07-Abraham confront-
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07-Abraham confront-
1 SUR LES TRACES D’ABRAHAM, LE PERE DES CROYANTS. 07-A BRAHAM CONFRONTE A L A MORT DE SARA ET FACE AU DEUIL. 1. RAPPEL INDISPENSABLE DU SUJET N°6. 1.1. L’alternance entre la vie et la mort. C’est par Jésus-Christ, l’Agneau de Dieu, que le Seigneur a pourvu au pardon des péchés et au salut des hommes qui croiront en lui. Après avoir été confronté à la difficulté de donner la vie, Abraham se trouve confronté aux difficultés que constitue la confrontation avec la mort. 2. Le sujet précédent évoquait la foi d’Abraham face à la mise à l’épreuve dont il avait été l’objet, Dieu lui ayant redemandé son fils Isaac après le lui avoir confié par un mirac le. Nous avons pu prendre en compte toute l’intensité dramatique de cet événement ainsi que les paroles fortes du texte biblique à mettre en relation avec notre propre vie et notre propre consécration. C E QUE REPRESENTE LA MORT DE SARA. 2.1. Le décès de Sara est une nouvelle épreuve pour le patriarche. Genèse 23/1 : La vie de Sara fut de cent vingt-sept ans : telles sont les années de la vie de Sara. Sara mourut à Kirjath-Arba, qui est Hébron, dans le pays de Canaan ; et Abraham vint pour mener deuil sur Sara et pour la pleurer. Ils avaient cheminé longtemps ensemble et un profond amour les avait unis. Rappelons celles-ci : 1.2. Le principe de la mort tel que Dieu l’utilise afin de l’intégrer pour le bien de ses enfants en le faisant concourir à leur bien. Abraham, par cette épreuve subit un dépouillement affectif très profond, eu égard à son attachement pour son épouse qui l'a suivi depuis Ur. Abraham doit renoncer à un lien légitime et affectif. Philippiens 1/21 : Christ est ma vie, et la mort m’est un gain. « Oui, pour moi, vivre, c’est le Christ, et si je dois mourir, j’y gagne ! » (Bible en Français courant) Il faut avoir la vision spirituelle des véritables valeurs pour considérer que la mort sera un gain et pouvoir dire que « mourir, c'est gagner. » Il est face au deuil qui consiste dans la privation d’un être cher, mais aussi, d’une manière plus générale, d’autres biens que l’on a eus et que l’on n’a plus ou que l’on n’a jamais eus et que l’on n’aura jamais (il faut en faire son deuil, chose qui n’est pas toujours facile !) 2.2. Ici, la personne perdue n’a pas été rendue, comme dans le cas d'Isaac. Le monde ne peut pas avoir cette conception. Pourtant, elle est biblique et s'articule autour du principe de la croix qui doit être prolongé par celui de la résurrection. Ce principe est l'essence même du salut et la mort est le passage obligatoire par lequel on hérite pleinement de la vie éternelle, mais elle peut susciter deux sentiments contradictoires, l’appréhension jointe au rejet et l’espérance. 1.3. La qualité de la foi et de la consécration démontrée par l’épreuve. Genèse 22/1 : Après ces événements, Dieu mit Abraham à l’épreuve. Il l’appela : Abraham ! Et celui-ci répondit : Me voici. Genèse 22/12 : L’ange dit : N’avance pas ta main sur l’enfant, et ne lui fais rien ; car je sais maintenant que tu crains Dieu, et que tu ne m’as pas refusé ton fils, ton unique. Deux paroles sont significatives sur la foi et l’obéissance d’Abraham : • « Je sais maintenant… » • « Tu ne m’as pas refusé… » Cette circonstance évoque ce qui nous est enlevé sans restitution ultérieure. Abraham est confronté à la réalité du deuil. 2.3. Abraham avait déjà connu deux deuils. La mort de son plus jeune frère. Genèse 11/27 :. Haran mourut en présence de Térach, son père, au pays de sa naissance, à Ur en Chaldée. C’est la mort de son frère Haran qui a conduit Abraham à prendre Lot, son neveu, sous sa responsabilité. La mort de son père. Genèse 11/32 : Les jours de Térach furent de deux cent cinq ans ; et Térach mourut à Charan. Même si la mort de son père a fourni à Abraham la possibilité de se soustraire de ce qui avait été défini comme un joug autoritaire, il n’en demeure pas moins vrai que perdre son père est un deuil et une souffrance. Actes 7/4 : Il sortit alors du pays des Chaldéens, et s’établit à Charran. De là, après la mort de son père, Dieu le fit passer dans ce pays que vous habitez maintenant. 