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Le 11e congrès national des Ceméa
à Grenoble a été soutenu par :
Soirée cinéma spéciale / special screening
European Education Film
Festival
Festival européen du film
d’éducation
A selection of films focused on topical issues,
migrations, handicap, non-discrimination, secularism… and picked from the films of the 10th
edition.
Un choix de programmation très axé sur des
questions d’actualité, migrations, handicap, non
discrimination, laïcité, … et en appui sur les films
de la 10ème édition.
Where ? Sciences Po, amphi E friday 21st at
20:30
Lieu : Sciences Po, amphi E à 20h30.
Miniyamba de Luc Pérez. Comme des dizaines
de milliers de personnes qui chaque jour dans
le monde quittent leur terre natale, Abdu, un jeune
musicien malien, a décidé de gagner l’Europe.
Les rêves se confrontent à la dure réalité des migrants, avec au loin les lumières de l’Occident…
Où je mets ma pudeur ? De Sébastien Bailly.
Le passage à l’oral approche pour Hafsia, talentueuse étudiante en Histoire de l’Art. On l’avertit
que les portes de l’examen lui seront closes si elle
s’y présente avec le hijab recouvrant sa chevelure
de jais.
La petite casserole d’Anatole de Eric Montchaud. Anatole traîne toujours derrière lui
une petite casserole. Elle lui est tombée dessus
un jour… Véritable handicap, elle se coince partout et l’empêche d’avancer.
Les Jours d’avant, de Karim Moussaoui. Grand
Prix du festival 2014. Années 1990, alors que l’Algérie est meurtrie par la décennie noire, Djaber
et Yamina traversent avec fracas l’adolescence.
L’horreur se meut à l’ombre de leur cité et les
interdits les oppressent…
Miniyamba de Luc Pérez. As thousands
of people, who leave each day their homeland,
Adbu, a young Malian musician, has decided to go
to Europe. A journey from the Niger River to Ceuta
enclave barbwire, where dreams crush onto the
harsh reality of migration, seeing western lights
from afar… During all his journey, Abdu’s music
brings compassion and hope to his companions.
Où je mets ma pudeur ? by Sébastien Bailly.
Hafsia, an art history student, is going to have to
remove her hijab to take an oral exam. She goes
to the Louvre to take a look at the painting on
which she has to comment.
La petite casserole d’Anatole by Eric Montchaud. Anatole is always dragging his little saucepan behind him. The saucepan fell on him one
day, without anyone knowing why. It gets stuck
everywhere and stops him from moving forward.
Anatole has had enough, so he hides. Things are
not so simple…
Les Jours d’Avant by Karim Moussaoui. Boredom reigns in a housing estate in the south of
Algiers in the mid-1990s. Djaber and Yamina are
neighbours, yet do not know one another. For
both, it is so difficult for boys and girls to meet up
that they have almost ceased dreaming about it.
But in just a few days, a hitherto suppressed, distant violence breaks out in front of them, affecting
their lives forever.
Directeur de la publication : Christian GAUTELLIER. Rédacteur en chef : François SIMON.
Équipe de rédaction : Alexandre AGNES, Jean-Baptiste CLERICO, Jeanne FROMMER, François
LABOULAIS, Olivia RAMBUR, Solène LEBLANC-MARIDOR, Anthony PRIEM, Michel REBOURG, Marion
RETAUX, Laurent VERDIÈRE. Traduction : Solène LEBLANC-MARIDOR. Photos : Jacques LABARRE
et Alain GENEST. Secrétaire de rédaction : Marie Laure DE CARVALHO. Illustration : Sylvie CLABECQ
Graphisme et mise en page : Amélie PETIT-GOMBERT. - IPNS sur du papier recyclé - Ne peut être vendu.
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La gazette
du
mag
congres2015.cemea.asso.fr
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N°3 / Vendredi 21 août 2015
Congrès des Ceméa / Grenoble 2015
L’éducation nouvelle est-elle soluble dans Twitter ?
