoine Vivant cherchent à valoriser leur technique. Cela passe par l’ouverture de l’entreprise au public et de l’offre de vente sur place. Ainsi, la verrerie de Soisy reçoit chaque année 70 000 visiteurs. Parmi son chiffre d’affaire, 80% est issu du tourisme et des commandes de particuliers. De plus, la position de la verrerie lui assure une présence dans les offices de tourisme de l’Essonne et de Seine-et-Marne. Le tourisme représente donc un atout considérable qui permet de partir du local pour s’étendre à l’international. L’intervenant représentant l’entreprise de charpenterie annonce ainsi que leur recette à l’international représente 80%, principalement dominés par l’Union Européenne, la Russie, la Corée et les Etats-Unis. Pourquoi un tel engouement international ? Parce que le label EPV est un gage de qualité très apprécié à l’international, plus qu’au plan national. Néanmoins, la survie des Entreprises du Patrimoine Vivant n’est pas des plus évidentes. Si le savoir-faire traditionnel est important pour assurer la qualité de leur travail, faut-il encore qu’elles aient de quoi travailler. Ainsi, elles se sont tournées vers les particuliers et l’étranger, créant de nouveaux réseaux d’échanges et de complémentarités. Ainsi, l’entreprise bretonne de bois s’assure d’avoir le plus de corps de métiers du bois possible pour répondre aux demandes des particuliers : menuisiers, marqueteurs, ébénistes, laqueurs, sculpteurs sur bois, tapissiers, garnisseurs… Le même schéma s’observe en Provence-Alpes-Côtes d’Azur où il y a beaucoup d’Entreprises du Patrimoine Vivant (environ 150) de taille et de secteur différents. Elles veulent travailler ensemble et surtout elles s’investissent dans la région avec des expositions mettant en avant leur savoir-faire d’excellence. Cela est réalisable grâce à des moyens mis en place par la région et le réseau (financements, transports, formations…) permettant de montrer aux professionnels qu’ils font partie d’un groupe, voire même d’une élite. Par leur savoir-faire traditionnel, les Entreprises du Patrimoine Vivant favorisent la pérennité de la tradition locale et sont donc bénéfiques pour le tourisme, le label devenant un outil de mise en valeur. L’exemple de la PACA montre bien la complémentarité des Entreprises du Patrimoine Vivant à l’échelon local, le but étant une valorisation et une économie qui ne rentrent pas en conflit mais qui soit un complément les unes pour les autres. Au final, le label permet une intégration de l’entreprise dans un réseau et ainsi de la dynamiser de l’intérieur car elle peut se projeter, mais aussi à l’extérieur car le regroupement des EPV permet de former un réseau d’échanges de compétences. Pour finir, le président de la séance précise bien que le but de la création du label était de prendre les meilleurs parmi les meilleurs pour valoriser leurs compétences et leur assurer des avantages fiscaux. Ainsi, sur 2 800 dossiers reçus comme candidature pour la labellisation depuis 2005, seulement 1 100 entreprises furent labellisées. Néanmoins, en ce temps de crise pendant lequel la France s’éloigne de son patrimoine et concède moins de financement, le label permet de remarquer et aider les entreprises. Et de ce point de vue-là, le label fait un grand travail de reconnaissance puisque grâce à lui, sur 217 métiers d’Art recensés, 165 sont diplômés. Le label est donc une réussite et un grand acteur de la valorisation, de la pérennisation et de l’ouverture des entreprises possédant un savoir-faire d’excellence.