1.4. Le sens prophétique de l’événement. 3. Genèse 22/14 : A ce lieu, Abraham donna le nom de « Yahvé pourvoit », en sorte qu’on dit aujourd’hui : ou bien « Sur la montagne, Yahvé apparaît. » (Bible de Jérusalem) 3.1. Le mariage. RETOUR SUR LE PARCOURS DU COUPLE. Bordeaux, le dimanche 9 janvier 2005. Daniel Hébert. 2 Genèse 11/29 : Abram et Nahor se marièrent. La femme d’Abram s’appelait Saraï. Ce qui est un premier fait, c’est que Abraham et Sara avaient le même père, mais pas la même mère. Genèse 20/12 : De plus, il est vrai qu’elle est ma sœur, fille de mon père ; seulement, elle n’est pas fille de ma mère ; et elle est devenue ma femme. La Bible ne fait aucun commentaire sur ce mariage entre ces deux parents si proches. Il ressort du texte que ce ne fut pas Dieu qui fut à l’origine directe de ce mariage, car « Abraham prit Sara pour femme » (traduction Segond). Ils se sont mariés par une décision de leur volonté et un effet de leur choix. mari chrétien, la femme non-croyante est bien une épouse légitime. Autrement, leurs enfants seraient des enfants naturels, alors qu’en réalité ils sont légitimes. Mais si le conjoint non-croyant est déterminé à demander le divorce, eh bien, qu’il le fasse ; dans ce cas, le frère ou la sœur n’est pas lié. Dieu vous a appelés à vivre dans la paix. (Bible du Semeur) La dernière précision de ce texte indique que l’initiative de la séparation ne doit pas être le fait du croyant, car celui-ci considère que son conjoint et que ses enfants sont dans des conditions idéales (sanctifiés) pour venir au salut. Briser ce lien, c’est enlever à l’autre la possibilité d’avoir devant lui ou devant elle le témoignage chrétien. Bien sûr, il y aurait bien des nuances et des cas particuliers qu’il faudrait évoquer et mentionner sur ce sujet, mais nous ne le ferons pas faute de place. Il se peut que le fait d’avoir conclu ce mariage en Chaldée puisse expliquer ce qu’il a de non conventionnel et de non conforme à l’éthique commune. 3.3. La première difficulté. Cependant, il en ressort que le mariage est un fait, une alliance et non seulement une cohabitation ou la conséquence obligatoire d’une relation sexuelle. Malgré des égarements que nous allons rappeler dans quelques instants, le couple a tenu bon malgré cette frustration, alors même que le miracle de la naissance d’Isaac n’avait pas encore eu lieu. Genèse 11/30 : Saraï était stérile : elle n’avait point d’enfants. Quand un homme et une femme se marient, ils peuvent devenir une seule chair, mais le fait d’être devenus une seule chair par une relation sexuelle hors mariage ne fera pas d’eux des « gens mariés aux yeux de Dieu ». Une parole de Sara prononcée tardivement démontre qu’ils ont vécu dans une réelle intimité, même si l’âge est venu l’interrompre. Genèse 2/24 : C’est pourquoi l’homme quittera son père et sa mère, et s’attachera à sa femme, et ils deviendront une seule chair. Genèse 18/12 : Elle rit en elle- même en disant : Maintenant que je suis usée, aurais- je encore des désirs ? Mon Seigneur aussi est vieux. 1 Corinthiens 6/16 : Ne savez -vous pas que celui qui s’attache à la prostituée est un seul corps avec elle ? Car, est-il dit, les deux deviendront une seule chair. « Alors Sara rit en elle-même en se disant : Maintenant, vieille comme je suis, aurais-je encore du plaisir ? Mon mari aussi est un vieillard. » (Bible du Semeur) Dans ce cas, le péché désigné est l’impudicité (pornéia en grec) si les personnes ne sont pas mariées, ou l’adultère si l’une au moins d’entre elles l’est. Ce fut certainement la qualité de leur relation, de leur amour et de leur respect mutuel qui a fait que ce couple a été un couple solide. 1 Corinthiens 6/18 : Fuyez l’impudicité. Quelque autre péché qu’un homme commette, ce péché est hors du corps ; mais celui qui se livre à l’impudicité pèche contre son propre corps. 