PACS et réversion - cgt finances publiques
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PACS et réversion - cgt finances publiques
SECTIONS CGT TRESOR ISERE Trésorerie Générale de l’Isère - 8, rue de Belgrade – 38000 Grenoble Tél.: 0476857596 Télécopie : 0476857599 Mél : [email protected] Site Internet : http://www.tresor.cgt.fr/38/ PARTENAIRES DE PACS ET PENSIONS DE REVERSION : BIENTOT LA FIN D’UNE INJUSTICE ? Vous l’ignoriez peut-être, à l’heure où le PACS a, depuis longtemps, pris largement le pas sur le mariage (8 pacs pour 2 mariages aujourd’hui en France), il n’en demeure pas moins une réelle injustice quant au traitement des partenaires de PACS lors du décès de l’un d’eux. En effet, alors que dans le cadre du mariage le conjoint survivant peut bénéficier d’une pension de réversion, ce n’est pas le cas du partenaire de PACS survivant : celui-ci n’a droit à rien !. Or vu la quasi institutionnalisation du PACS, il nous paraît normal et urgent que nos gouvernants revoient leur copie, surtout en ces temps de disette économique, afin d’assurer à tous la même protection. Récemment, à la veille de la « Marche des fiertés », le ministre du budget, des comptes publics, de la fonction publique et de la réforme de l'État a annoncé son intention d'étendre au partenaire survivant d'un PACS, le bénéfice du capital décès, jusque-là réservé au conjoint décédé. Nous ne pouvons que saluer une telle décision, et encourager le Gouvernement à poursuivre dans cette voie en étendant le bénéfice de la pension de réversion au partenaire survivant d’un PACS ! Récemment au Sénat, en juillet 2009, Mme Alima Boumédiene-Thiéry (socialiste) s’adressait à Mme Nora Berra, secrétaire d’Etat chargée des Aînés, afin d’évoquer cette situation, qualifiée d’obsolète et d’intolérable. Plusieurs arguments en faveur d’une réforme selon la Sénatrice : - la Haute autorité de lutte contre les discriminations et pour l'égalité a récemment considéré que le refus d'étendre le bénéfice d'une pension de réversion au partenaire survivant d'un pacte civil de solidarité constituait une discrimination fondée sur l'orientation sexuelle. Selon la HALDE « les obligations pesant sur les conjoints et les partenaires sont suffisamment comparables, au regard de l'objet poursuivi par la pension, pour rendre injustifiée toute différence de traitement en la matière". - Le rapprochement inéluctable – voulu d'ailleurs par M. Sarkozy – entre le PACS et le mariage en matière fiscale, sociale et successorale, opéré par les différentes lois adoptées ces dernières années (notamment par les lois n° 2007-1223 du 21 août 2007, dite loi TEPA, et loi de finances n° 2007-1822 du 24 décembre 2007) fait qu’une telle distinction en matière de reversion ne saurait se justifier. - Dans un rapport remis le 30 novembre 2004 au Garde des Sceaux, le groupe de travail et de réflexion sur l'évaluation et l'amélioration du PACS a clairement pris position pour une extension du bénéfice de la pension de reversion au partenaire survivant. - Dans un arrêt du 1er avril 2008, la Cour de justice des communautés européennes a également considéré, à propos du refus de versement d'une pension de réversion à un partenaire survivant, qu'elle « constituait une discrimination fondée sur l'orientation sexuelle prohibée par la directive du Conseil du 27 novembre 2000 portant création d'un cadre général en faveur de l'égalité de traitement en matière d'emploi et de travail ». - Enfin, le Médiateur de la République a récemment engagé une réflexion sur cette question et a rappelé dans une recommandation qu'il était favorable à l'extension du bénéfice de la pension de réversion aux partenaires survivants liés par un pacte civil de solidarité depuis au moins deux ans. D'ailleurs, lors d'une réunion de travail organisée sur l'initiative du Médiateur de la République, le représentant de la Direction générale de l'administration et de la fonction publique a indiqué qu'il n'y avait pas d'opposition de principe à ouvrir le bénéfice de la pension de réversion aux fonctionnaires liés par un PACS depuis quatre ans. Pour toute réponse, Mme Nora Berra a évoqué les améliorations apportées ces 5 dernières années au dispositif de la réversion en faveur des veufs et veuves : donc la reversion reste bien un droit lié à une condition de mariage, autrement dit à « l’existence d’une solidarité financière totale entre les conjoints ». Le rapport du Conseil d'orientation des retraites, publié le 19 décembre dernier, qui avait envisagé cette possibilité, a reconnu qu'il convenait de l'assortir de certaines garanties portant sur la nature des engagements juridiques contractés par le couple. Enfin, toujours selon la Secrétaire d’Etat, « il va de soi que la situation financière de nos régimes de retraite ne permet d'envisager cette réforme qu'en l'accompagnant, parallèlement, de mesures d'économie destinées à assurer son équilibre financier : le Gouvernement sera évidemment attentif aux propositions ». Mme Alima Boumédiene-Thiéry, recentrant le propos sur la situation des couples pacsés, a insisté sur l’urgence d’une telle réforme, au nom de l ‘égalité de traitement et de la lutte contre les discriminations. Elle a aussi rappelé qu’il n’était pas possible de présenter un amendement visant à étendre le bénéfice de la pension de réversion au partenaire survivant d'un PACS, car une telle mesure dont le coût est évalué à près de 30 milliards d'euros, tomberait sous le couperet de l'article 40 de la Constitution (en effet, les parlementaires ne peuvent déposer des amendements qui auraient pour conséquence d'augmenter les charges publiques) Il revient donc au Gouvernement de présenter une telle disposition, d'autant qu'elle recueille un consensus véritable de la part de tous les partenaires, y compris au sein des directions générales. C'est dans le cadre du projet de loi de financement de la sécurité sociale pour 2010, qui sera discuté dans quelques mois, qu'il convient d'intégrer une disposition visant à pallier cette injustice. Les arbitrages sur le budget de la sécurité sociale devant être rendus bientôt, c'est aujourd'hui qu'il faut trancher ! Et de conclure : « la balle est dans le camp du Gouvernement, madame la secrétaire d'État ! C'est à lui de prendre l'initiative ! » La CGT Trésor Isère ne peut que s’associer au débat qui s’engage, d’autant que nous avons été récemment interpellés sur ce type d’injustice par le conjoint survivant d’un agent décédé, à qui nous avons conseillé d’entamer une procédure, avec notre soutien, au Tribunal Administratif. Toutes les initiatives, locales et nationales, étant les bienvenues, nous vous invitons vivement à signer, faire circuler, et nous retourner la pétition ci-dessous. Fraternellement. La CGT Trésor Isère PETITION EN FAVEUR DE L’EXTENSION DU REGIME DES PENSIONS DE REVERSION AUX PARTENAIRES DE PACS NOM PRENOM SIGNATURE POSTE ou SERVICE Pétition à retourner à : Trésorerie Générale de l’Isère – Case CGT – 8 rue de Belgrade – 38000 Grenoble, ou par fax au : 04.76.85.75.99, ou par mail à : [email protected]