EDITO de Michel REBOURG
Voici quelques décennies, il était de bon ton de s’interroger sur
les vertus supposées des technologies dites nouvelles. À ce
moment, on s’étonnait devant la télévision et l’informatique,
magnétophones, rétroprojecteurs ou magnétoscopes faisaient
partie de la panoplie des outils utilisés par les éducateur-trice-s,
à commencer par les enseignant-e-s où leur intérêt y était mesuré à l’aune des méthodes pédagogiques.
Les NTIC ont été fortement marquées par un discours approbateur… et de fait accréditant une certaine bienveillance. Ce discours positif n’exempte pas le propos de nuance ou de réserve.
Les émulations entre outils, technologies et approches pédagogiques de l’Éducation nouvelle s’y
trouvent très largement valorisées. Les critiques soulevées prônent les bienfaits d’une éducation
à ces techniques et plaident pour une pédagogie active apte à minorer la seule valeur d’usage.
Plus de quarante années après, l’arrivée désormais reconnue comme révolutionnaire du téléphone portable, de l’internet, la diffusion des plates-formes numériques, l’apparition des réseaux
sociaux et leur extension contiguë aux sphères médiatiques provoquent de nouvelles interrogations. Quid du rapport supposé modifié de l’Éducation nouvelle à ces outils techniques ?
La posture critique n’est pas moins diminuée, les Ceméa la portent, à côté d’autres mouvements
et associations.
La massification s’est aussi emparée des esprits, l’apprentissage se servant des références
puisées sur l’internet, l’e-réputation transformant l’intérêt et la connaissance en pages vues et
relayées par tout-e possesseur-euse d’un terminal. Le site communautaire Twitter lance un slogan caractéristique de cette philosophie des technologies contemporaines : « Connectez-vous
à vos amis — et d’autres personnes fascinantes. Recevez des mises à jour instantanées sur les
choses qui vous intéressent. Et regardez les événements se dérouler, en temps réel, sous tous
les angles ».
En quoi une posture critique nouvelle exige aujourd’hui tout autant de se porter sur l’analyse
des contenus que sur un usage frénétique des différentes interfaces apparues ces dernières
années ? Comment l’enfant (et toute personne) pourrait se positionner, quelle démarche active
et appropriation peut-il (peut-elle) être en capacité de se réaliser au milieu de ces injonctions
que donne à entendre le discours positif de cette application ? À l’opposé d’une figure imposée
de la connexion, ne s’agit-il pas de creuser et d’insuffler une pensée sachant déjouer les pièges
mirifiques de l’espace et du temps apparemment réduits à rien ? Et de reconsidérer le « hic et
nunc* » pour se défaire de liens qui tendent à s’insinuer dans nos temps libérés…
* Ici et maintenant
Pour lire le mag, plie le coin de la page 2 sur celui de
la page 3
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La gazette du mag - n°2 / Jeudi 20 août 2015
Congrès des Ceméa / Grenoble 2015
Focus, vous avez dit focus ?
Repères et réflexions
Écrit par François SIMON
Martine à la montagne
Écrit par Jeanne FROMMER
J’ai 25 ans. J’ai grandi en lisant Martine. Vous
savez, Martine à l’école, Martine, petit rat de
l’opéra, Martine, petite maman. Et longtemps,
je n’ai pas remis en cause le contenu de ces
albums jeunesse. J’aimais bien voir Martine
aller à la ferme, ou m’inquiéter quand elle
tombait malade. Je ne réalisais pas que
l’ensemble de cette littérature contribuait au
formatage social qui cantonne les femmes
dans un rôle de mère et de ménagère. Qui
pourrait reprocher à une enfant d’aimer les
aventures d’un personnage à qui elle peut
s’identifier (j’aime et j’aimais jouer à la poupée
et faire la cuisine) ? Mais le temps passant,
on peut s’interroger sur le regard que l’on
porte sur certains livres… En grandissant j’ai
d’abord eu un œil nostalgique à la lecture de
ces albums, un souvenir tendre de moments
passés avec Martine.