1 Pierre 3/5 : Car c’est ainsi que se paraient autrefois les saintes femmes qui plaçaient leur espérance en Dieu, et elles étaient soumises à leur mari. Tel était, par exemple, le cas de Sara : dans son obéissance à Abraham, elle l’appelait : mon seigneur. C’est d’elle que vous êtes les filles, si vous faites le bien sans vous laisser troubler par aucune crainte. Vous de même, maris, vivez chacun avec votre femme en faisant preuve de discernement : elles ont une nature plus délicate. Traitez-les avec respect : elles doivent recevoir avec vous la vie que Dieu accorde dans sa grâce. Agissez ainsi afin que rien ne vienne faire obstacle à vos prières. 1 Corinthiens 7/2 : Toutefois, pour éviter l’impudicité, que chacun ait sa femme, et que chaque femme ait son mari. La raison d’être du mariage entre Abram et Saraï a dû être l’amour. Mentionnons qu’en épousant Saraï, Abram a épousé « une princesse »… 3.2. Dieu a reconnu leur mariage. Ces paroles peuvent sembler à la limite du ridicule aux yeux de certains. M ême si les conjoints se sont mariés en dehors de la foi, leur mariage n’en demeure pas moins valable et la conversion de l’un des deux n’annule pas leur engagement pour autant. Mais une société qui en bannit les principes se fragilise et se détruit par la destruction de la cellule familiale. 1 Corinthiens 7/12 : Pour les autres couples, en l’absence d’indication expresse de la part du Seigneur, voici ce que je dis : si un frère chrétien est marié avec une femme noncroyante et qu’elle consente à rester avec lui, qu’il ne la quitte pas. De même, si une femme a un mari non-croyant et qu’il consente à rester avec elle, qu’elle ne le quitte pas. Car du fait de son union avec sa femme, le mari non-croyant est bien un mari légitime et de même, du fait de son union avec son Ce retour en arrière ne peut qu’être bref, car dans les prédications précédentes, nous avons déjà vu les éléments essentiels de ces situations. 3.4. Les crises du couple. Il faut rappeler le comportement d’Abraham en Egypte. Genèse 12/12 : Quand les Egyptiens te verront, ils diront : C’est sa femme ! Et ils me tueront, et te laisseront la vie. Dis, Bordeaux, le dimanche 9 janvier 2005. Daniel Hébert. 3 je te prie, que tu es ma sœur, afin que je sois bien traité à cause de toi, et que mon âme vive grâce à toi. La récidive à Guérar. Genèse 20/2 : Abraham disait de Sara, sa femme : C’est ma sœur. Abimélec, roi de Guérar, fit enlever Sara. L’arrangement avec Agar. Genèse 16/2 : Et Saraï dit à Abram : Voici, l’Eternel m’a rendue stérile ; viens, je te prie, vers ma servante ; peut- être aurai-je par elle des enfants. Abram écouta la voix de Saraï. Genèse 21/1 : L’Eternel se souvint de ce qu’il avait dit à Sara, et l’Eternel accomplit pour Sara ce qu’il avait promis. Sara dev int enceinte, et elle enfanta un fils à Abraham dans sa vieillesse, au temps fixé dont Dieu lui avait parlé. Cette façon d’exprimer les faits et de les relater montre que si, parfois, il est souvent question de la foi d’Abraham, Dieu a aussi pris en compt e celle de Sara qui a été entièrement partie prenante dans les faits. Elle n’a pas été un instrument passif considéré comme un objet utilisé à des fins d’assouvissement de l’orgueil masculin, voire mâle, d’Abraham. Leur rire devant la promesse. Genèse 17/17 : Abraham tomba sur sa face ; il rit, et dit en son cœur : Naîtrait- il un fils à un homme de cent ans ? Et Sara, âgée de quatre-vingt-dix ans, enfanterait-elle ? Genèse 18/12 : Elle rit en elle- même, en disant : Maintenant que je suis vieille, aurais- je encore des désirs ? Mon seigneur aussi est vieux. 3.5. La victoire malgré les crises. 