Et puis j’ai pris conscience un jour de ce
discours patriarcal et traditionnel. Mais pas
par l’école. Non, j’en ai pris conscience,
tardivement, devant un film, L’Auberge
espagnole, quand un des personnages se
plaint de s’appeler elle-même Martine et donc
de renvoyer cette image de la femme qu’elle
rejette fortement. J’ai pris conscience de cette
représentation sociale intégrée de la femme
dans une de ces situations de formation
informelle encouragées par les Ceméa, qui
constituent le cours de notre vie.
Pourquoi parler de Martine de si bon matin ?
Parce qu’hier je me suis souvenue de ma
relation ambigüe avec elle. Céline et Elodie de
l’Association territoriale d’Alsace ont présenté
un focus intitulé « Déconstruire les stéréotypes
sexistes » à un groupe d’une quarantaine de
militant-e-s. Elles appartiennent au groupe
« Pratiques et analyses féministes » et nous
ont donné un aperçu d’outils qu’elles utilisent
dans des situations de sensibilisation aux
questions de genre et d’égalité femmehomme. Un temps d’activité très court sous la
forme d’un débat mouvant a été le catalyseur
d’une réflexion collective dans lequel les
expériences personnelles et professionnelles
de chacun-e ont permis de lancer des pistes
nécessaires pour penser le genre dans
notre société mais aussi et avant tout dans
l’association elle-même.
Les retours des militant-e-s de ce focus et
d’un autre intitulé « Éducation sexuée et
comportements sexistes » se recoupent :
avant de proposer des préconisations pour
faire évoluer la société, ne faudrait-il pas
questionner le positionnement de celles
et ceux qui veulent être le moteur de cette
évolution ? En observant par exemple la
répartition du temps de parole entre femmes
et hommes au sein même de ce Congrès…
Genre et égalité, une thématique qu’il
semble nécessaire d’approfondir selon les
militant‑e-s. Pourquoi ne pas commencer par
écrire Martine, militante féministe au Congrès
des Ceméa ?
Piocher la bonne histoire
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Plie le coin de la page 2 sur celui de la page 3
Cent projets d’Éducation nouvelle, foisonnement pétillant d’expériences es agir simples, modestes mais toutes empreintes
de la petite geste que les Ceméa
filent comme une métaphore
d’un commun hors du commun.
Bel inventaire d’inventions audelà des intentions.
J’ai choisi de diriger ma focale
sur ce que nous avons à montrer
de l’école et de ses environs, y
compris quand elle s’absente
des esprits de nombre d’adolescents qu’on dit « décrocheurs ».
Focus or not focus, that is the question ?
Le projet politique des Ceméa met
en avant le désir d’une transformation sociale où l’émancipation des citoyens ne serait pas un
leurre. Comment pouvons-nous participer à une évolution éducative, à sa révolution ?
Les projets que j’ai suivis témoignent tous d’une grande ardeur à bouleverser les schémas, les
archétypes fossilisés qui enrichissent le terreau du « toujours moins d’éducation ». Les Ceméa
sont porteurs de trouvailles. Les novations qu’ils promeuvent sont si ordinaires qu’elles en sont
d’une exceptionnelle modernité.
Que ce soit en région Rhône-Alpes avec un travail sur la formation à la médiation par des pairs
au collège, en région Picardie où il est question de relais pour remobiliser les adolescents ou
en Guadeloupe qui a mis en place une école de quartier pour les élèves décrocheurs, il s’agit
à chaque fois d’une approche originale souvent ponctuelle et qui a du mal à s’installer dans le
temps et dans les têtes calaminées des pontes qui font l’opinion. Il s’agit d’un autre regard, d’une
autre vision du monde, de réelles perspectives de bouleversements où chacun est le sujet de sa
«phrase éducation» et fixe la règle de sa «grammaire vie».
Comme je l’ai entendu dire, ces scintillements, ça pertine dans les cohortes et peu chez les
pédagogues.
Ce qui distingue les Ceméa, c’est la capacité à coopérer avec des partenaires, identifiés, rencontrés avec qui après s’être parfois empoignés, la collaboration devient possible. Comment
ces aventures communes peuvent-elles colorer et durablement une réalité qui « pèse comme
un couvercle*» ?
Les Ceméa, forts de leur palette de spécificités, ont des apports originaux à agir. Mais me reste
dans un coin de moi, réfugiée et tenace une question mordante. Qu’est-ce qui fait école aujourd’hui, qu’est-ce qui fonde le process où vivent bon gré mal gré les « qu’on nomme élèves » ?
Faut-il forcément des enseignants pour leur faire école ?
*Baudelaire (spleen)
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La gazette du mag - n°3 / Vendredi 21 août 2015
Congrès des Ceméa / Grenoble 2015
Reportage
Paroles de congressistes
De la libération des temps libérés, ou comment passer
de l’éducation populaire à la part de marché...
Une journée en images
Reportage de Alexandre AGNES et Anthony PRIEM
Les années 90 sont marquées par la fin
de l’universalisme des aides au départ.
Les financements publics ciblent d’avantage les
familles à bas revenus, intention louable mais qui
a pour effet pervers de rejeter toute une branche
de la population : les classes moyennes. Cela
nous donne aujourd’hui d’un coté des colonies de
vacances pour les pauvres et de l’autre coté des
séjours pour les riches.
Ça pourrait aller mieux
Carrément méchant-e,
jamais content‑e…
écrit de Marie RETAUX
Public concentré avant le bruissement
lors de la table ronde
Quand Edwy Plenel entame sa conférence par un appel à nous autres
congressistes au « Savoir dire NON ! »,
sait-il quelle porte ouverte il enfonce ?
8h45 : Environ 200 personnes sont présentes
pour la table ronde intitulée : 10 ans après « les
temps libérés », quels devenirs pour les loisirs
collectifs ?
La politique, le monde, la France : nation
de la grande râlerie ! Morceaux choisis : «
C’est pas pour faire mon vieux con, mais
la cantine c’est dégueulasse ! » « Un seul
rouleau d’PQ pour 5 jours ?! » « Ranafout’
j’donnerai pas mon mail aux ricains !! » «
La Résidence Ouest, c’est quand même
vachement loin ! » Perf’ BAFA ? Non.
Isabelle MONFORTÉ, représentant l’OVLEJ (Observatoire des Vacances et de Loisirs des Enfants
et des Jeunes), fait virevolter les chiffres et nous
présente deux enquêtes portant sur l’accès aux
vacances.
« Broie du noir au Congrès », régule
Jour 1.
Ami-e râleur-se, ta mauvaise humeur
communicative ne m’a pas épargnée et
me voilà râleuse à mon tour, paradoxale
mise en abîme schizophrénique. Changement de programme, à la table ronde
Psychothérapie et pédagogie institutionnelle j’trouverai bien quelqu’un d’santé
mentale qui saura m’aider.
Et si on restait contructif-ve-s ?
Premier constat : 30% des français-e-s ne partent pas en vacances pendant l’année. De plus,
la majorité des familles profite de cette « parenthèse utile » (selon les mots de Jean-Didier Urbain) chez leur famille ou leurs amis, notamment
par manque de moyens financiers. Ce qui frappe
ensuite dans ce constat est l’absence d’études
concernant les départs en vacances des enfants
et des adolescents.
Malgré les cris alarmants, l’OVLEJ constate
seulement une légère baisse des départs en séjours. Le vrai problème concerne le renforcement
des inégalités à l’intérieur même des espaces
d’apprentissage de la vie en collectivité : moins
de départs chez les familles aux revenus les plus
faibles (surtout chez les adolescents, avec une
baisse de 20%).
Nous nous interrogeons. Certes il faudrait parfois
retravailler l’image des colos mais ce qui creuse
les inégalités, ce n’est pas le manque d’intérêt
des familles pour ces riches moments, c’est la
volonté politique de l’État.
Ce désengagement de l’État entraîne l’arrivée
de nouveaux acteurs qui modifient profondément
l’esprit initial des colos. En 2000, 74% des départs
étaient gérés par des associations et 2% par des
sociétés commerciales. 15 ans plus tard, 65% de
ces départs sont organisés par le monde associatif alors que les sociétés privées en organisent
11%. Libéralisation quand tu nous tiens...