1. La foi a été leur attitude partagée. Hébreux 11/11 : C’est par la foi que Sara elle- même, malgré son âge avancé, fut rendue capable d’avoir une postérité, parce qu’elle crut à la fidélité de celui qui avait fait la promesse. C’est pourquoi d’un seul homme, déjà usé de corps, naquit une postérité nombreuse comme les étoiles du ciel, comme le sable qui est sur le bord de la mer et qu’on ne peut compter. Il est intéressant de constater que ce passage parle de la foi de Sara et non de celle d’Abraham par ailleurs mentionnée à l’occasion du sacrifice d’Isaac. Hébreux 11/17 : C’est par la foi qu’Abraham offrit Isaac, lorsqu’il fut mis à l’épreuve, et qu’il offrit son fils unique, lui qui avait reçu les promesses… 2. Un détail qui a sa valeur et son importance. Genèse 17/15 : Dieu dit à Abraham : Tu ne donneras plus à Saraï, ta femme, le nom de Saraï ; mais son nom sera Sara. « Dieu dit encore à Abraham : Pour ce qui concerne ta femme Saraï, tu ne l’appelleras plus Saraï (Ma princesse), désormais son nom est Sara (Princesse). » (Bible du Semeur) C’est Dieu qui a donné à Abram son nouveau nom, mais c’est Abraham qui a été chargé de donner à sa femme le sien. En l’appelant ainsi, cette façon de faire ne pouvait que renforcer le lien entre les deux époux. De plus, en suivant les indications de la Bible du Semeur, Sara ne serait plus « la princesse d’Abraham », mais celle de Dieu ou pour Dieu ! Ce détail fait appel au fait que le mari doit comprendre que son épouse est d’abord à Dieu avant d’être à lui. Si Dieu a cette considération pour la femme comme pour le mari, qu’il en soit ainsi entre les époux ! 4. LA REACTION ET LA CONDUITE D’ABRAHAM FACE A LA MORT DE SARA ET AU DEUIL. 4.1. Les limites de la vie terrestre. • La vie terrestre a une fin. Genèse 23/1 : La vie de Sara fut de cent vingt-sept ans : telles sont les années de la vie de Sara. Sara mourut à Kirjath-Arba, qui est Hébron, dans le pays de Canaan ; et Abraham vint pour mener deuil sur Sara et pour la pleurer. Même si le miracle de la conception d’Isaac avait repoussé les limites des capacités naturelles, il faut bien cependant se résoudre à l’évidence de la réalité que la mort interviendra un jour pour tous, à part pour ceux qui seront encore en vie au moment du retour du Seigneur. 1 Corinthiens 15/51 : Voici, je vous dis un mystère : nous ne mourrons pas tous, mais tous nous serons changés, en un instant, en un clin d’œil, à la dernière trompette. La trompette sonnera, et les morts ressusciteront incorruptibles, et nous, nous serons changés. • La règle générale est la suivante : Psaume 103/15 : L’homme ! Ses jours sont comme l’herbe, il fleurit comme la fleur des champs. Lorsqu’un vent passe sur elle, elle n’est plus, et le lieu qu’elle occupait ne la reconnaît plus. Mais la bonté de l’Eternel dure à jamais pour ceux qui le craignent, et sa miséricorde pour les enfants de leurs enfants… Psaume 144/4 : L’homme est semblable à un souffle, ses jours sont comme l’ombre qui passe. Psaume 90/10 : Les jours de nos années s’élèvent à soixante-dix ans, et, pour les plus robustes, à quatre-vingts ans ; et l’orgueil qu’ils en tirent n’est que peine et misère, car il passe vite, et nous nous envolons. Hébreux 9/27 : Et comme il est réservé aux hommes de mourir une seule fois, après quoi vient le jugement… En considérant ces textes et tout en admettant que la mort est génératrice de souffrance à cause de la séparation qu’elle impose, peu de couples peuvent dire avoir eu le privilège de vieillir ensemble aussi longtemps. C’est peut-être là la plus grande preuve d’amour, celle qui consiste à ne pas aimer l’autre pour soi-même, mais pour elle-même en recherchant son intérêt. • 3. C’est l’équivalent spirituel de mourir dans la foi et dans le Seigneur. Comment Dieu lui-même respecte chaque personne dans le couple et accorde à chacun son importance. Notons aussi que Sara est morte dans le pays, ce qui est tout un message… Bordeaux, le dimanche 9 janvier 2005. Daniel Hébert. 