L’auditoire passionné par les intervenants
D’accord, tout n’est pas à jeter chez ces sociétés à but lucratif où parfois le projet pédagogique
est solide, laissant une place à l’autonomie de
l’enfant. Mais qui dit libéralisation dit concurrence.
Les organismes entrent dans une surenchère de
l’activité de consommation et du séjour à thème,
les prix excluant toute une partie de la population.
Nouveaux paradigme dans les têtes : les colos,
un business comme un autre.
Pour beaucoup de familles et d’enfants,
l’expérience collective est recherchée et considérée comme une force. Une remise en question
semble nécessaire pour ne pas tomber dans la
marchandisation des colos.
Quelle place pour la vie culturelle dans la cité ?
Une fois ces constats établis, quelle place doivent
prendre les Ceméa ? Réponse dans la suite des
travaux certainement.
Dans tous les cas, il nous semble urgent de se
renouveler, d’inventer collectivement de nouvelles
formes d’accueils collectifs, de regagner les
confiance des familles et de re-politiser les centres
de loisirs à travers les formations. Le libéralisme
est à nos portes, il gagne du terrain. Ne lâchons
rien et résistons avant qu’il ne soit trop tard.
*N’hésitez pas à consulter les nouvelles enquêtes chiffrées sur le site de l’OVLEJ (www.ovlej.fr)
Quel devenir pour les loisirs collectifs ?
Conférence d’Isabelle Montforté
Actu / Reportage
Dessin de presse
Historia de un focus
Réunion
des animateur‑trice‑s
des groupes de référence
«
«
En todos casos, la gente se mueve por todas
partes, ¿Dónde está la sala 11 ? ¿Y la 3 ?
pour agir
Extrait du Projet associatif Des principes, des valeurs
2012-2015
• Pour une coopération renforcée pouvoirs publics/
société civile • La laïcité au cœur du pacte républicain
• Economie sociale et service public, l’alternative au
tout libéral • La promotion sociale par l’éducation
populaire • L'urgence d’une véritable politique publique
de jeunesse • Médias, éducation critique et engagement
citoyen • Pour la réussite scolaire de tous • Pour des
temps libérés émancipateurs • Il n’y a pas d’éducation
sans culture • L'éducatif, un impératif du développement
durable • La mobilité pour construire apprentissages
et solidarités • Une éducation sociale et de soin, pour
répondre aux souffrances de chacun
Pour tous les enfants, les jeunes, les adultes et tous les acteurs
éducatifs, les Ceméa, mouvement d’éducation revendiquent une
formation aux médias et à l’information, citoyenne, culturelle, critique et systématique. Les Ceméa réaffirment la nécessité d’accessibilité pour tous et la dimension
de bien public des contenus et supports médiatiques. Association d’éducation populaire, les Ceméa défendent l’existence d’un service public indépendant pour tous les
médias, et portent un projet politique qui reconnaît la société civile comme interlocuteur des pouvoirs publics et des industries du programme. Dans une posture de corégulation citoyenne, au service d’une politique « Médias – Jeunesse » ambitieuse.
El objetivo no es contarles la investigación
sino explicarles el desarrollo de este focus.
Un mouvement d’éducation nouvelle
www.cemea.asso.fr
«
«
Yo, estaba en la sala 4, había una video y
una exposición que presenta lo que hicieron
padres, hijos y profesores durante una
investigación que tuvo lugar en Tourcoing
(Francia).
Extrait de la charte Médias, éducation critique et engagement citoyen
Pour des temps libérés émancipateurs
Pour les Ceméa, les temps libérés sont aujourd’hui l’un
des enjeux majeurs de la société. Les inégalités devant
les loisirs et les vacances posent la question de la cohésion de la société.
Sylvie CLABECQ
«Le premier jour une trame commune, pour
la suite à chacun sa méthode ! Penser à recueillir le ressenti des gens quant à leur parcours choisi et à le faire remonter au G.D.C.
Merci !»
Militant pour la reconnaissance du sens éducatif des
temps libérés, les Ceméa revendiquent le droit effectif
aux vacances, aux loisirs et au départ pour tous.
C’est aux côtés des organisateurs de séjours, des collectivités territoriales, en démontrant par la pratique la
pertinence des propositions de l’Éducation nouvelle
que les Ceméa expérimentent, construisent et vérifient
de nouvelles situations éducatives adaptées aux besoins de la société.
L’accueil parents-enfants du Congrès
écrit par Solène LEBLANC-MARIDOR
Mercredi 19 août, il est 11h30 à quelques kilomètres du
campus quand les plus jeunes congressistes se rencontrent pour la première fois. Ils et elles s’appellent Gabi,
Mao, Camille, Yöno…, ont entre 1 et 3 ans et entrainent
leurs parents dans un projet un peu fou : organiser un accueil parents-enfants pendant toute la durée du Congrès.
Le principe est simple : les enfants sont pris en charge par deux professionnelles Éducatrices de Jeunes Enfants et chaque parent s’accorde à passer 3h par jour avec le groupe.
Et cela marche ! Douze parents sont bien là et, autour d’un café, s’organisent : règles de fonctionnement, groupes de référence, repas, couchers, soirées… Ils s’interrogent, tâtonnent, comme
leurs enfants finalement, contents de vivre cette première expérience ensemble.
des Ceméa
L’ É D U C ATION POUR AGIR
AIX-EN-PROVENCE - 27 août 2010
L e s CEMÉA a ff i c h e n t
des ambitions militantes
Pour construire une société plus juste, plus solidaire,
plus égalitaire, dans une perspective éducatrice et émancipatrice
Dès 1971, les CEMÉA, mouvement d’éducation, affirment qu’ils ont nécessairement une action sur
l ’ é volution de la société et qu’ils veulent participer à sa transformation. Ils situent leur action dans
un courant de pensée de gauche sans aucune référence à une appartenance partisane. En 2010, ils
condamnent les choix politiques actuels qui aggravent les inégalités et détruisent le vivre ensemble.
Ils s'engagent dans la construction d'une alternative sociétale.
À l’occasion de leurs congrès successifs, les CEMÉA actualisent leurs propositions dans un projet associatif national et les déclinent par territoire, en métropole et en Outre-Mer.
Les CEMÉA expriment ici des exigences politiques, sur lesquelles ils fondent leur projet associatif et
leurs actions. Ces références servent de base solide et constante, à la fois aux positions publiques
qu'ils sont amenés à exprimer, et aux partenariats qu'ils construisent.
Pour une coopération renforcée
La LAÏCITÉ au cœur
du pacte républicain
L’éducation, la culture, la santé et le social doivent
résister aux logiques de marchandisation et de mise en
concurrence. L’activité de ces champs doit se construire
sur une continuité garantissant les innovations.
Les CEMÉA affirment le besoin d'un État structurant, initiateur de politiques nationales, garant d'une égalité
territoriale et favorisant les initiatives locales. Les
CEMÉA considèrent primordial le rôle des collectivités
territoriales, au service des publics. Celles-ci, avec les
services déconcentrés de l’État et l’ensemble des acteurs
ayant des missions de service public, dont les CEMÉA,
doivent mobiliser des réseaux multiples, inscrits dans
des pratiques coopératives et alternatives.
Ils inscrivent leurs actions dans des missions de services
publics locaux, territoriaux, nationaux et européens. Ils
revendiquent la place des associations d'éducation populaire comme co-constructeurs des politiques publiques.
La laïcité est un des principes fondamentaux de notre
société, un facteur essentiel d'unité. Elle est aujourd’hui
remise en cause directement par ceux mêmes qui ont
mission de la garantir.
Les CEMÉA exigent de l'Etat et de l'ensemble des pouvoirs publics de respecter et de faire appliquer pleinement les principes qui fondent la laïcité : la liberté de
conscience, la séparation des églises et de l'Etat, le libre
exercice de tous les cultes et de l’athéisme, le respect
des droits humains et de la diversité culturelle.