4 4.2. Abraham face à la mort de Sara. Dans le sujet suivant, nous évoquerons Abraham face à sa propre mort. Pour l’instant, nous prenons en considération ce qu’il a pu ressentir face à celle de son épouse. • D’abord, il a connu le deuil et le chagrin, car il fait allusion au fait qu’il a pleuré Sara. Ses réactions étaient normales, car elles confirmation de son amour pour sa femme. • étaient la Ensuite, Abraham, n’a pas voulu s’enfermer dans son chagrin. Genèse 23/3 : Abraham se leva de devant son mort, et parla ainsi aux fils de Heth : Je suis étranger et habitant parmi vous ; donnez- moi la possession d’un sépulcre chez vous, pour enterrer mon mort et l’ôter de devant moi. Il faut alors laisser Dieu nous apprendre à nous « lever de devant notre mort » sans nous laisser hypnotiser par le pouvoir figeant de la souffrance qui pourrait nous clouer sur place. Il faut apprendre à « ôter nos morts de devant nos yeux. » Afin de ne pas réagir comme ceux qui n’ont pas d’espérance (1 Thessaloniciens 4/13). Le but des épreuves est de nous attacher à l'essentiel en nous rappelant que nous ne sommes que de passage sur terre. Venus au monde nus, nous le quitterons nus. 1 Samuel 30/6 : David fut dans une grande angoisse, car le peuple parlait de le lapider, parce que tous avaient de l’amertume dans l’âme, chacun à cause de ses fils et de ses filles. Mais David reprit courage en s’appuyant sur l’Eternel, son Dieu. Pour cela, nous devons apprendre à nous lever devant « notre mort » et celui -ci est Jésus lui-même ! En nous appropriant sa mort pour nous, il devient notre mort, mais aussi notre vie et notre source de forces et de consolation ! • Enfin, il a témoigné de son espérance. Note du dictionnaire biblique. « La référence à Canaan prépare la référence à l'obligation où se trouva Abraham d'enterrer Sara. Il était toujours étranger et non seigneur sur la Terre Promise, où il ne possédait même pas la moindre propriété. Il aurait pu se conformer aux funérailles ordinairement permises aux étrangers ; mais à la pensée des siens, disparus sans avoir vu s'accomplir les promesses (Héb 11:13), il désira exprimer sa foi dans l'ultime héritage qu'ils recevraient après leur mort (cf. Héb 11:19). Ce sépulcre de famille n'allait pas établir une prétention légale à la possession du pays, mais serait un signe prophétique. La proposition : Donnez-moi la possession, ne veut pas dire : en don gratuit. Malgré sa condition de résident étranger, Abraham demande le droit d'acquérir une concession à perpétuité. De la même façon, Ephron ne lui fait pas d'offre gratuite (v.11 » 5. LA VIE DOIT, OU DEVRAIT, POUV OIR CONTINUER… Une fois cette leçon apprise, il ne faut pas rester dans le deuil permanent ni dans le souvenir obsessionnel. Y a-t-il une vie après un deuil, une peine, un drame ou un chagrin ? Sans oublier ni les personnes ni les événements du passé, il est indispensable, pour ne pas continuer de vivre dans le regret ou dans l’accablement, de trouver un tombeau pour faire mourir ce qui nous ferait mourir. Souvenons -nous de Jacob qui était dans l’impossibilité de «faire son deuil » sur Joseph, car il n’avait pas pu revoir son corps (et pour cause). Cette façon de procéder est un moyen de guérison et d’affranchissement. En termes plus communs, cela s’appelle «tourner la page ». Genèse 37/35 : Tous ses fils et toutes ses filles vinrent pour le consoler; mais il ne voulut recevoir aucune consolation. Il disait : C’est en pleurant que je descendrai vers mon fils au séjour des morts ! Et il pleurait son fils… Suite dans la prédication suivante (sujet n°8). Appliquons ce principe à tout ce qui constitue un deuil pour nous, que ce soit par rapport à un être cher, mort ou même encore vivant, ou bien que ce soit par rapport à une situation qui n’est plus ou qui ne sera jamais concrétisée. Se lever « de devant notre mort » et le confier au Seigneur pour ne plus l’avoir constamment sous les yeux est l’attitude à rechercher avec l’aide de Dieu pour trouver la paix et la liberté intérieure. Sinon, l’absence de deuil crée une hypothèque très lourde. Dans le cas contraire, c’est la voie de la guérison du sentiment de frustration. Il ne faudrait pas omettre de dire qu’Abraham a pu faire cela en s’appuyant sur Dieu, à l’exemple de ce que David fera plus tard. Bordeaux, le dimanche 9 janvier 2005. Daniel Hébert.