Cela nécessite de combattre les fondamentalismes, prosélytismes et replis communautaires et de lutter par
tous les moyens contre les conditionnements et les aliénations de l’industrie de la communication et des marchés.
Les CEMÉA, pour leur part, continueront d'agir pour créer
les conditions de l'acquisition de l'esprit critique et du
développement du vivre ensemble.
POUVOIRS PUBLICS/société civile
ECONOMIE SOCIALE et service public,
l’alternative au tout libéral
Les CEMÉA, par leurs actions, construisent un espace de
production de savoirs et de services, qui s'inscrit dans le
champ de l'économie sociale et solidaire. Ils affirment la
primauté de l'humain sur le profit et l'existence de
biens communs inaliénables.
Ils travaillent à la mise en œuvre de ces choix, dans les
relations avec leurs partenaires et au sein de leur propre
organisation. Ils défendent un modèle économique de
développement démocratique, où chacun participe aux
choix.
Les CEMÉA revendiquent que les secteurs d'intérêt général n'obéissent pas aux règles de la concurrence.
Ils exigent la reconnaissance, la valorisation et la promotion de l'engagement des bénévoles et volontaires
dans l'espace public.
La PROMOTION SOCIALE
par l’éducation populaire
Dans leurs pratiques de formation et d’accompagnement,
les CEMÉA font référence à l’Éducation nouvelle et à
l’Éducation populaire, qui au travers de la dialectique
individu/groupe, contribue à la construction du lien
social.
Face aux différentes réformes en cours et à venir, aux
risques d’instrumentalisation, ils réaffirment la primauté
du social et des solidarités sur la marchandisation du
monde, et celle de l’éducation et de la prévention sur la
répression.
Les CEMÉA affirment la nécessité du caractère émancipateur et promotionnel des formations et des accompagnements qu’ils conduisent. Ils réfutent l’idée de les réduire
à la seule nécessité immédiate d’insertion et d’employabilité.
Les Ceméa revendiquent que l’offre de formation volontaire, construite sur des logiques d’émancipation et d’autonomisation des personnes, soit prise en compte
comme l’un des leviers de l’engagement des jeunes.
«
Extrait du Manifeste issu de notre 10ème Congrès
Les Ceméa affichent des ambitions militantes
Pour la réussite scolaire de tous
Pour les CEMÉA, l’éducation est globale. Il s’agit d’éduquer et d’enseigner. L’école
doit être un lieu de réussite de tous et d’apprentissage des valeurs d’égalité et de
coopération.
«
Préparé depuis plusieurs mois par le pôle « Jeunes enfants », ce projet a deux objectifs : permettre aux parents
de venir au Congrès avec leurs enfants et réfléchir ensemble, avec des parents militants, aux projets que les
Ceméa veulent proposer pour cette tranche d’âge. Sur le
Attrape-moi !
site du Congrès un espace suscitant est consacré à cette
thématique.
e
MANIFESTE 10Congrès
«
Ce texte est disponible en français dans le mag en ligne
sur congres2015.cemea.asso.fr
16 page OK #209:maquette 2015 22/06/12 16:31 Page1
Elle s’adresse à tous ; elle est de tous les instants.
Tout être humain peut se développer et même se transformer au
cours de sa vie. Il en a le désir et les possibilités.
¡Adelante! Voy rumbo a mi primer focus del
Congreso de los Ceméa. ¿ Qué bien puede
ser esta cosa extraña, focus ?
Después de un tiempo en el que los
congresistas vieron la video y las actividades
realizadas por los diferentes grupos, tuvimos
que pensar en recuerdos de nosotros como
alumnos, imaginarnos como padres…
Verdaderos momentos de intercambios
como a nosotros nos gusta en los cuales
nos encontramos et compartimos nuestras
prácticas.
Temps libre, Éducation, Éducation nouvelle,
émancipation
L’éducation
«
escrito por Anthony PRIEM
Jueves 20 de agosto, 11h sala 4, edificio
Alpilles.
Les fondamentaux de notre projet
École - Extrait du Projet Associatif : Des espaces d’égalité et d’émancipation